J’ai lu l’album « Doutes & certitudes », publié dans imposant format à l’italienne. Je ne chercherai pas à en lire plus, car déjà ma lecture a été poussive.
Déjà l’introduction d’un certain Buckminster Fuller, elle aussi en strips, est particulièrement verbeuse et indigeste.
Ensuite, les trips proprement dits peuvent être intéressants, vaguement amusants parfois. Mais rapidement j’ai trouvé ça ennuyeux. Le Woody Allen alternant névroses et phrases péremptoires passe nettement moins bien ici que dans ses films de la grande époque.
Le dessin lui par contre est simple et plaisant, en tout cas bien plus fluide que le texte.
Ça fait bien longtemps que je me suis détaché du cinéma de Woody Allen. Mais j’attendais quand même bien mieux de ces strips, qui datent justement de la période la plus créative d’Allen, celle qui m’avait tellement plu, avec Diane Keaton et Mia Farrow.
Gros bof donc.
Impénétrable souffre d'un fausse réputation, celle d'être une bd sur le vaginisme.
Le thème du vaginisme est abordé au début du livre, mais est rapidement balayé pour parler d'autre chose...
Autre chose qui sera lui aussi balayé rapidement pour parler d'autre chose, aussi balayé, etc...
Impénétrable souffre donc d'un 2eme gros défaut, le livre ne sait pas de quoi parler, l'autrice change de sujet sans cesse et sans en approfondir un seul.
Ainsi, le livre semble très rapide, il était pour moi très dur de ressentir l'émotion d'Alix Garin, lorsqu'elle découvre ses symptômes, après deux ans de sa vie dans l'ignorance la plus totale.
Pareil à la fin du livre, lorsqu'elle commence à flipper à l'idée que l'écriture du livre puisse ruiner son couple, la résolution ici, se fait littéralement à la fin de la page.
Autre exemple, plusieurs fois, Alix racontera ses escapades dans les boîtes de nuits, durant ces moments-là, nous sentons que l'autrice désire montrer cet univers, et les personnes en faisant partie,
mais cela est toujours dégagé au bout d'une page et demi, sans être approfondi.
Graphiquement, je connaissais déjà Alix Garin pour ses dessins dans le magazine TOPO, que je trouvais plutôt ok.
Mais ici je les ai trouvé bâclés, les décors étaient toujours dans une espèce de floutage empêchant de les voir, parfaitement inutile, ce flou a déjà été critiqué avant moi.
Quand j'ai fini Impénétrable, j'étais un peu perdu, je ne savais pas clairement ce que je venais de lire, les médias avaient vendu le thème comme étant le vaginisme, mais pourtant, beaucoup d'autres ont été effleurés.
Je dis Effleurés, car "traités" aurait été un terme un peu mensonger
J’ai emprunté cet album, attiré par le sujet, aux airs de légende urbaine plus ou moins fantasmatique. Et le fait est que j’ai appris des choses, sociologiquement c’est intéressant : le fait que les femmes soient socialement encouragées – donc souvent forcées – à subir une sorte de torture pour contraindre leurs pieds – mais aussi pour aplatir leur seins (ceci est évoqué à plusieurs reprises, mais tout est centré sur les pieds bandés pour être « rapetissés ») est hallucinant. Et évidemment seules les femmes subissent ces contraintes, présentées par les hommes qui en parlent comme une manière de les séduire.
Mais, si le sujet m’a intéressé au début, j’ai aussi été rebuté par une narration un peu insipide, et un dessin inégal, et loin d’être exempt de défauts (en particulier les visages, changeants et semblant eux-aussi subir une déformation !).
Il n’y a que vers la fin, lorsque les changements sociétaux et l’agitation révolutionnaire vont donner du rythme, que le récit retrouve un semblant d’intérêt. C’est alors, tout au long du reste du siècle, que nous suivons la « libération » des masses et de la femme, qui coïncident ironiquement avec la déchéance de la femme que nous avons suivi toute sa vie, elle qui, devenue anachronique avec ses pieds, naguère signes de beauté, devenus ridicules et handicapants. Quelques critiques pointent aussi concernant les revirements de la politique maoïste.
Mais ce regain d’intérêt tardif n’a pas compensé une lecture que j’ai globalement trouvée ennuyeuse.
Après avoir découvert Greg Broadmore avec l'étrange Cave Girls, j'étais curieux de lire un autre de ses comics. Je n'ai pas eu le choix, il n'y avait que ce "Dr. Grordbort présente : Victoire" de disponible.
Et c'est un album singulier, il ne propose que 25 planches (sur les 64 de la BD) de bande dessinée, pour deux aventures du décérébré Lord Cockswain. D'abord "vengeance vénusienne" (11 pages) et enfin "la montagne de la menace lunaire" (14 pages). Des récits totalement absurdes où des bidasses britanniques à la ramasse - tout droit sortis du début XXe siècle - se battent sous les ordres de Cockswain à coup de rayons laser sur la planète Vénus, ou encore, toujours notre fameux lord, avec un bocal sur la tête, qui va mettre fin à la menace extraterrestre sur la Lune. L'armée en prend pour son grade. Du grand n'importe quoi qui a moyennement fonctionné, les deux histoires sont trop courtes pour véritablement explorer et exploiter cet univers déjanté, et donc me captiver.
Par contre Broadmore se fait plaisir, il accentue le côté comique en caricaturant les personnages au milieu de superbes décors très réalistes.
Superbe !
Le reste de l'album ressemble à un artbook, avec une partie catalogue d'armes (créations du génialissime dr. Grordbort), mais aussi un bestiaire sur la faune sauvage et les extraterrestres de Vénus et enfin une galerie de personnages qui ne figurent pas dans les deux récits.
Broadmore fait preuve d'une grande inventivité.
Je ne peux pas mettre plus que 2,5.
Une curiosité.
Amateur de BD qui sortent de l'ordinaire et des OLNI, j'étais très curieux de découvrir cet album, adaptant l'œuvre très novatrice pour l'époque (1884) de Edwin Abbott Abbott, un théologien anglais. Il donne vie aux dimensions géométriques, le point, la ligne et les surfaces, avant d'en arriver à faire découvrir l'univers des volumes par un carré. Wikipédia parle de référence à l'allégorie de la caverne ou encore le cheminement de Don Quichotte...
Delcourt a beau avoir mis les petits plats dans les grands pour cette BD (belle maquette, superbe com'), j'avoue ne pas avoir réussi à rentrer du tout dans ma lecture ; fait rare, je n'ai même pas réussi à dépasser le quart de l'album tant je n'ai jamais réussi à être captivé voire intéressé par ces dialogues entre un carré et une sphère. Bon, ok, les maths c'est pas mon truc, mais même sans parler de ça, je ne sais pas si c'est le format BD, l'adaptation qui n'est pas réussie ou l'œuvre originale qui a mal vieilli, mais non, impossible de passer le cap et d'aller au bout de ma lecture.
Côté dessin, et bien on va pas dire qu'on en prend plein les yeux non plus vu la nature du récit...
Bref, un album qui me sera tombé des mains malgré une réelle volonté d'aller au bout ; une belle déception. Peut-être d'autres lecteurs y trouveront-ils leur compte.
Plus de 300 pages un peu laborieuses où Luke Healy se met en scène. Je n'ai pas lu ses ouvrages précédents. Quelle est la part de vérité là-dedans, autobiographie ou autofiction ?
Le dessin est clinique, froid et avec une palette de couleurs réduite.
Plusieurs histoires se suivent. On y voit notamment Luke assister au mariage de son frère jumeau qui prend comme témoin un de ses amis et pas lui son propre frère, jumeau de surcroît. Il se compare donc à cet autre homme "mieux que lui", se lamente sur tant d'injustice et sur beaucoup d'autres choses dont sa relation avec sa mère ou encore l'état du monde. Il vit quelques histoires homos, il est aussi auteur et ne trouve pas l'inspiration. Un ton de chouineur dépressif qui finit par lasser.
Je me retrouve assez bien dans l’avis de gruizzli, même si certaines des références me touchent davantage.
Car, en effet, le dessin est plein de qualités esthétiques, mais le plaisir de lecture a souffert du fait que j’ai moi aussi dû faire des efforts pour reconnaitre certains personnages, j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérification, ce qui au bout d’un moment m’a un peu saoulé.
Pour le reste, si les références (poètes romantiques anglais et fantastique à la H. G. Wells) sont intéressantes, je n’ai pas vraiment accroché à l’intrigue.
Le mélange de personnages historiques réels et de personnages littéraires ou cinématographiques passe plutôt bien, et cela pouvait donner quelque chose de captivant. Mais la construction de l’intrigue où chaque album « remonte le temps », se situe quelques dizaines d’années avant le précédent, m’est apparu ici artificielle. Comme l’ont été certaines facilités scénaristiques (surtout dans le premier tome, qui m’a fait penser à un épisode de la série « L’île fantastique » : c’est moins niaiseux ici certes, mais la façon de rassembler les « proies » et la chasse manquent trop de crédibilité).
En fait, la cohabitation, entre du fantastique poétique, du fantastique plus « dur », un peu de thriller n’a pas fonctionné avec moi.
C’est sans doute affaire de goût, car nombreux sont ceux qui semble-t-il ont apprécié ce triptyque. Mais le dessin et l’intrigue, malgré leurs qualités intrinsèques, m’ont clairement laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Je rejoins l'avis de Mac Arthur.
Il a quelques qualités dans cet one-shot, comme le dessin qui est très bon, la narration est fluide (au moins j'ai pu lire l'album au complet sans trop de problème) et il y a quelques scènes pas trop mal au début, mais très vite le scénario devient monotone. C'est peut-être pour montrer le sentiment que les londoniens avaient durant les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, il fallait toujours aller se cacher, on ne sait pas quand ça va finir et pour ne pas s'ennuyer on utilise notre imagination pour raconter des contes ! Sauf que lorsque je lis une œuvre de fiction c'est pas pour finir par autant m'ennuyer que les personnages.
Il faut dire que le conte que le vieil homme raconte à la petite fille n'est pas très palpitant. Quant à ce qui se passe dans le monde réel, comme je l'ai déjà écrit, il y a quelques bonnes scènes, mais c'est noyé dans de la répétition et un scénario inutilement étiré. On aurait pu balancer la moitié de l'album et ça aurait été mieux pour le scénario. Il y a aussi le fait qu'à plusieurs reprises, l'auteur veut toucher les lecteurs et cela n'a pas marché sur moi. Ça manque de subtilité et je déteste ça, j'ai l'impression qu'on veut me forcer à pleurer et ça provoque toujours l'effet inverse sur moi.
Un manga qui avait attiré mon attention à cause de sa couverture et parce qu'après l'avoir rapidement feuilleté, son contenu m'a semblé bien différent des mangas standards grand public. Le fait que ça soit un one-shot et pas une série fleuve a aussi joué.
Ben après lecture, je suis déçu et heureusement que ça ne dure pas des dizaines de tomes ! L'histoire est tellement décousue qu'au début j'ai cru que c'était un recueil d'histoires courtes portant sur le même thème ! Je n'ai pas trop aimé le message qui ressortait de l'album. Je le trouve non seulement naïf (on dirait que ça a été fait par quelqu'un qui n'est jamais sorti de la ville), mais aussi limite dangereux. Il reste le dessin qui est pas mal. Il y a de belles cases, mais ce n'est pas assez pour rendre un récit intéressant.
Cette collection manga qui reprend les classiques à destination de la jeunesse ne pouvait pas passer outre l'œuvre de Lewis Carroll.
Je ne connais Alice que par sa version Disney qui m'avait beaucoup plu. Comme souvent la version de la collection suit fidèlement le déroulé de l'œuvre originale en étant plus complète que la version animé. A mes yeux le souci est que la version de Junko Tamura est à la fois trop proche et trop éloignée de la version du film. En effet par sa couleur, sa musique et son rythme la version Disney renforce parfaitement les univers mi loufoque mi absurde que rencontre Alice. Ici cet univers N&B fade pas assez porté sur la critique de la société victorienne pour accrocher un lectorat adulte et pas assez poétique pour un lectorat enfant. Cela donne une lecture peu fluide portée par un graphisme minimaliste pour les ambiances et les décors. C'est trop peu pour une telle œuvre
Une lecture décevante qui ne remplace pas le Disney.
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Woody Allen en comics
J’ai lu l’album « Doutes & certitudes », publié dans imposant format à l’italienne. Je ne chercherai pas à en lire plus, car déjà ma lecture a été poussive. Déjà l’introduction d’un certain Buckminster Fuller, elle aussi en strips, est particulièrement verbeuse et indigeste. Ensuite, les trips proprement dits peuvent être intéressants, vaguement amusants parfois. Mais rapidement j’ai trouvé ça ennuyeux. Le Woody Allen alternant névroses et phrases péremptoires passe nettement moins bien ici que dans ses films de la grande époque. Le dessin lui par contre est simple et plaisant, en tout cas bien plus fluide que le texte. Ça fait bien longtemps que je me suis détaché du cinéma de Woody Allen. Mais j’attendais quand même bien mieux de ces strips, qui datent justement de la période la plus créative d’Allen, celle qui m’avait tellement plu, avec Diane Keaton et Mia Farrow. Gros bof donc.
Impénétrable
Impénétrable souffre d'un fausse réputation, celle d'être une bd sur le vaginisme. Le thème du vaginisme est abordé au début du livre, mais est rapidement balayé pour parler d'autre chose... Autre chose qui sera lui aussi balayé rapidement pour parler d'autre chose, aussi balayé, etc... Impénétrable souffre donc d'un 2eme gros défaut, le livre ne sait pas de quoi parler, l'autrice change de sujet sans cesse et sans en approfondir un seul. Ainsi, le livre semble très rapide, il était pour moi très dur de ressentir l'émotion d'Alix Garin, lorsqu'elle découvre ses symptômes, après deux ans de sa vie dans l'ignorance la plus totale. Pareil à la fin du livre, lorsqu'elle commence à flipper à l'idée que l'écriture du livre puisse ruiner son couple, la résolution ici, se fait littéralement à la fin de la page. Autre exemple, plusieurs fois, Alix racontera ses escapades dans les boîtes de nuits, durant ces moments-là, nous sentons que l'autrice désire montrer cet univers, et les personnes en faisant partie, mais cela est toujours dégagé au bout d'une page et demi, sans être approfondi. Graphiquement, je connaissais déjà Alix Garin pour ses dessins dans le magazine TOPO, que je trouvais plutôt ok. Mais ici je les ai trouvé bâclés, les décors étaient toujours dans une espèce de floutage empêchant de les voir, parfaitement inutile, ce flou a déjà été critiqué avant moi. Quand j'ai fini Impénétrable, j'étais un peu perdu, je ne savais pas clairement ce que je venais de lire, les médias avaient vendu le thème comme étant le vaginisme, mais pourtant, beaucoup d'autres ont été effleurés. Je dis Effleurés, car "traités" aurait été un terme un peu mensonger
Les Pieds bandés
J’ai emprunté cet album, attiré par le sujet, aux airs de légende urbaine plus ou moins fantasmatique. Et le fait est que j’ai appris des choses, sociologiquement c’est intéressant : le fait que les femmes soient socialement encouragées – donc souvent forcées – à subir une sorte de torture pour contraindre leurs pieds – mais aussi pour aplatir leur seins (ceci est évoqué à plusieurs reprises, mais tout est centré sur les pieds bandés pour être « rapetissés ») est hallucinant. Et évidemment seules les femmes subissent ces contraintes, présentées par les hommes qui en parlent comme une manière de les séduire. Mais, si le sujet m’a intéressé au début, j’ai aussi été rebuté par une narration un peu insipide, et un dessin inégal, et loin d’être exempt de défauts (en particulier les visages, changeants et semblant eux-aussi subir une déformation !). Il n’y a que vers la fin, lorsque les changements sociétaux et l’agitation révolutionnaire vont donner du rythme, que le récit retrouve un semblant d’intérêt. C’est alors, tout au long du reste du siècle, que nous suivons la « libération » des masses et de la femme, qui coïncident ironiquement avec la déchéance de la femme que nous avons suivi toute sa vie, elle qui, devenue anachronique avec ses pieds, naguère signes de beauté, devenus ridicules et handicapants. Quelques critiques pointent aussi concernant les revirements de la politique maoïste. Mais ce regain d’intérêt tardif n’a pas compensé une lecture que j’ai globalement trouvée ennuyeuse.
Dr. Grordbort présente : Victoire
Après avoir découvert Greg Broadmore avec l'étrange Cave Girls, j'étais curieux de lire un autre de ses comics. Je n'ai pas eu le choix, il n'y avait que ce "Dr. Grordbort présente : Victoire" de disponible. Et c'est un album singulier, il ne propose que 25 planches (sur les 64 de la BD) de bande dessinée, pour deux aventures du décérébré Lord Cockswain. D'abord "vengeance vénusienne" (11 pages) et enfin "la montagne de la menace lunaire" (14 pages). Des récits totalement absurdes où des bidasses britanniques à la ramasse - tout droit sortis du début XXe siècle - se battent sous les ordres de Cockswain à coup de rayons laser sur la planète Vénus, ou encore, toujours notre fameux lord, avec un bocal sur la tête, qui va mettre fin à la menace extraterrestre sur la Lune. L'armée en prend pour son grade. Du grand n'importe quoi qui a moyennement fonctionné, les deux histoires sont trop courtes pour véritablement explorer et exploiter cet univers déjanté, et donc me captiver. Par contre Broadmore se fait plaisir, il accentue le côté comique en caricaturant les personnages au milieu de superbes décors très réalistes. Superbe ! Le reste de l'album ressemble à un artbook, avec une partie catalogue d'armes (créations du génialissime dr. Grordbort), mais aussi un bestiaire sur la faune sauvage et les extraterrestres de Vénus et enfin une galerie de personnages qui ne figurent pas dans les deux récits. Broadmore fait preuve d'une grande inventivité. Je ne peux pas mettre plus que 2,5. Une curiosité.
Flat Land
Amateur de BD qui sortent de l'ordinaire et des OLNI, j'étais très curieux de découvrir cet album, adaptant l'œuvre très novatrice pour l'époque (1884) de Edwin Abbott Abbott, un théologien anglais. Il donne vie aux dimensions géométriques, le point, la ligne et les surfaces, avant d'en arriver à faire découvrir l'univers des volumes par un carré. Wikipédia parle de référence à l'allégorie de la caverne ou encore le cheminement de Don Quichotte... Delcourt a beau avoir mis les petits plats dans les grands pour cette BD (belle maquette, superbe com'), j'avoue ne pas avoir réussi à rentrer du tout dans ma lecture ; fait rare, je n'ai même pas réussi à dépasser le quart de l'album tant je n'ai jamais réussi à être captivé voire intéressé par ces dialogues entre un carré et une sphère. Bon, ok, les maths c'est pas mon truc, mais même sans parler de ça, je ne sais pas si c'est le format BD, l'adaptation qui n'est pas réussie ou l'œuvre originale qui a mal vieilli, mais non, impossible de passer le cap et d'aller au bout de ma lecture. Côté dessin, et bien on va pas dire qu'on en prend plein les yeux non plus vu la nature du récit... Bref, un album qui me sera tombé des mains malgré une réelle volonté d'aller au bout ; une belle déception. Peut-être d'autres lecteurs y trouveront-ils leur compte.
Estime de soi et fin du monde
Plus de 300 pages un peu laborieuses où Luke Healy se met en scène. Je n'ai pas lu ses ouvrages précédents. Quelle est la part de vérité là-dedans, autobiographie ou autofiction ? Le dessin est clinique, froid et avec une palette de couleurs réduite. Plusieurs histoires se suivent. On y voit notamment Luke assister au mariage de son frère jumeau qui prend comme témoin un de ses amis et pas lui son propre frère, jumeau de surcroît. Il se compare donc à cet autre homme "mieux que lui", se lamente sur tant d'injustice et sur beaucoup d'autres choses dont sa relation avec sa mère ou encore l'état du monde. Il vit quelques histoires homos, il est aussi auteur et ne trouve pas l'inspiration. Un ton de chouineur dépressif qui finit par lasser.
Maudit sois-tu
Je me retrouve assez bien dans l’avis de gruizzli, même si certaines des références me touchent davantage. Car, en effet, le dessin est plein de qualités esthétiques, mais le plaisir de lecture a souffert du fait que j’ai moi aussi dû faire des efforts pour reconnaitre certains personnages, j’ai dû faire quelques retours en arrière pour vérification, ce qui au bout d’un moment m’a un peu saoulé. Pour le reste, si les références (poètes romantiques anglais et fantastique à la H. G. Wells) sont intéressantes, je n’ai pas vraiment accroché à l’intrigue. Le mélange de personnages historiques réels et de personnages littéraires ou cinématographiques passe plutôt bien, et cela pouvait donner quelque chose de captivant. Mais la construction de l’intrigue où chaque album « remonte le temps », se situe quelques dizaines d’années avant le précédent, m’est apparu ici artificielle. Comme l’ont été certaines facilités scénaristiques (surtout dans le premier tome, qui m’a fait penser à un épisode de la série « L’île fantastique » : c’est moins niaiseux ici certes, mais la façon de rassembler les « proies » et la chasse manquent trop de crédibilité). En fait, la cohabitation, entre du fantastique poétique, du fantastique plus « dur », un peu de thriller n’a pas fonctionné avec moi. C’est sans doute affaire de goût, car nombreux sont ceux qui semble-t-il ont apprécié ce triptyque. Mais le dessin et l’intrigue, malgré leurs qualités intrinsèques, m’ont clairement laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Le Partage des Mondes
Je rejoins l'avis de Mac Arthur. Il a quelques qualités dans cet one-shot, comme le dessin qui est très bon, la narration est fluide (au moins j'ai pu lire l'album au complet sans trop de problème) et il y a quelques scènes pas trop mal au début, mais très vite le scénario devient monotone. C'est peut-être pour montrer le sentiment que les londoniens avaient durant les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, il fallait toujours aller se cacher, on ne sait pas quand ça va finir et pour ne pas s'ennuyer on utilise notre imagination pour raconter des contes ! Sauf que lorsque je lis une œuvre de fiction c'est pas pour finir par autant m'ennuyer que les personnages. Il faut dire que le conte que le vieil homme raconte à la petite fille n'est pas très palpitant. Quant à ce qui se passe dans le monde réel, comme je l'ai déjà écrit, il y a quelques bonnes scènes, mais c'est noyé dans de la répétition et un scénario inutilement étiré. On aurait pu balancer la moitié de l'album et ça aurait été mieux pour le scénario. Il y a aussi le fait qu'à plusieurs reprises, l'auteur veut toucher les lecteurs et cela n'a pas marché sur moi. Ça manque de subtilité et je déteste ça, j'ai l'impression qu'on veut me forcer à pleurer et ça provoque toujours l'effet inverse sur moi.
Hen Kai Pan
Un manga qui avait attiré mon attention à cause de sa couverture et parce qu'après l'avoir rapidement feuilleté, son contenu m'a semblé bien différent des mangas standards grand public. Le fait que ça soit un one-shot et pas une série fleuve a aussi joué. Ben après lecture, je suis déçu et heureusement que ça ne dure pas des dizaines de tomes ! L'histoire est tellement décousue qu'au début j'ai cru que c'était un recueil d'histoires courtes portant sur le même thème ! Je n'ai pas trop aimé le message qui ressortait de l'album. Je le trouve non seulement naïf (on dirait que ça a été fait par quelqu'un qui n'est jamais sorti de la ville), mais aussi limite dangereux. Il reste le dessin qui est pas mal. Il y a de belles cases, mais ce n'est pas assez pour rendre un récit intéressant.
Alice au Pays des Merveilles (Nobi nobi)
Cette collection manga qui reprend les classiques à destination de la jeunesse ne pouvait pas passer outre l'œuvre de Lewis Carroll. Je ne connais Alice que par sa version Disney qui m'avait beaucoup plu. Comme souvent la version de la collection suit fidèlement le déroulé de l'œuvre originale en étant plus complète que la version animé. A mes yeux le souci est que la version de Junko Tamura est à la fois trop proche et trop éloignée de la version du film. En effet par sa couleur, sa musique et son rythme la version Disney renforce parfaitement les univers mi loufoque mi absurde que rencontre Alice. Ici cet univers N&B fade pas assez porté sur la critique de la société victorienne pour accrocher un lectorat adulte et pas assez poétique pour un lectorat enfant. Cela donne une lecture peu fluide portée par un graphisme minimaliste pour les ambiances et les décors. C'est trop peu pour une telle œuvre Une lecture décevante qui ne remplace pas le Disney.