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Une partie du contenu de ce recueil a été publiée dans le journal Le Monde à une époque. Les cases ont juste été réarrangées de strips au format colonne pour passer à 2 cases par 3 dans cette parution en album sur d'élégantes pages au fond noir. Il s'agit de filles, qui fument, qui boivent et regardent du porno sur leur macbook. La scène de ces festivités est l'appartement de deux colocataires (parisiennes ?), principalement entre leur canapé et leur rocking-chair où l'on peut faire rebondir sa poitrine nue libérée du carcan du soutien-gorge en rêvassant sur sa dernière MST. Ca parle coupe menstruelle, porno, épilation, gode, porno, clitoris, mycose, twerk et enfin de porno.
C'est sûr que ça change des bandes dessinées 'girly' avec des princesses qui font du shopping ou des histoires de maternité, quoique on y a droit aussi. Globalement c'est surtout que ça ne m'a pas fait rire, mais bon ça doit être de l'humour qui plaît à la cible du Monde ou des Inrocks...
Je réécris mon avis suite à la lecture des 3 tomes, et ma note reste à 4/5.
Les thèmes sont certes classiques : colonisation de Mars, différentes factions se livrant des combats sans merci, coups fourrés politiques, fanatiques religieux… Les personnages « gros durs » sont un peu clichés, et de manière générale l’histoire est surtout portée sur l’action… mais voilà, je trouve que la sauce prend vraiment, et j’ai avalé les 3 tomes d’une traite. Sylvain Runberg maitrise son scenario, qu’il conclut en 3 tomes, comme prévu à l’origine. La fin m’a beaucoup plu… mais je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher.
Le dessin de Grun (aka Ludovic Dubois) est absolument magnifique, le boulot sur les personnages et leurs accoutrements est vraiment bluffant et détaillé. Les vues martiennes sont aussi très belles, et mises en valeur par des couleurs rougeâtres du plus bel effet. Les 3 albums se concluent sur des superbes carnets de croquis. Ces derniers enrichissent par ailleurs le background de l’histoire dans les tomes 2 et 3… sympa comme concept, les « épilogues carnets graphiques ».
Une histoire classique mais efficace, et terminée en 3 tomes… à recommander aux amateurs de science-fiction.
Cette BD sort tellement des sentiers battus que je n'ai pas trouvé dans quel genre la classer : roman graphique, fantastique, science-fiction, aventure...? Un peu de tout sans être exactement ni l'un ni l'autre.
Le graphisme choque au premier regard. C'est en effet un dessin à l'ordinateur, très pixelisé. Ce n'est pas vraiment du pixel art selon moi car ce sont essentiellement de grands aplats de couleurs type Paint. Sur quelques cases, j'y ai trouvé une esthétique plaisante rappelant les jeux vidéos d'Eric Chahi (Another World notamment), mais sans l'animation c'est tout de suite moins joli. Et à côté de cela beaucoup de cases plus basiques sont également moins charmantes, surtout en ce qui concerne les anatomies des personnages. Mais j'apprécie toutefois l'originalité de ce style graphique et la personnalité qu'il donne à cet album. Et le travail sur les couleurs est également sympathique.
L'histoire est intrigante. On se demande un long moment où l'auteur veut nous mener. On y suit un jeune champion de surf qui, au moment d'une compétition, se trouve dans une mauvaise passe et pense abandonner. En parallèle, on a droit à plusieurs flash-back le concernant lui , son père disparu, et son grand-père qui essaie de le retrouver ce fameux jour de compétition. Et le mystère reste entier sur cette sensation de malaise que ressent le héros et sur la présence bizarre d'un navire militaire au large de la plage où se déroulent les évènements.
Dans la seconde moitié de l'album, une part de SF ou de fantastique vient soudainement s'insérer, accentuant encore le côté intrigant de l'ensemble. Et sur la toute fin, le récit devient encore plus déroutant au point de devenir vraiment... bizarre.
Si j'ai trouvé plaisants les deux premiers tiers de l'album, ma lecture était surtout motivée par la curiosité. Mais j'ai peu à peu perdu pied sur la dernière partie, étant à la fois encore plus intrigué et en même temps déstabilisé. Les dernières pages donnent l'impression de tourner au n'importe quoi, même si on comprend la raison de cela et le message que l'auteur essaie de faire passer. J'ai surtout été frustré par une fin que j'estime en queue de poisson, une fin trop ouverte, trop "art et essai" à mes yeux. Cette conclusion ne m'a pas satisfait, ou alors je n'ai tout simplement pas trouvé qu'elle était bien amenée et bien mise en scène.
Malgré cette déception, je salue l'originalité de cet album, tant sur le plan graphique que sur l'histoire elle-même. Il y a quelque chose qui se dégage de cette BD et qui mérite l'intérêt.
Je lis donc le troisième volume de cette collection consacrée aux écrits de Boris Vian parus à l'époque sous pseudo. Autant le volume "J'irais cracher sur vos tombes" était percutant, autant celui-ci m'a laissé sur ma faim. Sans doute aurais-je dû laisser passer plus de temps entre la lecture des différents opus de la collection. Cette envie de choquer à tout prix, de coller du sexe et de la violence m'indiffère, je trouve en fait ça un peu too much. Oui d'accord OK me dis-je in petto, remets-toi dans le contexte de l'époque où il fallait certainement bousculer les consciences, sortir d'un conformisme paternaliste et bien-pensant, mais bon au bout du compte ça m'agace plutôt qu'autre chose.
Et puis il y a le dessin, sur ce volume je ne l'aime pas trop, trouvant le graphisme un peu gras à mon goût. Pour le reste comme le dit Guillaume M dans son avis, j'en ai un peu rien à foutre de ce noir qui est blanc qui s'interroge sur la couleur de la fille avec qui il va coucher. Moi je dis une bonne psychothérapie, une petite soupe, une tape sur les couilles et au lit, surtout la thérapie.
Le dessin de Joan Boix est tout simplement hallucinant, quel talent dans l'utilisation du noir et blanc ou plus exactement ces deux couleurs qui se mêlent en s'aidant de ratures, de rayures, de stries qui viennent renforcer une expression ou un regard. Personnages réalistes donc, mais les décors ne sont pas en reste qu'il s'agisse de lieux campagnards ou citadins. Il n'est que de feuilleter la galerie pour se faire une petite idée du travail de J.Boix.
Le sujet est en lui-même plus intéressant qu'il puisse sembler au premier abord. Huit courtes histoires dont la dernière sonne comme une conclusion nous emmènent dans le monde de Robny. Personnage plus qu'ambigu, nous le suivons dans ses errances à travers le monde semblant plus se fuir lui même que les autres ce qui est pourtant son credo. Ce sont des récits finalement assez pessimistes qui nous disent que le monde qui nous entoure est mauvais; un mal qui gangrène tout.
Robny est également un homme qui se sent plus à son aise dans des décors campagnards, d'ailleurs à la fin de chacune de ses péripéties c'est vers des territoires vierges de l'homme qu'il s'en retourne tel un cowboy bien connu.
Au final un récit dense, avec un personnage complexe mais ô combien intéressant, si l'on rajoute un dessin qui est une vraie tuerie, que demander de plus.
Coup de cœur pour moi.
Je découvre depuis peu avec grand plaisir le travail de Thierry Boulanger et je dois avouer qu'à chaque fois c'est un vrai plaisir. Cet album bien qu'il puisse se lire de manière indépendante est le pendant d'un précédent volume de l'auteur à savoir Acéré comme la dent du serpent, titre énigmatique s'il en est. Dans ce dernier récit T. Boulanger nous faisait revivre la fin de la seconde guerre mondiale vue du côté japonais et des fameux pilotes kamikazes. Ici ce pourrait être le pendant de la même histoire, mais vu à travers les yeux d'un ancien soldat américain. Que ressentait-il en voyant les avions japonais se ruer sur les navires où il servait ?
Pour ces deux récits l'auteur utilise un style que d'aucuns pourraient trouver un brin verbeux, voire emphatique ou incompréhensible. Personnellement j'y ai trouvé une grande poésie qui aide à prendre du recul face aux actes atroces de la guerre. Le dessin et la colorisation, tous deux informatisés sont parfaitement maitrisés, certaines planches sont un véritable régal.
Un récit où il faut savoir se laisser embarquer par le style volontairement contemplatif et chargé de poésie. Pour ma part j'ai marché à fond, voilà un récit guerrier qui devrait plaire à ceux qui rejettent les récits par trop bourrins.
Premier album de Fabcaro que je lis, et il y a du niveau !
L'humour, souvent absurde mais pas toujours, est acide, corrosif et très bien senti. Il met le doigt sur plein de petites choses, inavouées ou qu'on préfère simplement ne pas voir.
Je ne sais pas ce qui fait que cela marche, mais le fait est que cela fonctionne, et il est impossible de ne pas sourire, voire parfois d'éclater carrément de rire.
Reste à voir si la relecture sera aussi jouissive, la surprise étant à ce moment un peu éventée.
J’aime bien le dessin de Tirabosco. Avec son trait très gras, au rendu charbonneux, qui rehausse un dessin pourtant simple. C’est efficace, et beau.
Quant à l’intrigue, elle se révèle intéressante, alternant poésie, fantastique et pur roman graphique. Ça semble partir dans tous les sens, sans aller trop loin dans chacun des aspects évoqués plus haut, mais l’ensemble est équilibré.
Alors que je croyais que ça allait traiter d’une sorte d’apocalypse, c’est en fait la douleur intime, les souvenirs, la construction d’une personnalité et des liens familiaux qui sont au cœur de cette histoire, plutôt chouette.
Note réelle 3,5/5.
30 avril 1945, Hitler se donne la mort dans son bunker. Les Russes ont envahi Berlin. La guerre est finie pour tout le monde en Europe. Tout le monde? Sauf peut être pour les femmes à Berlin.
C'est dans ce contexte que se déroule cette BD, où nous suivons l'histoire d'une femme allemande et d'une femme russe. D'abord chacune de leur côté, pour ensuite se rencontrer. Au delà du côté historique extrêmement bien documenté et sérieux, cette BD a suscité mon intérêt en créant la rencontre improbable d'une femme russe et d'une autre allemande, dans ce contexte tout particulier. Je n'avais encore jamais lu ou même imaginé une telle rencontre. Entre la peur, la haine, le dégout, la compassion, le respect, l'amitié, voire même l'amour, nous allons assister à l'évolution de cette relation.
La puissance de cet ouvrage tient également au fait qu'il parle de sujets très graves sans spécialement avoir le besoin de les montrer explicitement. Beaucoup d'éléments sont sous entendus, pour laisser libre court à notre imagination, rendant certains passages glaçants et inimaginables.
Dans notre travail de mémoire concernant la seconde guerre mondiale, nous avons tendance à oublier les femmes berlinoises. L'auteur vient donc rectifier tout cela.
4 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Une BD qui ne laisse pas indifférent.
Vu le nombre d'avis positifs sur cet ouvrage, je ne vais pas m'étendre pour redire encore une fois les mêmes choses.
Pour faire simple, il y a deux histoires: une contemporaine, où un fils interviewe son père, un polonais juif. Et une autre, qui est donc l'histoire de Vladek et sa famille durant la seconde guerre mondiale.
C'est un véritable travail de mémoire qui a été fait ici, qui m'a particulièrement touché (surement parce que je fais le même pour l'instant avec ma grand mère). Le fait de raconter deux histoires en une, nous permet de faire des pauses lorsqu'on repasse au temps présent. Cela nous permet de respirer, de digérer cette histoire indigérable.
Cette BD devrait faire partie des lectures obligatoires à l'école, afin d'étudier la Shoah différemment, par la "petite histoire".
5 étoiles
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Maléfiques
Une partie du contenu de ce recueil a été publiée dans le journal Le Monde à une époque. Les cases ont juste été réarrangées de strips au format colonne pour passer à 2 cases par 3 dans cette parution en album sur d'élégantes pages au fond noir. Il s'agit de filles, qui fument, qui boivent et regardent du porno sur leur macbook. La scène de ces festivités est l'appartement de deux colocataires (parisiennes ?), principalement entre leur canapé et leur rocking-chair où l'on peut faire rebondir sa poitrine nue libérée du carcan du soutien-gorge en rêvassant sur sa dernière MST. Ca parle coupe menstruelle, porno, épilation, gode, porno, clitoris, mycose, twerk et enfin de porno. C'est sûr que ça change des bandes dessinées 'girly' avec des princesses qui font du shopping ou des histoires de maternité, quoique on y a droit aussi. Globalement c'est surtout que ça ne m'a pas fait rire, mais bon ça doit être de l'humour qui plaît à la cible du Monde ou des Inrocks...
On Mars
Je réécris mon avis suite à la lecture des 3 tomes, et ma note reste à 4/5. Les thèmes sont certes classiques : colonisation de Mars, différentes factions se livrant des combats sans merci, coups fourrés politiques, fanatiques religieux… Les personnages « gros durs » sont un peu clichés, et de manière générale l’histoire est surtout portée sur l’action… mais voilà, je trouve que la sauce prend vraiment, et j’ai avalé les 3 tomes d’une traite. Sylvain Runberg maitrise son scenario, qu’il conclut en 3 tomes, comme prévu à l’origine. La fin m’a beaucoup plu… mais je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher. Le dessin de Grun (aka Ludovic Dubois) est absolument magnifique, le boulot sur les personnages et leurs accoutrements est vraiment bluffant et détaillé. Les vues martiennes sont aussi très belles, et mises en valeur par des couleurs rougeâtres du plus bel effet. Les 3 albums se concluent sur des superbes carnets de croquis. Ces derniers enrichissent par ailleurs le background de l’histoire dans les tomes 2 et 3… sympa comme concept, les « épilogues carnets graphiques ». Une histoire classique mais efficace, et terminée en 3 tomes… à recommander aux amateurs de science-fiction.
La Vague gelée
Cette BD sort tellement des sentiers battus que je n'ai pas trouvé dans quel genre la classer : roman graphique, fantastique, science-fiction, aventure...? Un peu de tout sans être exactement ni l'un ni l'autre. Le graphisme choque au premier regard. C'est en effet un dessin à l'ordinateur, très pixelisé. Ce n'est pas vraiment du pixel art selon moi car ce sont essentiellement de grands aplats de couleurs type Paint. Sur quelques cases, j'y ai trouvé une esthétique plaisante rappelant les jeux vidéos d'Eric Chahi (Another World notamment), mais sans l'animation c'est tout de suite moins joli. Et à côté de cela beaucoup de cases plus basiques sont également moins charmantes, surtout en ce qui concerne les anatomies des personnages. Mais j'apprécie toutefois l'originalité de ce style graphique et la personnalité qu'il donne à cet album. Et le travail sur les couleurs est également sympathique. L'histoire est intrigante. On se demande un long moment où l'auteur veut nous mener. On y suit un jeune champion de surf qui, au moment d'une compétition, se trouve dans une mauvaise passe et pense abandonner. En parallèle, on a droit à plusieurs flash-back le concernant lui , son père disparu, et son grand-père qui essaie de le retrouver ce fameux jour de compétition. Et le mystère reste entier sur cette sensation de malaise que ressent le héros et sur la présence bizarre d'un navire militaire au large de la plage où se déroulent les évènements. Dans la seconde moitié de l'album, une part de SF ou de fantastique vient soudainement s'insérer, accentuant encore le côté intrigant de l'ensemble. Et sur la toute fin, le récit devient encore plus déroutant au point de devenir vraiment... bizarre. Si j'ai trouvé plaisants les deux premiers tiers de l'album, ma lecture était surtout motivée par la curiosité. Mais j'ai peu à peu perdu pied sur la dernière partie, étant à la fois encore plus intrigué et en même temps déstabilisé. Les dernières pages donnent l'impression de tourner au n'importe quoi, même si on comprend la raison de cela et le message que l'auteur essaie de faire passer. J'ai surtout été frustré par une fin que j'estime en queue de poisson, une fin trop ouverte, trop "art et essai" à mes yeux. Cette conclusion ne m'a pas satisfait, ou alors je n'ai tout simplement pas trouvé qu'elle était bien amenée et bien mise en scène. Malgré cette déception, je salue l'originalité de cet album, tant sur le plan graphique que sur l'histoire elle-même. Il y a quelque chose qui se dégage de cette BD et qui mérite l'intérêt.
Les Morts ont tous la même peau
Je lis donc le troisième volume de cette collection consacrée aux écrits de Boris Vian parus à l'époque sous pseudo. Autant le volume "J'irais cracher sur vos tombes" était percutant, autant celui-ci m'a laissé sur ma faim. Sans doute aurais-je dû laisser passer plus de temps entre la lecture des différents opus de la collection. Cette envie de choquer à tout prix, de coller du sexe et de la violence m'indiffère, je trouve en fait ça un peu too much. Oui d'accord OK me dis-je in petto, remets-toi dans le contexte de l'époque où il fallait certainement bousculer les consciences, sortir d'un conformisme paternaliste et bien-pensant, mais bon au bout du compte ça m'agace plutôt qu'autre chose. Et puis il y a le dessin, sur ce volume je ne l'aime pas trop, trouvant le graphisme un peu gras à mon goût. Pour le reste comme le dit Guillaume M dans son avis, j'en ai un peu rien à foutre de ce noir qui est blanc qui s'interroge sur la couleur de la fille avec qui il va coucher. Moi je dis une bonne psychothérapie, une petite soupe, une tape sur les couilles et au lit, surtout la thérapie.
Robny Clochard
Le dessin de Joan Boix est tout simplement hallucinant, quel talent dans l'utilisation du noir et blanc ou plus exactement ces deux couleurs qui se mêlent en s'aidant de ratures, de rayures, de stries qui viennent renforcer une expression ou un regard. Personnages réalistes donc, mais les décors ne sont pas en reste qu'il s'agisse de lieux campagnards ou citadins. Il n'est que de feuilleter la galerie pour se faire une petite idée du travail de J.Boix. Le sujet est en lui-même plus intéressant qu'il puisse sembler au premier abord. Huit courtes histoires dont la dernière sonne comme une conclusion nous emmènent dans le monde de Robny. Personnage plus qu'ambigu, nous le suivons dans ses errances à travers le monde semblant plus se fuir lui même que les autres ce qui est pourtant son credo. Ce sont des récits finalement assez pessimistes qui nous disent que le monde qui nous entoure est mauvais; un mal qui gangrène tout. Robny est également un homme qui se sent plus à son aise dans des décors campagnards, d'ailleurs à la fin de chacune de ses péripéties c'est vers des territoires vierges de l'homme qu'il s'en retourne tel un cowboy bien connu. Au final un récit dense, avec un personnage complexe mais ô combien intéressant, si l'on rajoute un dessin qui est une vraie tuerie, que demander de plus. Coup de cœur pour moi.
Et si nous devions tomber…
Je découvre depuis peu avec grand plaisir le travail de Thierry Boulanger et je dois avouer qu'à chaque fois c'est un vrai plaisir. Cet album bien qu'il puisse se lire de manière indépendante est le pendant d'un précédent volume de l'auteur à savoir Acéré comme la dent du serpent, titre énigmatique s'il en est. Dans ce dernier récit T. Boulanger nous faisait revivre la fin de la seconde guerre mondiale vue du côté japonais et des fameux pilotes kamikazes. Ici ce pourrait être le pendant de la même histoire, mais vu à travers les yeux d'un ancien soldat américain. Que ressentait-il en voyant les avions japonais se ruer sur les navires où il servait ? Pour ces deux récits l'auteur utilise un style que d'aucuns pourraient trouver un brin verbeux, voire emphatique ou incompréhensible. Personnellement j'y ai trouvé une grande poésie qui aide à prendre du recul face aux actes atroces de la guerre. Le dessin et la colorisation, tous deux informatisés sont parfaitement maitrisés, certaines planches sont un véritable régal. Un récit où il faut savoir se laisser embarquer par le style volontairement contemplatif et chargé de poésie. Pour ma part j'ai marché à fond, voilà un récit guerrier qui devrait plaire à ceux qui rejettent les récits par trop bourrins.
Moins qu'hier (plus que demain)
Premier album de Fabcaro que je lis, et il y a du niveau ! L'humour, souvent absurde mais pas toujours, est acide, corrosif et très bien senti. Il met le doigt sur plein de petites choses, inavouées ou qu'on préfère simplement ne pas voir. Je ne sais pas ce qui fait que cela marche, mais le fait est que cela fonctionne, et il est impossible de ne pas sourire, voire parfois d'éclater carrément de rire. Reste à voir si la relecture sera aussi jouissive, la surprise étant à ce moment un peu éventée.
La Fin du monde
J’aime bien le dessin de Tirabosco. Avec son trait très gras, au rendu charbonneux, qui rehausse un dessin pourtant simple. C’est efficace, et beau. Quant à l’intrigue, elle se révèle intéressante, alternant poésie, fantastique et pur roman graphique. Ça semble partir dans tous les sens, sans aller trop loin dans chacun des aspects évoqués plus haut, mais l’ensemble est équilibré. Alors que je croyais que ça allait traiter d’une sorte d’apocalypse, c’est en fait la douleur intime, les souvenirs, la construction d’une personnalité et des liens familiaux qui sont au cœur de cette histoire, plutôt chouette. Note réelle 3,5/5.
Seules à Berlin
30 avril 1945, Hitler se donne la mort dans son bunker. Les Russes ont envahi Berlin. La guerre est finie pour tout le monde en Europe. Tout le monde? Sauf peut être pour les femmes à Berlin. C'est dans ce contexte que se déroule cette BD, où nous suivons l'histoire d'une femme allemande et d'une femme russe. D'abord chacune de leur côté, pour ensuite se rencontrer. Au delà du côté historique extrêmement bien documenté et sérieux, cette BD a suscité mon intérêt en créant la rencontre improbable d'une femme russe et d'une autre allemande, dans ce contexte tout particulier. Je n'avais encore jamais lu ou même imaginé une telle rencontre. Entre la peur, la haine, le dégout, la compassion, le respect, l'amitié, voire même l'amour, nous allons assister à l'évolution de cette relation. La puissance de cet ouvrage tient également au fait qu'il parle de sujets très graves sans spécialement avoir le besoin de les montrer explicitement. Beaucoup d'éléments sont sous entendus, pour laisser libre court à notre imagination, rendant certains passages glaçants et inimaginables. Dans notre travail de mémoire concernant la seconde guerre mondiale, nous avons tendance à oublier les femmes berlinoises. L'auteur vient donc rectifier tout cela. 4 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Maus
Une BD qui ne laisse pas indifférent. Vu le nombre d'avis positifs sur cet ouvrage, je ne vais pas m'étendre pour redire encore une fois les mêmes choses. Pour faire simple, il y a deux histoires: une contemporaine, où un fils interviewe son père, un polonais juif. Et une autre, qui est donc l'histoire de Vladek et sa famille durant la seconde guerre mondiale. C'est un véritable travail de mémoire qui a été fait ici, qui m'a particulièrement touché (surement parce que je fais le même pour l'instant avec ma grand mère). Le fait de raconter deux histoires en une, nous permet de faire des pauses lorsqu'on repasse au temps présent. Cela nous permet de respirer, de digérer cette histoire indigérable. Cette BD devrait faire partie des lectures obligatoires à l'école, afin d'étudier la Shoah différemment, par la "petite histoire". 5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !