Derniers jours de guerre - Bosnie 1995-1996 (Soba) (War's End: Profiles From Bosnia 1995-96)

Sacco donne la parole à des habitants de Sarajevo qu'il a rencontrés en 1995-96, à l'époque où la guerre en Bosnie prenait fin.
BD Reportage et journalisme d'investigation Carnets de voyages Comix Documentaires Drawn & Quarterly La Guerre de Bosnie-Herzégovine [EX] Yougoslavie
Entre 1995 et 1996, le reporter-dessinateur Joe Sacco a passé plusieurs semaines en Bosnie, faisant régulièrement la navette entre Gorazde et Sarajevo. La guerre civile qui avait éclaté en 1992 s'y achevait, sans pour autant laisser place à une paix véritable. Après Gorazde, Sacco consacre une nouvelle série (pour l'instant, il n'y a eu qu'un tome, qui date de 1998) aux conséquences de ce conflits sur les populations locales, à travers des témoignages/portraits recueillis à Sarajevo. "Šoba" est la première de ces "Histoires de Bosnie". Šoba est un jeune artiste (peintre et rocker) devenu poseur de mines par la force des choses. Comme beaucoup de ses compatriotes, il ne semble pas convaincu que la guerre soit réellement terminée, et ne sait pas trop ce qu'il veut faire de ce qui reste de sa vie détruite par la guerre. Sacco suit ce paumé dans les rues dévastées et les night-clubs. Entre deux fanfaronnades (il adore frimer en boîte), deux délires (il dit vouloir tourner un porno tragique ou un porno comique), Šoba dévoile ses souffrances...
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Date de parution | Octobre 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Cette oeuvre compile deux petites histoires : Noël avec Karadzic et Soba. Elles font suite à une des oeuvres majeures de Joe Sacco, Safe Area Gorazde, dans laquelle l’auteur retrace des évènements de guerre en Bosnie dans la fin des années 90. Dans un contexte d’après-guerre, « Noël avec Karadzic » est le premier récit dans lequel Sacco suit ses amis journalistes à la recherche de Karadzic, un criminel de guerre Bosniaque. Une scène assez parlante est celle où les journalistes essayent à tout prix de faire un enregistrement sonore de coup de feu pour leur reportage afin de pouvoir l’envoyer à leur rédaction. Il y a un côté parlant dans lequel le journaliste n’humanise pas réellement ce qui l’entoure (d’autres être humains qui vivent des coups de feu au pied de leur port au quotidien) mais plutôt un voyeurisme dans le malheur. On retrouve des scènes similaire dans l’oeuvre de Sacco dans ses reportages en Cisjordanie, ce qui laisse penser une experience universelle au journalisme de guerre. Plus tard dans l’histoire, Sacco et sa bande finisse par trouver le criminel de guerre dans une église lors d’une cérémonie Noël. Il finisse par assister à la messe à ses côtés. Et il y a un réel choc de la part de l’auteur, qui se trouve face à un homme calme, tranquille, quiconque, tandis que cette même personne est responsable il n’y pa si longtemps de camps de concentration et de nettoyage éthnique. La banalité du mal en quelques pages. Dans la seconde oeuvre « Soba », on suit une personnage du même nom qui est à la fois démineur pour l’armée bosniaque et artiste désabusé le reste du temps dans les bars et boites de Sarajevo. Le témoignage assez unique montre d’une certaine manière les dessous de la guerre, entre ce qui ont fui et ceux qui ont fait le choix de rester, ceux qui partent aux fronts et ceux qui ne reviennent jamais. Dans Soba il y a un héro assez tragique, dans le sens où, il n’existe que grâce à Sarajevo. S’il quitte Sarajevo, il n’est plus personne, et si Sarajevo tombe, il sera mort. S’en suit donc un combat pour cette ville qu’il aime et qui l’aime. Les chiens m’ont fait penser aux mêmes chiens décrits dans les oeuvres de Orhan Pamuk. Dans les deux oeuvres, il est assez amusant de voir le style de l’auteur qui n’a pas encore totalement muri, les traits sont plus grossiers que dans les ouvrages qu’il publiera par la suite, peut être même un peu plus cartoon. Le contraste des couleurs pas toujours très bien maitrisé. Un chouette bonus à l’oeuvre de Sacco mais qui reste anecdotique.


Je suis plutôt d’accord avec les autres posteurs : les deux histoires de cet album ressemblent plus à des « épisodes bonus » du plat de résistance qu’est l’excellent Gorazde. Ecrites en 1996 et 1997 (il y a 25 ans, bigre), elles proposent un ton un peu plus irrévérencieux que le « Sacco sérieux » que l’on connait tous en 2021, et à ce titre me rappellent un peu son travail « comics indé » (voir But I like it par exemple). Reste qu’en tant que gros fan de l’auteur, j’ai passé un excellent moment de lecture. On retrouve son style narratif et graphique bien particulier, sa façon de s’effacer pour laisser place forte à ses personnages, qu’il arrive à rendre attachants malgré les circonstances (Soba est quand même un sacré lourdaud). L’album n’explique rien du conflit, et le montre finalement peu. Il se concentre surtout sur une poignée de ses acteurs, leurs vies, leurs craintes. Le conseil est simple : commencez par lire Gorazde. Si vous adorez, ces 2 « histoires bonus » vous intéresseront sans doute.


C'est clair que cet album souffre de la comparaison avec Gorazde et que son contenu ressemble à deux chapitres bonus. J'ai tout de même aimé. C'est moins bien que Gorazde, mais cela reste une bonne bande dessinée. Le seul vrai reproche que je puisse faire c'est que comme Sacco n'explique pas le conflit comme il l'a fait dans Goradze, le lecteur qui ne connaît pas trop la guerre de Bosnie risque de rester sur sa faim ce qui ne serait pas le cas de quelqu'un ayant déjà lu le gros one-shot de l'auteur sur le sujet. Je dois dire que parmi les deux chapitres, j'ai préféré la première sur Karadzic. J'ai appris beaucoup alors que le second chapitre était certes bien fait et c'est toujours intéressant de voir quel genre de personnages Sacco a rencontrés durant la guerre, mais je n'avais rien appris de vraiment nouveau sur l'esprit des gens.

Après avoir lu Palestine j'étais très enthousiasme à l'idée de lire "Gaza, en marge de l'histoire", cependant, il était trop tard et je n'ai pas pu lire le (apparemment) chef d'œuvre de Joe Sacco. Un peu dépité, je fus joyeux lorsque j'ai trouvé cet album (qui n'attire pas vraiment l'attention si on ne le recherche pas) à la médiathèque. Mais les éditions Rackham pouvait prévenir que cet album était dans le même esprit que Gorazde. J'ai donc été surpris lorsque j'ai lu cette BD : c'est une sorte de deux "chapitres bonus" d'une autre œuvre traitant de la guerre de Bosnie. Je dois être honnête, je n'étais même pas au courant de ce conflit (j'avais 6 mois lorsqu'il prit fin), je n'en connais ni les tenants, ni les aboutissants, ni les différents protagonistes, ni les faits "marquants", ni les raisons qui ont poussées Joe Sacco à faire une autre de ses BDs journaliste là-bas. Ce que je reproche à Rackham, c'est de ne rien expliquer, l'"histoire" commence directe sans introduction, ni préface, ni référence à Gorazde (au contraire de Palestine). Il est vrai que le titre indiquait que le thème était la (une?) guerre, et je me demandais pourquoi il y avait si "peu" de pages à l'album. Donc, j'ai pas compris grand chose à l'histoire (ou l'Histoire). Je veux dire, le talent de Sacco permet de faire "passer la pilule", on lit un récit émouvant et un bon reportage, mais je me suis senti dès le début complétement perdu, j'ai donc eu du mal à rentrer dans les faits relatés. Il reste le dessin de Joe Sacco, qui n'est pas grandement différent par rapport à Palestine (à part les ombres aux lavis), on est dans une veine purement comics underground, au style très chargé et caricatural, semi-réaliste mais maîtrisé, ce ue j'apprécie. Dommage que mon ignorance m'aie fait rater une lecture, je vais essayer de dénicher Gorazde et en apprendre plus sur le conflit de Bosnie-Herzégovine.


Ça fait un bon petit moment que je voulais lire une bd réalisée par Joe Sacco. En fait, c’est exactement depuis la parution de « Gaza 1956, en marge de l'histoire » chez « Futuropolis »… mais dépenser 29€00 pour découvrir ce bouquin d’un auteur que je ne connais pas du tout et que je n’apprécie pas plus que ça son style (à première vue), ça me démotive vachement ! Du coup, je me suis retranché sur un de ses anciens albums au prix « raisonnable » de 14€00, cette bd, c’est « Derniers jours de guerre, Bosnie 1995-1996 ». « Derniers jours de guerre » nous propose deux récits vrais sur le séjour de Joe Sacco en Bosnie entre 1995 et 1996. Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, sachiez que Joe Sacco est un reporter-journaliste pour je ne sais plus quel journal ou chaine de télévision. La première partie nous raconte comment Joe Sacco et ses collèges journalistes ont réussi à rencontrer Radovan Karadzic, un des grands tortionnaires de ce conflit, recherché par le Tribunal Pénal International. La deuxième partie dresse en quelque sorte le portrait de Soba, un artiste bosniaque « touche à tout » qui a officié comme démineur pendant cette guerre et qui habite Sarajevo. J’avoue avoir passé un intéressant moment de lecture avec « Derniers jours de guerre, Bosnie 1995-1996 » car je ne connaissais peu de choses sur ce conflit malgré les témoignages de journalistes qui y ont eu amené d’innombrables images. En fait, ce qui m’échappe dans cette histoire, ce sont les origines de cette haine entre les Bosniaques et les Serbes même si je doute fort que la religion (les tensions entre les communautés musulmane et chrétienne étaient trop fortes) ainsi que le démantèlement de l’U.R.S.S. y sont pour quelque chose. Je précise aux lecteurs que cet ouvrage ne leur permettra pas de bien comprendre ce qui a déclenché cette guerre car c’est une bd d’ambiance et sur les faits vécus par l’auteur que nous propose Joe Sacco. J’ai été plus captivé par la première histoire que par la deuxième. Le récit sur la rencontre avec Radovan Karadzic est l’occasion pour l’auteur de nous faire un court mais captivant rappel de comment était la situation de la Yougoslavie,. L’entrevue avec ce criminel est une scène qui m’a assez impressionné où j’ai un sentiment bizarre partagé comme Joe Sacco entre la curiosité et la répulsion pour cet homme. Je suis plus critique sur le second récit qui nous présente les péripéties de Soba parce que je ne considère pas ce personnage comme représentatif des habitants de Sarajevo. J’aurais préféré à la rigueur suivre le destin de Rada, une femme qui accompagne pendant un court instant Joe Sacco dans la première histoire. Bref, j’aurais aimé que l’auteur mette en scène un protagoniste simple comme Alan le héros de « La guerre d’Alan », bd réalisée par Emmanuel Guibert au lieu d’un artiste qui s’était mis à se droguer… Mais bon, j’imagine que la vie ne permet toujours pas à chacun de faire des rencontres que l’on veut… Juste une remarque sur les dialogues, à un moment donné, l’auteur écrit : « Les frogs, c’était l’IFOR, ils avaient le droit de voir nos cartes de presse. On leur disait « bonjour » et « merci » parce que les frogs adorent par-dessus tout saluer et parler leur langue… Putain, je les détestais ! »… Je t’emmerde Joe ! Car, n’importe quel citoyen de n’importe quel pays est mal placé –à mon avis- pour critiquer les autres nations ! Au niveau du graphisme, malgré l’omniprésence de la voix-off, la mise en page m’est apparue très dynamique, très vivante si bien que j’ai eu du plaisir à feuilleter cette bd. J’ai apprécié la représentation des personnages entre la caricature et le réalisme, ce qui permet aux lecteurs de bien les différencier au premier coup d’œil : tant mieux car les gros plans y sont légions ! Certaines planches sont vraiment magnifiques ! Je ressors satisfait de ma lecture des « Derniers jours de guerre, Bosnie 1995-1996» car j’y ai aimé la mise en page dynamique de Joe Sacco et le premier récit basé sur l’intéressante rencontre entre les journalistes et Radovan Karadzic. Je pense que cette bd contentera les lecteurs qui s’intéressent à l’histoire et qui aiment les reportages. Pour ma part, cet album m’a donné l’envie de lire les autres œuvres de Joe Sacco à commencer par « Gorazde ». Note finale : 3,5/5

Premier livre témoignage de Joe Sacco sur la guerre en Bosnie. Il s'articule autour d'un personnage hors norme rentré à Sarajevo. Il donne d'ailleurs son nom à cette BD : "Soba" Cet artiste aux divers talents est aussi militaire avec pour spécialité le déminage et inversement la pose de mines... Sacco est à l'aise dans ce genre de récits, il sait mettre en ordre les idées et propos, et les retranscrire intelligemment sans omettre une bonne narration. Son travail est salutaire car il apporte un devoir de souvenir. Il aide également le tout à chacun de s'intéresser et comprendre ce conflit qui s'est déroulé il y a si peu de temps en Europe... Le dessin est bon, excellent pour les décors mais plus caricatural pour les personnages. On reconnait bien les protagonistes, ce qui est important surtout quand les propos sont denses et lourds de sens. Une belle initiative. Il me reste à lire Gorazde.

Si le décor a changé (c'est toujours une ville marquée par la guerre, mais c'est Sarajevo et plus Gorazde), je trouve que cette série (plutôt ébauche de série pour le moment) ressemble à un "épisode bonus" de Gorazde, le gros pavé du même auteur sur le même thème. C'est à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force, parce qu'on y retrouve les mêmes qualités : Sacco sait dénicher de bons personnages, il sait les écouter et les amener à livrer leur histoire sans tomber dans le reality show misérabiliste. Ici, nous avons donc Šoba, pauvre gars qui, à 30 ans à peine, en a tellement bavé qu'il a déjà des airs de vieil Elvis en fin de parcours ; très attachant malgré son côté parfois limite lourd et beauf (Sacco n'étant pas du genre, et c'est tout à son honneur, à brosser des portraits tout blancs ou tout noirs). Il y a aussi le "Seigneur de la guerre" (j'ai oublié son surnom exact mais c'est quelque chose comme ça), ce type inquiétant qui tient à la fois du héros (il a protégé sa ville) et du dangereux psychopathe (il affirme que sa guerre à lui ne sera pas terminée tant qu'il n'aura pas exécuté jusqu'au dernier tous ceux qui s'en sont pris à sa famille...). Mais je parlais des faiblesses, et j'y reviens : le problème, c'est que c'est un peu redondant par rapport à Gorazde. On n'y apprend pas grand'chose de nouveau. Et des portraits comme "Šoba", c'est un peu comme les "Carnets de bord" de Lewis Trondheim : Sacco pourrait en produire à l'infini, chacun pris individuellement serait sans doute intéressant, mais l'ensemble serait très répétitif et n'irait nulle part. On comprend que Sacco veuille rendre hommage à tous les gens sympas qu'il a connus là-bas en leur consacrant de petites BD comme celles-ci, mais point trop n'en faut, quoi. Bon, cela dit, pour ceux qui n'ont pas lu Gorazde et hésitent à se lancer, "Šoba" est une bonne introduction, un genre d'échantillon histoire de voir si vous accrochez ou pas.
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