Bon, j'ai lu le premier tome mais je ne pense pas lire la suite. C'est pas mauvais, mais clairement je m'en fiche.
Je ne me suis pas spécialement intéressé à cette histoire de gamine de famille nombreuse dans un sud post-guerre civile. C'est mignon, elle apprend à être une bonne épouse mais se lie avec son grand-père et s'intéresse à l'entomologie. Et puis ... ben voila, avec quelques détails de vie d'enfants (premiers amours des frères, amitié qui évoluent, société de son époque ...), mais globalement j'avoue avoir été très indifférents à tout ce qui se passait. D'autant que le roman d'origine (et la BD du coup) ne semblent pas s'intéresser à la société d'ensemble. On voit juste des noirs en cuisine, mais ça ne semble choquer personne (évidemment) mais ce n'est pas non plus un sujet. D'ailleurs pas mal de choses qui pourraient être traitées ou au moins mises en lumière semblent assez peu évoquées. Il y a à peine quelques détails sur la condition des femmes (notamment à l'enseignement qu'on leur fournit) mais en dehors de quelques remarques du grand-père, ça ne vole pas très haut.
En fait, je crois que l'aspect livre pour enfant ressort pas mal de l'ensemble et ça ne m'a pas du tout marqué. Contrairement à d'autres ouvrages du même genre, j'ai eu assez peu d'intérêt pour tout ce qui s'y est passé et j'ai fermé la BD en me disant que ça y est, je l'avais lu, et qu'elle allait quitter ma table de chevet. Et en fin de compte, j'aurais assez peu d'autres choses à en dire.
Une cité peuplée de vampires, zombies, loups-garous, fantômes et autres aliens, vivant dans un monde coupé de celui des humains, où ils peuvent parfois se rendre pour leur travail consistant à les effrayer. Cette ville fragilement harmonieuse vacille lorsqu'une mystérieuse lumière tue successivement un vampire puis des loups-garous, déclenchant une série d'incidents et ravivant de vieilles haines. Au cœur de cette agitation, Gina, une zombie pâtissière mariée à un vampire, mène l'enquête pour sauver sa communauté.
Sur le papier, le concept évoque un croisement entre Zombillénium et Monstres & Cie, dans une ville rappelant celle de Zootopie ou Top 10, où les animaux et super-héros seraient remplacés par des créatures d'Halloween, le tout embarqué dans une enquête improvisée teintée de satire sociale.
Fred Pham Chuong livre des planches colorées, expressives et une galerie de monstres amusante. Son style, très inspiré des comics américains, dégage une belle énergie d'ensemble, même si le soin apporté à chaque page reste inégal : certaines donnent l'impression d'avoir été dessinées à la hâte. En outre, le foisonnement visuel, parfois brouillon, accentue la confusion d'un récit déjà trop chargé.
Côté scénario, Paul Jenkins semble vouloir tout dire à la fois. Derrière les gags et les bons sentiments se cache une fable politique sur la peur, la manipulation et la tolérance, mais le propos, simpliste, se perd dans un enrobage trop appuyé. Les dialogues enfoncent les portes ouvertes, les personnages ne servent qu'à illustrer des idées et ont souvent des comportements qui sonnent totalement faux, et la narration se noie dans son propre univers. Le rythme narratif, décousu, donne l'impression que les protagonistes vivent des aventures plus claires dans l'esprit de leur auteur que dans celui des lecteurs. L'ambition est sincère, mais le ton hésite entre conte d'Halloween pour préados, pamphlet moralisateur et sitcom gothique. Il en résulte un récit bavard, confus et curieusement sans émotion, malgré quelques personnages qui auraient pu être attachants.
Boulevard des Monstres voulait mêler humour, aventure et critique sociale dans une cité monstrueuse, mais finit par ressembler à une leçon de tolérance emballée dans un carnaval de clichés. Ma lecture fut laborieuse, pas foncièrement mauvaise, mais clairement bancale par moments.
Une œuvre vraiment mineure de Moto Hagio.
Ce sont des histoires courtes humoristiques mettant en vedette Léo, un chat qui veut faire comme les humains, sauf que chaque fois qu'il fait quelque chose (aller à l'école, faire le ménage, devenir assistant mangaka) il fait des bêtises et c'est censé être amusant. Peut-être que si j'avais lu ça très petit, j'aurais trouvé ça amusant de voir un chat se lécher le derrière en pleine salle de classe, mais je pense que j'ai passé l'âge. La série est moins ambitieuse que la plupart des séries de l'autrice traduites en français pour le moment. J'ai l'impression que c'était une récréation pour l'autrice, ce qui n'est pas nécessairement un défaut. Le problème est que ce n'est pas marrant et rien ne m'ennuie plus qu'une série humoristique qui ne me fait pas rire. La mise en scène manque un peu trop de dynamisme pour que ça fonctionne.
Sinon, Hagio est fidèle à elle-même avec son dessin rétro que j'aime bien, mais certains lecteurs risquent d'y être allergiques. Un truc rigolo est que c'est une de ses séries les plus récentes, mais le dessin donne l'impression que ça date de plusieurs décennies !
Mouais.
J’ai été au bout sans vraiment me forcer, ça n’est pas une bouse illisible. Mais ça n’est pas vraiment ma came et, indépendamment des goûts personnels, je n’ai pas trouvé captivant cet album.
C’est à la fois fouillis et trop linéaire comme intrigue – et les nombreux flash-backs n’éclairent pas tant que ça la vie et la personnalité de l’héroïne, Ryder, ça hache plutôt le récit.
Pour le reste, son long voyage vers la Mort, qu’elle souhaite tuer – la métaphore sur son refus de mourir est tiré un peu trop longtemps je pense – alterne rare épisodes contemplatifs et longs moments de fusillades, Ryder se sortant toujours miraculeusement de la mitraille.
Du coup le rythme donné au récit m’est apparu vain, les détails pas toujours crédibles ou lisibles (le dessin et la colorisation peuvent avoir leurs amateurs, mais ça n’est pas mon truc), et l’apport de fantastique ne fait qu’accentuer le manque de clarté de l’ensemble.
Reste que ça se laisse lire, assez vite d’ailleurs (peu de textes – l’avant dernier chapitre est même muet – et une intrigue peu fouillée). Mais j’en suis sorti sur ma faim.
Sur la simple base du synopsis, ce n'est pas inintéressant.
Vous sentez comme je prend des pincettes ? Vous anticipez que le résultat ne m'a pas du tout convaincu ? Oh oui, vous le sentez…
Une réécriture, une recontextualisation moderne de la figure de la fée Carabosse, la fée maléfique par excellence, est on ne peut plus prometteur. Si on y ajoute des histoires de réincarnations, d'origines divines, de vengeances anciennes, de guerres entres sectes et organisations secrètes, de baguette magique changeant de forme à chaque époque ou encore de prophétie, ça commence à faire beaucoup mais il y a théoriquement toujours moyen de pondre un récit engageant et audacieux.
Allez, on entre dans le vif du sujet : le résultat est tout sauf convaincant. L'histoire se veut fournie, souhaite mélanger le genres du récit d'espionnage et des prophéties fantastiques, mais ne sait en réalité pas vraiment quoi faire de tout ça. Les personnages sont plats, quasiment inexpressifs, leurs dialogues ne servent que d'exposition plate et mal amenée, ça se trahit et change d'allégeance à tout va mais le tout se fait si vite et avec une désinvolture narrative telle qu'au final on a l'impression que les personnages eux-mêmes survolent leur propre histoire. Le fait que le tout soit agrémenté d'une myriade de clichés réutilisés ici sans folie ou ironie n'aide pas ; on n'échappera donc pas à la protagoniste bien roulée constamment dans des poses la mettant en valeur, à une ou deux cases se voulant aguicheuses, aux dialogues convenus, aux innombrables cigarettes allumées et fumées (pour avoir un côté "classe", que voulez-vous), ni même à l'incroyable moment (répété de surcroît) où notre protagoniste se coupe les cheveux au couteau et obtient une coupe courte magnifique.
C'est convenu, peu engageant, le dessin est générique, la colorisation plate (ça va avec le dessin on va dire), l'histoire va à cent à l'heure sans réellement poser son intrigue, l'intrigue en question n'est qu'une succession de clichés, … Bref, même si la lecture ne s'est pas faite dans la douleur elle s'est tout de même révélée d'un ennui total pour moi.
Pas affligeant non plus, mais ça ne voudrais même pas le statut d'un nanar bédéesque. Pas mauvais au point d'en être fascinant ou sincèrement intéressant, juste oubliable.
Pour une fois, je vais aller à contre-courant de l'avis général, et cela m'attriste un peu car j'apprécie beaucoup le travail de Lécroart et le sujet du réchauffement climatique me tient à cœur. Pourtant, je n'ai pas réussi à terminer cet album, tant je l'ai trouvé verbeux et laborieux à lire. Ces dernières années, j'ai lu plusieurs BD traitant de l'écologie, parmi lesquelles l'excellent Le Monde sans fin ou le très bon Ressources - Un défi pour l'humanité, et ce qui distingue les meilleures, c'est toujours leur narration. J'ai besoin d'une mise en scène claire, capable de guider le lecteur avec fluidité, en posant les bases avant d'aborder ensuite les chiffres et les données complexes.
Avec Urgence Climatique, j'ai au contraire eu le sentiment d'une accumulation de discours et de chiffres sans véritable structure. Pris isolément, chaque passage est compréhensible, mais leur enchaînement finit par rendre la lecture monotone et décousue. L'ensemble manque d'accroche, de liant, de cette dynamique qui permettrait d'absorber le propos sans décrocher.
Quant au dessin de Lécroart, souvent drôle, il se contente ici d'accompagner le texte comme une illustration, sans véritable narration séquentielle. Le recours constant à la voix off étouffe toute mise en scène proprement bande dessinée.
Au final, Urgence Climatique regorge d'informations pertinentes, mais leur présentation trop dense et didactique rend la lecture fastidieuse. Un album sincère, mais qui peine à mes yeux à trouver le bon équilibre entre pédagogie et plaisir de lecture.
Je n’ai lu que le premier tome (« Les premiers exploits de Titi fricoteur »), mais je pense que ça me suffira.
Je ne connais pas vraiment Bibi Fricotin (j'ai juste eu l'occasion de feuilleter quelques pages), et je n’ai donc qu’à la marge saisi certaines allusions au modèle ici fortement détourné. Tout juste voit-on que le dessin, volontairement maladroit et rétro, singe une vieillerie. Le cadre campagnard de l’action joue aussi pour ramener à Bibi, Titi étant comme son modèle roublard et débrouillard.
Mais là s’arrêtent les points communs je pense, puisqu’on est ici dans du strictement pour adultes. En effet, après avoir rappelé que dès son enfance le jeune Titi était fortement membré (j’ai un temps pensé à Petit Paul de Vivès), Lisay nous le montre culbutant à tire-larigot à peu près tout ce qui passe à sa portée, des gamines de son âge à toutes les donzelles adultes des environ, alternativement ou en groupe. Son « engin » fait des merveilles !
Mais bon, par-delà le côté jouissif, voire transgressif du pastiche plus que graveleux, la lecture devient rapidement lassante, tant « l’intrigue » manque singulièrement de fond, c’est rapidement répétitif.
Amusant un peu – il y a clairement une volonté de faire de l’humour – mais lassant au bout d’un moment. Une lecture un peu surprenante, mais vraiment pas indispensable.
Oulah... J'hésite presque à laisser cet avis, tant je me sens à contre-courant de la majorité, mais là je me dois de le faire. Déjà parce que c'est rare qu'une BD m'énerve, mais aussi que ça faisait quelques temps qu'une BD ne m'avait pas lassé au point où j'ai dû me forcer pour finir. Et j'ai des raisons de tout ceci, que je pense nécessaire d'expliquer.
Je ne vais même pas m'étendre sur les qualités de la BD, les autres avis l'ont fait bien mieux que moi et je vous y renvoie si vous voulez avoir envie de lire la BD. Personnellement, je ne dirais que ce qu'il en est quant à mon appréciation, et je dois dire que je suis blasé. Je connaissais déjà Stephan Fert dont j'ai apprécié Peau de Mille Bêtes mais dont le Morgane me semblait carrément moins bon. La BD est un mélange de genre, mais tourné principalement vers la fantasy, utilisant l'image des sorcières. Sauf que la BD est avant tout porteuse d'un propos et que c'est ce propos (que j'avais déjà senti dans d'autres BD de l'auteur) qui vient avec des sabots d'une taille monumentale et tellement gavés de clichés que j'étais vite écœuré. Ça a commencé par la jeune femme venue voir les sorcières pour une potion d'avortement, ce qui m'a paru tellement cliché que j'ai soupiré, puis la vieille qui plante des plantes médicinales que beaucoup pensent être des mauvaises herbes. C'est tellement convenu, tellement cliché (et ça semble indiquer que l'auteur n'a jamais essayé de planter des haricots quand ce foutu plantain a décidé de coloniser l'espace !), et surtout ça n'arrête pas !
On a les clichés sur les sorcières (balais, chapeaux pointus, robes) mais sans interroger la figure qu'elle représente, on a la sororité avec une opposition manichéenne entre les hommes (méchants et violents) et les femmes (qui ont été opprimées et luttent pour une indépendance dans une entraide bienveillante). Et je suis désolé de le dire, mais lorsqu'on essentialise des personnes selon leurs genres, même en positif... ben ça s'appelle du sexisme. Et j'ai l'impression de voir une succession de clichés new-age sur les hommes et les femmes avec la figure centrale de la sorcière (que j'ai rarement vu bien utilisée à mon goût, sauf chez Pratchett) avec un discours écologique basique et une morale sur la violence des hommes qui m'agace maintenant prodigieusement. Ça n'interroge pas les fondements du patriarcat - donc les rapports de pouvoir - ni les fondements de la crise climatique, ça baigne dans des clichés...
Mais je pense que c'est surtout le moment où ça parle d'un scientifique que j'ai compris l'agacement que je ressentais. Les sorcières parlent de la science comme d'un truc des Omis (les non-sorcières mais dans le discours on dirait que ça parle des hommes), à l'opposé de la magie fait par les sorcières (donc des femmes). Avec un message de "chacun sa croyance, on évite de heurter l'autre en parlant de ça". Et là, je me sens comme lorsque je devais débattre avec mon coloc complotiste. Non, la science n'est pas une croyance. C'est même exactement l'inverse, c'est l'abstraction totale de ses croyances. En disant ça, je comprends que l'auteur ne voit pas ce que c'est la science, ne le comprend pas (et je pense que les femmes scientifiques doivent être ravies d'être exclues de la sororité magique parce qu'elles aiment bosser sur des trucs concrets), tout en mettant la science dans un sac de croyance ce qui la met au rang de n'importe quelle envie de croire en un lutin ou un dieu. Et je suis désolé, mais ça n'est pas ça.
Et si je tique si fort dessus, c'est que ce message me semble représentatif de l'ensemble : une soupe new-age, teintée de lutte féministe mais sans le fond, sans la réflexion, sans la méthode, essayant de parler d'écologie en montrant qu'il ne faut pas arracher toutes les herbes de son jardin (je suis d'accord mais ça mériterait plus de fond quand même) et avec un vieux fond de sexisme dans les représentations des genres. Le tout dans une histoire qui m'a paru clichée régulièrement, même s'il y a des trouvailles sympathiques. Je rappelle que je m'abstiens volontairement de faire la liste des aspects positifs pour exposer ce qui m'a sorti de la BD !
En fin de compte, je ne vais pas lire la suite que j'avais pourtant réservée à la bibliothèque. J'ai assez donné avec ce premier tome que je me suis forcé à finir. En fait, j'ai le même ressenti final qu'après Ys ou Les Filles de Salem, à savoir l'instrumentalisation pour un message simpliste d'une figure que le féminisme réinvestit. Sauf que je ne peux pas passer outre tous ces défauts, notant qu'il y a une vraie différence entre ce traitement et celui d'autrices que j'ai pu lire, ce qui me fait poser la question de si c'est moi ou le regard masculin de ces auteurs que je n'aime pas. Un sujet de débat qui est personnel, mais quand j'en suis rendu à ce genre de réflexion en sortant de la BD, c'est que clairement elle ne me convient pas.
En juin 2024, le journal Spirou célébrait les 40 ans de la première apparition de XIII dans ses pages. À cette occasion, un numéro spécial proposait un mini-album d’une trentaine de pages dans lequel Jean Van Hamme s’amusait à parodier sa propre création. Il y tournait en dérision les rebondissements alambiqués de la série, les multiples conspirations, mais aussi les nombreuses conquêtes féminines du héros. L'auteur imaginait ainsi que XIII n’avait jamais été amnésique et qu’il feignait sa perte de mémoire depuis le début, ce qui donnait lieu à un grand rassemblement de ses anciens compagnons d’aventure dans une succession de scènes comiques et de situations absurdes.
C’est ce récit que reprend le petit album Bas les masques !. Le dessin est signé Philippe Xavier, qui venait tout juste d'achever le quatorzième tome de XIII mystery, Traquenards et sentiments, avec le même Van Hamme au scénario. Il parvient ici à retrouver avec brio le style de William Vance et son sens très particulier du réalisme tout en y apportant son encrage plus fluide et une meilleure maîtrise technique. Les personnages sont bien rendus, expressifs et familiers, même si les décors restent plutôt minimalistes sans que cela nuise à la lecture.
Le ton du récit relève presque de la comédie de boulevard. Tous les personnages majeurs de la série se retrouvent dans un joyeux mélange de second degré, d’auto-dérision et de ruptures du quatrième mur (comme lorsque le colonel Amos passe un coup de fil à une case d’un ancien tome ou quand le scénariste lui-même se fait critiquer). Van Hamme se moque ouvertement de ses propres scénarios, de ses intrigues à tiroir et de son goût pour les retournements improbables. L’ensemble constitue une parodie réussie, d’autant plus intéressante qu’elle est écrite par le créateur de la série lui-même.
Malgré tout, l’humour ne fonctionne qu’à moitié. Quelques gags m’ont fait sourire (notamment le nom absurde "Xi i i" répété avec un sérieux imperturbable) mais l’ensemble reste trop maigre même pour un album aussi court. Surtout, pour pleinement apprécier les clins d’œil et les références, il faut avoir une mémoire fraîche des nombreux personnages et de leurs arcs narratifs. Ayant lu XIII sur plusieurs décennies sans relecture récente, j’ai souvent eu l’impression d’assister à un défilé de visages connus sans en saisir tout le sel.
Au final, Bas les masques ! est une parodie intelligente et bien dessinée, qui séduira probablement les connaisseurs de la série. Mais l’humour risque trop de rester en surface faisant de ce bel hommage un plaisir réservé avant tout aux initiés et collectionneurs dont je ne fais pas partie.
Note : 2,5/5
Dupuis continue de faire n'importe quoi avec ses séries. Ainsi donc ce qui était à la base le tome 13 de la série Soda est maintenant devenu le premier tome d'un genre de spin-off...ah oui et aussi on indique pas sur la couverture du tome 2 (qui était à la base censé être le tome 14, vous suivez toujours ?) le nom des nouveaux scénaristes qui ont du terminer le scénario vu que Tome est mort avant d'avoir terminé son travail, pas très honnête je trouve.
J'avoue que je ne savais pas trop quoi penser lorsque la première partie est sorti. C'était sympa de retrouver Tome dans ce qui est selon moi sa meilleure série et le dessin de Dan est vraiment bon. Malheureusement, le coté complotiste du scénario ne m'avait pas trop convaincu ainsi que le cliffhanger qui est censé choquer le lecteur, mais qui me semblait facile à deviner le dénouement (et que la lecture du tome 2 m'a confirmé). Ça se laisse tout de même lire et je me demandais vaguement comment Tome allait terminer son intrigue, mais il est mort et disons que ça se voit que le tome 2 a été écrit à plusieurs mains. Si le début reste correct, le scénario fini par tomber dans un style qui ne ressemble pas du tout au genre d'histoires de Soda que j'aime. Il reste le dessin de Dan toujours aussi bon, mais c'est là pratiquement la seule qualité de ce second tome.
Vraiment dommage.
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Calpurnia
Bon, j'ai lu le premier tome mais je ne pense pas lire la suite. C'est pas mauvais, mais clairement je m'en fiche. Je ne me suis pas spécialement intéressé à cette histoire de gamine de famille nombreuse dans un sud post-guerre civile. C'est mignon, elle apprend à être une bonne épouse mais se lie avec son grand-père et s'intéresse à l'entomologie. Et puis ... ben voila, avec quelques détails de vie d'enfants (premiers amours des frères, amitié qui évoluent, société de son époque ...), mais globalement j'avoue avoir été très indifférents à tout ce qui se passait. D'autant que le roman d'origine (et la BD du coup) ne semblent pas s'intéresser à la société d'ensemble. On voit juste des noirs en cuisine, mais ça ne semble choquer personne (évidemment) mais ce n'est pas non plus un sujet. D'ailleurs pas mal de choses qui pourraient être traitées ou au moins mises en lumière semblent assez peu évoquées. Il y a à peine quelques détails sur la condition des femmes (notamment à l'enseignement qu'on leur fournit) mais en dehors de quelques remarques du grand-père, ça ne vole pas très haut. En fait, je crois que l'aspect livre pour enfant ressort pas mal de l'ensemble et ça ne m'a pas du tout marqué. Contrairement à d'autres ouvrages du même genre, j'ai eu assez peu d'intérêt pour tout ce qui s'y est passé et j'ai fermé la BD en me disant que ça y est, je l'avais lu, et qu'elle allait quitter ma table de chevet. Et en fin de compte, j'aurais assez peu d'autres choses à en dire.
Boulevard des monstres
Une cité peuplée de vampires, zombies, loups-garous, fantômes et autres aliens, vivant dans un monde coupé de celui des humains, où ils peuvent parfois se rendre pour leur travail consistant à les effrayer. Cette ville fragilement harmonieuse vacille lorsqu'une mystérieuse lumière tue successivement un vampire puis des loups-garous, déclenchant une série d'incidents et ravivant de vieilles haines. Au cœur de cette agitation, Gina, une zombie pâtissière mariée à un vampire, mène l'enquête pour sauver sa communauté. Sur le papier, le concept évoque un croisement entre Zombillénium et Monstres & Cie, dans une ville rappelant celle de Zootopie ou Top 10, où les animaux et super-héros seraient remplacés par des créatures d'Halloween, le tout embarqué dans une enquête improvisée teintée de satire sociale. Fred Pham Chuong livre des planches colorées, expressives et une galerie de monstres amusante. Son style, très inspiré des comics américains, dégage une belle énergie d'ensemble, même si le soin apporté à chaque page reste inégal : certaines donnent l'impression d'avoir été dessinées à la hâte. En outre, le foisonnement visuel, parfois brouillon, accentue la confusion d'un récit déjà trop chargé. Côté scénario, Paul Jenkins semble vouloir tout dire à la fois. Derrière les gags et les bons sentiments se cache une fable politique sur la peur, la manipulation et la tolérance, mais le propos, simpliste, se perd dans un enrobage trop appuyé. Les dialogues enfoncent les portes ouvertes, les personnages ne servent qu'à illustrer des idées et ont souvent des comportements qui sonnent totalement faux, et la narration se noie dans son propre univers. Le rythme narratif, décousu, donne l'impression que les protagonistes vivent des aventures plus claires dans l'esprit de leur auteur que dans celui des lecteurs. L'ambition est sincère, mais le ton hésite entre conte d'Halloween pour préados, pamphlet moralisateur et sitcom gothique. Il en résulte un récit bavard, confus et curieusement sans émotion, malgré quelques personnages qui auraient pu être attachants. Boulevard des Monstres voulait mêler humour, aventure et critique sociale dans une cité monstrueuse, mais finit par ressembler à une leçon de tolérance emballée dans un carnaval de clichés. Ma lecture fut laborieuse, pas foncièrement mauvaise, mais clairement bancale par moments.
Léo
Une œuvre vraiment mineure de Moto Hagio. Ce sont des histoires courtes humoristiques mettant en vedette Léo, un chat qui veut faire comme les humains, sauf que chaque fois qu'il fait quelque chose (aller à l'école, faire le ménage, devenir assistant mangaka) il fait des bêtises et c'est censé être amusant. Peut-être que si j'avais lu ça très petit, j'aurais trouvé ça amusant de voir un chat se lécher le derrière en pleine salle de classe, mais je pense que j'ai passé l'âge. La série est moins ambitieuse que la plupart des séries de l'autrice traduites en français pour le moment. J'ai l'impression que c'était une récréation pour l'autrice, ce qui n'est pas nécessairement un défaut. Le problème est que ce n'est pas marrant et rien ne m'ennuie plus qu'une série humoristique qui ne me fait pas rire. La mise en scène manque un peu trop de dynamisme pour que ça fonctionne. Sinon, Hagio est fidèle à elle-même avec son dessin rétro que j'aime bien, mais certains lecteurs risquent d'y être allergiques. Un truc rigolo est que c'est une de ses séries les plus récentes, mais le dessin donne l'impression que ça date de plusieurs décennies !
Aucune tombe assez profonde
Mouais. J’ai été au bout sans vraiment me forcer, ça n’est pas une bouse illisible. Mais ça n’est pas vraiment ma came et, indépendamment des goûts personnels, je n’ai pas trouvé captivant cet album. C’est à la fois fouillis et trop linéaire comme intrigue – et les nombreux flash-backs n’éclairent pas tant que ça la vie et la personnalité de l’héroïne, Ryder, ça hache plutôt le récit. Pour le reste, son long voyage vers la Mort, qu’elle souhaite tuer – la métaphore sur son refus de mourir est tiré un peu trop longtemps je pense – alterne rare épisodes contemplatifs et longs moments de fusillades, Ryder se sortant toujours miraculeusement de la mitraille. Du coup le rythme donné au récit m’est apparu vain, les détails pas toujours crédibles ou lisibles (le dessin et la colorisation peuvent avoir leurs amateurs, mais ça n’est pas mon truc), et l’apport de fantastique ne fait qu’accentuer le manque de clarté de l’ensemble. Reste que ça se laisse lire, assez vite d’ailleurs (peu de textes – l’avant dernier chapitre est même muet – et une intrigue peu fouillée). Mais j’en suis sorti sur ma faim.
Carabosse
Sur la simple base du synopsis, ce n'est pas inintéressant. Vous sentez comme je prend des pincettes ? Vous anticipez que le résultat ne m'a pas du tout convaincu ? Oh oui, vous le sentez… Une réécriture, une recontextualisation moderne de la figure de la fée Carabosse, la fée maléfique par excellence, est on ne peut plus prometteur. Si on y ajoute des histoires de réincarnations, d'origines divines, de vengeances anciennes, de guerres entres sectes et organisations secrètes, de baguette magique changeant de forme à chaque époque ou encore de prophétie, ça commence à faire beaucoup mais il y a théoriquement toujours moyen de pondre un récit engageant et audacieux. Allez, on entre dans le vif du sujet : le résultat est tout sauf convaincant. L'histoire se veut fournie, souhaite mélanger le genres du récit d'espionnage et des prophéties fantastiques, mais ne sait en réalité pas vraiment quoi faire de tout ça. Les personnages sont plats, quasiment inexpressifs, leurs dialogues ne servent que d'exposition plate et mal amenée, ça se trahit et change d'allégeance à tout va mais le tout se fait si vite et avec une désinvolture narrative telle qu'au final on a l'impression que les personnages eux-mêmes survolent leur propre histoire. Le fait que le tout soit agrémenté d'une myriade de clichés réutilisés ici sans folie ou ironie n'aide pas ; on n'échappera donc pas à la protagoniste bien roulée constamment dans des poses la mettant en valeur, à une ou deux cases se voulant aguicheuses, aux dialogues convenus, aux innombrables cigarettes allumées et fumées (pour avoir un côté "classe", que voulez-vous), ni même à l'incroyable moment (répété de surcroît) où notre protagoniste se coupe les cheveux au couteau et obtient une coupe courte magnifique. C'est convenu, peu engageant, le dessin est générique, la colorisation plate (ça va avec le dessin on va dire), l'histoire va à cent à l'heure sans réellement poser son intrigue, l'intrigue en question n'est qu'une succession de clichés, … Bref, même si la lecture ne s'est pas faite dans la douleur elle s'est tout de même révélée d'un ennui total pour moi. Pas affligeant non plus, mais ça ne voudrais même pas le statut d'un nanar bédéesque. Pas mauvais au point d'en être fascinant ou sincèrement intéressant, juste oubliable.
Urgence climatique
Pour une fois, je vais aller à contre-courant de l'avis général, et cela m'attriste un peu car j'apprécie beaucoup le travail de Lécroart et le sujet du réchauffement climatique me tient à cœur. Pourtant, je n'ai pas réussi à terminer cet album, tant je l'ai trouvé verbeux et laborieux à lire. Ces dernières années, j'ai lu plusieurs BD traitant de l'écologie, parmi lesquelles l'excellent Le Monde sans fin ou le très bon Ressources - Un défi pour l'humanité, et ce qui distingue les meilleures, c'est toujours leur narration. J'ai besoin d'une mise en scène claire, capable de guider le lecteur avec fluidité, en posant les bases avant d'aborder ensuite les chiffres et les données complexes. Avec Urgence Climatique, j'ai au contraire eu le sentiment d'une accumulation de discours et de chiffres sans véritable structure. Pris isolément, chaque passage est compréhensible, mais leur enchaînement finit par rendre la lecture monotone et décousue. L'ensemble manque d'accroche, de liant, de cette dynamique qui permettrait d'absorber le propos sans décrocher. Quant au dessin de Lécroart, souvent drôle, il se contente ici d'accompagner le texte comme une illustration, sans véritable narration séquentielle. Le recours constant à la voix off étouffe toute mise en scène proprement bande dessinée. Au final, Urgence Climatique regorge d'informations pertinentes, mais leur présentation trop dense et didactique rend la lecture fastidieuse. Un album sincère, mais qui peine à mes yeux à trouver le bon équilibre entre pédagogie et plaisir de lecture.
Titi Fricoteur
Je n’ai lu que le premier tome (« Les premiers exploits de Titi fricoteur »), mais je pense que ça me suffira. Je ne connais pas vraiment Bibi Fricotin (j'ai juste eu l'occasion de feuilleter quelques pages), et je n’ai donc qu’à la marge saisi certaines allusions au modèle ici fortement détourné. Tout juste voit-on que le dessin, volontairement maladroit et rétro, singe une vieillerie. Le cadre campagnard de l’action joue aussi pour ramener à Bibi, Titi étant comme son modèle roublard et débrouillard. Mais là s’arrêtent les points communs je pense, puisqu’on est ici dans du strictement pour adultes. En effet, après avoir rappelé que dès son enfance le jeune Titi était fortement membré (j’ai un temps pensé à Petit Paul de Vivès), Lisay nous le montre culbutant à tire-larigot à peu près tout ce qui passe à sa portée, des gamines de son âge à toutes les donzelles adultes des environ, alternativement ou en groupe. Son « engin » fait des merveilles ! Mais bon, par-delà le côté jouissif, voire transgressif du pastiche plus que graveleux, la lecture devient rapidement lassante, tant « l’intrigue » manque singulièrement de fond, c’est rapidement répétitif. Amusant un peu – il y a clairement une volonté de faire de l’humour – mais lassant au bout d’un moment. Une lecture un peu surprenante, mais vraiment pas indispensable.
La Marche Brume
Oulah... J'hésite presque à laisser cet avis, tant je me sens à contre-courant de la majorité, mais là je me dois de le faire. Déjà parce que c'est rare qu'une BD m'énerve, mais aussi que ça faisait quelques temps qu'une BD ne m'avait pas lassé au point où j'ai dû me forcer pour finir. Et j'ai des raisons de tout ceci, que je pense nécessaire d'expliquer. Je ne vais même pas m'étendre sur les qualités de la BD, les autres avis l'ont fait bien mieux que moi et je vous y renvoie si vous voulez avoir envie de lire la BD. Personnellement, je ne dirais que ce qu'il en est quant à mon appréciation, et je dois dire que je suis blasé. Je connaissais déjà Stephan Fert dont j'ai apprécié Peau de Mille Bêtes mais dont le Morgane me semblait carrément moins bon. La BD est un mélange de genre, mais tourné principalement vers la fantasy, utilisant l'image des sorcières. Sauf que la BD est avant tout porteuse d'un propos et que c'est ce propos (que j'avais déjà senti dans d'autres BD de l'auteur) qui vient avec des sabots d'une taille monumentale et tellement gavés de clichés que j'étais vite écœuré. Ça a commencé par la jeune femme venue voir les sorcières pour une potion d'avortement, ce qui m'a paru tellement cliché que j'ai soupiré, puis la vieille qui plante des plantes médicinales que beaucoup pensent être des mauvaises herbes. C'est tellement convenu, tellement cliché (et ça semble indiquer que l'auteur n'a jamais essayé de planter des haricots quand ce foutu plantain a décidé de coloniser l'espace !), et surtout ça n'arrête pas ! On a les clichés sur les sorcières (balais, chapeaux pointus, robes) mais sans interroger la figure qu'elle représente, on a la sororité avec une opposition manichéenne entre les hommes (méchants et violents) et les femmes (qui ont été opprimées et luttent pour une indépendance dans une entraide bienveillante). Et je suis désolé de le dire, mais lorsqu'on essentialise des personnes selon leurs genres, même en positif... ben ça s'appelle du sexisme. Et j'ai l'impression de voir une succession de clichés new-age sur les hommes et les femmes avec la figure centrale de la sorcière (que j'ai rarement vu bien utilisée à mon goût, sauf chez Pratchett) avec un discours écologique basique et une morale sur la violence des hommes qui m'agace maintenant prodigieusement. Ça n'interroge pas les fondements du patriarcat - donc les rapports de pouvoir - ni les fondements de la crise climatique, ça baigne dans des clichés... Mais je pense que c'est surtout le moment où ça parle d'un scientifique que j'ai compris l'agacement que je ressentais. Les sorcières parlent de la science comme d'un truc des Omis (les non-sorcières mais dans le discours on dirait que ça parle des hommes), à l'opposé de la magie fait par les sorcières (donc des femmes). Avec un message de "chacun sa croyance, on évite de heurter l'autre en parlant de ça". Et là, je me sens comme lorsque je devais débattre avec mon coloc complotiste. Non, la science n'est pas une croyance. C'est même exactement l'inverse, c'est l'abstraction totale de ses croyances. En disant ça, je comprends que l'auteur ne voit pas ce que c'est la science, ne le comprend pas (et je pense que les femmes scientifiques doivent être ravies d'être exclues de la sororité magique parce qu'elles aiment bosser sur des trucs concrets), tout en mettant la science dans un sac de croyance ce qui la met au rang de n'importe quelle envie de croire en un lutin ou un dieu. Et je suis désolé, mais ça n'est pas ça. Et si je tique si fort dessus, c'est que ce message me semble représentatif de l'ensemble : une soupe new-age, teintée de lutte féministe mais sans le fond, sans la réflexion, sans la méthode, essayant de parler d'écologie en montrant qu'il ne faut pas arracher toutes les herbes de son jardin (je suis d'accord mais ça mériterait plus de fond quand même) et avec un vieux fond de sexisme dans les représentations des genres. Le tout dans une histoire qui m'a paru clichée régulièrement, même s'il y a des trouvailles sympathiques. Je rappelle que je m'abstiens volontairement de faire la liste des aspects positifs pour exposer ce qui m'a sorti de la BD ! En fin de compte, je ne vais pas lire la suite que j'avais pourtant réservée à la bibliothèque. J'ai assez donné avec ce premier tome que je me suis forcé à finir. En fait, j'ai le même ressenti final qu'après Ys ou Les Filles de Salem, à savoir l'instrumentalisation pour un message simpliste d'une figure que le féminisme réinvestit. Sauf que je ne peux pas passer outre tous ces défauts, notant qu'il y a une vraie différence entre ce traitement et celui d'autrices que j'ai pu lire, ce qui me fait poser la question de si c'est moi ou le regard masculin de ces auteurs que je n'aime pas. Un sujet de débat qui est personnel, mais quand j'en suis rendu à ce genre de réflexion en sortant de la BD, c'est que clairement elle ne me convient pas.
XIII Parody
En juin 2024, le journal Spirou célébrait les 40 ans de la première apparition de XIII dans ses pages. À cette occasion, un numéro spécial proposait un mini-album d’une trentaine de pages dans lequel Jean Van Hamme s’amusait à parodier sa propre création. Il y tournait en dérision les rebondissements alambiqués de la série, les multiples conspirations, mais aussi les nombreuses conquêtes féminines du héros. L'auteur imaginait ainsi que XIII n’avait jamais été amnésique et qu’il feignait sa perte de mémoire depuis le début, ce qui donnait lieu à un grand rassemblement de ses anciens compagnons d’aventure dans une succession de scènes comiques et de situations absurdes. C’est ce récit que reprend le petit album Bas les masques !. Le dessin est signé Philippe Xavier, qui venait tout juste d'achever le quatorzième tome de XIII mystery, Traquenards et sentiments, avec le même Van Hamme au scénario. Il parvient ici à retrouver avec brio le style de William Vance et son sens très particulier du réalisme tout en y apportant son encrage plus fluide et une meilleure maîtrise technique. Les personnages sont bien rendus, expressifs et familiers, même si les décors restent plutôt minimalistes sans que cela nuise à la lecture. Le ton du récit relève presque de la comédie de boulevard. Tous les personnages majeurs de la série se retrouvent dans un joyeux mélange de second degré, d’auto-dérision et de ruptures du quatrième mur (comme lorsque le colonel Amos passe un coup de fil à une case d’un ancien tome ou quand le scénariste lui-même se fait critiquer). Van Hamme se moque ouvertement de ses propres scénarios, de ses intrigues à tiroir et de son goût pour les retournements improbables. L’ensemble constitue une parodie réussie, d’autant plus intéressante qu’elle est écrite par le créateur de la série lui-même. Malgré tout, l’humour ne fonctionne qu’à moitié. Quelques gags m’ont fait sourire (notamment le nom absurde "Xi i i" répété avec un sérieux imperturbable) mais l’ensemble reste trop maigre même pour un album aussi court. Surtout, pour pleinement apprécier les clins d’œil et les références, il faut avoir une mémoire fraîche des nombreux personnages et de leurs arcs narratifs. Ayant lu XIII sur plusieurs décennies sans relecture récente, j’ai souvent eu l’impression d’assister à un défilé de visages connus sans en saisir tout le sel. Au final, Bas les masques ! est une parodie intelligente et bien dessinée, qui séduira probablement les connaisseurs de la série. Mais l’humour risque trop de rester en surface faisant de ce bel hommage un plaisir réservé avant tout aux initiés et collectionneurs dont je ne fais pas partie. Note : 2,5/5
Soda - Hors-série
Dupuis continue de faire n'importe quoi avec ses séries. Ainsi donc ce qui était à la base le tome 13 de la série Soda est maintenant devenu le premier tome d'un genre de spin-off...ah oui et aussi on indique pas sur la couverture du tome 2 (qui était à la base censé être le tome 14, vous suivez toujours ?) le nom des nouveaux scénaristes qui ont du terminer le scénario vu que Tome est mort avant d'avoir terminé son travail, pas très honnête je trouve. J'avoue que je ne savais pas trop quoi penser lorsque la première partie est sorti. C'était sympa de retrouver Tome dans ce qui est selon moi sa meilleure série et le dessin de Dan est vraiment bon. Malheureusement, le coté complotiste du scénario ne m'avait pas trop convaincu ainsi que le cliffhanger qui est censé choquer le lecteur, mais qui me semblait facile à deviner le dénouement (et que la lecture du tome 2 m'a confirmé). Ça se laisse tout de même lire et je me demandais vaguement comment Tome allait terminer son intrigue, mais il est mort et disons que ça se voit que le tome 2 a été écrit à plusieurs mains. Si le début reste correct, le scénario fini par tomber dans un style qui ne ressemble pas du tout au genre d'histoires de Soda que j'aime. Il reste le dessin de Dan toujours aussi bon, mais c'est là pratiquement la seule qualité de ce second tome. Vraiment dommage.