Ces trois albums de Max Sulfur forment un tout cohérent, composé d'histoires courtes où les femmes dominent la relation et prennent ouvertement le pouvoir sur les hommes, qu'ils soient professeurs, collègues ou voisins. Le ton se veut provocant, parfois humoristique, et assume sans détour sa dimension pornographique.
Le dessin est indéniablement le point fort : Sulfur maîtrise la mise en scène et célèbre des corps féminins pulpeux dans un style expressif et énergique. Les compositions sont impeccables, les postures soignées, mais la chaleur du trait se heurte à la froideur d'une colorisation numérique sans âme.
Côté scénario, c'est le vide total. Les récits s'enchaînent comme des saynètes inspirées de courtes vidéos porno, sans véritable intrigue ni montée de tension. Les personnages féminins, souvent dotés de poitrines démesurées, sont réduits à des clichés de fantasmes masculins, habillés comme des pouffiasses et dépourvus de personnalité. On ne trouve ici qu'une succession de scènes explicites, bien dessinées certes, mais dénuées d'érotisme véritable ou de suggestion.
L'ensemble s'adresse donc avant tout aux amateurs de dessins pornographiques soignés, mais sans attente narrative. Un auteur techniquement solide, qui gagnerait beaucoup à s'associer à un scénariste s'il souhaitait créer une œuvre adulte réellement excitante.
Franchement déçu par cette série du même auteur de la série ''Pour le pire'' que j'avais bien aimé. Pourtant, il y avait tout pour me plaire: une période historique qui m'attire (le Japon après la seconde guerre mondiale), du fantastique et du mystère....sauf que je n'ai pas du tout accroché.
Dès le départ j'ai trouvé que le scénario manquait de crédibilité. Encore une fois, le héros est un loser totalement qui finit par rencontrer par hasard un personnage bien étrange qui va l'emmener dans une aventure remplis de danger et de trucs étrangers. La manière dont les deux protagonistes se rencontrent m'a semblé totalement forcé et peu crédible. Disons que lorsque je commence un manga et que je trouve que ça dérage avant la fin du premier chapitre, il me faut des efforts pour arriver à revenir dans le scénario et ça ne s'est pas produit ici. Les mystères ne m'ont pas intéressé, je ne trouve pas les personnages attachants et parfois je ne comprenais pas leur actions. Enfin, j'avoue que j'aurais peut-être mieux compris leur motivation si j'avais lu plus de tomes parce que je me suis arrêté au tome 2 alors que j'avais emprunté la série au complet. Comme je suis resté en dehors du récit, j'ai vu pas envie de connaitre la fin.
Une déception en ce qui me concerne.
J'avais oublié que j'avais le tome 1 dans ma pile à lire depuis un moment. Lecture faite et assez rapide. Rien de très élaboré sur le plan de l'histoire qui mélange Fantasy et érotique. D'ailleurs, c'est assez rare, le résumé ne décrit pas ce qu'il se passe dans les pages mais le contexte, les parents de l'héroïne etc. qui ne sont pas évoqués dans l'album...
Giunchiglia (à plusieurs reprises mal orthographié y compris sur la 4ème de couverture) est une jeune créature quasi humaine à l'exception d'une petite queue de diablotin et de cornes. Elle a la caractéristique de déambuler à poil tout l'album sans que cela dérange grand monde dans cet univers où les gens nus cohabitent avec d'autres habillés. Elle doit accompagner sur une île un gars ensorcelé à tête de singe pour qu'il puisse retrouver son apparence humaine. On y croise pirates et peuple d'hermaphrodites guerriers, nus également.
Je retrouve les défauts du dessin que j'avais noté dans mon avis sur Contrôle de peau lisse du même auteur, à savoir des proportions anatomiques très hasardeuses. D'ailleurs une des personnages dit qu'elle a été rejetée par sa famille car elle est disproportionnée avec une trop grosse tête. A croire que l'auteur lui-même conscient de ses problèmes de dessin s'en amuse. La colorisation reste correcte. Les phylactères m'ont également paru inutilement énormes par rapport à la quantité de texte à l'intérieur.
1.5/5.
Giunchiglia est une jeune hybride humaine, fille du roi du petit peuple. Par amour pour un prince humain (qui, lui, ne partage pas ses sentiments), elle est la cause d'une malédiction qui transforme le prince en singe. Condamné à rester à ses côtés jusqu'à la levée du sort, il l'accompagne dans une fuite poursuivie par deux membres du petit peuple qui veulent ramener la princesse à son père. Leur périple les mène à croiser pirates, amazones et autres dangers.
Cette série d'aventure fantasy mise avant tout sur l'érotisme.
Dans le premier tome, presque toutes les femmes sont nues ou à moitié dévêtues, comme si cette nudité permanente était une norme de l'univers, alors que les hommes restent bien habillés. Le scénario de ce premier volume, bien que vaguement fantasy, est centré sur l'érotisme, orbitant autour de la virginité de Giunchiglia tandis que tous les autres personnages au contraire s'en donnent à corps joie. Le second tome se tourne un peu plus vers l'aventure et atténue légèrement cette omniprésence du sexe, mais le sexe demeure au cœur du récit.
Il faut reconnaître à Giuseppe Manunta un vrai talent de dessinateur : ses personnages, surtout féminins, sont expressifs et séduisants, et la colorisation est soignée. Les décors manquent parfois d'ambition, mais l'ensemble reste plaisant visuellement. Les scènes érotiques, bien que peu excitantes, sont au moins bien dessinées. On reste toutefois dans un registre d'érotisme sage : pas de pénétration visible, les sexes sont majoritairement dissimulés, et tout reste relativement soft.
En revanche, le scénario est d'une faiblesse affligeante. Le premier tome se résume à une intrigue creuse et des interactions artificielles, dans un monde fourre-tout et sans le moindre enjeu crédible. Giunchiglia, héroïne éponyme, est une vraie cruche et paraît secondaire face à d'autres personnages plus marqués. Le second tome, qui semble improvisé, aligne incohérences et ruptures de ton : on ne sait plus si des jours ou des années se sont écoulés, les dialogues se contredisent, et certains rebondissements tombent du ciel, notamment un antagoniste introduit sans préparation qui débarque en fin d'album. La fin reste ouverte, sans doute faute de suite prévue.
En somme, Giunchiglia est une BD de série B : séduisante au premier regard grâce à son dessin soigné et sa sensualité affichée, mais creuse, incohérente et dénuée d'émotion. Un divertissement érotico-fantasy sans grand intérêt, qui promet beaucoup et ne tient presque rien.
Curieux de découvrir ces adaptations de l'Odyssée, j'ai lu et comparé les deux versions proposées par Tabou et Graph Zeppelin. Le concept est original : un même récit décliné en deux approches, l'une comportant des scènes explicitement pornographiques, l'autre les remplaçant par des ellipses pour se concentrer sur la dimension mythologique. Et entre les deux, je n'arrive pas à trancher laquelle m'a le plus convaincu.
Le graphisme est identique dans les deux éditions. Le style me paraît un peu désuet, presque kitsch : des peintures grandiloquentes, des décors soignés, des hommes au corps d'éphèbes et des femmes sculpturales, toutes très sexy. Ce sont exactement les mêmes planches, à l'exception des scènes de sexe absentes de la version Graph Zeppelin. Les textes ont été parfois légèrement adaptés pour tenir compte de ces coupes, et une seule différence de dessin existe réellement : la représentation des sirènes dans le troisième tome, modernes à queue de poisson chez Tabou, antiques et ailées (et plus élégantes à mon goût) chez Graph Zeppelin.
Sur le plan technique, le dessin des corps humains et des décors est irréprochable. Pourtant, il manque de naturel : les personnages semblent figés, comme s'ils posaient pour une fresque. En outre certains éléments paraissent plaqués sur le dessin comme par des masques Photoshop, notamment les onomatopées et le lettrage, affreusement numériques, qui jurent avec la texture picturale. Ces incrustations sont franchement disgracieuses.
Le principal mérite du récit est de suivre fidèlement le texte d'Homère et la chronologie de ses chants. Tous les épisodes majeurs de l'Odyssée sont présents et traités avec respect. Quand on compare les deux versions éditées, on se rend compte toutefois que les ellipses crées par l'absence des scènes sexuelles sont parfois abruptes, donnant à plusieurs occasions l'impression d'avoir raté quelque chose pour comprendre l'enchainement direct entre la fin d'une planche et la suivante. Derrière cela, le récit a beau suivre scrupuleusement le déroulement du mythe original, il est assez plat, avec un Ulysse auquel on s'attache peu et des mises en scène souvent trop superficielles et sans impact.
En définitive, c'est une adaptation soignée mais un peu figée, respectueuse d'Homère sur le fond mais sans jamais retrouver la vitalité ni la magie du mythe original.
Curieux de découvrir ces adaptations de l'Odyssée, j'ai lu et comparé les deux versions proposées par Tabou et Graph Zeppelin. Le concept est original : un même récit décliné en deux approches, l'une comportant des scènes explicitement pornographiques, l'autre les remplaçant par des ellipses pour se concentrer sur la dimension mythologique. Et entre les deux, je n'arrive pas à trancher laquelle m'a le plus convaincu.
Le graphisme est identique dans les deux éditions. Le style me paraît un peu désuet, presque kitsch : des peintures grandiloquentes, des décors soignés, des hommes au corps d'éphèbes et des femmes sculpturales, toutes très sexy. Ce sont exactement les mêmes planches, à l'exception des scènes de sexe absentes de la version Graph Zeppelin. Les textes ont été parfois légèrement adaptés pour tenir compte de ces coupes, et une seule différence de dessin existe réellement : la représentation des sirènes dans le troisième tome, modernes à queue de poisson chez Tabou, antiques et ailées (et plus élégantes à mon goût) chez Graph Zeppelin.
Sur le plan technique, le dessin des corps humains est irréprochable et fonctionne aussi bien pour les scènes classiques que pour les passages érotiques. Pourtant, il manque de naturel : les personnages semblent figés, comme s'ils posaient pour une fresque. En outre certains éléments paraissent plaqués sur le dessin comme par des masques Photoshop, notamment les onomatopées et le lettrage, affreusement numériques, qui jurent avec la texture picturale. Ces incrustations sont franchement disgracieuses.
Le principal mérite du récit est de suivre fidèlement le texte d'Homère et la chronologie de ses chants. Tous les épisodes majeurs de l'Odyssée sont présents et traités avec respect. Même les scènes sexuelles, dans la version Tabou, s'inscrivent dans l'esprit de la Grèce antique. Mais elles s'intègrent mal au rythme de la narration : trop rapides pour être émoustillantes, trop artificielles pour servir le mythe. Derrière cela, le récit a beau suivre scrupuleusement le déroulement du mythe original, il est assez plat, avec un Ulysse auquel on s'attache peu et des mises en scène souvent trop superficielles et sans impact.
En définitive, c'est une adaptation soignée mais un peu figée, respectueuse d'Homère sur le fond mais sans jamais retrouver la vitalité ni la magie du mythe original et en étant parasitée par ces scènes de cul qui s'intègrent souvent mal.
C'est le plaisir de fouiner dans les bacs à un ou deux euros. C'est toujours pile ou face. Heureusement ici le tome 1 est resté orphelin. En effet j'ai eu l'impression de lire une vieille série Z, N&B, vendue sur les quais de gare l'érotisme en moins. Le scénario est simplissime avec des personnages manichéens. La charmante héroïne en Crète et Londres réussit à débrouiller une histoire d'antiquités grâce aux ficelles les plus éculées de la BD.
Le graphisme possède un certain charme avec sa souplesse et une certaine dose de sensualité dans les mouvements de son héroïne. Malheureusement hormis cet effort sur l'héroïne principale, la qualité chute brutalement avec les personnages secondaires et les plans lointains.
Une lecture en passant sans se prendre la tête qui aurait pu jouer un peu plus sur le côté sensuel du personnage.
Pacco nous partage son quotidien avec sa chérie au travers de saynètes. Vous êtes prêts pour une overdose d'amour ?
Il va être question de la routine du couple et de toutes les petites attentions affectueuses qui les accompagnent sur un ton humoristique. Sauf que je n'ai pas trouvé ça drôle et que c'est assez répétitif. Je reconnais qu'il vise le plus souvent juste (je parle évidemment lors du début d'une relation amoureuse), mais arrivé au bout du bouquin l'indigestion était présente. Une lecture rapide qui sera vite oubliée.
Pour le dessin, une ligne simple, claire et efficace. Pas vraiment mon truc.
Une mise en page qui se répète tout le long de l'album : quatre vignettes par planche.
Je termine avec ces quelques mots de la Chanson "Mon cœur, mon amour" d'Anaïs Croze qui résume bien mieux que moi la BD.
Ça dégouline d'amour
C'est beau mais c'est insupportable
C'est un pudding bien lourd
De mots doux à chaque phrase
"Elle est bonne ta quiche, amour"
"Mon cœur, passe moi la salade"
Et ça se fait des mamours
Se donne la becquée à table
Ce mélange de sentiments
Aromatisé aux fines herbes
Me fait sourire gentiment
Et finalement me donne la gerbe
J'ai lu uniquement le premier des deux tomes parus chez Urban Comics, mais je pense que c'est assez pour moi.
Dès les premières pages, je savais qu'il avait peu de chance que j'apprécie le travail de Brian Azzarello sur le personnage d'Hellblazer. Déjà, je ne suis pas un grand fan du dessin de Richard Corben, mais je trouve que cela ne va pas du tout avec le style de la série Hellblazer. Ce qui n'aide pas non plus est que l'univers carcéral n'est pas non plus l'ambiance habituelle de la série et du coup j'ai eu l'impression de lire une longue histoire peut passionnante et générique dans lequel on aurait mit le personnage de John Constantine.
On change de dessinateur pour le reste de l'album (heureusement) et si le résultat est un peu mieux, j'ai tout de même eu de la difficulté à trouver le scénario captivant. Je fais vraiment de plus en plus de blocage avec le scénariste Brian Azzarello, la plupart du temps je n'accroche pas à ses récits et c'est encore le cas ici. Mais bon il semble avoir des fans pour ses récits alors j'imagine que c'est à lire si on est fan de ce scénariste et qu'on n'est pas allergique au dessin de Corben.
J’avais acheté soldé il y a longtemps l’album « Pas de cadeau à Gromago », l’avais lu – et rapidement oublié, tant il m’avait laissé sur ma faim. En cherchant d’autres bouquins pour faire baisser mes piles à lire, je suis retombé dessus, et avise cette série sur ce seul album.
Visiblement les albums peuvent se lire comme des one-shot – en tout cas celui-ci, sans connaissance des autres. Si je me fie aux quelques résumés de ces autres albums, ils étaient plus ancrés dans un certain réalisme années 1980, tandis qu’ici le récit s’évade un peu vers de la SF.
Avec des personnages animaliers – style rodé avec son compère Jano sur Kebra – Tramber (ici seul aux commandes) nous propose une série vraiment typée début des années 1980, avec une sur-utilisation d’un langage argotique, un look assez rock n roll. Ça donne une touche vivante. On est aussi dans du trashouille vaguement provoc, en termes d’attitude, de situations, la drogue, le cul et les comportements borderline se multipliant.
Mais bon, par-delà ce côté un chouia « folklorique » et daté, l’intrigue, divisée en courts chapitres, n’est franchement pas palpitante. Je ne sais pas ce que donnaient les premiers albums, mais celui-ci ne m’a pas poussé à aller le voir, je me suis rapidement ennuyé ferme. Peut-être que des récits plus courts sur les premiers albums étaient plus agréables, mieux adaptés à la présentation de ces deux zonards magouilleurs, je ne sais pas.
Pour ajouter à ma déception, le dessin n’est pas folichon non plus (avec un récit plus captivant ça aurait pu passer, mais là, non). La colorisation, et certaines cases, font presque années 1970 avec un rendu assez psychédélique, et quelques allusions à l’art moderne (la couverture faisant un clin d’œil à Dali).
Une curiosité sur laquelle je ne reviendrai probablement pas.
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KIFF
Ces trois albums de Max Sulfur forment un tout cohérent, composé d'histoires courtes où les femmes dominent la relation et prennent ouvertement le pouvoir sur les hommes, qu'ils soient professeurs, collègues ou voisins. Le ton se veut provocant, parfois humoristique, et assume sans détour sa dimension pornographique. Le dessin est indéniablement le point fort : Sulfur maîtrise la mise en scène et célèbre des corps féminins pulpeux dans un style expressif et énergique. Les compositions sont impeccables, les postures soignées, mais la chaleur du trait se heurte à la froideur d'une colorisation numérique sans âme. Côté scénario, c'est le vide total. Les récits s'enchaînent comme des saynètes inspirées de courtes vidéos porno, sans véritable intrigue ni montée de tension. Les personnages féminins, souvent dotés de poitrines démesurées, sont réduits à des clichés de fantasmes masculins, habillés comme des pouffiasses et dépourvus de personnalité. On ne trouve ici qu'une succession de scènes explicites, bien dessinées certes, mais dénuées d'érotisme véritable ou de suggestion. L'ensemble s'adresse donc avant tout aux amateurs de dessins pornographiques soignés, mais sans attente narrative. Un auteur techniquement solide, qui gagnerait beaucoup à s'associer à un scénariste s'il souhaitait créer une œuvre adulte réellement excitante.
La Tour fantôme
Franchement déçu par cette série du même auteur de la série ''Pour le pire'' que j'avais bien aimé. Pourtant, il y avait tout pour me plaire: une période historique qui m'attire (le Japon après la seconde guerre mondiale), du fantastique et du mystère....sauf que je n'ai pas du tout accroché. Dès le départ j'ai trouvé que le scénario manquait de crédibilité. Encore une fois, le héros est un loser totalement qui finit par rencontrer par hasard un personnage bien étrange qui va l'emmener dans une aventure remplis de danger et de trucs étrangers. La manière dont les deux protagonistes se rencontrent m'a semblé totalement forcé et peu crédible. Disons que lorsque je commence un manga et que je trouve que ça dérage avant la fin du premier chapitre, il me faut des efforts pour arriver à revenir dans le scénario et ça ne s'est pas produit ici. Les mystères ne m'ont pas intéressé, je ne trouve pas les personnages attachants et parfois je ne comprenais pas leur actions. Enfin, j'avoue que j'aurais peut-être mieux compris leur motivation si j'avais lu plus de tomes parce que je me suis arrêté au tome 2 alors que j'avais emprunté la série au complet. Comme je suis resté en dehors du récit, j'ai vu pas envie de connaitre la fin. Une déception en ce qui me concerne.
Giunchiglia
J'avais oublié que j'avais le tome 1 dans ma pile à lire depuis un moment. Lecture faite et assez rapide. Rien de très élaboré sur le plan de l'histoire qui mélange Fantasy et érotique. D'ailleurs, c'est assez rare, le résumé ne décrit pas ce qu'il se passe dans les pages mais le contexte, les parents de l'héroïne etc. qui ne sont pas évoqués dans l'album... Giunchiglia (à plusieurs reprises mal orthographié y compris sur la 4ème de couverture) est une jeune créature quasi humaine à l'exception d'une petite queue de diablotin et de cornes. Elle a la caractéristique de déambuler à poil tout l'album sans que cela dérange grand monde dans cet univers où les gens nus cohabitent avec d'autres habillés. Elle doit accompagner sur une île un gars ensorcelé à tête de singe pour qu'il puisse retrouver son apparence humaine. On y croise pirates et peuple d'hermaphrodites guerriers, nus également. Je retrouve les défauts du dessin que j'avais noté dans mon avis sur Contrôle de peau lisse du même auteur, à savoir des proportions anatomiques très hasardeuses. D'ailleurs une des personnages dit qu'elle a été rejetée par sa famille car elle est disproportionnée avec une trop grosse tête. A croire que l'auteur lui-même conscient de ses problèmes de dessin s'en amuse. La colorisation reste correcte. Les phylactères m'ont également paru inutilement énormes par rapport à la quantité de texte à l'intérieur. 1.5/5.
Giunchiglia
Giunchiglia est une jeune hybride humaine, fille du roi du petit peuple. Par amour pour un prince humain (qui, lui, ne partage pas ses sentiments), elle est la cause d'une malédiction qui transforme le prince en singe. Condamné à rester à ses côtés jusqu'à la levée du sort, il l'accompagne dans une fuite poursuivie par deux membres du petit peuple qui veulent ramener la princesse à son père. Leur périple les mène à croiser pirates, amazones et autres dangers. Cette série d'aventure fantasy mise avant tout sur l'érotisme. Dans le premier tome, presque toutes les femmes sont nues ou à moitié dévêtues, comme si cette nudité permanente était une norme de l'univers, alors que les hommes restent bien habillés. Le scénario de ce premier volume, bien que vaguement fantasy, est centré sur l'érotisme, orbitant autour de la virginité de Giunchiglia tandis que tous les autres personnages au contraire s'en donnent à corps joie. Le second tome se tourne un peu plus vers l'aventure et atténue légèrement cette omniprésence du sexe, mais le sexe demeure au cœur du récit. Il faut reconnaître à Giuseppe Manunta un vrai talent de dessinateur : ses personnages, surtout féminins, sont expressifs et séduisants, et la colorisation est soignée. Les décors manquent parfois d'ambition, mais l'ensemble reste plaisant visuellement. Les scènes érotiques, bien que peu excitantes, sont au moins bien dessinées. On reste toutefois dans un registre d'érotisme sage : pas de pénétration visible, les sexes sont majoritairement dissimulés, et tout reste relativement soft. En revanche, le scénario est d'une faiblesse affligeante. Le premier tome se résume à une intrigue creuse et des interactions artificielles, dans un monde fourre-tout et sans le moindre enjeu crédible. Giunchiglia, héroïne éponyme, est une vraie cruche et paraît secondaire face à d'autres personnages plus marqués. Le second tome, qui semble improvisé, aligne incohérences et ruptures de ton : on ne sait plus si des jours ou des années se sont écoulés, les dialogues se contredisent, et certains rebondissements tombent du ciel, notamment un antagoniste introduit sans préparation qui débarque en fin d'album. La fin reste ouverte, sans doute faute de suite prévue. En somme, Giunchiglia est une BD de série B : séduisante au premier regard grâce à son dessin soigné et sa sensualité affichée, mais creuse, incohérente et dénuée d'émotion. Un divertissement érotico-fantasy sans grand intérêt, qui promet beaucoup et ne tient presque rien.
Ulysse (Graph Zeppelin)
Curieux de découvrir ces adaptations de l'Odyssée, j'ai lu et comparé les deux versions proposées par Tabou et Graph Zeppelin. Le concept est original : un même récit décliné en deux approches, l'une comportant des scènes explicitement pornographiques, l'autre les remplaçant par des ellipses pour se concentrer sur la dimension mythologique. Et entre les deux, je n'arrive pas à trancher laquelle m'a le plus convaincu. Le graphisme est identique dans les deux éditions. Le style me paraît un peu désuet, presque kitsch : des peintures grandiloquentes, des décors soignés, des hommes au corps d'éphèbes et des femmes sculpturales, toutes très sexy. Ce sont exactement les mêmes planches, à l'exception des scènes de sexe absentes de la version Graph Zeppelin. Les textes ont été parfois légèrement adaptés pour tenir compte de ces coupes, et une seule différence de dessin existe réellement : la représentation des sirènes dans le troisième tome, modernes à queue de poisson chez Tabou, antiques et ailées (et plus élégantes à mon goût) chez Graph Zeppelin. Sur le plan technique, le dessin des corps humains et des décors est irréprochable. Pourtant, il manque de naturel : les personnages semblent figés, comme s'ils posaient pour une fresque. En outre certains éléments paraissent plaqués sur le dessin comme par des masques Photoshop, notamment les onomatopées et le lettrage, affreusement numériques, qui jurent avec la texture picturale. Ces incrustations sont franchement disgracieuses. Le principal mérite du récit est de suivre fidèlement le texte d'Homère et la chronologie de ses chants. Tous les épisodes majeurs de l'Odyssée sont présents et traités avec respect. Quand on compare les deux versions éditées, on se rend compte toutefois que les ellipses crées par l'absence des scènes sexuelles sont parfois abruptes, donnant à plusieurs occasions l'impression d'avoir raté quelque chose pour comprendre l'enchainement direct entre la fin d'une planche et la suivante. Derrière cela, le récit a beau suivre scrupuleusement le déroulement du mythe original, il est assez plat, avec un Ulysse auquel on s'attache peu et des mises en scène souvent trop superficielles et sans impact. En définitive, c'est une adaptation soignée mais un peu figée, respectueuse d'Homère sur le fond mais sans jamais retrouver la vitalité ni la magie du mythe original.
Ulysse (Tabou)
Curieux de découvrir ces adaptations de l'Odyssée, j'ai lu et comparé les deux versions proposées par Tabou et Graph Zeppelin. Le concept est original : un même récit décliné en deux approches, l'une comportant des scènes explicitement pornographiques, l'autre les remplaçant par des ellipses pour se concentrer sur la dimension mythologique. Et entre les deux, je n'arrive pas à trancher laquelle m'a le plus convaincu. Le graphisme est identique dans les deux éditions. Le style me paraît un peu désuet, presque kitsch : des peintures grandiloquentes, des décors soignés, des hommes au corps d'éphèbes et des femmes sculpturales, toutes très sexy. Ce sont exactement les mêmes planches, à l'exception des scènes de sexe absentes de la version Graph Zeppelin. Les textes ont été parfois légèrement adaptés pour tenir compte de ces coupes, et une seule différence de dessin existe réellement : la représentation des sirènes dans le troisième tome, modernes à queue de poisson chez Tabou, antiques et ailées (et plus élégantes à mon goût) chez Graph Zeppelin. Sur le plan technique, le dessin des corps humains est irréprochable et fonctionne aussi bien pour les scènes classiques que pour les passages érotiques. Pourtant, il manque de naturel : les personnages semblent figés, comme s'ils posaient pour une fresque. En outre certains éléments paraissent plaqués sur le dessin comme par des masques Photoshop, notamment les onomatopées et le lettrage, affreusement numériques, qui jurent avec la texture picturale. Ces incrustations sont franchement disgracieuses. Le principal mérite du récit est de suivre fidèlement le texte d'Homère et la chronologie de ses chants. Tous les épisodes majeurs de l'Odyssée sont présents et traités avec respect. Même les scènes sexuelles, dans la version Tabou, s'inscrivent dans l'esprit de la Grèce antique. Mais elles s'intègrent mal au rythme de la narration : trop rapides pour être émoustillantes, trop artificielles pour servir le mythe. Derrière cela, le récit a beau suivre scrupuleusement le déroulement du mythe original, il est assez plat, avec un Ulysse auquel on s'attache peu et des mises en scène souvent trop superficielles et sans impact. En définitive, c'est une adaptation soignée mais un peu figée, respectueuse d'Homère sur le fond mais sans jamais retrouver la vitalité ni la magie du mythe original et en étant parasitée par ces scènes de cul qui s'intègrent souvent mal.
Saskia Riant
C'est le plaisir de fouiner dans les bacs à un ou deux euros. C'est toujours pile ou face. Heureusement ici le tome 1 est resté orphelin. En effet j'ai eu l'impression de lire une vieille série Z, N&B, vendue sur les quais de gare l'érotisme en moins. Le scénario est simplissime avec des personnages manichéens. La charmante héroïne en Crète et Londres réussit à débrouiller une histoire d'antiquités grâce aux ficelles les plus éculées de la BD. Le graphisme possède un certain charme avec sa souplesse et une certaine dose de sensualité dans les mouvements de son héroïne. Malheureusement hormis cet effort sur l'héroïne principale, la qualité chute brutalement avec les personnages secondaires et les plans lointains. Une lecture en passant sans se prendre la tête qui aurait pu jouer un peu plus sur le côté sensuel du personnage.
Toi & Moi
Pacco nous partage son quotidien avec sa chérie au travers de saynètes. Vous êtes prêts pour une overdose d'amour ? Il va être question de la routine du couple et de toutes les petites attentions affectueuses qui les accompagnent sur un ton humoristique. Sauf que je n'ai pas trouvé ça drôle et que c'est assez répétitif. Je reconnais qu'il vise le plus souvent juste (je parle évidemment lors du début d'une relation amoureuse), mais arrivé au bout du bouquin l'indigestion était présente. Une lecture rapide qui sera vite oubliée. Pour le dessin, une ligne simple, claire et efficace. Pas vraiment mon truc. Une mise en page qui se répète tout le long de l'album : quatre vignettes par planche. Je termine avec ces quelques mots de la Chanson "Mon cœur, mon amour" d'Anaïs Croze qui résume bien mieux que moi la BD. Ça dégouline d'amour C'est beau mais c'est insupportable C'est un pudding bien lourd De mots doux à chaque phrase "Elle est bonne ta quiche, amour" "Mon cœur, passe moi la salade" Et ça se fait des mamours Se donne la becquée à table Ce mélange de sentiments Aromatisé aux fines herbes Me fait sourire gentiment Et finalement me donne la gerbe
Brian Azzarello présente Hellblazer
J'ai lu uniquement le premier des deux tomes parus chez Urban Comics, mais je pense que c'est assez pour moi. Dès les premières pages, je savais qu'il avait peu de chance que j'apprécie le travail de Brian Azzarello sur le personnage d'Hellblazer. Déjà, je ne suis pas un grand fan du dessin de Richard Corben, mais je trouve que cela ne va pas du tout avec le style de la série Hellblazer. Ce qui n'aide pas non plus est que l'univers carcéral n'est pas non plus l'ambiance habituelle de la série et du coup j'ai eu l'impression de lire une longue histoire peut passionnante et générique dans lequel on aurait mit le personnage de John Constantine. On change de dessinateur pour le reste de l'album (heureusement) et si le résultat est un peu mieux, j'ai tout de même eu de la difficulté à trouver le scénario captivant. Je fais vraiment de plus en plus de blocage avec le scénariste Brian Azzarello, la plupart du temps je n'accroche pas à ses récits et c'est encore le cas ici. Mais bon il semble avoir des fans pour ses récits alors j'imagine que c'est à lire si on est fan de ce scénariste et qu'on n'est pas allergique au dessin de Corben.
William Vaurien
J’avais acheté soldé il y a longtemps l’album « Pas de cadeau à Gromago », l’avais lu – et rapidement oublié, tant il m’avait laissé sur ma faim. En cherchant d’autres bouquins pour faire baisser mes piles à lire, je suis retombé dessus, et avise cette série sur ce seul album. Visiblement les albums peuvent se lire comme des one-shot – en tout cas celui-ci, sans connaissance des autres. Si je me fie aux quelques résumés de ces autres albums, ils étaient plus ancrés dans un certain réalisme années 1980, tandis qu’ici le récit s’évade un peu vers de la SF. Avec des personnages animaliers – style rodé avec son compère Jano sur Kebra – Tramber (ici seul aux commandes) nous propose une série vraiment typée début des années 1980, avec une sur-utilisation d’un langage argotique, un look assez rock n roll. Ça donne une touche vivante. On est aussi dans du trashouille vaguement provoc, en termes d’attitude, de situations, la drogue, le cul et les comportements borderline se multipliant. Mais bon, par-delà ce côté un chouia « folklorique » et daté, l’intrigue, divisée en courts chapitres, n’est franchement pas palpitante. Je ne sais pas ce que donnaient les premiers albums, mais celui-ci ne m’a pas poussé à aller le voir, je me suis rapidement ennuyé ferme. Peut-être que des récits plus courts sur les premiers albums étaient plus agréables, mieux adaptés à la présentation de ces deux zonards magouilleurs, je ne sais pas. Pour ajouter à ma déception, le dessin n’est pas folichon non plus (avec un récit plus captivant ça aurait pu passer, mais là, non). La colorisation, et certaines cases, font presque années 1970 avec un rendu assez psychédélique, et quelques allusions à l’art moderne (la couverture faisant un clin d’œil à Dali). Une curiosité sur laquelle je ne reviendrai probablement pas.