Les derniers avis (20352 avis)

Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Barcarolle
Barcarolle

Barcarolle est un roman-photo atypique. On y suit Poulenc, explorateur de la psyché, usé par la drogue et parti sur l'île de Barcarolle pour fuir une existence déjà décalée. Son périple devient une dérive hallucinée, peuplée de visions absurdes et de créatures improbables. C'est chaotique, mais doté d'une logique interne qui lui confère une étrange fluidité. L'œuvre se présente avant tout comme une expérience graphique. Les planches reposent sur des montages et collages photo, visiblement tirés de magazines des années 1950-1960, dont Lecointre accentue le kitsch artificiel. Le résultat oscille entre aventure désuète et expérimentation hallucinée, où apparaissent des chimères difformes issues d'un cauchemar fiévreux. Ce détournement du roman-photo rappelle aussi bien le surréalisme que le cinéma expérimental. Le récit, lui, suit la logique d'un rêve : illogique en surface mais plutôt cohérent dans son étrangeté. Rhinocéros à caresser, tricoteuses venimeuses, figures surgies de l'enfance… chaque apparition renvoie Poulenc à ses pulsions et à ses peurs. Sous l'absurde se devine une réflexion sur la psychologie, l'ego et la culture de masse, entre ironie, grotesque et gravité. C'est indéniablement original, mais pour moi cela relève du récit hermétique, à la manière d'un film d'art et d'essai qui privilégie la forme et cultive l'opacité pour pousser le lecteur à projeter sa propre interprétation. Dès les premières pages, tout bascule dans un délire symboliste et psychanalytique qui ne m'a pas accroché et m'a lassé trop vite. Barcarolle reste une expérience visuelle et narrative singulière, comme un rêve étrange et dérangeant, mais qui m'a laissé à distance.

21/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Serpent et le Coyote
Le Serpent et le Coyote

Style de BD complètement dépassée. Le "cowboy" solo vieillissant mais invincible. Seul contre tous mais avec tout de même une belle amoureuse transie à son service... Ouh lala... Personnage mille fois vu et lu. Et comme malheureusement les dialogues sont mauvais, le scenario très léger, ça ne peut pas prendre ! Deux petits points pour le dessin et on passe à autre chose.

20/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Nouveau monde
Nouveau monde

La série a été abandonnée, et le troisième tome ne conclut en rien l’histoire, on reste en plan avec Emie et les compagnons qui lui restent, sans trop savoir où ils vont aller. Mais en fait ça fait déjà quelque temps que je m’en étais détaché. J’aime a priori plutôt bien cette période en ces lieux (grosso modo durant la guerre de sept ans – ici une année avant – dans les forêts d’Amérique du nord). Prugne récemment, mais surtout Pratt, ont magnifié ces sous-bois. Le dessin de Mezzomo lorgne d’ailleurs un peu sur celui de Pratt. Mais en moins bon, en bien plus inégal (certains visages, dès les premières planches d’ailleurs – ne sont pas réussis). Mais bon, c’est quand même la partie de la série qui passe le mieux. Car je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire. Certes, elle est rythmée, on ne s’ennuie pas, les péripéties s’enchainent. Ce sont d’ailleurs ces aventures guerrières que j’attendais en ouvrant les albums. Mais dès le départ trop de détails m’ont gêné, ont fait perdre de la crédibilité à l’intrigue. A commencer par l’héroïne, Emie. Alors certes d’autres ont mis en avant de beaux rôles féminins (Bourgeon dans ses superbes « Passagers du vent »), mais ici Emie s’écarte trop de ce qu’une femme pouvait espérer et faire au milieu du XVIIIème siècle. Son charisme n’explique pas tout, c’est trop improbable. Surtout qu’en plus d’être une meneuse d’hommes, elle est aussi experte en armes et en batailles. Filippi place beaucoup de flash-back au milieu du récit. Mais souvent ils hachent celui-ci. Et ils n’expliquent pas vraiment l’origine de tous les compagnons – hétéroclites d’Emie. Surtout, les flash-backs se déroulant en Ecosse, censés nous faire connaitre Emie et sa personnalité, la rendent encore moins crédible : comment celle qui est présentée dans ces flash-backs comme une pure intello plongée dans ses lectures et ses expériences peut-elle être devenue cette combattante aguerrie, et tireuse d'élite ? Et, à propos de combats, c’est très répétitif, et à chaque fois Emie et son groupe, qui sont poursuivis et agressés par une foule de groupes, s’en sortent miraculeusement. Les diverses tribus indiennes qui apparaissent ne sont là que pour le décor, l’attitude de certains personnages est trop caricaturale (le pasteur dans le village isolé, mais surtout Alexander – pourquoi fait-il tirer sur les rescapés du fort anglais au début du deuxième tome ???). Enfin, dernière incongruité qui m’a gêné, les deux gamins d’Emie. Qui se baladent d’un groupe à l’autre de façon improbable, mais surtout qui servent de baguette magique à plusieurs reprises, face à un grizzli, face aux diverses armées, se débrouillant mieux que les meilleurs pisteurs indiens. Bref, une série d’aventure située dans un cadre que j’apprécie, mais qui s’est fourvoyée dans trop de facilités et d’incohérences pour que j’accroche à ce récit, finalement abandonné avant sa conclusion.

20/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Marilyn Monroe - Confession inachevée.
Marilyn Monroe - Confession inachevée.

Je n'ai pas été du tout convaincu par ma lecture. Bien sûr je ne suis pas très "people" et la vie intime des célébrités ne m'intéresse pas spécialement. Pour autant Marilyn Monroe reste un monument de la culture populaire dont la vie dépasse fortement le cadre du cinéma. Ayant lu la série de Swysen , Les Etoiles de l'Histoire, je n'ai pas découvert grand chose de nouveau dans le parcours de l'actrice. J'avais même préféré cette première lecture qui était plus complète et avec plus de recul sur certains points de la vie de l'actrice. En effet ici les autrices collent beaucoup au récit autobiographique de la star ce qui donne une impression de narration hagiographique misérabiliste assez discutable sur certains points. Depuis de nombreuses biographie ont été réalisées sur Monroe et on s'aperçoit que la star fait en sorte de charger la barque dans de nombreux domaines en prenant des anecdotes d'enfances vécues par d'autres. De même la question de la paternité ne pose plus de question aujourd'hui ( tests ADN) et est différente de celle évoquée dans la série. J'ai donc eu l'impression que les autrices reprenaient un texte essentiellement fait pour vendre une personnalité au début de sa carrière afin de l'accrocher au cœur du public américain. En effet elle y joue souvent la jeune fille pure entourée de mâles libidineux qu'elle repousse vaillamment. Peut être ou pas, de toute façon cela ne m'intéresse pas. Enfin cette abondance de "Je" m'a rendu la lecture souvent pénible. Le graphisme de Revel est moderne par son découpage et précis dans ses traits. Pourtant je l'ai trouvé assez froid ce qui est paradoxal compte tenu du magnétisme sexuel que développait Monroe. De plus le choix de l'entretien dans une chambre donne un résulta assez statique. Une lecture qui m'a déçu.

19/09/2025 (modifier)
Couverture de la série La Terre verte
La Terre verte

Malgré les avis dithyrambiques précédents, malgré ou à cause de la notoriété des auteurs, je sors déçu de ma lecture. Pourtant j'ai bien commencé cette lecture. L'idée de mettre leurs pas dans ceux de Shakespeare en imaginant une suite de Richard III m'a séduit. Alain Ayroles a le talent littéraire suffisant pour faire illusion et j'ai bien aimé la fluidité, du texte au début du récit. Il est préférable de connaitre un peu la pièce car certaines scènes de la série y font explicitement référence. Malheureusement je trouve que la série tourne vite en rond. La thématique principale du pouvoir qui rend fou criminel est un classique très visité. Ensuite les auteurs puisent dans une suite de thématiques confortables et très contemporaines pour construire un Richard III improbable, sans réelle opposition ou choix tragique loin de l'univers shakespearien ( On est dans une tragédie historique). Ainsi nous sommes confrontés au massacre des animaux, à l'Inquisition, au populisme démocratique, aux massacres colonisateurs avec un zeste de féminisme et d'aide humanitaire des gentils vis à vis des méchants. Au fil du récit j'ai eu du mal à m'approprier ce super Richard qui parle la langue suffisamment bien pour haranguer et transformer un gros bourg de paysans en chasseurs, navigateurs, mineurs et guerriers par des températures bien en dessous de zéro en moins de huit mois. Ainsi il y a une multitude de détails qui m'ont fait sourire comme Richard qui revêt son armure en un clin d'œil au milieu du combat, ou la découverte de fer à profusion alors qu'ils économisaient leurs outils jusqu'à l'extrême ou la découverte d'un trésor en bois intact après des siècles d'humidité. L'idée d'envoyer Richard au Groenland pouvait garantir d'un graphisme grandiose. C'est seulement vrai par moment. Par contre les expressions de Richard sont très travaillées et lui donne une vrai personnalité. Le dessin est maîtrisé mais j'ai trouvé que l'hiver du grand Nord aurait pu être plus présent. Ma note est sévère mais je suis sorti trop déçu par rapport à mes espoirs du début de lecture.

18/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Woody Allen en comics
Woody Allen en comics

J’ai lu l’album « Doutes & certitudes », publié dans imposant format à l’italienne. Je ne chercherai pas à en lire plus, car déjà ma lecture a été poussive. Déjà l’introduction d’un certain Buckminster Fuller, elle aussi en strips, est particulièrement verbeuse et indigeste. Ensuite, les trips proprement dits peuvent être intéressants, vaguement amusants parfois. Mais rapidement j’ai trouvé ça ennuyeux. Le Woody Allen alternant névroses et phrases péremptoires passe nettement moins bien ici que dans ses films de la grande époque. Le dessin lui par contre est simple et plaisant, en tout cas bien plus fluide que le texte. Ça fait bien longtemps que je me suis détaché du cinéma de Woody Allen. Mais j’attendais quand même bien mieux de ces strips, qui datent justement de la période la plus créative d’Allen, celle qui m’avait tellement plu, avec Diane Keaton et Mia Farrow. Gros bof donc.

17/09/2025 (modifier)
Par Blatte147
Note: 2/5
Couverture de la série Impénétrable
Impénétrable

Impénétrable souffre d'un fausse réputation, celle d'être une bd sur le vaginisme. Le thème du vaginisme est abordé au début du livre, mais est rapidement balayé pour parler d'autre chose... Autre chose qui sera lui aussi balayé rapidement pour parler d'autre chose, aussi balayé, etc... Impénétrable souffre donc d'un 2eme gros défaut, le livre ne sait pas de quoi parler, l'autrice change de sujet sans cesse et sans en approfondir un seul. Ainsi, le livre semble très rapide, il était pour moi très dur de ressentir l'émotion d'Alix Garin, lorsqu'elle découvre ses symptômes, après deux ans de sa vie dans l'ignorance la plus totale. Pareil à la fin du livre, lorsqu'elle commence à flipper à l'idée que l'écriture du livre puisse ruiner son couple, la résolution ici, se fait littéralement à la fin de la page. Autre exemple, plusieurs fois, Alix racontera ses escapades dans les boîtes de nuits, durant ces moments-là, nous sentons que l'autrice désire montrer cet univers, et les personnes en faisant partie, mais cela est toujours dégagé au bout d'une page et demi, sans être approfondi. Graphiquement, je connaissais déjà Alix Garin pour ses dessins dans le magazine TOPO, que je trouvais plutôt ok. Mais ici je les ai trouvé bâclés, les décors étaient toujours dans une espèce de floutage empêchant de les voir, parfaitement inutile, ce flou a déjà été critiqué avant moi. Quand j'ai fini Impénétrable, j'étais un peu perdu, je ne savais pas clairement ce que je venais de lire, les médias avaient vendu le thème comme étant le vaginisme, mais pourtant, beaucoup d'autres ont été effleurés. Je dis Effleurés, car "traités" aurait été un terme un peu mensonger

17/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Pieds bandés
Les Pieds bandés

J’ai emprunté cet album, attiré par le sujet, aux airs de légende urbaine plus ou moins fantasmatique. Et le fait est que j’ai appris des choses, sociologiquement c’est intéressant : le fait que les femmes soient socialement encouragées – donc souvent forcées – à subir une sorte de torture pour contraindre leurs pieds – mais aussi pour aplatir leur seins (ceci est évoqué à plusieurs reprises, mais tout est centré sur les pieds bandés pour être « rapetissés ») est hallucinant. Et évidemment seules les femmes subissent ces contraintes, présentées par les hommes qui en parlent comme une manière de les séduire. Mais, si le sujet m’a intéressé au début, j’ai aussi été rebuté par une narration un peu insipide, et un dessin inégal, et loin d’être exempt de défauts (en particulier les visages, changeants et semblant eux-aussi subir une déformation !). Il n’y a que vers la fin, lorsque les changements sociétaux et l’agitation révolutionnaire vont donner du rythme, que le récit retrouve un semblant d’intérêt. C’est alors, tout au long du reste du siècle, que nous suivons la « libération » des masses et de la femme, qui coïncident ironiquement avec la déchéance de la femme que nous avons suivi toute sa vie, elle qui, devenue anachronique avec ses pieds, naguère signes de beauté, devenus ridicules et handicapants. Quelques critiques pointent aussi concernant les revirements de la politique maoïste. Mais ce regain d’intérêt tardif n’a pas compensé une lecture que j’ai globalement trouvée ennuyeuse.

16/09/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 2/5
Couverture de la série Dr. Grordbort présente : Victoire
Dr. Grordbort présente : Victoire

Après avoir découvert Greg Broadmore avec l'étrange Cave Girls, j'étais curieux de lire un autre de ses comics. Je n'ai pas eu le choix, il n'y avait que ce "Dr. Grordbort présente : Victoire" de disponible. Et c'est un album singulier, il ne propose que 25 planches (sur les 64 de la BD) de bande dessinée, pour deux aventures du décérébré Lord Cockswain. D'abord "vengeance vénusienne" (11 pages) et enfin "la montagne de la menace lunaire" (14 pages). Des récits totalement absurdes où des bidasses britanniques à la ramasse - tout droit sortis du début XXe siècle - se battent sous les ordres de Cockswain à coup de rayons laser sur la planète Vénus, ou encore, toujours notre fameux lord, avec un bocal sur la tête, qui va mettre fin à la menace extraterrestre sur la Lune. L'armée en prend pour son grade. Du grand n'importe quoi qui a moyennement fonctionné, les deux histoires sont trop courtes pour véritablement explorer et exploiter cet univers déjanté, et donc me captiver. Par contre Broadmore se fait plaisir, il accentue le côté comique en caricaturant les personnages au milieu de superbes décors très réalistes. Superbe ! Le reste de l'album ressemble à un artbook, avec une partie catalogue d'armes (créations du génialissime dr. Grordbort), mais aussi un bestiaire sur la faune sauvage et les extraterrestres de Vénus et enfin une galerie de personnages qui ne figurent pas dans les deux récits. Broadmore fait preuve d'une grande inventivité. Je ne peux pas mettre plus que 2,5. Une curiosité.

15/09/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
Couverture de la série Flat Land
Flat Land

Amateur de BD qui sortent de l'ordinaire et des OLNI, j'étais très curieux de découvrir cet album, adaptant l'œuvre très novatrice pour l'époque (1884) de Edwin Abbott Abbott, un théologien anglais. Il donne vie aux dimensions géométriques, le point, la ligne et les surfaces, avant d'en arriver à faire découvrir l'univers des volumes par un carré. Wikipédia parle de référence à l'allégorie de la caverne ou encore le cheminement de Don Quichotte... Delcourt a beau avoir mis les petits plats dans les grands pour cette BD (belle maquette, superbe com'), j'avoue ne pas avoir réussi à rentrer du tout dans ma lecture ; fait rare, je n'ai même pas réussi à dépasser le quart de l'album tant je n'ai jamais réussi à être captivé voire intéressé par ces dialogues entre un carré et une sphère. Bon, ok, les maths c'est pas mon truc, mais même sans parler de ça, je ne sais pas si c'est le format BD, l'adaptation qui n'est pas réussie ou l'œuvre originale qui a mal vieilli, mais non, impossible de passer le cap et d'aller au bout de ma lecture. Côté dessin, et bien on va pas dire qu'on en prend plein les yeux non plus vu la nature du récit... Bref, un album qui me sera tombé des mains malgré une réelle volonté d'aller au bout ; une belle déception. Peut-être d'autres lecteurs y trouveront-ils leur compte.

15/09/2025 (modifier)