Je sors circonspect de la lecture de ce diptyque. Les auteurs utilisent des ficelles bien connues pour construire leur récit: une vieille vengeance qui a mijoté 10 ans et des personnages qui disparaissent les uns après les autres. Comme les auteurs choisissent une atmosphère cosy , on se croirait dans une relecture d'Agatha Christie version contestation de la politique US. En effet en insistant sur les manifs anti guerre au Vietnam et sur le personnage victime du Maccarthysme, je me suis demandé où se trouvait la priorité de la série. L'un des soucis que j'ai eu avec ma lecture est le point de vue du narrateur. Les auteurs ont choisi celui d'Elie, personnage central assez insignifiant qui vide de sa substance l'ambiance dramatique du récit. Cela donne une narration très extérieure à l'action pratiquement jusqu'à un final parachuté. Le lecteur/ la lectrice est tenu(e) bien trop éloigné des scènes de crime pour sentir un frisson. Dans ce type de construction, je trouve que le point de vue du meurtrier apporte beaucoup plus à l'ambiance ou à la limite celui du Hercule Poirot local avec son chat.
Ensuite la seconde thématique forte de la série est en creux celle de l'homosexualité. On le voit dans le final, mais c'est déjà évident avec les personnages de J&J qui dirigent l'auberge de la ville. Je trouve les propositions des auteurs discutables. J'aurais compris ces personnages en 68 dans une auberge de Frisco ou du Village mais dans une petite ville blanche agricole, c'est peu crédible (Ce que confirme le final).
Pour finir avec le graphisme. Si les peintures de Gamberini me parle pour les paysages et les extérieurs, je les trouve bien laides pour les personnages. Cela donne un rendu de roman photo bas de gamme assez déplaisant pour la lecture et pas du tout dans la dynamique du récit.
En conclusion la série se laisse lire sans que j'ai pu définir les priorités des auteurs, le côté thriller étant bâclé à mes yeux.
Une lecture que j'oublierai surement assez vite.
Une petite remarque finale pour signaler une probable erreur de la 4eme. L'action se déroule en 1967 et pas en 63.
Une série qui m’a peu intéressé, et qui m’a même carrément ennuyé assez rapidement, pour me perdre avec quelques facilités scénaristiques et quelques n’importe quoi.
Les deux premiers albums (le premier surtout) manquent de rythme et d’intérêt, c’est nonchalant, et Oxford, en personnage de vieux détective préretraité, n’apporte pas le charisme, n’est pas accompagné de bons mots ou de personnages secondaires attachants, qui permettent à des polars old school et poisseux de rendre agréable une histoire a priori pas trépidante.
Bref, j’étais circonspect après ces deux premiers tomes (visiblement les seuls lus par la quasi-totalité de mes prédécesseurs), mais le troisième m’a définitivement laissé de côté. En effet, les longues, très longues et récurrentes geigneries d’Oxford, pestant parce qu’on lui avait « confisqué » son revolver (il avait fait le serment à sa femme mourante d’arrêter son boulot lorsque les sept balles contenues dans le chargeur de son revolver auraient été tirées) sont lassantes. Mais le passage avec la guérisseuse mexicaine en flash-back, et surtout celui autour des visions de la petite fille d’Oxford (cela aurait pu n’être qu’une pirouette, genre un rêve, mais non, ça a une influence sur la suite), le coup d’hypnose du pote qui endort une dizaine de personnes pour permettre à Oxford de quitter un hôpital, c’est trop de couleuvres à avaler pour moi.
Si dans les albums suivants l’intrigue est plus dynamique, plus consistante, je n’étais plus dans le bon ressenti. Et les passages récurrents autour des grillons (là aussi, traité de façon plus elliptique et rapide, comme une brève illustration d’acouphènes, ça passe, mais là, sur des pages et des pages, c’est trop !).
Bref, lorsque l’histoire est devenue plus intéressante, c’était trop tard, j’ai survolé les derniers albums, sans attendre grand-chose du vieux détective (des digressions trop longues autour du Monte Cassino durant la seconde guerre mondiale aussi…). Enfin, le fait que deux Américains affirment que leurs références en matière de polar viennent de la collection Série noire – belle collection, mais a priori française uniquement, quand bien même elle aurait beaucoup publié d’auteurs américains – est hautement surprenant.
Quant au dessin, j’ai trouvé qu’il était globalement bon, qu’il faisait plus que son âge. Il s’affermit au fil des tomes, mais j’ai moins aimé la colorisation à partir du tome 4 (elle lisse trop les détails).
Le moins que je puisse dire, c'est que je suis passé au travers de cette lecture longue en pagination et pauvre en texte. Je n'y ai trouvé ni poésie, ni distraction, ni intérêt intellectuel mais beaucoup d'ennui. Je dois avouer que les états d'âme d'un trentenaire qui se la joue tristesse m'indiffèrent voire m'exaspèrent. Si le summum de l'aventure se trouve dans son camion de déménagement bien lui en face.
Comme le graphisme assez minimaliste ne m'a pas inspiré plus d'émotion je suis vite passé à autre chose. Les personnages ont beau me regarder avec leurs yeux de poissons genre globuleux j'ai refermer cette série sans état d'âme. Pas pour moi.
Je n'ai pas grand chose à ajouter aux avis précédents. A partir d'une idée de départ qui tient la route les deux auteurs expérimentés bâclent une histoire bien improbable. Dès le début je trouve que Corbeyran joue petit jeu avec ce personnage ,proposé sans envergure, aux capacités mentales exceptionnelles. En fait cela simplifie immédiatement le récit car le scénario n'approfondit pas la personnalité sociale de Nick. Avec une suite made in CIA rocambolesque voire ridicule avec mamie gâteuse comme chef d'équipe de bras cassés , j'ai trouvé que le récit tombait de plusieurs marches. Je veux bien que l'auteur règle ses comptes avec l'agence américaine mais de cette façon pas grand monde va y croire. Cela donne vraiment l'impression d'un travail vite fait et pour moi indigne de la collection "Grand Angle".
Même le graphisme de Winoc m'a semblé en dessous de sa qualité habituelle. Certaines cases m'ont semblé peu abouties même si un bon dynamisme permet de ne pas lâcher la lecture en route.
Une pauvre lecture à mes yeux mais heureusement très rapide.
Pour le très peu que j'en ai lu, je ne suis pas fan de la littérature de H.G.Wells. Ce n'est pas cette adaptation qui me réconciliera avec cet auteur. Les débuts de la génétique sont contemporains de Wells et je comprends aisément que cet auteur utilise cette thématique pour son récit. Toutefois je n'accroche pas à la proposition de Dobbs qui fait de Moreau un être insignifiant psychologiquement et physiquement. C'est à l'opposé d'un Prendick version superman BG, capable de plus beaux exploits de combats avec un bras cassé. Je n'ai jamais trouvé le rythme de cette lecture entre aventure convenue, science-fiction improbable avec les moyens bricolages utilisés et une partie au discours social rudimentaire.
Le graphisme de Fiorentino est très classique et dynamique. Toutefois j'ai trouvé la qualité des cases inégales. J'ai trouvé une certaine complaisance dans le sanguinolent au détriment de l'ambiance.
Une lecture qui ne m'a pas fait vibrer et que j'ai lu d'un œil indifférent et sans émotion.
Bon bon bon... Autant j'avais apprécié le premier film, autant les adaptations que je découvre me laissent la plupart du temps sur ma faim. Celui-ci est le troisième de l'univers que je lis et c'est celui que j'aurais le moins apprécié. Les deux premiers étaient assez quelconque, ce dernier est médiocre.
Le dessin de Josh Hood est sec et rigide, ce qui est assez problématique à mon sens quand on dessine des Na'vi, et le scénario de Jeremy Barlow tiendrait presque sur une feuille de papier à cigarette... 96 pages pour ça ??? Franchement ça tient en dix pages le coeur de l'histoire... Et l'intérêt de l'histoire est au mieux anecdotique dans le contexte de cet univers ; une banale histoire de rivalité et de vengeance...
Bref, à moins d'être un aficionado d'Avatar, cet album n'a que très peu d'intérêt.
Mouais. Voilà un album qui ne m’a pas convaincu.
Et d’abord son aspect graphique. Je connais Tim Sale de nom, mais je crois n’avoir jamais rien lu de lui. Par curiosité je suis allé voir ce qu’il avait fait sur d’autres séries ultérieures. C’est clairement meilleur, sans être forcément ma tasse de thé. Mais ici, alors que c’est semble-t-il sa première publication – aux États-Unis en tout cas (en 1991) – j’ai trouvé très moyen son travail, pas à mon goût, souvent maladroit et superficiel. Et la colorisation de Villarrubia ne m’a pas plu non plus.
Quant à l’intrigue concoctée par Sarah Byam (que je découvre aussi avec cet album), elle aussi m’a laissé de côté. D’une part parce qu’elle ne m’a pas vraiment intéressé. Le côté polar est décevant, les personnages sont trop caricaturaux et superficiellement présentés. Ensuite le personnage de Billi, qui reprend un vague rôle de justicier (avec une épée et un chapeau qui lui donne un peu l’air d’un Zorro anachronique) n’est pas crédible. Dans ses déplacements (on tombe là dans un sous Batman ou autre super héros), mais aussi dans sa personnalité même, peu charismatique.
Enfin les thèmes de la mafia, du méchant voulant racheter l’entreprise familiale de Billi, sont peu exploités et eux-aussi superficiels et caricaturaux : les textes introduisant chaque chapitre me laissaient entrevoir quelque chose de plus dense et profond, au lieu de quoi j’ai lu l’album – relativement épais – sans m’attacher aux personnages, à l’histoire.
Gros bof me concernant.
Ce qui dans son cas, n’est pas une insulte mais une évidence.
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2000, il a bénéficié d’une réédition en 2013. Il a été réalisé par Jean Van Hamme pour le scénario, et par Hermann Huppen pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-quatre planches de bande dessinée. Il s’ouvre avec une introduction d’une page rédigée par le scénariste, évoquant la longue genèse du projet, dix ans d’attente avant que le dessinateur lui dise oui. Puis les trente personnages, y compris le chien, sont présentés à raison de cinq par pages, avec un visage extrait d’une case et un texte en colonne en dessous. Enfin un entrefilet du journal local qui titre : Une tomate aux crevettes fait quatre morts, cinq blessés et des millions de francs de dégâts.
Quelque part dans la province française, l’hostellerie La ferme du Gaucher reçoit une noce, pour un repas, ainsi que quelques clients. Jean Maillard, le pater familias, souhaite la bienvenue à Dominique Cazeville qui vient d’épouser Jérôme Maillard, et intègre ainsi leur famille. Le grand-père Émilien Lantier, père d’Adrienne épouse de Jean, fait observer au marié qu’il épouse là un joli brin de fille, et il lui demande s’il a jeté un coup d’œil à la poitrine de la mère de la mariée. Fernand Cazeville, le père de la mariée, se lamente auprès de son épouse Suzanne qu’avec ou sans jaquette des paysans resteront toujours des paysans. Celle-ci lui fait observer qu’il s’agit de paysans qui possèdent deux mille hectares et qui font la pluie et le beau temps dans la région. Elle appellerait plutôt ça des propriétaires terriens, et elle lui conseille de se rappeler que ce sont eux qui payent le mariage. Georges Cazeville, le frère de Dominique, se présente à Laurence, la cousine de Jérôme, qui lui souhaite la bienvenue chez les ploucs. Toujours pendant le vin d’honneur, un peu plus loin, Freddy le contremaître de la propriété Maillard, demande à Catherine Maillard, pourquoi son père refuse d’assécher le marais de Cœur-Bois, car ça ferait pourtant une bonne pâture. Finalement, Franz Berger, le propriétaire de l’hostellerie et le cuisinier, indique que la mariée est servie.
Toute la noce passe à table et le cuisinier annonce le menu : une tomate aux crevettes pour s’ouvrir les papilles, un pâté de cailles aux raisons, un sorbet de champagne comme trou normand et un civet de marcassin aux pleurotes et aux pêches. À une autre table, deux clients, Marcel Pellerin et Marie-Paule, regrettent que ce coin tranquille soit troublé par une noce. Une fois tout le monde assis, Jean Maillard félicite sa voisine Suzanne Cazeville pour ce mariage, tout en lui caressant fermement la cuisse. À une autre table, le major Bertram Willoughby et son épouse Mildred rappellent à leurs enfants Linda et Jimmy de ne pas dévisager les convives des autres tables. Alors que le repas commence, la mariée dit tout haut que les crevettes sont mauvaises. Jean Maillard exige qu’on appelle le patron et il lui intime de changer cette première entrée, ce que Franz Berger accepte tout en l’informant qu’il lui comptera un supplément. Le riche propriétaire ne l’entend pas de cette oreille, et ordonne que toute la noce quitte la table pour aller dans un autre restaurant…
Dans l’édition de 2013, le lecteur commence par découvrir le court de texte de présentation de chacun des trente personnages, y compris le chien Riesling. Il s’attend alors à une intrigue bien fournie qui développera chacun de ces individus. Il se rend vite compte que chaque présentation synthétise la quasi-totalité des informations réparties dans les différentes scènes. En revenant sur cette introduction de la distribution, il remarque la note de l’éditeur qui précise que la description des personnages est reprise en partie de ce que le scénariste avait rédigé à l’attention du dessinateur. En conséquence de quoi, il réajuste son horizon d’attente, passant d’une étude de personnages à un récit tout en tension au fur et à mesure que l’affrontement devient inéluctable et qu’il prend des proportions de massacre. Cela produit un effet un peu étrange : le lecteur s’attendait à ce que leur psychologie soit étoffée, et finalement tout est dit dans ces présentations. Par exemple, pour François Jeannot professeur de philosophie et amateur de randonnées à vélo : la deuxième caractéristique explique sa présence dans la ferme du Gaucher, la première sa réaction consistant à accepter ce qu’il ne peut changer. D’une certaine manière, pour pleinement apprécier le récit, il vaut mieux éviter de lire ces portraits.
Faisant fi de ces fiches sur les membres de la noce, les membres du staff et les clients, le lecteur entame la bande dessinée proprement dite. Il apprécie que le casus belli surgisse dès la troisième planche et que la situation dérape dès la suivante. L’une des fiches mentionne un récit se déroulant en vingt-quatre heures : il suffit d’un rien pour que la fierté des deux coqs soit entachée, que l’orgueil et la vanité deviennent mauvaises conseillères, et que deux hommes s’opposent, l’un et l’autre voulant imposer sa volonté dans un conflit d’intérêts, une opposition irréconciliable entre deux intérêts opposés. Le premier, Jean Maillard, commande et on obéit, s’opposer à lui c’est lui déclarer la guerre, déclencher un conflit. Il a payé pour deux entrées, et il ne peut pas laisser passer le fait qu’une entrée servie à un convive, qui plus est la mariée, soit de mauvaise qualité. C’est une question d’honneur, et c’est également une question de domination, de position dominante, une question de principe. En face, le propriétaire de l’hostellerie se montre tout aussi buté : c’est pour lui aussi une question de principe, toute prestation est payante car il a des emprunts à rembourser, et il ne se laissera pas intimider chez lui, par un individu despotique et belliqueux. Sur ces prémices, le lecteur consent volontiers à suspendre sa crédulité et à accepter que la situation dégénère, s’envenime et tourne au conflit armé.
De son côté, le dessinateur accomplit une narration visuelle impressionnante. Il sait faire en sorte que chaque personnage présente une particularité qui le rende immédiatement identifiable, malgré la distribution importante. Il donne à chacun, soit une coupe de cheveux différente, soit une tenue vestimentaire spécifique, soit une morphologie personnelle, et souvent un ensemble de chacune de ces caractéristiques. Le lecteur distingue sans difficultés les uns et les autres, grâce à leur âge, leur langage corporel, leur tenue, leur expression de visage, autant d’éléments participant à montrer leur caractère propre. Ses qualités de metteur en scène participent également à savoir qui est qui en fonction de l’endroit où il se trouve, de sa réaction à tel ou tel autre protagoniste. Il opte pour une direction d’acteurs majoritairement naturaliste, renforçant ainsi la plausibilité de ce que découvre le lecteur. De temps à autre, il s’amuse avec une expression un peu révélatrice : la formidable assurance de Marie-Paule face à Freddy, le flegme très britannique du major Willoughby observant les moutons à la jumelle, ou encore le contentement de Suzanne Cazeville réajustant sa boucle d’oreille, en descendant l’escalier après une séance de jambes en l’air.
Le lecteur admire également la clarté des prises de vue. L’artiste doit gérer deux huis clos : l’une dans la ferme du Gaucher, l’autre dans une résidence secondaire investie par le clan des Maillard. Il gère avec habileté la spatialisation des différentes pièces dans l’un et l’autre bâtiment, le lecteur comprenant immédiatement qui se trouve où. C’est également un vrai plaisir visuel que de pouvoir se dégourdir les jambes dans la campagne ou dans les bois, avec une mise en couleurs en noir & blanc avec nuances de gris une fois la nuit tombée. Hermann utilise des effets spéciaux avec parcimonie pour une grande efficacité : des onomatopées en rouge pour deux coups de feu, des silhouettes en ombre chinoise quand le commando Maillard s’approche de l’hostellerie de nuit, l’ambiance lumineuse sépia pour une scène du passé, l’effet de déchiquetage lors de l’explosion d’une grenade. Il sait manier le sous-entendu pour éviter le voyeurisme, en particulier lors d’une séance de viol abjecte. Il ne parvient pas toujours à ramener dans un registre réaliste, des actions moins probables comme les coups de feu tirés qui sectionnent les fils téléphoniques du premier coup.
Le lecteur comprend dès les dix premières planches, même s’il n’a pas lu les fiches des personnages, que cette confrontation va connaître une escalade aussi meurtrière qu’absurde, et qu’il n’y aura pas beaucoup de survivants. Ce type de récit s’inscrit dans un sous-genre, entre suspense et montée de la violence, pour aboutir à un jeu de massacre. Le scénariste oppose deux clans, chacun mené par un homme dans la force de l’âge, étant parvenu à sa position soit par la force économique et une forme d’emprise sur sa famille, soit en travaillant dur pour monter sa propre entreprise, en acceptant des compromis à contrecœur. Dans les deux camps en faction, il y a des individus entièrement acquis à la cause de ces meneurs, il y a des suiveurs, et il y a ceux qui voudraient bien rester à l’écart du conflit, sans oublier les clients qui se retrouvent pris dans ce conflit pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Bien vite, le lecteur se trouve entraîné par cette mécanique implacable et finement réglée, tout en ayant conscience que le sort des uns et des autres devient totalement arbitraire, en fonction des caprices de l’auteur. Il constate que les confrontations n’apportent pas plus de consistance aux personnages. Il regrette que les auteurs ne poussent pas alors la folie de leurs personnages vers des actions encore plus radicales, jusqu’à l’absurde. Il regarde les uns et les autres se massacrer, presque mécaniquement, sentant son détachement grandir de manière inversement proportionnelle au déchaînement de violence.
Un petit grain de sable, et tout part en sucette, jusqu’à se transformer en guerre ouverte entre deux clans, jusqu’à l’extermination. Le scénariste a imaginé un point de départ propice à l’escalade des confrontations, le dessinateur réalise une mise en scène vive, élégante et convaincante. Pourtant, petit à petit, la mécanique du massacre prend le dessus sur les personnages, la machine narrative fonctionnant avec une efficacité remarquable, écrasant les uns et les autres qui agissent eux aussi par automatismes conventionnels spécifiques à ce genre, jusqu’à la fin attendue et anticipée.
Catwoman est un personnage que j'aime bien, mais je ne suis pas toujours convaincu par les séries la mettant en vedette.
Il faut dire que cette série montre Catwoman en dehors de Gotham et comme c'est souvent le cas lorsque Batman vit des aventures en dehors de la ville, cela m'a vite ennuyé. Pour moi, Gotham est totalement intégré à Batman et son entourage et on ne peut se passer de cette ville. À la limite, cela ne m'aurait pas dérangé si au moins les récits étaient palpitants, mais la grosse méchante de la série qui pourrit la vie de Catwoman durant 3 tomes est vraiment sans intérêt. Les seuls moments qui m'ont un peu intéressé était lorsque Catwoman interagissait avec d'autres super-vilain comme ses scènes avec le Pingouin.
Le reste c'est vraiment du comics de super-héros fade avec des grosses ficelles et de la facilité à la pelle. Il y a plein de dessinateurs et leurs styles vont du pas mal au franchement pas terrible. À moins d'être vraiment un gros fan de Catwoman, cette série est vraiment dispensable.
Cette lecture n'est pas pour moi, c'est indéniable ! Mon souci avec cette série est que je trouve le niveau de lecture bien inférieur au public cible préconisé. En effet les dialogues et le vocabulaire proposés me semblent plus adaptés à un public 6/8 qu'à de jeunes ados de 12/13 ans. Ensuite le scénario est très linéaire rempli de facilités sans réel tension dramatique tant les fuyards s'échappent avec facilité.
Enfin les astuces de réalité augmentée tiennent plus, pour moi, du gadget que d'une vraie profondeur du récit.
Le graphisme s'apparente à de l'animation manga sans finesse.
Sauf à vouloir s'orienter vers la minéralogie, je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à ce récit. 3 pour des 6/8 ans et 2 pour les plus âgés
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Red Bridge
Je sors circonspect de la lecture de ce diptyque. Les auteurs utilisent des ficelles bien connues pour construire leur récit: une vieille vengeance qui a mijoté 10 ans et des personnages qui disparaissent les uns après les autres. Comme les auteurs choisissent une atmosphère cosy , on se croirait dans une relecture d'Agatha Christie version contestation de la politique US. En effet en insistant sur les manifs anti guerre au Vietnam et sur le personnage victime du Maccarthysme, je me suis demandé où se trouvait la priorité de la série. L'un des soucis que j'ai eu avec ma lecture est le point de vue du narrateur. Les auteurs ont choisi celui d'Elie, personnage central assez insignifiant qui vide de sa substance l'ambiance dramatique du récit. Cela donne une narration très extérieure à l'action pratiquement jusqu'à un final parachuté. Le lecteur/ la lectrice est tenu(e) bien trop éloigné des scènes de crime pour sentir un frisson. Dans ce type de construction, je trouve que le point de vue du meurtrier apporte beaucoup plus à l'ambiance ou à la limite celui du Hercule Poirot local avec son chat. Ensuite la seconde thématique forte de la série est en creux celle de l'homosexualité. On le voit dans le final, mais c'est déjà évident avec les personnages de J&J qui dirigent l'auberge de la ville. Je trouve les propositions des auteurs discutables. J'aurais compris ces personnages en 68 dans une auberge de Frisco ou du Village mais dans une petite ville blanche agricole, c'est peu crédible (Ce que confirme le final). Pour finir avec le graphisme. Si les peintures de Gamberini me parle pour les paysages et les extérieurs, je les trouve bien laides pour les personnages. Cela donne un rendu de roman photo bas de gamme assez déplaisant pour la lecture et pas du tout dans la dynamique du récit. En conclusion la série se laisse lire sans que j'ai pu définir les priorités des auteurs, le côté thriller étant bâclé à mes yeux. Une lecture que j'oublierai surement assez vite. Une petite remarque finale pour signaler une probable erreur de la 4eme. L'action se déroule en 1967 et pas en 63.
Sept Balles pour Oxford
Une série qui m’a peu intéressé, et qui m’a même carrément ennuyé assez rapidement, pour me perdre avec quelques facilités scénaristiques et quelques n’importe quoi. Les deux premiers albums (le premier surtout) manquent de rythme et d’intérêt, c’est nonchalant, et Oxford, en personnage de vieux détective préretraité, n’apporte pas le charisme, n’est pas accompagné de bons mots ou de personnages secondaires attachants, qui permettent à des polars old school et poisseux de rendre agréable une histoire a priori pas trépidante. Bref, j’étais circonspect après ces deux premiers tomes (visiblement les seuls lus par la quasi-totalité de mes prédécesseurs), mais le troisième m’a définitivement laissé de côté. En effet, les longues, très longues et récurrentes geigneries d’Oxford, pestant parce qu’on lui avait « confisqué » son revolver (il avait fait le serment à sa femme mourante d’arrêter son boulot lorsque les sept balles contenues dans le chargeur de son revolver auraient été tirées) sont lassantes. Mais le passage avec la guérisseuse mexicaine en flash-back, et surtout celui autour des visions de la petite fille d’Oxford (cela aurait pu n’être qu’une pirouette, genre un rêve, mais non, ça a une influence sur la suite), le coup d’hypnose du pote qui endort une dizaine de personnes pour permettre à Oxford de quitter un hôpital, c’est trop de couleuvres à avaler pour moi. Si dans les albums suivants l’intrigue est plus dynamique, plus consistante, je n’étais plus dans le bon ressenti. Et les passages récurrents autour des grillons (là aussi, traité de façon plus elliptique et rapide, comme une brève illustration d’acouphènes, ça passe, mais là, sur des pages et des pages, c’est trop !). Bref, lorsque l’histoire est devenue plus intéressante, c’était trop tard, j’ai survolé les derniers albums, sans attendre grand-chose du vieux détective (des digressions trop longues autour du Monte Cassino durant la seconde guerre mondiale aussi…). Enfin, le fait que deux Américains affirment que leurs références en matière de polar viennent de la collection Série noire – belle collection, mais a priori française uniquement, quand bien même elle aurait beaucoup publié d’auteurs américains – est hautement surprenant. Quant au dessin, j’ai trouvé qu’il était globalement bon, qu’il faisait plus que son âge. Il s’affermit au fil des tomes, mais j’ai moins aimé la colorisation à partir du tome 4 (elle lisse trop les détails).
Au-Dedans.
Le moins que je puisse dire, c'est que je suis passé au travers de cette lecture longue en pagination et pauvre en texte. Je n'y ai trouvé ni poésie, ni distraction, ni intérêt intellectuel mais beaucoup d'ennui. Je dois avouer que les états d'âme d'un trentenaire qui se la joue tristesse m'indiffèrent voire m'exaspèrent. Si le summum de l'aventure se trouve dans son camion de déménagement bien lui en face. Comme le graphisme assez minimaliste ne m'a pas inspiré plus d'émotion je suis vite passé à autre chose. Les personnages ont beau me regarder avec leurs yeux de poissons genre globuleux j'ai refermer cette série sans état d'âme. Pas pour moi.
De mémoire
Je n'ai pas grand chose à ajouter aux avis précédents. A partir d'une idée de départ qui tient la route les deux auteurs expérimentés bâclent une histoire bien improbable. Dès le début je trouve que Corbeyran joue petit jeu avec ce personnage ,proposé sans envergure, aux capacités mentales exceptionnelles. En fait cela simplifie immédiatement le récit car le scénario n'approfondit pas la personnalité sociale de Nick. Avec une suite made in CIA rocambolesque voire ridicule avec mamie gâteuse comme chef d'équipe de bras cassés , j'ai trouvé que le récit tombait de plusieurs marches. Je veux bien que l'auteur règle ses comptes avec l'agence américaine mais de cette façon pas grand monde va y croire. Cela donne vraiment l'impression d'un travail vite fait et pour moi indigne de la collection "Grand Angle". Même le graphisme de Winoc m'a semblé en dessous de sa qualité habituelle. Certaines cases m'ont semblé peu abouties même si un bon dynamisme permet de ne pas lâcher la lecture en route. Une pauvre lecture à mes yeux mais heureusement très rapide.
L'Île du Docteur Moreau
Pour le très peu que j'en ai lu, je ne suis pas fan de la littérature de H.G.Wells. Ce n'est pas cette adaptation qui me réconciliera avec cet auteur. Les débuts de la génétique sont contemporains de Wells et je comprends aisément que cet auteur utilise cette thématique pour son récit. Toutefois je n'accroche pas à la proposition de Dobbs qui fait de Moreau un être insignifiant psychologiquement et physiquement. C'est à l'opposé d'un Prendick version superman BG, capable de plus beaux exploits de combats avec un bras cassé. Je n'ai jamais trouvé le rythme de cette lecture entre aventure convenue, science-fiction improbable avec les moyens bricolages utilisés et une partie au discours social rudimentaire. Le graphisme de Fiorentino est très classique et dynamique. Toutefois j'ai trouvé la qualité des cases inégales. J'ai trouvé une certaine complaisance dans le sanguinolent au détriment de l'ambiance. Une lecture qui ne m'a pas fait vibrer et que j'ai lu d'un œil indifférent et sans émotion.
Avatar - Au coeur des ombres
Bon bon bon... Autant j'avais apprécié le premier film, autant les adaptations que je découvre me laissent la plupart du temps sur ma faim. Celui-ci est le troisième de l'univers que je lis et c'est celui que j'aurais le moins apprécié. Les deux premiers étaient assez quelconque, ce dernier est médiocre. Le dessin de Josh Hood est sec et rigide, ce qui est assez problématique à mon sens quand on dessine des Na'vi, et le scénario de Jeremy Barlow tiendrait presque sur une feuille de papier à cigarette... 96 pages pour ça ??? Franchement ça tient en dix pages le coeur de l'histoire... Et l'intérêt de l'histoire est au mieux anecdotique dans le contexte de cet univers ; une banale histoire de rivalité et de vengeance... Bref, à moins d'être un aficionado d'Avatar, cet album n'a que très peu d'intérêt.
Billi 99
Mouais. Voilà un album qui ne m’a pas convaincu. Et d’abord son aspect graphique. Je connais Tim Sale de nom, mais je crois n’avoir jamais rien lu de lui. Par curiosité je suis allé voir ce qu’il avait fait sur d’autres séries ultérieures. C’est clairement meilleur, sans être forcément ma tasse de thé. Mais ici, alors que c’est semble-t-il sa première publication – aux États-Unis en tout cas (en 1991) – j’ai trouvé très moyen son travail, pas à mon goût, souvent maladroit et superficiel. Et la colorisation de Villarrubia ne m’a pas plu non plus. Quant à l’intrigue concoctée par Sarah Byam (que je découvre aussi avec cet album), elle aussi m’a laissé de côté. D’une part parce qu’elle ne m’a pas vraiment intéressé. Le côté polar est décevant, les personnages sont trop caricaturaux et superficiellement présentés. Ensuite le personnage de Billi, qui reprend un vague rôle de justicier (avec une épée et un chapeau qui lui donne un peu l’air d’un Zorro anachronique) n’est pas crédible. Dans ses déplacements (on tombe là dans un sous Batman ou autre super héros), mais aussi dans sa personnalité même, peu charismatique. Enfin les thèmes de la mafia, du méchant voulant racheter l’entreprise familiale de Billi, sont peu exploités et eux-aussi superficiels et caricaturaux : les textes introduisant chaque chapitre me laissaient entrevoir quelque chose de plus dense et profond, au lieu de quoi j’ai lu l’album – relativement épais – sans m’attacher aux personnages, à l’histoire. Gros bof me concernant.
Lune de guerre
Ce qui dans son cas, n’est pas une insulte mais une évidence. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2000, il a bénéficié d’une réédition en 2013. Il a été réalisé par Jean Van Hamme pour le scénario, et par Hermann Huppen pour les dessins et les couleurs. Il comprend cinquante-quatre planches de bande dessinée. Il s’ouvre avec une introduction d’une page rédigée par le scénariste, évoquant la longue genèse du projet, dix ans d’attente avant que le dessinateur lui dise oui. Puis les trente personnages, y compris le chien, sont présentés à raison de cinq par pages, avec un visage extrait d’une case et un texte en colonne en dessous. Enfin un entrefilet du journal local qui titre : Une tomate aux crevettes fait quatre morts, cinq blessés et des millions de francs de dégâts. Quelque part dans la province française, l’hostellerie La ferme du Gaucher reçoit une noce, pour un repas, ainsi que quelques clients. Jean Maillard, le pater familias, souhaite la bienvenue à Dominique Cazeville qui vient d’épouser Jérôme Maillard, et intègre ainsi leur famille. Le grand-père Émilien Lantier, père d’Adrienne épouse de Jean, fait observer au marié qu’il épouse là un joli brin de fille, et il lui demande s’il a jeté un coup d’œil à la poitrine de la mère de la mariée. Fernand Cazeville, le père de la mariée, se lamente auprès de son épouse Suzanne qu’avec ou sans jaquette des paysans resteront toujours des paysans. Celle-ci lui fait observer qu’il s’agit de paysans qui possèdent deux mille hectares et qui font la pluie et le beau temps dans la région. Elle appellerait plutôt ça des propriétaires terriens, et elle lui conseille de se rappeler que ce sont eux qui payent le mariage. Georges Cazeville, le frère de Dominique, se présente à Laurence, la cousine de Jérôme, qui lui souhaite la bienvenue chez les ploucs. Toujours pendant le vin d’honneur, un peu plus loin, Freddy le contremaître de la propriété Maillard, demande à Catherine Maillard, pourquoi son père refuse d’assécher le marais de Cœur-Bois, car ça ferait pourtant une bonne pâture. Finalement, Franz Berger, le propriétaire de l’hostellerie et le cuisinier, indique que la mariée est servie. Toute la noce passe à table et le cuisinier annonce le menu : une tomate aux crevettes pour s’ouvrir les papilles, un pâté de cailles aux raisons, un sorbet de champagne comme trou normand et un civet de marcassin aux pleurotes et aux pêches. À une autre table, deux clients, Marcel Pellerin et Marie-Paule, regrettent que ce coin tranquille soit troublé par une noce. Une fois tout le monde assis, Jean Maillard félicite sa voisine Suzanne Cazeville pour ce mariage, tout en lui caressant fermement la cuisse. À une autre table, le major Bertram Willoughby et son épouse Mildred rappellent à leurs enfants Linda et Jimmy de ne pas dévisager les convives des autres tables. Alors que le repas commence, la mariée dit tout haut que les crevettes sont mauvaises. Jean Maillard exige qu’on appelle le patron et il lui intime de changer cette première entrée, ce que Franz Berger accepte tout en l’informant qu’il lui comptera un supplément. Le riche propriétaire ne l’entend pas de cette oreille, et ordonne que toute la noce quitte la table pour aller dans un autre restaurant… Dans l’édition de 2013, le lecteur commence par découvrir le court de texte de présentation de chacun des trente personnages, y compris le chien Riesling. Il s’attend alors à une intrigue bien fournie qui développera chacun de ces individus. Il se rend vite compte que chaque présentation synthétise la quasi-totalité des informations réparties dans les différentes scènes. En revenant sur cette introduction de la distribution, il remarque la note de l’éditeur qui précise que la description des personnages est reprise en partie de ce que le scénariste avait rédigé à l’attention du dessinateur. En conséquence de quoi, il réajuste son horizon d’attente, passant d’une étude de personnages à un récit tout en tension au fur et à mesure que l’affrontement devient inéluctable et qu’il prend des proportions de massacre. Cela produit un effet un peu étrange : le lecteur s’attendait à ce que leur psychologie soit étoffée, et finalement tout est dit dans ces présentations. Par exemple, pour François Jeannot professeur de philosophie et amateur de randonnées à vélo : la deuxième caractéristique explique sa présence dans la ferme du Gaucher, la première sa réaction consistant à accepter ce qu’il ne peut changer. D’une certaine manière, pour pleinement apprécier le récit, il vaut mieux éviter de lire ces portraits. Faisant fi de ces fiches sur les membres de la noce, les membres du staff et les clients, le lecteur entame la bande dessinée proprement dite. Il apprécie que le casus belli surgisse dès la troisième planche et que la situation dérape dès la suivante. L’une des fiches mentionne un récit se déroulant en vingt-quatre heures : il suffit d’un rien pour que la fierté des deux coqs soit entachée, que l’orgueil et la vanité deviennent mauvaises conseillères, et que deux hommes s’opposent, l’un et l’autre voulant imposer sa volonté dans un conflit d’intérêts, une opposition irréconciliable entre deux intérêts opposés. Le premier, Jean Maillard, commande et on obéit, s’opposer à lui c’est lui déclarer la guerre, déclencher un conflit. Il a payé pour deux entrées, et il ne peut pas laisser passer le fait qu’une entrée servie à un convive, qui plus est la mariée, soit de mauvaise qualité. C’est une question d’honneur, et c’est également une question de domination, de position dominante, une question de principe. En face, le propriétaire de l’hostellerie se montre tout aussi buté : c’est pour lui aussi une question de principe, toute prestation est payante car il a des emprunts à rembourser, et il ne se laissera pas intimider chez lui, par un individu despotique et belliqueux. Sur ces prémices, le lecteur consent volontiers à suspendre sa crédulité et à accepter que la situation dégénère, s’envenime et tourne au conflit armé. De son côté, le dessinateur accomplit une narration visuelle impressionnante. Il sait faire en sorte que chaque personnage présente une particularité qui le rende immédiatement identifiable, malgré la distribution importante. Il donne à chacun, soit une coupe de cheveux différente, soit une tenue vestimentaire spécifique, soit une morphologie personnelle, et souvent un ensemble de chacune de ces caractéristiques. Le lecteur distingue sans difficultés les uns et les autres, grâce à leur âge, leur langage corporel, leur tenue, leur expression de visage, autant d’éléments participant à montrer leur caractère propre. Ses qualités de metteur en scène participent également à savoir qui est qui en fonction de l’endroit où il se trouve, de sa réaction à tel ou tel autre protagoniste. Il opte pour une direction d’acteurs majoritairement naturaliste, renforçant ainsi la plausibilité de ce que découvre le lecteur. De temps à autre, il s’amuse avec une expression un peu révélatrice : la formidable assurance de Marie-Paule face à Freddy, le flegme très britannique du major Willoughby observant les moutons à la jumelle, ou encore le contentement de Suzanne Cazeville réajustant sa boucle d’oreille, en descendant l’escalier après une séance de jambes en l’air. Le lecteur admire également la clarté des prises de vue. L’artiste doit gérer deux huis clos : l’une dans la ferme du Gaucher, l’autre dans une résidence secondaire investie par le clan des Maillard. Il gère avec habileté la spatialisation des différentes pièces dans l’un et l’autre bâtiment, le lecteur comprenant immédiatement qui se trouve où. C’est également un vrai plaisir visuel que de pouvoir se dégourdir les jambes dans la campagne ou dans les bois, avec une mise en couleurs en noir & blanc avec nuances de gris une fois la nuit tombée. Hermann utilise des effets spéciaux avec parcimonie pour une grande efficacité : des onomatopées en rouge pour deux coups de feu, des silhouettes en ombre chinoise quand le commando Maillard s’approche de l’hostellerie de nuit, l’ambiance lumineuse sépia pour une scène du passé, l’effet de déchiquetage lors de l’explosion d’une grenade. Il sait manier le sous-entendu pour éviter le voyeurisme, en particulier lors d’une séance de viol abjecte. Il ne parvient pas toujours à ramener dans un registre réaliste, des actions moins probables comme les coups de feu tirés qui sectionnent les fils téléphoniques du premier coup. Le lecteur comprend dès les dix premières planches, même s’il n’a pas lu les fiches des personnages, que cette confrontation va connaître une escalade aussi meurtrière qu’absurde, et qu’il n’y aura pas beaucoup de survivants. Ce type de récit s’inscrit dans un sous-genre, entre suspense et montée de la violence, pour aboutir à un jeu de massacre. Le scénariste oppose deux clans, chacun mené par un homme dans la force de l’âge, étant parvenu à sa position soit par la force économique et une forme d’emprise sur sa famille, soit en travaillant dur pour monter sa propre entreprise, en acceptant des compromis à contrecœur. Dans les deux camps en faction, il y a des individus entièrement acquis à la cause de ces meneurs, il y a des suiveurs, et il y a ceux qui voudraient bien rester à l’écart du conflit, sans oublier les clients qui se retrouvent pris dans ce conflit pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. Bien vite, le lecteur se trouve entraîné par cette mécanique implacable et finement réglée, tout en ayant conscience que le sort des uns et des autres devient totalement arbitraire, en fonction des caprices de l’auteur. Il constate que les confrontations n’apportent pas plus de consistance aux personnages. Il regrette que les auteurs ne poussent pas alors la folie de leurs personnages vers des actions encore plus radicales, jusqu’à l’absurde. Il regarde les uns et les autres se massacrer, presque mécaniquement, sentant son détachement grandir de manière inversement proportionnelle au déchaînement de violence. Un petit grain de sable, et tout part en sucette, jusqu’à se transformer en guerre ouverte entre deux clans, jusqu’à l’extermination. Le scénariste a imaginé un point de départ propice à l’escalade des confrontations, le dessinateur réalise une mise en scène vive, élégante et convaincante. Pourtant, petit à petit, la mécanique du massacre prend le dessus sur les personnages, la machine narrative fonctionnant avec une efficacité remarquable, écrasant les uns et les autres qui agissent eux aussi par automatismes conventionnels spécifiques à ce genre, jusqu’à la fin attendue et anticipée.
Selina Kyle: Catwoman
Catwoman est un personnage que j'aime bien, mais je ne suis pas toujours convaincu par les séries la mettant en vedette. Il faut dire que cette série montre Catwoman en dehors de Gotham et comme c'est souvent le cas lorsque Batman vit des aventures en dehors de la ville, cela m'a vite ennuyé. Pour moi, Gotham est totalement intégré à Batman et son entourage et on ne peut se passer de cette ville. À la limite, cela ne m'aurait pas dérangé si au moins les récits étaient palpitants, mais la grosse méchante de la série qui pourrit la vie de Catwoman durant 3 tomes est vraiment sans intérêt. Les seuls moments qui m'ont un peu intéressé était lorsque Catwoman interagissait avec d'autres super-vilain comme ses scènes avec le Pingouin. Le reste c'est vraiment du comics de super-héros fade avec des grosses ficelles et de la facilité à la pelle. Il y a plein de dessinateurs et leurs styles vont du pas mal au franchement pas terrible. À moins d'être vraiment un gros fan de Catwoman, cette série est vraiment dispensable.
Ultralazer
Cette lecture n'est pas pour moi, c'est indéniable ! Mon souci avec cette série est que je trouve le niveau de lecture bien inférieur au public cible préconisé. En effet les dialogues et le vocabulaire proposés me semblent plus adaptés à un public 6/8 qu'à de jeunes ados de 12/13 ans. Ensuite le scénario est très linéaire rempli de facilités sans réel tension dramatique tant les fuyards s'échappent avec facilité. Enfin les astuces de réalité augmentée tiennent plus, pour moi, du gadget que d'une vraie profondeur du récit. Le graphisme s'apparente à de l'animation manga sans finesse. Sauf à vouloir s'orienter vers la minéralogie, je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à ce récit. 3 pour des 6/8 ans et 2 pour les plus âgés