Je ne connaissais pas le personnage de Little Nemo. Cette série m'a donc permis de découvrir l'univers du personnage de Winsor Mc Cay et de jeter un œil intéressé sur la galerie de l'œuvre originale. J'ai lu les deux premiers ouvrages de Marchand et Moebius et je ne pense pas rechercher la suite. En effet j'ai été bien déçu par l'adaptation de ces deux auteurs . Ainsi j'ai trouvé le scénario assez plat, présentant des longueurs et un manque d'originalité assez pénalisant pour le dynamisme de la lecture. Mais surtout quand je compare les graphismes de l'œuvre originale avec celui de Marchand je trouve que l'on est complétement sorti de la féérie de l'univers du personnage. Ce graphisme très classique et daté 90's s'inscrit dans la tendance de ces années mais je le trouve bien fade pour traduire le rêve et l'imagination .
Une déception.
Je suis un inconditionnel des aventures de notre héros. Je me fais toujours une joie de le suivre mais j’avoue avoir été perplexe quand j’ai vu son retour dans l’écurie Dargaud (son escapade à L’association ne me déplaisait pas). Qu’est ce qu’il allait changer ?
Bah rien !! On change juste le titre, après les formidables puis les nouvelles, place aux aventures (dans une situation pas possible). On retrouve notre héros dans la prolongation de ces nouvelles aventures (Richard et lui sont avec leurs petites amies respectives).
J’ai l’air de me plaindre alors que je devrais plutôt me réjouir mais ce retour chez Dargaud me laisse un goût tiède, d’autant que j’ai trouvé ce tome fort peu jouasse.
J’ai lu que Trondheim argumentait ce retour vers Dargaud parce que ça ronronnait un peu trop à L’association niveau impulsion. Bah que dire de cette aventure pas possible ?!
Peut être la plus mauvaise avec notre héros, je cherche encore mon plaisir de lecture. Ça tourne en rond et n’apporte pas grand chose, je crois bien que c’est une première pour moi.
La déception fut d’autant plus grande que le pitch me plaisait bien. Malheureusement j’ai trouvé l’auteur en mode automatique et en panne d’inspiration. Le côté huis clos et temporel n’arrangent pas une grande variété d’ambiance, ce qui donne un récit très linéaire et finalement pas très drôle. Les péripéties et joutes verbales m’ont semblé bien ampoulées.
Bref je regrette bien mon achat avec ce 1er tome. Espérons une erreur de parcours dans la longue carrière de notre ami à grandes oreilles, et que le meilleur reste à venir.
Nota : j’ai un petit espoir, j’aime bien le 2eme de couverture où l’on voit notre héros dans différentes tenues (samouraï, chevalier …).
Voilà un album sur lequel j’aurais pu m’acharner et ne mettre qu’une étoile, tant certains aspects sombrent dans une forme de ridicule involontairement humoristique. Mais je vais être indulgent, pour plusieurs raisons.
D’abord – et essentiellement – à cause du dessin de Levis. Son travail au lavis est excellent sur la forme. Même si je trouve bien plus sensuel (et je préfère) son trait plus fin sur d’autres de ses œuvres érotiques, le rendu est quand même très agréable. Il y a dans son dessin quelque chose de classique et « sage » (il a illustré pas mal de romans pour de plus jeunes lecteurs – sous un autre nom), cette « sagesse » même est pour partie du potentiel érotique de son dessin, lorsqu’il place les héroïnes dans des situations scabreuses. Même si la plupart du temps ça reste quand même assez soft, il y a quelques scènes qui tendent vers le SM.
Le dessin au lavis des seins de Levis (on me pardonnera cet amusement) donne en tout cas un rendu qui fait penser à un roman photo vieillot. Je ne sais pas si c’était volontaire, mais le rendu, les postures m’y ont fortement renvoyé. Et ce d’autant plus que le scénario, et surtout les dialogues de Francis Leroi font aussi penser à ce type de chose (ou à des romans du style Arlequin – du moins dans l’image que je m’en fais, n’en ayant lu que quelques extraits ou vu que des couvertures – et celle de Levis ne dépareillerait pas sur ce type de bouquin !).
En effet, l’histoire, se déroulant dans une Inde de pacotille au XXème siècle, durant la colonisation anglaise, n’est franchement pas folichonne. Le scénario multiplie les facilités, les raccourcis improbables, accumulant les scènes d’aventure exotique dans lesquelles plusieurs femmes (deux anglaises et une indienne) subissent moult violences, et se battent pour le bel officier anglais qui tour à tour les sauve du machiavélique rajah. C’est déjà assez cliché et kitsch comme ça, mais Francis Leroi (plutôt habitué des scénarios porno chic sans réel profondeur ou intérêt dans les années 1980) y ajoute des dialogues qu’on croirait parodiques tant ils sont outranciers dans leur formulation, les envolées pseudo lyriques, avec force descriptions, adjectifs grandiloquents, et surtout romantisme artificiel à deux balles. C’est vraiment gratiné. Ridicule donc, mais tellement au bout d’un moment que j’ai pris le parti de lire ça comme du Fabcaro érotique – et là ça passe un peu mieux. Les deux dernières pages atteignent des sommets du genre, avec happy end improbables et postures et dialogues ridicules.
Par contre, si vous ne cherchez que du cul et/ou un scénario et des dialogues chiadés, alors oubliez cet album.
Je n'ai lu que les 2 premiers tomes, qui proposent une série de saynètes loufoques sans souci de vraisemblance ni de continuité.
Autour du peintre Toulouse-Lautrec, Smudja convoque une galerie de personnalités de la fin du XIXe siècle, notamment des icônes du Moulin Rouge. On y croise aussi Audrey Hepburn, sous une autre identité.
C'est parfois amusant et une certaine poésie se dégage de l'ensemble.
Toutefois, la lecture manque singulièrement de fluidité. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la page 2 du tome 1 proposée dans la galerie. Je vous mets au défi de comprendre du premier coup l'enchainement des actions dans les 3 premières cases et la manœuvre de ce poivrot de Toulouse-Lautrec.
L'absence de fil conducteur et de réflexion suivie achèvent de rendre la lecture fastidieuse.
Dommage car les peintures sont d'une grande finesse.
J'aime beaucoup La Nef des fous de Turf, mais à part cette série je dois avouer être creux sur l'auteur. Je me suis donc plongé dans "Les Incroyables Aventures de Gribouillis". J'en ressors globalement déçu.
S'il y a bien une chose qui ne m'a pas déçu, c'est le dessin de Turf. Un superbe noir et blanc au trait fin, lisible et expressif. La représentation de la fiancée est particulièrement réussie. Une mise en page académique rehaussée de quelques trouvailles graphiques.
Par contre l'histoire en elle-même m'a laissé sur le carreau.
L'idée de départ était intéressante avec ce Gribouillis abandonné sur un catalogue de vente. Un Gribouillis qui prend vie et va se transformer en brave toutou naïf, incapable de communiquer avec les différents articles (appareils de chauffage, poupées, draps de lit...). Une succession de scènes loufoques dans ce monde absurde. L'apparition du diablotin et de sa fiancée n'ont pas suffi à me rendre intéressante cette balade de page en page de ce fameux catalogue. Je n'ai pas trouvé la fin triste, puisque les personnages m'ont apparu fades et stéréotypés. J'ai juste esquissé un sourire de temps en temps.
Un récit qui n'aura pas réussi à me transporter dans cet ailleurs délirant.
Note réelle : 2,5 (merci au dessin)
Les dessins, pas du tout à mon goût, auraient suffit à ne pas me donner envie de lire ce diptyque. Mais sachant que cette BD traitait du génocide arménien, et n'ayant jamais rien lu sur ce sujet, je me suis dit que c'était l'occasion d'apprendre quelque chose sur cette période méconnue de l'histoire. Le scénario est sacrément bien ficelé. Tellement bien qu'on se sent en pleine fiction pendant notre lecture, et que par conséquent il manque cruellement un dossier historique à la fin pour nous éclairer sur ce qui est historiquement avéré et ce qui est pure invention afin de faire un bon scenario. Car la somme des horreurs et injustices racontées ici ressemble en tous points au scénario type de la BD adulte d'aventure.
Je ne savais pas trop de quoi causait cette BD. J'avais bien entendu parler d'Alix Garin avec Ne m'oublie pas, qui fut assez bien accueillie. J'ai donc découvert le vaginisme, sujet qui ne manque pas d'intérêt, que l'on soit un homme ou une femme d'ailleurs. Concernant les femmes, la chose parait évidente, et concernant les hommes, cela va dans le sens d'une meilleure compréhension/entente mutuelle... Bref ! J'ai entamé ma lecture avec le sentiment que j'allais être un peu moins con en sortant...
Mais je suis de l'avis de Cleck : Impénétrable est une BD très autocentrée qui raconte un quotidien sans grand intérêt pour le commun, et qui ne nous en apprendra pas plus sur ce trouble. Le dessin est honnête, mais manque de détails, les personnages flottant souvent sur des fonds vides. Et puis de trop nombreuses pages me semblent n'être que du remplissage graphique. En effet, c'est une grosse BD bien lourde, mais très vite lue, ce qui vient entériner cette impression désagréable.
Je suis convaincu qu'Alix Garin doit être une chouette personne et que ce qu'elle a vécu a dû être assez duraille, mais je suis désolé car sa manière d'aborder le sujet m'a laissé à la porte.
Je ne suis pas vraiment rentré dans cette BD, qui a des bonnes motivations mais un résultat que je trouve assez banal. Trop de sujets brassés sans réels résolutions, trop de bonne volonté aussi, pas assez de corps ...
Cette BD est étrange, le sujet étant assez difficile à cerner. C'est une histoire de famille dans une inondation, d'un homme qui a toujours voulu voir les îles et de son fils, puis progressivement viennent les révélations des secrets de familles. Sauf que ces révélations vont s'accumuler au point que les dernières m'ont embrouillées sur la question de la filiation, tout en me faisant me demander pourquoi tout ceci n'a pas été dit de prime abord.
D'autre part, le sujet des colonies et des bagnes est présent, de même que la question du racisme systémique de la France. Outre que la question est curieusement amenée, j'ai du mal à croire à ce vieux paysan impliqué dans les combats communistes mais ayant élevé cet enfant dans un racisme systémique. De fait, leurs échanges me semblaient étranges, surtout pour un vieux qui n'est jamais sorti de chez lui et lit des écrivains pas connus pour leurs idées progressistes.
Le tout fini par une résolution étrangement trop facile et heureuse, notamment au vu de ce qu'il a fait. Est-ce une façon de résoudre les conflits induits dans le récit de façon "légère" ? Je ne suis pas sur, d'autant que je trouve que la fin est très complaisante envers les deux hommes, figure centrale du récit, sans jamais s'interroger sur la condition de ces femmes laissées derrière. Ce n'est pas une accusation de sexisme, mais je constate que le seul point de vue qu'on a pas dans toute la BD est celui des femmes, grande absente d'un récit qui aurait pourtant mérité un point de vue féminin, surtout au vu du sujet ...
Je ne parlerais pas beaucoup du dessin, franchement bon, qui apporte un côté très lisible et clair. C'est bien emmené et il ne m'a jamais retenu une seule fois dans ma lecture. Clairement, ma note est le reflet des questions que m'a laissé le scénario, assez oubliable malheureusement, et ce que j'en ai tiré. Un détail qui m'a frappé en fermant l'album est le manque de développement de tout les sujets brassés. La question des bagnes et des colonies est évoquée à peine, ne sert que de toile de fond et n'apporte rien de bien intéressant au lecteur moyen. Pour peu qu'on ai déjà eu quelques informations à ce propos, rien de neuf n'apparait dans la lecture.
Lecture décevante, donc. Je ne la conseille pas.
Je découvre cet auteur avec cet album, dans une collection propice à la publication de petits travaux d’auteurs pas encore confirmés ou « connus ». Si le format court est parfois frustrant – surtout qu’ici l’album concentre plusieurs histoires sur une trentaine de pages – c’est aussi un moyen de « tenter » un nouvel auteur sans se ruiner. Ce que je fais volontiers.
Si l’auteur nous montre de réelles qualités, je suis pourtant sorti déçu, sur ma faim de ce recueil.
Le dessin est globalement agréable. Surtout, comme je pense que nous avons là des travaux qui s’étalent dans le temps, Kim montre au travers de cet échantillon son talent graphique, qui plus est en usant de plusieurs styles assez différents, du réaliste au trait fin et agréable (avec là aussi une évolution jusqu’à la dernière histoire au trait plus affirmé) au style semi caricatural.
Les histoires sont inégales, parfois clairement autobiographiques, avec un ton changeant – jusqu’au relativement trash pour l’une des histoires, alors que plusieurs d’entre elles – les premières surtout – font penser à Tomine, dans du Roman Graphique qui n’est pas forcément ma tasse de thé.
Affaire de goût sans doute donc, mais je suis resté un peu en retrait de ce recueil – d’autres pouvant largement y trouver davantage leur compte.
Note réelle 2,5/5.
Je vais faire ma voix dissidente mais je n'ai vraiment pas aimée cette série. Je n'ai d'ailleurs pas poursuivit au-delà du deuxième tome, dont je n'ai pas spécialement apprécié l'histoire et la direction artistique.
J'ai vite tiqué sur le dessin de cette BD, avec son intention réaliste mais qui a ce défaut horrible de rendre tout le monde assez semblable. Le dessin de BD a souvent recourt à l'artifice de distinguer chaque personnage par une caractérisation physique parfois artificielle mais qui a cette avantage en terme de lisibilité de distinguer en un coup d'oeil chaque personnage. C'est souvent un détail physique ou une couleur, mais ici avec le dessin photo-réaliste, on a l'écueil de distinguer des gens "ordinaires" qui sont assez vite semblables d'autant plus quand on les voit de loin. De fait, j'étais constamment ralenti dans ma lecture par le souci de distinguer clairement ce que je voyais.
Ce premier défaut -a mes yeux, bien sur- a été le premier frein à ma lecture, et le principal d'ailleurs puisque d'une page à l'autre je devais en permanence conscientiser ma lecture afin de ne pas me perdre, ce qui provoquait sans cesse des arrêts de l'immersion et me sortant complètement de l'histoire. Mais en m'accrochant j'ai fini par la suivre et la reconstituer, et elle est... appréciable. Très inspiré des films des années 30 avec des esthétiques très marquées (savant fou, chasseur morbide, écrivaine gothique ...) et par de nombreux personnages réels des années 1800, le récit recompose une histoire fantastique inspiré par ces livres, poètes et écrivaines. Le tout dans un récit à rebours qui remonte progressivement aux origines de tout ceci. C'est inspiré, je le reconnais, mais moi qui n'ait pas d'amour spécial envers ces figures ou ces périodes, je me suis senti assez peu investi dans les histoires.
En fait, la lecture est distrayante et facile, avec un amour des personnes cités, des films dont il s'inspire (et ne s'en cache pas, il n'y a qu'a regarder le cahier en fin d'album), mais qui au final m'a indifféré. Je pense que c'est la combinaison du dessin que je n'aime pas du tout, vraiment pas, et de l'histoire assez classique dans le genre pulp, avec des références qui ne sont pas les miennes. Au final, je reste clairement en-dehors de la BD que je ne pense pas mauvaise, mais dont le traitement et le sujet m'intéresse peu. Ma note n'est donc pas objective (la BD mériterait un 3* je pense) mais l'appréciation que j'en ai.
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Little Nemo (Marchand)
Je ne connaissais pas le personnage de Little Nemo. Cette série m'a donc permis de découvrir l'univers du personnage de Winsor Mc Cay et de jeter un œil intéressé sur la galerie de l'œuvre originale. J'ai lu les deux premiers ouvrages de Marchand et Moebius et je ne pense pas rechercher la suite. En effet j'ai été bien déçu par l'adaptation de ces deux auteurs . Ainsi j'ai trouvé le scénario assez plat, présentant des longueurs et un manque d'originalité assez pénalisant pour le dynamisme de la lecture. Mais surtout quand je compare les graphismes de l'œuvre originale avec celui de Marchand je trouve que l'on est complétement sorti de la féérie de l'univers du personnage. Ce graphisme très classique et daté 90's s'inscrit dans la tendance de ces années mais je le trouve bien fade pour traduire le rêve et l'imagination . Une déception.
Les Aventures de Lapinot
Je suis un inconditionnel des aventures de notre héros. Je me fais toujours une joie de le suivre mais j’avoue avoir été perplexe quand j’ai vu son retour dans l’écurie Dargaud (son escapade à L’association ne me déplaisait pas). Qu’est ce qu’il allait changer ? Bah rien !! On change juste le titre, après les formidables puis les nouvelles, place aux aventures (dans une situation pas possible). On retrouve notre héros dans la prolongation de ces nouvelles aventures (Richard et lui sont avec leurs petites amies respectives). J’ai l’air de me plaindre alors que je devrais plutôt me réjouir mais ce retour chez Dargaud me laisse un goût tiède, d’autant que j’ai trouvé ce tome fort peu jouasse. J’ai lu que Trondheim argumentait ce retour vers Dargaud parce que ça ronronnait un peu trop à L’association niveau impulsion. Bah que dire de cette aventure pas possible ?! Peut être la plus mauvaise avec notre héros, je cherche encore mon plaisir de lecture. Ça tourne en rond et n’apporte pas grand chose, je crois bien que c’est une première pour moi. La déception fut d’autant plus grande que le pitch me plaisait bien. Malheureusement j’ai trouvé l’auteur en mode automatique et en panne d’inspiration. Le côté huis clos et temporel n’arrangent pas une grande variété d’ambiance, ce qui donne un récit très linéaire et finalement pas très drôle. Les péripéties et joutes verbales m’ont semblé bien ampoulées. Bref je regrette bien mon achat avec ce 1er tome. Espérons une erreur de parcours dans la longue carrière de notre ami à grandes oreilles, et que le meilleur reste à venir. Nota : j’ai un petit espoir, j’aime bien le 2eme de couverture où l’on voit notre héros dans différentes tenues (samouraï, chevalier …).
Les Perles de l'Amour
Voilà un album sur lequel j’aurais pu m’acharner et ne mettre qu’une étoile, tant certains aspects sombrent dans une forme de ridicule involontairement humoristique. Mais je vais être indulgent, pour plusieurs raisons. D’abord – et essentiellement – à cause du dessin de Levis. Son travail au lavis est excellent sur la forme. Même si je trouve bien plus sensuel (et je préfère) son trait plus fin sur d’autres de ses œuvres érotiques, le rendu est quand même très agréable. Il y a dans son dessin quelque chose de classique et « sage » (il a illustré pas mal de romans pour de plus jeunes lecteurs – sous un autre nom), cette « sagesse » même est pour partie du potentiel érotique de son dessin, lorsqu’il place les héroïnes dans des situations scabreuses. Même si la plupart du temps ça reste quand même assez soft, il y a quelques scènes qui tendent vers le SM. Le dessin au lavis des seins de Levis (on me pardonnera cet amusement) donne en tout cas un rendu qui fait penser à un roman photo vieillot. Je ne sais pas si c’était volontaire, mais le rendu, les postures m’y ont fortement renvoyé. Et ce d’autant plus que le scénario, et surtout les dialogues de Francis Leroi font aussi penser à ce type de chose (ou à des romans du style Arlequin – du moins dans l’image que je m’en fais, n’en ayant lu que quelques extraits ou vu que des couvertures – et celle de Levis ne dépareillerait pas sur ce type de bouquin !). En effet, l’histoire, se déroulant dans une Inde de pacotille au XXème siècle, durant la colonisation anglaise, n’est franchement pas folichonne. Le scénario multiplie les facilités, les raccourcis improbables, accumulant les scènes d’aventure exotique dans lesquelles plusieurs femmes (deux anglaises et une indienne) subissent moult violences, et se battent pour le bel officier anglais qui tour à tour les sauve du machiavélique rajah. C’est déjà assez cliché et kitsch comme ça, mais Francis Leroi (plutôt habitué des scénarios porno chic sans réel profondeur ou intérêt dans les années 1980) y ajoute des dialogues qu’on croirait parodiques tant ils sont outranciers dans leur formulation, les envolées pseudo lyriques, avec force descriptions, adjectifs grandiloquents, et surtout romantisme artificiel à deux balles. C’est vraiment gratiné. Ridicule donc, mais tellement au bout d’un moment que j’ai pris le parti de lire ça comme du Fabcaro érotique – et là ça passe un peu mieux. Les deux dernières pages atteignent des sommets du genre, avec happy end improbables et postures et dialogues ridicules. Par contre, si vous ne cherchez que du cul et/ou un scénario et des dialogues chiadés, alors oubliez cet album.
Le Cabaret des Muses (Le Bordel des Muses)
Je n'ai lu que les 2 premiers tomes, qui proposent une série de saynètes loufoques sans souci de vraisemblance ni de continuité. Autour du peintre Toulouse-Lautrec, Smudja convoque une galerie de personnalités de la fin du XIXe siècle, notamment des icônes du Moulin Rouge. On y croise aussi Audrey Hepburn, sous une autre identité. C'est parfois amusant et une certaine poésie se dégage de l'ensemble. Toutefois, la lecture manque singulièrement de fluidité. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la page 2 du tome 1 proposée dans la galerie. Je vous mets au défi de comprendre du premier coup l'enchainement des actions dans les 3 premières cases et la manœuvre de ce poivrot de Toulouse-Lautrec. L'absence de fil conducteur et de réflexion suivie achèvent de rendre la lecture fastidieuse. Dommage car les peintures sont d'une grande finesse.
Les Incroyables Aventures de Gribouillis
J'aime beaucoup La Nef des fous de Turf, mais à part cette série je dois avouer être creux sur l'auteur. Je me suis donc plongé dans "Les Incroyables Aventures de Gribouillis". J'en ressors globalement déçu. S'il y a bien une chose qui ne m'a pas déçu, c'est le dessin de Turf. Un superbe noir et blanc au trait fin, lisible et expressif. La représentation de la fiancée est particulièrement réussie. Une mise en page académique rehaussée de quelques trouvailles graphiques. Par contre l'histoire en elle-même m'a laissé sur le carreau. L'idée de départ était intéressante avec ce Gribouillis abandonné sur un catalogue de vente. Un Gribouillis qui prend vie et va se transformer en brave toutou naïf, incapable de communiquer avec les différents articles (appareils de chauffage, poupées, draps de lit...). Une succession de scènes loufoques dans ce monde absurde. L'apparition du diablotin et de sa fiancée n'ont pas suffi à me rendre intéressante cette balade de page en page de ce fameux catalogue. Je n'ai pas trouvé la fin triste, puisque les personnages m'ont apparu fades et stéréotypés. J'ai juste esquissé un sourire de temps en temps. Un récit qui n'aura pas réussi à me transporter dans cet ailleurs délirant. Note réelle : 2,5 (merci au dessin)
Le Cahier à fleurs
Les dessins, pas du tout à mon goût, auraient suffit à ne pas me donner envie de lire ce diptyque. Mais sachant que cette BD traitait du génocide arménien, et n'ayant jamais rien lu sur ce sujet, je me suis dit que c'était l'occasion d'apprendre quelque chose sur cette période méconnue de l'histoire. Le scénario est sacrément bien ficelé. Tellement bien qu'on se sent en pleine fiction pendant notre lecture, et que par conséquent il manque cruellement un dossier historique à la fin pour nous éclairer sur ce qui est historiquement avéré et ce qui est pure invention afin de faire un bon scenario. Car la somme des horreurs et injustices racontées ici ressemble en tous points au scénario type de la BD adulte d'aventure.
Impénétrable
Je ne savais pas trop de quoi causait cette BD. J'avais bien entendu parler d'Alix Garin avec Ne m'oublie pas, qui fut assez bien accueillie. J'ai donc découvert le vaginisme, sujet qui ne manque pas d'intérêt, que l'on soit un homme ou une femme d'ailleurs. Concernant les femmes, la chose parait évidente, et concernant les hommes, cela va dans le sens d'une meilleure compréhension/entente mutuelle... Bref ! J'ai entamé ma lecture avec le sentiment que j'allais être un peu moins con en sortant... Mais je suis de l'avis de Cleck : Impénétrable est une BD très autocentrée qui raconte un quotidien sans grand intérêt pour le commun, et qui ne nous en apprendra pas plus sur ce trouble. Le dessin est honnête, mais manque de détails, les personnages flottant souvent sur des fonds vides. Et puis de trop nombreuses pages me semblent n'être que du remplissage graphique. En effet, c'est une grosse BD bien lourde, mais très vite lue, ce qui vient entériner cette impression désagréable. Je suis convaincu qu'Alix Garin doit être une chouette personne et que ce qu'elle a vécu a dû être assez duraille, mais je suis désolé car sa manière d'aborder le sujet m'a laissé à la porte.
L'Île aux remords
Je ne suis pas vraiment rentré dans cette BD, qui a des bonnes motivations mais un résultat que je trouve assez banal. Trop de sujets brassés sans réels résolutions, trop de bonne volonté aussi, pas assez de corps ... Cette BD est étrange, le sujet étant assez difficile à cerner. C'est une histoire de famille dans une inondation, d'un homme qui a toujours voulu voir les îles et de son fils, puis progressivement viennent les révélations des secrets de familles. Sauf que ces révélations vont s'accumuler au point que les dernières m'ont embrouillées sur la question de la filiation, tout en me faisant me demander pourquoi tout ceci n'a pas été dit de prime abord. D'autre part, le sujet des colonies et des bagnes est présent, de même que la question du racisme systémique de la France. Outre que la question est curieusement amenée, j'ai du mal à croire à ce vieux paysan impliqué dans les combats communistes mais ayant élevé cet enfant dans un racisme systémique. De fait, leurs échanges me semblaient étranges, surtout pour un vieux qui n'est jamais sorti de chez lui et lit des écrivains pas connus pour leurs idées progressistes. Le tout fini par une résolution étrangement trop facile et heureuse, notamment au vu de ce qu'il a fait. Est-ce une façon de résoudre les conflits induits dans le récit de façon "légère" ? Je ne suis pas sur, d'autant que je trouve que la fin est très complaisante envers les deux hommes, figure centrale du récit, sans jamais s'interroger sur la condition de ces femmes laissées derrière. Ce n'est pas une accusation de sexisme, mais je constate que le seul point de vue qu'on a pas dans toute la BD est celui des femmes, grande absente d'un récit qui aurait pourtant mérité un point de vue féminin, surtout au vu du sujet ... Je ne parlerais pas beaucoup du dessin, franchement bon, qui apporte un côté très lisible et clair. C'est bien emmené et il ne m'a jamais retenu une seule fois dans ma lecture. Clairement, ma note est le reflet des questions que m'a laissé le scénario, assez oubliable malheureusement, et ce que j'en ai tiré. Un détail qui m'a frappé en fermant l'album est le manque de développement de tout les sujets brassés. La question des bagnes et des colonies est évoquée à peine, ne sert que de toile de fond et n'apporte rien de bien intéressant au lecteur moyen. Pour peu qu'on ai déjà eu quelques informations à ce propos, rien de neuf n'apparait dans la lecture. Lecture décevante, donc. Je ne la conseille pas.
Autres histoires
Je découvre cet auteur avec cet album, dans une collection propice à la publication de petits travaux d’auteurs pas encore confirmés ou « connus ». Si le format court est parfois frustrant – surtout qu’ici l’album concentre plusieurs histoires sur une trentaine de pages – c’est aussi un moyen de « tenter » un nouvel auteur sans se ruiner. Ce que je fais volontiers. Si l’auteur nous montre de réelles qualités, je suis pourtant sorti déçu, sur ma faim de ce recueil. Le dessin est globalement agréable. Surtout, comme je pense que nous avons là des travaux qui s’étalent dans le temps, Kim montre au travers de cet échantillon son talent graphique, qui plus est en usant de plusieurs styles assez différents, du réaliste au trait fin et agréable (avec là aussi une évolution jusqu’à la dernière histoire au trait plus affirmé) au style semi caricatural. Les histoires sont inégales, parfois clairement autobiographiques, avec un ton changeant – jusqu’au relativement trash pour l’une des histoires, alors que plusieurs d’entre elles – les premières surtout – font penser à Tomine, dans du Roman Graphique qui n’est pas forcément ma tasse de thé. Affaire de goût sans doute donc, mais je suis resté un peu en retrait de ce recueil – d’autres pouvant largement y trouver davantage leur compte. Note réelle 2,5/5.
Maudit sois-tu
Je vais faire ma voix dissidente mais je n'ai vraiment pas aimée cette série. Je n'ai d'ailleurs pas poursuivit au-delà du deuxième tome, dont je n'ai pas spécialement apprécié l'histoire et la direction artistique. J'ai vite tiqué sur le dessin de cette BD, avec son intention réaliste mais qui a ce défaut horrible de rendre tout le monde assez semblable. Le dessin de BD a souvent recourt à l'artifice de distinguer chaque personnage par une caractérisation physique parfois artificielle mais qui a cette avantage en terme de lisibilité de distinguer en un coup d'oeil chaque personnage. C'est souvent un détail physique ou une couleur, mais ici avec le dessin photo-réaliste, on a l'écueil de distinguer des gens "ordinaires" qui sont assez vite semblables d'autant plus quand on les voit de loin. De fait, j'étais constamment ralenti dans ma lecture par le souci de distinguer clairement ce que je voyais. Ce premier défaut -a mes yeux, bien sur- a été le premier frein à ma lecture, et le principal d'ailleurs puisque d'une page à l'autre je devais en permanence conscientiser ma lecture afin de ne pas me perdre, ce qui provoquait sans cesse des arrêts de l'immersion et me sortant complètement de l'histoire. Mais en m'accrochant j'ai fini par la suivre et la reconstituer, et elle est... appréciable. Très inspiré des films des années 30 avec des esthétiques très marquées (savant fou, chasseur morbide, écrivaine gothique ...) et par de nombreux personnages réels des années 1800, le récit recompose une histoire fantastique inspiré par ces livres, poètes et écrivaines. Le tout dans un récit à rebours qui remonte progressivement aux origines de tout ceci. C'est inspiré, je le reconnais, mais moi qui n'ait pas d'amour spécial envers ces figures ou ces périodes, je me suis senti assez peu investi dans les histoires. En fait, la lecture est distrayante et facile, avec un amour des personnes cités, des films dont il s'inspire (et ne s'en cache pas, il n'y a qu'a regarder le cahier en fin d'album), mais qui au final m'a indifféré. Je pense que c'est la combinaison du dessin que je n'aime pas du tout, vraiment pas, et de l'histoire assez classique dans le genre pulp, avec des références qui ne sont pas les miennes. Au final, je reste clairement en-dehors de la BD que je ne pense pas mauvaise, mais dont le traitement et le sujet m'intéresse peu. Ma note n'est donc pas objective (la BD mériterait un 3* je pense) mais l'appréciation que j'en ai.