Je veux bien admettre que l’album s’adresse en priorité – voire exclusivement à un jeune lectorat, adolescent à tout casser. Mais ce n’est pas uniquement mon regard d’adulte qui le juge aussi mal.
En effet, même si la lecture est très rapide, elle a été franchement laborieuse, ma principale motivation pour la finir étant de pouvoir entrer la série sur le site. Ça fait léger quand même !
Déjà le dessin n’est pas du tout mon truc. Très avare de détails (les décors sont quasi absents), c’est un trait gras, voire grossier parfois, avec une colorisation sans doute informatique qui manque singulièrement de nuance. Bref, c’est pourtant très lisible, mais c'est froid et peu agréable à l’œil (affaire de goût, mais pas que je pense).
Quant à l’histoire, elle est linéaire et manque d’intérêt dans ses grandes lignes, mais aussi dans ses détails. Je n’ai vraiment pas compris la pseudo allégorie – revendiquée dans le texte de présentation – entre les noms des personnages et les corps et signes célestes ? Pour couronner le tout, la fin est brutale, cette conclusion étant à l’image d’une intrigue qui m’a clairement laissé de côté.
Gros gros bof donc.
Le secourisme n'est pas une notion récente, et même si les entreprises et les écoles encouragent les formations aux gestes qui sauvent depuis quelques années, cette BD de 1978 témoigne qu'une sensibilisation au grand public date déjà de cinq décennies.
Si elle apparaît datée au niveau des dessins, elle l'est encore plus au niveau des gestes proposés ici, même si les bases sont bonnes, et les quelques notions d'anatomie qui sont données sont exactes. Le premier tome est une suite de saynètes montrant différentes situations nécessitant l'intervention d'un sauveteur : perte de conscience, étouffement, saignement... C'est assez clair, même si on se rend vite compte que les Dr Debras et Duprat, médecins instructeurs à la Croix-Rouge française, maîtrisent assez mal le media bande dessinée. Ils peuvent cependant compter sur le savoir-faire et le dynamisme de Patrice Serres, dessinateur en vogue à l'époque, qui ajoute beaucoup d'énergie aux textes un peu rébarbatifs.
C'est à présent plus une curiosité qu'un véritable guide des premiers gestes, mais il est intéressant de voir que les bases du secourisme sont peu ou prou les mêmes.
Premier tome d'une série de divertissement et d'action sur les gardes du corps du Général de Gaulle, classée parmi les meilleures ventes du moment.
Du bel ouvrage au niveau des illustrations. L'on replonge parfaitement dans la France fantasmée de l'après-guerre, celle que le cinéma d'Audiard, Lautner, Sautet, etc., des "gueules" à la Blier, Belmondo, Ventura, Montand... ont cristallisée. Les décors, rues, voitures, aménagements des intérieurs, les personnages historiques, bref l'ensemble des éléments graphiques nous replonge dans les trente glorieuses.
Dorison sait de son côté maintenir le rythme, ajouter de l'humour, et cela malgré un projet qui ne vise pas particulièrement l'action pure (ce n'est pas du Largo Winch), plutôt le descriptif d'un quotidien, qui nous mènera néanmoins aux premières loges lors de l'attentat du petit Clamart.
L'inconvénient de cette BD par ailleurs de belle qualité, réside dans son positionnement historique : je ne suis nullement gêné par le fait que des éléments de pure fiction s'ajoutent très régulièrement (concernant le quotidien des gorilles, des relations entre eux, leur vie de famille, etc.), pas non plus par le point de vue sur la période et les personnalités (très gaulliste), davantage par le fait que celui-ci ne dit absolument pas son nom et se présente sous des atours historiques. Par ailleurs, les relents racistes du point de vue anti-algérien me gênent sensiblement, tandis que la torture de nos bons soldats français en Algérie est pour le moment oubliée.
BD agréable à lire, mais laissant un arrière-goût bien amer en bouche.
Julia & Roem se situe au milieu de la trilogie Coup de sang, entre Animal'z et La Couleur de l'air, et paradoxalement je ne l'ai lu que bien après les deux autres. Il transpose Roméo et Juliette dans l'univers post-apocalyptique étrangement écologique de cette trilogie un peu fantasque. L'idée de revisiter Shakespeare dans ce décor désolé aurait pu être intéressante, mais le résultat me laisse partagé.
Graphiquement, Bilal reste fidèle à lui-même : des planches sombres, dominées par les gris, bleus et bruns, un style immédiatement reconnaissable, parfois superbe, parfois redondant. J'avoue que je finis par me lasser de ces visages interchangeables, toujours les mêmes corps élancés, les mêmes regards figés. C'est beau, oui, mais pas surprenant, et la surprise me manque de plus en plus chez lui.
Côté scénario, la reprise de Shakespeare fonctionne à moitié. L'intrigue reprend trop directement les dialogues et situations de la pièce originale, ce qui produit parfois un effet artificiel, voire risible. On sent la volonté d'hommage ou de télescopage littéraire, mais la greffe ne prend pas toujours. Là où certains pourraient y voir une forme de poésie onirique, je trouve cela creux et répétitif.
Il est difficile de critiquer la qualité graphique de cet album et la patte immédiatement identifiable de son auteur, mais le récit, lui, manque d'intérêt et tourne en rond. Au mieux, c'est un Bilal mineur qui se lit vite et s'oublie vite ; au pire, une démonstration de style sans véritable souffle narratif.
Les trois albums se laissent lire, l’histoire est suffisamment intrigante pour mener le lecteur jusqu’au bout, même si, forcément, on se demande comment Rodolphe va finir par retomber sur ses pattes pour conclure, comment Joe Horton va retomber sur « sa vraie vie ».
Et du coup, la fin est frustrante, tellement elle semble facile et expédiée. Et du coup, faute de ce petit piment relevant le plat, revient quand même une certaine fadeur de l’ensemble. En effet, si l’histoire peut avoir des aspects captivants, Rodolphe abuse quand même de pas mal de facilités, puisqu’il suffit au héros d’atteindre cette pièce cachée (au passage déjà une grosse couleuvre à avaler !) et d’emprunter n’importe quelle porte pour incarner une des « possibilités » de sa vie, Horton incarnant ainsi des personnages des plus divers, passant de l’un à l’autre sans trop de transition, et sans que bien souvent ne soit réellement développée une véritable histoire au-delà de ces changements de biographie.
C’est donc souvent un peu vain, facile, et frustrant. Même si ça se laisse lire. Mon ressenti serait 2,5, mais j’arrondis à l’inférieur, car en sus le dessin ne m’a pas convenu. Comme l’intrigue il est globalement lisible. Mais je ne l’ai pas trouvé beau, les visages sont parfois changeant (Horton déjà), cela manque de précision et de détail, le rendu ne me convient pas.
Ah oui, non là désolé Ro, j'ai pas aimé.
En fait, c'est même plutôt un profond ennui qui m'a habité alors que je lisais les deux volumes et j'ai fini par survoler le dernier pour arriver directement à la conclusion de l'histoire, qui était celle que j'attendais. Et j'ai fermé la BD en me l'enlevant bien vite de la tête.
Mon blocage lors de la lecture a été double. Déjà j'ai été bloqué par le dessin. L'autrice a un coup de crayon particulier mais que je n'ai pas du tout apprécié notamment à cause des tics de représentation dans les bouches et les visages. Très vite j'étais agacé de ce dessin et je n'arrivais plus à m’immerger dans l'histoire. C'est surtout autour de la bouche toujours en coin et haute, donnant un air hautain aux personnages assez rapidement.
Mais ensuite, le deuxième blocage fut surtout le texte. C'est bavard, énormément bavard, et franchement pas toujours intéressant. De plus, je sais que la série est à destination des enfants mais j'ai vite tiqué sur l'écriture. Les gamins parlent à des adultes en s'attendant à être obéi, normal vu le statut social, mais ça les rend très désagréables à mes yeux. D'autant que je trouve que pour une gamine ayant vu toute sa famille être tuée par le choléra, Mary semble assez détachée de considération de deuil.
En lisant, j'étais assez loin des personnages et j'avais un mal fou à m'intéresser à eux à cause du dessin que je n'ai pas aimé. Ces deux éléments ont complètement bloqué ma lecture. Je vois bien la question de l'histoire d'amitié enfantine, de découvrir la nature qui pousse et renait au printemps, mais ce côté fleur bleue trop prononcé m'a assez peu intéressé et j'aurais bien aimé voir un peu plus de profondeur sur ces questions. Peu de questions sont abordées, l'histoire est simple comme un roman de la Comtesse de Ségur et le final m'a semblé arriver gros comme une maison. Et il manquait réellement pour moi l'espièglerie de l'enfance, mais aussi les adultes et ce qu'ils peuvent aussi apporter à des enfants.
Oui, franchement j'ai été assez désagréablement en dehors de cette BD pendant toute ma lecture. Je pourrais détailler longuement dans mon avis ce qui m'a déplu mais ça serait pas très intéressant et je n'ai pas envie de lui taper inutilement dessus. C'est juste que je crois qu'il y a une incompatibilité formelle entre moi et cette série.
J'avais plutôt aimé ce que j'ai lu des éditions Milan, qui ont publié dans les années 80 quelques BD parues dans le magazine Mikado. Certes, Coline Maillard était loin d'être un chef-d'œuvre, mais on y trouvait le charme désuet de séries jeunesse dans la plus pure veine de l'âge d'or des années 60. Avec Les Aventures de Fred et Alfred, Dimberton nous proposait même une saga étonnamment mature et délicieusement pleine de loufoquerie.
C'est ce que je croyais trouver dans Rémi Forget, mal aiguillé par le dessin pourtant sympathique de Serge Carrère. En réalité, on n'est pas ici dans une véritable œuvre jeunesse qui cherche à perpétuer l'héritage de Tintin, comme on aurait pu le croire. Alain Oriol et Serge Carrère nous plonge en fait dans les méandres d'une enquête sur la corruption des dirigeants politiques sud-américains, épaulés par des sectes qui n'ont de religieux que l'apparence.
Cela aurait pu faire un sujet de BD intéressant, sans doute. J'avoue pourtant n'avoir jamais réussi à m'intéresser à ce récit, certes relativement bien mené, mais dont la narration est beaucoup trop conventionnelle pour qu'on y accroche à un moment ou à un autre. Même si les enjeux sont intéressants, les péripéties se déroulent lourdement, les bulles pèchent régulièrement par excès d'information, et la BD peine à trouver son équilibre entre récit d'aventures et documentaire sur la corruption en Amérique du Sud. Et malgré le dessin tout à fait charmant de Serge Carrère, on ne trouve jamais l'aspect bondissant espéré, car ça n'est pas le but de cette bande dessinée.
C'est dommage, car si le côté aventures du récit avait été mieux maîtrisé, aucun doute que sa charge documentaire et politique serait bien mieux passée. En l'état, on ne sait jamais trop ce qu'on lit entre deux bâillements. Et on en sort avec la triste sensation d'un sacré gâchis !
Mouais. C’est une série qui se laisse lire, on ne s’ennuie pas vraiment. Mais elle ne m’a pas enthousiasmé et, même si elle se conclut en deux tomes, ma lecture a été un peu trop laborieuse.
Ça commence comme un thriller ultra classique, pour basculer assez rapidement dans une uchronie, où l’on passe des attentats d’Al Qaïda de septembre 2001 à une guerre de religion dans laquelle les Musulmans envahissent l’Europe dans la première moitié du XVème siècle. Pourquoi pas ?
Mais plusieurs choses m’ont gêné.
D’abord une narration un peu poussive, avec des commentaires en off des actions du héros, Duncan Campbell, agent de la NSA propulsé comme conseiller des armées chrétiennes.
Mais surtout trop de couleuvres sont à avaler. Comme le fait que Campbell survive à l’explosion et au crash de son avion… ou qu’il soit un spécialiste du XVème siècle, ou des courants marins de cette époque, etc.
Après, Seiter ajoute à son uchronie quelques petits détails, comme le fait que les armées musulmanes bénéficient de progrès scientifiques étonnants (machines à vapeur, armes sophistiquées, etc.). Ça fait un peu beaucoup. Il ajoute la venue de combattants aztèques au côté des musulmans. Là rien n’est expliqué ou crédible (Mangin avait déjà usé de ça dans Luxley, de façon peu heureuse – voir mon avis sur cette série).
Bref, ballotté par l’intrigue, qui m’a laissé de côté, j’ai poursuivi sans passion.
Le dessin est globalement bon. Le changement du préposé à la colorisation modifie pas mal le rendu (plutôt meilleur dans le second tome, même si je ne suis pas fan de ce genre de changement au sein d’une série).
Note réelle 2,5/5.
C'est avec cette BD que je peux confirmer que je n'arrive pas vraiment avec Jung. J'ai déjà lu sa série phare, Couleur de peau : miel, et j'ai l'impression d'avoir le même avis ici.
Cette BD est une exploration de l'adoption et de la question des origines, ici avec une jeune femme adoptée par des parents eux-mêmes coréens mais expatriés en France. Le récit commence avec un drame qui remet en question la structure de la famille, puisqu'on y dévoile les secrets cachés.
Déjà, je suis assez peu friand de ce genre de récits. La question des origines et de l'adoption est importante pour Jung et je le comprends, mais personnellement j'ai toujours du mal à y voir un lien spécifiquement intéressant. C'est une question de famille, et la famille me gave la plupart du temps. Surtout parce que je n'ai pas de problème avec la mienne, et m'implique donc peu dans les questionnements de cette BD.
D'autre part, la BD m'a lâché sur la forme. Elle est très bavarde, avec de gros pavés de textes juste soulignés par le dessin parfois, le tout avec très peu de cases avec des bulles de dialogues et surtout assez peu de moments en-dehors de la tête de la protagoniste. On entend son monologue intérieur et ses questionnements, mais comme ceux-ci m'intéressaient peu, je me retrouve très peu impliqué dans la BD et le côté pavé de texte sans lecture fluidifiée m'a vite lassée.
En fait je n'ai pas de reproches de fond particulièrement importants à faire. C'est une BD faite sincèrement sur l'adoption et la découverte de ses origines, les questionnements que cela entraine et la question de la famille. Sauf que je ne suis carrément pas intéressé par ce sujet et que le traitement m'a semblé trop lourd pour m'entrainer malgré tout. Une lecture qui me fait penser que je ne devrais pas insister dans ce domaine et que je passe à autre chose.
Les aventures des quatre rennes du Père Noel les voient se lancer dans diverses missions, qu'il s'agisse de retrouver le Père Noel kidnappé ou de voyager sur une autre planète pour trouver un remède à la folie soudaine des lutins.
Je n'ai pas accroché à cette série car je n'ai pas réussi à en cerner le public cible. Elle est visiblement destinée à la jeunesse, mais à quel âge exactement ? Certains gags tournent autour du sexe, heureusement de manière très légère, et beaucoup de dialogues adoptent un ton adolescent, pas vraiment enfantin. En revanche, les intrigues restent très naïves et convenues. La série se révèle ainsi à la fois un peu insolente et immature : les plus jeunes ne comprendront pas tous les jeux de mots, tandis que les plus âgés risquent de s'ennuyer. Contrairement à une série comme Astérix, qui s'adresse à tous les publics, ici on a l'impression qu'elle ne pourra en convaincre aucun en particulier.
Sur la forme, le dessin est correct mais assez basique. La mise en scène et le découpage laissent davantage à désirer : le rythme de l'action et des gags est souvent mou et trop dilué, ce qui les rend peu efficaces.
Malgré ces défauts, la lecture n'est pas désagréable : les héros, même s'ils manquent de personnalité, sont sympathiques et l'univers reste agréable. Il est probable que de jeunes lecteurs y trouvent du plaisir et s'ennuient moins que moi. En revanche, il est peu probable que cette série devienne l'une de leurs BD préférées.
Note : 2,5/5
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Les Archers célestes
Je veux bien admettre que l’album s’adresse en priorité – voire exclusivement à un jeune lectorat, adolescent à tout casser. Mais ce n’est pas uniquement mon regard d’adulte qui le juge aussi mal. En effet, même si la lecture est très rapide, elle a été franchement laborieuse, ma principale motivation pour la finir étant de pouvoir entrer la série sur le site. Ça fait léger quand même ! Déjà le dessin n’est pas du tout mon truc. Très avare de détails (les décors sont quasi absents), c’est un trait gras, voire grossier parfois, avec une colorisation sans doute informatique qui manque singulièrement de nuance. Bref, c’est pourtant très lisible, mais c'est froid et peu agréable à l’œil (affaire de goût, mais pas que je pense). Quant à l’histoire, elle est linéaire et manque d’intérêt dans ses grandes lignes, mais aussi dans ses détails. Je n’ai vraiment pas compris la pseudo allégorie – revendiquée dans le texte de présentation – entre les noms des personnages et les corps et signes célestes ? Pour couronner le tout, la fin est brutale, cette conclusion étant à l’image d’une intrigue qui m’a clairement laissé de côté. Gros gros bof donc.
Secourir
Le secourisme n'est pas une notion récente, et même si les entreprises et les écoles encouragent les formations aux gestes qui sauvent depuis quelques années, cette BD de 1978 témoigne qu'une sensibilisation au grand public date déjà de cinq décennies. Si elle apparaît datée au niveau des dessins, elle l'est encore plus au niveau des gestes proposés ici, même si les bases sont bonnes, et les quelques notions d'anatomie qui sont données sont exactes. Le premier tome est une suite de saynètes montrant différentes situations nécessitant l'intervention d'un sauveteur : perte de conscience, étouffement, saignement... C'est assez clair, même si on se rend vite compte que les Dr Debras et Duprat, médecins instructeurs à la Croix-Rouge française, maîtrisent assez mal le media bande dessinée. Ils peuvent cependant compter sur le savoir-faire et le dynamisme de Patrice Serres, dessinateur en vogue à l'époque, qui ajoute beaucoup d'énergie aux textes un peu rébarbatifs. C'est à présent plus une curiosité qu'un véritable guide des premiers gestes, mais il est intéressant de voir que les bases du secourisme sont peu ou prou les mêmes.
Les Gorilles du Général
Premier tome d'une série de divertissement et d'action sur les gardes du corps du Général de Gaulle, classée parmi les meilleures ventes du moment. Du bel ouvrage au niveau des illustrations. L'on replonge parfaitement dans la France fantasmée de l'après-guerre, celle que le cinéma d'Audiard, Lautner, Sautet, etc., des "gueules" à la Blier, Belmondo, Ventura, Montand... ont cristallisée. Les décors, rues, voitures, aménagements des intérieurs, les personnages historiques, bref l'ensemble des éléments graphiques nous replonge dans les trente glorieuses. Dorison sait de son côté maintenir le rythme, ajouter de l'humour, et cela malgré un projet qui ne vise pas particulièrement l'action pure (ce n'est pas du Largo Winch), plutôt le descriptif d'un quotidien, qui nous mènera néanmoins aux premières loges lors de l'attentat du petit Clamart. L'inconvénient de cette BD par ailleurs de belle qualité, réside dans son positionnement historique : je ne suis nullement gêné par le fait que des éléments de pure fiction s'ajoutent très régulièrement (concernant le quotidien des gorilles, des relations entre eux, leur vie de famille, etc.), pas non plus par le point de vue sur la période et les personnalités (très gaulliste), davantage par le fait que celui-ci ne dit absolument pas son nom et se présente sous des atours historiques. Par ailleurs, les relents racistes du point de vue anti-algérien me gênent sensiblement, tandis que la torture de nos bons soldats français en Algérie est pour le moment oubliée. BD agréable à lire, mais laissant un arrière-goût bien amer en bouche.
Julia & Roem (Coup de sang)
Julia & Roem se situe au milieu de la trilogie Coup de sang, entre Animal'z et La Couleur de l'air, et paradoxalement je ne l'ai lu que bien après les deux autres. Il transpose Roméo et Juliette dans l'univers post-apocalyptique étrangement écologique de cette trilogie un peu fantasque. L'idée de revisiter Shakespeare dans ce décor désolé aurait pu être intéressante, mais le résultat me laisse partagé. Graphiquement, Bilal reste fidèle à lui-même : des planches sombres, dominées par les gris, bleus et bruns, un style immédiatement reconnaissable, parfois superbe, parfois redondant. J'avoue que je finis par me lasser de ces visages interchangeables, toujours les mêmes corps élancés, les mêmes regards figés. C'est beau, oui, mais pas surprenant, et la surprise me manque de plus en plus chez lui. Côté scénario, la reprise de Shakespeare fonctionne à moitié. L'intrigue reprend trop directement les dialogues et situations de la pièce originale, ce qui produit parfois un effet artificiel, voire risible. On sent la volonté d'hommage ou de télescopage littéraire, mais la greffe ne prend pas toujours. Là où certains pourraient y voir une forme de poésie onirique, je trouve cela creux et répétitif. Il est difficile de critiquer la qualité graphique de cet album et la patte immédiatement identifiable de son auteur, mais le récit, lui, manque d'intérêt et tourne en rond. Au mieux, c'est un Bilal mineur qui se lit vite et s'oublie vite ; au pire, une démonstration de style sans véritable souffle narratif.
Si seulement
Les trois albums se laissent lire, l’histoire est suffisamment intrigante pour mener le lecteur jusqu’au bout, même si, forcément, on se demande comment Rodolphe va finir par retomber sur ses pattes pour conclure, comment Joe Horton va retomber sur « sa vraie vie ». Et du coup, la fin est frustrante, tellement elle semble facile et expédiée. Et du coup, faute de ce petit piment relevant le plat, revient quand même une certaine fadeur de l’ensemble. En effet, si l’histoire peut avoir des aspects captivants, Rodolphe abuse quand même de pas mal de facilités, puisqu’il suffit au héros d’atteindre cette pièce cachée (au passage déjà une grosse couleuvre à avaler !) et d’emprunter n’importe quelle porte pour incarner une des « possibilités » de sa vie, Horton incarnant ainsi des personnages des plus divers, passant de l’un à l’autre sans trop de transition, et sans que bien souvent ne soit réellement développée une véritable histoire au-delà de ces changements de biographie. C’est donc souvent un peu vain, facile, et frustrant. Même si ça se laisse lire. Mon ressenti serait 2,5, mais j’arrondis à l’inférieur, car en sus le dessin ne m’a pas convenu. Comme l’intrigue il est globalement lisible. Mais je ne l’ai pas trouvé beau, les visages sont parfois changeant (Horton déjà), cela manque de précision et de détail, le rendu ne me convient pas.
Le Jardin secret
Ah oui, non là désolé Ro, j'ai pas aimé. En fait, c'est même plutôt un profond ennui qui m'a habité alors que je lisais les deux volumes et j'ai fini par survoler le dernier pour arriver directement à la conclusion de l'histoire, qui était celle que j'attendais. Et j'ai fermé la BD en me l'enlevant bien vite de la tête. Mon blocage lors de la lecture a été double. Déjà j'ai été bloqué par le dessin. L'autrice a un coup de crayon particulier mais que je n'ai pas du tout apprécié notamment à cause des tics de représentation dans les bouches et les visages. Très vite j'étais agacé de ce dessin et je n'arrivais plus à m’immerger dans l'histoire. C'est surtout autour de la bouche toujours en coin et haute, donnant un air hautain aux personnages assez rapidement. Mais ensuite, le deuxième blocage fut surtout le texte. C'est bavard, énormément bavard, et franchement pas toujours intéressant. De plus, je sais que la série est à destination des enfants mais j'ai vite tiqué sur l'écriture. Les gamins parlent à des adultes en s'attendant à être obéi, normal vu le statut social, mais ça les rend très désagréables à mes yeux. D'autant que je trouve que pour une gamine ayant vu toute sa famille être tuée par le choléra, Mary semble assez détachée de considération de deuil. En lisant, j'étais assez loin des personnages et j'avais un mal fou à m'intéresser à eux à cause du dessin que je n'ai pas aimé. Ces deux éléments ont complètement bloqué ma lecture. Je vois bien la question de l'histoire d'amitié enfantine, de découvrir la nature qui pousse et renait au printemps, mais ce côté fleur bleue trop prononcé m'a assez peu intéressé et j'aurais bien aimé voir un peu plus de profondeur sur ces questions. Peu de questions sont abordées, l'histoire est simple comme un roman de la Comtesse de Ségur et le final m'a semblé arriver gros comme une maison. Et il manquait réellement pour moi l'espièglerie de l'enfance, mais aussi les adultes et ce qu'ils peuvent aussi apporter à des enfants. Oui, franchement j'ai été assez désagréablement en dehors de cette BD pendant toute ma lecture. Je pourrais détailler longuement dans mon avis ce qui m'a déplu mais ça serait pas très intéressant et je n'ai pas envie de lui taper inutilement dessus. C'est juste que je crois qu'il y a une incompatibilité formelle entre moi et cette série.
Rémi Forget (Une aventure de)
J'avais plutôt aimé ce que j'ai lu des éditions Milan, qui ont publié dans les années 80 quelques BD parues dans le magazine Mikado. Certes, Coline Maillard était loin d'être un chef-d'œuvre, mais on y trouvait le charme désuet de séries jeunesse dans la plus pure veine de l'âge d'or des années 60. Avec Les Aventures de Fred et Alfred, Dimberton nous proposait même une saga étonnamment mature et délicieusement pleine de loufoquerie. C'est ce que je croyais trouver dans Rémi Forget, mal aiguillé par le dessin pourtant sympathique de Serge Carrère. En réalité, on n'est pas ici dans une véritable œuvre jeunesse qui cherche à perpétuer l'héritage de Tintin, comme on aurait pu le croire. Alain Oriol et Serge Carrère nous plonge en fait dans les méandres d'une enquête sur la corruption des dirigeants politiques sud-américains, épaulés par des sectes qui n'ont de religieux que l'apparence. Cela aurait pu faire un sujet de BD intéressant, sans doute. J'avoue pourtant n'avoir jamais réussi à m'intéresser à ce récit, certes relativement bien mené, mais dont la narration est beaucoup trop conventionnelle pour qu'on y accroche à un moment ou à un autre. Même si les enjeux sont intéressants, les péripéties se déroulent lourdement, les bulles pèchent régulièrement par excès d'information, et la BD peine à trouver son équilibre entre récit d'aventures et documentaire sur la corruption en Amérique du Sud. Et malgré le dessin tout à fait charmant de Serge Carrère, on ne trouve jamais l'aspect bondissant espéré, car ça n'est pas le but de cette bande dessinée. C'est dommage, car si le côté aventures du récit avait été mieux maîtrisé, aucun doute que sa charge documentaire et politique serait bien mieux passée. En l'état, on ne sait jamais trop ce qu'on lit entre deux bâillements. Et on en sort avec la triste sensation d'un sacré gâchis !
12 Septembre
Mouais. C’est une série qui se laisse lire, on ne s’ennuie pas vraiment. Mais elle ne m’a pas enthousiasmé et, même si elle se conclut en deux tomes, ma lecture a été un peu trop laborieuse. Ça commence comme un thriller ultra classique, pour basculer assez rapidement dans une uchronie, où l’on passe des attentats d’Al Qaïda de septembre 2001 à une guerre de religion dans laquelle les Musulmans envahissent l’Europe dans la première moitié du XVème siècle. Pourquoi pas ? Mais plusieurs choses m’ont gêné. D’abord une narration un peu poussive, avec des commentaires en off des actions du héros, Duncan Campbell, agent de la NSA propulsé comme conseiller des armées chrétiennes. Mais surtout trop de couleuvres sont à avaler. Comme le fait que Campbell survive à l’explosion et au crash de son avion… ou qu’il soit un spécialiste du XVème siècle, ou des courants marins de cette époque, etc. Après, Seiter ajoute à son uchronie quelques petits détails, comme le fait que les armées musulmanes bénéficient de progrès scientifiques étonnants (machines à vapeur, armes sophistiquées, etc.). Ça fait un peu beaucoup. Il ajoute la venue de combattants aztèques au côté des musulmans. Là rien n’est expliqué ou crédible (Mangin avait déjà usé de ça dans Luxley, de façon peu heureuse – voir mon avis sur cette série). Bref, ballotté par l’intrigue, qui m’a laissé de côté, j’ai poursuivi sans passion. Le dessin est globalement bon. Le changement du préposé à la colorisation modifie pas mal le rendu (plutôt meilleur dans le second tome, même si je ne suis pas fan de ce genre de changement au sein d’une série). Note réelle 2,5/5.
Babybox
C'est avec cette BD que je peux confirmer que je n'arrive pas vraiment avec Jung. J'ai déjà lu sa série phare, Couleur de peau : miel, et j'ai l'impression d'avoir le même avis ici. Cette BD est une exploration de l'adoption et de la question des origines, ici avec une jeune femme adoptée par des parents eux-mêmes coréens mais expatriés en France. Le récit commence avec un drame qui remet en question la structure de la famille, puisqu'on y dévoile les secrets cachés. Déjà, je suis assez peu friand de ce genre de récits. La question des origines et de l'adoption est importante pour Jung et je le comprends, mais personnellement j'ai toujours du mal à y voir un lien spécifiquement intéressant. C'est une question de famille, et la famille me gave la plupart du temps. Surtout parce que je n'ai pas de problème avec la mienne, et m'implique donc peu dans les questionnements de cette BD. D'autre part, la BD m'a lâché sur la forme. Elle est très bavarde, avec de gros pavés de textes juste soulignés par le dessin parfois, le tout avec très peu de cases avec des bulles de dialogues et surtout assez peu de moments en-dehors de la tête de la protagoniste. On entend son monologue intérieur et ses questionnements, mais comme ceux-ci m'intéressaient peu, je me retrouve très peu impliqué dans la BD et le côté pavé de texte sans lecture fluidifiée m'a vite lassée. En fait je n'ai pas de reproches de fond particulièrement importants à faire. C'est une BD faite sincèrement sur l'adoption et la découverte de ses origines, les questionnements que cela entraine et la question de la famille. Sauf que je ne suis carrément pas intéressé par ce sujet et que le traitement m'a semblé trop lourd pour m'entrainer malgré tout. Une lecture qui me fait penser que je ne devrais pas insister dans ce domaine et que je passe à autre chose.
Les 4 Rennes
Les aventures des quatre rennes du Père Noel les voient se lancer dans diverses missions, qu'il s'agisse de retrouver le Père Noel kidnappé ou de voyager sur une autre planète pour trouver un remède à la folie soudaine des lutins. Je n'ai pas accroché à cette série car je n'ai pas réussi à en cerner le public cible. Elle est visiblement destinée à la jeunesse, mais à quel âge exactement ? Certains gags tournent autour du sexe, heureusement de manière très légère, et beaucoup de dialogues adoptent un ton adolescent, pas vraiment enfantin. En revanche, les intrigues restent très naïves et convenues. La série se révèle ainsi à la fois un peu insolente et immature : les plus jeunes ne comprendront pas tous les jeux de mots, tandis que les plus âgés risquent de s'ennuyer. Contrairement à une série comme Astérix, qui s'adresse à tous les publics, ici on a l'impression qu'elle ne pourra en convaincre aucun en particulier. Sur la forme, le dessin est correct mais assez basique. La mise en scène et le découpage laissent davantage à désirer : le rythme de l'action et des gags est souvent mou et trop dilué, ce qui les rend peu efficaces. Malgré ces défauts, la lecture n'est pas désagréable : les héros, même s'ils manquent de personnalité, sont sympathiques et l'univers reste agréable. Il est probable que de jeunes lecteurs y trouvent du plaisir et s'ennuient moins que moi. En revanche, il est peu probable que cette série devienne l'une de leurs BD préférées. Note : 2,5/5