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Couverture de la série La Fabrique des Français - Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours
La Fabrique des Français - Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours

C’est un album très intéressant, qui reprend de façon chronologique la façon dont la France s’est construite depuis deux siècles, comment les immigrés/étrangers se sont insérés, ont été attirés/refoulés, les préjugés qui se sont construits autour d’eux, etc. C’est assez influencé par les écrits de Gérard Noiriel (dont plusieurs ouvrages sont cités dans la bibliographie de fin de volume), documenté et précis, sans pour autant être barbant (le dessin de Vassant, simple et efficace, y étant pour beaucoup). La constante de certains préjugés, qui s’appliquent pourtant au fil des décennies, à des populations très diverses (des migrants de « l’intérieur » aux différentes vagues migratoires européennes ou des anciennes colonies) est flagrante. Comme l’est l’utilisation par des politiques (d’extrême droite, mais pas que) de la « menace migratoire » pour masquer une absence de programme économique, ou pour ne pas parler des inégalités sociales. Et l’empilement des lois sur le sujet (une autre est à l’heure actuelle en préparation et remplit les médias, au détriment de plus réelles préoccupations) peut laisser pantois. C’est en tout cas une lecture qui donne des clés pour comprendre ce que pourrait être une vision sereine et positive de ce brassage d’individus, qui tous apportent leur pierre à l’édifice commun. En cela l’effacement cynique du rôle des colonisés et autres « étrangers » dans la Libération du territoire durant la seconde guerre mondiale, l’occultation des méfaits de la colonisation, du rôle des « immigrés » dans le fonctionnement de l’économie nationale (rappelons-nous les « premières lignes durant le confinement qui, comme certaines premières lignes de la premières guerre mondiale, étaient constituées de beaucoup de personnes qui n’étaient pas françaises de souche, ou ne l’étaient pas du tout, mais qui ont pourtant permis au pays de « s’en sortir ») sont pour beaucoup dans la façon biaisée de regarder le sujet. Bref, une lecture fortement recommandable !

24/11/2023 (modifier)
Couverture de la série Babyface
Babyface

La lecture est fluide et rapide. Il y a peu de texte, et l’intrigue n’est finalement pas très fouillée. Disons que ça se laisse lire gentiment. Mais, outre une intrigue un peu légère et franchement prévisible, je trouve la seconde partie trop gentille et presque édifiante. Alors que les personnages autour de l’héroïne étaient presque tous au départ méchant ou méfiant envers elle, de façon caricaturale, c’est l’inverse à la fin, toujours avec peu de nuance. C’est dommage, car les valeurs développées dans l’histoire (lutter contre les préjugés, s’ouvrir à l’autre) sont louables. Mais j’ai trouvé l’ensemble trop facile et gentil (surenchère d'happy-end). En tout cas, c’est une lecture à réserver à de jeunes lecteurs (je dirais collégiens de 6ème/5ème), car l’adulte que je suis est resté sur sa faim.

24/11/2023 (modifier)
Couverture de la série Mondo Reverso
Mondo Reverso

Le western est un des genres les plus machistes. L’idée de situer, dans cet univers codifié très masculin, une intrigue où les rôles sont totalement inversés est plutôt original, et assez surprenant au départ. Les femmes mènent donc à la baguette – et au colt ! – des hommes soumis, gênés dans leurs robes. Les mots eux-mêmes sont féminisés, parfois volontairement de façon inutile et débile (genre « ma Dieue ! »). La dérision est donc de mise, mais je trouve que, la surprise initiale passée, ça peine à entretenir la dynamique, à se renouveler, même si les courts chapitres se laissent lire quand même. Le deuxième tome, tout en jouant toujours de façon outrancière sur ce renversement des genres, nous embarque dans une sorte de course poursuite loufoque au Mexique, avec un cirque de freaks improbable, et des personnages hauts en couleurs. La couleur justement, je l’ai bien aimée. Ces tons presque sépia sont agréables, et accompagnent bien un dessin classique et dynamique. Au final, après la surprise initiale, l’intrigue rentre presque dans le rang, et il y a clairement des longueurs (surtout dans le second tome). Mais ça reste quand même une lecture sympathique.

24/11/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Kroma
Kroma

Lorenzo de Felici que j'avais découvert avec la série de SF Oblivion song (scénarisée par Robert Kirkman !) m'avait déjà fait une très bonne impression. Son imagination débordante pour dessiner une faune et une flore extravagante m'avait déjà marqué, là, il réitère la performance en se la jouant en solo, puisqu'il signe avec "Kroma" aussi bien le dessin, le scénario et la COULEUR. Car avec "Kroma", tout est ramené à cette dernière. Le monde que nous connaissons a sombré depuis belle lurette, et les rares survivants humains se sont rassemblés dans la Cité Pâle. Comme son nom l'indique, dans cette dernière, point de couleurs, tout n'y est que noir, blanc ou nuances de gris, et ce du moindre mur, bâtiment, ruelle, objet et même habitant. La couleur est source maléfique, et c'est en la faisant "disparaitre" que ces survivants éloignent les terribles lézards géants qui parcourent le monde maintenant... La petite cité vit au rythme de nouvelles croyances et de rituels ; Kroma est au centre de l'un d'eux. Depuis des années, elle est retenue prisonnière dans une tour dans l'obscurité la plus totale ; elle incarne le mal absolu, responsable de la situation actuelle. Toutes les 10 lunes, elle est livrée à la populace qui se sert d'elle comme exutoire. Mais le jeune Zet, va finir par voir en elle un être humain tout comme lui, malgré la coloration singulière de ses yeux. C'est tout les deux qu'il vont tenter de s'enfuir et se retrouver confrontés au monde extérieur, ses couleurs et ses terribles créatures... J'ai vraiment adoré cet album ! La narration et le rythme sont prenants, on se fait happer par cette histoire construite autour de la couleur ; c'est beau, fort, captivant, pas de temps morts ni de fausse note ! Voilà un one shot qui vaut vraiment le détour et qui sait saisir son lecteur dès les premières pages pour ne pas le lâcher avant la fin. ps : Mention spéciale à la couverture que je trouve magnifique !

24/11/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Le Serpent et la Lance
Le Serpent et la Lance

Après l'énorme succès de Okko, Hub était forcément attendu sur sa prochaine série, et c'est donc avec "Le Serpent et la Lance" qu'il nous revient, s'attaquant cette fois-ci à la culture précolombienne sous l'angle du thriller. Fan de la culture et mythologie japonaise, j'avais dévoré Okko ; s'attaquer à l'une des autres cultures dans laquelle j'ai plongé enfant (ahhhh "Les mystérieuses Cités d'Or" !!!) ne pouvait donc que me réjouir, et l'ami Hub s'est également lâché en nous proposant un premier tome conséquent de plus de 180 pages. Alors oui l’atterrissage est un peu aride, avec ces noms de personnages, ce vocabulaire propre à vous arracher la langue et ce mode de vie précolombien que nous connaissons mal. Mais en s'accrochant et en jouant le jeu on se laisse vite prendre par cette intrigue et les personnages principaux qui prennent le pas rapidement sur cette première impression de chaos organisé dont nous n'aurions pas les clés. Ce qui rassure déjà quand on a plongé dans Okko, c'est de retrouver ce dessin et cette colorisation maîtrisée qui imposent une marque de fabrique. Hub a un trait racé, sublimé par la colorisation de sa compagne Li : ça en jette vraiment ! Il joue sur les ambiances, s'appuie sur la colorisation pour affirmer sa narration et bien séquencer les différentes époques qu'il utilise pour construire son récit. Pour en avoir discuté avec lui à Angoulême lors de l'interview que vous retrouvez ici, la première édition souffre quand même d'un problème de calibrage des couleurs pour les scènes d'intérieur, ce qui devrait être corrigé si réimpression il y a. Mais sorti de ce problème colorimétrique qui entache quelques scènes d'intérieur, le reste est assez éblouissant ! Concernant le récit, Hub a fait le choix de prendre le temps d'installer son univers et ses personnages pour que le lecteur prenne ses aises avec l'univers proposé et l'intrigue qu'il développe. Un de ses personnages principaux n'arrive d'ailleurs pas en scène avant la 50e page ! Passées les premières surprises des noms et du vocabulaire, on découvre insidieusement le nœud de l'histoire. Des corps de jeune filles assassinées et momifiés sont retrouvés de plus en plus fréquemment autour et de plus en plus près de la cité lacustre de Tenochtitlan. Les autorités tentent d'étouffer l'affaire afin d'éviter un désordre social, mais une enquête va être discrètement confiée à Serpent, un haut fonctionnaire redoutable ; un ponte religieux va également confier l'enquête parallèle à son vieil ami Oeil-Lance, car les meurtres perpétrés renvoient à des rites proches de leur culte... Sachant que les deux enquêteurs se connaissent depuis l'enfance et ne peuvent pas se voir en peinture, leurs recherches respectives deviennent une course contre la montre pour être le premier à mener à bien son instruction. C'est bien mené, prenant, les personnages sont bons, même les secondaires, comme c'est souvent le cas avec Hub, et ces 180 pages se lisent d'une traite une fois les quelques difficultés introductives passées. Son sens du détail, que ce soit pour les costumes, les mœurs ou les décors, finissent de nous combler et de nous proposer un univers toujours aussi riche et crédible. L'immersion est totale ! Alors maintenant... Et bien, vivement la suite !!! *** Tome 2 *** Ah quel bonheur que de replonger dans cet univers si riche et original sous le trait de la plume de Hub ! Après une première mise en bouche des plus alléchante, Hub continue de nous embarquer dans son récit macabre et tortueux pour notre plus grand plaisir ! L'intrigue suis son cours en mode ping pong entre la jeunesse et le quotidien de nos protagonistes qui semblent intimement liés en jouant intelligemment avec les flashbacks. Oeil-Lance se débat frénétiquement avec son passé en tentant des expériences "originales" pour recouvrer la mémoire, et les bribes qu'il parvient à arracher tant bien que mal lui permettent petit à petit de reconstituer un puzzle complexe qui semble bien en lien avec les meurtres du moment... Je note la petite touche d'humour récurrente que glisse Hub par le biais de la grand-mère d'Oeil-Lance avec ses onomatopées sous forme de "hiéroglyphes" aztèques qui m'auront bien fait marrer. Côté dessin, c'est toujours aussi réjouissant et on en prend toujours plein les yeux. Le trait est toujours aussi fin et méticuleux jusque dans le moindre détail et on sent que le problème de couleurs trop sombres sur certaines planches du premier tome a été corrigé. Ce second tome est aussi plus court, Hub ayant opté pour un découpage des tomes suivants en deux afin d'assurer un rythme de parution plus rapproché, ce que le lecteur accroc appréciera :) Il ne nous reste plus qu'à ronger notre frein et attendre la suite de ce thriller étonnant et d'une richesse folle sur tous les plans ! *** Tome 3 *** Et c'est reparti ! Ce troisième tome de plus de cent pages s'avale cul sec, comme une bonne vieille téquila frappée ! Ça arrache, mais on en redemande !!! Cozalt, Serpent et Oeil-Lance, les trois amis d'enfance liés par cette affaire font et défont les liens qui les lient pour assurer leurs intérêts tout en essayant de résoudre cette macabre série de meurtres. Comme dans les tomes précédents, le passé livre au compte goutte ses secrets et révélations pour s’immiscer dans le présent de nos protagonistes ; le lecteur est happé, tant par la force de l'intrigue que sa construction, le tout confortablement appuyé par le dessin toujours aussi remarquable de Hub. La résolution de l'enquête approche, mais... les fausses pistes ont la peau dure... Il ne nous reste plus qu'à prendre notre mal en patience et attendre la suite pour replonger avec bonheur dans cette série toujours aussi bluffante pour le moment !

26/03/2020 (MAJ le 24/11/2023) (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
Couverture de la série Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête
Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête

J'aime beaucoup cette BD, son projet. A l'heure où l'on publie un nouveau et sacrilège Gaston Lagaffe, il est beau de constater combien il était possible de concilier hommage à Franquin et projet personnel enthousiasmant. Nulle idée mercantile ici de refaire le Marsupilami, simplement le souhait de se saisir de ce personnage merveilleux pour proposer tout-à-fait autre chose : rendre un hommage inattendu à la ville de Bruxelles, évoquer une sombre époque, donner une vision mélancolique du récit d'aventure. Le ton est très sombre, et pourtant l'humanisme est sans cesse là. Le Marsupilami est sauvage, exploité par l'homme, mais malgré tout facétieux. L'après-guerre est noir, le lynchage des collabos encore bien ancré, la thématique contemporaine du harcèlement habilement travaillée. Et puis il y a ce dessin de Franck Pé, une indéniable réussite ! L'aventure se clôt après deux jolis tomes très agréables à lire. L'histoire n'est pas des plus originales, mais l'univers décrit, le ton employé, les illustrations et donc le projet global, sont inattaquables. Une tendre et révérencieuse réussite.

24/11/2023 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Terres d’Ogon
Terres d’Ogon

Après avoir développé et enrichi les Terres d'Aran de plusieurs séries (Elfes, Nains, Mages, etc.), l'univers pensé par Jean-Luc Istin s'élargit à nouveau avec un nouveau continent : Les Terres d'Ogon. Inspirées de la culture Dogon, ce nouveau monde va donc s'inspirer de la culture africaine, la fantasy en plus. Et c'est avec le jeune personnage d'Ubu que s'ouvre ce nouveau cycle. Ce dernier ayant réchappé miraculeusement à la mort après le massacre de sa famille par le prince Aggor (une tribu de gorilles du pays Togu où vivent les Tog). L'enfant mu par sa soif de vengeance n'aspire qu'à parvenir au lointain volcan Karakenn où d'après la légende vivent les dieux Rouges dans la cité d'Yress : les Zul Kassaï. C'est là-bas qu'il entend demander de l'aide pour obtenir réparation... Si la trame scénaristique reste dans la veine de l'univers d'Aran, l'originalité des nouveaux décors proposés est prenante et intéressante. Les nouvelles créatures (Gorilles ou centaures par exemple) qui y évoluent sont bien amenées et campées et on se laisse tranquillement porter par cette histoire de vengeance bien rodée. Si la trame est assez courue d'avance, on passe pour autant un agréable moment de lecture dans un univers riche et bien pensé. *** Tome 2 *** Voilà un second tome qui enfonce le clou et qui nous en met plein les mirettes ! Il faut dire que c'est avec joie que je retrouve le dessinateur Alex Sierra que j'avais découvert avec l'excellente série "Hel 'Blar" ! Nicolas Jarry lui sers un scénario aux petits oignons qui nous emmène dans les pas agiles de la jeune Itomë de la tribu des blancs-visages. Cette dernière échappe de justesse à la mort, poursuivie par la tribu cannibale des dents-limées. Son frère n'as pas cette chance et Itomë va faire un pacte avec un ancien esprit malfaisant pour le tirer des griffes de la mort. Mais tout pacte a son revers, et les mésaventures d'Itomë ne font que commencer. D'emblée on est captivé par le rythme de cette aventure. Entre la première course poursuite, les péripéties qui en découlent et le graphisme à l'avenant qui prend page après page, on a pas le temps de souffler. On est happé par cette aventure de bout en bout ! Les cadrages et découpages très cinématographiques et le graphisme léché d'Alex Sierra parfaitement mis en valeur par la colorisation de J. Nanjan finissent de nous combler et de nous immerger dans cette nouvelle facette des Terres d'Ogon. Un très bon second tome ; je passe ma note à 3.5/5 *** Tome 4 *** Voici un nouveau tome qui nous propose de la fantasy inspirée des terres et de la mythologie égyptienne. Située sur les hauts plateaux de Korunka, Nicolas Jarry nous propose cette fois de suivre le destin peu commun du jeune Qâa. Fils illégitime de la cité solaire d'Amenrâ, Qâa vit de rapine et de bonnes relations à travers le dédale de cette ville perdue au milieu du désert. Sa rencontre avec la belle et mystérieuse Aménopée va changer le cours de sa vie... J'ai trouvé cette incursion dans l'imaginaire égyptien vraiment bien menée, trouvant un savant équilibre entre l'image qu'on s'en fait et l'univers déjà en place de fantasy des mondes d'Aquilon. C'est loin d'être grossier et l'intrigue est assez palpitante. Le dessin de Vax s'il n'est pas révolutionnaire est efficace et nous immerge rapidement dans ce nouveau pan de l'univers d'Ogon. Le tout monte crescendo vers un final assez surprenant : du bon boulot ! Un album efficace qui complète parfaitement cette nouvelle série des mondes d'Aquilon.

14/11/2022 (MAJ le 24/11/2023) (modifier)
Par Cleck
Note: 2/5
Couverture de la série Réseau-Boulot-Dodo - RBD
Réseau-Boulot-Dodo - RBD

BD humoristique sur l'évolution des comportements humains depuis l'arrivée envahissante dans nos vies des nouvelles technologies (Internet, smartphones, réseaux sociaux...). Si certains gags font sourire, la BD pêche sur deux points. D'abord côté illustrations avec ce style caricaturalement "Fluide glacial" (dans le mauvais sens du terme, façon Binet du pauvre, en plus grossier, les couleurs n'atténuant pas cette impression). Et cela manque cruellement de pertinence et de mise en perspective, tout cela demeure bien anecdotique ! On est loin de l'humour corrosif d'un Faut pas prendre les cons pour des gens.

24/11/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Himawari house
Himawari house

Le récit d'un séjour d'un an au Japon qui présente 2 grosses originalités. La première est que l'héroïne et alter-ego de l'autrice est américano-japonaise : née au Japon, elle est partie vivre aux USA quand elle était enfant et, après une adaptation un peu compliquée, elle a fini par s'intégrer à la vie américaine et donc à s'éloigner de ses origines japonaises, au point de ne plus bien savoir parler japonais. Ce séjour à Tokyo est donc d'une part un retour aux sources mais aussi une confrontation avec sa nature ni totalement américaine ni totalement japonaise... celle-ci étant mise à rude épreuve dans ce pays où les étrangers sont très vite repérés et aussitôt catalogués comme des gaijin, des intrus à leur culture. La seconde originalité est que dans la colocation qu'elle va rejoindre, la fameuse Himawari House, elle va cohabiter avec 4 autres jeunes : 2 garçons japonais aux caractères très différents mais aussi et surtout une coréenne et une singapourienne. Ensemble, elles vont pouvoir comparer leurs parcours, leurs raisons de se retrouver au Japon, et aussi confronter leurs différentes cultures asiatiques avec leurs similarités et leurs différences parfois marquantes. Et pour un lecteur occidental, j'ai trouvé ça très intéressant de découvrir ces différences dans des cultures que l'on ne connait que de trop loin. Le graphisme est simple mais appréciable. Il a une petite touche manga qui s'adapte bien à son cadre, et les personnages sont bien reconnaissables malgré l'utilisation récurrente de déformations de visage pour exprimer certaines de leurs émotions. Il y a forcément un aspect rappelant celui de l'Auberge Espagnole dans cette histoire puisqu'on y suit là aussi une année à l'étranger au sein d'un groupe de jeunes de multiples nationalités. Et comme dans le film de Klapisch, on va vite s'attacher à chacun des protagonistes et prendre plaisir à suivre leurs parcours, leurs interactions, leurs romances et les petites aventures du quotidien qu'ils vont vivre ensemble. Je n'ai pas toujours été totalement emporté par leur histoire mais j'ai été régulièrement intéressé par ce que j'y découvrais de l'état d'esprit japonais, des différences culturelles asiatiques et de la vie en communauté de ce petit groupe de jeunes. J'ai senti une petite nostalgie en refermant l'album, signe que le récit a su me toucher même si ce fut moins que pour d'autres lectures similaires (je pense par exemple à De mal en pis qui m'avait encore plus attaché à ses héros et à leur quotidien).

24/11/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Monstres pense-bête
Monstres pense-bête

Il s'agit d'un tout petit livre un peu gadget, mais franchement, comment ne pas craquer pour ces dessins d'une finesse incroyable ? La collection de monstres illustrés par Mortensen révèle un imaginaire empreint du folklore nordique. Sur ces petits post-its s'animent des trolls aux facies damnés, aux rictus infernaux, bien plus terrifiants encore que les Alien, Predator et compagnie ; des esprits tantôt maléfiques, tantôt féériques. Il y a là de quoi filer des cauchemars aux plus petits. Les humains, des enfants la plupart du temps, côtoient ces créatures proprement effrayantes que l'on sent parfois animées de très mauvaises intentions. Elles sont fourbes, certaines fois dociles, plus rarement peureuses. Malgré tout, ces œuvres très abouties expriment un humour noir subtil. Les mises en situation sont également habiles, concentrant tout un univers sur ces tout-petits bouts de papier. Les scènes sont saisies juste avant l'instant fatal ! L'imagination prend le relais, ce qui rend la scène plus sadique encore. Bref ! C'est dispensable, mais c'est diablement génial.

24/11/2023 (MAJ le 24/11/2023) (modifier)