Les derniers avis (309 avis)

Couverture de la série Bota Bota
Bota Bota

J'adore le trait de Paru Itagaki, je trouve son travail des expressions excellent et admire sa capacité à créer des récits barrés et chaotiques qui lui font plaisir. Pourtant je n'ai jamais réussi à vraiment rentrer dans Beastars (sa série la plus connue) et n'avais pas été extrêmement emballée par son Sanda (même si j'avoue que je suis bien curieuse de voir comment ce récit a pu évoluer depuis), alors quand je suis tombée sur un oneshot de sa part, sur une idée encore une fois bien barrée, j'ai sauté sur l'occasion et me suis dit que je lui redonnerai bien sa chance. Et j'ai bien fait parce que j'ai bien aimé ! Il est question ici d'une jeune femme souffrant de mysophobie, autrement dit elle a une peur maniaque et irrationnelle de tout ce qui a trait à la saleté, à l'impureté. Pire qu'une simple peur, son nez explose en immenses jets de sang dès lors qu'elle pense être entrée en contact avec quelque chose de malpropre. Ce problème atypique l'empêche de former de véritables liens humains avec les autres, les inconnu-e-s la jugeant bien promptement pour son comportement anormal et pour les litres d'hémoglobine qu'elle répend partout où elle passe, si bien qu'elle s'est lancée dans une quête improbable : trouver le moyen de faire l'amour sans saigner ! Oui, privée de tout contact humain, son image de l'amour et des relations brisée par des traumatismes d'enfance liés à l'infidélité de son père et la mysophobie que sa mère lui a malheureusement inculquée, Mako ne vit plus que dans l'espoir de trouver quelqu'un qui accepte enfin de coucher avec elle. Son absence de réel contact humain l'enfermant dans une vision extrêmement déformée des rapports amoureux, ses traumatismes qu'elle n'a jamais vraiment essayé d'affronter directement, ses névroses liées à la saleté qui l'empêchent de pouvoir mener une vie normale, tout ça créé un excellent personnage de tragi-comédie. On rit de ses déboires autant qu'on en pleure, sa solitude fait peine à voir - et souffrant moi-même de tocs et de névroses liés à l'hygiène je me suis particulièrement sentie touchée par l'histoire de Mako. J'ai d'ailleurs bien aimé le côté surprenant de l'œuvre, car à plusieurs moments le scénario semble se diriger vers des clichés de récits romantiques pour au final les prendre à contrepied, surprendre lae lecteur-ice. Au final le sujet de l'histoire de Mako est bien moins une histoire de romance que l'histoire d'une jeune femme parvenant enfin à aller de l'avant. L'album contient également un petit oneshot amusant centré sur le Père Noël et une escort girl. Il n'est pas révolutionnaire mais tout de même assez divertissant, et c'est surtout drôle d'apprendre via la postface que c'est de ce oneshot qu'est en partie né le projet Sanda et, par là-même, Bota Bota. Un album pas parfait mais sincèrement agréable à lire, drôle et touchant par moment, un petit conte moderne ma foi bien amusant. Et puis ça fait plaisir d'enfin pouvoir pleinement rentrer dans le délire pour apprécier au mieux le travail graphique de Paru Itagaki !

28/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Hellbound - L'Enfer
Hellbound - L'Enfer

Je serais moins enthousiaste que le précédent avis. C'est dommage parce que j'aurais bien voulu aimer cette série qui a des qualités. Le scénario est bien fait. Je trouve assez crédible la manière dont la société réagit lorsque des spectres se mettent à annoncer la mort des gens. Le fait que cela ne dure que 2 tomes et que chaque tome mets en avant un personnage différent sont deux bons points. L'histoire se renouvelle et ne dure pas trop longtemps comparé à d'autres séries du même genre. Malheureusement, je n'ai pas totalement accroché à cause d'une raison bien simple: le dessin. Dès les premières pages je savais que je ne l'aimais pas. C'est du dessin réaliste que je trouve froid et un peu moche. On dirait souvent que c'est dessiné par-dessus des photos. C'est probablement pas le cas, mais c'est l'impression que j'ai eu. C'est triste de ne pas accrocher à un scénario au thématique aussi riche, mais pour moi le dessin autant que le scénario est un élément important d'une BD et qu'il est difficile pour moi de rentrer dans un récit si je n'accroche pas au dessin.

28/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Chant de nos pas
Le Chant de nos pas

Bon, eh bien me voilà confortée dans mon appréciation de l'auteur-ice ! Pas que ses créations soient parfaites, pas que je sois complètement chamboulée à la fermeture de ses albums, mais j'avoue être touchée, sincèrement touchée, à chaque fin de lecture. Ce sont des récits simples mais touchants, au message doux et optimiste quant à l'avenir de la jeunesse. Ici, comme souvent avec K. O'Neill j'ai l'impression, il est question du rapport que l'on a avec les autres. Non seulement il est question de vie en communauté et de la peur de la place que l'on y prend/que l'on aimerait y prendre, mais il est également question d'amour propre et d'épanouissement, un rappel qu'il faut savoir s'aimer soi-même pour pouvoir s'épanouir en société. Le message de fin de Léone le résume bien : "Certaines personnes ne te verront jamais comme tu veux être vu, t'sais ? J'crois qu'il vaut mieux te plaire à toi-même d'abord, et ceux qui t'aiment le verront." Rowan et Léone, nos deux protagonistes, se cherchent, cherchent une place dans leur société. Rowan veut devenir ranger, un-e gardien-ne de la région chargé-e de protéger les population, mais cherche surtout à savoir qui iel est, à l'exprimer aux autres ; Léone est rêveur, timide, souhaite secrètement partager son monde par la musique mais craint le regard des autres. Par un coup du sort iels se rencontrent, se comprennent sans même le réaliser au début et vont se pousser l'un-e et l'autre à s'ouvrir au monde et s'affirmer un peu plus. Rowan, même lorsqu'iel critique l'apparente fainéantise de Léone, ne se moque jamais de lui, et Léone, même lorsqu'il semble désinvolte et tête en l'air, observe et supporte émotionnellement Rowan, l'aidant à enfin à s'affirmer quant à son identité. Le dessin de Kay O'Neill est, comme toujours, très beau. En tout cas il me plait. Qu'il s'agisse de son trait ou de ses couleurs, de ses récits positifs ou de ses personnages aux bouilles expressives, tout me parait si doux. J'ai envie de me blottir sous la couette avec un chocolat chaud. Nul doute que le travail graphique joue beaucoup dans mon appréciation de ses récits, sans doute serais-je moins dithyrambique sans cela. Mais bon, la bande-dessinée est également un art graphique et la forme joue aussi un rôle important dans la qualité d'une œuvre ! Ça me fait presque bizarre de donner un coup de cœur à cet album, après tout La Gardienne des Papillons lu hier soir à peine avait déjà su m'attendrir suffisament pour le valoir et je n'ai pas envie de diminuer la valeur de cette unité de mesure en l'utilisant à tout va, mais je me dois d'être honnête avec mon ressenti : les deux albums, bien que différents, ont su tous deux me toucher par leur message simple sur l'acceptation de soi et l'épanouissement personnel et sur le travail graphique mignon comme tout de l'auteur-ice. Je suis peut être trop dithyrambique, trop positive lorsqu'il est question de ce genre de petits récits rêveurs et positifs comparée à d'autres aviseur-euse-s du site, mais voilà : je suis un cœur d'artichaut. Et puis les coup de cœur n'ont jamais eu à être objectifs ! Coup de cœur. (Note réelle 3,5)

28/10/2025 (modifier)
Couverture de la série La Gardienne des Papillons
La Gardienne des Papillons

Voilà ! C'est ce genre de petits récits pleins de poésie et au dessin si doux auquel je m'attendais lorsque je me suis essayée aux créations de cet-te auteur-ice ! Il s'agit ici d'un parcours initiatique, de la maturation d'une jeune protagoniste devant apprendre de ses erreurs, devant apprendre à voir au-delà de ses craintes et à parler avec les autres. C'est un joli petit récit, simple dans sa forme et touchant dans son fond. Il est question d'isolement (symbolisé par le désert et le métier solitaire de gardien-ne, mais aussi par la séparation des villages diurne et nocturne), de contact humain (que l'on désire mais que l'on a parfois du mal à obtenir), de peur (symbolisée par la nuit noire), d'espoir (symbolisé par ces papillons que l'on doit guider dans l'obscurité), d'envie d'expérimenter et de découvrir ce qui nous est d'apparence inaccessible (symbolisé par les rêves et peurs de notre protagoniste mais également par la légende de Lioka) et du poids des responsabilités. Les thèmes abordés me parlent et sont suffisamment bien traités ici pour que l'album fasse mouche chez moi. J'aime particulièrement le fait que cette petite communauté semble si idyllique : la population est hétéroclite (divers âges et espèces cohabitent et travaillent ensemble pour le bien être de tous-tes), l'amour et l'affection n'ont aucune barrière sociétale liée au genre des individus, dès lors qu'une personne semble se refermer sur elle-même ou souffrir en silence on essaye de l'aider comme on peut... Bref, il se dégage de ce joli petit village un optimisme et une positivité qui ont su redonner le sourire à l'aigrie semi-misanthrope que je suis. Ce qui a surtout su me toucher dans cet album, au delà du caractère épanouissant du récit, c'est la patte graphique de l'auteur-ice. J'aime son trait crayonné, ses couleurs douces et apaisantes, je trouve son style vraiment beau. Et au delà de ses simples capacités techniques, j'apprécie ses choix esthétiques. Cette culture du désert, ces personnages aux formes animalières, ces jolies légendes et traditions qui donnent du corps à ce monde, cette magnifique idée esthétique d'avoir choisi de représenter en personnage principale une apprentie gardienne/bergère de papillon de nuit, guidant les lumières animées dans la nuit pour assurer la prospérité de son village, tout ça forme un tout si joli, si doux, si poétique, si... mignon ! Oui, c'est mignon comme tout. C'est le genre de récit d'apparence simple mais au dessin si beau qui fait vibrer et fondre mon petit cœur émotif. Le dessin est beau, travaillé même, la symbolique de la lumière et de l'obscurité me parle beaucoup, la culture créée ici est magique (dans tous les sens du terme), que dire de plus si ce n'est que j'ai eu un p'tit coup de cœur (émotive que je suis). (Note réelle 3,5)

28/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Amant
L'Amant

Adaptation du roman de Marguerite Duras (ou peut-être plutôt de son film par Jean-Jacques Annaud, je ne sais pas, n'ayant lu ni vu aucun des deux), l'histoire raconte la vie d'une jeune Française pauvre en Indochine, se laissant volontairement séduire par un riche héritier chinois. D'abord attirée par son argent et par le sexe, elle finit par développer un lien plus profond avec lui. Ne connaissant que le synopsis des œuvres originales, c'est à travers ce manga que j'ai pu découvrir l'histoire en détail. Je m'attendais à une intrigue plus complexe ; elle se résume finalement assez rapidement. Le dessin adopte un style manga réaliste agréable, renforcé par une belle colorisation qui contribue à l'ambiance. L'autrice semble s'être fortement inspirée des images du film, visibles dans les costumes et les traits des personnages, et peut-être dans certaines scènes. Cela m'a rappelé l'effet que me faisait les annonces du film à l'époque, dont le résumé me gênait un peu : l'idée d'une adolescente de mon âge prétendant être une femme épanouie sexuellement m'agaçait. Ce sentiment n'a pas surgi à la lecture du manga, sans doute parce que la dimension sexuelle me touche moins aujourd'hui, mais aussi parce que l'adaptation permet de mieux comprendre le caractère de la jeune fille et les raisons désabusées de ses actes. Cet accent sur le désabusement est d'ailleurs parfois appuyé de façon un peu lourde par l'autrice, notamment par les énormes cernes noirs dessinés sous ses yeux. En définitive, j'ai trouvé cette lecture intéressante pour le portrait de l'Indochine des années 30, le comportement social des personnages et les raisons de la célébrité du roman et du film. L'intrigue, en revanche, manque de développement et ne m'a pas particulièrement touché.

28/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Carmilla (Croci)
Carmilla (Croci)

Carmilla s'inscrit dans la lignée des précédentes œuvres gothiques de Pascal Croci (Dracula, Elizabeth Bathory...), mêlant fascination morbide, beauté glaciale et sensualité mélancolique. L'auteur revisite librement la nouvelle de Sheridan Le Fanu en transposant l'histoire d'une jeune fille du XIXe siècle, Laura, qui accueille dans le château familial une cousine mystérieuse, Carmilla. Rapidement, un lien ambigu se tisse entre elles, tandis que d'étranges phénomènes annoncent la présence d'un mal surnaturel. Graphiquement, l'album est d'une beauté indéniable. Le trait longiligne et blême de Croci, ses visages émaciés et ses atmosphères brumeuses et neigeuses composent un univers à la fois fascinant et figé, où chaque planche s'admire comme un tableau. Mais ce style si singulier, entre élégance et froideur, finit par tourner en boucle : les personnages se ressemblent trop, leurs doigts filiformes agacent, les poses langoureuses se répètent, et la narration se dilue dans une succession d'images superbes mais statiques. L'ensemble manque de souffle et de vie, comme si le dessin s'était pétrifié dans sa propre esthétique. En outre, si les textes semblent parfois repris directement du roman, les images qui les accompagnent paraissent parfois si décorrélées qu'on a souvent l'impression de lire deux récits distincts. Il m'est même arrivé de lire tout le texte avant de revenir contempler les planches, qui deviennent alors plus des illustrations muettes que de vivantes séquences de bande dessinée. Sur le plan narratif, le scénario reste trop éthéré. J'aimerais citer l'avis d'Agecanonix ci-dessous, car ses termes d'errances romantico-saphiques traduisent bien mon ressenti face à cette œuvre taillée pour séduire les adolescentes romantiques amatrices d'ambiances gothiques et d'absence de mâles vulgaires. Il en découle une œuvre belle mais distante, un récit poétique et vaporeux qui frôle souvent l'ennui. J'ai aimé son atmosphère et la délicatesse du ton, mais j'aurais voulu y trouver plus de chair, plus d'émotion, et moins de postures romantiques figées. Je ne descends pas davantage ma note car j'ai apprécié l'esthétique de cet album, mais son récit se révèle convenu, poseur et légèrement soporifique. Note : 2,5/5

28/10/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Soli Deo Gloria
Soli Deo Gloria

Avec Soli Deo Gloria, nous avons à mon sens l'album de l'année, d'une qualité d'écriture rarement vue et un dessin prodigieux. Oui, l'histoire est classique, elle commence dans une forêt sombre et inquiétante avec un noir et blanc magistral qui convoque d'emblée nos peurs enfantines, mais débutée comme un conte des frères Grimm illustré à la façon des graveurs du XIXème siècle, elle prend ensuite des accents tragiques qui rappellent l'intensité dramatique d'une oeuvre à la Milos Forman (et son remarquable personnage de Salieri notamment). La symphonie entre l'écriture ciselée de Deveney et le dessin impressionnant d'E. Cour est parfaite ici. Deveney tisse son histoire avec une grande précision à la manière des entrelacs colorés du dessinateur qui rendent les notes musicales audibles et vibrantes. Ce récit fluide aux personnages réellement incarnés, aux paysages variés et somptueux, propose une réflexion très intéressante sur le génie créateur : l'artiste doit-il rendre des comptes ou revendiquer sa force créatrice pour lui seul au risque d'être écrasé, consumé par son propre talent ? S'il doit rendre des comptes, est-ce seulement à Dieu ? Des êtres humains n'ont-ils pas poli ce talent brut ? La recherche du geste créateur pur, parfait, peut-elle s'accompagner d'une quête de sagesse et d'humilité ou doit-elle s'accommoder des éclats, de l'orgueil de l'artiste génial ? Replacé dans le contexte, dans une époque rigoriste où chacun est tenu de respecter son rang et de rester à sa place, ce questionnement spirituel qu'illustre la trajectoire d'Hans et Helma est très beau je trouve. Alors, oui, pour moi, " Soli Deo Gloria " a la beauté et l'éclat d'un grand classique et ce n'est absolument pas péjoratif.

28/10/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Historix - Les Coulisses de l'Histoire de France
Historix - Les Coulisses de l'Histoire de France

En feuilletant cet album en librairie, j'ai été vraiment emballé. Quelques pages et déjà, j'entrais dans l'univers de Marko et Le Naour. A la fin de la lecture complète de ces 220 pages, mon avis s'est légèrement nuancé. C'est une belle œuvre que nous proposent les deux auteurs ici. Ils choisissent de reprendre le Petit Lavisse, publié par Ernest Lavisse au début du XXe siècle et publié jusque dans les années 1950, et d'en proposer une lecture critique. Ce manuel a été si influent au XXe siècle qu'on comprend pourquoi les deux auteurs ont choisi ce manuel pour le relire ensemble, mais on avoue qu'en 2025, la pertinence de vouloir corriger un livre d'histoire qui a plus d'un siècle pose un peu question. En fait, Le Naour et Marko essayent de nous proposer une histoire "neutre". J'écris le mot entre guillemets, car il en ressort bien que finalement, la neutralité n'est sans doute jamais totalement possible, et plusieurs formulations des auteurs nous permettent souvent de voir de quel côté de la barrière historiographique ils se situent. Pour autant, force est de reconnaître que l'exercice est relativement réussi. Dès que les événements racontés (par Lavisse ou par les auteurs) risquent d'être interprété d'une manière "droitarde" ou "gauchiste", Le Naour et Marko ramènent systématiquement le discours au milieu, en le contrebalançant. C'est intéressant, car on apprend parfois des choses, ou on corrige certains clichés qu'on avait gobés comme tout le monde. Mais souvent, les chapitres se révèlent frustrants, car si les auteurs n'oublient jamais d'expliquer pourquoi l'interprétation d'un événement par tel historien ou tel homme politique est biaisée voire fausse, ils oublient régulièrement de nous dire pourquoi elle l'est. Par exemple, à la fin du chapitre sur Charlemagne, il nous est (très bien) expliqué comment s'est forgé le mythe de Charlemagne, récupéré par tous les bords politiques d'une manière où d'une autre. Lavisse enthousiaste, conclut par "Quelle histoire, non ?", tandis que le personnage représentant les auteurs répond "Quelle légende, plutôt !". Pourquoi "quelle légende" ? On n'en saura rien, le récit continuant sur la division de l'empire entre les fils de Charlemagne. Parfois, ça n'est guère gênant, mais c'est souvent frustrant. Malgré cela, je reconnais avoir pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Il est bien écrit, joliment dessiné, et les interactions entre les personnages sont souvent très amusantes et réussies. C'est une manière globalement très plaisante d'apprendre ou réapprendre notre histoire de France, en ayant la garantie d'en lire une qui ne sera pas trop partisane. Souvent, toutefois, il sera bon d'avoir la culture historique nécessaire à combler certains trous du récit. Le chapitre final conclut assez bien l'ensemble, en nous expliquant les différents courants historiographiques, leurs points communs et leurs points de dissensions. Pour conclure, évidemment, que l'histoire du temps court ne s'oppose pas au temps long, qu'une histoire des dates et des événements n'est pas incompatible avec une histoire des structures, etc. Un point de vue mesuré et en soi plutôt juste, mais je trouve que ce chapitre sur les différents courants historiographiques aurait gagné à être mieux dilué dans l'ensemble des chapitres. Le Naour et Marko le font régulièrement, mais il faut tout de même attendre la fin de l'ouvrage pour comprendre un peu mieux leur projet (finalement assez consensuel). Dans l'ensemble, Historix est donc une bande dessinée sérieuse, au projet intéressant, et à la lecture agréable. Je pense toutefois qu'à force de vouloir prendre aucun parti et de marcher à ce point sur des œufs, elle finit par ne plus dire assez. C'est donc une lecture que j'ai tout de même tendance à recommander, tout en ayant conscience qu'elle ne fera sûrement pas date.

28/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Gladiatorus
Gladiatorus

Série d'humour à thème typique de chez Bamboo, celle-ci ne sort pas du lot et ennuie assez vite. Des gags en une planche, un thème historique traité sur le ton léger, et une galerie de personnages caricaturaux. Sur le papier, l'idée d’une comédie dans l'arène romaine pouvait être amusante, mais le résultat ici est fade et répétitif. Les gags sont rarement drôles, souvent prévisibles, et l'ensemble finit par tourner en rond dès les premières pages. L'humour manque d'audace et de rythme, et je me suis vite lassé de cette succession de chutes convenues. Le dessin de son côté est plutôt correct même si j'ai mis un instant à me faire à son aspect épuré et légèrement formaté. Il a une certaine élégance, mais quelque chose dans le trait ou les couleurs m’a semblé maladroit, pas totalement abouti. J'aime bien l’idée de mélanger humour et cadre antique, mais le tout manque ici cruellement de mordant. En dehors de quelques jeux de mots, j'ai rarement souri, et encore moins ri. Gladiatorus se lit sans surprise, comme une série calibrée pour un jeune public, mais sans la fraîcheur ni la folie nécessaires pour séduire au-delà.

28/10/2025 (modifier)
Couverture de la série The Private Eye
The Private Eye

J’ai découvert The Private Eye grâce à la nouvelle édition sortie le 17 octobre 2025, accompagnée d’un fourreau. C’est une superbe occasion de plonger dans ce classique de Brian K. Vaughan et Marcos Martín. L’univers est fascinant : un futur où Internet a disparu, et où la vie privée est devenue une obsession. Dans ce monde post-numérique, tout le monde porte un masque pour cacher son identité, ce qui donne un ton à la fois ironique et inquiétant au récit. Le format à l’italienne est un vrai plus : il met en valeur la mise en page audacieuse et les couleurs éclatantes de Marcos Martín, tout en donnant une sensation de fluidité et de cinéma. C’est rare dans les comics, et ça rend la lecture encore plus immersive. En résumé : un polar de science-fiction brillant, au propos visionnaire et à la direction artistique exceptionnelle

28/10/2025 (modifier)