Les derniers avis (252 avis)

Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Rodina
Rodina

Cet album de Baru m'a paru étrange. Il mêle la Seconde Guerre mondiale à ses thèmes plus habituels, ceux des cités ouvrières de l'est de la France où il a grandi. Mais il le fait au travers d'un récit très éclaté, que j'ai eu du mal à suivre. Tout commence par une double introduction présentant deux passés possibles pour un certain Enrico/Heinrich. Dès cette étape, je n'ai pas compris l'un de ces deux parcours, car ni le dessin ni la voix-off ne m'ont permis de saisir ce qui se jouait dans cette scène de mine avec cette histoire de moto. Ensuite, le récit saute d'une époque à l'autre : parfois en pleine Seconde Guerre mondiale avec l'un des personnages historique, parfois dans la jeunesse ou la période contemporaine de Baru qui se met alors en scène, sans que le lien entre ces fragments soit toujours clair, ni leur ordre logique. Au fil de la lecture, on finit par comprendre plus ou moins ce que l'auteur cherche à raconter et à qui il veut rendre hommage, mais on aperçoit finalement très peu ce fameux commando de résistantes et rien de leurs actions. Je suis resté perplexe : j'aime beaucoup Baru et son attachement au Grand Est populaire, mais cette narration trop morcelée ne m'a pas donné les clés pour suivre son propos ou pour ressentir les émotions qu'il voulait transmettre. J'ai refermé l'album sans être bien sûr de ce que j'avais lu. Note : 2,5/5

18/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Cryozone
Cryozone

J’ai connu cette série il y a environ 20ans et depuis, mes différentes relectures n’ont jamais terni le bousin. Cailleteau n’est pas reconnu pour sa subtilité mais ici, je trouve que ça passe crème. Le scénariste propose, une aventure zombies dans l’espace qui saura ravir les amateurs du genre ou de films sf un peu old school. Alors attention on a droit à tous les clichés, personnages stéréotypés, on ne s’embarrasse pas de psychologies ou explications développées, ça va vite … cependant le lecteur reste bien happé par le rythme, l’ambiance et la mise en page efficace d’un Bajram alors débutant. Bref un diptyque que j’apprécie beaucoup, de la série B fun et divertissante.

18/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Shirley et Dino
Shirley et Dino

Je connaissais très vaguement Shirley et Dino : j'en avais pas mal entendu parler il y a longtemps avant de voir un de leurs spectacles en VHS, sans que cela me laisse un souvenir particulier. Leurs personnages avaient quelque chose d'assez original, entre exubérance sympathique et ringardise décalée, mais ni eux ni leur humour ne me parlaient vraiment. Je ne riais pas. Cette BD m'a laissé le même sentiment de perplexité, alors qu'elle n'est pas l'adaptation d'un de leurs spectacles mais plutôt un roman graphique semi humoristique sur leur installation à Paris et leur parcours jusqu'à trouver enfin un certain succès de music-hall. Le dessin est du Margerin typique, avec un trait clair, rond et légèrement rock, un style qui ne me touche pas car je l'associe trop au déplaisir que je ressentais en lisant sa série Manu quand j'étais jeune. L'album s'organise en courts chapitres de quelques pages (comme s'ils avaient été prépubliés dans l'Echo des Savanes), mais l'ensemble forme une histoire suivie. On y découvre Shirley et Dino dans des versions naïves, un peu simples et gentiment exubérantes. Je connais trop mal les vrais artistes pour juger de la fidélité des personnages, mais j'ai trouvé Shirley moins simplette que dans le spectacle dont je gardais le souvenir, et Dino au contraire très obtus, presque benêt, comme débarqué de sa campagne. Leurs petites aventures citadines (au marché, avec leurs voisins, dans leur quotidien parisien) m'ont laissé totalement indifférent. Je n'ai pas ri une seule fois. Je me suis retrouvé davantage porté par la curiosité de voir où l'histoire voulait aller que par le moindre ressort humoristique. Et au final, je n'ai pas eu l'impression qu'elle allait bien loin. J'imagine que cette BD aurait davantage pu parler à ceux qui sont attachés au duo et à leur univers, mais ce n'est pas mon cas.

18/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Solo camping for two
Solo camping for two

J’ai pu lire les 3 tomes disponibles à ma médiathèque. Je serai moins généreux dans ma note que PAco mais ma lecture s’est avérée très satisfaisante. J’avoue que je me suis sacrément embourgeoisé dernièrement, mes années camping remontent à bien longtemps maintenant mais j’en garde un souvenir ému, un bon mix de galères et de joie. Tout ça pour dire que le sujet m’intéresse et que, niveau préparation, je me reconnais plus dans notre héroïne que dans notre campeur pro. Pour l’histoire, je vous renvoie à la description qui résume tout. Ce manga prend bien la tournure d’une rom com, entre un ronchon solitaire et une belle citadine néophyte sur le sujet de fond, à savoir le camping. Chacun apportant un savoir faire spécifique dans l’aventure, le côté surviving pour monsieur et culinaire pour madame, ces ingrédients sont agréablement glissés au fil des chapitres, transformant tranquillement la série en guide du parfait campeur (dsl PAco je n’ai pas trouvé d’autre formule). On ajoute à ça une réalisation sans faute pour un agréable moment. Malgré une certaine redondance, ça se lit facilement et avec plaisir. Ma seule crainte et interrogation va être sur la longueur de la série, j’en redemande après 3 tomes mais les 21 tomes en cours au Japon m’inquiètent assez, j’ai peur que ça tourne en rond.

18/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Extases
Extases

Un auteur qui expose sans filtre son intimité sexuelle suscite forcément la curiosité : on veut voir comment cela se passe chez les autres, avec en arrière-plan un petit réflexe voyeur et parfois une légère excitation. Pourtant, ce que je retiens surtout ici, ce n'est pas le caractère cru de certaines scènes, mais la dimension vraiment instructive du récit et la sincérité avec laquelle Jean-Louis Tripp se livre. Il déroule son parcours sur deux volumineux albums couvrant une cinquantaine d'années, des années 1960 à la fin des années 2010. Il y raconte les choses simplement et dans l'ordre, de ses premiers émois maladroits à une forme de sérénité sexuelle atteinte en 2019, en passant par des périodes heureuses et d'autres plus chaotiques. Ses débuts hésitants parleront à tout le monde, mais son chemin prend ensuite une direction très particulière, sans doute influencée par son éducation politique, plutôt ouverte. Il révèle aussi un trait déterminant : une insatiabilité sexuelle qui l'empêche de rester en couple quand l'ennui s'installe. A partir de là, je ne me reconnaissais plus vraiment en lui, mais sa franchise et la manière dont il explique son évolution m'ont permis de garder de la sympathie pour son récit. Je suivais alors la vie d'un autre, très différente de la mienne, davantage poussé par la curiosité que par l'identification ou l'émotion. Et j'ai constaté que beaucoup de ses choix sont à l'opposé de ceux que j'aurais faits, preuve que chacun trouve son équilibre ailleurs. Je salue le courage de se mettre ainsi à nu, littéralement et symboliquement, devant un public forcément juge. J'ai trouvé l'ensemble intéressant, parfois touchant, parfois très éloigné de moi, et je reste sceptique sur certains choix et sur la conclusion du diptyque. Mais je suis content qu'un tel témoignage existe : certains lecteurs pourront s'y reconnaître, s'y comparer ou simplement y comprendre un peu mieux d'autres façons de vivre la sexualité.

18/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Medieval Girlfriends
Medieval Girlfriends

Voilà un projet que j'avais dans le collimateur depuis son annonce. Un album de la talentueuse Juliette Cousin, dont j'apprécie grandement le travail graphique, mettant en scène deux personnages qu'elle utilisait déjà dans ses illustrations depuis quelques années, une romance saphique médiévale avec un monstre dans l'équation de surcroît, moi je dis oui. L'album était exactement ce à quoi je pouvais m'attendre : une romance simple, une rencontre entre un monstre et la chasseuse venue l'exterminer, la découverte progressive de l'autre, la naissance des sentiments, l'amour, l'arrivée de la haine du monde extérieur et le rappel que cet amour hors norme est mal vu, une fuite et un espoir de monde meilleur. Une histoire tellement classique que l'on n'aurait même pas besoin de dialogues pour la comprendre, et c'est d'ailleurs sans doute l'une des raisons qui a poussé l'autrice à faire de cet album un récit muet. Mis à part deux mots sur une affiche et deux/trois onomatopées, pas un dialogue ni un son ne viendra appuyer la narration, tout se fera par les images et les expressions des personnages. Le découpage des cases est fluide, l'action toujours lisible, le dessin joli, on se permet même quelques petits passages emprunts de mystère où l'absence de dialogue permet d'ajouter davantage de magie au récit (notamment les interventions de la créature chimérique semblant être liée à la forêt), … Bref, même si le fond de l'histoire est classique, la forme que lui donne Juliette Cousin la rend tout de même on ne peut plus agréable à lire. Un album très doux, beau et même un peu sensuel par moment. Mention spéciale à la bête du duo romantique principal, sorte de sirène semblable à un serpent aquatique, dont je trouve le design et l'expressivité corporelle très bien trouvés. (Note réelle 3,5)

18/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série En quête de liberté
En quête de liberté

Oh mon dieu ... Et pourtant je ne suis pas croyant, c'est dire. Je ne pensais pas que cette BD serait aussi rude, mais le sous-titre promettait d'être abominable. Et il l'a été, en effet ... Disons le tout net, cette BD n'est pas pour tout le monde ! Elle est même franchement pas recommandée si vous êtes sensibles à certains sujets notamment les violences familiales et celles faites aux femmes. Parce que Sana va en prendre plein la gueule dès les premières pages. Enfant battue par sa mère qui va se radicaliser progressivement, elle sera emmenée de force en Syrie où son père sera contraint de les rejoindre pour les revoir. Mariée de force, devenue mère à 16 ans, elle va ensuite vivre l'enfer de la guerre contre l'EI et tentera par plusieurs moyens de rentrer en France. Ce qui lui prendra dix ans ... Je ne vais pas faire le détail, la BD étant très complète même si elle ne s'attarde jamais sur un seul des évènements. Tout s'enchaine à un rythme dingue, tant tout ce qu'il se passe parait hors de contrôle. C'est tant mieux, on évite ainsi la misère et le pathos des situations qui s'enchainent à chaque fois vers le pire. Et alors que je ne le pensais pas en l'ouvrant, la BD m'a mis un taquet dans les dents. En même temps, comment rester insensible devant cette gamine condamnée par sa famille à devenir fille-mère, subir les bombardements, l'exil et la faim tout en voyant mourir autour d'elles ceux qu'elle aime ? Cette BD est une bonne démonstration des dangers de la radicalisation. Ici c'est tout une famille (tante et cousines avec) qui vont se retrouver emporté dans Daesh et qui vont mourir progressivement, dépossédé de toute humanité, bombardé, chassé et parqué dans des camps. Mais cette BD a l'intelligence de ne pas se limiter à ce parcours et de finir sur une dernière critique bien sentie : comment a-t-on pu laisser une jeune fille de 13 ans disparaitre de l'école, ne jamais être signalée pour maltraitance infantile alors qu'elle était couverte de bleue lorsqu'elle allait chez le médecin ? Comment a-t-on pu laisser toute cette famille partir ainsi sans s'alarmer, sans rien faire ? Je proposerais bien une théorie à base de racisme ordinaire et de je-m’en-foutisme envers les plus pauvres, mais je ne prétendrais pas avoir la solution. Le fait est là, nos sociétés permettent à ces gens de partir, de briser des vies et d'aller enrichir en vie humaine des guerres atroces à l'autre bout de la Méditerranée. Mais on s'en fout, ce ne sont que des musulmans ... La BD souffre de quelques défauts techniques, notamment sur le dessin. Il s'agit de la première BD de l'autrice qui a officiait déjà dans le milieu, et globalement l'ensemble se tient très bien. Il s'agit plus de détail sur les proportions anatomiques, les visages parfois étranges notamment lors de grosses réactions de surprises et divers moments où les postures font raides et pas très naturelles. Ces défauts techniques sont là, mais n'entachent clairement pas la lecture que j'ai fait d'une traite et dans laquelle j'étais complètement immergé. La technique, c'est bien, mais ça ne fait pas tout, et là le reste est tellement bon que c'est facile de passer outre. Cette BD est une lecture importante, un témoignage de dysfonctionnement dans nos sociétés qui vont conduire à des drames humains. La fin est éclairante dessus, lorsqu'on se rend compte de la chance de Sana qui a pu rentrer au pays tandis que d'autres, considérées comme "trop radicalisées" et donc potentiellement dangereuses continuent de croupir dans des camps de prisonniers où elles et leurs enfants masculins vont sans doute mourir. Parce que les prendre en charge couterait trop cher, ma bonne dame, et qu'on a plus d'argent (sauf pour l'armée et les politiciens). Bref, une autre BD sur l'enfer que certains vivent. Et une plongée dans l'intérieur de Daesh, une organisation qui fait réellement froid dans le dos.

18/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Waterlose
Waterlose

2.5 Vraiment déçu par cet album que j'ai lu après 'Salade César' du même duo d'auteurs. J'ai peut-être fait l'erreur de lire l'album tout de suite après celui sur César qui m'avait enthousiasmé et donné envie de lire le reste de l'œuvre de Karibou parce que la différente de qualité entre les deux albums est énorme. Comme dans plusieurs bandes dessinés humoristiques modernes (notamment plusieurs albums de Fabcaro), le dessin est relativement sérieux et souvent statique ce qui créer un décalage lorsque les personnages disent et font n'importe quoi. Le résultat ici est vraiment moyen. Tout n'est pas nécessairement mauvais dans cet album, il y a quelques bons gags dont les multiples tentatives d'évasions de Napoléon, mais d'autres m'ont paru lourd comme lorsque Napoléon a des penchants homosexuelles avec un des anglais qui le tient en captivé. J'ai l'impression que leur album sur Jules César a fonctionné et que du coup les auteurs ont décidé de refaire le coup avec une autre figure historique sans nécessairement avoir assez de matériel pour tenir un album au complet. J'ai noté une certaine répétition dans les idées de gags. Franchement, là j'ai moins envie de lire d'autres BD signé Karibou ou alors seulement ceux qui ne porte pas sur l'histoire en général.

17/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Salade César
Salade César

Je découvre enfin le travail de ce duo avec cet album et je dois dire que j'ai vite été conquis ! Le dessin et l'humour me fait penser à certains albums de Fabcaro: un dessin réaliste (enfin, comparé au gros nez classique) et un humour absolument débile qui déconne sur un sujet sérieux. On voit donc des moments dans la vie de César, notamment son assassinat sous le prisme de l'humour et cela fonctionne bien ! J'ai bien rigolé durant ma lecture et un petit plus est que c'est souvent marrant durant le déroulement du gag, pas seulement à la chute comme c'est le cas avec pleins d'autres séries humoristiques. Les auteurs renouvellent bien les gags et on ne tombe pas dans de la répétition. Bref, je ne sais pas trop quoi ajouter de plus à ce qu'il a déjà été écrit dans les autres avis. C'est un must pour ceux qui sont fans de ce type d'humour.

17/11/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Green Witch Village
Green Witch Village

Bon, je crois que j'en attendais plus... C'est une bande dessinée tout à fait sympathique que nous concocte ici Lewis Trondheim, et elle se lit très agréablement. L'hommage aux comics américains des années 50 fonctionne tout à fait, au moins graphiquement. Franck Biancarelli nous offre un dessin très soigné, très élégant, et dans la pure veine des comics de la grande époque. Là-dessus, l'hommage est vraiment réussi, et Green Witch Village se lit très bien. Du côté du scénario, c'est tout de même un peu léger... Les auteurs nous expliquent en fin d'album qu'ils ont respecté les contraintes de l'époque pour faire des pages qui se lisent de manière Autonomes, un mot à prendre avec beaucoup de guillemets, puisqu'évidemment, le récit serait incompréhensible, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte au récit, puisque le tout se lit vraiment comme un album normal (d'autant qu'il n'y a pas toujours d'ellipses entre deux pages, contrairement à ce qui est dit). Et puis, surtout, ce n'est pas comme si Trondheim ne nous avait pas déjà fait le coup avec Mickey's Craziest Adventures et surtout l'excellent "Donald Happiest Adventures", où le concept était bien mieux utilisé. En tous cas, je voyais clairement ce qu'il apportait à l'histoire. Le récit se déroule donc de manière tout à fait fluide, et j'ai apprécié la lecture, mais sans trop voir où nous menait le récit. Comme l'événement déclencheur n'est jamais expliqué, il apparaît plus comme un prétexte facile à mettre en place un récit qui ne repose que sur la crédulité du lecteur qui acceptera l'idée d'un événement aussi saugrenu sans broncher. Le récit d'espionnage fonctionne à peu près, lui, mais sans avoir recours à aucune ficelle qui surprendra un tant soit peu le lecteur. Ce qui fait que j'ai lu ces 90 pages avec intérêt, mais en me demandant systématiquement quand la surprise débarquerait dans le scénario. Réponse : jamais, puisque le seul élément vraiment intrigant du récit reste sans aucune réponse. Et sûrement pas dans cette charge ultra-convenue contre le patriarcat et le sexisme ordinaire dans les États-Unis des années 50, qu'on a déjà vu mille fois, mais qui a au moins le mérite de ne pas être excessivement lourde, Trondheim sachant faire preuve d'un certain équilibre quand il le faut. Bref, rien qui mérite qu'on s'attarde plus que de raison sur cet album, si ce n'est le beau dessin et l'aspect rétro toujours très agréable. Cela dit, rien qui mérite non plus qu'on jette cet album à la poubelle. Si je l'ai trouvé facile et manquant de surprise, je n'ai jamais détesté le lire, et j'en suis sorti avec la sensation d'avoir lu un récit frais et sympathique. Mais un récit dont j'aurais sans doute oublié l'existence dans quelque jour.

17/11/2025 (modifier)