Les derniers avis (20404 avis)

Couverture de la série Le Tour du Monde en 80 jours (Chris)
Le Tour du Monde en 80 jours (Chris)

C’est le deuxième album de Chris que je lis dans cette collection Le Marquis – dont je trouve très belle la maquette, sobre et attirante. Mais, comme pour ma précédente expérience (Le Voyeur), j’en suis sorti clairement sur ma faim. En effet, Chris ne s’embarrasse pas trop pour construire son scénario. Phyllis Fogg fait un pari quasi identique à celui de son ancêtre et quasi homonyme Philéas. Mais ici elle doit faire le tour du monde en 80 jours, sans dépenser un centime. Bien évidemment la donzelle a un plan, et des aptitudes pour le réaliser, puisqu’il lui suffit de séduire à tout va, de copuler et coucher avec divers bonhommes, qui vont la véhiculer (je pensais à une autre entame du verbe, mais bon…). S’ensuit donc une multitude de scènes de sexe, Phyllis joignant l’utile à l’agréable. En cas de problème, elle est suivie et accompagnée de son serviteur – lui aussi surnommé Passe-partout ! – qui n’hésite pas à donner de son corps pour protéger celui de sa patronne (lui se révélant homosexuel, ils ne chassent pas le même gibier !). L’absence de scénario digne de ce nom rend rapidement lassantes les péripéties, même si Chris tente de les varier – pas tellement au niveau sexuel, mais plutôt pour les décors (train, divers bateaux, jungle et harem indiens, tournage porno trash asiatique, etc.). J’aime bien généralement le dessin de Chris, avec son trait fin, très agréable à l’œil. Les scènes de sexe sont bien rendues, mais sans surprise. Par contre, j’ai trouvé que la plupart des hommes avaient la même tête, j’avais du mal à les différencier (et comme ils avaient aussi le même sexe et la même absence de vocabulaire varié…). Un bel emballage, une idée rigolote, mais un résultat qui ne vole pas haut.

12/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Si les hommes avaient leurs règles
Si les hommes avaient leurs règles

L'idée de l'album est simple : nous présenter un monde en tout point similaire au notre, si ce n'est le fait que ce sont les hommes qui ont leurs règles. Ce petit scénario basique est parfait pour illustrer la naissance des idées sexistes, les règles et comportements sociaux imposés générations après générations pour maintenir une hiérarchisation des genres (avec, bien évidemment, le genre féminin tout en dessous). Contrairement à notre monde les règles ne sont pas vues comme impures ou humiliantes mais comme une preuve de virilité, le système pharmaceutique n'abandonne pas la recherche et le financement des soins liés à certaines maladies comme l'endométriose, les dogmes religieux et les cultures patriarcales trouvent d'autres moyens/excuses pour dénigrer et asservir les femmes, … Bref, on pointe du doigt l'hypocrisie de la pensée patriarcale et des aprioris. Le problème c'est que l'album ne va pas vraiment plus loin que son concept, ne propose pas nécessairement des critiques plus poussées que de simples constats. Les scénarios et gags se répètent un peu trop, finissent par faire perdre du punch à l'idée, c'est bien dommage. L'album reste bon sur son concept, la lecture pas nécessairement mauvaise, mais je regrette que le résultat n'aille finalement pas très loin, ne soit pas plus poussé. J'apprécie tout de même les informations et documentations fournies en fin d'album pour remettre en contexte certains détournements historiques ou références placées de ci de là dans l'album. J'aurais aussi apprécier que la question du genre, au delà de la vision binaire de nos cultures occidentales passées, soit plus abordée. Le genre comme concept social codifié et inscrit dans les cultures est bien abordé (du moins en surface) mais quid des autres cultures, des autres histoires du genre ? Quid des civilisation passées qui avaient déjà du genre une vision bien différente de celle que nous ne connaissons que trop bien dans nos pays occidentaux ? J'aurais aussi grandement apprécié que la question de la transidentité, de la non-binarité et de l'évolution de la question du genre à notre époque soit mieux traitée, parce que là, à part un gag qui m'a paru de très mauvais goût en fin d'album, pas grand chose à ce mettre sous la dent (je sais que le gag critiquait plus une pensée bobo, faussement déconstruite de la question du genre, un sujet qui aurait justement encore une fois mérité d'être plus développé, mais tout ce que je retire du gag ça reste "hur hur, le pronom iel et la transition de genre c'est quand-même bizarre, hur hur"). S'il n'y avait que le fait que l'album ne développait pas plus que ça son sujet et se montrait un peu trop répétitif, j'aurais peut-être pu monter jusqu'à la moyenne, mais après réflexion l'avant-dernier gag m'a vraiment paru trop malvenu. Sans doute une maladresse, mais il n'empêche que cette maladresse s'est retrouvée dans le produit final, fait partie de l'œuvre, et reste malheureusement l'un des derniers ressentis après fermeture. Ce qui aurait dû être un simple album amusant poussant à la réflexion s'est au final révélé bien trop basique, répétitif et, malheureusement, maladroit (en tout cas sur un point, mais un point qui m'est cher). Mes excuses, je suis encore rabat-joie.

10/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Mon âme vagabonde
Mon âme vagabonde

J'ai été attiré par cette série parce qu'elle se déroule à Tel-Aviv comme le sous-titre "Chroniques de Tel-Aviv" l'indique. Le point de vue d'une jeune autrice israélienne dans le contexte actuel des tensions que vit son pays devait forcément m'intéresser. Las, les angoisses de Tohar se concentrent sur sa dépression et ses états d'âme de presque trentenaire concernant son physique, sa sociabilité , ses compétences artistiques ou sa position vis à vis de la maternité. Le récit ne dépasse souvent pas le cadre de sa chambre ou de ses toilettes. De plus cela part un peu dans tous les sens et de nombreux chapitres toucheront plus surement un public féminin. Toutefois certains passages m'ont plu ( Covid, le chapitre sur la nudité, l'impact de la religion) mais c'est trop peu pour que j'accroche vraiment au récit. Le graphisme très moderne dévoile un beau talent même si j'ai eu du mal avec certaines propositions ( comme ses nez rouges). La présentation est très dynamique même si l'importance du texte off plombe le rythme de lecture. Une sorte de lecture qui surfe sur la vague "accomplissement personnel" du trentenaire anxieux. Pas trop ma tasse.

10/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Capitaine Flam - L'Empereur éternel
Capitaine Flam - L'Empereur éternel

Je vais sans doute faire un peu débat avec cet avis, je suis en plein dans les BD pas lues jusqu’au bout. Enfin pour être exact, c’est la moitié du milieu que j’ai largement survolée, me contentant du fin mot de l’histoire après un début qui m’a fait sentir que ce n’était pas pour moi. Précisons qu’excepté la chanson (que de nombreux camarades chantaient à tue tête) je ne connais absolument rien de ce héros, du coup zéro nostalgie. J’ai donc démarré ma lecture avec une certaine curiosité bienveillante, d’autant à la vue du nom du scénariste. Malheureusement et ce malgré tout le savoir faire des auteurs, impossible d’accrocher aux design des personnages, bien trop enfantin ou démodé à mes yeux. J’ai vraiment coincé sur ce détail ce qui me fait dire que l’aspect nostalgique doit être très important dans le ressenti. Dommage car je sens les auteurs investis pour cette relecture. Je ne suis pas fan du trait et couleur mais le dessinateur arrive à moderniser le rendu animé 80. De même pour Runberg, si l’univers m’apparaît un peu niais, l’histoire l’est un peu moins, il donne un peu de relief au personnage de Capitaine Flam (émotion et histoire) et explore des thématiques plus récentes : ia, génétique, religion … Ceux qui ont grandi avec ce héros se régaleront bien plus, le résultat (bien qu’un peu moindre) est dans la veine de Goldorak. Respectueux mais perso je vais retourner à Orbital.

06/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Al Crane
Al Crane

Je finis ma lecture de cette série assez partagé sur mon ressenti. Pour commencer je trouve le graphisme d'Alexis vraiment bon. Comme tout le monde l'a souligné , Alexis renvoie au graphisme de Blueberry pour accentuer l'effet de contraste dans la déconstruction du mythe western. Hormis de très rares cases Alexis reste mesuré et soft dans ses illustrations des textes de Lauzier. Cela me convient car je ne suis pas spécialement adepte de la surenchère voyeuriste dans des situations provenant de la réalité. J'aime bien l'humour caustique de Lauzier dans ses tableaux cyniques du microcosme parisien. Ici je suis plus sceptique. En premier lieu, Lauzier n'invente rien dans la déconstruction du mythe. Le cinéma US est déjà passé depuis quelques années avec par exemple "La Horde Sauvage"(1969) et surtout le cultissime "Soldat bleu" (1970). Ensuite faire rire sur des viols, des lynchages racistes ou des décapitations d'enfants otages même au deuxième ou au nième degré ce n'est pas vraiment mon truc. Je trouve cela limite malsain car cela pourrait nourrir une réalité dangereuse. Pour revenir à la forme j'ai l'impression que Lauzier s'épuise assez vite une fois ses deux trois premières horreurs énoncées. In fine cette série a-t-elle eu un réel impact sur le genre ? Je n'en suis pas sûr.

06/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 2/5
Couverture de la série Le Grizzli
Le Grizzli

Bien étrange lecture que celle de ce tome 2 du Grizzli. De mémoire, le tome 1 m'était apparu sympathique (un 3* ici si j'avais alors posté un avis) : un policier se déroulant durant les trente glorieuses avec des dialogues "à la Audiard" conviant abondamment l'argot, des gueules pas possibles via des illustrations convaincantes à "gros nez", le souvenir d'une agréable discussion à son propos avec mon Papa et enfin le regret de bien des lecteurs de constater que ce tome 1 se languirait peut-être définitivement d'un tome 2 ne voyant jamais le jour. L'histoire eut été belle si demeurée ainsi. Le tome 2 est finalement sorti durant cette rentrée littéraire, dans un contexte fort différent : la BD a depuis (enfin) suivi la fronde sociétale et s'est ouverte aux discours féministes, les médias d'extrême droite ont inversement œuvré à l'émission d'un contre-discours nostalgique, passéiste, réactionnaire et nauséeux glorifiant une France d'antan fantasmée aux goûts des machos et racistes de tout poil. Le tome 2 du Grizzli, Les Gorilles du Général, etc. s'inscrivent donc, peut-être à leur corps défendant, dans ce contexte-là et de ce côté-là du débat. Il est dès lors délicat d'aborder sa lecture avec la même fraîcheur que lors de la découverte du tome 1. Le propos, le regard sociétal, les thématiques abordées..., tout est scruté avec la crainte d'y percevoir des biais idéologiques que l'on aimerait ne pas croiser. La fraîcheur disparue, cette BD s'offre sous des atours moins glorieux : le rythme n'est pas très bon, les dialogues espérés croustillants ne sont qu'artificiellement construits et dénués d'humour ou panache, l'intrigue fort peu prenante, malhabile jusque dans son souhait de convier des personnages féminins aussi artificiels que maladroitement opportuns. Et que dire de cette résolution finale de l'intrigue semblant satisfaire chacun des principaux protagonistes ! Côté illustrations, c'est moins agréable que dans mon souvenir, la faute aussi à un classicisme dans la mise en pages et à des couleurs relativement ternes. Néanmoins, cette BD ne mérite sans doute pas ma fureur. Un simple et froid 2*, la juste moyenne entre mon souvenir plutôt flatteur du tome 1 et mon inconfortable lecture du tome 2.

05/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 2/5
Couverture de la série Metropolia
Metropolia

SF policière sympathique nous plongeant dans une société élevant la marche (les déplacements) au rang de monnaie. L'idée est emballante, l'explication plausible de celle-ci dans cette société-là un peu moins. Mais qu'importe au fond : il s'agit d'un postulat assez intéressant que le lecteur peut choisir d'accepter sans discuter. Ce prétexte-là nous plonge dans une enquête policière conviant l'IA et l'univers de l'architecture, enquête à laquelle s'adjoint pour d'obscures raisons une mystérieuse partenaire. La conclusion de l'intrigue en un tome impose son rythme endiablé ce qui participe grandement au plaisir de lecture. Mais la résolution de l'intrigue, bavarde au possible et tentant laborieusement d'expliquer les détails de celle-ci, lasse ou agace, selon : l'erreur d'Hitchcock dans "Psychose" ne cesse d'être reproduite par les scénaristes malhabiles. Ici, comme dans tant d'autres récits, la dialogue final, avec une lourdeur et une artificialité gênantes, nous explique ce que nous avons déjà compris et ce que nous aurions pu comprendre. Le genre "merveilleux" a pourtant depuis longtemps prouvé que la puissance de la fiction pouvait suffire à embarquer ses lecteurs dans des intrigues abracadabrantes et nullement plausibles tant qu'une cohérence interne est maintenue. Bref, amertume finale et intrigue malhabile ternissent un tableau cyberpunk par ailleurs agréable à contempler et suivre. Un tome imparfait mais pas désagréable, dont on pourrait aisément se contenter : décliner en série cet univers nécessitera davantage de caractérisation des personnages, de vraisemblance dans la description de la société futuriste.

05/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Léo Loden
Léo Loden

Je ne suis pas un grand fan des créations de Christophe Arleston. Une fois encore son humour m'a laissé de glace. Pourtant cette gentille série junior à succès avait de nombreux atouts pour me séduire. Je suis friand des séries tout public qui rappelle la façon des années 70. Le graphisme rond de Serge Carrère me convient parfaitement avec une mention très bien pour ses extérieurs citadins. Enfin j'aime beaucoup la douceur des couleurs du studio Cerise. Les enquêtes se renouvellent bien même si leurs résolutions sont simples et convenues. Mon souci est que je n'ai pas du tout été séduit par les personnages principaux. Je trouve Léo d'une fadeur et d'une superficialité totale. On dirait un ado passif qui réagit plus qu'il n'agit même avec sa compagne Marlène. Une pauvre capitaine qui est bien souvent cantonnée à ses désirs de mariage et d'enfants. Enfin un tonton issu du croisement de Haddock et de Talon, au cerveau de petit pois et véritable estomac sur pattes dont "l'humour" basique m'a laissé perplexe. Des qualités de détente mais une série qui me laisse insatisfait.

05/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Kaya
Kaya

Je me retrouve assez dans l’avis de grogro, en tout cas dans sa déception – mis à part que moi je n’ai pas fait l’effort d’écouter la bande son proposée en accompagnement de certains passages de la BD (je ne suis pas fan de ce genre de chose, qui fait un peu gadget). Le départ est intéressant, intrigant mais, une fois le décor post-apocalypse passé (le manque d’explication sur les causes n’est pas forcément gênant), j’ai trouvé que l’histoire se révélait creuse, linéaire, lente. Et, là où « La route » proposait quand même quelque chose de captivant, ici le côté noir et désespéré un peu vide m’a laissé sur ma faim, jusqu’au dénouement final, lui aussi expédié. Enfin, je ne suis pas fan du mélange de photos retravaillés, de dessins informatiques. Une lecture qui n’a pas tenu les quelques promesses entrevues au départ.

05/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Fan Man - L'homme au ventilo
Fan Man - L'homme au ventilo

Arff, pas mieux que mes camarades. J’adore la précédente œuvre des auteurs mais là malheureusement j’ai vraiment eu du mal avec ce personnage et sa vision décalée du monde. Franchement trop beatnik pour moi, les « mecs » à tout bout fatiguent rapidement, de même que son délire. J’ai juste envie de dire No, Man ! Dommage car le dessin et couleurs sont toujours aussi agréables.

04/11/2025 (modifier)