Les derniers avis (104716 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Le Manoir de Chartwell
Le Manoir de Chartwell

Un auteur américain raconte les abus qu'il a vécus dans sa jeunesse. On est dans du comics underground où l'auteur montre la vérité toute cru sans filtre alors c'est clairement une lecture pour public averti. Adolescent, l'auteur est allé dans un pensionnat catholique tenu par un homme qui en profitait pour assouvir ses fantasmes sur ses élèves. Il y a des passages très dur et l'auteur ne se compte pas de montrer les abus. On va aussi voir les effets que cela eu sur sa vie d'adulte: abus d'alcool et de drogues, hypersexualisation, les parents qui essaient de minimiser les impacts psychologiques que les abus ont eu sur leur fils, etc et etc. C'est raconté de manière passionnante et je trouve l'auteur bien courageux de montrer autant de détail sur sa vie. Le dessin est du pur underground américain et cela va bien pour ce type de récit glauque. Il y a de superbes planches. Le seul vrai défaut est que la couverture ne donne vraiment pas envie de lire la BD. En tout cas, moi je pense que je ne l’aurais pas lu si je n’avais pas vu qu’il y avait des avis positifs sur le site.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté
Géante - Histoire de celle qui parcourut le monde à la recherche de la liberté

Beaucoup d'avis contrastés autour de cette BD. Personnellement, je me suis attaché à cette géante et sa trajectoire dans ce monde moyenâgeux fictif. Les auteurs ont réussi à créer une esthétique colorée de style naïf qui sied au conte. Bien-sûr beaucoup de sujets tels que la femme, la liberté, la famille, le couple, le savoir sont abordés de manieres inégales mais dans l'ensemble il n'y a pas de fausse note. Le récit se tient, l'intrigue avance, les thèmes ne se répètent pas bêtement. Si la perspective de lecture d'un conte initiatique teinté de féminisme ne vous rebute pas, allez-y en confiance.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Une pour toutes
Une pour toutes

Brillant. Je m’attendais à quelque chose de plutôt sympa de la part de l’auteur de Mortel Imprévu que j’avais bien apprécié à l’époque, mais je dois avouer que cet album a largement dépassé mes attentes. J'ai tout simplement adoré et pris un plaisir énorme à le lire et le regarder. Je ne connaissais pas le personnage historique Julie d'Aubigny (dite Julie Maupin//Mademoiselle de Maupin) dont parle cette histoire. Je ne connaissais pas non plus le roman original dont est adapté cette Bande Dessinée, mais eu égard à la très grande qualité de cette dernière, je ne doute point que le roman a fourni des bases d'écritures solides sur lesquelles a pu s’appuyer notre auteur. Nous suivrons donc ici le destin d’une femme hors du commun (Duelliste (épéiste), Cantatrice, Actrice) qui se refusera ce futur prédestiné de "femme de" pour une vie folle et débridée riche d’aventures, d’affirmation de soi et d’amours assumé(e)s. Une vie romanesque à souhait en somme. L’histoire est donc haletante, sans temps mort au fil des presque 120 pages. Véritable bonne trouvaille et probablement issue du roman, l’histoire débute par la rencontre improbable entre Julie et le diable en personne (Méphistophélès). Celui-ci accompagnera notre héroïne tout au long du récit, tentant subtilement (ou pas) de lui voler son âme (Il remettra ça avec Faust peu de temps après!). L’histoire va donc être régulièrement rythmée par les discussions entre l’héroïne et le diable (mais pas que !), véritables joutes verbales parfois en écho/parallèle de vrais duels à l’épée. Pour soutenir cette histoire, "Dominique Monféry" propose un dessin vif, enlevé et élégant à ravir, conforme à cette magnifique couverture. Formidable en tout point, dans le fond et dans la forme. Courrez l'acheter! De l'Aventure avec un grand A.

21/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Le Cadavre vivant
Le Cadavre vivant

Hideshi Hino est l'un des pionniers du manga d'horreur au Japon. Il a inspiré par ses contes cauchemardesques des œuvres comme Spirale. Je ne sais pas où il puisait son inspiration, mais il fait preuve, avec cette histoire singulière, d'une imagination certaine, et d'un goût prononcé pour le morbide. Un homme étrange est affublé d'une malédiction unique, celle de pourrir, d'avoir perdu toutes ses fonctions vitales, mais il est toujours vivant : il parle, il marche, il réfléchit... La greffe d'une peau synthétique et différents subterfuges ne lui offrent qu'un court répit, alors que son corps continue de se décomposer. Le manga n'est qu'une suite d'errances vaines, de questionnements sans réponses. A l'instar de certains fantômes cependant, ce sursis terrestre n'est accordé à Yôsuke que parce qu'il s'est promis d'accomplir une dernière chose avant de mourir. L'ensemble est d'une grande noirceur, d'un désespoir presque absolu. Vieux d'une petite quarantaine d'année, ce récit accuse un peu son âge, il y a fort à parier qu'un auteur qui s'emparerait d'une telle histoire irait plus loin dans le crade, mais pas forcément dans le désespoir. Le style graphique de Hino est assez basique, mais il arrive à être très expressif grâce notamment à une mise en scène un peu cinématographique. Il utilise ainsi pas mal les grossissements de focales. Une vraie curiosité.

21/03/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Botanica Drama
Botanica Drama

Voilà un conte qui confine à l'horreur (toute mignonne, la Mort n'est pas si effrayante, elle boit du café le matin), dans un registre quasi muet, puisque seuls les bruits sont retranscrits. En effet tout passe par le visuel, dans une suite de- scènes où la sidération tient une grande part, notamment quand apparaissent les créatures qui ne sortent que la nuit. Comme écrit plus haut, la Mort, appelée XIII, y tient un rôle tantôt d'observateur, tantôt moteur, en compagnie de Philomène la petite fleur tellement touchante, elle qui perd peu à peu ses pétales lorsque la nuit s'avance. La plupart des personnages sont des animaux humanisés, avec des caractères assez différenciés, ce qui les rend d'autant plus sympathiques. Les créatures protéiformes qui aiment l'obscurité n'ont pas de nom, mais leur présence est assez inquiétante. Le style graphique de Thom est proche de ce que l'on peut voir dans les "Donjon", un style décomplexé qui permet de nombreuses fantaisies graphiques, mais Thom maîtrise bien ce style, et l'ensemble est vraiment super sympa à l’œil, tout comme l'histoire, qui ne laisse pas beaucoup de temps morts au lecteur. Je recommande fortement ce petit conte sans prétention.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Tanger sous la pluie
Tanger sous la pluie

À partir de deux petites lignes biographiques sur Henri Matisse, Fabien Grolleau et Abdel de Bruxelles proposent une belle fiction sur le célèbre peintre fauve. Fabien Grolleau s'était déjà mis dans les pas et dans la tête du grand peintre tourmenté Chaïm Souline dans son très bon L'Écolier en bleu. Ici encore l'auteur imagine avec beaucoup de crédibilité les tourments d'un Henri Matisse confronté à une absence de lumière et de couleur dans un Tanger sous la pluie. Pour rester dans les pas de Delacroix, Grolleau imagine avec finesse le peintre se tourner vers le thème intérieur de l'odalisque. Ce faisant l'auteur réoriente son objectif de 180 degré en laissant le peintre à ses tourments pour nous dévoiler ceux de la belle invisible. Cela donne un récit sous forme de conte oriental bien maitrisé dans sa progression jusqu'à la chute finale si adaptée. J'ai trouvé le graphisme très en phase avec le récit oriental et la manière de Matisse. Abdel de Bruxelles nous agrémente de son trait souple et fluide pour fournir de belles planches très travaillées aux multiples détails des jardins et des ruelles de Tanger. Une lecture très divertissante et agréable pour une histoire touchante.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Un maillot pour l'Algérie
Un maillot pour l'Algérie

Voilà une série qui m'a donné chaud au cœur. Sur la thématique épineuse de la guerre d'Algérie les auteurs réussissent la prouesse de proposer une série pleine d'entrain, de bonne humeur et d'optimisme. J'ai longtemps suivi le foot de près mais je ne connaissais pas l'épopée de ces talentueux footballeurs algériens qui se sont mis au service du nouveau maillot de leur pays en devenir via le FLN. J'ai beaucoup aimé l'esprit de la série qui ne cherche pas à cacher les terribles massacres de la guerre mais qui se libère d'une recherche de responsabilité historique et culpabilisante. Les auteurs montrent simplement comment une bande de copains en pleine réussite prennent le risque de tout perdre pour se mettre au service d'une cause historique qui les dépasse. Kris et Galic mettent en avant l'esprit de fraternité qui anime ce groupe tout au long d'un récit bourré d'anecdotes souvent drôles. Onze joueurs qui devraient servir de modèles à toutes les générations puisqu'ils ont montré deux choses: nul besoin de combattre pour tuer afin d'avoir un impact significatif sur la réussite de ses idéaux, puis si deux pays se font malheureusement une guerre stupide et injuste cela n'empêche de garder les amitiés construites en temps de paix. Si ces hommes aiment légitimement leur pays natal le scénario montre très bien que beaucoup n'ont jamais cessé d'aimer la France. J'ai vraiment été touché par ces artisans de paix et de réconciliation sur un sujet toujours sensible et rempli de paradoxes. Javi Rey est très à l'aise à la fois pour la partie intime de la vie de groupe et la partie foot très présente dans l'ouvrage. On sent que le catalan est un habitué du beau jeu. Sa vision et sa transcription graphique des gestes techniques des footballeurs sonnent vraiment juste. La difficulté est de rendre facilement identifiables onze jeunes hommes du même âge et d'un profil presque identique. En mettant l'accent sur Mekhloufi, Zitouni ou Arribi, l'auteur réussit à rendre sa narration graphique fluide. J'ai beaucoup apprécié son travail sur les détails extérieurs des véhicules, des costumes ou des maillots. L'ambiance du début des années 60 est parfaitement retranscrite. Une très belle lecture qui joint histoire et sport dans un bel esprit de réconciliation.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Bobi
Bobi

Étrange album, qui ne narre pas exactement une « histoire », qui semble fait de plein de petits riens, d’observations de l’auteur, de réflexions. C’est à la fois léger et intellectuel (cela part de croquis de Bess sur un carnet, au fil de l’inspiration, et à ça se poursuit parfois dans une réflexion plus poussée sur la création, le lien entre créateur et créature – ici un personnage mystérieux, Bobi, sorte de double [ou triple, ou quadruple !] de l’auteur). Ça part au fil de l’eau donc, mais jamais je n’ai été décroché. Au contraire la chasse aux hasards, la poésie, les jeux de mots, tout rend vivant cette introspection, cette cueillette imaginative, qui doit pas mal à un certain surréalisme. Et, ce qui rend la lecture encore plus agréable, c’est le dessin de Bess, qui confirme ici tout son talent. Son trait réaliste est vraiment excellent. Au Rotring, avec un trait fin et précis, il nous propose quelque chose de fluide et plaisant. Une petite lecture détente originale et rafraichissante. Note réelle 3,5/5.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Cul de sac
Cul de sac

Nombreux sont ceux qui comparent cette série à Calvin et Hobbes (et d’ailleurs Watterson se fend d’une préface pleine de compliments dans le premier tome). S’il y a bien quelques points communs entre les deux séries de strips, et si j’ai trouvé très agréable et plaisante ma lecture de « Cul de sac », je ne la place pas aussi haut que « Calvin et Hobbes ». C’est sans doute un chouia moins dynamique et profond, je ne sais pas. Mais bon, cela dit, ça reste quand même assez chouette, et ça peut plaire à un très large public (au niveau des goûts et de l’âge). Des personnages et des situations assez simples, ordinaires, des dialogues frais et vivants, rares sont les strips qui laissent de marbre. Les deux gamins qui sont au centre des récits sont attachants (Alice serait proche de Calvin avec son imagination débordante, Petey est un peu plus étrange). Les personnages secondaires (camarades, parents, cochon d’Inde, etc.) enrichissent les récits et permettent d’éviter la monotonie des situations. Une lecture sympathique.

21/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Vierges - La folle histoire de la virginité
Vierges - La folle histoire de la virginité

Album bien sympathique, j’en suis sorti avec un ressenti positif, même si je ne peux m’empêcher de penser que ça aurait pu être encore mieux. En gros un 3,5 arrondi à 4*. Le sujet sera bien différent mais un album qui se rapproche, dans le traitement, de « Et à la fin, ils meurent » de Lou Lubie : un dessin agréable, simple et lisible ; un sujet approfondi sous divers thématiques à travers les différents chapitres ; un ton moderne et féministe ; et surtout un humour distillé au fil des pages qui fait mouche. J’ai trouvé les 2 auteures bien investies. Le rendu possède cette touche légère mais fort agréable, le tout n’oublie pas d’être distrayant et instructif. Les différents prismes sont plutôt bien vus (religion, science, sexualité …) et quelques exemples sont savoureux. Honnêtement du très bon boulot, j’ai passé un très bon moment mais la fin est arrivée un poil trop vite à mon goût. En fait, ça souffre légèrement de la comparaison avec l’exemple mentionné plus haut, c’est bien mais pas aussi bien. Ça reste toutefois très recommandable.

21/03/2024 (modifier)