2.5
Cette série de manga m'a attiré à cause de son dessin qui est bien différent des styles que l'on retrouve habituellement dans les mangas. Le style rappel ce que l'on peut retrouver dans les livres pour illustrations occidentaux et j'aime bien.
Malheureusement, je pense que je suis trop vieux pour ce genre de séries qui s'adressent aux enfants. L'éditeur fait la comparaison avec l'univers de Tim Burton, mais on est loin du coté macabre et irrévérencieux du réalisateur américain. On est plus dans du feel good où personne n'est vraiment méchant et l'héroïne ne semble jamais vraiment en danger. Je pense que j'ai un problème avec les mangas dont le principal objectif est de donner des bons sentiments aux lecteurs parce que la plupart du temps je m'ennui un peu. Ce qui n'aide pas non plus c'est que le ton est enfantin, c'est vraiment une série qui va surtout parler aux 7-10 ans.
Je conseil donc un emprunt à la bibliothèque pour les parents qui ont des enfants de ce groupe d'âge qui aiment bien les histoires remplient de créatures fantastiques. Perso en tant d'adultes j'ai lu les deux premiers tomes sans grande passion et je n'ai pas trop envie d'en lire plus.
Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes.
Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver.
La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet.
En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader.
Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave.
Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise.
En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration ....
Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques.
C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne.
Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique.
Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
J'ai beaucoup aimé cette BD ! Elle a un côté enfantin, très léger, comme un film de Disney, avec une histoire très linéaire dont les surprises ne sont pas spécialement intéressantes mais qui a une vraie fraicheur d'ensemble.
Soyons honnête, si vous avez lu quelques livres ou BD, il n'y a aucun doute que vous sachiez vers où l'on se dirigera et sans grandes surprises. C'est effectivement très linéaire et très mignon, avec des sorties de situation parfois très tirée par les cheveux. Notamment parce qu'on ressort des personnages du chapeau sans grande raison.
Mais franchement, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. C'est entrainant, frais, sympathique. Un petit Disney sans histoire d'amour mais avec les chansons, une morale simple mais efficace, des dessins sympathiques inspirées de l'art nouveau et des impressionnistes ... C'est joli, sympathique, dynamique. Je l'ai lu d'une traite et ma copine a fait de même dans la foulée, ce qui m'a indiqué que c'était vraiment efficace. Et parfois, ça fait du bien de juste se laisser porter par une simple histoire comme ici.
Je n'aurais pas grand chose de plus à en dire, c'est simplement une bonne idée bien retranscrite et qui fonctionne. Si vous vous attendez à quelque chose de fantastique, c'est pas vraiment le cas. Mais parfois, entre deux lectures plus prenantes et entre deux histoires denses, ça fait du bien d'avoir une BD dans ce style. J'ai aimé !
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent.
Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement.
La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire.
La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre !
En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.
Bon ben je pense avoir un problème avec Terry Moore. J'avais lu il y a longtemps sa série phare Strangers in Paradise qui m'avait ennuyé et j'ai décidé de lui donner une seconde chance avec cet one-shot qui avait de bonnes notes.
Comme l'indique ma propre note, je n'ai pas aimé. Pourtant, il y a des qualités dans cet album comme le dessin que j'aime bien, mais globalement le scénario m'a ennuyé. L'histoire mets en vedette Zoe qui vient d'une autre série de l'auteur, mais l'histoire peut se lire comme un récit indépendant sans problème du moment qu'on lit le résumé au dos du livre qui permet de bien comprendre qui est Zoe. C'est amusant de voir Zoe tuer des hommes bien méchants, mais bon au bout de moment j'ai fini par trouver le temps long. L'intrigue de Zoe qui veut venger son amie tué par un autre serial killer ne m'a pas trop intéressé non plus. Je pense que j'ai trop lu de polar parce que tout m'a semblé banal. Il y a quelques scènes qui surnagent comme la fin, mais la plupart du temps j'étais indifférent à ce qui se passait.
2.5
Un album qui se laisse lire, mais qui m'a semblé un peu trop conventionnel.
Tout le long du récit, j'ai eu l'impression de lire la version BD d'une de ses nombreuses comédies romantiques qui sortent chaque année. Le mot romantique est peut-être un peu fort vu qu'il ne semble pas avoir de sentiments amoureux entre les deux personnages principaux, mais le scénario repose tout de même sur le principe de deux personnes qui se rencontrent par hasard et vivent des aventures où ils vont rencontrer quelques personnages hauts en couleurs et parler des banalités de la vie. Franchement, il y a des scènes qui semblent sortir d'une bande annonce (surtout la scène avec la course poursuite et la grenade). SI vous lisez cette BD un jour, faites le jeu d'essayer d'imaginer la bande annonce d'une comédie en prenant des scènes de la BD et vous allez voir que c'est très facile !
Tout n'est pas mauvais dans le scénario, j'aime bien le fantôme d'Oscar Wilde, mais tout est trop exagéré et peu crédible pour me passionner. Le dessin est correct.
Je ne connaissais pas Miguel Nunez, dont la vie et les combats sont au centre de cette biographie/autobiographie (en effet l’album s’inspire de l’autobiographie de Nunez, les auteurs ayant décidé d’ajouter pas mal de choses/planches biographiques pour compléter le tout). Mais c’est un personnage hautement estimable, qui a fait preuve d’une grande force de caractère, d’une obstination, et d’un courage à toute épreuve, échappant plusieurs fois miraculeusement à la mort, mais endurant torture et longues périodes d’emprisonnement, fuyant les policiers franquistes dès qu’il était en liberté.
Au travers de son témoignage, c’est un pan de la guerre d’Espagne qui est éclairé, mais aussi de la longue période qui va suivre sous le joug de Franco.
Rien de nouveau du point de vue général, mais un nouveau témoignage à charge contre les dérives fascistes. Et surtout la mise en lumière d’un héros « ordinaire », oublié de l’Histoire, mais qui n’a jamais trahi ses idéaux de jeunesse.
La narration est assez dépassionnée, et le dessin en Noir et Blanc – inégal, mais intéressant – accompagne bien le récit. Un glossaire/dossier final complète très bien la lecture. On sent que les auteurs – par ailleurs amis de Nunez – partagent les idées de celui-ci. On sent aussi que les éditions Otium sont elles aussi engagées – très à gauche et pour la défense des idées et de l’image de ceux qui se sont battus et se battent contre les divers avatars du fascisme.
Si elle n’est pas forcément captivante, la lecture est en tout cas intéressante – et recommandable pour ceux que le sujet intéresse.
Mouais. Bof.
Voilà un album qui m’a franchement laissé, alors même que le sujet m’intéressait a priori.
Disons que plusieurs signaux avaient éveillé ma méfiance, avant même d’entamer ma lecture. Le nom de cette nouvelle collection (« µLes maîtres de guerre »), assez racoleur et fourre-tout. Et cette couverture, déjà vue des dizaines de fois dans des séries d’héroïque fantasy ! Résultat ma déception n’a en fait été que relative. Mais elle est bien réelle.
En fait, je n’ai rien appris sur le sujet – même si je ne suis pas vraiment spécialiste. Et plusieurs choses m’ont d’emblée chiffonné. Tous les Huns sont des mastocs qui ressemblent davantage à des Germains, et leurs chevaux sont eux-aussi plus grands que je n’imagine le vrais chevaux hunniques, sans doute plus petits et adaptés aux steppes et au tir à l’arc en chevauchant. Mais les auteurs voulaient vraiment que tout paraisse massif, pour accentuer la force et la violence des combats, autour desquels tourne le récit.
Je veux bien que la collection se concentre sur les « maîtres de guerre », mais présenter plus en profondeur (et donc sans doute en un peu plus d’un tome) la personnalité d’Attila, la culture hunnique (bien plus raffinée que ce que l’on imagine) n’aurait pas fait de mal.
Les combats eux-mêmes sont décevants. En effet, ne restent que quelques planches multipliant les effusions de sang, sans que réellement la stratégie, les alliances (avec les équilibres instables qui rendent parfois fragiles certains regroupements), ne soient développées. Du coup la notion de « maître de guerre » reste jusqu’au bout très floue. C’est ainsi que la bataille des Champs catalauniques est expédiée en fin d’album en quelques cases, sans explication digne de ce nom.
Le petit dossier final (un peu de texte et quelques images semble avoir essentiellement pour source Wikipedia. C’est quand même léger !
On a là plus une reconstruction partielle, partiale et décevante d’un personnage, le cœur du sujet n’est qu’effleuré, sans sortir de certains clichés je trouve.
Ça n’est clairement pas un album que je recommanderais à quelqu’un souhaitant apprendre – même rapidement et succinctement – quelque chose d’intéressant et solide sur Attila et/ou les Huns.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Fantastique Voyage de Nicola au pays des démons
2.5 Cette série de manga m'a attiré à cause de son dessin qui est bien différent des styles que l'on retrouve habituellement dans les mangas. Le style rappel ce que l'on peut retrouver dans les livres pour illustrations occidentaux et j'aime bien. Malheureusement, je pense que je suis trop vieux pour ce genre de séries qui s'adressent aux enfants. L'éditeur fait la comparaison avec l'univers de Tim Burton, mais on est loin du coté macabre et irrévérencieux du réalisateur américain. On est plus dans du feel good où personne n'est vraiment méchant et l'héroïne ne semble jamais vraiment en danger. Je pense que j'ai un problème avec les mangas dont le principal objectif est de donner des bons sentiments aux lecteurs parce que la plupart du temps je m'ennui un peu. Ce qui n'aide pas non plus c'est que le ton est enfantin, c'est vraiment une série qui va surtout parler aux 7-10 ans. Je conseil donc un emprunt à la bibliothèque pour les parents qui ont des enfants de ce groupe d'âge qui aiment bien les histoires remplient de créatures fantastiques. Perso en tant d'adultes j'ai lu les deux premiers tomes sans grande passion et je n'ai pas trop envie d'en lire plus.
L'Appel
Je suis d'un avis assez proche de celui de NoirDésir, avec une retenue prudente sur une BD dont le sujet est sensible. A titre d'exemple, j'ai lu récemment En quête de liberté qui parle d'une famille emmenée en Syrie, endoctrinée par les mêmes personnes. Ici, la BD est moins lourde, mais elle est aussi légèrement limitée à mon gout. L'histoire de Benoit m'a directement fait penser à celle de Pierre Choulet, que Gauvain Sers à chanté dans sa chanson "Mon fils est parti au Jihad" que je recommande. L'histoire est un peu la même, celle d'un parent qui voit son enfant partir en Syrie suite à un endoctrinement de la part des combattants de l'ISIS. Cette mère ne comprend pas, s'alarme et va tenter de le retrouver. La BD a fait le choix de rester sur la mère qui découvre petit à petit ce qu'il advenait sans qu'elle ne s'en rende compte. Et c'est un peu la limite de la BD que j'ai vu lors de ma lecture : en se centrant sur la mère, on perd un peu ce qui a poussé ce jeune homme à se radicaliser. Il manquerait le contexte, évoqué mais jamais développé, qui a laissé cet enfant basculer dedans sans un regard extérieur qui aurait pu le canaliser. De même, le comportement de la mère frise à un moment donné l'excès lorsqu'elle est prêt à condamner une famille pour récupérer son fils. La résolution est morale, mais le comportement de la mère devient tout de même contestable. Je suppose que l'idée est de montrer qu'elle est prête à tout pour récupérer son gamin, mais ça laisse aussi entendre qu'elle est prête à condamner n'importe qui pour ça. Et cette acharnement me l'a rendu assez peu sympathique. Je trouve que ça fait très écho à ces idées qu'un parent doit tout faire pour son enfant, y compris si ça nuit à d'autres. Je n'aime pas cette idée et j'aurais beaucoup à en dire mais ce n'est pas le sujet. En fin de compte, la BD est sur l'attente longue et terrible de ceux qui voient leurs enfants partir à la guerre en Syrie. Cet aspect est bien mené, de même que la question de l'endoctrinement progressif, mais il manque l'aspect social, ce qui a permis à Benoit de s'y sentir plus à l'aise que chez lui. La BD est bien, mais trop incomplète à mon gout.
Matsumoto
Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader. Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave. Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise. En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration .... Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !
La Maison du canal
C'est avec ces adaptations publiées par Dargaud que je découvre doucement l'œuvre de Simenon, que je résumais jusque là aux seules enquêtes de Maigret. La Maison du Canal n'a pourtant rien d'un roman policier, même s'il contient une part de drame. Il s'agit plutôt d'un récit entre tragédie et chronique sociale, situé dans la campagne flamande au début du XXe siècle, où une jeune femme devenue orpheline est recueillie par ses cousins. Son tempérament de citadine trop gâtée par son père s'accorde mal avec la rudesse du milieu rural. Mutique, hautaine, elle semble indifférente à ceux qui l'entourent, mais cette froideur intrigue et attire certains membres masculins de la famille, ce qui entraînera plusieurs conséquences tragiques. C'est une histoire d'atmosphère qu'Edith adapte efficacement, avec des paysages humides noyés de gris bleuté, de pluie et de brouillards presque permanents. Cette ambiance pesante, parfois oppressante, renforce le sentiment d'enfermement et de déclassement ressenti par l'héroïne. Celle-ci n'a rien de sympathique. Derrière son silence figé et ses répliques systématiquement négatives, on ne peut qu'essayer de deviner ce qu'elle pense vraiment, et même lorsqu'on parvient à mieux la comprendre, elle reste distante, déplaisante, régulièrement malsaine dans ses attitudes et ses tentatives d'influence. Le roman met en lumière les tensions liées aux différences de classe au sein d'une même famille et la manière dont elles s'insinuent dans les relations. C'est aussi une histoire de déchéance familiale, initialement propriétaire exploitant une immense propriété mais courant inéluctablement vers la ruine et le naufrage moral et même physique. Malgré des éléments intéressants et une construction solide, ma lecture a été marquée par une forme de détachement. Je suis resté curieux de voir où Simenon voulait m'emmener, sans être réellement captivé, et l'héroïne m'a souvent rebuté. Je n'ai pas été ennuyé, mais je n'ai jamais été véritablement impliqué non plus : j'ai refermé l'album avec une impression d'indifférence, partagé entre un attrait pour l'atmosphère et un manque d'enthousiasme pour le récit et ses personnages.
Ecoline
J'ai beaucoup aimé cette BD ! Elle a un côté enfantin, très léger, comme un film de Disney, avec une histoire très linéaire dont les surprises ne sont pas spécialement intéressantes mais qui a une vraie fraicheur d'ensemble. Soyons honnête, si vous avez lu quelques livres ou BD, il n'y a aucun doute que vous sachiez vers où l'on se dirigera et sans grandes surprises. C'est effectivement très linéaire et très mignon, avec des sorties de situation parfois très tirée par les cheveux. Notamment parce qu'on ressort des personnages du chapeau sans grande raison. Mais franchement, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. C'est entrainant, frais, sympathique. Un petit Disney sans histoire d'amour mais avec les chansons, une morale simple mais efficace, des dessins sympathiques inspirées de l'art nouveau et des impressionnistes ... C'est joli, sympathique, dynamique. Je l'ai lu d'une traite et ma copine a fait de même dans la foulée, ce qui m'a indiqué que c'était vraiment efficace. Et parfois, ça fait du bien de juste se laisser porter par une simple histoire comme ici. Je n'aurais pas grand chose de plus à en dire, c'est simplement une bonne idée bien retranscrite et qui fonctionne. Si vous vous attendez à quelque chose de fantastique, c'est pas vraiment le cas. Mais parfois, entre deux lectures plus prenantes et entre deux histoires denses, ça fait du bien d'avoir une BD dans ce style. J'ai aimé !
Un sombre manteau
Une BD qui a du bon et du moins bon. La dédicace d'entrée indique que la BD a été difficile à faire pour l'auteur et je dirais que ça s'en ressent. Cette BD navigue entre plusieurs sujets, plusieurs thèmes et reste très flou dans certains choix narratifs. On a par exemple l'idée du fantastique qui est disséminé dans le récit sauf que rien de tangible ne vient étayer ce que ça dit sur les personnages. Est-ce que la jeune femme est la mort, la peste, l'incarnation de la rage, une image de la violence de la maladie ? C'est flou, très flou -trop flou- et ça donne l'impression que la BD est un assemblage de beaucoup de choses dont tout n'est pas traité correctement. La BD est riche en histoire, entre la jeune femme qui débarque comme la modernité dans un monde rural reculé, la question de la place des femmes, la question des rebouteuses et leurs pouvoirs face à un monde qui les craint mais a besoin d'elle, la douleur de la perte, les infections encore largement transmises à l'époque ... C'est dense, et je dois dire que j'ai du mal à voir le lien entre tout ça. Ce n'est jamais très complexe à suivre ni brouillon, c'est juste que la finalité de l'histoire semble aller dans un sens qui n'est pas vraiment celui de tout le reste de l'histoire. La BD est servie par un dessin très efficace, qui convient bien à l'histoire. Il retranscrit la montagne des Pyrénées, tout comme l'atmosphère des petits villages et la vie paysanne de cette époque. C'est lisible et c'est un des gros points intéressant du livre ! En fait, je suis partagé sur cette BD. Il y a des bonnes choses dedans, mais la BD est franchement mal maitrisée et il manque quelque chose qui lierait l'ensemble de façon claire. En l'état, il y a beaucoup de pistes, une histoire qui semble finalement décousue avec beaucoup de bonnes idées. Étrange, pas désagréable à lire mais pas spécialement bon non plus.
Serial
Bon ben je pense avoir un problème avec Terry Moore. J'avais lu il y a longtemps sa série phare Strangers in Paradise qui m'avait ennuyé et j'ai décidé de lui donner une seconde chance avec cet one-shot qui avait de bonnes notes. Comme l'indique ma propre note, je n'ai pas aimé. Pourtant, il y a des qualités dans cet album comme le dessin que j'aime bien, mais globalement le scénario m'a ennuyé. L'histoire mets en vedette Zoe qui vient d'une autre série de l'auteur, mais l'histoire peut se lire comme un récit indépendant sans problème du moment qu'on lit le résumé au dos du livre qui permet de bien comprendre qui est Zoe. C'est amusant de voir Zoe tuer des hommes bien méchants, mais bon au bout de moment j'ai fini par trouver le temps long. L'intrigue de Zoe qui veut venger son amie tué par un autre serial killer ne m'a pas trop intéressé non plus. Je pense que j'ai trop lu de polar parce que tout m'a semblé banal. Il y a quelques scènes qui surnagent comme la fin, mais la plupart du temps j'étais indifférent à ce qui se passait.
La Nuit est belle
2.5 Un album qui se laisse lire, mais qui m'a semblé un peu trop conventionnel. Tout le long du récit, j'ai eu l'impression de lire la version BD d'une de ses nombreuses comédies romantiques qui sortent chaque année. Le mot romantique est peut-être un peu fort vu qu'il ne semble pas avoir de sentiments amoureux entre les deux personnages principaux, mais le scénario repose tout de même sur le principe de deux personnes qui se rencontrent par hasard et vivent des aventures où ils vont rencontrer quelques personnages hauts en couleurs et parler des banalités de la vie. Franchement, il y a des scènes qui semblent sortir d'une bande annonce (surtout la scène avec la course poursuite et la grenade). SI vous lisez cette BD un jour, faites le jeu d'essayer d'imaginer la bande annonce d'une comédie en prenant des scènes de la BD et vous allez voir que c'est très facile ! Tout n'est pas mauvais dans le scénario, j'aime bien le fantôme d'Oscar Wilde, mais tout est trop exagéré et peu crédible pour me passionner. Le dessin est correct.
Mille vies en plus
Je ne connaissais pas Miguel Nunez, dont la vie et les combats sont au centre de cette biographie/autobiographie (en effet l’album s’inspire de l’autobiographie de Nunez, les auteurs ayant décidé d’ajouter pas mal de choses/planches biographiques pour compléter le tout). Mais c’est un personnage hautement estimable, qui a fait preuve d’une grande force de caractère, d’une obstination, et d’un courage à toute épreuve, échappant plusieurs fois miraculeusement à la mort, mais endurant torture et longues périodes d’emprisonnement, fuyant les policiers franquistes dès qu’il était en liberté. Au travers de son témoignage, c’est un pan de la guerre d’Espagne qui est éclairé, mais aussi de la longue période qui va suivre sous le joug de Franco. Rien de nouveau du point de vue général, mais un nouveau témoignage à charge contre les dérives fascistes. Et surtout la mise en lumière d’un héros « ordinaire », oublié de l’Histoire, mais qui n’a jamais trahi ses idéaux de jeunesse. La narration est assez dépassionnée, et le dessin en Noir et Blanc – inégal, mais intéressant – accompagne bien le récit. Un glossaire/dossier final complète très bien la lecture. On sent que les auteurs – par ailleurs amis de Nunez – partagent les idées de celui-ci. On sent aussi que les éditions Otium sont elles aussi engagées – très à gauche et pour la défense des idées et de l’image de ceux qui se sont battus et se battent contre les divers avatars du fascisme. Si elle n’est pas forcément captivante, la lecture est en tout cas intéressante – et recommandable pour ceux que le sujet intéresse.
Les Maîtres de guerre - Attila
Mouais. Bof. Voilà un album qui m’a franchement laissé, alors même que le sujet m’intéressait a priori. Disons que plusieurs signaux avaient éveillé ma méfiance, avant même d’entamer ma lecture. Le nom de cette nouvelle collection (« µLes maîtres de guerre »), assez racoleur et fourre-tout. Et cette couverture, déjà vue des dizaines de fois dans des séries d’héroïque fantasy ! Résultat ma déception n’a en fait été que relative. Mais elle est bien réelle. En fait, je n’ai rien appris sur le sujet – même si je ne suis pas vraiment spécialiste. Et plusieurs choses m’ont d’emblée chiffonné. Tous les Huns sont des mastocs qui ressemblent davantage à des Germains, et leurs chevaux sont eux-aussi plus grands que je n’imagine le vrais chevaux hunniques, sans doute plus petits et adaptés aux steppes et au tir à l’arc en chevauchant. Mais les auteurs voulaient vraiment que tout paraisse massif, pour accentuer la force et la violence des combats, autour desquels tourne le récit. Je veux bien que la collection se concentre sur les « maîtres de guerre », mais présenter plus en profondeur (et donc sans doute en un peu plus d’un tome) la personnalité d’Attila, la culture hunnique (bien plus raffinée que ce que l’on imagine) n’aurait pas fait de mal. Les combats eux-mêmes sont décevants. En effet, ne restent que quelques planches multipliant les effusions de sang, sans que réellement la stratégie, les alliances (avec les équilibres instables qui rendent parfois fragiles certains regroupements), ne soient développées. Du coup la notion de « maître de guerre » reste jusqu’au bout très floue. C’est ainsi que la bataille des Champs catalauniques est expédiée en fin d’album en quelques cases, sans explication digne de ce nom. Le petit dossier final (un peu de texte et quelques images semble avoir essentiellement pour source Wikipedia. C’est quand même léger ! On a là plus une reconstruction partielle, partiale et décevante d’un personnage, le cœur du sujet n’est qu’effleuré, sans sortir de certains clichés je trouve. Ça n’est clairement pas un album que je recommanderais à quelqu’un souhaitant apprendre – même rapidement et succinctement – quelque chose d’intéressant et solide sur Attila et/ou les Huns.