Rester jeune à tout prix

Note: 2/5
(2/5 pour 3 avis)

Jim et Fredman nous exposent -à leur façon- leur conception de la peur de vieillir, et des parades possibles.


École européenne supérieure de l'image

Voici une bande de potes, tous trentenaires. La vie, bien cruelle, se charge de leur rappeler que le temps passe et qu'avoir 30 ans et 1 jour c'est déjà être plus proche de 40 ans que de 20 ! A travers ces différents portraits, c'est bien entendu nous que nous observons, les premières angoisses sur le temps qui passe, les constats, les détails qui ne trompent pas et qui ravagent le moral. Il faut bien accepter de perdre son statut de jeune, qu'on le veuille ou non. Mais comment faire pour rester jeune ? C'est difficile, pour les filles comme pour les garçons. Redoublant d'humour et de bon sens, le nouvel album de Jim s'articule autour de trois axes: le constat du temps qui passe, le coup de blues, et la riposte, c'est à dire les tentatives vaines, les risibles sorties dans les endroits les plus branchés, la régression, la perte de tout amour-propre, essayer de comprendre la musique et le langage des jeunes. Mais lorsqu'on réalise que nos goûts sont ringards, d'un autre temps, on se retrouve complètement abattus.

Scénario
Jim
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Septembre 2002
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Rester jeune à tout prix © Vents d'Ouest 2002
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 3 avis)
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25/07/2007 | Nijal
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Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

A force de lire les albums de Jim et Fredman, je commence à faire de la psychanalyse de comptoir tant la personnalité de Jim en tant qu'auteur s'y dévoile peu à peu entre ces anciens albums-là et les suivants, moins humoristiques. Et cette analyse, aussi superficielle soit-elle, révèle une insécurité étonnante : une peur de vieillir, une peur de s'encroûter, de ne pas vivre sa vie, de passer à côté d'une expérience ou d'une romance, jamais serein à sa place. Insécurité propre aux artistes en général ? En tout cas, ça ne me parle pas car, outre ma sérénité, j'ai largement dépassé cet âge trentenaire qu'il voyait comme le début de la vieillesse. Comme les autres albums du duo, le bon point reste le dessin de Fredman, toujours aussi souple et efficace, si l'on excepte la couverture que je trouve très laide, surtout dans ses choix de couleurs. Pour le reste, je suis bien plus circonspect. Outre ces thèmes de l'insécurité et de la peur de vieillir qui ne me touchent pas, j'ai trouvé le récit non seulement dépassé mais aussi légèrement malsain, si l'on excepte la toute fin qui revient à quelque chose de plus sage mais aussi assez convenu. Pour commencer, l'album est trop ancré dans son époque, début des années 2000, et les jeunes de la génération SMS qui y sont décrits sont déjà les vieux d'aujourd'hui. D'ailleurs : djeun'z, neuj... rien qu'avec ces expressions utilisées à tout-va ici, on voit que cette BD a mal vieilli. Ensuite, les obsessions des personnages, et en particulier du principal, sont pénibles. Il ne lui faut surtout pas d'enfants, le confort et la tranquillité c'est ringard, sortir avec des très jeunes femmes, voire des mineures, c'est cool : le message laisse franchement perplexe. Puis l'ensemble tourne trop vite en rond. Les gags s'étirent, la thématique du jeunisme est survolée sans mordant, et Jim peine à trouver des situations vraiment percutantes. Le fil narratif, censé relier les scènes et réutilisant des personnages issus de ses albums précédents, apporte finalement peu. Pris par petites touches, l'humour fonctionne parfois, mais la lecture d'ensemble reste répétitive, prévisible, plutôt fade et surtout agaçante par le message qu'elle transmet. Vraiment pas le meilleur du duo, mais assez parlant pour tracer les contours de l'esprit de Jim à travers son œuvre (avec toutes les erreurs d'interprétation que je peux faire puisque ce n'est jamais là que son œuvre et pas lui-même que je découvre).

25/11/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Un thème porteur, quelques bonnes idées, un dessin dynamique, des couleurs tape-à-l’œil, des dialogues vifs et (parfois) accrocheurs : une bd de Jim et Fredman, quoi … Se farcir l’entièreté de l’album d’une traite risque de vous faire piquer du nez tant certaines situations sont répétitives, mais c’est le genre de truc que vous lirez sans peine dans une grande surface tandis que madame s’occupe des provisions de bouche. Jim manque trop souvent de pertinence pour que nous nous reconnaissions dans ses personnages, même si certaines idées auront fait mouche chez moi (et notamment le gag illustré dans la galerie). Pas mauvais à faible dose. Indigeste en cas d’excès. 2,5/5.

28/04/2009 (modifier)
Par Nijal
Note: 2/5

Décidemment, le passage au nouveau millénaire semble avoir été fatal à la créativité débordante des deux auteurs spécialistes de la BD à thème façon "branchée", j'ai nommé Fredman le dessinateur et surtout Jim le scénariste. En effet, après le décevant Tous mes vrais amis, "Rester jeune à tout prix", sortie en 2002, confirme une évolution dans le style mais aussi la pensée des auteurs, que l'on retrouvera dans les productions ultérieures. Tout d'abord, on trouve une confirmation dans le changement du style graphique de Fredman. Fini le dessin "carré" et brouillon, mais si plein de personnalité, de Tous les défauts des mecs (1994 déjà!); il se fait plus dynamique, sans doute trop, et plus élastique. Les couleurs elles-mêmes perdent leurs teintes pastelles pour un aspect "informatisé", l'impression d'ensemble perdant ainsi de son cachet. Ensuite, il semble bien que Jim a déjà perdu de son inspiration d'antan. Il a délibérément choisi de lier les différentes et traditionnelles scénettes par un fil historique. On voit ainsi un trentenaire prendre conscience de sa vieillesse au début de la BD, puis tout tenter pour se "mettre à la page". L'occasion pour Jim de sortir quelques situations cocasses ou réellement pertinentes, en cela qu'elles sont crédibles et qu'elles peuvent toucher le lecteur, mais hélas cela reste trop rare. En voulant élaborer une critique du jeunisme, Jim s'enfonce à la fin dans une bien-pensance quelque peu mièvre, oubliant son ton caustique qui fit le succès commercial de ses BD dans les années 90. Heureusement pour lui et les éditions "Vents d'ouest", il y aura toujours des gens qui fêteront leurs 30 ou 40 ans, et à qui des bédéphiles avisés auront offert "Rester jeune à tout prix".

25/07/2007 (modifier)