Désolé mais je n'ai pas du tout accroché à cette série. Pourtant l'introduction de la poésie dans la BD est quelque chose qui me convient bien. De plus la thématique d'une mémoire dispersée qui se remet en ordre grâce à ses fantômes est bien exploitée mais je me suis ennuyé presque tout le temps. J'ai trouvé bien rébarbatif ces pages pseudo scientifiques sur la mémoire et j'ai vite arrêté la lecture de celles ci. Cela a coupé la fluidité de ma lecture qui n' était déjà pas très dynamique. L'auteur introduit une dramatisation sur l'héritage de Fidel qui n'apporte pas à la cohérence du récit.
Enfin je n'ai pas été séduit par le graphisme des personnages ( laids et caricaturaux) ainsi que par une mise en couleur triste.
Pas à mon goût.
Mary Céleste fait partie de ces innombrables séries mortes nées qui font aujourd'hui le remplissage des bacs en brocantes. Pourtant les deux auteurs sont expérimentés mais l'histoire n'arrive pas à accrocher. Rodolphe nous entraine dans un récit du XIXème siècle, misérabiliste où les enfants sont les proies d'adultes cupides et sans scrupule. C'est une thématique très visitée. La pauvre Mary de douze ans devient orpheline et se voit offrir un parcours du combattant dans ces malheureuses rencontres en pleine Forêt Noire bien glaciale. C'est la totale (faim, froid, brimades) mais Rodolphe donne un rythme trop élevé à son récit. Ainsi le tome présente trois situations qui auraient mérité un meilleur développement (surtout pour la première avec l'oncle). L'auteur fait aussi appel à du fantastique pour guider les pas de Mary et palier l'approfondissement des personnages qui entourent la jeune fille. Cela produit un scénario hybride qui hésite entre fantastique, aventure historique et social.
Le dessin de Marc-Renier est techniquement très abouti mais je trouve qu'il fait vieillot. De plus Mary qui a douze ans en paraît seize. Enfin si la mise en couleur par de belles aquarelles est artistiquement recherchée, je ne la trouve par raccord avec le récit qui multiplie les scènes de nuit. Par exemple quand les enfants combattent la gendarmerie en pleine nuit, cela donne l'impression d'avoir des lunettes de visions nocturnes tellement les tirs sont précis et la coordinations des gendarmes facile.
Rodolphe a fait bien mieux.
Bastien Vives ! Un nom qui sonne la polémique dans le milieu des bdphiles...
Je ne connaissais pas cet auteur, et vu le nombre d'avis très divers je voulais faire ma propre opinion.
Bon allons droit au but en commençant par la chose positive : le dessin.
A la fois simple et minimaliste, il fait le taf. Les plans sont biens cadrés, les scènes également, c'est pas mal.
Bon allons droit au but en continuant par la chose négative : le scénario.
Il est tout à fait prétexte à étaler les scènes soit disantes "incestes" qui font toute la polémique de cet album et fait grimper les prix des spéculateurs sur internet.
On en arrive à la question clés : est-ce que cette bande dessinée est drôle ? (Puisqu'elle est censée l'être).
Personnellement je n'ai pas accroché à cet humour (pourtant le trash, le cynisme, l'humour noir et gras j'aime ça).
Lu au 1er, au 2eme et au 3eme degré, je m'attendais à des choses bien plus drôles plutôt qu'à un enchaînement de scènes X.
Est ce que cette BD fait l'étalage de la pedopornographie ? Honnêtement il me semble que la surenchère du propos est aussi grotesque que cette polémique qu'on adore et qui fait vivre des réseaux.
Un 2/5 pour le graphisme, la fluidité et le temps que je n'ai pas perdu car ça se lit en 10min.
Je suis très circonspect après la lecture des deux premiers tomes. Je ne lirai probablement pas le t3 qui vient de sortir. En effet comme je le lis dans les autres avis l'ambiance est assez bisounours, feel good avec un dessin qui s'apparente à un public assez jeune. Cela déborde de sentimentalisme de type prince/roturière avec les couples June/Tane Lizzie/Gray ou Tess/Allali ou Cinnamon/Everett. Le début du récit est d'ailleurs peu fluide avec des récits disparates dont j'ai cherché la cohérence. Ce dessin et cette ambiance pourrait très bien convenir à une relecture d'un conte de Perrault si la thématique principale n'était pas la prostitution. Entre certains anachronismes faciles, des dialogues issus d'une pensée moderne, un bordel autogéré j'ai eu l'impression de lire une volonté de banalisation de la prostitution comme si c'était une gentille maison de villégiature. Pour en finir, les auteurs pensent faire du comique avec ce décalage mais personnellement ça ne m'a pas fait rire .
Je n’ai jamais vu le film « Top Gun » (même si j’en connais forcément la trame), sans doute pour les mêmes raisons qui font que cet album n’est pas du tout ma came. Je ne suis pas du tout attiré par tout ce qui est mécanique, le militaria pur et dur, et tout ce qui ressemble à une glorification de l’armée.
Ce sont ces préventions toutes personnelles qui expliquent mon ressenti, car les amateurs d’avions de guerre modernes y trouveront sans doute leur compte. En effet, ça n’est pas vraiment une intrigue fouillée. On est plutôt dans l’album hommage, quasi documentaire, réalisé par un fou d’avions : Hugault a déjà produit pas mal de séries sur ce thème, et son dessin est vraiment excellent pour tout ce qui touche les avions. Il n’est pas mauvais non plus pour les personnages, et, comme à son habitude, il arrive à donner une belle sensualité à Kara Hultgreen, la première femme à avoir eu le droit de piloter un avion de chasse, qui partage ici la vedette avec le « Tomcat « dont un spécimen sert en partie de narrateur – je ne suis pas non plus fan du procédé).
Mais ce type de récit n’est pas ma came.
Junji Ito est un mangaka qui m’intéresse a priori, qui a su développer une œuvre personnelle originale, et quelques histoires d’horreur vraiment bien fichues.
Tomié est semble-t-il sa première publication. Si déjà pointent quelques aspects de l’oeuvre future, on voit quand même dans les premiers chapitres que c’est un « début ». En effet, le trait d’Ito est un peu gras et hésitant, et ça n’est qu’au bout d’un moment (j’ai lu la série dans la récente intégrale Mangetsu) que ce trait s’affine, pour arriver à ce dessin fin, et agréable que je lui connais.
Quant à l’intrigue, j’ai trouvé qu’elle se révélait quelque peu indigeste. En effet, les différents chapitres, censés nous permettre de suivre cette femme aux pouvoirs ensorcelants (ceux qui l’approchent perdent la raison, et elle entraine accès de folie et débordements monstrueux, tout en se révélant quasi immortelle) peinent à rendre crédible la continuité.
De plus les péripéties sont parfois redondantes, la surprise (importante dans la mise en place d’une ambiance horrifique) joue moins.
Quelques scènes saisissantes, mais globalement, je suis resté sur ma faim.
Dessin 4/5, intérêt de l'échange épistolaire 1,5/5.
Edmond Baudoin, artiste accompli en bande dessinée ayant dépassé les 80 ans, et Aurore Bize, née dans les années 1970 et dont cela semble être la première bande dessinée publiée, dissertent sur la vie, le monde et sa finitude etc. sans réel fil conducteur. Les textes ne m'ont pas vraiment parlé, ils sont parfois abscons.
Même si on distingue clairement leurs styles respectifs, plus charbonneux pour Baudoin et plus fin pour Bize, les 2 artistes se font écho à dessiner la nature en alternance. Sur le plan visuel l'oeil est flatté.
Les « romans durs » forment la part qui m’intéresse le plus dans l’œuvre de Simenon (du moins ceux que j’ai eu l’occasion de lire – pas encore adaptés en BD d’ailleurs). Mais ici, je suis largement resté sur ma faim.
Le dessin très moderne de Mattiussi est agréable, sans être trop fouillé. Il habille plaisamment l’intrigue en tout cas. C'est ce qui m'a le plus contenté dans l'album.
Mais cette intrigue m’est apparu bien trop terne, mollassonne. Langoureuse, illustrant une sorte de fin d’empire (même si l’on est après l’effondrement de l’Empire ottoman). Les relations étonnantes nouées entre un Français employé de l’ambassade en Turquie et une jeune danseuse hongroise cherchant le gros poisson lui garantissant une belle vie ne m’ont pas passionné.
Simenon semble bien connaître Istamboul, et les rouages de la bonne société stambouliote, mais les décors ne suffisent pas à dynamiser une histoire dans laquelle je ne suis pas entré.
Une inattendue déception !
Beaucoup d'attente à l'égard de cette BD et une véritable envie de découvrir comment les auteurs du très sympathique polar RIP pouvaient rendre compte de l'ambiance et la culture hippie du New-York des seventies. Le problème vient peut-être du roman initial : les tics de langage, ce running gag étonnant sur un ventilo, l'extravagance de Horse Badorties et cette difficulté à l'appréhender globalement : pourquoi il séduit, fascine, quels sont ses revenus... ? De trop nombreuses interrogations nous empêchent de croire en ce bien iconoclaste gourou à la Vernon Subutex !
Cette BD déjantée demeure sympathique par ses illustrations caricaturales, rondes et très chaleureuses, mais l'univers proposé est souvent trop obscurément référencé pour nous laisser véritablement entrer. L'on se réjouit d'occasionnellement s'amuser dans cet absurde univers, mais la perplexité demeure majoritaire, si bien que le concert final n'apparaît aucunement comme une apothéose impossible, jubilatoire ou mélancolique, au contraire du rendez-vous manqué du roman de Prudhomme "Par les routes" ou de sa tendre équivalence dans Loire de Davodeau.
J’imagine – sans en être vraiment sûr – que le titre fait allusion au premier livre de Descartes (« Le discours de la méthode ») ? Le côté métaphorique de certaines histoires – la première en particulier (à tout prendre celle que j'ai préféré) – pourrait y faire penser.
Mais bon, que ce soit le cas où pas, l’essentiel est ailleurs : c’est un album dont l’essentiel m’a échappé. Je l’ai lu sans vraiment être captivé, intéressé. Je me suis même ennuyé. Les morales de ces fables, ces fables elles-mêmes, m’ont laissé de côté.
La lecture est rapide, car il y a peu de textes. Et l’habillage toujours réussi des éditions 2024 (très grand format, papier épais, belle colorisation) rend le feuilletage agréable. Mais le ramage ne vaut pas le plumage, et c’est un album sur lequel je ne reviendrai pas.
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Ardalén - Vent de mémoires
Désolé mais je n'ai pas du tout accroché à cette série. Pourtant l'introduction de la poésie dans la BD est quelque chose qui me convient bien. De plus la thématique d'une mémoire dispersée qui se remet en ordre grâce à ses fantômes est bien exploitée mais je me suis ennuyé presque tout le temps. J'ai trouvé bien rébarbatif ces pages pseudo scientifiques sur la mémoire et j'ai vite arrêté la lecture de celles ci. Cela a coupé la fluidité de ma lecture qui n' était déjà pas très dynamique. L'auteur introduit une dramatisation sur l'héritage de Fidel qui n'apporte pas à la cohérence du récit. Enfin je n'ai pas été séduit par le graphisme des personnages ( laids et caricaturaux) ainsi que par une mise en couleur triste. Pas à mon goût.
Mary Céleste
Mary Céleste fait partie de ces innombrables séries mortes nées qui font aujourd'hui le remplissage des bacs en brocantes. Pourtant les deux auteurs sont expérimentés mais l'histoire n'arrive pas à accrocher. Rodolphe nous entraine dans un récit du XIXème siècle, misérabiliste où les enfants sont les proies d'adultes cupides et sans scrupule. C'est une thématique très visitée. La pauvre Mary de douze ans devient orpheline et se voit offrir un parcours du combattant dans ces malheureuses rencontres en pleine Forêt Noire bien glaciale. C'est la totale (faim, froid, brimades) mais Rodolphe donne un rythme trop élevé à son récit. Ainsi le tome présente trois situations qui auraient mérité un meilleur développement (surtout pour la première avec l'oncle). L'auteur fait aussi appel à du fantastique pour guider les pas de Mary et palier l'approfondissement des personnages qui entourent la jeune fille. Cela produit un scénario hybride qui hésite entre fantastique, aventure historique et social. Le dessin de Marc-Renier est techniquement très abouti mais je trouve qu'il fait vieillot. De plus Mary qui a douze ans en paraît seize. Enfin si la mise en couleur par de belles aquarelles est artistiquement recherchée, je ne la trouve par raccord avec le récit qui multiplie les scènes de nuit. Par exemple quand les enfants combattent la gendarmerie en pleine nuit, cela donne l'impression d'avoir des lunettes de visions nocturnes tellement les tirs sont précis et la coordinations des gendarmes facile. Rodolphe a fait bien mieux.
La Décharge mentale
Bastien Vives ! Un nom qui sonne la polémique dans le milieu des bdphiles... Je ne connaissais pas cet auteur, et vu le nombre d'avis très divers je voulais faire ma propre opinion. Bon allons droit au but en commençant par la chose positive : le dessin. A la fois simple et minimaliste, il fait le taf. Les plans sont biens cadrés, les scènes également, c'est pas mal. Bon allons droit au but en continuant par la chose négative : le scénario. Il est tout à fait prétexte à étaler les scènes soit disantes "incestes" qui font toute la polémique de cet album et fait grimper les prix des spéculateurs sur internet. On en arrive à la question clés : est-ce que cette bande dessinée est drôle ? (Puisqu'elle est censée l'être). Personnellement je n'ai pas accroché à cet humour (pourtant le trash, le cynisme, l'humour noir et gras j'aime ça). Lu au 1er, au 2eme et au 3eme degré, je m'attendais à des choses bien plus drôles plutôt qu'à un enchaînement de scènes X. Est ce que cette BD fait l'étalage de la pedopornographie ? Honnêtement il me semble que la surenchère du propos est aussi grotesque que cette polémique qu'on adore et qui fait vivre des réseaux. Un 2/5 pour le graphisme, la fluidité et le temps que je n'ai pas perdu car ça se lit en 10min.
Les Filles des Marins Perdus
Je suis très circonspect après la lecture des deux premiers tomes. Je ne lirai probablement pas le t3 qui vient de sortir. En effet comme je le lis dans les autres avis l'ambiance est assez bisounours, feel good avec un dessin qui s'apparente à un public assez jeune. Cela déborde de sentimentalisme de type prince/roturière avec les couples June/Tane Lizzie/Gray ou Tess/Allali ou Cinnamon/Everett. Le début du récit est d'ailleurs peu fluide avec des récits disparates dont j'ai cherché la cohérence. Ce dessin et cette ambiance pourrait très bien convenir à une relecture d'un conte de Perrault si la thématique principale n'était pas la prostitution. Entre certains anachronismes faciles, des dialogues issus d'une pensée moderne, un bordel autogéré j'ai eu l'impression de lire une volonté de banalisation de la prostitution comme si c'était une gentille maison de villégiature. Pour en finir, les auteurs pensent faire du comique avec ce décalage mais personnellement ça ne m'a pas fait rire .
Tomcat
Je n’ai jamais vu le film « Top Gun » (même si j’en connais forcément la trame), sans doute pour les mêmes raisons qui font que cet album n’est pas du tout ma came. Je ne suis pas du tout attiré par tout ce qui est mécanique, le militaria pur et dur, et tout ce qui ressemble à une glorification de l’armée. Ce sont ces préventions toutes personnelles qui expliquent mon ressenti, car les amateurs d’avions de guerre modernes y trouveront sans doute leur compte. En effet, ça n’est pas vraiment une intrigue fouillée. On est plutôt dans l’album hommage, quasi documentaire, réalisé par un fou d’avions : Hugault a déjà produit pas mal de séries sur ce thème, et son dessin est vraiment excellent pour tout ce qui touche les avions. Il n’est pas mauvais non plus pour les personnages, et, comme à son habitude, il arrive à donner une belle sensualité à Kara Hultgreen, la première femme à avoir eu le droit de piloter un avion de chasse, qui partage ici la vedette avec le « Tomcat « dont un spécimen sert en partie de narrateur – je ne suis pas non plus fan du procédé). Mais ce type de récit n’est pas ma came.
Tomié
Junji Ito est un mangaka qui m’intéresse a priori, qui a su développer une œuvre personnelle originale, et quelques histoires d’horreur vraiment bien fichues. Tomié est semble-t-il sa première publication. Si déjà pointent quelques aspects de l’oeuvre future, on voit quand même dans les premiers chapitres que c’est un « début ». En effet, le trait d’Ito est un peu gras et hésitant, et ça n’est qu’au bout d’un moment (j’ai lu la série dans la récente intégrale Mangetsu) que ce trait s’affine, pour arriver à ce dessin fin, et agréable que je lui connais. Quant à l’intrigue, j’ai trouvé qu’elle se révélait quelque peu indigeste. En effet, les différents chapitres, censés nous permettre de suivre cette femme aux pouvoirs ensorcelants (ceux qui l’approchent perdent la raison, et elle entraine accès de folie et débordements monstrueux, tout en se révélant quasi immortelle) peinent à rendre crédible la continuité. De plus les péripéties sont parfois redondantes, la surprise (importante dans la mise en place d’une ambiance horrifique) joue moins. Quelques scènes saisissantes, mais globalement, je suis resté sur ma faim.
Sous les écorces
Dessin 4/5, intérêt de l'échange épistolaire 1,5/5. Edmond Baudoin, artiste accompli en bande dessinée ayant dépassé les 80 ans, et Aurore Bize, née dans les années 1970 et dont cela semble être la première bande dessinée publiée, dissertent sur la vie, le monde et sa finitude etc. sans réel fil conducteur. Les textes ne m'ont pas vraiment parlé, ils sont parfois abscons. Même si on distingue clairement leurs styles respectifs, plus charbonneux pour Baudoin et plus fin pour Bize, les 2 artistes se font écho à dessiner la nature en alternance. Sur le plan visuel l'oeil est flatté.
Les Clients d'Avrenos
Les « romans durs » forment la part qui m’intéresse le plus dans l’œuvre de Simenon (du moins ceux que j’ai eu l’occasion de lire – pas encore adaptés en BD d’ailleurs). Mais ici, je suis largement resté sur ma faim. Le dessin très moderne de Mattiussi est agréable, sans être trop fouillé. Il habille plaisamment l’intrigue en tout cas. C'est ce qui m'a le plus contenté dans l'album. Mais cette intrigue m’est apparu bien trop terne, mollassonne. Langoureuse, illustrant une sorte de fin d’empire (même si l’on est après l’effondrement de l’Empire ottoman). Les relations étonnantes nouées entre un Français employé de l’ambassade en Turquie et une jeune danseuse hongroise cherchant le gros poisson lui garantissant une belle vie ne m’ont pas passionné. Simenon semble bien connaître Istamboul, et les rouages de la bonne société stambouliote, mais les décors ne suffisent pas à dynamiser une histoire dans laquelle je ne suis pas entré.
Fan Man - L'homme au ventilo
Une inattendue déception ! Beaucoup d'attente à l'égard de cette BD et une véritable envie de découvrir comment les auteurs du très sympathique polar RIP pouvaient rendre compte de l'ambiance et la culture hippie du New-York des seventies. Le problème vient peut-être du roman initial : les tics de langage, ce running gag étonnant sur un ventilo, l'extravagance de Horse Badorties et cette difficulté à l'appréhender globalement : pourquoi il séduit, fascine, quels sont ses revenus... ? De trop nombreuses interrogations nous empêchent de croire en ce bien iconoclaste gourou à la Vernon Subutex ! Cette BD déjantée demeure sympathique par ses illustrations caricaturales, rondes et très chaleureuses, mais l'univers proposé est souvent trop obscurément référencé pour nous laisser véritablement entrer. L'on se réjouit d'occasionnellement s'amuser dans cet absurde univers, mais la perplexité demeure majoritaire, si bien que le concert final n'apparaît aucunement comme une apothéose impossible, jubilatoire ou mélancolique, au contraire du rendez-vous manqué du roman de Prudhomme "Par les routes" ou de sa tendre équivalence dans Loire de Davodeau.
Le Discours de la panthère
J’imagine – sans en être vraiment sûr – que le titre fait allusion au premier livre de Descartes (« Le discours de la méthode ») ? Le côté métaphorique de certaines histoires – la première en particulier (à tout prendre celle que j'ai préféré) – pourrait y faire penser. Mais bon, que ce soit le cas où pas, l’essentiel est ailleurs : c’est un album dont l’essentiel m’a échappé. Je l’ai lu sans vraiment être captivé, intéressé. Je me suis même ennuyé. Les morales de ces fables, ces fables elles-mêmes, m’ont laissé de côté. La lecture est rapide, car il y a peu de textes. Et l’habillage toujours réussi des éditions 2024 (très grand format, papier épais, belle colorisation) rend le feuilletage agréable. Mais le ramage ne vaut pas le plumage, et c’est un album sur lequel je ne reviendrai pas.