Les derniers avis (100160 avis)

Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Furieuse
Furieuse

Une excellente relecture du mythe du roi Arthur. Ce qui frappe dès le départ est le dessin qui est tout bonnement génial. Voilà le genre de style dynamique et expressif qui me donne envie de lire une BD du début jusqu'à la fin et ça tombe bien : le scénario est tellement captivant que j'ai lu l'album d'une traite ! Le scénario est centré sur la seconde fille du roi Arthur qui se sauve pour échapper à un mariage arrangé. J'étais intrigué au début et plus j'avançais dans ma lecture, plus je trouvais que c'était génial. J'avais un peu peur de tomber sur un récit 'féministe' manichéen du genre 'les hommes sont tous des salauds et les femmes sont toutes des victimes', le genre de réflexion cliché et facile sans profondeur, mais au fil des chapitres on voit que tout n'est pas aussi manichéen et il y a des réflexions très intéressantes sur le pouvoir. Le scénario est rempli de surprises et de révélations que je n'avais pas vu venir. Les personnages sont attachants et les dialogues sont savoureux. Un album à lire absolument !

31/03/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Toutes les princesses meurent après minuit
Toutes les princesses meurent après minuit

2.5 Je me retrouve dans l'avis de Mac Arthur. Il y a des qualités dans cet album : le dessin est bon, la narration est fluide, l'idée de départ est intéressante et on parle de sexualité avec pudeur sans tomber dans le voyeurisme... Il y a de quoi plaire aux fans de romans graphiques. L'ennui c'est que si c'est bien fait, j'ai trouvé que la plupart du temps c'était pas très passionnant à lire parce que je n'ai pas réussi à m'attacher à la plupart des personnages. J'écris souvent que j'ai besoin d'aimer les personnages pour bien apprécier une œuvre et selon moi c'est particulièrement le cas dans un roman graphique. C'est pas trop grave si je ne m'attache pas aux personnages dans un récit d'aventure ou de polar du moment que l'intrigue est bien faite, mais ça passe moins bien lorsque le récit est centré sur les émotions de personnages qui me laissent indifférent. Il y a juste le gamin de 8 ans qui découvre sa sexualité qui m'a semblé un peu attachant et dont l'intrigue m'a un peu intéressé. Il faut dire que c'est le personnage le plus développé de l'album. Il y aussi des intrigues sur les relations amoureuses difficiles de sa grande sœur et de ses parents (enfin surtout la mère vu que le père est absent la plupart du temps), mais c'est tellement peu développé qu'au final ce sont des sous-intrigues secondaires alors que je pense qu'on aurait du mettre sur le même plan les trois intrigues pour mieux développer les personnages ou alors juste faire l'intrigue autour du gamin qui est clairement le personnage principal de l'album. Ça se laisse lire, mais je ne recommanderais pas cet album sauf aux gros fans du genre.

31/03/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série La Vérité sur Socrate
La Vérité sur Socrate

La vie de Socrate est un mystère presque total. On sait qu'il a vécu à Athènes au 5me siècle avant JC, qu'il a eu une femme, des enfants, qu'il dispensait son enseignement sans se faire payer, et qu'il fut condamné à mort pour avoir corrompu la jeunesse et pour avoir introduit des nouveaux dieux dans la Cité. Mais on ne sait à peu près rien du reste. Mais son influence fut immense, et son histoire est sujet à nombre de fantasmes. Fasciné par le personnage, le philosophe Olivier Pourriol décide de consulter toutes les sources disponibles et de raconter son histoire, à sa façon. En bouchant les trous. Cette version fantasmée est assumée, revendiquée par le scénariste. Ce qui lui permet de créer une figure dont les actes sont en accord total avec sa pensée. Et quoi de mieux pour parler de quelqu'un que de rassembler ses amis (ou ennemis intimes) en son absence ? Des personnages dont on ne parle quasiment jamais. C'est le stratagème qui nous permet de découvrir en creux qui était Socrate. C'est plutôt intéressant, surtout avec l'interaction entre les différentes personnalités qui entouraient Socrate. Il y a également l'évocation de plusieurs épisodes du passé, comme cette bataille où le futur sophiste prend conscience qu'il aime se battre, et que ça le dégoûte. A partir de là, il va décider qu'il vaut mieux subir l'injustice que la commettre. Ce qui va en faire une victime, enfin plein d'ennemis en cherchant la justice à la moindre occasion. Et causer sa perte. L'occasion donc, pour Olivier Pourriol, de battre quelques clichés en brèche : Socrate, par exemple, n'était pas si pauvre ; il a une belle maison, une tenue de hoplite correcte. Il est mort du fait de son choix d'être libre : il dispensait son enseignement aux interlocuteurs qu'il choisissait. Pour mettre tout ça en images, le scénariste s'est adjoint les services d'Eric Stalner, à l'aise dans de nombreuses époques, avec lequel il s'est longuement documenté sur els décors, les costumes, les coutumes de la Grèce antique. On sent qu'il y a un souci de véracité dans son dessin ; je suis moins convaincu par sa mise en couleurs, que je trouve étouffante, oppressante. Les ambiances déteignent sur les visages, c'est un peu étrange. Le résultat est un album plaisant, permettant d'en savoir un peu plus sur une époque particulière, d'imaginer ce qu'aurait pu être Socrate à travers le regard de son entourage, et même de son fils.

30/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Jim et Heppy (Jim l'astucieux / Jim Aydumien)
Jim et Heppy (Jim l'astucieux / Jim Aydumien)

C’est une série dont je n’avais jamais entendu parler, avant qu’un album ne me tombe sous la main (« Jim contre Little Pig », dans l’édition d’origine de la collection Floréal de Fleurus, alors que la série s’appelait « Jim l’astucieux »). Ce qui saute aux yeux dès qu’on ouvre l’album, avant que l’on ne lise les bulles, c’est la claire influence de Lucky Luke, que ce soit pour le dessin, qui a quelques accointances avec celui de Morris, mais surtout les situations, postures, et certains décors. Pour le reste, c’est aussi du western pour de rire. Quelques remarques, quelques dialogues et situations sont amusants, mais c’est clairement moins drôle et réussi que Lucky Luke (surtout période Goscinny). Même s’il faut tenir compte de l’époque, ça reste souvent en dedans au niveau des gags, malgré quelques petites trouvailles sympas. Le personnage de Jim lui-même manque de charisme, de saveur. Il est souvent inexpressif, sorte de Chick Bill poupon. Et son compagnon Heppy peine à dynamiser et dynamiter le duo. Il n’y a pas là les side-men qui souvent relèvent le plat (Jolly Jumper, les Dalton ou Rantanplan par exemple, Obélix ou Haddock pour sortir de Lucky Luke) et compensent la fadeur du héros. Quant au dessin, il n’est pas mauvais dans son genre et son époque (tout début des années 1960), il est globalement dynamique. Un album moins mauvais que ne l’avais craint au départ, mais qui fait son âge et manque d’un je ne sais quoi pour sortir d’une certaine torpeur.

30/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Jazz Maynard
Jazz Maynard

Je poste mon avis après avoir lu le premier triptyque, et le one-shot qui l’a suivi. C’est une série sympathique, qui se laisse lire agréablement, c’est très rythmé (en tout cas il y a pas mal de castagne !), mais je ne l’ai pas trouvée aussi extraordinaire que la majorité des lecteurs précédents, je me contenterai de trois étoiles. Si l’intrigue est rythmée, elle est aussi assez classique sur le premier triptyque. J’ai bien aimé le rendu de certains quartiers de Barcelone, la colorisation (qui manque de nuance hélas, mais qui est agréable), mais moins certains visages, certains corps bodybuildés, à croire que Barcelone est remplie d’armoires à glace. Les nombreuses (trop nombreuses !) scène de castagnes sont bordéliques. Mais ça se laisse lire. Concernant le one-shot suivant, si la colorisation est toujours aussi agréable (même si pas assez nuancée à mon goût), j’ai trouvé le dessin meilleur. Par contre c’est un peu plus mollasson, l’action met du temps à démarrer (il y a donc moins de violence, même si ça se déchaine vers la fin). Au final, une série polar inégale, avec des qualités, mais aussi des défauts. Les scènes de baston s’étirent trop et son mal rendues, et il y a quelques facilités un peu grossières, Jazz arrivant à mains nues à dézinguer une dizaine de gros bras surarmés (et lorsqu’il a un flingue, il en descend des douzaines, avec quelques égratignures quand même…). Une lecture d’emprunt, mais ne m’a pas marqué plus que ça.

30/03/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Long way down
Long way down

J’ai beaucoup aimé la première moitié de cet album, et le concept de l’histoire : Will prend l’ascenseur pour aller venger la mort de son frère, et à chaque étage une nouvelle personne se joint à lui… une personne morte. Hallucinations ? Rêve ? Fantômes ? On n’en sait rien, mais j’ai trouvé le procédé narratif habile, puisque chaque apparition apporte des nouvelles pièces au puzzle de l’intrigue. Et puis je trouve que le soufflé retombe un peu. Ça devient répétitif, et le dénouement ne m’a pas du tout satisfait. Je ne suis pas forcément contre les fins ouvertes qui donnent libre cours à l’imagination du lecteur, mais dans le cas précis, je suis resté sur ma faim. Je ne connais pas le roman original, mais la mise en image de Danica Novgorodoff est réussie, avec des couleurs aquarelles du plus bel effet. Un bon moment de lecture, sans plus.

30/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Sylvain
Sylvain

Sur un sujet sensible, Lucie Albrecht évite de surjouer le pathos, et la mièvrerie qui guettait est aussi absente. Nous suivons deux sœurs (et leur père), alors qu’en arrière-plan – mais quand même très présente – leur mère/femme est en phase terminale du cancer, et décède même. « Sylvain » est le nom donné par Charlotte, la plus jeune fille, au cancer de sa mère. Collégienne, elle est confrontée aux questions de l’adolescence (premières règles, premier « flirt »), en plus des angoisses et bouleversements entrainés par la maladie de sa mère. Mais c’est une fille vivante et forte, qui tient une chaine youtube, et qui ne se laisse pas abattre. Sa sœur Romane, un peu plus âgée est, elle aussi, en plein « tournant » dans sa vie (études et amours), et les deux sœurs sont très proches. Le père est lui plus en retrait dans cette histoire. L’album est vite lu, car il n’y a pas beaucoup de texte. Mais c’est une lecture fluide, agréable. Le dessin ressemble à celui de Chloé Wary. Pas forcément mon truc, mais il passe finalement bien. Les sujets abordés, l’âge des protagonistes principales et le ton employé font que les jeunes adolescent(e)s sont sans doute le cœur de cible – ça peut tout à fait être acheté pour un CDI de collège. Mais des adultes peuvent aussi y trouver leur compte.

30/03/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Chroniques du temps de la vallée des Ghlomes
Chroniques du temps de la vallée des Ghlomes

J'aime beaucoup cette BD, elle m'a rappelé un peu Galipettes de Pertuzé par son côté paillard dans tous les coins, mais avec une touche de fantasy qui est assez plaisante à lire ! Disons-le tout net, ça ne vole pas très haut, en tout cas en-dessous de la ceinture. Mais je dois reconnaitre l'ingéniosité des auteurs pour nous sortir toutes les situations les plus absurdes qui ne feront toutes que parler de la même chose. Là où j'adore l'idée, c'est qu'elle tourne autour d'un ingénu qui ne comprend jamais rien à la situation. Chaque situation sera l'occasion pour le personnage de découvrir le monde des Ghlomes (et surtout des Ghlomettes) mais à l'envers, puisqu'aucune allusion sexuelle n'arrive au cerveau de ce brave jeune homme complètement à côté de la plaque. Je n'ai pour l'instant que les deux premiers tomes, assez difficiles à trouver en occasion d'ailleurs, mais j'ai bien envie de lire la suite si je la trouve en occasion pas trop chère dans les prochains temps. Cela dit, vu le prix sur Internet, je ne suis pas prêt de les avoir. Mais j'apprécierais de les lire au détour d'une bibliothèque. Je reste fripon sur les bords, ça ne peut que me plaire !

30/03/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Furieuse
Furieuse

Woua ! Il y a tout ce que j'aime dedans cette BD ! Je sors de ma lecture absolument charmé. Détails : D'abord, un dessin ultra chouette, fin, original, en particulier les (rares) scènes de nuit, splendides. Une ligne claire souple qui flatte le regard. On ne fait pas trop gaffe en survolant, mais franchement, c'est un trait de génie, dans tous les sens du terme. Les couleurs aussi fonctionnent très très bien, imprimant une ambiance forte et dynamique à l'ensemble. L'univers, en grande partie dépendant du dessin, est super original. Les auteurs font du neuf avec du vieux. Et que je te reprends cette bonne vieille légende arthurienne ! Et que je t'ajoute une bonne dose d'humour, de cool-trash (chais pas trop ce que ça veut dire, mais je trouve que ça correspond :) ainsi qu'un brin de baroque avec aussi un peu de satanisme (Merlin n'en est que plus pervers). Les dialogues sont quant à eux très frais, et mis au goût du jour. Les personnages sont très typés, que ce soit Arthur lui-même, en pleine décadence et baignant littéralement dans son caca, le comte de Cumbre (qui a une identité double, mais chuuuuut !) et son petit zizi au bol, le grand taiseux de Claude, ou tout simplement l'héroïne, une jeune femme pleine de vie et éprise de liberté. Bref ! On a affaire à une galerie de portraits tous plus incroyables les uns que les autres. Le scénario enfin. Ce n'est pas un scénario en fait, mais une course effrénée. Ca bombarde à deux mille à l'heure, avec des rebondissements en veux-tu-en voilà. Qui plus est, ça coupe sans arrêt l'herbe sous le pied. Franchement une très belle mécanique. La fin est pour le moins assez inattendue, et si, comme le dit MacArthur, on a affaire à une allégorie du pouvoir, les auteurs poussent le bouchon encore plus loin en achevant cette épopée sur une dualité bien/mal, création/destruction... qu'ils semblent présenter comme une composante indissociable de la vie elle-même. Avec là au milieu, l'Homme (en l'occurrence la Femme) qui demeure entièrement libre de prêter le flanc à l'une ou l'autre, ou de tout simplement suivre son propre chemin Moi, ça me convient parfaitement en tout cas. Mine de rien, c'est hyper finaud ! Ajoutons que ça plaira sans aucun doute à papa comme à sa fifille. On dit intergénérationnel, non ?

30/03/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Couleur des choses
La Couleur des choses

Un bel album que voilà ! Encore une fois, j'avais peur de moins aimer que la majorité des posteurs. Je craignais surtout que ça soit un album gadget dont le seul vrai intérêt est de raconter un récit de manière originale alors que le récit en lui-même ne serait pas passionnant à lire. Le résumé cliché (le héros gagne des millions et bien sûr il a des ennuis) semblait confirmer mes craintes. Le début était pas mal et puis petit à petit j'ai fini par être totalement captivé par le récit. Oui, on aurait pu raconter le récit de manière 'normale' sans rien changer et oui on n’échappe pas à quelques clichés comme le fait que bien sûr plusieurs adultes vont essayer de profiter de l'ado pour voler ses millions et pourtant ça marche ! J'ai bien aimé le style graphique, tout est facile à comprendre et on ne se perd pas face à toutes ces pastilles. Le scénario s'améliore au fil des pages et dans le dernier tiers on voit à quel point tout était bien calculé et maitrisé par l'auteur. Il y a des surprises dans le scénario malgré le début un peu cliché. Le seul truc qui m'a embêté est que le héros de 14 ans est tout de même un peu trop gamin pendant une bonne partie de l'album. On dirait presque qu'il a genre 8-10 ans et il m'a un peu énervé par moment.

30/03/2023 (modifier)