Le Mètre des Caraïbes

Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)

Le duo de La Bibliomule de Cordoue est à nouveau réuni pour mêler fable humoristique et chronique historique ! Découvrez la vie et l'œuvre de Joseph Dombey, savant malchanceux en route pour les Amériques.


1789 - 1799 : La Révolution Française Caraïbes Nouveautés BD, comics et manga Pirates

Février 1794, en pleine mer des Caraïbes, Louis, canonnier du bateau pirate Le Fieffé Coquin, vise toujours juste ! Mais cette fois, la recette est maigre : vin, pommes, pruneaux et... un savant. Un savant français qui plus est : Joseph Dombey. Envoyé par le gouvernement révolutionnaire pour rencontrer le président américain Thomas Jefferson, il transporte une mystérieuse mallette qui intrigue les terribles pirates – pas si terribles que ça, pour être honnête ; plutôt une communauté adepte de chorale... À l'ouverture : une étrange barre graduée, un contenant cubique et un drôle de cylindre, faits dans un métal sans valeur. Pour les pirates, c'est forcément une arme secrète. Devant « l'élite intellectuelle » des pirates de Cocagna, Dombey dévoile le fleuron de la technologie française, l'instrument révolutionnaire : le mètre décimal ! Sans oublier le cube de dix centimètres de côté pour mesurer le litre, ni, enfin, le cylindre en cuivre d'un kilogramme. Chacun pourra ainsi tout mesurer, peser, quantifier... Ce à quoi les pirates répondent « Ni Dieu, ni maître, ni mètre ! ». Dombey parviendra-t-il à échapper à ces réfractaires au « progrès » pour mener à bien sa mission ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Mètre des Caraïbes © Dargaud 2025
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 3 avis)
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20/10/2025 | Mac Arthur
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Par Cacal69
Note: 4/5
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J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté. Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...". Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers. Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante. Je recommande malgré mes petits, petits reproches. Un bon 4 étoiles. Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"

14/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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En 1794, un scientifique français est chargé d’apporter au gouvernement des États-Unis le mètre étalon fraîchement mesuré et façonné par la France révolutionnaire, afin d’unifier les systèmes de mesure du monde. Mais son navire est pris d’assaut par des pirates qui kidnappent le savant et son précieux mètre, menaçant d’empêcher sa livraison et, par ricochet, de condamner les Américains à conserver leurs vieilles unités confuses. On imagine le drame si cela arrivait vraiment. Je connaissais déjà l’anecdote historique de ce mètre étalon jamais arrivé aux États-Unis, mais savoir qu’elle allait être revisitée par les auteurs de l’excellent album La Bibliomule de Cordoue éveillait de grandes attentes. Et effectivement, cette BD tient ses promesses, même si elle m’a un peu moins marqué que leur précédent album, sans doute parce que La Bibliomule bénéficiait de l’effet de surprise et d’un cadre d’une rare élégance. Le dessin est très agréable, avec un trait rappelant parfois Krassinsky (Kaarib) pour les personnages, ce qui renforce la légèreté et le ton malicieusement humoristique du récit. Les décors maritimes et les navires, bien que peu réalistes, restent soignés et participent à l’ambiance générale. J’ai été un peu déçu, en revanche, par le travail sur les couleurs : elles manquent d’unité et mettent moins en valeur le dessin qu’on aurait pu l’espérer, surtout en comparaison du raffinement visuel de La Bibliomule de Cordoue. L’intrigue, elle, se résume assez vite et m’a moins captivé, sans doute parce que j’en connaissais déjà les grandes lignes. En revanche, les personnages et les dialogues sont excellents. Chaque protagoniste a sa personnalité propre, souvent drôle et attachante, notamment cette étonnante communauté de pirates rustres en apparence mais animés par une véritable idée de justice et d’équité. Les dialogues regorgent d’esprit et d’humour, à un niveau qui m’a parfois rappelé De Cape et de Crocs, notamment son irrésistible équipage pirate et leur perroquet à eux aussi. C’est surtout cette verve, pleine de vivacité et de malice, qui rend la lecture si plaisante. En conclusion, une BD vive, drôle et intelligemment écrite, qui ne renouvelle pas exactement la magie de La Bibliomule de Cordoue mais confirme le talent et l’élégance narrative de ses auteurs.

21/10/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

A titre personnel, j’avais adoré La Bibliomule de Cordoue, et même si j’ai freiné ma consommation de bandes dessinées, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouvel opus du duo d’auteurs responsables de l’œuvre susnommée. D’autant plus qu’ils travaillent dans la continuité en nous proposant à nouveau une fable historique sur un sujet oublié. Dès l’introduction, j’ai été intrigué, me demandant quel lien il allait y avoir entre cet incident à Cap Canaveral et une couverture digne d’un récit de piraterie. Ce lien porte un nom, celui de Joseph Dombey, obscur savant français oublié de l’Histoire, poissard multirécidiviste, qu’un destin malicieux chargea jadis de transmettre le système métrique aux Américains. Le navire sur lequel il se trouvait fut la victime de pirates et lui-même se retrouva séquestré sur une île des Caraïbes. Le récit tangue constamment entre la farce absurde et l'évocation historique car, si beaucoup d’informations sont véridiques et nous permettent d’en apprendre pas mal sur divers sujets, les évènements nous sont racontés avec beaucoup d’humour et, à l’occasion, une pointe très pertinente de philosophie. Vous l’aurez compris : une fois de plus, j’ai adoré ma lecture. J’en ressors amusé et un peu plus instruit et c’est vraiment ce que je demande à ce type d’œuvre. Coté dessin, Léonard Chemineau va à l’essentiel, avec un trait épuré et dynamique et des compositions simples en apparence mais qui permettent d’encore mieux faire ressortir les dialogues de Wilfrid Lupano, ici par la forme d’un phylactère, là par la manière dont ceux-ci sont reliés. Le résultat, très franco-belge de la grande époque, est encore rehaussé par la mise en couleurs de Christophe Bouchard qui permet justement de rester dans cet esprit « BD tout public classique ». Franchement bien ! Un achat que je ne regrette pas et la découverte d’une page d’Histoire dont j’ignorais tout.

20/10/2025 (modifier)