Les Damnés de la Commune

La Commune de Paris vue au travers des gravures de l'époque.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune La Commune et l'occupation prussienne Les meilleures séries terminées en 2019 Paris
Découvrez cette incroyable bande dessinée, réalisée exclusivement à partir de gravures de l’époque de la Commune, qui nous raconte la quête d’un Parisien pour exhumer l’histoire de son voisin communard. Parti à la recherche de Lavalette, le narrateur rencontre Victorine, dont le témoignage bouleversant l’accompagne dans sa quête. Tandis que sa ville se charge peu à peu d’histoires, il découvre les années de tourments qui ont conduit à la révolution de 1871. Témoignage exceptionnel sur la Commune de Paris, ce roman graphique, réalisé à base de gravures du XIXème siècle, présente la manière dont l’époque se voyait elle-même.
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Date de parution | 08 Novembre 2017 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis


J'ai mis longtemps à lire cette série parce que j'avais un peu peur de lire une série aussi longue dont le dessin est uniquement composé de gravures. J'avais peur d'un truc figé et interminable au début. Mes craintes se sont vite dissipées. Oui, à la lecture des premières pages étaient un peu déroutante, mais j'ai vite embarqué dans le récit grâce à la narration dynamique qui donne envie d'en savoir plus sur la Commune. La mise en scène est originale et l'idée d'utiliser des gravures est bien maitrisée. Comme je l'ai écrit, le scénario est prenant. L'auteur s'est bien documenté et on a droit à plusieurs extraits d'articles de journaux, poèmes et discours faits par les gens de l'époque. Certains risquent d'être surpris du comportement de quelques noms illustres durant la commune. Une autre bonne idée de l'auteur est qu'on le voit suivre la trace d'inconnus présents durant la commune. Tout son travail de recherches pour savoir ce que sont devenus quelques anonymes est vraiment passionnant. En fait, je pense que pour apprécier cette série, il faut se mettre en tête qu'on va lire une série historique au ton normal comme Le Cri du Peuple de Tardi qui traitait de la même période historique (et dont l'auteur fait un clin d'œil dans le tome 3). Pour moi, on est plus dans une espèce de documentaire que dans une œuvre de fiction. On pourrait reprocher à l'auteur de pencher un peu trop du coté des communards (je ne suis pas un grand spécialiste, mais il me semble que la commune est une des périodes les plus controversée de l'histoire de France avec deux camps séparés qui défendent leur point de vue) , mais il défend bien son point de vue.


Une série originale par sa construction, l'auteur à partir de représentations d'époque construit un scénario basé sur des faits réels. Nous sommes plongés grâce aux illustrations et aux extraits d'archives au cœur d'une période de l'histoire: la Commune. L'auteur s'est engagé dans une démarche de recherches qu'il nous fait partager en nous citant à la fin de chaque tome ses références, et ça nous permet d'appréhender la quantité de travail nécessaire. Au cours des 3 tomes, l'histoire reste fluide et ne souffre pas du procédé plaçant la performance de l'auteur à un niveau excellent. Il ne se contente pas d'utiliser des lieux et des faits historiques, il base aussi ses recherches sur des hommes et des femmes anonymes qui ont participé aux évènements. Prendre comme héros ces anonymes permet de découvrir et comprendre l'ambiance de la ville à cette époque. En ajoutant le décor d'époque vu par ses contemporains, nous sommes plongés au cœur de l'histoire. Nous sommes proches de nos héros et du peuple grâce à ce procédé. Nous partageons leurs vies quotidiennes et la période troublée qui va mener à cette fin dramatique. Dommage, il n'y a que la vision d'un camp, le traitement de l'histoire est pour moi trop partisan. J'aurais aimé connaitre cette révolte vue par un anonyme du camp Versaillais. Pour le dessin, c'est difficile de juger car c'est un peu hors norme. L'avantage de l'utilisation de gravures ou de tableaux sont les détails qu'il faut prendre le temps d'apprécier, certaines doubles pages sont remarquables. Une performance réussie grâce à un travail de recherches qui mérite d'être souligné.


Raphaël Meyssan s’attaque ici à un beau sujet – injustement occulté par l’histoire officielle, quand il n’est pas travesti – à savoir la Commune de Paris. Il le fait de façon originale et très ambitieuse. En effet, il se lance dans ce premier tome à la poursuite d’un leader communard, qui aurait vécu dans son quartier. Mais ce qui fait toute l’originalité de son travail, c’est qu’il ne dessine pas, il ne fait qu’utiliser des documents d’époque : journaux, livres, documents officiels (rapports de police par exemple). Au milieu des gravures d’époques, se glissent des encadrés (commentaires off) et des bulles pour faire dialoguer ces personnages de papier. Le travail préparatoire, de recherche, a dû être énorme, ce que le dossier final confirme. Chaque illustration utilisée – gravure essentiellement – y est référencée. Si le rendu peut paraître aride, moi qui aime bien la gravure – y compris dans les collages surréalistes (de Max Ernst ou d’autres), ça me convient très bien. Reste le déroulé de l’intrigue qui, comme pour le titre de la collection dans laquelle il est publié chez Delcourt, mêle Histoire et histoires. Ce premier tome s’étend du début de l’année 1870 à la prise de pouvoir dans Paris de la Commune (après l’échec du gouvernement versaillais de s’emparer des canons parisiens). On sent bien l’empathie de l’auteur pour les idées communardes, et plus encore pour ceux qui les ont incarnées, jusqu’au bout de la souffrance. En cela le personnage de Victorine, parisienne mêlée aux événements, à la tragédie surtout, est une sorte de relais pour l’auteur, rendant plus vivant ce récit, lui donnant chair et palpitations. Et l’enquête menée par le narrateur pour retracer la trajectoire de ce communard presque voisin – à un siècle et demi d’intervalle, la vie de Victorine, tout cela est très bien lié aux événements parisiens, Raphaël Meyssan éclairant bien les tenants et aboutissants des décisions des Républicains, mais aussi des Bonapartistes, des monarchistes, et de Thiers et sa clique, prêts à tout pour éviter une révolution populaire, pourtant portée par les idéaux d’une République qu’il était censé diriger (il est vrai élu après une parodie d’élection, entouré d’élus absolument pas représentatifs de la population). Le tome suivant (et dernier je pense ?) verra l’affrontement entre Communards et Versaillais, et je l’attends en tout cas avec impatience. ************************** Maj après lecture du deuxième tome. C'est toujours aussi réussi ! Je suis bluffé par la somme de travail qu'a nécessité cette série, puisque l'auteur n'use que de gravures d'époque pour illustrer ses albums (et en plus cela rend très bien pour "l'intrigue", qui n'est pas corsetée, mais aussi du simple point de vue esthétique, c'est superbe !). On sent encore toute l'empathie de l'auteur pour la cause des Communards, ce qu'il montre au travers de Victorine, une femme que nous suivons dans les méandres de cette histoire à la fois belle et triste, mais aussi au travers des acteurs majeurs, que l'auteur fait parler avec des archives d'époque. Et le tout est toujours aussi fluide. Son empathie pour la cause communarde est aussi visible avec les quelques clins d'œil à la période actuelle, certaines citations faisant allusion à Sarkozy, hollande, voire Macron, tenants actuels de l'ordre. Ce deuxième tome montre la Commune se mettant en place, mettant en avant ses idéaux, au risque de passer pour idéaliste, voire naïve et inconsciente - ce dont va très bien se servir Adolphe Thiers (il est quand même des prénoms qui ne laissent que des trainées de sang dans l'histoire !). C'est aussi le début de la fin pour la Commune, les combats désespérés pour contrer la supériorité versaillaise laissant augurer la curée de la Semaine sanglante (qui sera traitée dans le troisième et dernier tome, à venir - et très attendu !!!). L'autre attrait de cet album est de traiter des Communes de Province, en particulier celle de Marseille (qui hélas ont subi le même sort que celle de Paris), ce qui est rarement le cas. Voilà donc une série en tous points remarquable, et qui semble très injustement méconnue. Je vous encourage donc à réparer cette erreur en la lisant, le travail de Raphaël Meyssan méritant un coup d'œil, un coup de chapeau (et, en ce qui me concerne, un coup de cœur !). Au passage, je lui attribue la dernière étoile manquante.


Voilà un moment que cet album avait tendance à redescendre régulièrement en bas de ma pile de bouquins à lire à cause du côté un peu aride de son illustration à base de gravures. Non pas que je n'aime pas ces dernières, bien au contraire, mais bon, on a parfois tendance à me laisser porter par la facilité. Prenant mon "courage" à deux mains je me suis enfin lancé dans sa lecture cette semaine et grand bien me fit ! Car d'une, la Commune de Paris est une de mes périodes historiques préférées, ensuite parce que son traitement tellement original par Raphaël Meyssan est une vraie réussite. Car il fallait oser et surtout réussir à composer quelque chose de vivant narrativement parlant et de cohérent en n'utilisant que des gravures d'époque. Ce fut également très instructif, (d'autant plus en cette période un peu insurrectionnelle chez nous) et moi qui pensais avoir une vision assez large de la Commune je me suis surpris à découvrir beaucoup de choses et d'en apprendre des vertes et des pas mûres sur nos chers dirigeants, toujours si prompts à vendre et trahir tant qu'ils peuvent en tirer profit ou sauver leur peau. Rien que ce cher Jules Ferry adulé pour avoir instauré l'éducation gratuite et obligatoire fut en réalité une belle ordure. Maire de Paris à ce moment tragique de l'histoire de notre capitale assiégée par les prussiens, il fit tirer sur la foule ! Voilà donc un premier tome des plus réussis et très documenté qui devrait ravir les amateurs d'Histoire, de gravures mais également les curieux de notre histoire souvent édulcorée que nous renvoient ces chers manuels scolaires... Ce sont bien les vainqueurs qui écrivent l'histoire, soulever le voile sur quelques vérités est parfois salutaire.
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