Les derniers avis (31387 avis)

Par Jessamy
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Rebis
Rebis

Elle occupe une place singulière dans mon cœur cette bd. À chaque fois que je la parcours, j’ai l’impression d’avoir un storyboard sous les yeux avant qu’il ne se transforme en film d’animation. C’est un style de dessin qui foisonne et qui vit par ces paysages forestiers omniprésents et ces couleurs à la fois douces et vibrantes. J’aime également le trait, avec ces détails fins et cette attention si minutieuse sur certains visages. Je pense ne surprendre personne ayant commenté ici en disant que j’aime particulièrement le visage de Viviana avec ces coulées de larmes noires comme de la suie. C’est une femme qui a subi des violences et qui a perdu l’amour de sa vie, Beldie. Au delà de la douleur de lui avoir survécu et d’être désormais seule, elle portera les traces de son deuil sur son visage, une marque qui ne pourra jamais s’effacer, même après l’arrivée de Martino dans sa vie. Dès le début de l’histoire, nous sommes happés par la composition qui se jouera en miroir via des notions au premier abord contraires mais qui se révèlent en réalité complémentaires (naissance/mort, rejet/renaissance, perte/transmission, communauté/émancipation, masculin/féminin). La figure de la sorcière jouit aussi de cette symétrie très contemporaine (femme diabolique/femme émancipée, libre). En cela, elle n’est pas aussi caricaturale qu’on pourrait le penser puisqu’elle a l’avantage de poser un cadre reconnaissable et universel (d’un point de vu occidental tout du moins), marquant une rupture forte dans notre façon de penser l’autre, ici notamment la femme et la place qu’on lui attribue. Viviana et Beldie ne sont pas punies pour être des sorcières, elle sont punies pour avoir transgressé leur place, d’avoir voulu s’exercer à la libre-pensée, loin des dogmes religieux et des injonctions de leur communauté. Elles ont voulu être des femmes plus libres, on les a enchaîné à l’image de sorcière afin de susciter la peur et le rejet. C’est aussi une bd qui aborde la question du genre sous un angle différent, à savoir la manière dont nous façonnent les personnes importantes pour nous. En fait, la question qu’aborde cette bd serait celle-ci : quelles sont les personnes qui nous aident à nous définir ? C’est à travers les yeux de Martino que nous aurons une réponse à cette question. Si ce petit garçon est rejeté pour ce qu’il n’a pas choisi d’être, à savoir albinos, il va alors décider de devenir une personne nouvelle auprès des personnes qui l’acceptent et le soutiennent. Pour cela, il va se reconstruire à travers les yeux bienveillants de Viviana. Cette reconstruction sera double, puisqu’elle aidera Viviana à apaiser son deuil : « On peut s’aider à vivre » lui dit-elle. C’est ainsi qu’il va aspirer à vivre comme une femme, plus précisément comme ces femmes, ces sorcières, sa nouvelle famille. Il adopte leur mode de vie, apprend d’elles l’herbologie pour se soigner, à cultiver et cuisiner pour être auto-suffisant, à s’habiller comme elles, à aimer comme elles. Vous l’aurez compris, tout au long de l’histoire, Martino qui deviendra Rebis, n’aura pour modèle bienveillant que des femmes. Sa mère et ses sœurs tout d’abord, puis Viviana et les amies de celle-ci, mais aussi le souvenir de Beldie, personnage à part entière dont l’aura s’incarnera à travers Rebis. Comme une touche d’espoir, la perpétuation d’un cycle de tolérance et de liberté. À me lire, on pourrait croire que la bd raconte avec un fort parti pris et sans subtilités que les femmes sont les seuls bons exemples à suivre. Je ne pense pas que le message soit aussi tranché. Si la question du genre est diluée dans le récit, c’est pour montrer que la façon dont on se définit si l’on est entouré par de bonnes personnes se fait naturellement. Face à son mal-être, Martino aspire a devenir un être au féminin, Rebis, parce que les seuls exemples aimants et bienveillants qu’il ait jamais connu sont des femmes, tout simplement. Rebis choisit cet espace de sororité avant tout parce qu’iel s'y sent bien. On pourrait donc reprocher au récit de ne pas introduire un personnage masculin plus empathique et compréhensif dans la balance. Pourtant ce serait oublier que parfois nous n’avons pas toujours la possibilité d’élargir nos relations, que nous sommes longtemps confrontés aux mêmes schémas néfastes (familiaux notamment) avant de pouvoir s’en extraire en allant vers ceux qui leur sont opposés. Pour conclure, Rebis, au delà de son terme latin signifiant littéralement « chose double », désigne également un processus alchimique de transformation qui vise à unifier deux choses, autrement dit le masculin et le féminin. Comme si l’idée était de créer un parfait équilibre, se sentir en phase avec soi, avec tout ce qui nous définit en tant que femme et en tant qu’homme. En bref, posséder une juste part des deux côtés pour mieux s’accepter, se comprendre et comprendre les autres. Comme quoi, la bd ne rejette pas le masculin finalement ! :p

08/07/2025 (modifier)
Couverture de la série Ben Barka - La disparition
Ben Barka - La disparition

La forme est assez aride, et peut au départ rebuter certains lecteurs. En effet, il n’y a pas vraiment de construction romanesque, et l’album se présente formellement comme une enquête, posant des questions, et présentant quelques protagonistes, témoignages et hypothèses. Il y a très peu de décor, les pages sont souvent occupées – au milieu d’un grand blanc – par des personnages (parfois seulement leur visage). Mais voilà, j’encourage les lecteurs à dépasser ces quelques freins potentiels, car cette enquête est vraiment intéressante. Elle s’attaque à l’un des nombreux scandales des années De Gaulle, à savoir l’enlèvement en plein Paris – et le meurtre – de l’opposant marocain Ben Barka, homme engagé auprès des mouvements indépendantistes, révolutionnaires et tiers-mondistes. C’est dire si, au milieu des années 1960, il s’était fait des ennemis partout dans le monde. En commençant par certains milieux en France, et bien sûr l’autocrate marocain (« ami de la France » Hassan II), qui a commandité l’opération. Tout cet arrière-plan, bien rappelé, est intéressant, et donne du relief à cette affaire, qui aurait pu n’être « que » sordide ». Malgré l’acharnement et la volonté de la famille de Ben Barka et de quelques juges intègres, les auteurs – qui se sont très solidement documentés – ne peuvent avancer que des hypothèses (très crédibles), sur le déroulement des faits, et sur l’action de tous les intervenants. Mais les policiers et autres proches des services secrets français ayant participé de près ou de loin à cette « disparition » n’ont jamais été réellement inquiétés, comme les commanditaires marocains. Et les Présidents de la République qui se sont succédé depuis De Gaulle n’ont montré aucun zèle pour faire avancer l’enquête (voir l’exemple donné par l’action d’un juge au moment d’une visite au Maroc de Sarkozy et Dati). Il est intéressant de voir qu’autour de cette affaire tournent beaucoup de barbouzes, de policiers, mais aussi d’États différents (Maroc, CIA, mais aussi Mossad israélien). C’est aussi l’occasion de rappeler quelques à-côtés de la collaboration entre le Maroc et le Mossad (voir l’épisode que je ne connaissais pas de l’espionnage au profit d’Israël mené par le Maroc peu avant cette affaire : le Maroc a ainsi pu bénéficier de l’aide logistique du Mossad, Israël obtenant des informations cruciales lui permettant de prendre le dessus deux ans plus tard lors de la guerre des Six-Jours). On l’a compris, sous ses dehors un peu secs, ce documentaire se révèle très riche, et donne une image peu reluisante du fonctionnement des États – les « démocraties » ne se démarquant ici pas du tout des dictatures – cela a-t-il changé ?). Une lecture vraiment très recommandable.

07/07/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série The Nice House by the Sea
The Nice House by the Sea

Avant toute chose, je vous conseille de replonger dans The Nice House on the lake pour ne pas perdre pied avec ce second cycle "The Nice House by the Sea" par les mêmes auteurs. Dans ce premier tome, on a un copier-coller du cycle un, avec la présentation des dix personnes dans le premier chapitre, sauf qu'ici il n'y a pas de Walter, celui-ci est remplacé par un autre extraterrestre caché sous l'enveloppe humaine de Max. Alors que Walter avait fait le choix de regrouper les personnes auxquels il tenait énormément, Max, elle, a suivi le cahier des charges, c'est à dire choisir des pontes de chaque discipline humaine. Dès le second chapitre on va passer à la vitesse supérieure, une narration qui nous balade de la maison au bord de mer à celle au bord du lac et du présent au passé, et découvrir que Max n'est pas une inconnue pour les occupants de la maison du lac, qu'il existe une passerelle entre les deux maisons, mais surtout qu'il y a compétition entre les maisons. A la fin, il n'en restera qu'une pour représenter l'humanité. Une intrigue palpitante centrée sur les rapports humains. Un huis-clos qui fait monter la tension au fil des planches, qui ne sera pas avare de surprises et qui donne une nouvelle dimension à cet univers post-apocalyptique où les spéculations vont animer ce récit plus gore que le précédent. Je mets en garde, c'est aussi verbeux que sur l'arc précédent. Je suis toujours sous le charme du dessin d'Alvaro Martinez et des couleurs de Jordie Bellaire. C'est sombre et les contours peu nets apportent un plus indéniable à ce récit fantastique. Et la mise en page non académique enfonce le clou. Du très bon boulot. Hâte de lire la suite.

06/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Lison
Lison

Lison, ce sont des albums au format à l'italienne qu'on range facilement parmi les livres illustrés jeunesse, notamment grâce à un dessin très simple, en ligne claire avec de grands aplats de couleur. Pourtant, ce sont bel et bien des BD. Mieux encore, il s'agit de strips comiques : des gags en 4 cases, une par page dans les albums originaux, puis réunis chacun sur une seule page dans l'intégrale sortie en 2021. Lison est une petite fille de 3 ou 4 ans, l'âge de la maternelle, où l'on commence à être un enfant et plus un bébé. Elle adopte parfois un ton étonnamment mature, presque blasé, mais ses réactions trahissent régulièrement sa condition de toute petite fille. C'est ce léger décalage, à la fois drôle et fidèle aux comportements classiques des enfants de son âge, qui rend les scènes savoureuses. Tout repose sur la simplicité, l'épure du texte, ce qui rend la lecture parfaitement accessible aux jeunes, voire très jeunes lecteurs, accompagnés de leurs parents ou pas. Et en même temps, l'humour fonctionne très bien : en tant qu'adulte, j'ai souvent ri. C'est fin, bien vu, moquant gentiment aussi bien les attitudes des enfants que les réactions des adultes, avec un regard tendre et amusé sur le monde tel que le perçoivent les petits. Ce n'est pas toujours hilarant, mais ça l'est souvent, et ce fut pour moi une excellente surprise. Une très bonne série pour les tout-petits, que leurs parents prendront plaisir à leur faire découvrir.

06/07/2025 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Champignac
Champignac

Le comte de champignac chez Franquin était un personnage totalement farfelu, fantaisiste à souhait. Dans cette série, il prend beaucoup plus d’épaisseur . Il est également plus jeune et on lui découvre une vie sentimentale. J’espère que cette plongée dans la psyché du Comte va se poursuivre avec le nouvel opus et 4e tome de la serie. Belle ré interprétation de ce personnage phare de la bd franco belge en tous cas. Les amateurs du champignac de Franquin seront sûrement désarçonnés. Ici le personnage est projeté de plein pied dans la réalité de la seconde guerre mondiale où les scientifiques sont courtisés par les deux camps afin de faire pencher la guerre de leur côté. Je trouve le dessin d’Etien de grande qualité, particulièrement travaillé. Les qualités qu’il avait laissé entrevoir dans la suite de « la quété de l’oiseau du temps » se confirment

05/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série L'Ogre Lion
L'Ogre Lion

Voilà une chouette BD d'heroic-fantasy ! Ou plutôt de Sword & Sorcery tant le héros s'apparente au fameux Conan le Barbare, dans ce qu'il a de plus tragique. Mais c'est ici de la Sword & Sorcery dans un cadre animalier, une société animale où les créatures sont bien anthropomorphes mais où les carnivores jouent les rôles de carnivores, les herbivores leurs rôles de proie, les taupes creusent et les souris peuvent mourir à tout instant d'un infarctus car leur petit cœur bat trop vite. Ce mélange de style permet la création d'un univers original, à la fois sombre et léger. Cette légèreté dans le récit provient en grande partie du jeune garçon qui se décide à coller aux basques du héros. Aussi mignon que débrouillard, il apporte la touche de fraicheur qui donne son charme à ce récit qui aurait pu paraitre autrement trop sérieux. Sur la fin du premier tome, une charmante voleuse renarde vient elle aussi ajouter une touche plus féminine et rusée. Et même le mystérieux démon caprin qui prend régulièrement possession du corps du roi lion a sa dose de profondeur et d'intérêt. L'équilibre de ce récit m'a pleinement séduit. Le ton est juste, réaliste, avec des jeux de pouvoir bien menés, des combats épiques et une belle alchimie entre rudesse et légèreté. L'humour est présent, tant dans les dialogues que dans certaines situations, ponctué de clins d'œil anachroniques suffisamment discrets pour ne jamais déranger. Le dessin est remarquable : les animaux anthropomorphes sont superbement rendus, avec une touche Disneyenne légère, les décors soignés, et la mise en scène, comme la narration graphique, parfaitement maîtrisées. Les couleurs, elles aussi, sont d'une grande qualité, renforçant l'ensemble. L'intrigue, simple en apparence, s'enrichit de nombreux éléments, de personnages bien construits et d'une part de mystère qui retient l'attention. Le rythme est fluide, les péripéties s'enchaînent avec cohérence, et l'ensemble fonctionne grâce à un vrai sens de l'aventure. L'envie de découvrir la vérité sur le passé oublié du héros, le sort de ses enfants, et les intentions de son frère ajoute à l'attrait de l'histoire. J'ai aussi beaucoup aimé la manière dont l'univers s'inspire des royaumes africains, en particulier celui de Koush, dont l'histoire affiche directement le nom. Ce monde est construit avec finesse et un réalisme d'une belle maturité. Cette sobriété dans le récit se maintient jusqu'à la fin, avec un dénouement touchant et réussi, au terme d'un affrontement final simple mais intelligemment mis en scène. L'ensemble a la beauté d'un film d'action sobre, qui ne cherche pas à en mettre plein la vue, mais à raconter une histoire captivante, crédible, et profondément immersive.

28/01/2022 (MAJ le 05/07/2025) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Les 5 Terres
Les 5 Terres

En voilà une nouvelle série prometteuse ! Une belle brochette d'auteurs aguerris, un univers qui semble ouvrir sur une grande richesse et un dessin assez somptueux : il n'en faut pas plus pour le moment pour me laisser porter. Alors oui, le parallèle avec la série "Game of Thrones" est plus qu'évident, mais les auteurs semblent l'assumer complètement au vu des clins d’œils plus ou moins subtils qui pointent au fil des pages. En attendant cet univers de fantasy que nous découvrons au moment d'une transition douloureuse repose sur un équilibre précaire où chacun commence à sortir les griffes et ses premiers atouts pour s'imposer comme dominant. Ce premier tome s'il ne fait que poser un cadre général n'en est pas moins pour autant avare en rebondissements et pas des moindres ! Si certains points du scénario m'ont paru un peu superflus ou redondants (je parle des relations amoureuses "interdites" de certains protagonistes) la suite de la série apportera peut-être un regard plus éclairé et justifié sur ces relations. En attendant, ne boudons pas notre plaisir, voici une série qui part de la plus belle des manières avec un scénario ambitieux et un dessin magnifique ! *** Tome 2 *** Ce deuxième opus enfonce le clou en expédiant sur le trône le prétendant pressenti pour qui l'heure de la guerre "préventive" contre ceux qui ne semblent rêver que de vengeance a sonné ! Les intrigues satellites gagnent en profondeur et certains personnages secondaires en épaisseur. On sent que l'univers concocté par nos auteurs s'assoie tranquillement et que les rebondissements sont loin d'être finis. Côté graphisme, rien à redire, on retrouve le trait maîtrisé de Jérôme Lereculey qui semble s'amuser des cadrages, plans travaillés et autres découpages audacieux. Il ne nous reste plus qu'à attendre la suite, en la souhaitant de la même tenue ! *** Tomes 3 à 6 *** C'est un premier cycle détonnant qui nous est proposé ! Après deux premiers tomes qui posaient déjà les jalons d'un univers que les amateurs de Game of Thones ne pouvaient qu'apprécier, le lecteur n'est pas au bout de ses surprises et les rebondissements vont bon train ! Si la pléthore de personnages fait un peu peur au début, la maitrise de la narration et la construction du récit permettent rapidement d'appréhender les liens et les appartenances de chacun. C'est beau, c'est bien écrit, on sent que les auteurs n'ont pas bâclé le travail et que le résultat semble à la hauteur de leur envie de bien faire. Car, que ce soit l'histoire ou le dessin, on nous sort le grand jeu ! Les rebondissements sont légions, tout en s'interrogeant sur cette légitimité du pouvoir et ses différentes formes. C'est plutôt bien vu et amené. Un très bon cycle ! *** Tomes 7 et 8 *** C'est par le biais du personnage de Keona, avec qui nous avons fait connaissance dans le premier cycle, que la transition s'opère. Elle rentre dans son royaume de Lys et est heureuse de retrouver sa famille. Mais entre temps les choses ont changé en ville, car la cheffe du clan du Sistre qui régnait sur une bonne partie de la ville est morte et c'est son frère qui assure l’intérim en attendant la libération d'Alissa. Cette dernière vient de passer cinq années derrière les barreaux après s'être fait balancer... Son retour ne passe pas inaperçu, et d'autres clans ont d'ailleurs bien senti cet affaiblissement du Sistre et vont tenter leur chance... La transition vers ce nouveau cycle se fait donc en douceur grâce à Keona, et c'est l'occasion pour le lecteur de découvrir un nouvel univers. Après les félins, nous voici donc catapultés chez les singes. Et la première chose qui frappe c'est le système matrilinéaire de sa société. Et là où les auteurs sont forts c'est qu'ils poussent le vice jusqu'à donner la prédominance féminine jusque dans le langage, ce qui donne des dialogues assez surréalistes et savoureux au fil pages, les accords grammaticaux et d'orthographe se faisant au féminin ! Côté dessin, changement d'ambiance aussi, Lys est un monde très inspiré du Japon ou de la Chine médiévale. Les architectures sont sublimes et les costumes ne sont pas en reste. L'histoire évolue autour de plusieurs groupes de personnages ; Keona bien sûr et son retour chez sa mère, la reine du royaume ; Alyssa, la cheffe du clan du Sistre ; un duo de deux jeunes étudiantes en archéologie en quête d'une ville légendaire disparue et enfin, Shin Taku, nouveau responsable de la police locale fraichement débarqué dans la cité. Tout cela est agréablement croisé dans la construction du récit, reste à savoir quand les interactions vont s'opérer. Ce second cycle bien rythmé est donc très bien parti ! Vivement la suite ! *** Tome 9 *** Dans ce 9e opus, les intrigues croisées de nos protagonistes se poursuivent et avancent ! Le clan du Sistre est en position de faiblesse après les attaques répétées et ciblées menées par le Coucal : entrepôts, salles de jeu, distilleries, jusqu'à Alissa la cheffe de clan. Cette dernière se lance dans une opération de grand ménage au sein du clan qui ajoute encore à la précarité du clan. Le Sistre si puissant est aux abois, et l'odeur du sang commence à attiser les convoitises des autres clans, toujours prompts à achever la bête à terre... Mais Alyssa a plus d'un tour dans son sac et est prête à tout pour renverser la situation... De leur côté, nos deux étudiantes en archéologie vont avoir la chance d'être secourues et d'aller de surprises en surprises. Quant à Keona, elle commence à se réhabituer à sa vie de palais, même si son amour lointain lui occupe toujours l'esprit. La série continue donc d'avancer tranquillement et efficacement, de façon toujours aussi soignée, que ce soit dans la construction des récits croisés que graphiquement. En effet, que ce soit la cité d'Alysandra ou la jungle, les décors et les détails sont toujours aussi riches offrant au lecteur un réel plaisir et un dépaysement. *** Tomes 10 à 12 *** Cette fin de cycle nous réserve encore bien des drames et des surprises pour notre plus grand bonheur ! Une belle apothéose à la Pyrus qui voit le dénouement sanglant de cette guerre de clans orchestrée par Alissa. La toute fin nous réserve une nouvelle surprise de taille qui clos parfaitement ce cycle pour mieux l'ouvrir sur le prochain à venir... Voilà une série qui a su au fil de ses deux premiers cycles s'imposer comme un futur classique, et qui loin de s'essouffler, ne fait qu’attiser notre curiosité pour le prochain cycle à venir *** Tome 13 *** Et voici parti pour un 3e cycle ! Après un 1er cycle qui nous avait fait découvrir l'univers des 5 Terres en commençant par Angleon, capitale des félins, un second qui nous avait embarqué dans les rivalités et autres trahisons du Royaume de Lys et de ses singes, voici venir le temps des ours et leur soif de vengeance ! Fini les intrigues, et sous intrigues : les ours et leurs alliers chiens et loup sont des bourrins, et Angleon va le sentir passer ! Mais cela serait aller trop vite en besogne que de résumer ce début de cycle à cet assaut, car "Les 5 Terre" nous a baigné dans (le sang de) ses trahisons et autres fourberies, et ce 3e cycle ne devrait pas être en reste... Entre les alliances fragiles d'Arnor et ses tribus ours, loups et chiens, et la descendance du roi (Genkin) rentré au pays après ses années d'otage à Angleon, on sent bien que tout le monde évolue sur une glace des plus fragiles et qu'à tout moment cette souffreteuse harmonie peut voler en éclats. Côté dessin, toujours rien à redire, c'est toujours aussi efficace et agréable, les personnages anthropomorphes toujours aussi expressifs, décors et costumes finement travaillés : du bel ouvrage ! Alors maintenant, nous revoilà parti pour une longue attente entre chaque tome ! Car cette série reste des plus addictive quand on est plongé dedans ! *** Tome 14 *** Arf, bon, ba ce 2e tome de ce 3e cycle doit être le premier à me décevoir... J'étais déjà un peu moins enthousiaste avec le début de ce 3e cycle après les deux très bons premiers, mais je m'étais dit que c'était la mise en jambe, mais après avoir refermé ce 2e tome, j'avoue ne pas être fan de la trame qui s'annonce et de ses rivalités internes chez nos amis les ours, chiens et loups. Côté dessin, c'est aussi avec ces personnages que j'ai le plus de mal. Autant j'avais trouvé que les 2 premiers cycles géraient à merveille la distinction des personnages anthropomorphes, autant là j'ai trouvé parfois difficile de m'y retrouver, surtout chez les ours. Alors espérons que le prochain tome redonnera du peps à ce cycle, car malgré tout cela reste une très bonne série et cela serait dommage de commencer brasser de l'air après deux cycles des plus réussis.

27/09/2019 (MAJ le 05/07/2025) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Cyborgs
Cyborgs

Tiens, une nouvelle série de Jean-Luc Istin... Ça faisait longtemps... Et encore une série concept de SF ? Mmmouais... Et ? Ba le sieur sait y faire et nous propose une nouvelle fois une série qui démarre sur les chapeaux de roue ! Installez-vous confortablement, sortez le pop-corn... C'est parti !!! Cette nouvelle série nous propose de suivre une équipe de personnages cyborg que nous allons découvrir au fil des tomes. Ce premier opus nous met sur le pas de la jeune Yuko, née avec un sévère handicap : elle n'a pas de bras (nann j'vous fait pas la blague sur le chocolat :P ). C'est avec celui qui l'a élevé, Akira, un maître en art martiaux qui forme la garde rapprochée du dictateur Tudor, que Yuko va grandir et apprendre à se battre. La novelle loi imposant l'euthanasie des personnes "imparfaites" va chambouler leur petit train-train et faire d'eux des fuyards avec une forte prime sur leur tête : tous les gangs de la mégalopole sont maintenant à leurs trousses... Franchement, je partais assez circonspect en attaquant ma lecture, redoutant une énième série du genre. Mais les auteurs sont bons... très bons ! Et on se retrouve vite happé par cette histoire, très rythmée, poussée par une narration survitaminée dans laquelle nos personnage charismatiques vont évoluer. Le dessin de Kael Ngu fait plus que le job, même si on est sur un trait relativement classique. En tout cas, voilà une nouvelle série B qui démarre plus que bien et nous promet de bons moments de lecture et de l'action à tout va ! Vivement la suite ! *** Tome 2 *** Lancé sur les chapeaux de roue, "Cyborgs" poursuit sur sa lancée et complète cette équipe de cyborgs féminins rebelles avec l'histoire de Sam. Gravement blessée suite à l'attentat qui a tué sa mère, Sam va devoir subir de lourdes opérations pour pouvoir remplacer jambes et bras. Et ce n'est que le début d'une looonngue période de rémission et d’acclimatation à ses nouveaux membres cybernétiques pour pouvoir parvenir à son objectif : la vengeance ! Car sa mère n'était pas n'importe qui ; elle était l'adversaire principale aux élections de Tudor, celui qui règne maintenant en dictateur... L'intrigue se poursuit donc en faisant toujours autant d'étincelles, tout en posant de nouveaux jalons et personnages intéressants. Entre les scènes d'action, les nouvelles révélations et des dialogues cinglants, on profite tranquillou du spectacle percutant qui nous est proposé, bien accrochés à notre pot de popcorn. Le dessin de Kael Ngu reste toujours aussi efficace et nous immerge parfaitement dans cet univers futuriste en gérant parfaitement les scènes d'action. Vivement la suite !

23/05/2025 (MAJ le 05/07/2025) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Squad
Squad

C'est le 2e album que je lis dans cette nouvelle collection "Wave" de chez Delcourt, et c'est encore une bonne surprise. Ciblée Young Adult, cette nouvelle collection joue à merveille sur des sujets très contemporains, tout en sachant aller piocher dans des registres beaucoup plus classiques, ici les loups-garous. La couverture est assez équivoque en ce sens, sans spoiler pour autant, restait à savoir comment cette touche de fantastique allait être intégrée dans notre monde contemporain et si ça tenait la route. Pour le coup, c'est plutôt réussi. Becca emménage à San Francisco et doit donc faire son entrée dans un nouveau lycée. Toujours dur de débarquer dans un nouvel établissement et de s'intégrer, surtout dans LA bande de copines les plus en vues du lycée. C'est pourtant ce qui va se passer suite à un concours de circonstance en apparence anodin... Mais bien évidemment, son intégration au groupe n'était pas fortuite et il va maintenant falloir en assumer le prix... Ajoutez à cela une très légère touche de romance très en phase avec notre temps et une utilisation de la lycanthropie ingénieuse dans notre monde moderne, et cet album se laisse avaler et digérer en une bouchée. Si le dessin de Lisa Sterle m'a un peu surpris au début par un aspect minimaliste, je l'ai trouvé très juste dans les expression des personnages. Grace au récit fluide découpé en chapitres on est rapidement pris par l'histoire qui tient ses promesses jusqu'au bout. Un bon album bien calibré qui colle parfaitement à cette nouvelle collection ; les amateurs du genre devraient se régaler !

05/07/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Birdking
Birdking

Dans un univers qui évoque celui des Dark Souls, peuplé de sinistres guerriers géants servant de champions à d'impitoyables seigneurs en guerre, les humains ne sont guère plus que de la piétaille sacrifiable. Bianca, jeune apprentie forgeronne, voit son destin basculer le jour où son maître et protecteur est tué. Elle découvre alors une part cachée de ses origines et décide de fuir l'empire sombre dans lequel elle a toujours vécu. Avec son maître, elle a forgé une épée magique capable de ranimer le Birdking, un ancien roi guerrier devenu son protecteur. Cette armure animée, que l'on pourrait croire vide, semble pourtant abriter une âme... Birdking s'inscrit dans une dark fantasy efficace, au rythme prenant, proche d'un bon feuilleton dont on veut connaître la suite. Le style graphique, moderne et accessible, rappelle celui de certains webcomics. Le trait, simple, pourrait faire penser à une série jeunesse, mais le ton reste sombre et l'ambiance oppressante. Si la technique montre quelques limites, l'auteur les compense habilement par l'intégration de mots dans les cases pour traduire l'émotion ou l'action, ce qui s'avère souvent utile pour la lisibilité de certaines scènes. On explore un monde implacable, où le manichéisme n'est qu'apparence tant le danger rôde à chaque coin de page et où les humains ne sont que des pièces d'un vaste jeu de pouvoir. Les références sont nombreuses, tirées à la fois du jeu vidéo et de l'animation, avec notamment un passage souterrain qui évoque clairement la Moria de Tolkien. L'intrigue débute de façon classique, mais la richesse de l'univers apporte la dose de mystère et d'originalité nécessaire pour captiver. Même si certains rebondissements sont prévisibles, l'histoire parvient à surprendre et à maintenir l'intérêt. Le rythme soutenu rend la lecture fluide et addictive. Après trois tomes, et en attendant un quatrième encore en préparation, j'ai clairement envie de poursuivre cette aventure.

04/07/2025 (modifier)