Les derniers avis (89 avis)

Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Les Origines du conflit israélo-arabe (1870-1950)
Les Origines du conflit israélo-arabe (1870-1950)

Voici une BD malheureusement de circonstance, qui permet de prendre du recul sur les origines de ce conflit qui nous parait insoluble et sans fin. Pour ce faire, c'est Georges Bensoussan, historien français spécialiste d'histoire culturelle de l'Europe des XIXe et XXe siècles et, en particulier, des communautés juives, également ancien directeur éditorial du Mémorial de la Shoah à Paris qui co-scénarise cet album avec Danièle Masse, également spécialiste de l'Orient et du Moyen-Orient. On part donc avec une base solide pour remonter le temps et le fil d'une tragédie inscrite dans l'Histoire. L'album s'ouvre sur les terribles attentats du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël et ses prises d'otages, pour remonter le fil du temps jusqu'au début du XXe siècle. De la position des juifs dans le monde à leur arrivée en Palestine et comment ils ont petit à petit racheté les terres palestinienne et favorisé l'immigration des juifs du monde, c'est tout ce cheminement qu'on nous explique. L'Angleterre et les autres pays occidentaux, France comprise, ont leur responsabilité dans ce marasme, poursuivant leur politique coloniale tant que ce fut possible ou calculant au mieux pour leurs intérêts économiques. C'est toute cette mise en perspective qui nous permet de mieux comprendre l'inéluctabilité du conflit actuel et les responsabilités partagées. C'est ainsi qu'on découvre que le terrorisme est loin d'avoir été l'apanage des palestiniens ; les juifs aussi ont eu leurs factions terroristes (L'Irgoun ou le Lehi) qui semaient la terreur chez les arabes et qui ont même assassiné Lord Moyne, le gouverneur officiel britannique en 1944. Côté dessin, on est dans le classique : Yana Amadovic nous propose un trait réaliste qui cadre parfaitement avec ce qu'on attend d'une BD documentaire.

08/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Tête de Chien
Tête de Chien

3.5 Oyé oyé les aventures de l'habile chevalier à la tête de chien, accompagné du brave chevalier au chevron d'argent, épaulé du chevalier noirci. Suivez-les lors de leurs tournois de duchés en comtés, pour prouver leur valeur mais également rançonner et financer leur voyage vers la prochaine foire organisée par le héraut local. La fougue médiévale des tournois est bien retranscrite, on est dans la mêlée, l'odeur de la sueur pointe vers nos narines. On se prend au jeu de ces petites intrigues de provinces typiques de l'époque ou le panache avait la valeur des épices. Chaque personnage est intéressant, a un profil étoffé, mis en valeur de façon maligne en début de chapitre sous la forme d'un monologue d'une page fortement contrastée. On est bien en leur compagnie, on s'énerve de ne pas pouvoir leur offrir ce qu'ils méritent, on veut leur crier "attention, derrière le toi, le méchant!" comme dans un spectacle de Guignol. Bref une série que j'aurais noté 4 en terminant le tome 1. Mais la suite devient plus plan-plan, un air de manga à l'européenne se fait sentir.

08/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série La Cité des secrets (Ying)
La Cité des secrets (Ying)

Ouh, j'ai vraiment pas été conquis par cette BD. C'est une BD clairement destinée à la jeunesse, mais le premier volume (seul que j'ai lu jusqu'à présent) m'est passé clairement au-dessus de la tête et ne m'a pas du tout encouragé à suivre la série. Comme souvent avec les BD jeunesse, je me dois d'être plus indulgent sur certains points qui le rendront moins bien à mes yeux. Mais en définitive, cette BD ne m'a pas du tout conquise. Déjà parce qu'elle m'a paru assez vite artificielle. Les personnages sont très typés entre méchants et gentils, sans nuance aucune dans un monde qui m'a semblé trop vite fait de carton pâte. Je comprend l'idée du décor de théâtre, mais la ville construite de même avec les mécanismes intégrés, c'était demander de suspendre bien trop mon incrédulité. D'autre part, le récit emploie des raccourcis terribles dans la narration, que ce soit les protagonistes qui laissent des enfants exécuter des tâches pour sauver leurs villes, mais aussi et surtout la guilde des assassins qui savent qu'un enfant est dans le théâtre et n'arrivent pas à l'attraper ni le tuer, avec parfois des coups de théâtre grossier. Je sais que le message est à destination de la jeunesse et je ne leur en veut pas d'accentuer le côté aventure et récit haletant, mais il m'a semblé bien trop irréaliste et surtout facile. Lorsque le climax arrive, je me suis dit que ça allait trop loin avec trop de facilité, qu'il manquait dans la BD un supplément de poids de la réalité. En fait, la BD est fantasmagorique, les enfants peuvent tout résoudre y compris des choses qu'ils n'ont jamais vu et échappent à tout les problèmes sans jamais vraiment que je n'ai cru au danger. Et c'est dommage, puisque l'idée de base n'est pas mauvaise en soi. Une BD jeunesse qui demande plus de laisser-aller que je n'en ai et qui m'a semblé trop facile, légère, sans enjeu palpable. On sauve le monde facilement et les deux enfants centraux ont des airs de Marie-Sue qui réalisent tout sans jamais s'entrainer ni échouer, juste parce qu'ils sont trop forts. C'est le genre de récit que je n'approuve pas, ni pour moi ni pour les plus jeunes. Je passe mon tour !

08/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Sticky Pants (ça colle et ça moule les bollocks !)
Sticky Pants (ça colle et ça moule les bollocks !)

A ranger à côté de Happy Sex, à portée de main pour se payer un fou-rire express (de toute façon l'ensemble n'est pas très épais). Le graphisme à l'américaine colle parfaitement pour ces trips de 1 à 3 cases. C'est gras, ça peut paraître redondant si on lit tous les tomes d'affilée, c'est pas à mettre entre toutes les mains, mais je me suis éclaté avec Hulk le maçon ou l'homme élastique à la recherche de ses clés!

08/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 2/5
Couverture de la série A Short Story
A Short Story

Grosse frustration car c'est le genre de livre que j'affectionne: un bel ouvrage (quelle couverture, et ce papier si agréable à tourner), un graphisme doux aux couleurs pastel et si maîtrisé, un background super travaillé, une enquête à tiroirs comme dans La Traque - L'Affaire de Ligonnès, un making of à la fin comme dans Goldorak... Ce livre validait toutes les cases. Mais la lecture est fastidieuse, le temps s'étire, j'attendais parfois la fin du chapitre pour passer à autre chose car les faits se répètent. Alors effectivement ils se répètent car Betty elle est comme ça: elle fait tourner les gens en bourrique, se prend toujours la tête et recommence. La peste en puissance pour tous ceux qui se la sont coltiné un moment ou un autre. Bien sûr, Betty a des rêves et a tenté de les réaliser mais en jouant constamment avec les émotions des autres et ponctionnant régulièrement leurs bonnes volontés. Je ne pense pas que ce soit un parti pris car les auteurs ont fait du travail carré pour coller aux faits. Mais au final, ils m'ont fait suer pour terminer leur œuvre.

08/12/2025 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Lozère apocalypse
Lozère apocalypse

Alors là, j'ai été surpris. En feuilletant très rapidement (pour ne pas me spoiler moi-même), j'avais la sensation que c'est un ersatz post-apo de Les Légendaires et de survival façon Seuls : des personnages très sérieux dans un univers enfantin mais avec leurs traits de caractère bien tranchés, dans un univers laissant présagé des surprises régulières. Alors effectivement les caractères kawai sont stéréotypés et les surprises sont régulières. Mais des stéréotypes plus contemporains: l'otaku, la révoltée, l'influenceuse... et les surprises ne sont pas tant dans les gros changements de direction mais dans la manière : est-ce une oeuvre à destination de jeunes-jeunes ou de jeunes adultes? Car ça défouraille parfois sérieusement! Avec des scènes bien appuyées sur l'addiction, le racisme etc. Ca défouraille mais parfois dans la bonne humeur, on croit voir des Kenny de South Park partout: il/elle est supposé mourir/être mort? Pouf-pam, le revoilà comme dans un serial de Batman des 60s. Et ces fiches de personnages de début de chapitre, un régal; et intéressantes à relire au fil de l'histoire. Bien que les objectifs des différents personnages peuvent alourdir la compréhension, je trouve que la trame globale reste claire mais si elle est parfois tirée par les cheveux. De beaux clins d'oeil à de grandes oeuvres comme Akira comme exemple le plus voyant, des petites private jokes casées discrètement entre 2 cases, beaucoup de petites choses incitent à la relecture et rendent le prix d'autant plus attraant. Pour le dessin dynamique, la colorisation poussée mais évitant le flashy, les décors, les couvertures façon Mutafukaz, je dis oui, c'est pétillant et agréable à lire, on a tous passé de bons moments en compagnie de ces pauvres alevins.

08/12/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série L'Âge d'or
L'Âge d'or

Les images sont assez incroyables : on dirait des tableaux en marche. Quel beau paradoxe ! Les cases, souvent les pages, ressemblent à des tapisseries, des enluminures… Le discours est utopique : liberté, égalité et fraternité sur un ton qui semble chrétien sauf que tout cela a tourné court dans la réalité. On est donc dans une sorte de monde alternatif qui fait songer aux contes. Notre époque accueille toutes les périodes historiques, c'est merveilleux ! On cherche et on trouve des œuvres comme Le chevalier au dragon. Et puis, on pratique le mélange des genres. C'est aussi merveilleux. Sinon, je trouve que la recherche d'un manuscrit à comprendre dramatise le récit, et permet de poser la question de l'utopie comme une quête, ce qu'elle est en réalité. Mais la rencontre des personnages, poussés par l'utopie ou non, est aussi pleine d'intérêt. Vu les fêtes de Noel, je me demande si cette œuvre ne serait pas à offrir à quelque bédéphile amateur de toutes ces thématiques mais ne connaissant pas cette œuvre.

08/12/2025 (modifier)
Par Vaudou
Note: 3/5
Couverture de la série Adèle Blanc-Sec
Adèle Blanc-Sec

Je viens à peine de découvrir les aventures d'Adèle Blanc-Sec avec la lecture des trois premiers tomes, honte à moi. Le succès et la reconnaissance de cette série est un petit miracle car le style est très particulier, que ce soit dans le dessin (c'est Tardi donc on aime ou on déteste), dans la narration ou encore le ton général. Afin d'apprécier plus aisément Adele Blanc sec, il faut comprendre que l'angle choisi par Tardi est une réinterprétation comique d'une sous catégorie du roman policier qui est le whodunit. Pour construire ses intrigues, Tardi va s'appuyer sur les stéréotypes du genre pour mieux les tourner en dérision, à travers notamment le personnage d'Adele, détective amatrice mais aussi femme moderne et indépendante. La résolution des énigmes ou mystères est un prétexte pour nous faire vivre des aventures aux rebondissements improbables, avec toute une galerie de personnages loufoques et caricaturaux, un recours au burlesque omnipresent, et un paquet de références un peu intellos. La bd qui s'en rapproche le plus pour moi est un autre ovni publié bien plus tard de l'autre côté de l'Atlantique, Madman de Allreed. Même apparente légèreté, intrusion du fantastique, situations cocasses, multiplication de répères culturels. Le tome 1 est assez brouillon au niveau de l'intrigue et cela s'améliore ensuite. A chaque tome, il y a des rappels aux épisodes précédents, et à la fin, un teasing du prochain volume. Ce procédé rend la lecture un peu pénible, on se sent obligé d'avoir lu tout ce qui précède et ce qui va paraître. Ça n'a pas été pour moi un coup de foudre, même si on voit bien qu'on a affaire à l'œuvre atypique d'un auteur sans concession. Pour les personnes souhaitant découvrir Tardi, ce n'est peut-être pas le meilleur choix, je conseillerais plutôt Nestor Burma, qui emprunte les codes du polar de manière beaucoup plus classique. C'est intéressant d'ailleurs de constater qu'après cette première œuvre somme toute assez élitiste, Tardi va essayer ensuite de conquérir un public plus large.

07/12/2025 (MAJ le 08/12/2025) (modifier)
Couverture de la série La Liste - Mitsuko
La Liste - Mitsuko

Je découvre cet auteur espagnol avec cet album et, malgré mes préventions au départ, je dois dire que c’est plutôt une bonne pioche. Le point de départ est assez classique et sentait le déjà-vu dans le genre porno : un homme, Guillermo, est embarqué par ses potes pour un enterrement de vie de garçon au Japon. Bien évidemment ça tourne rapidement à l’orgie. Mais, tout aussi rapidement, Ikna introduit un nouveau paramètre, lorsque Guillermo fait la connaissance de Mitsuko qui, dès qu’elle a un orgasme, permet au jeune homme de retourner dans son passé, pour draguer et plus si affinité, toutes les filles ou femmes qu’il n'avait pas osé aborder. C’est ainsi l’occasion pour lui de coucher avec toutes ces femmes, et « d’effacer » d’éventuels regrets. Mais un nouveau rebondissement va transformer ce fantasme en catastrophe… Le récit est dynamique, ne se prend jamais totalement au sérieux. Les scènes de sexe sont explicites mais finalement elles n’occupent pas une place si importante. Surtout, le dessin d’Ikna est pour beaucoup dans le rythme et le plaisir de lecture. Son trait caricatural fait merveille, et donne une touche parodique, humoristique à cette histoire pour adultes (j’ai juste trouvé les couleurs informatiques trop tranchées). Une petite lecture agréable, pas émoustillante, mais fraiche et quelque peu amusante.

07/12/2025 (modifier)
Par greg
Note: 2/5
Couverture de la série La Branche Lincoln
La Branche Lincoln

Un BD typique de la fin des années 90-début 2000: comprenez une bonne histoire de complot absolument pas crédible avec un héros héritier qui se retrouve embarqué dedans à son corps défendant, mais qui se révèle être bien plus coriace que prévu, tout en ayant une gueule de top-model avec en plus une femme magnifique à ses côtés. Cela vous rappelle quelque chose? Largo Winch&co? Exactement. Alors notre personnage principal s'appelle Ted Voss et il est bô, il est blond, il est riche, il a une super nana, et hérite des papiers compromettants de son père disparu. Il découvre qu'arrière grand-papa était vraiment un gros pourri qui a établi une espèce de société secrète infiltrée un peu partout avec en plus une armée de mercenaires clonés au crâne rasé qui tuent tout le monde à droite et à gauche (bon ce sont pas des clones mais ils ont vraiment tous la même tête rasée). Tout cela est annoncé dans les lettres que lui a légué son père. Or la société secrète ne veut pas que tout cela se sache (enfin je crois, c'est franchement pas clair pourquoi la société anonyme veut tuer le p'tit Ted), donc ils veulent éliminer Ted. Heureusement, Ted, en plus d'être imbuvable et incroyablement prétentieux (le personnage est d'une arrogance sans mesure, mais sans deuxième degré), est aussi un ancien champion olympique de tir. Donc il va mettre la pâtée aux gros méchants. Avec l'aide d'un ancien nazi repenti, et de la NSA. On a donc une galerie de personnages soit à peine esquissée, soit franchement antipathique, des rebondissements aussi délirants que peu crédibles, une conspiration sans queue ni tête (on ne comprend pas grand-chose aux motivations des protagonistes en fin de compte, aussi bien les méchonts que super-ted), secouez le tout et vous avez la branche lincoln (titre dont le sens est dévoilé très vite, mais n'a pas grand-chose à voir avec ce qui fait figure d'intrigue). La cerise sur le gâteau: dans les dernières pages du dernier tome, on nous dévoile l'identité du Docteur Gang..Heu non, de Darth Sidious..Ah non pardon, l'identité du chef des méchonts. Et ce dévoilement nous laisse complètement froid: il s'agit d'un personnage dont tout le monde se fout, qui n'apparait en tout et pour tout que sur 3-4 pages dans les 4 tomes, et dont le background n'est pas révélé. C'est un "c'était donc lui" qui tombe complètement à plat. Et le sort du grand chef laisse autant sur sa faim que celui dédié à Palpatine dans le retour du Jedi (comprenez: foiré, anti-épique, et limite ridicule..Heu non oubliez le "limite").

07/12/2025 (modifier)