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2.5
J'ai trouvé cet album franchement moyen. Je pense que c'est lié en partie au fait que j'avais déjà lu plusieurs bandes dessinées traitant des mêmes sujets de l'album et en mieux.
J'ai tout de même trouvé des qualités à l'album. Le dessin est absolument superbe à regarder, la narration est bien maitrisée et le côté poétique m'a plu. Seulement voilà je n'ai pas ressenti de l'empathie face à ce que vivait l'héroïne et le récit ne m'a pas vraiment emballé. J'ai trouvé que les thèmes étaient mieux abordés et plus profonds dans d'autres séries. Et comme l'a dit Ro, il y a de grosses facilités dans le scénario. Cela se laisse lire, mais ce n'est pas mémorable et il y a de bien meilleurs albums sur la situation qui se passe au Moyen-Orient.
Il ne faut pas être trop exigeant en se lançant dans la lecture de cette série. C’est de l’aventure de série B, comme Delcourt en a publié pas mal.
Les aventures de pirates sont ici transposées dans un univers SF (un célèbre pirate a inspiré le nom et – très vaguement – certaines aventures du héros), les navires sont remplacés par des dirigeables (on est même presque dans une sorte de western futuriste dans le troisième tome).
Les auteurs misent sur le rythme, au détriment d’une intrigue ou de personnalités fouillées. Du coup on ne s’ennuie pas. Mais on ne s’attache pas non plus aux personnages. Qui auraient pu être davantage exploités je pense. En particulier, l’histoire d’amour entre Zela et Trelawnay est bien trop « facile » et sirupeuse. La personnalité de Zela, qui semblait forte au départ, s’éteint inutilement. Tant qu’à jouer sur des clichés, autant garder celui du couple qui se déchire continuellement.
Dieter ne sacrifie par contre pas au happy end. La fin est assez noire.
Le dessin d’Herenguel est lui aussi efficace mais basique, et inégal – il sera meilleur ailleurs.
Bref, une série qui se laisse lire, mais dont il ne faut pas attendre autre chose qu’une lecture détente (ce qui n’est déjà pas mal).
Un peu étonné, je m’attendais à plus de 4* pour cet album, personnellement je l’apprécie beaucoup.
Je ne connaissais pas la nouvelle de Tolstoï et très peu Martin Veyron, mais je prends mon pied à chaque lecture de cette adaptation.
Le dessinateur m’a toujours rebuté, plus jeune il y avait quelques Bernard Lermite qui trainaient sur les étagères, je les reposais toujours après un rapide feuilletage. J’ai même vérifié plusieurs fois si c’était le même auteur que dans le présent tome, tellement il m’a surpris ici.
Le sujet fait beaucoup mais c’est bien mis en images, c’est fluide avec un trait agréable, des couleurs réussies et dans une narration maîtrisée.
Il livre un chouette boulot d’adaptation.
Quand au sujet, j’ai adoré découvrir cette nouvelle de Tolstoï qui se présente comme une fable du XIXème siècle. Un récit au fond toujours universel et actuel avec cette petite morale finale savoureuse.
Le tout est sublimé par ce cadre Russe (je fais bien sûr abstraction de l’actualité avec l’Ukraine), j’aime le ton tragi-comique de ce pays (Ibicus, Slava, Le tour de valse, les diptyques de Robin et Nury …), Ce qu’il faut de terre à l’homme ne déroge pas à la règle, un bon moment.
J’ai adoré !
J’ai aimé la justesse de ton, les réflexions de Romain, la délicatesse avec laquelle ces difficiles sujets sont abordés. J’ai aimé la tendresse, l’humour, l’humanité qui se dégagent de ce récit. J’ai aimé ce dessin épuré et pourtant si expressif. J’ai aimé la luminosité des couleurs. J’ai aimé ce découpage aéré, ces grandes cases qui laissent le dessin s’exprimer et les émotions nous submerger. J’ai aimé le début et j’ai aimé la fin. J’ai aimé les petites cruautés si finement observées, les petites lâchetés qui nous sont quotidiennes et les vérités qui nous sont assénées.
J’ai adoré…
Alors que cet élégant petit bouquin commence à faire parler de lui par les prix récoltés ici et là, j'avoue que c'est une annonce de son éditeur qui m'a fait de l'oeil sur son concept. Concept que vous pouvez facilement comprendre en tapant dans votre barre de recherches "Martin Panchaud Star Wars" et vous évitera une explication tarabiscotée de mon propre jus.
Pour faire simple, il s'agit d'une bande dessinée minimaliste à l'extrème en vue du dessus comme les premiers jeux vidéo GTA. Les personnages sont représentées par des pions et des couleurs et un flechage plus ou moins habile ou intrusif permet de situer le lecteur dans cet espace bien particulier.
Donc oui on peut d'ors et déjà convenir que c'est original mais que l'ensemble ne risque pas de flatter la rétine comme une toile de Rembrandt. L'histoire également n'est qu'un prétexte pour justifier ce parti pris graphique surprenant : on y suit l'histoire d'un jeune ado obèse et méprisé par tout le monde ou presque, y compris son propre paternel. Les choses vont changer lorsque le jeune homme va gagner le gros lot sur un jeu d'argent.
Entre mystères de famille, tentative de meurtrer et la vie d'une baleine intercalée de façon absurde (mais pas tant que cela au final), l'auteur met en scène un véritable road movie avec ses petits rebondissements avec suffisamment d'intérêt pour garder le lecteur en haleine.
Si au final, certaines tournures n'enrichissent pas davantage le scénario, on reste scotché jusqu'à la dernière page.
Avec un humour pince sans rires et une narration différente mais rapidement assimilée, Martin Panchaud crée un petit style bien propre à lui qui ne devrait pas non plus être décuplé à l'infini dans d'autres histoires similaires mais ce parti pris original mérite toute attention comme on peut dévorer également une mini série télévisée avec ses surprises, lenteurs et purs petits moment de bonheur.
C'est également une merveilleuse porte d'entrée pour un public pas forcément adepte de nos bandes dessinées.
Voici ici une collection courte de 2 ouvrages faisant office d'une excellente introduction à l'univers horrifique si particulier de Junji Ito. Il s'agit à l'instar d'une anthologie comme les Tales from the Crypt de EC Comics de courtes histoires complètement indépendantes et soigneusement sélectionnées par ce nouvel éditeur nous présentant un florilège d'histoires tour à tour glaçantes, malsaines voire perturbantes.
Si le principe reste assez convenu avec l'irruption du surnaturel ou même bien souvent de situations absurdes, la facilité avec laquelle on enchaine la lecture permet de s'immerger rapidement jusqu'à sa conclusion bien souvent brutale et précipitée.
Tout comme l'avis de Gaston à ce sujet, je trouve malheureusement comme seul point négatif cette rapidité avec laquelle l'auteur conclut ses histoires comme s'il était pris par le temps ou par une limite de pagination alors qu'il prend vraisemblablement son temps pour mettre en place et développer ces récits.
Certaines histoires sont également inégales en intérêt comme les premières de chaque tome (le tout est classé par ordre chronologique et on ressent bien la progression de l'auteur tant par le dessin que par le contenu) mais il subsiste de véritables pépites comme "Les Ballons Pendus" qui résonne longuement en mémoire par sa cruauté et la frayeur procurée ou La Femme limace en récit phare de "Body Horror" à la David Cronenberg.
En conclusion, je ne peux que vous en recommander la lecture si vous avez le coeur bien accroché et le moral en poupe. Une très chouette compilation à la hauteur de la réputation du maître.
James Tynion IV et Alvaro Martinez nous proposent le blockbuster DC Black Label de ce début d’année 2023 : The Nice House on the Lake.
L’intrigue se présente sous la forme d’un huit clos tendu et oscille entre horreur et science-fiction. La place forte est faite au mystère : évènements inexplicables, motivation du personnage central, choix des invités, les symboles mystérieux attribués à chaque invité, et puis la maison elle-même et ses environs. Tous ces éléments fait qu’on se retrouve un peu avec une histoire à la « Lost » (la série télévisée), mais plus noire. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler, mais je dois avouer que je me suis retrouvé scotché, malgré le côté déjà-vu. La narration est maitrisée, avec ces flashbacks judicieux qui introduisent chaque chapitre. Les personnages sont un peu irritants, mais bien campés et suffisamment charismatiques pour qu’on puisse les différencier facilement.
La mise en image de Alvaro Martinez est parfaite et très moderne.
Voilà, les histoires qui misent tout sur un mystère inexplicable et des codes narratifs bien précis peuvent facilement se casser la gueule ou finir en eau de boudin, mais moi, je lirai certainement la suite (et fin), prévue pour très bientôt !
C’est loin d’être indispensable mais ça fait le taf. Un petit pas mal pour cette série estampillée SW, les fans peuvent s’y retrouver.
La période mise en avant « The Old Republic » est plutôt accrocheuse (nota : à priori elle est bien développée dans un jeu vidéo du même nom auquel bien sûr je n’ai jamais joué). Nous sommes alors quelques siècles après la période découverte dans la série « Chevaliers de l’ancienne République » et bien des millénaires avant celle des films, la règle des 2 n’est pas encore la norme chez les Sith, ils sont nombreux et forment alors un Empire qui mène la vie dure à la République Galactique. J’aime ce background même si ici c’est assez peu développé il faut le reconnaître, on ne fera connaissance que furtivement avec le Conseil d’Ombre et l’empereur.
Je précise que je n’ai lu que les 2 tomes et non l’intégrale qui a l’air d’avoir une histoire supplémentaire (une centaine de pages en sus).
Il développe chacun une histoire complète et indépendante (je vous renvoie à la fiche description pour le pitch des récits), la réalisation formatée comics moderne n’est pas folle mais reste agréable et homogène.
Une série (univers) inspiré d’un jeu vidéo, au but clairement commercial mais qui m’aura tout de même fait passer un bon moment, malgré mon manque de connaissance de cette période.
2,5
Par contre, je lui préfère une autre série SW - Chevalier errant (encore non référencé mis ça va venir), autre époque mais qui partage un peu le même background et plus « fun » dans les péripéties (les Sith étant divisés).
A noter de chouettes couvertures à chaque fois en fin d’album de Benjamin Carré (Smoke City).
Un album qui ne laissera pas indifférent, soit on adore, soit on déteste.
L'histoire romancée de Christophe Thomas Knight, l'histoire d'un homme qui va disparaître pendant 25 ans en pleine forêt du Maine, il n'aura aucun contact direct avec une autre personne. Il avait 24 ans lors de sa disparition. Il vivra de petits cambriolages pour se mettre à l'abri des intempéries et pour se nourrir, ce sera son mode de survie. Mais toujours en ne prenant que le strict minimum, sans jamais rien détériorer.
Une narration littéraire avec la voix off de Christophe comme fond sonore. Un récit hors du temps qui se concentre sur les premiers jours de cette fugue ce qui permet de "comprendre" les raisons de ce besoin de se couper du monde et ensuite comment il va s'adapter à son nouvel environnement. Comment il va se déplacer sans laisser de traces, d'empreintes de pas. Il va modifier sa façon de se déplacer en prenant des points d'appui sur un tronc tombé à terre ou sur une pierre. Bondir, atterrir et équilibre vont le rendre furtif. Et ainsi ouvrir des pistes invisibles au milieu de la forêt.
Une belle réflexion sur le sens de la vie.
Pour bien disparaître, il ne faut pas être cherché.
J'ai pris un plaisir fou à suivre le parcours incroyable de cet homme, dont on ne verra jamais le visage.
Un dessin qui m'a transporté dans cette folle aventure, un dessin hypnotique, psychédélique. D'une beauté à couper le souffle.
Une technique avec un usage de formes pleines réalisées au pinceau et à l'encre de Chine, sans recours au trait de contour. Les formes pleines ont été numériquement traduites en deux couches superposées et retravaillées à la palette graphique, afin d'obtenir une impression en deux passages de tons directs, un bleu et un orange. La troisième couleur, un marron, est obtenue par leur superposition (dixit Xavier Mussat).
Un dessin qui suit les aléas de notre homme des bois et qui retranscrit à merveille le côté sauvage et indompté de la nature avec tantôt des formes arrondies, tantôt des formes géométriques. Il faut prendre son temps, certaines cases peuvent paraître un peu fouillis, mais en y regardant de plus près, on peut y découvrir des formes animales, où l'art et la manière de les rendre invisibles.
La mise en page est immersive.
Une belle réussite à mes yeux.
Voilà, vous êtes prévenus.
A vous de choisir !
Je reste un grand amateur de la série originale que j’ai suivi quasi d’entrée de jeu, bien qu’elle tirait déjà un peu en longueur, sa fin m’avait assez satisfait, j’avais même eu un petit ouf de soulagement après autant de tomes.
Bref je n’attendais pas de suite spécialement. Affaires d’état est une version 2.0 du tueur pas désagréable mais relativement dispensable à mes yeux.
Rien à dire sur la mise en scène et couleurs de Jacamon, toujours très propre et lisible, le dessinateur continue dans son style.
Niveau histoire, franchement rien de vraiment nouveau, hormis l’employeur de notre héros (le gouvernement français) et le cadre de ses missions. Le fond reste le même, notre tueur n’a pas changé d’idéologie et pratique toujours le même métier, le récit est toujours ponctué de ses nombreuses pensées et visions du monde. Cette partie est toujours réussie et continue à faire le sel de la lecture mais je dois avouer qu’après autant de tomes, ça me lasse pas mal. De plus, l’intrigue se laisse lire, mais le sujet politique français corrompu (qui peut faire écho à une certaine actualité) ne me passionne pas.
Jusqu’à maintenant je me jetais sur chaque nouveauté, la récente relecture des 4 tomes a tempéré mon enthousiasme, je lirais la suite mais j’arrête les frais.
Attention toujours du travail de pro de la part des 2 auteurs mais à mes yeux plus plat, sans surprises, et avec une fâcheuse impression de zéro prise de risque de leur part, ça marche = on continue.
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Les Oiseaux ne se retournent pas
2.5 J'ai trouvé cet album franchement moyen. Je pense que c'est lié en partie au fait que j'avais déjà lu plusieurs bandes dessinées traitant des mêmes sujets de l'album et en mieux. J'ai tout de même trouvé des qualités à l'album. Le dessin est absolument superbe à regarder, la narration est bien maitrisée et le côté poétique m'a plu. Seulement voilà je n'ai pas ressenti de l'empathie face à ce que vivait l'héroïne et le récit ne m'a pas vraiment emballé. J'ai trouvé que les thèmes étaient mieux abordés et plus profonds dans d'autres séries. Et comme l'a dit Ro, il y a de grosses facilités dans le scénario. Cela se laisse lire, mais ce n'est pas mémorable et il y a de bien meilleurs albums sur la situation qui se passe au Moyen-Orient.
Edward John Trelawnay
Il ne faut pas être trop exigeant en se lançant dans la lecture de cette série. C’est de l’aventure de série B, comme Delcourt en a publié pas mal. Les aventures de pirates sont ici transposées dans un univers SF (un célèbre pirate a inspiré le nom et – très vaguement – certaines aventures du héros), les navires sont remplacés par des dirigeables (on est même presque dans une sorte de western futuriste dans le troisième tome). Les auteurs misent sur le rythme, au détriment d’une intrigue ou de personnalités fouillées. Du coup on ne s’ennuie pas. Mais on ne s’attache pas non plus aux personnages. Qui auraient pu être davantage exploités je pense. En particulier, l’histoire d’amour entre Zela et Trelawnay est bien trop « facile » et sirupeuse. La personnalité de Zela, qui semblait forte au départ, s’éteint inutilement. Tant qu’à jouer sur des clichés, autant garder celui du couple qui se déchire continuellement. Dieter ne sacrifie par contre pas au happy end. La fin est assez noire. Le dessin d’Herenguel est lui aussi efficace mais basique, et inégal – il sera meilleur ailleurs. Bref, une série qui se laisse lire, mais dont il ne faut pas attendre autre chose qu’une lecture détente (ce qui n’est déjà pas mal).
Ce qu'il faut de terre à l'homme
Un peu étonné, je m’attendais à plus de 4* pour cet album, personnellement je l’apprécie beaucoup. Je ne connaissais pas la nouvelle de Tolstoï et très peu Martin Veyron, mais je prends mon pied à chaque lecture de cette adaptation. Le dessinateur m’a toujours rebuté, plus jeune il y avait quelques Bernard Lermite qui trainaient sur les étagères, je les reposais toujours après un rapide feuilletage. J’ai même vérifié plusieurs fois si c’était le même auteur que dans le présent tome, tellement il m’a surpris ici. Le sujet fait beaucoup mais c’est bien mis en images, c’est fluide avec un trait agréable, des couleurs réussies et dans une narration maîtrisée. Il livre un chouette boulot d’adaptation. Quand au sujet, j’ai adoré découvrir cette nouvelle de Tolstoï qui se présente comme une fable du XIXème siècle. Un récit au fond toujours universel et actuel avec cette petite morale finale savoureuse. Le tout est sublimé par ce cadre Russe (je fais bien sûr abstraction de l’actualité avec l’Ukraine), j’aime le ton tragi-comique de ce pays (Ibicus, Slava, Le tour de valse, les diptyques de Robin et Nury …), Ce qu’il faut de terre à l’homme ne déroge pas à la règle, un bon moment.
Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l'hippopotame
J’ai adoré ! J’ai aimé la justesse de ton, les réflexions de Romain, la délicatesse avec laquelle ces difficiles sujets sont abordés. J’ai aimé la tendresse, l’humour, l’humanité qui se dégagent de ce récit. J’ai aimé ce dessin épuré et pourtant si expressif. J’ai aimé la luminosité des couleurs. J’ai aimé ce découpage aéré, ces grandes cases qui laissent le dessin s’exprimer et les émotions nous submerger. J’ai aimé le début et j’ai aimé la fin. J’ai aimé les petites cruautés si finement observées, les petites lâchetés qui nous sont quotidiennes et les vérités qui nous sont assénées. J’ai adoré…
La couleur des choses
Alors que cet élégant petit bouquin commence à faire parler de lui par les prix récoltés ici et là, j'avoue que c'est une annonce de son éditeur qui m'a fait de l'oeil sur son concept. Concept que vous pouvez facilement comprendre en tapant dans votre barre de recherches "Martin Panchaud Star Wars" et vous évitera une explication tarabiscotée de mon propre jus. Pour faire simple, il s'agit d'une bande dessinée minimaliste à l'extrème en vue du dessus comme les premiers jeux vidéo GTA. Les personnages sont représentées par des pions et des couleurs et un flechage plus ou moins habile ou intrusif permet de situer le lecteur dans cet espace bien particulier. Donc oui on peut d'ors et déjà convenir que c'est original mais que l'ensemble ne risque pas de flatter la rétine comme une toile de Rembrandt. L'histoire également n'est qu'un prétexte pour justifier ce parti pris graphique surprenant : on y suit l'histoire d'un jeune ado obèse et méprisé par tout le monde ou presque, y compris son propre paternel. Les choses vont changer lorsque le jeune homme va gagner le gros lot sur un jeu d'argent. Entre mystères de famille, tentative de meurtrer et la vie d'une baleine intercalée de façon absurde (mais pas tant que cela au final), l'auteur met en scène un véritable road movie avec ses petits rebondissements avec suffisamment d'intérêt pour garder le lecteur en haleine. Si au final, certaines tournures n'enrichissent pas davantage le scénario, on reste scotché jusqu'à la dernière page. Avec un humour pince sans rires et une narration différente mais rapidement assimilée, Martin Panchaud crée un petit style bien propre à lui qui ne devrait pas non plus être décuplé à l'infini dans d'autres histoires similaires mais ce parti pris original mérite toute attention comme on peut dévorer également une mini série télévisée avec ses surprises, lenteurs et purs petits moment de bonheur. C'est également une merveilleuse porte d'entrée pour un public pas forcément adepte de nos bandes dessinées.
Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito
Voici ici une collection courte de 2 ouvrages faisant office d'une excellente introduction à l'univers horrifique si particulier de Junji Ito. Il s'agit à l'instar d'une anthologie comme les Tales from the Crypt de EC Comics de courtes histoires complètement indépendantes et soigneusement sélectionnées par ce nouvel éditeur nous présentant un florilège d'histoires tour à tour glaçantes, malsaines voire perturbantes. Si le principe reste assez convenu avec l'irruption du surnaturel ou même bien souvent de situations absurdes, la facilité avec laquelle on enchaine la lecture permet de s'immerger rapidement jusqu'à sa conclusion bien souvent brutale et précipitée. Tout comme l'avis de Gaston à ce sujet, je trouve malheureusement comme seul point négatif cette rapidité avec laquelle l'auteur conclut ses histoires comme s'il était pris par le temps ou par une limite de pagination alors qu'il prend vraisemblablement son temps pour mettre en place et développer ces récits. Certaines histoires sont également inégales en intérêt comme les premières de chaque tome (le tout est classé par ordre chronologique et on ressent bien la progression de l'auteur tant par le dessin que par le contenu) mais il subsiste de véritables pépites comme "Les Ballons Pendus" qui résonne longuement en mémoire par sa cruauté et la frayeur procurée ou La Femme limace en récit phare de "Body Horror" à la David Cronenberg. En conclusion, je ne peux que vous en recommander la lecture si vous avez le coeur bien accroché et le moral en poupe. Une très chouette compilation à la hauteur de la réputation du maître.
The Nice House on the lake
James Tynion IV et Alvaro Martinez nous proposent le blockbuster DC Black Label de ce début d’année 2023 : The Nice House on the Lake. L’intrigue se présente sous la forme d’un huit clos tendu et oscille entre horreur et science-fiction. La place forte est faite au mystère : évènements inexplicables, motivation du personnage central, choix des invités, les symboles mystérieux attribués à chaque invité, et puis la maison elle-même et ses environs. Tous ces éléments fait qu’on se retrouve un peu avec une histoire à la « Lost » (la série télévisée), mais plus noire. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler, mais je dois avouer que je me suis retrouvé scotché, malgré le côté déjà-vu. La narration est maitrisée, avec ces flashbacks judicieux qui introduisent chaque chapitre. Les personnages sont un peu irritants, mais bien campés et suffisamment charismatiques pour qu’on puisse les différencier facilement. La mise en image de Alvaro Martinez est parfaite et très moderne. Voilà, les histoires qui misent tout sur un mystère inexplicable et des codes narratifs bien précis peuvent facilement se casser la gueule ou finir en eau de boudin, mais moi, je lirai certainement la suite (et fin), prévue pour très bientôt !
Star Wars - The old republic
C’est loin d’être indispensable mais ça fait le taf. Un petit pas mal pour cette série estampillée SW, les fans peuvent s’y retrouver. La période mise en avant « The Old Republic » est plutôt accrocheuse (nota : à priori elle est bien développée dans un jeu vidéo du même nom auquel bien sûr je n’ai jamais joué). Nous sommes alors quelques siècles après la période découverte dans la série « Chevaliers de l’ancienne République » et bien des millénaires avant celle des films, la règle des 2 n’est pas encore la norme chez les Sith, ils sont nombreux et forment alors un Empire qui mène la vie dure à la République Galactique. J’aime ce background même si ici c’est assez peu développé il faut le reconnaître, on ne fera connaissance que furtivement avec le Conseil d’Ombre et l’empereur. Je précise que je n’ai lu que les 2 tomes et non l’intégrale qui a l’air d’avoir une histoire supplémentaire (une centaine de pages en sus). Il développe chacun une histoire complète et indépendante (je vous renvoie à la fiche description pour le pitch des récits), la réalisation formatée comics moderne n’est pas folle mais reste agréable et homogène. Une série (univers) inspiré d’un jeu vidéo, au but clairement commercial mais qui m’aura tout de même fait passer un bon moment, malgré mon manque de connaissance de cette période. 2,5 Par contre, je lui préfère une autre série SW - Chevalier errant (encore non référencé mis ça va venir), autre époque mais qui partage un peu le même background et plus « fun » dans les péripéties (les Sith étant divisés). A noter de chouettes couvertures à chaque fois en fin d’album de Benjamin Carré (Smoke City).
Les Pistes Invisibles
Un album qui ne laissera pas indifférent, soit on adore, soit on déteste. L'histoire romancée de Christophe Thomas Knight, l'histoire d'un homme qui va disparaître pendant 25 ans en pleine forêt du Maine, il n'aura aucun contact direct avec une autre personne. Il avait 24 ans lors de sa disparition. Il vivra de petits cambriolages pour se mettre à l'abri des intempéries et pour se nourrir, ce sera son mode de survie. Mais toujours en ne prenant que le strict minimum, sans jamais rien détériorer. Une narration littéraire avec la voix off de Christophe comme fond sonore. Un récit hors du temps qui se concentre sur les premiers jours de cette fugue ce qui permet de "comprendre" les raisons de ce besoin de se couper du monde et ensuite comment il va s'adapter à son nouvel environnement. Comment il va se déplacer sans laisser de traces, d'empreintes de pas. Il va modifier sa façon de se déplacer en prenant des points d'appui sur un tronc tombé à terre ou sur une pierre. Bondir, atterrir et équilibre vont le rendre furtif. Et ainsi ouvrir des pistes invisibles au milieu de la forêt. Une belle réflexion sur le sens de la vie. Pour bien disparaître, il ne faut pas être cherché. J'ai pris un plaisir fou à suivre le parcours incroyable de cet homme, dont on ne verra jamais le visage. Un dessin qui m'a transporté dans cette folle aventure, un dessin hypnotique, psychédélique. D'une beauté à couper le souffle. Une technique avec un usage de formes pleines réalisées au pinceau et à l'encre de Chine, sans recours au trait de contour. Les formes pleines ont été numériquement traduites en deux couches superposées et retravaillées à la palette graphique, afin d'obtenir une impression en deux passages de tons directs, un bleu et un orange. La troisième couleur, un marron, est obtenue par leur superposition (dixit Xavier Mussat). Un dessin qui suit les aléas de notre homme des bois et qui retranscrit à merveille le côté sauvage et indompté de la nature avec tantôt des formes arrondies, tantôt des formes géométriques. Il faut prendre son temps, certaines cases peuvent paraître un peu fouillis, mais en y regardant de plus près, on peut y découvrir des formes animales, où l'art et la manière de les rendre invisibles. La mise en page est immersive. Une belle réussite à mes yeux. Voilà, vous êtes prévenus. A vous de choisir !
Le Tueur - Affaires d'Etat
Je reste un grand amateur de la série originale que j’ai suivi quasi d’entrée de jeu, bien qu’elle tirait déjà un peu en longueur, sa fin m’avait assez satisfait, j’avais même eu un petit ouf de soulagement après autant de tomes. Bref je n’attendais pas de suite spécialement. Affaires d’état est une version 2.0 du tueur pas désagréable mais relativement dispensable à mes yeux. Rien à dire sur la mise en scène et couleurs de Jacamon, toujours très propre et lisible, le dessinateur continue dans son style. Niveau histoire, franchement rien de vraiment nouveau, hormis l’employeur de notre héros (le gouvernement français) et le cadre de ses missions. Le fond reste le même, notre tueur n’a pas changé d’idéologie et pratique toujours le même métier, le récit est toujours ponctué de ses nombreuses pensées et visions du monde. Cette partie est toujours réussie et continue à faire le sel de la lecture mais je dois avouer qu’après autant de tomes, ça me lasse pas mal. De plus, l’intrigue se laisse lire, mais le sujet politique français corrompu (qui peut faire écho à une certaine actualité) ne me passionne pas. Jusqu’à maintenant je me jetais sur chaque nouveauté, la récente relecture des 4 tomes a tempéré mon enthousiasme, je lirais la suite mais j’arrête les frais. Attention toujours du travail de pro de la part des 2 auteurs mais à mes yeux plus plat, sans surprises, et avec une fâcheuse impression de zéro prise de risque de leur part, ça marche = on continue.