Yann Damezin, que l’on avait découvert il y a six ans avec « Concerto pour main gauche » et qui nous avait littéralement éblouis, trois ans plus tard, avec Majnoun et Leïli - Chants d'outre-tombe, nous revient ici dans un registre différent. « Hazara Blues » est né de la rencontre avec Réza, cet Afghan qui, avec sa famille, avait dû fuir son pays, notamment en raison de l’emprise croissante des Talibans et des attaques contre la minorité ethnique hazâra à laquelle il appartient. Dans ce témoignage particulièrement dense, l’homme évoque son rêve de devenir cinéaste dans un contexte très peu favorable, pas plus en Afghanistan qu’en Iran, où les réfugiés afghans sont rarement accueillis à bras ouverts… Discriminé dans son propre pays, Réza avait en outre le « tort » d’être afghan dans la république islamique.
Yann Damezin a ainsi mis en images l’histoire de ce jeune homme. Après sa flamboyante adaptation du conte oriental précité, véritable chef d’œuvre graphique, c’est peu dire que cet auteur était attendu au tournant. Tout comme la Boîte à bulles l’avait fait pour "Majnoun et Leïli", les éditions Sarbacane ont particulièrement soigné la qualité éditoriale, comme à leur habitude. En grand format, le livre bénéficie d’une superbe couverture agrémentée d’un vernis sélectif vert étincelant, qui suscite immédiatement l’envie de se plonger dans sa lecture. Malheureusement, après quelques dizaines de pages, il sera très difficile de masquer une certaine déception…
Bien sûr, l’initiative de Damezin d’évoquer la vie d’un réfugié reste tout à fait méritoire. Et on doit lui être reconnaissant de mettre en lumière une personne qui a appartenu à cette cohorte anonyme de ceux qu’on appelle pudiquement « migrants », en échange du qualificatif trop connoté d’ « immigrés ». Dans la ligne de Fabien Toulmé avec "L’Odyssée d’Hakim", de Lucas Vallerie avec "Traversées", ou d’Antonio Altarriba et Sergio Garcia Sanchez avec Le Ciel dans la tête, Yann Damezin vient documenter le parcours de ces hommes et femmes tout en leur donnant un visage, en leur rendant leur statut d’être humain digne de respect, à rebours de la xénophobie croissante qui se propage un peu partout à la faveur d’un système en déliquescence, consumé par le capitalisme, et ce à l’échelle internationale.
Là où on pourra avoir quelques réserves à l’endroit d’ « Hazara Blues », et c’est mon cas, c’est avant tout sur le plan de la narration, qui souffre de longueurs et semble avoir été conçue dans l’improvisation. Et ce qui domine, c’est une impression simultanée de dispersion et de monotonie, avec une partie textuelle un peu redondante, des détails pas toujours très passionnants, même si on sent la volonté de l’auteur d’être respectueux dans sa démarche et de ne négliger aucun détail du parcours de Réza. Je suis obligé de l’admettre et cela me fait de la peine parce que j’attendais beaucoup de ce récit : je me suis ennuyé à la la lecture, ma déception étant à la hauteur de mes attentes. De même, on ne retrouve pas l’émerveillement que l’on avait ressenti avec le graphisme sublime de "Majnoun et Leïli", ici très simplifié et par moments minimaliste à l’extrême. Comme si Damezin se contentait de reproduire à l’infini les gimmicks visuels de son univers, si unique soit-il. Les personnages, trop nombreux peut-être, sont ici représentés de façon assez sommaire, un peu froide et figée, et on a parfois des difficultés à identifier les visages. Quant à la mise en couleurs, l’auteur a opté pour une monochromie où domine le vert, avec des tonalités différentes selon les passages. On est loin du feu d’artifice de son conte oriental…
Objectivement, « Hazara Blues » n’est bien sûr pas à jeter aux orties. Certes, Yann Damezin avait mis la barre très très haute avec son précédent opus, mais celui-ci tient difficilement la comparaison, quand bien même il pourra toucher la frange du public la plus sensible au sort des personnes dans cette situation.
(Note réelle 2,5)
Mouais ! Presque 500 pages pour en arriver là c'est quand même très long. J'avais deux réticences à emprunter cette série : son poids et son graphisme. Lire Cyan en position allongée devient très vite physiquement pénible et ne participe donc pas au plaisir du moment. Quant au graphisme le trait de Lucia Biagi m'a fait penser au Monica de Daniel Clowes pour lequel je n'ai pas d'appétence. De plus je trouve les personnages figés et les extérieurs rudimentaires dans un univers plat. Malgré la pagination excessive, à mon goût, cela se lit rapidement à cause de dialogues basiques et convenus de type slogans souvent très superficiels pour la pseudo enquête policière.
Je suis d'ailleurs étonné que cette série ait été sélectionnée dans la catégorie polar tellement la contribution des policiers au récit est faible, superficielle voire caricaturale. Le final m'apparaissant d'une banalité sans originalité dans un happy end où chacun est à sa place. A mes yeux il n'y a pas photo avec le sublime Contrition qui a gagné le prix cette année là.
L'autrice nous aide en proposant une carte qui me rappelle NY et son downtown. D'ailleurs l'événement tragique date de 20 ans dans un incendie meurtrier attribué aux terroristes bleus. Là encore j'ai trouvé l'ambiance dystopique peu réaliste.
Ainsi les thématiques réellement exploitées par l'autrice reste une critique sur la faiblesse de la mixité sociale ou ethnique dans un univers de corruption. Ce sont des thématiques très visitées depuis longtemps. De plus je connais assez bien ces thématiques et là j'ai trouvé que l'autrice les utilisait d'une manière convenue et vieillotte sans beaucoup de subtilité. Finalement je me suis vite ennuyé à cette lecture si prévisible.
Pas à mon goût, une déception.
Le récit se lit globalement agréablement. Et relativement rapidement, car il n’y a pas trop de texte, et l’intrigue est assez linéaire.
Le groupe de héros hétéroclites ne part pas ici comme dans les récits à la Tolkien pour sauver le monde d’un méchant, mais tout simplement pour se sauver eux-mêmes d’un péril cataclysmique, l’arrivée d’une comète menaçant l’existence même de toute vie.
Si les membres de ce groupe sont intéressants, l’histoire m’a d’emblée laissé de côté, tant Desberg nous force à avaler quelques grosses couleuvres.
En effet, on est dans un univers médiéval fantastique, et pourtant, sous la seule observation d’une lumière lointaine, quasiment tout le monde sait instantanément qu’une comète approche, et qu’elle va ravager le monde, en déclenchant d’immenses vagues: c'est franchement improbable. Et ce d’autant plus que, le roi ayant fui avec sa suite (de façon incroyablement discrète) vers des lointains plus en hauteur, là aussi instantanément tout le monde est au courant, et se lance dans les meurtres, le pillage, les viols.
Le manque de crédibilité de tout ça m’a clairement empêché d’apprécier réellement la suite. Et ce d’autant plus que Desberg use et abuse d’un personnage, le Lingual, qui sert un peu trop de baguette magique, pour tirer nos héros de mauvais pas.
Enfin, dernière critique, le manque de nuance de certains personnages, à commencer par le roi, monstre de sadisme sanguinaire.
Du coup, si je suis bien allé au bout des deux tomes, j’en suis ressorti assez déçu. La fin, noire et désespérante, est brutale, comme si Desberg s’était débarrassé d’une histoire mal embarquée.
Note réelle 2,5/5.
Bon, les auteurs ont remis le couvert pour développer une autre aventure dans le même univers que Sprague (le lien n’est fait que sur la fin en fait avec les protagonistes de la précédente aventure). Et j’en suis une nouvelle fois sorti quelque peu déçu. Un peu pour les mêmes raisons en fait.
En effet, si l’histoire se laisse lire, j’ai trouvé qu’elle se trainait un peu trop, avec juste une accélération en fin d’album pour un combat final au dénouement trop « facile » et un peu bâclé. Et trop de zones d’ombre encore, sur les « Anciens », sur les Barons, qui interviennent ici comme une baguette magique à deux reprises pour sauver les héros, sans que l’on sache encore grand-chose à leur sujet. Et, comme pour Sprague, les artefacts des « Anciens » titillent la curiosité, laissent deviner une civilisation bien plus avancée que celle que nous avons sous les yeux, mais après deux albums dans cet univers, je trouve que Rodolphe aurait dû nous donner quelques informations plus précises, sinon, ça fait un peu facilité scénaristique. Encore une fois, une fin expédiée, et le lecteur en plan.
C’est dommage donc, car, comme pour Sprague, l’univers de base est intéressant, avec ce mélange d’époque pour habits et accessoires. Le dessin de Roman et la colorisation de Béchu sont aussi agréables. Mais Rodolphe peine à dynamiser et rendre crédible cet univers. Et c’est d’autant plus frustrant qu’après un premier album pêchant dans ce domaine, je pensais que le suivant aller rectifier le tir et livrer davantage de clés sur cet univers pour le moment trop flou.
Note réelle 2,5/5.
C’est vraiment étrange d’avoir sorti cet album ainsi, comme une one-shot. Car, même si la pagination est conséquente, on ne peut que ressortir frustré de la lecture. En effet, Rodolphe parvient à créer un univers intéressant, à développer une histoire intrigante, avec quelques personnages attachants, un gros mystère qui apparait peu à peu et… Et puis, il expédie tout ça en deux temps trois mouvements, laissant quand même pas mal en plan ce mystère (avec une explication, certes, mais franchement décevante et rapide !), les personnages – et les éventuelles histoires d’amour naissantes.
Et tout semble édulcoré dans cette histoire. Il y a certes un moment très violent qui détonne, avec l’attaque des pirates (surgis d’on ne sait où ? Repartis on ne sait pourquoi et vers où ?), mais jamais on ne s’inquiète pour les héros, qui à trois – dont un aveugle – balayent une vingtaine d’assaillants. Et le méchant contrôlant les réfugiés près du mur est lui aussi évacué en même temps que l’eau (et là aussi, aucune victime ne semble à déplorer !?).
Bref, pas mal de choses à revoir ! Mais si l’on est frustré, c’est que l’univers créé par Rodolphe était a priori intéressant, avec cette eau qui disparaissait, en même temps qu’une lune. Avec aussi ce dessin et cette colorisation qui donnent quelque chose de chouette à regarder.
Mais la fin bâclée, une violence d’abord latente puis évacuée (en plus des exemples déjà donnés, il y a le Tetan, ce ver du désert, franchement menaçant, dont la dangerosité est finalement elle aussi évacuée par un « Ils ne sont pas vraiment agressif » surprenant par rapport à ce que l’on voit) , trop de questions sans réponses (outre les « Anciens », la construction de la digue et la façon dont l’eau a disparu d’un côté, il y a aussi les barons rostres, à propos desquels on aurait voulu en savoir plus). Et je n’ai pas compris l’énorme écart de développement entre les habitants de la planète et les « Anciens », si le lien qui les lie est bien celui que j’ai saisi…
Bref, ça se laisse lire, souvent agréablement, mais au final je suis grandement resté sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Je vais tenir compagnie à Agecanonix et Polette dans le club très restreint des boudeurs de la série. J'ai mis beaucoup de temps à emprunter cette série à cause des couvertures froides et agressives qui me rebutaient. Je ne connais la tétralogie de Wagner que de nom et j'ai une réticence fondée uniquement sur l'image négative due aux appropriations sulfureuses de ce mythe.
Je dois dire que l'œuvre d' Alex Alice m'a laissé de marbre. Je n'ai trouvé aucune émotion à la lecture difficile de ce triptyque. En effet j'ai trouvé la narration manquant de fluidité et souvent confuse. Il y a certains passages très difficiles à comprendre si l'on est pas familier de la mythologie nordique. J'avais préféré de loin l'approche bien plus didactique de Sara B. Elfgren dans Vei.
En outre j'ai peu goûter le côté super bouffon de Mime.
Il reste donc le graphisme sur lequel tout le monde s'extasie. C'est vrai que les grandes planches sur les différents univers de forêts, grottes, montagnes produisent beaucoup d'effets. Les détails sont nombreux et très bien travaillés ce qui immerge les lecteurs dans ces univers. Toutefois je trouve que les cases qui se concentrent sur Siegfried dans son épopée reste d'un demi réaliste très classique sans trop d'originalité.
Je n'ai jamais réussi à entre dans ce récit que j'ai trouvé souvent peu fluide et parfois ennuyeux.
Cette série prouve qu'il ne suffit pas d'un dessinateur de renom et d'une thématique tendance pour réussir une œuvre marquante. Dans un style humoristique, le dessin de Guarnido aurait pu sauver la série. C'est très dynamique avec de belles expressions amusantes mais malgré tout prévisibles. De plus l'abondance de fond blancs sans extérieurs dévalue l'ensemble. Enfin si la partie sorcières est sympa avec un rappel de la famille Addams ou de l'hôtel Transylvania, j'ai trouvé la partie fée plus fade graphiquement.
Malheureusement ce visuel appuie un scénario sans queue ni tête qui abuse de dialogues qui partent dans tous les sens. Si les auteurs voulaient développer la thématique modernité vs tradition ils auraient pu nous épargner le personnage de Rex vraiment incongru et plus appuyer sur le personnage du bébé. Je trouve que ces deux personnages ne se complètent pas et conduisent à un récit fourre-tout indigeste.
Il y a quelques gags bien trouvés mais c'est trop peu pour une lecture qui se révèle décevante.
Un album avec peu de textes donc cela se lit rapidement ce qui est le point fort de cette bande dessinée qui n'a pas du tout réussi à m'intéresser.
J'ai l'impression que c'est le genre de BD de niche qui va plaire à un certain public et le reste va trouver cela trop hermétique. C'est un peu comme un court-métrage d'arts et d'essais. Je n'ai pas réussi à ressentir les émotions de l'héroïne et à m'intéresser à sa détresse. Le côté onirique de l'œuvre ne m'a pas séduit non plus. Ce qui n'aide pas est que je ne suis pas un grand fan du style de dessin de l'autrice même si je trouve ça bien fait.
Au final, je ne sais pas trop quoi écrire de plus en dehors du fait que je me suis juste ennuyé du début jusqu'à la fin, rien n'a retenu mon attention et j'ai du lire le résumé posté dans la fiche pour être certain que j'avais bien compris ce que j'avais lu.
Hum, je suis vraiment pas convaincu par cette BD. Elle m'a semblé assez vite désagréable de par son personnage principal, archétype de beauf divorcé de 50 ans, lourd et dragueur, paumé dans sa vie et qui semble manquer de tout sans s'en rendre compte.
Malgré un tome qui est volumineux, c'est une lecture rapide qui est surtout marquée en petits chapitres de deux à six pages, dans la vie de ce gars de cinquante ans, très à l'aise financièrement, divorcé et dragueur, ne voyant pas son fils en études aux USA et qui semble perdre pied dans la vie (amour, famille, tout ça ...). Dis comme ça, déjà, je suis pas passionné et le fait que le personnage soit très égocentrique, modèle du mec modèle vieux monde qui sent le patriarcat et la condescendance, ça n'aide pas. Essayant d’apitoyer, d’amadouer, de charmer, il m'est vite désagréable.
Cependant, et contrairement à d'autres BD que j'ai lu dans ce genre, le personnage n'est pas mis en avant. Les auteurs sont clairement en empathie et plusieurs histoires sont touchantes, notamment lorsqu'on voit les réactions de ce type. C'est clairement une volonté de le montrer comme pathétique, perdu dans sa vie et plus triste que joyeux. Par contre, si cette volonté est là, le problème c'est que ce personnage n'est toujours pas plus sympathique à mes yeux. Je trouve que c'est vraiment le genre de type que je déteste et ses malheurs me semblent mérités. Rien ne vient contrebalancer cette vision, pas d'apport extérieur, de façon dont les personnes (et surtout les femmes) peuvent le voir et le considérer.
Bref, la BD veut essayer de faire de son personnage une figure tragique, mais je suis tellement opposé à ce genre de type que le peu de scènes réellement marquantes sur l'empathie n'ont pas suffit. J'étais déjà dans une détestation de ce type, et je n'ai pas envie de le voir évoluer. C'est malheureusement difficile pour moi de passer outre et je ne peux pas faire semblant.
Un manga réalisé par deux français.
J'en ressort déçu et frustré.
On est plongé dès la première planche directement dans l'action, avec Moon et son comparse, dans un monde inconnu et nébuleux : L'Ombre. Une étrange troisième protagoniste va faire son apparition pour guider Moon et l'aider à quitter ce monde obscure. Un début d'intrigue qui m'a perdu, trop peu d'explications et le rythme soutenu n'aide pas à y voir plus clair. Et donc forcément, aucun attachement aux personnages, même lorsque Moon perd un bras.
Et puis j'ai vu arriver facilement et rapidement la conclusion de ce récit qui manque de maîtrise dans la narration. Enfin, les grosses lignes de la conclusion.
Pour terminer, le scénario de Sylvain Ferret avait du potentiel, mais il est mal exploité et se dévoile trop rapidement.
Le dessin de Nevan possède tous les codes du manga avec une touche de personnalité. Son trait fin, précis, expressif et le soin apporté aux décors sont le point fort de ce manfra. Je dois aussi souligner une mise en page dynamique.
Du bon boulot.
Une lecture qui sera vite oubliée.
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Hazara Blues
Yann Damezin, que l’on avait découvert il y a six ans avec « Concerto pour main gauche » et qui nous avait littéralement éblouis, trois ans plus tard, avec Majnoun et Leïli - Chants d'outre-tombe, nous revient ici dans un registre différent. « Hazara Blues » est né de la rencontre avec Réza, cet Afghan qui, avec sa famille, avait dû fuir son pays, notamment en raison de l’emprise croissante des Talibans et des attaques contre la minorité ethnique hazâra à laquelle il appartient. Dans ce témoignage particulièrement dense, l’homme évoque son rêve de devenir cinéaste dans un contexte très peu favorable, pas plus en Afghanistan qu’en Iran, où les réfugiés afghans sont rarement accueillis à bras ouverts… Discriminé dans son propre pays, Réza avait en outre le « tort » d’être afghan dans la république islamique. Yann Damezin a ainsi mis en images l’histoire de ce jeune homme. Après sa flamboyante adaptation du conte oriental précité, véritable chef d’œuvre graphique, c’est peu dire que cet auteur était attendu au tournant. Tout comme la Boîte à bulles l’avait fait pour "Majnoun et Leïli", les éditions Sarbacane ont particulièrement soigné la qualité éditoriale, comme à leur habitude. En grand format, le livre bénéficie d’une superbe couverture agrémentée d’un vernis sélectif vert étincelant, qui suscite immédiatement l’envie de se plonger dans sa lecture. Malheureusement, après quelques dizaines de pages, il sera très difficile de masquer une certaine déception… Bien sûr, l’initiative de Damezin d’évoquer la vie d’un réfugié reste tout à fait méritoire. Et on doit lui être reconnaissant de mettre en lumière une personne qui a appartenu à cette cohorte anonyme de ceux qu’on appelle pudiquement « migrants », en échange du qualificatif trop connoté d’ « immigrés ». Dans la ligne de Fabien Toulmé avec "L’Odyssée d’Hakim", de Lucas Vallerie avec "Traversées", ou d’Antonio Altarriba et Sergio Garcia Sanchez avec Le Ciel dans la tête, Yann Damezin vient documenter le parcours de ces hommes et femmes tout en leur donnant un visage, en leur rendant leur statut d’être humain digne de respect, à rebours de la xénophobie croissante qui se propage un peu partout à la faveur d’un système en déliquescence, consumé par le capitalisme, et ce à l’échelle internationale. Là où on pourra avoir quelques réserves à l’endroit d’ « Hazara Blues », et c’est mon cas, c’est avant tout sur le plan de la narration, qui souffre de longueurs et semble avoir été conçue dans l’improvisation. Et ce qui domine, c’est une impression simultanée de dispersion et de monotonie, avec une partie textuelle un peu redondante, des détails pas toujours très passionnants, même si on sent la volonté de l’auteur d’être respectueux dans sa démarche et de ne négliger aucun détail du parcours de Réza. Je suis obligé de l’admettre et cela me fait de la peine parce que j’attendais beaucoup de ce récit : je me suis ennuyé à la la lecture, ma déception étant à la hauteur de mes attentes. De même, on ne retrouve pas l’émerveillement que l’on avait ressenti avec le graphisme sublime de "Majnoun et Leïli", ici très simplifié et par moments minimaliste à l’extrême. Comme si Damezin se contentait de reproduire à l’infini les gimmicks visuels de son univers, si unique soit-il. Les personnages, trop nombreux peut-être, sont ici représentés de façon assez sommaire, un peu froide et figée, et on a parfois des difficultés à identifier les visages. Quant à la mise en couleurs, l’auteur a opté pour une monochromie où domine le vert, avec des tonalités différentes selon les passages. On est loin du feu d’artifice de son conte oriental… Objectivement, « Hazara Blues » n’est bien sûr pas à jeter aux orties. Certes, Yann Damezin avait mis la barre très très haute avec son précédent opus, mais celui-ci tient difficilement la comparaison, quand bien même il pourra toucher la frange du public la plus sensible au sort des personnes dans cette situation. (Note réelle 2,5)
Cyan
Mouais ! Presque 500 pages pour en arriver là c'est quand même très long. J'avais deux réticences à emprunter cette série : son poids et son graphisme. Lire Cyan en position allongée devient très vite physiquement pénible et ne participe donc pas au plaisir du moment. Quant au graphisme le trait de Lucia Biagi m'a fait penser au Monica de Daniel Clowes pour lequel je n'ai pas d'appétence. De plus je trouve les personnages figés et les extérieurs rudimentaires dans un univers plat. Malgré la pagination excessive, à mon goût, cela se lit rapidement à cause de dialogues basiques et convenus de type slogans souvent très superficiels pour la pseudo enquête policière. Je suis d'ailleurs étonné que cette série ait été sélectionnée dans la catégorie polar tellement la contribution des policiers au récit est faible, superficielle voire caricaturale. Le final m'apparaissant d'une banalité sans originalité dans un happy end où chacun est à sa place. A mes yeux il n'y a pas photo avec le sublime Contrition qui a gagné le prix cette année là. L'autrice nous aide en proposant une carte qui me rappelle NY et son downtown. D'ailleurs l'événement tragique date de 20 ans dans un incendie meurtrier attribué aux terroristes bleus. Là encore j'ai trouvé l'ambiance dystopique peu réaliste. Ainsi les thématiques réellement exploitées par l'autrice reste une critique sur la faiblesse de la mixité sociale ou ethnique dans un univers de corruption. Ce sont des thématiques très visitées depuis longtemps. De plus je connais assez bien ces thématiques et là j'ai trouvé que l'autrice les utilisait d'une manière convenue et vieillotte sans beaucoup de subtilité. Finalement je me suis vite ennuyé à cette lecture si prévisible. Pas à mon goût, une déception.
Shayne
Le récit se lit globalement agréablement. Et relativement rapidement, car il n’y a pas trop de texte, et l’intrigue est assez linéaire. Le groupe de héros hétéroclites ne part pas ici comme dans les récits à la Tolkien pour sauver le monde d’un méchant, mais tout simplement pour se sauver eux-mêmes d’un péril cataclysmique, l’arrivée d’une comète menaçant l’existence même de toute vie. Si les membres de ce groupe sont intéressants, l’histoire m’a d’emblée laissé de côté, tant Desberg nous force à avaler quelques grosses couleuvres. En effet, on est dans un univers médiéval fantastique, et pourtant, sous la seule observation d’une lumière lointaine, quasiment tout le monde sait instantanément qu’une comète approche, et qu’elle va ravager le monde, en déclenchant d’immenses vagues: c'est franchement improbable. Et ce d’autant plus que, le roi ayant fui avec sa suite (de façon incroyablement discrète) vers des lointains plus en hauteur, là aussi instantanément tout le monde est au courant, et se lance dans les meurtres, le pillage, les viols. Le manque de crédibilité de tout ça m’a clairement empêché d’apprécier réellement la suite. Et ce d’autant plus que Desberg use et abuse d’un personnage, le Lingual, qui sert un peu trop de baguette magique, pour tirer nos héros de mauvais pas. Enfin, dernière critique, le manque de nuance de certains personnages, à commencer par le roi, monstre de sadisme sanguinaire. Du coup, si je suis bien allé au bout des deux tomes, j’en suis ressorti assez déçu. La fin, noire et désespérante, est brutale, comme si Desberg s’était débarrassé d’une histoire mal embarquée. Note réelle 2,5/5.
Le Marin céleste
Bon, les auteurs ont remis le couvert pour développer une autre aventure dans le même univers que Sprague (le lien n’est fait que sur la fin en fait avec les protagonistes de la précédente aventure). Et j’en suis une nouvelle fois sorti quelque peu déçu. Un peu pour les mêmes raisons en fait. En effet, si l’histoire se laisse lire, j’ai trouvé qu’elle se trainait un peu trop, avec juste une accélération en fin d’album pour un combat final au dénouement trop « facile » et un peu bâclé. Et trop de zones d’ombre encore, sur les « Anciens », sur les Barons, qui interviennent ici comme une baguette magique à deux reprises pour sauver les héros, sans que l’on sache encore grand-chose à leur sujet. Et, comme pour Sprague, les artefacts des « Anciens » titillent la curiosité, laissent deviner une civilisation bien plus avancée que celle que nous avons sous les yeux, mais après deux albums dans cet univers, je trouve que Rodolphe aurait dû nous donner quelques informations plus précises, sinon, ça fait un peu facilité scénaristique. Encore une fois, une fin expédiée, et le lecteur en plan. C’est dommage donc, car, comme pour Sprague, l’univers de base est intéressant, avec ce mélange d’époque pour habits et accessoires. Le dessin de Roman et la colorisation de Béchu sont aussi agréables. Mais Rodolphe peine à dynamiser et rendre crédible cet univers. Et c’est d’autant plus frustrant qu’après un premier album pêchant dans ce domaine, je pensais que le suivant aller rectifier le tir et livrer davantage de clés sur cet univers pour le moment trop flou. Note réelle 2,5/5.
Sprague
C’est vraiment étrange d’avoir sorti cet album ainsi, comme une one-shot. Car, même si la pagination est conséquente, on ne peut que ressortir frustré de la lecture. En effet, Rodolphe parvient à créer un univers intéressant, à développer une histoire intrigante, avec quelques personnages attachants, un gros mystère qui apparait peu à peu et… Et puis, il expédie tout ça en deux temps trois mouvements, laissant quand même pas mal en plan ce mystère (avec une explication, certes, mais franchement décevante et rapide !), les personnages – et les éventuelles histoires d’amour naissantes. Et tout semble édulcoré dans cette histoire. Il y a certes un moment très violent qui détonne, avec l’attaque des pirates (surgis d’on ne sait où ? Repartis on ne sait pourquoi et vers où ?), mais jamais on ne s’inquiète pour les héros, qui à trois – dont un aveugle – balayent une vingtaine d’assaillants. Et le méchant contrôlant les réfugiés près du mur est lui aussi évacué en même temps que l’eau (et là aussi, aucune victime ne semble à déplorer !?). Bref, pas mal de choses à revoir ! Mais si l’on est frustré, c’est que l’univers créé par Rodolphe était a priori intéressant, avec cette eau qui disparaissait, en même temps qu’une lune. Avec aussi ce dessin et cette colorisation qui donnent quelque chose de chouette à regarder. Mais la fin bâclée, une violence d’abord latente puis évacuée (en plus des exemples déjà donnés, il y a le Tetan, ce ver du désert, franchement menaçant, dont la dangerosité est finalement elle aussi évacuée par un « Ils ne sont pas vraiment agressif » surprenant par rapport à ce que l’on voit) , trop de questions sans réponses (outre les « Anciens », la construction de la digue et la façon dont l’eau a disparu d’un côté, il y a aussi les barons rostres, à propos desquels on aurait voulu en savoir plus). Et je n’ai pas compris l’énorme écart de développement entre les habitants de la planète et les « Anciens », si le lien qui les lie est bien celui que j’ai saisi… Bref, ça se laisse lire, souvent agréablement, mais au final je suis grandement resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Siegfried
Je vais tenir compagnie à Agecanonix et Polette dans le club très restreint des boudeurs de la série. J'ai mis beaucoup de temps à emprunter cette série à cause des couvertures froides et agressives qui me rebutaient. Je ne connais la tétralogie de Wagner que de nom et j'ai une réticence fondée uniquement sur l'image négative due aux appropriations sulfureuses de ce mythe. Je dois dire que l'œuvre d' Alex Alice m'a laissé de marbre. Je n'ai trouvé aucune émotion à la lecture difficile de ce triptyque. En effet j'ai trouvé la narration manquant de fluidité et souvent confuse. Il y a certains passages très difficiles à comprendre si l'on est pas familier de la mythologie nordique. J'avais préféré de loin l'approche bien plus didactique de Sara B. Elfgren dans Vei. En outre j'ai peu goûter le côté super bouffon de Mime. Il reste donc le graphisme sur lequel tout le monde s'extasie. C'est vrai que les grandes planches sur les différents univers de forêts, grottes, montagnes produisent beaucoup d'effets. Les détails sont nombreux et très bien travaillés ce qui immerge les lecteurs dans ces univers. Toutefois je trouve que les cases qui se concentrent sur Siegfried dans son épopée reste d'un demi réaliste très classique sans trop d'originalité. Je n'ai jamais réussi à entre dans ce récit que j'ai trouvé souvent peu fluide et parfois ennuyeux.
Sorcelleries
Cette série prouve qu'il ne suffit pas d'un dessinateur de renom et d'une thématique tendance pour réussir une œuvre marquante. Dans un style humoristique, le dessin de Guarnido aurait pu sauver la série. C'est très dynamique avec de belles expressions amusantes mais malgré tout prévisibles. De plus l'abondance de fond blancs sans extérieurs dévalue l'ensemble. Enfin si la partie sorcières est sympa avec un rappel de la famille Addams ou de l'hôtel Transylvania, j'ai trouvé la partie fée plus fade graphiquement. Malheureusement ce visuel appuie un scénario sans queue ni tête qui abuse de dialogues qui partent dans tous les sens. Si les auteurs voulaient développer la thématique modernité vs tradition ils auraient pu nous épargner le personnage de Rex vraiment incongru et plus appuyer sur le personnage du bébé. Je trouve que ces deux personnages ne se complètent pas et conduisent à un récit fourre-tout indigeste. Il y a quelques gags bien trouvés mais c'est trop peu pour une lecture qui se révèle décevante.
Lena la-très-seule
Un album avec peu de textes donc cela se lit rapidement ce qui est le point fort de cette bande dessinée qui n'a pas du tout réussi à m'intéresser. J'ai l'impression que c'est le genre de BD de niche qui va plaire à un certain public et le reste va trouver cela trop hermétique. C'est un peu comme un court-métrage d'arts et d'essais. Je n'ai pas réussi à ressentir les émotions de l'héroïne et à m'intéresser à sa détresse. Le côté onirique de l'œuvre ne m'a pas séduit non plus. Ce qui n'aide pas est que je ne suis pas un grand fan du style de dessin de l'autrice même si je trouve ça bien fait. Au final, je ne sais pas trop quoi écrire de plus en dehors du fait que je me suis juste ennuyé du début jusqu'à la fin, rien n'a retenu mon attention et j'ai du lire le résumé posté dans la fiche pour être certain que j'avais bien compris ce que j'avais lu.
L'Ombre de moi-même
Hum, je suis vraiment pas convaincu par cette BD. Elle m'a semblé assez vite désagréable de par son personnage principal, archétype de beauf divorcé de 50 ans, lourd et dragueur, paumé dans sa vie et qui semble manquer de tout sans s'en rendre compte. Malgré un tome qui est volumineux, c'est une lecture rapide qui est surtout marquée en petits chapitres de deux à six pages, dans la vie de ce gars de cinquante ans, très à l'aise financièrement, divorcé et dragueur, ne voyant pas son fils en études aux USA et qui semble perdre pied dans la vie (amour, famille, tout ça ...). Dis comme ça, déjà, je suis pas passionné et le fait que le personnage soit très égocentrique, modèle du mec modèle vieux monde qui sent le patriarcat et la condescendance, ça n'aide pas. Essayant d’apitoyer, d’amadouer, de charmer, il m'est vite désagréable. Cependant, et contrairement à d'autres BD que j'ai lu dans ce genre, le personnage n'est pas mis en avant. Les auteurs sont clairement en empathie et plusieurs histoires sont touchantes, notamment lorsqu'on voit les réactions de ce type. C'est clairement une volonté de le montrer comme pathétique, perdu dans sa vie et plus triste que joyeux. Par contre, si cette volonté est là, le problème c'est que ce personnage n'est toujours pas plus sympathique à mes yeux. Je trouve que c'est vraiment le genre de type que je déteste et ses malheurs me semblent mérités. Rien ne vient contrebalancer cette vision, pas d'apport extérieur, de façon dont les personnes (et surtout les femmes) peuvent le voir et le considérer. Bref, la BD veut essayer de faire de son personnage une figure tragique, mais je suis tellement opposé à ce genre de type que le peu de scènes réellement marquantes sur l'empathie n'ont pas suffit. J'étais déjà dans une détestation de ce type, et je n'ai pas envie de le voir évoluer. C'est malheureusement difficile pour moi de passer outre et je ne peux pas faire semblant.
L'Ombre de Moon
Un manga réalisé par deux français. J'en ressort déçu et frustré. On est plongé dès la première planche directement dans l'action, avec Moon et son comparse, dans un monde inconnu et nébuleux : L'Ombre. Une étrange troisième protagoniste va faire son apparition pour guider Moon et l'aider à quitter ce monde obscure. Un début d'intrigue qui m'a perdu, trop peu d'explications et le rythme soutenu n'aide pas à y voir plus clair. Et donc forcément, aucun attachement aux personnages, même lorsque Moon perd un bras. Et puis j'ai vu arriver facilement et rapidement la conclusion de ce récit qui manque de maîtrise dans la narration. Enfin, les grosses lignes de la conclusion. Pour terminer, le scénario de Sylvain Ferret avait du potentiel, mais il est mal exploité et se dévoile trop rapidement. Le dessin de Nevan possède tous les codes du manga avec une touche de personnalité. Son trait fin, précis, expressif et le soin apporté aux décors sont le point fort de ce manfra. Je dois aussi souligner une mise en page dynamique. Du bon boulot. Une lecture qui sera vite oubliée.