Fagin le Juif (Fagin the Jew)

Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)

Découvrez la vie d'un personnage du roman de Charles Dickens, Oliver Twist.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Angleterre Charles Dickens Comix Communauté juive Iles Britanniques Londres Points de vue Racisme, fascisme Will Eisner (1917-2005)

Le Juif Fagin, tel que l'a décrit Dickens dans "Oliver Twist", est l'un des "méchants" les plus mémorables de la littérature anglaise. Mais alors même que l'auteur se défendait de tout antisémitisme, il créait avec ce personnage le parfait modèle du "juif exploiteur". Issu de la seconde vague d'immigrants juifs à Londres, celle des Ashkenazes, Fagin de vient un témoin privilégié de son histoire, tentant de s'élever socialement. Mais, victime de préjugés, de persécutions, il ne réussira qu'à survivre en tant que prêteur sur gages. Il protègera de nombreux gamins désoeuvrés de la capitale tentaculaire de l'Empire Britannique, parmi lesquels Oliver Twist.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2004
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fagin le Juif © Delcourt 2004
Les notes
Note: 3.64/5
(3.64/5 pour 11 avis)
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18/03/2005 | Spooky
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L'avatar du posteur bamiléké

La BD, l'illustration ou la littérature de divertissement sont des médias très puissants. Ils s'adressent à un très large public souvent jeune ou malléable qui peut manquer de discernement. "Le stéréotype constitue un outil essentiel du langage narratif de la bande dessinée, c'est aux auteurs qu'il incombe de reconnaître son impact sur le regard porté par la société." écrit le professeur Eisner dans sa préface. Dickens (excusez du peu mais il égratigne aussi Shakespeare !) a eu beau s'en défendre, le vocabulaire et les illustrations qui ont accompagné son célébrissime Oliver Twist ont contribué à fixer une image fausse et discriminatoire des personnes de religion juive dans l'inconscient collectif de nombreuses générations. Il faut bien l'immense talent graphique et narratif de Will Eisner pour pouvoir faire entendre la voix de la raison face à l'affective dévotion des fans de Dickens. "Fagin" m'a remué. Je n'ai pas lu Oliver Twist et je le découvre avec un oeil neuf. Mais quelle logique narrative, quelle ambiance de ce Londres miséreux du XIXème siècle. Pas une fausse note à mon avis dans cette implacable démonstration (par l'absurde) contre ces paradigmes qui peuvent devenir vite criminels. La démonstration est d'autant plus forte que le graphisme est à un niveau solaire. Fluidité des lignes, enchaînement des situations, regards, langage corporel, éclairages et décors, il ne manque rien pour ajouter l'émotif au raisonnable. A mon avis un ouvrage de référence pour sa préface et sa postface et la démonstration du récit. Un vrai livre de chevet pour tous les créateurs tellement chaque mot utilisé ou chaque dessin délivré peut influencer en bien ou en mal le public.

04/03/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Will Eisner ne fait pas partie de mes auteurs favoris en BD, loin de là, mais certaines de ses oeuvres m'ont interpellé, c'est le cas avec ce roman graphique où il se livre à une sorte de relecture du roman Oliver Twist de Dickens, à travers le personnage de Fagin incarnant la figure populaire du juif caricatural que tous les journaux caricaturaient en donnant un stéréotype visuel aux lecteurs et au public. Ce cliché sera très durable, jusqu'à notre époque, on verra même Hergé représenter le juif gras au nez courbé sous la défroque de Bohlwinkel dans l'Etoile mystérieuse. Afin de faire cesser ce stéréotype et cette image du juif trop caricaturale dans le Londres victorien, Eisner imagine le parcours de Fagin qui l'a mené vers ce qu'il est devenu dans le roman de Dickens, en parvenant à inscrire le personnage dans la continuité du livre, c'est un brillant exercice de style qui m'a intéressé à défaut de m'avoir vraiment plu. Il faut savoir que Dickens désigne souvent Fagin sous le nom de "le juif" ou "le vieil homme" plutôt que sous son nom, ce qui prouve un antisémitisme primaire qu'on lui a reproché déjà de son vivant, mais ça relayait à cette époque à Londres, le fait que les juifs étaient stigmatisés par la société, d'où les gravures qui paraissaient dans les journaux, et même le roman Oliver Twist fut illustré ainsi pour édifier le lecteur en montrant Fagin en haillons, à l'allure grotesque, au nez crochu... ces illustrations étaient très parlantes, la tâche d'Eisner semblait donc difficile pour réhabiliter l'image du juif. Ce petit album raconte avant tout l'histoire de Fagin et non celle d'Oliver Twist, même si les 2 sont liés, en fait Fagin raconte son histoire à Charles Dickens depuis sa cellule avant d'être pendu. La première partie est celle que l'écrivain n'a pas reprise dans son roman, c'est une vie de misère depuis l'enfance où Eisner développe des étapes et des passages de vie de Fagin, c'est le défi d'Eisner en même temps qu'il se fixe pour objectif de rendre ce récit lisible aussi bien pour ceux qui n'ont pas lu le roman que pour ceux qui l'ont lu. Vu par Dickens, Fagin est l'émissaire du mal qui subit la punition de ses fautes, un être sinistre et méprisable, un receleur impitoyable et sardonique qui se sert des enfants pour les dévoyer. L'intention d'Eisner est de l'humaniser, mais non pas en l'absolvant de ses méfaits, mais en tant que victime d'une société qui l'a toujours rejeté, ça n'excuse pas ses fautes mais son parcours de vie lui est imposé par la façon dont sont perçus les juifs par les Londoniens à l'époque. Le mérite d'Eisner est de ne pas avoir cédé à l'adaptation d'Oliver Twist, en cela, la démarche est originale, même si dans la seconde partie, le personnage de Twist prend le relais, les 2 histoires se combinent ensemble, c'est un bel ouvrage. Au niveau graphique, c'est fluide, précis et finement relevé par une touche de lavis par endroits, avec des décors détaillés et certains cadrages insolites, donc ça me plait sur ce plan.

26/07/2020 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Je commence à découvrir le travail de Will Eisner, auteur encensé outre Atlantique, et je dois dire que j'aime bien son travail. Dans ce nouvel opus, Eisner s'attaque à nouveau à l'image que la communauté juive renvoie, et plus particulièrement avec le personnage de Fagin le juif, dans Oliver Twist. Pour ma part je n'ai jamais lu le livre de Dickens, mais j'en connaissais vaguement les grandes lignes, et de toute façon ça n'est pas nécessaire pour lire cette BD. Et tant mieux ! L'originalité du propos est de souligner la raison qui pousse Dickens à mentionner perpétuellement Fagin comme juif avant tout. Et en s'attachant à montrer la communauté juive ashkénaze (et non séfarade) telle qu'elle était dans cette période de révolution industrielle. La représentation des quartiers pauvres, de la misère crasse et du quotidien de ces personnes permet de mieux appréhender pourquoi le terme juif était à l'époque si connoté, et surtout si mal connoté. J'ai beaucoup aimé la façon dont Eisner montre que les bonnes volontés ne suffisent pas. Sans aller à dire qu'il fait de la sociologie, il s'attache à montrer que Fagin ne fut jamais un mauvais homme, mais un homme qu'on obligea à être mauvais. Mal traité, jamais considéré, jamais aidé, il se réfugia dans la seule chose qu'il connaissait : les bas-fond d'une ville en pleine croissance. Sa vie est à l'opposée de celle d'Oliver Twist : rien ne viendra le sauver comme le Deus Ex Machina tant attendu (le collier que portait Oliver Twist dans son cas) et il mourra dans la même misère que celle où il vécut. C'est une part de réalité bien sombre, malheureusement bien trop courante à cette époque (et pas forcément moins courante à la nôtre) et qui permet d'expliquer que tout ceci n'est en rien dû à sa religion, mais à la société qui existait. Et le message est sacrément louable, surtout lorsque Fagin interagit avec Dickens. Niveau dessin, je trouve encore que Eisner a un style très "souple" dans les corps, comme si tout bougeait en permanence. C'est assez étrange à mon goût, comme certains vieux Disney où les postures et les corps sont très mobiles, de toute part. Mais ce n'est pas dérangeant, et le trait supporte très bien l'histoire. Les détails sont parfois un peu confus, cela dit. Ce que j'ai bien aimé, c'est que cette histoire a un message important, aussi bien pour l'auteur que pour nous, et rappelle que si nous stigmatisons une partie de la population derrière un terme, il est peut-être bon de se pencher sur les raisons qui ont amené ce terme à coller à eux. Aujourd'hui, il est mal vu de parler en mauvais termes des juifs, mais remplaçons Fagin le juif par Mohammed le beur et nous aurons une histoire tout aussi actuelle. Une belle façon de permettre aux lecteurs de réfléchir au sens des stéréotypes dans les ouvrages de fiction, et également de comprendre pourquoi la lutte contre eux est importante.

09/11/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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''Oliver Twist'', une lecture de jeunesse dont je ne garde pas un grand souvenir, c'est plutôt par le biais d'adaptations cinématographiques que j'ai encore quelques bribes de souvenirs. Fagin ne fait pas partie de ceux là, de même il faut dire que ces adaptations réservées à la jeunesse étaient propres et lisses, en ce temps là ce n'était pas le réalisme de l'époque qui devait venir perturber nos chères têtes blondes. Will Eisner cherche à réhabiliter un personnage du roman et pas des moindres puisqu'il s'agit de Fagin, receleur, usurier et persécuteur d'Oliver. S'il n'y avait que cela mais Fagin est juif et Dickens, l'auteur du roman, pour décrire son personnage s'est appuyé d'une part sur l'iconographie de l'époque et d'autre part nul doute qu'il a forcé le trait pour rendre Fagin encore plus détestable aux yeux des lecteurs. A ce titre les dernières pages de la BD expliquent bien que l'on ne peut taxer Dickens d'antisémitisme, ses prises de positions en d'autres lieux parlent pour lui. Je n'ai que peu de choses à dire sur la BD en elle même, on retrouve le trait virtuose, fluide d'Eisner. J'ai particulièrement apprécié l'apparition de Dickens en tout début et fin d'album. Cette œuvre mérite plus qu'un coup d’œil et retranscrit à merveille le Londres de la fin du XIXème siècle.

11/03/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
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C’est en examinant les illustrations des éditions originales d’Oliver Twist que Monsieur Eisner, lui-même d’origine juive et contemporain de la Seconde guerre mondiale, se mit en tête de combattre les stéréotypes persistants sur l’ethnicité juive, notamment en publiant cette BD inspirée du célèbre roman victorien. Faisant preuve d’honnêteté, il reconnaît lui-même avoir été victime de ce type de préjugés à ses débuts en mettant en scène un jeune afro-américain dans sa série The Spirit, ce qui l’oblige à une certaine indulgence vis-à-vis de Dickens. Lorsqu’il le fait intervenir comme personnage à la fin de l’histoire, il laisse éclater sa colère contre l’écrivain anglais par le biais de Fagin, décrit dans Olivier Twist comme un « criminel juif », mais se met également dans la peau de Dickens en lui faisant dire que si son roman manquait d’équité, il avait été écrit sans arrières pensées antisémites, seulement pour témoigner d’une réalité sociale. Il faut savoir qu’à l’époque de sa publication, son auteur avait tenté de modifier les passages les plus sensibles, mais il était déjà trop tard… On comprend l’agacement de Will Eisner en consultant ces illustrations du XVIIIème et XIXème siècles reproduites à la fin du livre, tout à fait conformes à l’odieuse propagande hitlérienne mais peu dérangeantes avant la Shoah. Bien que vivant sur le sol européen, les Juifs y sont systématiquement dépeints avec des traits sémites, le corps vouté et la mine patibulaire, ayant toujours l’air de manigancer une affaire juteuse, tandis que les « Européens » ont fière posture, sont dotés d’un visage rond et un nez fin. A cet égard, Eisner nous prodigue un petit cours judicieux sur l’histoire du judaïsme en Angleterre, rappelant que les premiers Juifs venus dans ce pays étaient séfarades et, ayant dû fuir l’Inquisition en Espagne et au Portugal, purent s’assimiler sans mal à la faveur d’un commerce florissant. A l’inverse, les Ashkénazes, chassés par les pogroms d’Allemagne et d’Europe de l’est, n’arrivèrent que beaucoup plus tard (au XVIIIème). Si leur physionomie pouvaient les faire passer inaperçus dans la population, ils étaient en revanche appauvris et analphabètes, ce qui les confinait dans des quartiers sordides où ils devaient voler pour survivre. Pour Dickens, Moses Fagin ne pouvait être qu’ashkénaze, donc loin du portrait qui en a été fait dans Oliver Twist, et c’est ainsi qu’il l’a représenté dans sa bande. A partir de ce personnage, Will Eisner a ainsi recréé un récit à part entière, où l’on suit avec empathie le vieux bandit depuis son enfance jusqu’à sa vieillesse (alors qu’il vient d’être condamné à la pendaison), en passant par son séjour au bagne. C’est mené tambour battant, avec ce sens du rythme et de l’ellipse propre à l’auteur qui sait comme personne conter des histoires avec cette charmante touche désuète. En noir et blanc comme d’habitude, le trait, précis et enlevé, est toujours agréable à détailler. Une œuvre salutaire à lire voire à enseigner dans les écoles !

26/08/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
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Quelle déception ! Je m'attendais à un bon roman graphique de Eisner, mais ce ne fut pas le cas. La première partie racontant la vie de Fagin avant sa rencontre avec Oliver Twist ne m'a pas vraiment intéressé. Je trouvais les situations où Fagin se fait discriminer parce qu'il est juif très répétitives même si cela semble malheureusement proche de la réalité des juifs de cette époque. Ensuite, nous avons droit à un résumé du roman qui ne m'a pas captivé car j'ai déjà lu le livre original. Je ne voyais donc pas l'intérêt là-dedans étant donné que je savais ce qui allait se passer. La fin avec Fagin qui sermonne Dickins est très bonne, mais c'est trop peu pour sauver l'album.

22/08/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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Encore une fois, Will Eisner me surprend véritablement. C'était une tâche bien audacieuse que de réécrire sa version d'une oeuvre de la littérature anglaise aussi connue qu'Oliver Twist. Personnellement, je ne savais pas que Fagin était d'origine juive et que cette oeuvre avait galvanisé un sentiment stigmatisant cette population déjà bien martyrisée par l'Histoire: Will Eisner apporte toujours un éclairage très instructif. C'est comme si l'auteur avait voulu réhabiliter ce personnage bien méchant dans la version d'origine. L'exercice de style était difficile et c'est pourtant un pari réussi. L'auteur parvient à nous surprendre. Il va plus loin que le stéréotype classique en expliquant le pourquoi des choses et comment le destin d'un homme peut basculer pour presque rien. Oeuvre qui prouve qu'en BD, on peut mêler à la fois la rigueur, l'exigence et l'imagination. Une incontestable réussite ! Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

16/07/2007 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 4/5
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Cet exercice de style est intéressant car on s’attarde un peu plus sur le personnage de Fagin, un des héros du livre « Oliver Twist » de Charles Dickens, décrit par l’auteur comme un Juif ignoble. Eisner centre son travail sur le passé de ce personnage. Ce qui m’a surtout plu dans ce beau roman graphique, ce sont les dessins d’Eisner. L’ambiance victorienne est très bien rendue, la documentation est précise. On en apprend beaucoup sur la situation des Juifs Sépharades et ashkénazes dans la ville de Londres. Il insiste sur la paupérisation de cette communauté. Il analyse les rapports entre les Juifs riches et les Juifs pauvres ; seuls les premiers étant bien intégrés dans la société. Il explique ainsi les raisons qui ont poussé Fagin à devenir le receleur fourbe qu’il est dans le livre de Dickens. D’ailleurs, j’ai parfois trouvé qu’Eisner multipliait un peu trop les malheurs de Fagin, ceci nous permet, cependant, de bien comprendre ce personnage plus complexe qu’il n’y parait. Un livre important d’un des plus grands maîtres de la bande dessinée américaine qui est aussi un vrai plaidoyer pour la différence et contre l’intolérance.

11/11/2006 (modifier)

Par rapport aux comics que je lis habituellement, les oeuvres d'Eisner ne font pas partie de mon genre de prédilection. Pourtant, ce comic est magnifique. Pour éviter la redite, je ne vais pas essayer de répéter les propos du posteur qui reflètent complètement mon ressenti. Je vous invite donc à lire l'avis de Spooky un peu plus bas, qui donne une vision de fond complète de cette oeuvre (à mon avis bien entendu). Alors que dire? Qu'une fois de plus Will nous prouve qu'il était un grand? Qu'à la vision d'une de ses planches le mot artiste prend tout son sens? Tout cela est évident. Eisner nous offre un angle de vue inédit et cohérent de l'histoire de Fagin, et il réussit à casser un stéréotype en nous en offrant un autre, mais bien plus humain et chaleureux. Fagin est une crapule par la force des choses. Une fois allégé des clichés absurdes de la représentation du "méchant juif" dans l'imagerie populaire, ce personnage prend du sens et gagne en crédibilité, il parait sous un jour nouveau, fragile et sensible, son visage affiche une bonhomie bienveillante... Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il ressemble au père Noël, mais il n'y a qu'un pas. Au delà de tout ceci, Fagin le juif est une belle et émouvante histoire, l'ambiance est constituée de façon fantastique, si cela était nécessaire Will nous aurait donné une fois de plus une démonstration de son immense talent. Une oeuvre salutaire je n'en sais rien, mais une superbe BD, ça j'en suis sûr!

20/12/2005 (modifier)
Par Pacman
Note: 3/5

C'est une bien sympathique "version" d'Oliver Twist, traitée façon histoire à plusieurs voix. Ici, nous avons la version de Moses Fagin, le protecteur juif d'Oliver, qui comme nous le dit Eisner en préface, servira de stéréotype à l'idéologie nazie. Pour ma part, j'aurais préféré une psychologie un peu plus affinée de Fagin, démontrant que les juifs ressentent des émotions universelles ou aspirent à la même chose que le reste de l'humanité, c'est à dire vivre mieux. Au lieu de ça, on assiste à un récapitulatif des sévices que subit Fagin à cause de ses origines. Lui se plaint sans arrêt et rend l'antisémitisme ambiant seul responsable de ses malheurs. Même si elles sont à peu près toujours justifiées, ces plaintes ont fini par me lasser. D'autant que c'est quand même un sacré loustic, le Fagin, et sa race n'a rien à voir là dedans. Mais enfin, ceci dit, le récit reste plaisant et je conseille la lecture, voire l'achat, de cette œuvre d'un maître incontournable de la bd.

25/04/2005 (modifier)