La Route

Grand Prix de la BD Elle 2024 Will Eisner Award 2025 : Best Adaptation from Another Medium Après Le Rapport de Brodeck, Manu Larcenet adapte de nouveau une oeuvre majeure de la littérature. Couronnée par le prix Pulitzer en 2007, "La Route" a connu un grand succès et a été adaptée au cinéma en 2009 avec Vigo Mortensen dans le rôle principal.
Adaptations de romans en BD Après l'apocalypse... Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Will Eisner Awards
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ?
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Date de parution | 29 Mars 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |

29/03/2024
| Paul le poulpe
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Les avis


Bon, l'album a déchaîné les passions l'année dernière sur le site, je ne pouvais pas passer à côté ! Je ne connais pas le roman d'origine, je serais donc incapable de faire un quelconque comparatif entre les deux visions de ce même récit, mais de mon regard sans attente ni connaissance préalable particulière j'ai tout de même trouvé l'œuvre bonne. C'est une œuvre post-apocalyptique qui, comme toute œuvre du genre, nous dépeint les travers de l'humain poussé à l'extrême lorsque les civilisations s'effondrent. C'est sale, monstrueux, les paysages sont désolés, inhospitaliers, et les quelques survivants commettent des actes tous plus immondes les uns que les autres. Tout le sel de ce récit vient justement du fait que nous suivons un père cherchant par tous les moyens à protéger son fils du monde qui l'entoure. Il tente de lui cacher du mieux qu'il peut les horreurs qu'ils croisent, l'empêche de le suivre dans les bâtiments devenus charniers, tente de lui présenter le monde dans un prisme manichéen où ils seraient les gentils et où tous-tes les autres seraient les méchants. Leur quête à travers les États-Unis pour trouver un climat plus sain, plus viable, loin des incendies, des pillards et des pluies de cendre, est prenante. On craint à chaque instant, à chaque arrêt sur leur trajet. Chaque rencontre est un risque, chaque mort évitée une leçon cruelle pour le jeune enfant qui refuse pourtant toujours jusqu'au bout de devenir un monstre lui-même. Ce qui démarque cet album d'autres récits post-apocalyptiques est indéniablement le magnifique travail graphique de Larcenet. Je ne lui connaissais que son style "gros nez" donc j'avoue avoir été bien surprise de voir ici ses traits bien plus durs, moins cartoonesques. Le travail de la couleur est particulièrement intéressant, ne mélangeant que les teintes de noir, de gris, quelques fois de sépia et d'orange pour nous représenter cette menace du feu ayant brûlé le monde et étant toujours présente. Seuls de rares (très rares) éclats de couleurs vives brillent par moment, l'exemple le plus notable étant la canette de soda apparaissant presque comme un phare au milieu de toute cette grisaille. C'est un bon album, pas de doute là-dessus, je comprends pourquoi tout le monde l'a apprécié. Je ménagerais tout de même mon enthousiasme quant à sa qualité, l'œuvre n'est pas non plus révolutionnaire (étant friande de récit post-apo j'ai déjà vu/lu des dizaines de récits présentant les mêmes problématiques, le même désespoir et le même contraste entre l'espoir enfantin et la désillusion et cruauté du monde adulte). Encore une fois, l'album brille ici surtout par le travail graphique de Larcenet, sans lui l’œuvre m'aurait semblé bien moins intéressante je pense. L'album et son récit restent bons, j'insiste, je ne cherche pas à amoindrir ses qualités, mais pas la peine non plus de s'extasier et de crier au miracle face à une œuvre loin d'être aussi parfaite ou marquante que ce que j'avais pu entendre. Encore une fois, pas lu le roman d'origine, mais je m'y essaierai volontiers car je me dis que les réflexions internes et les perceptions/narrations biaisées des personnages, propres à la dimension littéraire, doivent rendre le récit plus vivant, plus marquant. (Note réelle 3,5)


J’ai lu le roman, que j’avais trouvé à la fois prenant, mais parfois un peu creux. Mais en tout cas il développait, avec une économie de moyens, de mots, une ambiance crépusculaire et terrible. L’impression d’assister à une fin de monde en accompagnant les derniers agonisants. Larcenet s’est emparé de cette histoire, mais, malgré toutes ses qualités, narratives et surtout graphiques, il ne peut empêcher de faire perdre une partie de ce qui faisait la force du roman : tout ce que notre imagination ajoutait au récit lui-même, assez taiseux. Ici le dessin comble certains trous, mais aussi du coup rend presque plus palpable, et donc rassurante, moins inquiétante, ce road trip désespéré. Reste que le dessin de Larcenet est vraiment très beau. Qu’il a su – avec cette colorisation jouant sur toutes les nuances du gris, avec quelques touches de rouille – nous jeter à la figure cet apocalypse en train d’advenir. Sans doute joue-t-il un chouia trop sur les morceaux de corps accrochés – pendus – un peu partout, mais l’ambiance créée ici ne trahit pas le récit (même si, comme je l’ai dit, cela atténue en leur donnant corps les visions de cauchemar entrevue en lisant le roman). Le récit reprend les principaux passages du roman, les coupes ne sont pas trop claires, même s’il y en a (en particulier il résumé un peu rapidement le seul long passage « calme et serein » du récit, lorsque nos deux héros vivent dans un entrepôt sous-terrain au milieu de gros stocks de nourriture). En fait, j’ai l’impression qu’en raccourcissant les passages « intermédiaires », où il ne se passait rien si ce n’est quelques dialogues minimalistes, des silences, le temps qui passe, Larcenet a pris le risque de se priver d’une partie de la force du roman. Mais bon, ma remarque est peut-être sans objet ? Un très bel album en tout cas. Une histoire noire, dans tous les sens du terme – même si une petite note d’espoir nous permet de respirer sur la fin.


Manu Larcenet met en bulles et en images La route, le roman culte de Cormac McCarthy qui avait obtenu le prix Pulitzer en 2007. Un pari osé mais un album réussi et très fidèle à ce monument littéraire. Manu Larcenet avait déjà lâché en 2009 une petite bombe dans le petit monde la BD avec Blast : exit les couleurs acryliques et rutilantes, Manu nous proposait quatre gros albums au noir & blanc éclatant, expressif et même lumineux. Déjà, c'était une histoire de SDF errant sur les routes. Après avoir adapté Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, il était somme toute assez logique que Manu Larcenet s'attaque au roman culte de Cormac McCarthy, qui avait déjà été porté sur écran en 2009 par John Hillcoat avec Viggo Mortensen. De toute évidence, la noirceur du dessin de Larcenet était faite pour illustrer ce sombre récit post-apocalyptique. La fin du monde a eu lieu. On ne sait pas trop comment et cela commence même déjà à dater, d'une bonne dizaine d'années. Quelques survivants, quelques moribonds, errent sous la pluie sur les routes couvertes de cendres, comme cet homme et son enfant. Ils vont vers le sud, cherchant un peu de nourriture, en évitant quelques misérables hordes sorties de Mad Max. Un récit dans lequel il n'y a plus de noms, presque plus de mots, il n'y a que l'homme et le petit, une solitude insondable, plus personne à qui parler et le roman de McCarthy était avare de dialogues, rempli de silences et de non-dits. Voilà qui laisse toute la place à Larcenet pour déployer son talent de metteur en scène et faire en sorte que le dessin devienne lui-même le récit - un beau challenge pour un bédéaste. Sans cartouches de texte "off", sans bulles explicatives, c'est uniquement grâce à l'enchaînement des cases et à la force suggestive des dessins que le récit est retranscrit dans un noir et blanc sale et charbonneux à l'image de ce monde de cendres apocalyptiques, parfois teinté de sépia ou de teintes orangées. Les rares phylactères jaillissent de cet univers pour mieux souligner les non-dits des rares dialogues entre l'homme et son petit. Le génie de McCarthy c'est d'avoir écrit son bouquin avec une seule image, celle de cet homme et son petit sur la route avec leur caddie, une image qu'il nous repassait sans cesse, encore et encore. Mais quelle image puissante ! Une image qui lui a valu un Pulitzer, une image si pleine de sens désespéré, si lourde de terribles sous-entendus, qu'elle imprégnait durablement le lecteur et même tout le monde littéraire. Une image dont s'est emparé avec brio Manu Larcenet dont les planches arrivent à nous faire partager le quotidien de ces deux êtres en perdition et ressentir les souffrances (et les trop rares joies) de ces corps amaigris. En un peu plus de 150 pages, l'auteur prend tout le temps de développer fidèlement le roman avec ses scènes les plus notables : le coca, le revolver, le bunker... tout y est. Le pari était osé, voire risqué, mais avec la réussite et la reconnaissance des lecteurs, le succès est au rendez-vous : l'album a déjà été réimprimé et cela dans plusieurs langues. Larcenet avoue tout de même un regret : « Ne pas avoir pu remettre cet album à Cormac McCarthy lui-même. » puisque l'auteur américain est décédé en juin dernier. À noter : les éditions Points (avec l'arrivée de Thomas Ragon transfuge de chez Dargaud) ont eu la bonne idée de ré-éditer le roman de McCarthy en version "collector" avec quelques planches illustrées tirées de la BD, histoire de doubler le plaisir avec la (re-)lecture du roman ! • On voit tout de suite ce qui a pu séduire Larcenet dans ce texte rapidement devenu mythique. Le sombre récit de McCarthy laissait les rares et pauvres dialogues se dissoudre dans une prose puissante. Les planches en noir et blanc de la BD sont à la hauteur de la puissance du récit et les bulles y retranscrivent les rares dialogues presque mot pour mot. • Un complément essentiel au livre où l'enfant prend toute sa place. La fin du monde a eu lieu. Quelques survivants, quelques moribonds, errent sous la pluie sur les routes couvertes de cendres, comme cet homme et son enfant. Ils vont vers le sud, cherchant un peu de nourriture, en évitant quelques misérables hordes à la Mad Max. [...] Il sera de quelle couleur l'océan ? Et quelques planches plus loin : [...] Je te demande pardon ... L'océan n'est pas bleu.


Je n’avais adoré ni le roman, ni le film. C’est donc tout logiquement que je n’ai pas adoré cet album. Je reconnais cependant que Manu Larcenet a fait un formidable travail d’adaptation, en particulier graphiquement. C’est tout simplement magnifique, les décors et détails sordides de ce monde en décomposition sont superbement rendus. L’ambiance qui se dégage des planches m’a beaucoup rappelé la série télévisée Walking Dead (je précise que je n’ai pas lu les comics), en particulier la représentation des villes laissées à l’abandon. C’est un monde terriblement sombre, dans lequel l’espoir n’a plus sa place. Et pourtant ce père s’y raccroche de toutes ses forces, car malgré tout une chose survit dans ce monde apocalyptique : l’amour d’un père pour son fils. C’est cet amour filial qui maintient ce duo en mouvement, dans l’espoir d’atteindre l’océan, puis le sud… pour y trouver quoi au juste ? Ce père et ce fils avancent donc sur cette route qui semble ne jamais devoir finir. Les nombreux silences rendent ce voyage encore plus pesant. Les rencontres avec d’autres êtres humains représentent bien plus souvent une menace qu’une opportunité. Tout au long du voyage se pose la question : dans un tel monde, où se situe la limite entre le bien et le mal ? Comment rester humain ? Face à ces interrogations, c’est le plus souvent le fils qui guidera son père. Je n’ai en fin de compte aucun reproche à formuler à l’égard de cet album, et pourtant, comme pour le roman ou le film, j’ai l’impression de passer un peu à côté. C’est très bien fait, mais ça ne me marque pas. Peut-être parce que ce monde dépeint est trop déprimant, sans espoir, et qu’une part de moi préfère garder ses distances avec l’histoire et ses personnages pour me protéger.


Grandiose, fascinant, extraordinaire. Je pourrais ainsi aligner d'autres superlatifs pour dire tout le bien que je pense de cette adaptation. Depuis Le Rapport de Brodeck, je suis un grand fan du dessin de M. Larcenet et plus particulièrement de sa maitrise du noir et blanc. Quelle maestria, il n'en fallait pas moins pour rendre compte de cette ambiance post apocalyptique. La fin du monde comme si vous y étiez. A ce propos je m'interroge sur les avis de posteurs précédents qui s'interrogent sur le manque d'ambiance du récit. Ben mon colon ! Pour du glauque nous sommes servis, cet inexorable "road trip" ponctué de rencontres effrayantes si elles ne font pas sursauter ou flipper le lecteur laisse tout de même un sentiment d'inéluctable sans espoir de rédemption pour l'humanité. Oui ce n'est pas drôle, cela pousse à désespérer du genre humain. Pour ceux qui pensent qu'il reste un peu d'espoir dans ce monde ben ce récit nous montre de quoi l'homme est capable et que l'on ne vienne pas me dire que j'affabule. Forcément culte et coup de cœur.


Pas facile de se lancer dans la rédaction de cet avis de 'La Route' de Larcenet. Autant 'Le Combat ordinaire', 'Le Retour à la terre', 'Blast', c’était un grand OUI. Puis vint 'Le Rapport de Brodeck' au travers duquel j’étais complètement passé, tout comme, dans un autre genre, 'Thérapie de groupe'. 'La Route' était très attendu ; je me précipitai donc sur la version noir & blanc sans avoir vu le film, ni lu le roman. Difficile donc d’apprécier la qualité et la fidélité de l’adaptation. Alors, OUI, Larcenet maîtrise le trait, transmet cette noirceur glaciale, crée une sombre ambiance de fin du monde. Mais pour le reste… NON. Un road movie sans début ni fin où, avouons-le, il ne se passe pas grand chose. Quelques rencontres malheureuses, quelques scènes de tentative de subsistance et puis, ben c’est fini ! L’unique lieu d’humanité entre le père et son fils ne sauve pas vraiment l’affaire. Bref, je me suis plutôt ennuyé. Les qualités du dessin ne font pas tout. Note pour la prochaine fois : ne pas se précipiter sur les adaptations de Larcenet.


Autant le dire dès le début mais si vous cherchez une BD pour vous distraire et vous remonter le moral, passez directement votre chemin. Cette œuvre est froide, âpre, dure et sans espoir. Cette nouvelle adaptation d'un roman par Larcenet est une nouvelle fois une réussite, après l'excellent Le Rapport de Brodeck qui m'avait également emballé (peut-être un poil plus d'ailleurs). Pourtant, au contraire de cette dernière œuvre, il semblait beaucoup plus difficile d'adapter le livre de Mc Carthy tant les émotions passent essentiellement par les silences entre un père et son fils et les descriptions de ce monde désolé. Cette BD est d'autant plus réussie que Larcenet arrive à s'approprier l'ouvrage initial tout en restant fidèle à l'histoire. A cet effet, la fin très ouverte qui rejoint à quelques détails près celle du film, reste pour moi la meilleure manière de finir cette histoire. Ainsi, Larcenet arrive de très belle manière, par le dessin essentiellement, à transcrire cette amour entre un père et son fils dans un monde post-apocalyptique et déshumanisé ne laissant plus beaucoup de place à l'espoir. Les "alors d'accord" concluant chaque réponse du père aux questions parfois naïves mais toujours touchantes de son fils agissent comme autant de pincements au cœur du lecteur. Le sujet du suicide est également traité amenant chacun à se questionner sur ce qu'il ferait à pareille place. Mais c'est bien par le dessin que cette œuvre de Larcenet mérite à mon sens la note ultime. Tout comme dans "Le rapport Bordeck", le trait est fin et soigné et le monde fourmille de détails. Les corps sont décharnés et les visages presque morts. Les teintes de gris nuancées parfois de rouge, de jaune, de mauve et d'ocre sont vraiment du plus bel effet et transcrivent de très belle manière le côté poussiéreux de cette Terre dévorée par les flammes et suffoquant de ses cendres. Une œuvre magnifique qui a su me toucher. Le cœur me dit donc de réhausser ma note à 5/5. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 9/10 NOTE GLOBALE : 17,5/20

J'avais pour ma part beaucoup aimé Blast et j'ai vraiment apprécié " La route ". En principe, je fuis les adaptations, en principe, je fuis les bds trop sombres voire celles qui comportent peu de textes, mais il y a ces bds et celles de Larcenet. Et Larcenet, vos principes, il s'en fout, il est juste immense. Lors de ma lecture (alors que j'y allais à reculons en pensant que l'adaptation serait forcément manquée donc), j'ai vraiment été happé par l'ambiance. J'ai même trouvé certains moments touchants alors que je connaissais déjà l'histoire (Larcenet n'est pas dans la surenchère, le ton est juste), ce que contiennent les regards peut parfois nous étreindre et je trouve qu'il a justement réussi à retranscrire l'âpreté du récit. Le dessin est vraiment impressionnant : chaque case (le tableau le plus noir, l'apparition d'un cadavre, un pendentif d'os humains, un panache de fumée et de cendres...) devient une gravure qui évoque notamment Dürer ou O. Dix. Larcenet peint l'horreur et c'est beau. Je garde en tête également les cases du robinet en gros plan, du plat de pâtes, qui montrent le confort retrouvé de façon inespérée dans ce local souterrain par exemple et cette sensation finit même par irradier le lecteur. Pour moi, on ne pouvait retrouver l'ambiance du roman (que j'avais bien aimé), ça me semblait impossible de retranscrire en même temps dans une BD, la progression difficile au milieu de la désolation, la combat quotidien pour la survie, la tendresse du père pour son fils, la faim qui tenaillle, le froid et le vent, de peindre ce sentiment étrange aussi face à cette mer qu'ils ont cherché obstinément à atteindre et qui s'étend devant eux, grise, indolente... Et on retrouve tout cela, Larcenet condense même tout cela parfois dans les yeux du père. Très bel album.


Larcenet refait le coup de Le Rapport de Brodeck : une adapation difficile d'une oeuvre marquante et un trait noir et blanc magnifique. Et comme pour cette série, je ressens la même chose: une noirceur, un désespoir mais qui oublie la réflexion du roman, qui ne parvient pas à créer l'empathie avec le personnage principal même s'il est fidèlement reproduit. Les réactions sont parfaitement dépeintes mais il manque l'étincelle que couchait MacCarthy sur papier et que Viggo Mortensen arrivait à jouer dans le film éponyme. Eh oui pas facile avec le support BD. Bess a réussi à me scotcher avec Dracula (Bess), Larcenet m'a convaincu à 90% ewt c'est sur ces petits derniers 10% que tout se joue lorsqu'on est un grand auteur comme lui (mais j'attendrai évidemment avec impatience sa prochaine oeuvre).


Je sais que ça va faire grincer des dents, donc j'ai intérêt à argumenter... Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de cette BD . J'avais beaucoup apprécié le roman, (pas vu le film) et comme souvent, la projection d'un autre imaginaire que le sien sur un très très bon moment de lecture est la plupart du temps décevant. Comment traduire par le dessin ce qui se passe dans la tête d'un père en très grande précarité dans un monde totalement incertain, qui essaye juste d'assurer la subsistance de son fils sans pouvoir lui imaginer un avenir et encore moins entretenir un espoir dans son esprit ... C'est peine perdue. Le dessin de Larcenet, répétitif et lancinant, comme une succession d'estampes japonaise, rend abstrait ce que j'avais entièrement pris à mon compte comme un problème très concret et particulièrement bien observé. Les quelques phrases échangées, tirées du livre, sont très belles mais l'océan de beauté triste qui entoure ces quelques dialogues efface le dilemme plutôt que d'en être la chambre d'échos. Bref je ne conseille à personne la lecture de ce long recueil, malgré toute la sympathie que j'ai par ailleurs pour Larcenet et pour toutes ses œuvres précédentes, lisez plutôt le roman de Cormack McCarthy...
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