Les derniers avis (31531 avis)

Couverture de la série Les Météores
Les Météores

Cette bande dessinée frappe avant tout par son atmosphère. Loin des récits catastrophe spectaculaires, elle choisit de s’attarder sur des personnages ordinaires, des « météores » qui traversent la vie avec leurs fragilités et leurs doutes. Le scénario, volontairement fragmenté et intimiste, capte des instants suspendus plus qu’il ne raconte une histoire linéaire. Cela donne un ton poétique et mélancolique, mais aussi un rythme très lent qui pourra dérouter. Le dessin de Redolfi, tout en nuances froides et en silences visuels, sert parfaitement cette ambiance. Le format horizontal, presque cinématographique, renforce la sensation d’un film contemplatif où la neige et la lumière jouent un rôle essentiel. C’est une œuvre touchante, belle et singulière, mais qui demande patience et sensibilité. Ceux qui attendent de l’action ou une intrigue solide risquent d’être frustrés, tandis que les lecteurs sensibles à la poésie du quotidien y trouveront une vraie richesse. Note : 3,5 / 5

10/09/2025 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Olivier Rameau
Olivier Rameau

En relisant cette série qui s’est imposée dans le journal Tintin dans les années 70, je pensais à ceux qui avaient vertement critiqué DANY pour son Spirou et la Gorgone bleue. Je me disais que décidément ceux ci n’avaient pénétré l’univers du monde de Rêverose et de sa célèbre capitale Hallucinaville. Il est vrai que pour pénétrer cet univers féerique il faut en connaître le chemin. Et celui ci n’est pas facile à trouver : un petit train de campagne qui vous amène dans un monde dépourvu de toute logique et de rationalité. Ce monde est aussi accessible à tous les doux rêveurs, adeptes de gentillesse et de poésie, qualité ratée dans «  le vrai monde ou l’on s’ennuie ». Ce chemin, Olivier Rameau et un autre clerc de Notaire, Monsieur Pertinent, l’on emprunté pour ne jamais plus faire machine arrière. Et on comprend Olivier Rameau qui y a rencontré la jolie Colombe Tiredaille. Les lecteurs découvriront egalement toute une galerie de personnages plus farfelus les uns que les autres. Et puis il y a les occasionnels visiteurs, comme ce boxeur qui revient dans le monde onirique le temps d’un KO sur le ring. Le temps d’une dizaine d’aventures qui toutes se terminent bien, on retrouve la verve de Greg, telle qu’on pouvait la connaître avec Achille Talon mais avec bien moins de texte, et ce n’est pas plus mal. Le dessin de Dany se prête parfaitement à cet univers féerique, et évolue bien évidemment avec le temps. Une nouvelle aventure avec Dany au scénario et uniquement au scénario serait d’ailleurs en préparation. J’ai pris énormément de plaisir à relire cette série phare du journal Tintin, qui m’a permis de retrouver une lecture de mon enfance qui a très bien vieilli. Je vous souhaite de retrouver le même plaisir de votre côté.

10/09/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série 1629 ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta
1629 ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

D’une certaine façon je comprends les reproches faits par Gaston dans son avis. Les aventures maritimes ont le vent en poupe (eh eh), parmi les parutions récentes j’ai lu Pitcairn - L'île des Révoltés du Bounty et Le Voyage du Commodore Anson, et il y a forcément une impression de déjà-vu. De plus le rythme est assez lent, même si ce dernier point ne m’a pas gêné, et contribue, je trouve, à la lente dégradation de l’ambiance à bord du Jakarta. J’ai malgré tout passé un excellent moment de lecture. Le jeu psychologique et le rapport de force entre les différents protagonistes sont remarquablement mis en scène. Le tome 2 développe bien cet aspect tribal, et propose un changement de décor appréciable après la longue traversé en mer éprouvante du premier tome. La fin, elle, est juste parfaite. Le grand format des albums fait vraiment honneur à la superbe mise en image de Thimothée Montaigne et Clara Tessier. J’ai notamment beaucoup apprécié le travail sur les visages des personnages, très détaillés et expressifs. Une grande épopée terminée en 2 tomes, qui propose une vision cynique et assez horrifique de l’âme humaine.

13/09/2023 (MAJ le 10/09/2025) (modifier)
Par PatrikGC
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Des Yeux de Bitch
Des Yeux de Bitch

J'ai bien aimé ces chroniques souvent lestes sur la vie de diverses citadines qui n'ont pas vraiment pas froid aux yeux et ailleurs (surtout ailleurs). Ce sont surtout des anecdotes, des mini-tranches de vie, des gags souvent fort amusants (si on apprécie ce genre), dont la lecture d'une seule traite peut être lassante par overdose, comme beaucoup de recueils du même type. J'aime bcp le graphisme qui possède un côté girly et animation, style ''tout le monde il est beau''. C'est bien vu dans l'ensemble, ça sent en effet le vécu, mais avec l'arrière-pensée que certaines personnes sont assez nymphos... Dommage qu'une n'y ait pas eu d'autres tomes. Le Covid aurait pu donner de bons gags :)

10/09/2025 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Madeleines de Mady
Les Madeleines de Mady

Je possède les 2 volumes. Je ne suis sans doute pas la cible visée par ces albums, mais j'ai bien aimé, à la fois pour le graphisme et pour une certaine fraîcheur de ton. Oui, c'est parfois très léger, anecdotique et souvent parisien, mais c'est délassant. C'est tout ce que je demande à ce type d'ouvrage. Les ''Madeleines'' remplissent parfaitement le contrat.

10/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Musée
Musée

Quel coup de crayon ! Chabouté a vraiment un dessin classique et pur, dans un Noir et Blanc assez tranché, qui est franchement agréable. Et ici, c’est à la fois raccord avec le sujet – les œuvres d’art du musée d’Orsay – et avec son « histoire ». En effet, avant que n’interviennent les dialogues, et que s’éclaircisse le récit, une très longue introduction muette permet de « patienter », tout en plantant le décor. Chabouté fait ensuite se balader, dialoguer les œuvres d’art (Dytar avait usé du même procédé avec des œuvres du Louvre dans l’album Les Tableaux de l'ombre), ce qui permet de voir musée et œuvre sous un autre regard. En parallèle Chabouté apporte quelques touches humoristiques en faisant intervenir le public, pour des moments plus ou moins savoureux (des visiteurs pédants étalant leur cuistrerie vaine, des oisifs s’emmerdant, des gamins jouant, des visiteurs ne faisant que photographier, des « scolaires » scotchés sur leur portable, des incultes étalant leur inculture, et plein de regards plus ou moins étonnés, etc.). On sent que Chabouté a multiplié les petites observations que l’on a tous pu faire dans un musée ou une galerie. Tout se mélange fonctionne bien, c’est dynamique et plaisant, et c’est aussi un bel hommage à l’art et aux œuvres présentées dans le musée d’Orsay (même si ça n’est pas ma période préférée, de loin, j’ai toujours trouvé très chouette ce musée, une belle réutilisation d’une ancienne gare – j’ai en plus eu la chance en tant que lycéen de le visiter avec ma classe quasiment vide, avant son inauguration). Parmi tous les albums réalisés en partenariat avec le Louvre ou Orsay, cet album de Chabouté – et son dessin y est pour beaucoup – se hisse clairement parmi les meilleurs.

09/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Islander
Islander

Très fort ce 1er tome d’une trilogie annoncée, une introduction maîtrisée. Pour ceux habitués aux récits post apo, les péripéties ou le comportement humain ne surprendront pas vraiment mais il m’a semblé ici que l’on était comme dans une quintessence du genre. Alors que nous ignorons encore la cause de la chute de notre monde, tout est parfaitement tenu niveau intrigue et tension. D’entrée le scénariste nous plonge dans le bain avec cette étape au Havre que j’ai trouvé d’une froideur et d’un réalisme saisissant. Ce passage me renvoie à la crise migratoire actuelle et j’ai aimé ce contrepied de voir des européens en pareille situation. Ensuite le récit déroule tout en prenant son temps (+ 150 pages), ça ne manque de moments forts et ça explore plutôt bien le genre humain (je trouve cette dernière partie particulièrement réussie). Mais ce qui fait également de cette série une telle réussite, c’est le travail de Corentin Rouge. Je ne le connaissais que via ses interventions sur XIII ou Thorgal que j’avais déjà jugé très propres et pro, mais là mama mia !! C’est clairement au dessus, ça respire et je n’ai pas de plus beau compliment que de dire : immersif. Bref bravo aux auteurs, du bon moment de bandes dessinées.

09/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Revoir Comanche
Revoir Comanche

Même si j'ai lu l'intégrale de la série Comanche et que je l'ai beaucoup appréciée, j'en garde un souvenir trop lointain et vague pour me considérer comme un expert. Hormis Comanche et Red Dust, les autres personnages m'étaient peu familiers. Je partais donc avec une légère appréhension, craignant d'être perdu par ce spin-off qui rend un hommage manifeste à la série originale. Heureusement, il se lit sans avoir besoin d'une connaissance approfondie, les éléments essentiels étant expliqués au fil des dialogues. On y retrouve Red Dust, vieillissant et désabusé, dans un western crépusculaire, voire nocturne, qui se déroule plusieurs décennies après l’âge d’or du Far West. Le récit suit un road-trip de Californie au Wyoming, où l’ancien porte-flingue est accompagné de la jeune bibliothécaire enceinte Vivienne Bosch. Le voyage ravive souvenirs et fantômes du passé, tout en soulignant le contraste entre une époque révolue et un monde en mutation. Malgré la noirceur de l’ambiance, le dessin est remarquable. Romain Renard propose un noir et blanc travaillé, mêlant apparences quasi photographiques et traits fins pour les personnages. Les décors sont particulièrement immersifs, même si certains arrière-plans donnent l’impression que les personnages y sont collés. Visuellement, la scène de la tempête de sable est époustouflante par exemple. Le style personnel de l’auteur, différent de celui d’Hermann, renforce le caractère unique de l’album et son appropriation de l’univers de Comanche. Quelques planches muettes et contemplatives de paysages d'autres époques m'ont toutefois un peu désorienté, me laissant d’abord penser à des erreurs anachroniques, avant de comprendre qu’elles symbolisent le temps qui passe et un passé révolu. Par ailleurs, une date gravée en fin d’histoire indique clairement que l'intrigue se déroule 1930, alors qu’à un moment Red Dust tient un illustré daté de 1932 : cette incohérence m’a fait tiquer et m’a laissé me demander si elle était volontaire. Le scénario mêle western, polar et réflexions sociales, abordant la nostalgie, les choix de vie, les regrets et la condition des Amérindiens. J’ai été captivé par son atmosphère réaliste et mélancolique. Red Dust n’y est pas des plus attachants, présenté comme un vieux grincheux auto-dépréciatif, mais ses interactions avec la jeune femme, pleine de finesse et de caractère, sont réjouissantes. Je n’ai malheureusement pas été convaincu par le dernier quart de l’album. Le retournement de situation et les révélations finales m’ont paru téléphonés, reposant sur trop de coïncidences faciles voire d’incohérences, ce qui a brisé le charme sombre du reste de l’album. J’ai toutefois réussi à passer outre pour profiter d’un album d’une telle beauté graphique et d’une atmosphère historique et mélancolique, qui rend un hommage réussi à la série mère. Le mélange d’atmosphère crépusculaire, de road-movie contemplatif, de personnages attachants et d’une réalisation graphique remarquable en fait une lecture marquante, même si sa conclusion peut décevoir.

09/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Tout va bien (Shockdom)
Tout va bien (Shockdom)

Bon, cette BD est une lecture que j'ai faite complètement par erreur. Je voulais emprunter la BD Tout va bien (Delcourt) mais je n'ai pas sélectionné la bonne, visiblement. Ce qui m'a donc complètement surpris, c'est le ton de cet album que je n'attendais pas du tout. Et laissez-moi vous dire que c'est d'une noirceur abyssale ! Pour comparer, c'est une BD dans le ton de Mémoires d'un incapable, autant dans la noirceur que dans le message. C'est une BD qui parle avant tout de l'horreur de la vie, celle insidieuse qui s'installe dans le quotidien. Une jeune femme, professeur d'école, sadique et violente envers ses élèves et particulièrement une petite fille dyslexique, va voir sa vie exploser en plein vol. Le ton est vite donnée avec la première page où l'on voit la façon dont cette professeure interagit avec les élèves, prenant plaisir à faire souffrir et pleurer une élève qui clairement ne le mérite pas. Très vite, l'histoire s'emballe et je préfère ne rien dévoiler mais je n'attendais pas à autant de noirceur. C'est jusqu'au stade ultime et encore une fois inattendu, avec une conclusion tragique mais aussi étrangement triste. Il y a un message sur la solitude contemporaine, l'éducation et ses conséquences, le manque de liens sociaux ... C'est une histoire de personne seule, névrosée par son passé et dont la solitude transparait dans chaque page et interaction. Le dessin accompagne cette évolution puisqu'il va changer le visage de l'héroïne, entre bandeau noir sur les yeux et visage plus lumineux selon ses pensées, tout en l'enfermant progressivement dans un monde de paranoïa retransmis par divers artifices qui marchent très bien. Le dessinateur a travaillé son sujet et franchement c'est une lecture plaisante et carrément agréable à l’œil. Enfin, agréable ... Il y a de vrais morceaux de cauchemar là-dedans et qui permettent de vraiment retranscrire l'histoire et son ambiance désespérée. A ne pas mettre entre toutes les mains, mais honnêtement j'en suis sorti un peu choqué par la violence mais c'est surtout la tristesse des dernières planches qui prédomine. Une BD qui parle de la solitude contemporaine et de la nécessité de refaire des liens sociaux. Joli message pour une BD dure mais carrément intéressante. Je recommande sa découverte !

09/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Mobilis - Ma vie avec le Capitaine Nemo
Mobilis - Ma vie avec le Capitaine Nemo

Je découvre avec plaisir l'œuvre de cet artiste sénégalais. Juni Ba revisite avec originalité la personnalité du capitaine Nemo. L'auteur garde le fort côté misanthrope du personnage avec cet amour des arts et des sciences. Je ne suis pas très fan des récits post apocalyptiques mais cette ambiance convient bien à la personnalité du personnage. L'originalité du récit est d'attribuer une improbable paternité par adoption, en recueillant une petite fille, Arona. Celle-ci est présentée comme la probable dernière survivante de la folie des hommes. La misanthropie du capitaine s'effrite peu à peu devant le plaisir de transmettre le Beau du passé des hommes. En s'appuyant sur trois œuvre majeures ( Peter Pan, Moby Dick et Jules Vernes) Ba propose un récit intelligent accessible à un large public. La lecture du texte est rapide mais elle laisse la place à une belle découverte du monde graphique de Ba. C'est très original, varié et créatif. L'auteur alterne de grandes planches introspectives et contemplatives avec une narration plus dynamique autour de la jeune Arona. J'ai beaucoup aimé la mise en couleur qui donne un grand dynamisme à la lecture. Une belle découverte.

09/09/2025 (modifier)