Paul

La réinvention d’un génie de la pop.
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« J’étais un demi-dieu et aujourd'hui, je suis un chômeur. » Tel est le constat de Paul McCartney à l’aube des Seventies. Les Beatles ont splitté, il est le méchant de l’histoire et le monde du Rock lui tourne le dos. De plus, son compte en banque est bloqué pour d’obscures problèmes de droits. Il ne peut compter que sur lui-même et sur l’amour de sa vie, Linda. Réfugié en Écosse, il va se reconstruire avec sa famille et ses copains pour atteindre de nouveau les sommets avec son nouveau groupe : les Wings. Un épisode crucial de l’histoire de la pop racontée et dessinée par un Hervé Bourhis à son sommet.
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Date de parution | 09 Avril 2025 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


« Paul », sucrerie pop aux couleurs psychédéliques concoctée par Hervé Bourhis, nous replonge avec bonheur dans ces « late sixties » où le champ des possibles était incroyablement vaste, où les utopies fleurissaient en harmonie avec l’effervescence artistique et musicale de l’époque, propulsées par un vent de liberté inédit. Si la narration débute au moment de la séparation des Beatles, en 1969, pour s’achever dans les années 75-76, au moment où les Wings étaient alors au sommet de leur gloire, il faut bien l’avouer, ces derniers, avec le recul, ont bien moins marqué l’histoire de la musique que les mythiques Fab Four de Liverpool. Et d’ailleurs, qui se souvient que Mc Cartney avait connu une période de flottement, avec alcoolisme et grosse déprime à la clé, dès lors que le groupe avait splitté. A cette même époque, une rumeur circulait même à propos de sa mort trois ans avant, suite à quoi il aurait été remplacé par un sosie au sein des Beatles ! Tout cela, Hervé Bourhis l’évoque et le dessine de façon rythmée dans cet album aux couleurs très « seventies ». Et c’est un bel hommage que rend ici Bourhis au songwriter le plus talentueux de sa génération, mais qui réhabilite aussi les Wings, passés quelque peu dans l’oubli malgré les pépites que sont, selon l’auteur, « Band on the run » et « Ram ». Ce groupe fut pour McCartney une véritable « résurrection », selon les termes mêmes de John Lennon qui était revenu le voir une fois la période de brouille terminée, même si pour la renaissance des Beatles, le point de non retour avait été franchi depuis longtemps. La narration est à la première personne, celle de l’ami Paul, révélant à quel point Hervé Bourhis s’est identifié, sans en être forcément conscient, à cette personnalité dont le nom est toujours resté associé aux Beatles. Lui aussi, après avoir failli être emporté par la maladie (A ce titre, on peut lire son autobiographie Mon infractus), a connu une sorte de renaissance. Parmi d’autres anecdotes, en plus de celles énoncées plus haut et tombées dans l’oubli pour une grande partie du public, on découvre comment l’ex-Beatles s’est reconstruit, on suit son redémarrage à zéro assez hallucinant avec ses Wings, et on découvre par la même occasion une certaine modestie qui prouve que l’homme était davantage passionné par la musique que préoccupé par sa propre notoriété. Ce qui par la suite s’est révélé porteur, puisque son talent de compositeur était resté intact a l’a ainsi mené au succès. Etonnante aussi cette rencontre improbable avec une super star de la scène africaine, Fela. McCartney était venu au Nigéria pour y enregistrer « Band on the run », espérant y puiser une énergie différente. Là encore, le séjour fut marqué par quelques déboires, qui virent l’ex-Fab Four hospitalisé aux urgences suite à un malaise lié à sa consommation excessive de cigarettes. Le dessin d’Hervé Bourhis est extrêmement vivant et graphiquement très riche avec ses couleurs fluo-psyché. Comme il le dit lui-même dans l’interview à la fin de l’ouvrage, ce grand fan des Beatles (qui avait déjà publié en 2010 Le Petit Livre des Beatles) s’est réellement surpassé par rapport à ses productions précédentes plus minimalistes, ayant mis un an et demi à le réaliser. S’il fallait une preuve qu’un auteur peut exceller autant dans la narration que dans le dessin, « Paul » en est une. Richement documenté, l’ouvrage révèle des facettes méconnues de « Macca » mais aussi des autres membres des Beatles, ainsi qu’un aperçu de la réalité du show-biz dans ces années-là. Au final, tous les ingrédients semblent avoir été réunis pour faire de cet album une bulle de nostalgie totalement immersive et jouissive.


J'aime bien Hervé Bourhis, j'apprécie son travail depuis des années. Je trouve que ça a de la tenue, j'apprends des trucs, même quand il propose des trucs moyen. Qui plus est, j'ai l'impression que son trait s'affirme au fil du temps, pour peut-être trouver sa forme la plus accomplie sur cet album. Avec Paul, le dessin est plus souple, les visages d'avantage reconnaissables (alors qu'ils l'étaient déjà auparavant), et on retrouve le même plaisir consistant à parfaire sa culture musicale dans les moindres détails. En outre, dans le cas présent toujours, le sujet est central dans l'univers du rock puisqu'il s'attache à retranscrire la vie post-Beatles de Maca, or les Beatles c'est presque l'Alpha et l'Omega. C'est une nouvelle fois très agréable à lire d'autant plus que cette partie de la vie de notre homme m'était un peu inconnue. Ainsi, j'ignorais tout de ce passage à vide, de ces quelques années creuses où il frôla la ruine et l'oubli... En ce qui concerne sa discographie, je connaissais son album solo Ran, splendide, qui tourne régulièrement sur ma platine, mais sa période Wings m'avait laissée froid comme la pierre musicalement parlant après une seule et unique écoute de Band On The Run. Les Wings, je n'ai jamais trop compris, trop ampoulé et démonstratif, ce qui selon moi égarait les mélodies. Après la lecture de Paul, je me promets de réécouter attentivement la discographie de Sir McCartney et des Wings. Cette lecture, bien qu'un peu linéaire dans sa narration, et peut-être un peu moins drôle aussi, entretient l'intérêt du mélomane intact, et c'est déjà beaucoup. Un bon 3,5 !


Hervé Bourhis a signé pas mal de bandes dessinées autour de la musique, du rock et des Beatles. Il consacre ce nouvel album à Paul McCartney, le génial bassiste du groupe. Il fait plus précisément un focus sur la période 1969 - 1973, celle qui correspond à la fin du groupe et les premières années qui suivent cette séparation. Et si aujourd'hui McCartney est une légende incontestée, il est très interessant de se plonger sur cette période, pour voir à quel point Paul a connu une traversée du désert post Beatles. La construction de l'album est assez simple, les faits sont racontés de manière chronologique. L'accent est mis sur les choses significatives et les évènements majeurs qui permettent de comprendre ce qui s'est passé à l'époque. Tout cela est rudement bien documenté, certains faits clés sont datés avec précisions. Mais il n'y a absolument pas la lourdeur que peuvent avoir certains documentaires très factuels. Le rythme auquel avance le récit est parfait, et tout ce qui est raconté est interessant et fait sens. On découvre un McCartney pas en forme, et on comprend aisément son ressenti et son état d'esprit. L'album illustre bien quelle a été sa vie pendant cette période délicate. Entre conflit ouvert avec ses ex compagnons, bataille juridique par avocats interposés contre leur ancien manager, et désintérêt des fans pour son nouveau groupe, on peut dire qu'il a traversé une bonne grosse dépression. C'est juste incroyable de lire que pour la première tournée des Wings, il a collé les affiches à la main lui même, et qu'à 40 centimes la place de concert, il ne réussissait même pas à jouer dans une salle pleine. True story... On voit aussi dans quel état d'esprit ont évolué les autres membres du groupe, les querelles, les tentatives de conciliation... Même si on sait comment s'est passé la suite de l'histoire, on ne peut pas s'empêcher d'espérer les voir se réconcilier... Le trait de Bourhis, sans fioriture, est parfaitement adapté et finit de nous plonger dans l'ambiance. On voyage dans les années 70 pendant 90 pages. Une lecture très plaisante, un album clairement recommandé, si on aime un minimum la musique et les Beatles évidemment.
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