Les derniers avis (29354 avis)

Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Aliss
Aliss

Patrick Sénécal est un nom que je connais depuis longtemps vu qu'il est le Stephen King du Québec. Non seulement il fait parti des rares écrivains québécois pouvant vivre de sa plume, mais ses romans ont eu droits à des adaptations en films ou séries télés et maintenant en bande dessinée. J'avoue que c'est la première fois que je lis une œuvre de Sénécal car cela fait longtemps que je ne lis plus de romans et que je ne supporte l'horreur que dans le format papier. Je ne peux donc pas comparer avec le roman, mais je trouve que Dion a bien compris comment adapter un roman pour le format BD. En effet, il donne une histoire très visuelle et il y a pas de textes descriptifs inutiles. Le texte est là pour lorsque les personnages se parlent entre-eux ou pour les pensées profondes de l'héroïne. On ne dirait pas du tout une adaptation d'un roman. Le scénario est une version moderne et plus cru d'Alice aux pays des merveilles avec notre Aliss qui se retrouve dans un quartier étrange de Montréal qui semble coupé du monde remplit de personnages pittoresques. Le ton est très cru avec notamment des scènes de sexes très explicites, c'est vraiment de la BD pour adulte. J'ai trouvé que c'était un récit très prenant. Ce n'est pas seulement une relecture d'Alice aux pays des merveilles, c'est l'histoire de la quête d'identité d'une jeune femme qui se cherche et le tout merveilleusement illustré par Dion. Un must.

04/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Docteur Radar
Docteur Radar

Très bon, amusant, dynamique, réjouissant. Voilà une bien belle réussite, qui procure une lecture vraiment agréable. D’abord j’ai bien aimé le dessin de Bézian. Rageur, nerveux, très dynamique, il colle parfaitement au rythme endiablé donné par Simsolo dans son scénario. Et la colorisation, très sombre (un chouia presque trop parfois d’ailleurs) est elle aussi raccord avec la tension permanente et le machiavélisme qui domine largement cette histoire. L’intrigue se déroule en 1920, et Simsolo nous plonge très bien dans cette époque d’hébétude après le carnage de la première guerre mondiale, en France mais aussi en Italie. On y croise des personnalités artistiques (Picabia prête l’une de ses bagnoles au héros), politiques (Mussolini s’agite et rêve de pouvoir). On y retrouve aussi et surtout un univers qui fait penser à Gaston Leroux, un peu au personnage d’Olrik de Jacobs, mais surtout aux feuilletons qui ont fait florès au début du XXème siècle : d’un bout à l’autre, Radar m’a fait penser au Fantomas d’Allain et Souvestre (pas le grotesque de Hunebelle bien sûr), en bien plus noir et malfaisant encore. Une sorte de génie – autoproclamé – du crime, qui prend plaisir à tuer, y compris ses complices, qu’il élimine les uns après les autres, utilisant tous les moyens et possibles pour assouvir ses rêves de domination (et surtout de destruction). On ne s’ennuie jamais, scénario et dessin son en parfaite symbiose pour nous proposer de l’action rocambolesque et machiavélique. Quand on y songe, l’intrigue n’est pas hyper originale. Mais le rendu est franchement réussi et agréable. Une lecture très plaisante et recommandable !

04/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Solo - Lyra
Solo - Lyra

Les amateurs de l’univers ne seront pas déçus avec cette nouvelle déclinaison. Oscar Martin, en maître d’orchestre, continue d’approfondir son Soloverse, comme il se plaît à l’appeler. L’histoire va s’attacher au personnage de Lyra et lui donner une vie avant sa rencontre avec Solo. Je trouve ce one-shot de très bonne tenue. L’aventure est distrayante et parfaitement agencée, on explore un monde dorénavant bien connu mais, à sa manière, ce tome apporte quelques éléments nouveaux bienvenues. On nage toujours dans la noirceur mais avec quelques lueurs d’espoir. En tout cas, j’ai trouvé le récit suffisamment astucieux pour combler les vieux de la vieille. Niveau graphique, il y a du gros boulot, Leonel Castellani assure, on peut ne pas aimer son style mais c’est difficilement attaquable et dans la continuité de la série mère. Bref, bonne histoire + bons dessins = bon album. 3,5

04/04/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Yokohama Station Fable
Yokohama Station Fable

Voilà une nouvelle série assez surprenante qui nous change des scénarios un peu téléphonés qui fleurissent allègrement ces derniers temps. Imaginez le Japon dans 200 ans et son île principale Honshû colonisée par la gare de Yokohama qui couvre désormais 99% de son territoire. Comment ça une gare peut coloniser un territoire ??? Ba oui ! C'est là toute l'originalité de ce scénario. La gare de Yokohama autogérée par son I.A. est un personnage à part entière de ce récit. L'armada de robots à son service et les humains à qui on a greffé un Suika (une puce électronique) veillent au bon déroulement de cette expansion perpétuelle et à ce que personne ne s'introduise illégalement dans ses méandres. Hiroto, notre héros, ne fait pas parti des quelques élus à qui on a greffé un Suika, mais un mystérieux inconnu lui remets un "Ticket 18", qui fait office de pass temporaire dans la gare. Il se lance donc pour un périple tout aussi étrange et déroutant que les personnages qu'il va croiser au fil de son avancée pour retrouver ce qui semble être un groupe de résistants à cette expansion. J'avoue avoir été un peu sceptique en me lançant dans cette lecture au vu du pitch. Mais une fois l'intrigue lancée sur ses rails, on se fait vite happer par l'originalité de cet univers et les personnages qu'il propose. Pourtant le dessin ne brille pas non plus par sa richesse, il assure juste le job avec des décors relativement minimalistes la plupart du temps. Mais malgré ça, il se dégage une ambiance, une atmosphère, qui alliées au mystère ambiant donnent tout son charme et son attrait pour cette série. J'attends la suite avec curiosité ! *** Tome 2 *** Voilà un second tome toujours aussi envoutant et déroutant à la fois. Nous retrouvons Hiroto, toujours aussi paumé que nous mais volontaire et curieux. Il va de rencontres en rencontres et démêle autant qu'il embrouille notre vision de ce qui se passe et du surtout du lieu où il évolué. Car avancer dans cette gare en perpétuelle expansion à la recherche de cette mystérieuse porte, c'est un peu se retrouver comme Pinocchio dans le ventre de la baleine à chercher un stratagème pour en sortir... Tout ici nous pousse en effet du côté de la fable. Les créatures et personnages qui jalonnent son périple sont tous en effet assez insaisissables. J'aime l'ambiance non rationnelle qui transpire de ces pages et qui, comme Hiroto, nous perd un peu sans que cela ait d'importance. Pour autant, si le mystère perdure, l'intrigue avance quand même et on en sait un peu plus sur ce les événements relatif à l'auto-expansion de la gare de Yokohama et de la lutte pour la contenir qui s'en est ensuivit. Tout comme après le 1er tome, ma curiosité reste toujours aussi titillée et j'attends la suite avec impatience.

08/02/2024 (MAJ le 04/04/2024) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Quand la nuit tombe
Quand la nuit tombe

C'est à hauteur d'enfants que Marion Achard nous replonge dans l'horreur de la seconde guerre mondiale. Ce premier tome est axé sur le récit de Lilou qui a réussi à s'enfuir et se cacher après septembre 1943 pour échapper aux rafles. Le deuxième tome devrait nous raconter ce que sa soeur Mylaine a vécu après leur séparation à cette même période arrêtée par les nazis. On sent que Marion Achard a le goût du récit et de ce côté documenté/documentaire. J'avais déjà apprécié son travail avec ses albums Tamba l'enfant soldat et Le Zizi de l'ange - Chroniques d'un spectacle vivant. Après les enfants soldats et les intermittents, c'est donc du côté de sa propre famille qu'elle est aller creuser pour nous propose ce récit formidablement mis en dessin par Toni Galmès, que je ne connaissais pas. Son trait rond et fin superbement mis en couleur à l'aquarelle colle à merveille avec cette vision d'enfant qui nous servira de focale. Sans être ni trop mièvre ni trop dure dans les détails, l'histoire de cette guerre et des saletés qu'elle colporte est réaliste et juste, sans être édulcorée pour autant. Voilà un album qui devrait plaire à un large public tant pour son contenu que son esthétique léchée. Je suis curieux de découvrir le second volet de cette série

04/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Murmure de la mer
Le Murmure de la mer

Hippolyte, qui a participé à plusieurs opérations de sauvetages à bord du navire « Ocean Viking », nous livre ici un témoignage sincère. C’est un très bel album, qui en dit beaucoup sur l’humanité (avec un grand et un petit « h »), et dont la lecture est aussi agréable qu’énervante. Agréable dans sa narration, très fluide, à la fois didactique (Hippolyte explique bien tous les rouages de l’organisation qui permet de sauver les vies de centaines de migrants en Méditerranée) et pleine de questionnements. Agréable aussi grâce au dessin d’Hippolyte, moderne et dynamique, simple et efficace. Il travaille semble-t-il à l’aquarelle, et le rendu est vraiment chouette. A plusieurs reprises (surtout dans le dernier tiers de l’album), des photographies sont incorporées aux dessins (photos de migrants secourus) et ce mélange ne gêne absolument pas la fluidité de la lecture. Mais cette lecture est aussi énervante – et c’est peut-être quelque chose de voulu par l’auteur. Car il nous dépeint le travail de Sisyphe de l’association SOS Méditerranée (à laquelle une partie des droits d’auteur de cet album sera reversée), qui parvient à sauver des centaines de vies (la plupart du temps des migrants ayant échappé, survécu aux violences, séquestrations, torture et esclavage en Libye) alors que les autorités européennes font tout pour les empêcher de travailler (le dossier final est édifiant et éclaire un véritable scandale), faisant tout pour bloquer leur navire au port, faisant tout pour les ruiner en les forçant ensuite à des déplacements longs, coûteux et inutiles : bref, que les migrants disparaissent en silence dans les geôles libyennes ou les profondeurs de la Méditerranée, loin des journalistes et des associations de secours, à rebours des discours humanitaires rappelant les bienfaits de la démocratie européenne garante des droits de l’Homme. Secourir des personnes en danger de mort est un devoir, et ça semble devenir un crime pour certain. un fardeau pour les autorités en tout cas. Un reportage dont je vous recommande chaudement la lecture.

04/04/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
Couverture de la série Des maux à dire
Des maux à dire

"Des maux à dire", c’est une histoire, pourrait-on dire, cousue de fil noir, une histoire sombre à l’issue imprévisible. Quant au « fil » en lui-même, il ferait référence au passe-temps préféré d’Adela, la couture et la broderie, la seule activité qui pouvait la tranquilliser et alléger les affres d’un mal étrange, un désordre mental mettant en péril l’équilibre familial. Les superstitions et la bigoterie de cette dernière n’arrangeront évidemment rien à l’affaire, et les séances de psychiatrie semblent peu concluantes... De façon très originale, Bea Lema utilisera cette thématique pour élaborer un axe graphique fort, la broderie revêtant ici des significations très diverses, avec toute une symbolique autour du fil… L’autrice va compléter ce parti pris visuel avec des dessins volontairement enfantins, souvent très colorés, pour renforcer l’empathie du lecteur avec la narratrice, Vera, fille d’Adela, et peut-être aussi pour alléger la noirceur du récit. Au fil des pages, l’enfant va grandir pour arriver jusqu’à l’âge adulte, entourant sa mère de toute son affection pour tenter de juguler ses crises récurrentes. Les rôles vont alors s’inverser, et peu à peu, Vera va dérouler le « fil » des névroses d’Adela, comme une sorte d’exorcisme où la parole enfin libérée de la mère, traduite dans une longue séquence par des dessins « brodés » parlant d’eux-mêmes, où les fils noirs enserrent implacablement les personnages, servira de révélateur de l’horrible vérité… C’est pour ainsi dire seule que Vera mènera ce combat sans répit pour libérer sa mère de cette folie qui l’aspirait inéluctablement vers les abysses. Le père, lui, avait abdiqué et le frère, refroidi par des relations très conflictuelles durant son adolescence, ne croyait pas à la possibilité d’une guérison. Si ce roman graphique « coup de poing » (la broderie c’est pas ce qu’on croit !) a toutes les caractéristiques d’une autobiographie, difficile d’en avoir la confirmation, l’éditeur ne précisant rien à ce sujet. Quoiqu’il en soit, Bea Lema nous livre ici une œuvre unique en son genre, abordant un thème on ne peut plus actuel, celui de la maltraitance envers les enfants (et accessoirement l’inceste et la violence conjugale), révélant une fois de plus à quel point le paternalisme séculaire, encore bien présent dans nos sociétés modernes, peut être source de traumatismes et de névroses, dans un cycle infernal impactant les générations suivantes. Heureusement, le récit se conclut sur une note touchante, laissant filtrer un espoir bienvenu. L’autrice nous transmet ici un message on ne peut plus simple : l’amour, conjugué à la parole et l’empathie, peut être la solution à tous les maux, quand prières et médicaments s’avèrent impuissants…

03/04/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Roi Méduse
Le Roi Méduse

Brecht Evens... J'avais essayé par le passé de me plonger dans son univers à deux reprises, fort peu concluantes. Mais devant les réactions admiratives, et m'étant retrouvé devant le livre à feuilleter ses planches, splendides il est vrai, j'ai fini par remettre le couvert. Bien m'en a pris puisque j'ai lu Le Roi Méduse d'une presque traite. Graphiquement, c'est assez époustouflant. Il y a mille trouvailles par page, au point qu'on a parfois l'impression de se retrouver devant une épreuve d'étudiant aux Beaux Arts qui cherche à montrer l'étendu de son talent. Et Brecht Evans n'en manque pas. De ce simple point de vue, cette lecture comblera les afficionados de beaux traits. Côté scénario, ce n'est malheureusement pas le même son de clairon. Qu'on se rassure tout de suite : c'est tout de même loin d'être mauvais. Toutefois, après un départ assez intriguant, baigné dans une sorte de poésie du désastre qu'on peut retrouver par exemple dans le film Captain Fantastic, on s'enlise dans un ventre mou, une fois parvenu à la moitié du récit, qui fait douter du bien fondé de l'ensemble. C'est longuet, et c'est d'autant plus dommageable qu'on a le sentiment de passer d'un récit Allégorique de Résistance à des considérations psychologiques personnelles sur la relation père/fils. On ne comprend plus trop où ça va. La narration flotte, et on commence à voir pointer le fameux "ah ben tout ça pour ça !". La fin du tome redresse la barre. Aussi, je le dis : je serai du voyage pour le tome 2 ! Donc très très belle BD, avec un graphisme fort, expressif, osé, plein de tiroirs visuels, qui justifie à lui seul l'acquisition de ce premier tome. Epoustouflant qu'on vous dit !... Même si pas passionnant...

03/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Thrace (Tabou)
Thrace (Tabou)

Comme ils l’ont déjà fait à plusieurs reprises récemment, les éditions Graph Zeppelin et Tabou publient cette série en parallèle, les premiers dans une version soft (signée Trifogli, voir Thrace), les seconds dans une version enrichie d’une quinzaine de pages plus érotiques (signée Trif comme pour toutes ses séries érotiques). J’avais lu il y a peu la version Graph Zeppelin, que j’avais plutôt appréciée, et je n’ai donc pas eu de surprise en lisant l’histoire. Dans l’Italie du Ier siècle, nous suivons l’existence de deux jeunes gens de condition différente, mais élevés ensemble (et unis par des liens d’amour forts), Adriana la patricienne et Cleio l’esclave gaulois. Le père d’Adriana décédant, celle-ci se trouve obligée de rejoindre Rome et un oncle (le salaud de l’histoire), qui la marie après lui avoir fait croire en mentant à la mort de Cléio. Bien évidemment les routes des deux jeunes gens sont appelées à se recroiser. En attendant, Adriana intègre la haute société romaine, alors que Cleio devient gladiateur. Comme pour la version Graph Zeppelin, j’ai trouvé la narration fluide, Trif prend le temps d’exposer intrigue et personnages. Les scènes érotiques (rien de véritablement hard ici, Trif est resté très soft) s’intègrent bien à l’histoire d’origine, et n’alourdissent pas le récit, qui reste très agréable. Et ce d’autant plus que le dessin de Trif et la colorisation de Celestini sont vraiment chouettes. Voilà en tout cas une série historique mâtinée d’érotisme très plaisante et recommandable ! ****************************** Je l’avais déjà dit pour la version « soft » publiée par Graph Zeppelin, et cette version de Tabou le confirme, c’est une très belle série, qui utilise très bien l’arrière-plan (Rome et ses intrigues) et développe une histoire intéressante. Ce deuxième tome nous permet encore de suivre Cleio et d’Adriana, dont l’histoire d'amour contrariée prend de l'ampleur, en même temps qu'elle se fragilise un peu, lorsque Cleio commence à s'enivrer de la gloire conquise dans les arènes. Et Adriana louvoie entre les complots qui secouent les hautes sphères romaines, et le machiavélisme de son oncle (et de la maîtresse de l'Empereur). Dans cette version Tabou, Trif montre davantage de scènes de sexe, mais sans jamais en abuser, et en plus sans même qu’elles soient spécialement « hot ». En tout cas elles s’insèrent très bien dans la narration, qui reste agréable. D’autant plus que son dessin est vraiment très bon (que ce soit pour les personnages et les décors), et pas seulement pour les scènes « lascives ». La colorisation de Celestini, très lumineuse, est, elle aussi, très réussie. Ne reste plus qu’à attendre, avec impatience mais confiance, le tome suivant, qui doit conclure cette série.

29/05/2023 (MAJ le 03/04/2024) (modifier)
Couverture de la série Elle ne parlait jamais du Congo
Elle ne parlait jamais du Congo

Objectivement, ce court récit ne mérite sans doute pas son 4/5... mais il m'a énormément parlé et le phénomène d'identification a joué en plein avec mes propres souvenirs. En effet, je suis moi-même petit-fils de colons et comme Nicolas Wouters, je ne sais pas grand chose de la manière dont mes grands-parents ont vécu cette période sinon quelques bribes récoltées çà et là et qui donnent une image de la vie des colons belges très éloignée de celle propagée par les médias. Par conséquent, j'ai beaucoup aimé cette évocation d'une jeune femme tout à fait banale, partie très jeune au Congo (elle n'a que 22 ans lorsqu'elle débarque sur le sol africain) et s'acclimatant progressivement à son nouvel environnement et à son nouveau mode de vie (la rivalité entre femmes belges, le boy à disposition, le climat, les paysages, la langue). La narration de Nicolas Wouters est agréable à lire, douce et empreinte d'affection pour cette grand-mère qu'il ne connait finalement que peu. Le dessin charbonneux de l'auteur est lui aussi tout à fait à mon goût : chaque case ressemble à un instantané qui fait ressurgir une époque et un univers. Dans le genre, je trouve vraiment qu'il s'agit d'un bel album mais son sujet très personnel ne parlera sans doute pas à tout le monde de la même manière.

03/04/2024 (modifier)