Récré A3 se présente comme une parodie déjantée des dessins animés cultes de la génération Récré A2, en particulier Goldorak, Albator et Candy. L'idée est de détourner les codes de ces séries japonaises des années 70 et 80 pour en faire une comédie absurde et pleine de clins d’oeil.
Le dessin de Boris Beuzelin, qui se cache ici sous le pseudo éphémère Yockwan, fonctionne bien avec ce ton parodique. Il adopte un style chibi (petits bonshommes à grosses têtes rigolotes), à la fois caricatural et expressif, et la colorisation apporte une vraie vitalité à l'ensemble.
Malheureusement, si l'intention de la série est claire, le résultat ne touche pas les deux publics que la série aurait pu viser. Le ton, volontairement potache et irrévérencieux, rappelle une ambiance de déconne un peu primaire de cour de récré : cela pourrait amuser des préados. Mais les nombreuses références ne parleront qu’aux lecteurs ayant suivi ces dessins animés à la fin des années 70 et début 80. Et pour ce public, l'humour est souvent trop bas de plafond. Certaines planches se terminent même sans que je sois sûr qu'elles contiennent un gag, et n'avancent pas davantage le fil rouge de l'intrigue. De plus, Actarustre, version vulgaire et narcissique d'Actarus, est trop central et agace plus qu’il ne fait rire.
L'humour fonctionne un peu mieux dans les seconds rôles que dans la parodie frontale des personnages principaux. J'ai apprécié les Sylvidres, avec le caractère que les auteurs leur ont donné, et un peu Minos et Albator, même si on s'en lasse rapidement. Les autres personnages laissent plus indifférent, notamment la parodie de Candy, lisse et peu utile à l’histoire.
Le second tome introduit davantage de références, notamment du côté des méchants, et on peut s'amuser à essayer de toutes les reconnaître. Mais quand moi-même qui suis de la bonne génération, je n'ai pas su identifier la méchante blonde et son Golemeuh, au cœur de plusieurs gags, j'imagine que la plupart des jeunes lecteurs contemporains doivent passer complètement à côté de ces clins d'oeil et de nombreux aspects de l’intrigue.
La série a le mérite d’assumer son délire et de proposer un bref moment de nostalgie, mais cet hommage parodique est trop rarement drôle pour un lecteur adulte, et il ne parlera guère aux plus jeunes, pourtant potentiellement les plus réceptifs à ce type d'humour.
Cette série revisite les clichés du conte de fées à travers une série de gags où une princesse capricieuse attend impatiemment de se faire sauver de la garde d'un dragon bougon par un chevalier un peu benêt.
Unité de lieu : une tour avec la princesse à son sommet. Unité d'humour où les gags fusionnent les clichés de contes de fées et les situations absurdes et anachroniques à base de réseaux sociaux et de shopping girly. Mais aussi unité d'idée car cela tourne très vite en rond. L’humour est trop basique et convenu pour vraiment provoquer le rire : les chutes sont attendues, les situations souvent recyclées, et la série manque d’un vrai grain de folie. La situation ne progresse pas et tourne vite en rond. Quant au dessin, il fait le job sans éclat : clair et expressif, mais trop simpliste, avec un style proche du dessin de presse qui limite la richesse visuelle.
L’ensemble se lit à petites doses, mais ennuie par sa répétitivité dès qu'on enchaine quelques pages, comme une parodie qui n’assume jamais vraiment d’aller jusqu’au bout de son potentiel comique.
C'est effectivement très moyen.
L'histoire est assez classique: dans un futur proche, une gamine ayant acquise des pouvoirs télépathiques est l'objet d'attentions pas très honorables par différentes factions.
On a déjà un postulat de base bien connu. Cela aurait pu rendre les choses assez intéressantes avec des personnages bien creusés. Mais ce n'est pas le cas. La gamine, Siloe, est une éternelle victime, atone, qui subit très souvent avec un regard vide.
Son père n'a pas une psychologie très poussée, lui aussi semble suivre le courant et subir, ses rares initiatives (dont la motivation reste floue, sa psychologie change plusieurs fois) s'essoufflent très vite.
Le seul personnage un tant soit peu intéressant, un journaliste sur lequel est centré le premier tome, devient secondaire (et très con) dans les deux suivants.
Le seul point "original" de cette série, c'est l'énorme délais de publication entre le tome 2 et 3, presque 20 ans.
Mouais. Je reste sur ma faim après cette lecture.
Non pas que le lecteur soit floué sur le type de marchandise proposée. En effet tout est misé sur l'action, et uniquement sur elle. Pas de psychologie des personnages développée, et un récit qui va droit au but et ce tient à quelque chose de trop linéaire.
Mais bon, Bec aurait quand même pu davantage densifier l'intrigue.
Même le début - le rare moment sans action - où nos quatre randonneurs (et leur guide) préparent leur randonnée (traversée d'une forêt et escalade d'un glacier et d'un sommet enneigé), est décevant. Pas grand chose sur les personnages, une présentation lourdingue de légendes indiennes (la balade doit traverser une réserve), qui au final va s'avérer sans intérêt, si ce n'est de nous faire accroire une intervention des Amérindiens à un moment.
Et, des le départ de leur randonnée, nos touristes vont croiser des chasseurs locaux - surgelés - et quelques circonstances malheureuses vont transformer la suite en une chasse à l'homme hyper linéaire, seulement rythmée par les morts successives des randonneurs.
Surtout, en sus du manque de suspens ou d'intérêt, il y a trop de facilités et/ou d'incohérences à accepter. Les décisions prises par les randonneurs sont le plus souvent improbables : pourquoi vouloir franchir cette montagne avec un blessé sur les bras, alors que redescendre simplement et s'expliquer normalement avec les chasseurs me paraissait le plus logique.
Enfin, l'absence apparente de conséquences judiciaires ne peut qu'interroger.
Ca n'est clairement pas le meilleur Bec.
Un album que j'ai trouvé franchement bof.
On sent l'influence des frères Coen avec cette bande de méchants qui se pensent intelligents et qui ont un plan simple pour faire un grand coup d'argent, mais évidement tout ne va pas se passer comme prévu. J'aime bien plusieurs films des Coen donc j'étais en terrain connu et je dois dire que j'ai été déçu. Le scénario ne m'a jamais vraiment intéressé et j'ai passé ma lecture totalement en dehors du récit. Rien qui s'y passait n’a retenu mon attention. Il faut dire que l'action est censée se passer au Québec et tout le monde parle comme si on était en France. On nomme Montréal quelques fois, mais l'action aurait pu se passer dans n'importe quel coin quelconque d'un pays européen habité par des francophones et on aurait vu aucune différence. Ça peut être juste un détail pour un non-québécois, mais pour moi ça donnait l'impression que tout sonnait faux et ça a contribué à me faire sortir du récit.
Faut dire aussi que le dessin n'aide pas le scénario. Je ne veux pas être méchant envers le dessinateur, surtout qu'il dessine mieux que moi, mais je n'aime pas du tout comment sont dessinés ses personnages. J'ai l'impression de voir un travail d'amateur publié dans un fanzine ou dans un blog sur internet.
Mouais. La lecture n’est pas désagréable, mais elle m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Je pense qu’elle s’adresse davantage à des lecteurs adolescents, de par son dessin, mais aussi ses péripéties (que j’ai trouvé parfois inspirées d’Harry Potter).
Le dessin est lisible, peut plaire (on peut le trouver jolie), mais ce travail visiblement à l’informatique n’est pas trop mon truc, surtout que les visages ont un rendu un peu « manga » dont je ne suis pas fan. Et la colorisation lisse trop les détails.
Quant à l’histoire, elle met en scène un univers étrange, l'Ouvremonde, où règne la magie, avec comme héros Darryl, journalyste (je n’ai pas compris ce truc de remplacer sur certains mots les « i » par des « y »), qui, aidé d’une fée, du fantôme d’un ami, va enquêter sur une mystérieuse menace.
Un petit côté steampunk parfois, plein de détails très « Potter », mais une intrigue qui m’a moyennement captivé. La conclusion est aussi un peu trop brutale.
L’illusion est entretenue sur le fait que ce que nous venons de lire est le scénario qu’une auteure propose à son éditrice – ou est-ce la réalité ? De même, une dernière petite phrase peut laisser penser qu’une autre aventure pourrait être envisagée. Elle se ferait alors sans moi.
A réserver à des ados je pense.
Note réelle 2,5/5.
Je connaissais déjà plusieurs des dessinateurs historiques de Tarzan, de Foster à Hogarth, et j’étais curieux de découvrir ce que Russ Manning, souvent présenté comme l’un de leurs grands héritiers, avait pu apporter au mythe. Malheureusement, ma lecture s’est révélée bien moins enthousiasmante que prévu.
Graphiquement, Manning livre un travail propre, élégant, parfois même trop sage. Ses personnages ont la classe et l'élégance des comics de l'âge d'or. Toutefois son trait clair et fluide donne au roi de la jungle une allure policée, presque trop soignée avec sa coiffure impeccable. Il propose un héros lisse, aux postures parfaites mais sans vraie intensité. Ses animaux sont en outre parfois peu convaincants, en particulier les primates pourtant si essentiels au récit de l’homme singe. Les arrière-plans sont souvent vides et comblés par les couleurs informatiques et assez laides des rééditions récentes chez Soleil puis Graph Zeppelin, ce qui n’arrange rien : elles aplatissent les reliefs et privent les planches de leur mystère. On devine le soin, mais il ne reste pas grand-chose de la moiteur et du danger de la jungle.
Narrativement, il paraît difficile de dater la série tant sa naïveté semble parfois accuser un âge encore plus ancien que le sien, alors que son graphisme et son rythme plus modernes donnent l’impression d’une œuvre récente. Les scénarios sont répétitifs, prisonniers d’un schéma d’aventure à l’ancienne : Tarzan sauve la belle, affronte des fauves, croise des civilisations perdues ou de vils méchants bien manichéens, puis recommence. Il a tout du super-héros capable d’apprendre seul à lire et à écrire une langue inconnue, de s’envoler en tendant le bras vers une liane providentielle, et de garder sa stature de mâle alpha impeccable. Ce n’est pas désagréable, mais difficile d’y voir autre chose qu’un feuilleton figé dans les codes des années 60, voire d’avant. Les dialogues sont plats, et l’héroïsme sans nuance finit par lasser.
Sur le plan du contenu, chaque histoire se déroule à une époque différente de la vie de Tarzan, avec parfois des ellipses si grandes qu’on a clairement l’impression d’avoir manqué des épisodes. Entre la première et la deuxième histoire, on découvre que Tarzan a vécu de nombreuses aventures en Europe et en Amérique, notamment contre des espions russes. Puis entre la deuxième et la troisième, on apprend qu’il a eu un bébé avec Jane, lequel est déjà adolescent dans l’histoire suivante. Par la suite, on revient en arrière, dans un flou artistique où tout se mélange et où le monde paraît minuscule, tant tous les protagonistes semblent se retrouver sans cesse au même endroit, avec des coïncidences énormes.
L’auteur lui-même se perd dans ses continuités : des marins français retrouvent des naufragés déjà sauvés des mois plus tôt dans une aventure précédente, ou le fils de Tarzan appelle à l’aide Tantor, l’éléphant ami de son père, surgissant de nulle part alors qu’on l’avait laissé des années auparavant à l’autre bout de l’Afrique.
Certaines histoires se déroulent dans la jungle africaine fantasmée chère aux classiques du personnage, d’autres plongent Tarzan dans la civilisation où il affronte divers scélérats, ennemis de la France ou de l’Angleterre, ou part en quête de trésors oubliés.
Cette version de Tarzan m’a semblé à la fois trop lisse sur le plan graphique et trop kitsch dans ses intrigues. Manning a sans doute apporté une clarté et une rigueur bienvenues, mais au prix d’une part d’âme. Une curiosité historique, certes, mais une lecture assez fade pour qui espère encore frissonner dans la jungle.
Je me retrouve en grande partie dans l'avis de Spooky.
Je suis un gros amateur d'humour sous toutes ses formes, et suis donc friand de ces petits albums dénichés au hasard des bacs à pas cher, pour découvrir quelques gags marrants. Mais ici je suis globalement resté sur ma faim.
en effet, c'est inégal, et le plus souvent ça manque de percussion, d'originalité. surtout, l'éditeur ayant visiblement regroupé par thématiques ces gags parus dans la presse belge (flamande surtout), cela accentue parfois une certaine redondance (c'est en particulier le cas sur tous les gags autour des petits vieux et d'internet). Autre écueil (mais pas rédhibitoire celui-là s'il est compensé par un humour percutant), le dessin n'est pas extraordinaire.
Mais tout n'est pas à jeter, il y a bien dans ce recueil plusieurs gags réussis, qui m'ont fait sourire. Je pense que les journaux grand public dans lesquels ils ont été publiés devaient brider l'auteur, je ne sais pas, mais je pense qu'il y avait moyen de faire plus corrosif.
Note réelle 2,5/5.
Un conte qui parle de la différence vu que pour une raison quelconque la grande sœur du héros a la forme d'une louve.
J'avoue que c'est un peu difficile pour moi d'écrire un avis sur une série comme ça parce que je me suis totalement ennuyé durant ma lecture et je n'ai pas réussi à retenir grand chose du scénario tellement rien ne m'a captivé. Il faut dire aussi que je ne fais pas parti du public-cible vu que c'est principalement un conte pour les jeunes, mais je note aussi qu'il y a plusieurs séries jeunesse que j'ai lu adulte que j'ai bien aimé.
Il faut dire que le premier tome est surtout une introduction à l'univers du récit. La plupart des chapitres montrent la rencontre entre le duo de personnages principaux et d'autres personnages et ce n'est pas raconté de manière bien captivante. En fait, je pense que la principale raison de mon rejet de cet album est que le produit n'est pas ce que j'avais en tête. Je pensais lire un conte et pour l'instant ambiance est plus du slice-of-life avec souvent une ambiance feel good....Je sais qu'il y a un public pour ça, mais ce n'est pas un genre qui me passionne grandement La narration manque de dynamisme et le dessin est un peu raide.
Pas une série pour moi.
J’ai coutume de dire que les albums de Snug, par la grande fraicheur qu’ils montrent, et aussi grâce à l’anarchisme joyeux et bordélique, dénonçant le salariat, les médias et certains vices de la société libérale, ont presque toujours su m'intéresser.
Hélas, ici je n’y ai pas trouvé mon compte.
D’abord ici, contrairement à quasiment toutes les autres séries de l’auteur, ce dernier n’est pas le narrateur, et il n’y rien d’autobiographique. C’est un personnage animalier (un chat) qui mène la danse, rencontre un Lionel Jospin – qui vient de rompre avec la politique et déprime dans une cité – et qui forme, avec quelques loulous de cité, un groupe de hip-hop autour de la « star » qu’est Lionel (groupe qui porte le nom légèrement vulgaire qui exhibe sa poésie légère en couverture !).
Si deux ou trois détails peuvent être amusants, et si un moment Snug fait passer certaines de ses idées (le hip-hop n’est clairement pas sa tasse de thé, et le socialisme libéral non plus !), le récit manque singulièrement d’intérêt, se finissant par un pugilat entre Jospin et Fabius sur le plateau de Michel Denisot.
Snug a clairement fait des choses plus intéressantes ailleurs.
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Récré A3
Récré A3 se présente comme une parodie déjantée des dessins animés cultes de la génération Récré A2, en particulier Goldorak, Albator et Candy. L'idée est de détourner les codes de ces séries japonaises des années 70 et 80 pour en faire une comédie absurde et pleine de clins d’oeil. Le dessin de Boris Beuzelin, qui se cache ici sous le pseudo éphémère Yockwan, fonctionne bien avec ce ton parodique. Il adopte un style chibi (petits bonshommes à grosses têtes rigolotes), à la fois caricatural et expressif, et la colorisation apporte une vraie vitalité à l'ensemble. Malheureusement, si l'intention de la série est claire, le résultat ne touche pas les deux publics que la série aurait pu viser. Le ton, volontairement potache et irrévérencieux, rappelle une ambiance de déconne un peu primaire de cour de récré : cela pourrait amuser des préados. Mais les nombreuses références ne parleront qu’aux lecteurs ayant suivi ces dessins animés à la fin des années 70 et début 80. Et pour ce public, l'humour est souvent trop bas de plafond. Certaines planches se terminent même sans que je sois sûr qu'elles contiennent un gag, et n'avancent pas davantage le fil rouge de l'intrigue. De plus, Actarustre, version vulgaire et narcissique d'Actarus, est trop central et agace plus qu’il ne fait rire. L'humour fonctionne un peu mieux dans les seconds rôles que dans la parodie frontale des personnages principaux. J'ai apprécié les Sylvidres, avec le caractère que les auteurs leur ont donné, et un peu Minos et Albator, même si on s'en lasse rapidement. Les autres personnages laissent plus indifférent, notamment la parodie de Candy, lisse et peu utile à l’histoire. Le second tome introduit davantage de références, notamment du côté des méchants, et on peut s'amuser à essayer de toutes les reconnaître. Mais quand moi-même qui suis de la bonne génération, je n'ai pas su identifier la méchante blonde et son Golemeuh, au cœur de plusieurs gags, j'imagine que la plupart des jeunes lecteurs contemporains doivent passer complètement à côté de ces clins d'oeil et de nombreux aspects de l’intrigue. La série a le mérite d’assumer son délire et de proposer un bref moment de nostalgie, mais cet hommage parodique est trop rarement drôle pour un lecteur adulte, et il ne parlera guère aux plus jeunes, pourtant potentiellement les plus réceptifs à ce type d'humour.
Autour d'Odile
Cette série revisite les clichés du conte de fées à travers une série de gags où une princesse capricieuse attend impatiemment de se faire sauver de la garde d'un dragon bougon par un chevalier un peu benêt. Unité de lieu : une tour avec la princesse à son sommet. Unité d'humour où les gags fusionnent les clichés de contes de fées et les situations absurdes et anachroniques à base de réseaux sociaux et de shopping girly. Mais aussi unité d'idée car cela tourne très vite en rond. L’humour est trop basique et convenu pour vraiment provoquer le rire : les chutes sont attendues, les situations souvent recyclées, et la série manque d’un vrai grain de folie. La situation ne progresse pas et tourne vite en rond. Quant au dessin, il fait le job sans éclat : clair et expressif, mais trop simpliste, avec un style proche du dessin de presse qui limite la richesse visuelle. L’ensemble se lit à petites doses, mais ennuie par sa répétitivité dès qu'on enchaine quelques pages, comme une parodie qui n’assume jamais vraiment d’aller jusqu’au bout de son potentiel comique.
L'Histoire de Siloë
C'est effectivement très moyen. L'histoire est assez classique: dans un futur proche, une gamine ayant acquise des pouvoirs télépathiques est l'objet d'attentions pas très honorables par différentes factions. On a déjà un postulat de base bien connu. Cela aurait pu rendre les choses assez intéressantes avec des personnages bien creusés. Mais ce n'est pas le cas. La gamine, Siloe, est une éternelle victime, atone, qui subit très souvent avec un regard vide. Son père n'a pas une psychologie très poussée, lui aussi semble suivre le courant et subir, ses rares initiatives (dont la motivation reste floue, sa psychologie change plusieurs fois) s'essoufflent très vite. Le seul personnage un tant soit peu intéressant, un journaliste sur lequel est centré le premier tome, devient secondaire (et très con) dans les deux suivants. Le seul point "original" de cette série, c'est l'énorme délais de publication entre le tome 2 et 3, presque 20 ans.
Survival - Warm Springs
Mouais. Je reste sur ma faim après cette lecture. Non pas que le lecteur soit floué sur le type de marchandise proposée. En effet tout est misé sur l'action, et uniquement sur elle. Pas de psychologie des personnages développée, et un récit qui va droit au but et ce tient à quelque chose de trop linéaire. Mais bon, Bec aurait quand même pu davantage densifier l'intrigue. Même le début - le rare moment sans action - où nos quatre randonneurs (et leur guide) préparent leur randonnée (traversée d'une forêt et escalade d'un glacier et d'un sommet enneigé), est décevant. Pas grand chose sur les personnages, une présentation lourdingue de légendes indiennes (la balade doit traverser une réserve), qui au final va s'avérer sans intérêt, si ce n'est de nous faire accroire une intervention des Amérindiens à un moment. Et, des le départ de leur randonnée, nos touristes vont croiser des chasseurs locaux - surgelés - et quelques circonstances malheureuses vont transformer la suite en une chasse à l'homme hyper linéaire, seulement rythmée par les morts successives des randonneurs. Surtout, en sus du manque de suspens ou d'intérêt, il y a trop de facilités et/ou d'incohérences à accepter. Les décisions prises par les randonneurs sont le plus souvent improbables : pourquoi vouloir franchir cette montagne avec un blessé sur les bras, alors que redescendre simplement et s'expliquer normalement avec les chasseurs me paraissait le plus logique. Enfin, l'absence apparente de conséquences judiciaires ne peut qu'interroger. Ca n'est clairement pas le meilleur Bec.
Trompe-l'œil
Un album que j'ai trouvé franchement bof. On sent l'influence des frères Coen avec cette bande de méchants qui se pensent intelligents et qui ont un plan simple pour faire un grand coup d'argent, mais évidement tout ne va pas se passer comme prévu. J'aime bien plusieurs films des Coen donc j'étais en terrain connu et je dois dire que j'ai été déçu. Le scénario ne m'a jamais vraiment intéressé et j'ai passé ma lecture totalement en dehors du récit. Rien qui s'y passait n’a retenu mon attention. Il faut dire que l'action est censée se passer au Québec et tout le monde parle comme si on était en France. On nomme Montréal quelques fois, mais l'action aurait pu se passer dans n'importe quel coin quelconque d'un pays européen habité par des francophones et on aurait vu aucune différence. Ça peut être juste un détail pour un non-québécois, mais pour moi ça donnait l'impression que tout sonnait faux et ça a contribué à me faire sortir du récit. Faut dire aussi que le dessin n'aide pas le scénario. Je ne veux pas être méchant envers le dessinateur, surtout qu'il dessine mieux que moi, mais je n'aime pas du tout comment sont dessinés ses personnages. J'ai l'impression de voir un travail d'amateur publié dans un fanzine ou dans un blog sur internet.
Darryl Ouvremonde
Mouais. La lecture n’est pas désagréable, mais elle m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Je pense qu’elle s’adresse davantage à des lecteurs adolescents, de par son dessin, mais aussi ses péripéties (que j’ai trouvé parfois inspirées d’Harry Potter). Le dessin est lisible, peut plaire (on peut le trouver jolie), mais ce travail visiblement à l’informatique n’est pas trop mon truc, surtout que les visages ont un rendu un peu « manga » dont je ne suis pas fan. Et la colorisation lisse trop les détails. Quant à l’histoire, elle met en scène un univers étrange, l'Ouvremonde, où règne la magie, avec comme héros Darryl, journalyste (je n’ai pas compris ce truc de remplacer sur certains mots les « i » par des « y »), qui, aidé d’une fée, du fantôme d’un ami, va enquêter sur une mystérieuse menace. Un petit côté steampunk parfois, plein de détails très « Potter », mais une intrigue qui m’a moyennement captivé. La conclusion est aussi un peu trop brutale. L’illusion est entretenue sur le fait que ce que nous venons de lire est le scénario qu’une auteure propose à son éditrice – ou est-ce la réalité ? De même, une dernière petite phrase peut laisser penser qu’une autre aventure pourrait être envisagée. Elle se ferait alors sans moi. A réserver à des ados je pense. Note réelle 2,5/5.
Tarzan par Russ Manning
Je connaissais déjà plusieurs des dessinateurs historiques de Tarzan, de Foster à Hogarth, et j’étais curieux de découvrir ce que Russ Manning, souvent présenté comme l’un de leurs grands héritiers, avait pu apporter au mythe. Malheureusement, ma lecture s’est révélée bien moins enthousiasmante que prévu. Graphiquement, Manning livre un travail propre, élégant, parfois même trop sage. Ses personnages ont la classe et l'élégance des comics de l'âge d'or. Toutefois son trait clair et fluide donne au roi de la jungle une allure policée, presque trop soignée avec sa coiffure impeccable. Il propose un héros lisse, aux postures parfaites mais sans vraie intensité. Ses animaux sont en outre parfois peu convaincants, en particulier les primates pourtant si essentiels au récit de l’homme singe. Les arrière-plans sont souvent vides et comblés par les couleurs informatiques et assez laides des rééditions récentes chez Soleil puis Graph Zeppelin, ce qui n’arrange rien : elles aplatissent les reliefs et privent les planches de leur mystère. On devine le soin, mais il ne reste pas grand-chose de la moiteur et du danger de la jungle. Narrativement, il paraît difficile de dater la série tant sa naïveté semble parfois accuser un âge encore plus ancien que le sien, alors que son graphisme et son rythme plus modernes donnent l’impression d’une œuvre récente. Les scénarios sont répétitifs, prisonniers d’un schéma d’aventure à l’ancienne : Tarzan sauve la belle, affronte des fauves, croise des civilisations perdues ou de vils méchants bien manichéens, puis recommence. Il a tout du super-héros capable d’apprendre seul à lire et à écrire une langue inconnue, de s’envoler en tendant le bras vers une liane providentielle, et de garder sa stature de mâle alpha impeccable. Ce n’est pas désagréable, mais difficile d’y voir autre chose qu’un feuilleton figé dans les codes des années 60, voire d’avant. Les dialogues sont plats, et l’héroïsme sans nuance finit par lasser. Sur le plan du contenu, chaque histoire se déroule à une époque différente de la vie de Tarzan, avec parfois des ellipses si grandes qu’on a clairement l’impression d’avoir manqué des épisodes. Entre la première et la deuxième histoire, on découvre que Tarzan a vécu de nombreuses aventures en Europe et en Amérique, notamment contre des espions russes. Puis entre la deuxième et la troisième, on apprend qu’il a eu un bébé avec Jane, lequel est déjà adolescent dans l’histoire suivante. Par la suite, on revient en arrière, dans un flou artistique où tout se mélange et où le monde paraît minuscule, tant tous les protagonistes semblent se retrouver sans cesse au même endroit, avec des coïncidences énormes. L’auteur lui-même se perd dans ses continuités : des marins français retrouvent des naufragés déjà sauvés des mois plus tôt dans une aventure précédente, ou le fils de Tarzan appelle à l’aide Tantor, l’éléphant ami de son père, surgissant de nulle part alors qu’on l’avait laissé des années auparavant à l’autre bout de l’Afrique. Certaines histoires se déroulent dans la jungle africaine fantasmée chère aux classiques du personnage, d’autres plongent Tarzan dans la civilisation où il affronte divers scélérats, ennemis de la France ou de l’Angleterre, ou part en quête de trésors oubliés. Cette version de Tarzan m’a semblé à la fois trop lisse sur le plan graphique et trop kitsch dans ses intrigues. Manning a sans doute apporté une clarté et une rigueur bienvenues, mais au prix d’une part d’âme. Une curiosité historique, certes, mais une lecture assez fade pour qui espère encore frissonner dans la jungle.
Les Temps changent
Je me retrouve en grande partie dans l'avis de Spooky. Je suis un gros amateur d'humour sous toutes ses formes, et suis donc friand de ces petits albums dénichés au hasard des bacs à pas cher, pour découvrir quelques gags marrants. Mais ici je suis globalement resté sur ma faim. en effet, c'est inégal, et le plus souvent ça manque de percussion, d'originalité. surtout, l'éditeur ayant visiblement regroupé par thématiques ces gags parus dans la presse belge (flamande surtout), cela accentue parfois une certaine redondance (c'est en particulier le cas sur tous les gags autour des petits vieux et d'internet). Autre écueil (mais pas rédhibitoire celui-là s'il est compensé par un humour percutant), le dessin n'est pas extraordinaire. Mais tout n'est pas à jeter, il y a bien dans ce recueil plusieurs gags réussis, qui m'ont fait sourire. Je pense que les journaux grand public dans lesquels ils ont été publiés devaient brider l'auteur, je ne sais pas, mais je pense qu'il y avait moyen de faire plus corrosif. Note réelle 2,5/5.
Louve
Un conte qui parle de la différence vu que pour une raison quelconque la grande sœur du héros a la forme d'une louve. J'avoue que c'est un peu difficile pour moi d'écrire un avis sur une série comme ça parce que je me suis totalement ennuyé durant ma lecture et je n'ai pas réussi à retenir grand chose du scénario tellement rien ne m'a captivé. Il faut dire aussi que je ne fais pas parti du public-cible vu que c'est principalement un conte pour les jeunes, mais je note aussi qu'il y a plusieurs séries jeunesse que j'ai lu adulte que j'ai bien aimé. Il faut dire que le premier tome est surtout une introduction à l'univers du récit. La plupart des chapitres montrent la rencontre entre le duo de personnages principaux et d'autres personnages et ce n'est pas raconté de manière bien captivante. En fait, je pense que la principale raison de mon rejet de cet album est que le produit n'est pas ce que j'avais en tête. Je pensais lire un conte et pour l'instant ambiance est plus du slice-of-life avec souvent une ambiance feel good....Je sais qu'il y a un public pour ça, mais ce n'est pas un genre qui me passionne grandement La narration manque de dynamisme et le dessin est un peu raide. Pas une série pour moi.
Lionel J. et les PD du cul
J’ai coutume de dire que les albums de Snug, par la grande fraicheur qu’ils montrent, et aussi grâce à l’anarchisme joyeux et bordélique, dénonçant le salariat, les médias et certains vices de la société libérale, ont presque toujours su m'intéresser. Hélas, ici je n’y ai pas trouvé mon compte. D’abord ici, contrairement à quasiment toutes les autres séries de l’auteur, ce dernier n’est pas le narrateur, et il n’y rien d’autobiographique. C’est un personnage animalier (un chat) qui mène la danse, rencontre un Lionel Jospin – qui vient de rompre avec la politique et déprime dans une cité – et qui forme, avec quelques loulous de cité, un groupe de hip-hop autour de la « star » qu’est Lionel (groupe qui porte le nom légèrement vulgaire qui exhibe sa poésie légère en couverture !). Si deux ou trois détails peuvent être amusants, et si un moment Snug fait passer certaines de ses idées (le hip-hop n’est clairement pas sa tasse de thé, et le socialisme libéral non plus !), le récit manque singulièrement d’intérêt, se finissant par un pugilat entre Jospin et Fabius sur le plateau de Michel Denisot. Snug a clairement fait des choses plus intéressantes ailleurs.