Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche.
Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux.
Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ?
Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
J'ai bien accroché à ce documentaire périlleux sur le monde de la police. Je me suis introduit dans cette lecture sans apriori n'étant pas hostile ,par principe, au travail des policiers. C'est d'ailleurs amusant de découvrir les états d'âme de l'auteur au début de son reportage. Mathieu Sapin garde avec bonheur ce ton humoristique tout au long de son ouvrage surtout dans les scènes où il se met lui-même en situation.
De plus il garde une grande impartialité de traitement dans les différentes situations vécues dans les bureaux ou sur le terrain. Pourtant pendant cette grosse année , Sapin n'a pas manquer de matériel sensible à tel point qu'il n'a pas pu incorporer toutes ses expériences comme il le souligne en fin d'ouvrage. Ainsi le déroulé reste fluide car l'auteur évite de s'éparpiller. La parole est toujours politiquement neutre avec un souci de respecter les valeurs républicaines. Le discours peut être technique dans la description du fonctionnement de certains services mais aussi très humain avec l'impact sur les fonctionnaires de certaines situations critiques (la bavure, la mort, la pédocriminalité).
J'ai senti tout au long de la série une volonté d'apaisement sur un sujet clivant prompt aux dérapages verbaux.
Le graphisme accentue le côté humoristique surtout avec Sapin qui se met beaucoup en scène de façon drôle voire risible en contraste avec le personnage classe de Camille Chaize la directrice adjointe de la com au ministère.
Une lecture riche, attrayante et intéressante sur un sujet fondamental difficile. A mes yeux Sapin propose une série équilibrée et convaincante.
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte.
Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible.
Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3
Je fais partie de ceux qui ne regrettent pas l'abandon probable de cette série. Pour une fois je commence avec le graphisme de Dodson qui est une terrible déception. L'auteur nous propose un tracer de comics commercial bas de gamme avec des personnages rudimentaires, des extérieurs bâclés et une mise en couleur sans recherche. Même son héroïne possède autant d'attrait qu'une vieille poupée gonflable en latex. Je reviens aussi sur l'hypocrisie mercantile d'une couverture aguicheuse en contradiction totale avec le contenu. Je me suis retrouvé très loin de l'univers steampunk délicieusement érotique et si finement travaillé de la série Songes.
En produisant un travail de si médiocre qualité à mes yeux, cela me donne l'impression d'un auteur qui scie la branche sur laquelle il a bâti sa carrière. C'est étonnant.
Toutefois ces réserves ne sont rien par rapport à la consternation que j'ai éprouvé à la lecture du scénario. Un scénario foutraque bourré de clichés, d'incohérences, d'anachronisme et qui ne m'a pas fait sourire une seconde tellement cela utilise une facilité puérile.
J'ai vite lâché l'affaire après la construction des pages 8 et 9 qui renvoient en vis à vis la violence d'un psychopathe au discours d'illuminé mystique chrétien à la douceur juvénile de gentils soldats soviétiques en extases devant les attraits de la miss KGB. j'ai pourtant cru que ces mêmes soldats allaient ravager l'Afghanistan faisant un million de morts puis la Tchétchénie d'une façon tout aussi brutale. J'avoue avoir du mal à saisir le message des auteurs.
Pas du tout à mon goût.
Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent.
Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius.
Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
3.5
Le genre de délire collectif que j'aime bien.
Je connaissais la plupart des auteurs qui participent à cet album et je les aime bien. La seule exception étant Rochier dont je découvre le travail. Je ne pense pas que son dessin soit fait pour une BD humoristique, en tout cas ses planches m'ont rarement fait rire contrairement au travail des autres auteurs. Le scénario est simple, les auteurs reforment un band imaginaire, et avec ce postulat on va loin dans le délire parce que rien ne va se passer comme prévu. Chaque auteur va avoir des problèmes durant son voyage et ça va très loin dans le délire et les catastrophes.
J'ai bien rigolé tout le long de l'album et c'est un bon cru si on est fan de ses auteurs. J'ai particulièrement aimé le travail de Bouzard et le running-gag sur les flashbacks d'un accident d'avion dont aurait été victime le groupe dans le passé. On ne sait jamais ce qui va arriver ensuite et j’ai passé un bon moment sauf pour ce qui concerne Rochier.
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane.
En soi une bonne bd .
Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script.
Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains.
Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
Hombre vit pour survivre. Son emploi du temps : trouver des balles pour son fusil et de la viande pour se nourrir.
Hombre et ses décors post apo sont dessinés de main de maître.
Hombre a des dialogues crus et intelligents.
Hombre croise tout un tas d'ordures et leur fait la faveur de les envoyer ad patres.
Hombre est désabusé, lassé mais a conservé ce fil rouge d'humanité qui le lie au monde.
Hombre ferait passer Jeremiah pour un bisounours.
Hombre a de faux airs de Sean Connery.
Hombre est difficilement trouvable en librairie, ce qui renforce son statut d'oeuvre culte.
Hombre a des airs de macho mais il se fait apprendre la vie par Attila, sa partenaire amazone.
Attila a la phobie des fringues.
Muchas gracias Hombre.
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif.
Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein.
Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré.
J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme !
Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs.
A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr !
Une lecture sympathique.
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La Sirène des pompiers
Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche. Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux. Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ? Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
À l'Intérieur
J'ai bien accroché à ce documentaire périlleux sur le monde de la police. Je me suis introduit dans cette lecture sans apriori n'étant pas hostile ,par principe, au travail des policiers. C'est d'ailleurs amusant de découvrir les états d'âme de l'auteur au début de son reportage. Mathieu Sapin garde avec bonheur ce ton humoristique tout au long de son ouvrage surtout dans les scènes où il se met lui-même en situation. De plus il garde une grande impartialité de traitement dans les différentes situations vécues dans les bureaux ou sur le terrain. Pourtant pendant cette grosse année , Sapin n'a pas manquer de matériel sensible à tel point qu'il n'a pas pu incorporer toutes ses expériences comme il le souligne en fin d'ouvrage. Ainsi le déroulé reste fluide car l'auteur évite de s'éparpiller. La parole est toujours politiquement neutre avec un souci de respecter les valeurs républicaines. Le discours peut être technique dans la description du fonctionnement de certains services mais aussi très humain avec l'impact sur les fonctionnaires de certaines situations critiques (la bavure, la mort, la pédocriminalité). J'ai senti tout au long de la série une volonté d'apaisement sur un sujet clivant prompt aux dérapages verbaux. Le graphisme accentue le côté humoristique surtout avec Sapin qui se met beaucoup en scène de façon drôle voire risible en contraste avec le personnage classe de Camille Chaize la directrice adjointe de la com au ministère. Une lecture riche, attrayante et intéressante sur un sujet fondamental difficile. A mes yeux Sapin propose une série équilibrée et convaincante.
Culottées
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte. Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible. Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3
Red Skin
Je fais partie de ceux qui ne regrettent pas l'abandon probable de cette série. Pour une fois je commence avec le graphisme de Dodson qui est une terrible déception. L'auteur nous propose un tracer de comics commercial bas de gamme avec des personnages rudimentaires, des extérieurs bâclés et une mise en couleur sans recherche. Même son héroïne possède autant d'attrait qu'une vieille poupée gonflable en latex. Je reviens aussi sur l'hypocrisie mercantile d'une couverture aguicheuse en contradiction totale avec le contenu. Je me suis retrouvé très loin de l'univers steampunk délicieusement érotique et si finement travaillé de la série Songes. En produisant un travail de si médiocre qualité à mes yeux, cela me donne l'impression d'un auteur qui scie la branche sur laquelle il a bâti sa carrière. C'est étonnant. Toutefois ces réserves ne sont rien par rapport à la consternation que j'ai éprouvé à la lecture du scénario. Un scénario foutraque bourré de clichés, d'incohérences, d'anachronisme et qui ne m'a pas fait sourire une seconde tellement cela utilise une facilité puérile. J'ai vite lâché l'affaire après la construction des pages 8 et 9 qui renvoient en vis à vis la violence d'un psychopathe au discours d'illuminé mystique chrétien à la douceur juvénile de gentils soldats soviétiques en extases devant les attraits de la miss KGB. j'ai pourtant cru que ces mêmes soldats allaient ravager l'Afghanistan faisant un million de morts puis la Tchétchénie d'une façon tout aussi brutale. J'avoue avoir du mal à saisir le message des auteurs. Pas du tout à mon goût.
Les Gorilles du Général
Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent. Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius. Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
T'inquiète
3.5 Le genre de délire collectif que j'aime bien. Je connaissais la plupart des auteurs qui participent à cet album et je les aime bien. La seule exception étant Rochier dont je découvre le travail. Je ne pense pas que son dessin soit fait pour une BD humoristique, en tout cas ses planches m'ont rarement fait rire contrairement au travail des autres auteurs. Le scénario est simple, les auteurs reforment un band imaginaire, et avec ce postulat on va loin dans le délire parce que rien ne va se passer comme prévu. Chaque auteur va avoir des problèmes durant son voyage et ça va très loin dans le délire et les catastrophes. J'ai bien rigolé tout le long de l'album et c'est un bon cru si on est fan de ses auteurs. J'ai particulièrement aimé le travail de Bouzard et le running-gag sur les flashbacks d'un accident d'avion dont aurait été victime le groupe dans le passé. On ne sait jamais ce qui va arriver ensuite et j’ai passé un bon moment sauf pour ce qui concerne Rochier.
Hazara Blues
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane. En soi une bonne bd . Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script. Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains. Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
Hombre
Hombre vit pour survivre. Son emploi du temps : trouver des balles pour son fusil et de la viande pour se nourrir. Hombre et ses décors post apo sont dessinés de main de maître. Hombre a des dialogues crus et intelligents. Hombre croise tout un tas d'ordures et leur fait la faveur de les envoyer ad patres. Hombre est désabusé, lassé mais a conservé ce fil rouge d'humanité qui le lie au monde. Hombre ferait passer Jeremiah pour un bisounours. Hombre a de faux airs de Sean Connery. Hombre est difficilement trouvable en librairie, ce qui renforce son statut d'oeuvre culte. Hombre a des airs de macho mais il se fait apprendre la vie par Attila, sa partenaire amazone. Attila a la phobie des fringues. Muchas gracias Hombre.
Le Petit derrière de l'Histoire
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif. Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein. Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré. J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme ! Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs. A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr ! Une lecture sympathique.