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Couverture de la série Cela va de soi
Cela va de soi

C'est toujours agréable de découvrir ce type de lecture et de la faire découvrir via le site. J'avais déjà croisé le travail de Serge Annequin dans la série "Urbex, Pep et Djou, fouineurs de mémoire". Ici Annequin est seul aux commandes mais l'esprit reste le même autour d'un scénario littéraire construit dans une ambiance universitaire. J'ai été conquis par l'intelligence du récit qui nous plonge dans deux situations avérées éloignées dans le temps et l'espace à partir desquelles Annequin construit une fiction qui renvoie au cinéma japonais moderne mais aussi au théâtre de boulevard avec le trio classique ( mari, épouse, amant). Toutes ces thématiques sont finement équilibrées dans une narration fluide et accessible malgré un texte d'un très bon niveau. C'est le type de récit qui me nourrit par son intelligence et qui me donne envie d'approfondir. Comme le dit le prof de Jules " Cela titille ma curiosité". L'auteur ne cherche pas a réinventé la lune mais montre que la séquence Amour, Trahison, Vengeance, Mort reste contemporaine par son universalité. Le graphisme de Annequin propose un trait fin et expressif. Son travail sur les extérieurs m'a beaucoup plu rendant bien les différentes ambiances (Sorbonne, Abbesses, Bretagne). Ce dynamisme conduit à une narration visuelle très entrainante avec des personnages attachants. Une lecture un brin littéraire et séduisante.

15/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Joseph Kessel - L'Indomptable
Joseph Kessel - L'Indomptable

Je ne pouvais pas passer à côté de cette biographie de Joseph Kessel. En effet j'ai été un lecteur assidu de ses romans. Judith Cohen Solal et Jonathan Hayoun évite la biographie chronologique pas à pas. Ils s'appuient sur des entretiens entre le grand écrivain et son filleul , Jean-Marie Baron, pour comprendre et faire comprendre ce parcours si particulier où Kessel va se nourrir et vivre à travers une approche régulière de la mort. Une mort qu'il frôle personnellement enfant ( maladie, pogrom). Les auteurs montent comment le jeune homme va suivre un instinct, parfois contestable, qui le mène auprès de ceux qui vivent cette mort au quotidien ( Bandits russes, truands parisiens ou berlinois, révolutionnaires irlandais ou espagnols). Le récit montre comment chacune de ces étapes nourrit sa créativité comme journaliste ou romancier. La chronologie est donc rapide s'arrêtant en 1962 et omettant la majeure partie de sa vie intime à l'exception notable de la relation avec son frère. Enfin les auteur-es mettent l'accent sur la judéité portée par l'écrivain. Une judéité qu'il vécue comme étendard des peuples opprimés et discriminés même au sein du conflit Israélo-Arabe: "Parce que Antigone a raison mais Créon n'a pas tort".(p80) Nicolas Otero propose un graphisme très réaliste rappelant parfois les premières pages de France-Soir, le journal de Lazaref et de Kessel. Le découpage renvoie aux actualités cinématographiques dans une présentation inhabituelle et moderne sans cadres repérables et une succession d'images chocs donnant une belle profondeur au récit. Cela donne une œuvre littéraire très travaillée dans le texte et dans l'image. Une belle lecture

15/06/2025 (modifier)