Une nouvelle BD des auteurs de Tananarive, Kleos ou À mourir entre les bras de ma nourrice, servi par un dessin d'un auteur qui, semble-t-il, fait ici sa première production, moi je dis banco !
Et effectivement, c'est extrêmement bien mené. Les deux auteurs ne sont pas des manches et ont confiés le travail à quelqu'un qui sait s'y faire niveau coup de crayon. Le résultat est un polar bien ficelé et qui ne tombe pas dans les pièges grossiers du genre avec un discours étonnant et des surprises au scénario.
Je ne me cache pas de ne pas aimer le genre du polar, extrêmement codifié et qui tombe dans des clichés permanents que je déteste, souvent assaisonnées de ficelles énorme pour provoquer un retournement de situation épique qui décoiffe le lecteur. Ici, on est dans le polar que j'aime et qui sent bien plus la réalité.
Le scénario se concentre sur le Darknet et ses conséquences dans la vraie vie, le tout mélangeant justement l'implication de l'un sur l'autre. La BD évoquera plusieurs sujets jamais centraux pour autant : les enfants de l'immigration, la violence dans les quartiers, l'incompréhension entre générations sur les technologies ... Mais aussi des sujets parfois bêtes mais qui servent l'histoire. Ici les flics existent et s'ils n'arrêtent pas tout en plein milieu c'est surtout faute de moyens efficaces. La police n'est ni bête ni incapable, juste handicapée par un manque de budget. Réaliste, donc, et qui justifie que certaines choses aient lieu. Ce genre de détails m'intéressent puisqu'ils crédibilisent l'ensemble du récit en évitant les poncifs comme des flics incrédules ou stupides ce qui justifie leurs non-intervention jusqu'au bout du récit.
Mais si la construction, donc, est crédible, elle est aussi très bien tenue. Il s'agit d'un polar sur une lycéenne qui trempe dans des activités souvent louches autour de sites non-référencés, le fameux Darkweb. Ici pas de fantasmes autour d'un internet invisible et qui serait la quintessence de la liberté individuelle avec tout ce qu'on peut imaginer de dérive, juste une nouvelle preuve du capitalisme libéral : l'argent roi et la vente de tout ce qui s'achète. La BD traite d'ailleurs de la question des idéaux confrontés au réel, et j'aime bien qu'un personnage en particulier, activiste politique qui apparait en arrière-plan. J'aurais pensé qu'il gagnerait en influence mais ses apparitions sont l'occasion d'échanges qui mettent en lumière ce que vit la protagoniste, et c'est très bien pensé encore une fois.
Je m'extasie un peu, mais c'est un vrai bon polar, bien mené, surprenant, n'allant pas du tout dans le sens que j'imaginais, aux protagonistes bien campés qui sont tangibles. Les flics, Roxane, Jérôme, ils font vrai et leur histoire fait vraie. Je ne sais pas à quel point elle est inspirée de fait réel, mais je suis partisan d'y croire au moins un peu. La BD évite l'écueil de la morale basique, ne se conclue pas comme je l'imaginais et surtout ne donne aucune piste quant à ce qu'il faut en penser. Voila ce qui est arrivé, qu'en dites-vous cher lecteur ? C'est une très bonne chose que de ne pas verser dans du manichéen ni du moralisateur lorsqu'on touche des sujets aussi marginaux.
J'ajouterais juste que le dessinateur a fait un excellent travail. Le style est inspiré du manga, clairement, mais il joue sur les cadrages, les compositions de planches et sur le style qu'il maitrise, notamment dans les couleurs, pour en faire ressortir les points d'intérêts. Bien que la BD soit parfois explicatives (notamment pour cerner le darkweb dont elle parle) et qu'elle présente quelques passages plus dialogués, je n'ai jamais senti de ralentissement, de même que la lecture comporte de nombreux passages plus lents bien que maintenant la tension. Il y a un jeu très bien trouvé entre les textes (et notamment les sms qui parsèment les cases) et le déroulé du récit. Si l'auteur continue comme ça, il va devenir un de ceux que je vais suivre activement, soyez-en sur !
Bref, une BD parfaitement bien menée par deux auteurs qui n'en sont pas à leurs coup d'essai, servi par un dessin qualitatif et travaillé, dans une ambiance de polar qui reste en tension jusqu'au bout, posant des questions sur le rapport au dématérialisé et aux marges de notre société, portant plusieurs sujets pas toujours traités mais qui font écho à l'histoire centrale ... Non, vraiment, je ne peux que vous recommander cette lecture !
J'ai tout d'abord été accroché par la beauté des dessins.
L'histoire, plutôt classique dans son démarrage, et un peu dans le fond aussi, est originale dans sa narration.
La narration est un peu comme les personnages, après avoir passée quelques méandres, elle coule comme un fleuve.
Certaines planches sont particulièrement belles et donnent des ambiances de fin de journée de jungle très immersive.
J'ai vraiment apprécié cette lecture, une autrice que je vais suivre, je suis curieux de voir les autres ouvrages qu'elle a fait et fera.
Il y a évidemment un avant et un après Goscinny, même si Le Grand fossé est très acceptable et vaut bien les quelconques réalisés en binôme.
Surtout, des albums véritablement excellents comme :
- Astérix chez les bretons
- Astérix légionnaire
- Le Bouclier Arverne
- Astérix chez les helvètes
- Les Lauriers de César
Une BD que l'on aime relire de temps en temps, et qui mérite souvent d'être soutenue en public.
Les Uderzo des années 90 et suivantes méritent au mieux le paisible oubli, au pire la colère.
La reprise par Ferri & Conrad est intéressante dans sa manière d'échouer sympathiquement. Le remplacement de Ferri par FabCaro ne change pas ce sentiment d'échec, principalement dû à un rythme mal géré et un découpage sans génie.
Bon, quand les éditions Exemplaire ont annoncé le lancement de leur nouvelle collection centrée sur des romances queers j'ai participé avec joie au financement des premiers projets et c'est donc ce "Louves Love" qui a été le premier à paraître.
L'histoire est on ne peut plus simple, une recette éculée on pourrait même dire : un amour impossible entre les représentantes de deux communautés en conflit ouvert (loups-garous et chasseurs de loups-garous), une mise en parallèle de la monstruosité et du rejet des différences comme terreau pour une romance lesbienne, la rencontre, l'amour naissant, la découverte, le conflit, la résolution, … bref, le scénario est classique au possible, ne sortira jamais vraiment des sentiers battus et n'est vraiment pas très original.
C'est son défaut, d'ailleurs, car une fois l'album refermé, même si j'ai pu l'apprécier un minimum pour des qualités que j'aborderais au prochain paragraphe, je dois bien avouer qu'il ne me reste pas grandement en tête. J'ai déjà vu/lu ce genre d'histoires, avec des variantes, des prises de risques qui sont propres à chaque œuvre, donc j'avoue qu'enchaîner les clichés m'a un peu déçue. L'album est petit, le récit court, je l'entend, mais je n'aurais vraiment pas craché sur plus de substance, plus de cœur à cette histoire d'amour. A cette romance aussi, d'ailleurs, parce que la narration étant expédiée et le scénario parfois réduit à son strict minimum, j'avoue ne pas avoir été convaincue ou pleinement prise dans cette romance interdite guimauvesque. Dommage, j'adore les histoires d'amour interdits guimauvesques !
Mais alors, si le scénario ne propose rien de révolutionnaire et que l'album ne m'a pas paru si bon que prévu, pourquoi diable lui monterais-je tout de même sa note jusqu'à la moyenne ?
Déjà, premièrement, parce que la forme sauve un peu le tout. Je sais que cela ne fera pas preuve d'unanimité sur ce site, j'ai déjà maintes fois vu des avis se plaignant de l'usage d'un phrasé jeune, parlé, "vulgaire" pourrait-on même dire, mais lorsqu'il est bien amené je lui trouve un certain charme personnellement. Ici, il jouera surtout le rôle d'effet comique, appuyant les cassures et les répliques sarcastiques ou deadpan, insistant sur le contraste entre les discussions et situations qui devraient être sérieuses mais seront prises par nos personnages avec un flegme et une désinvolture à toute épreuve. Et puis merdre : le langage est un marqueur générationnel et sociétal, tous les personnages n'ont pas à parler un langage soutenu, laissons donc les anglicismes, abréviations et néologismes jouer aussi leur rôle dans notre belle et complexe langue (alors dans vos dents les râleur-euse-s).
Ensuite, deuxième point, parce que j'ai de l'affection pour le travail de Sophie Bédard, dont je trouve le dessins assez joli, tout en simplicité mais avec tout de même un petit je-ne-sais-quoi dans le design de ses personnages qui me les rend attachants. Ici, qu'il s'agisse de la petite bouille très expressive de Freddie ou du diastème de la belle Silver, en passant par tous les personnages adjuvants à cette histoire à l'eau de rose, chacun des personnage a un design simple mais travaillé et une expressivité suffisante pour que je parvienne tout de même à m'attacher.
Et puis, merdre, je le reconnais, même si l'histoire me parait bien trop simple, pas assez développée pour vraiment faire mouche chez moi, même si je n'ai malheureusement pas sur rentrer dans l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, j'avoue tout de même avoir pris du plaisir à ma lecture, que j'ai même trouver les dialogues amusants par moment. Bien maigre consolation sans doute pour certain-e-s, mais parvenir à divertir, surtout encore une fois lorsque l'on sort si peu des sentiers battus, ça mérite quand-même une honorable moyenne.
Sans doute pas indispensable pour un lectorat large, mais les ameteur-ice-s de romances queers guimauvesques teintées de fantastique et d'humour parviendront sans doute comme moi à y trouver leur compte.
(Note réelle 2,5)
Je suis ressorti très satisfait de Winter Soldier : L’Hiver sans fin en. Dès les premières pages, j’ai été happé par l’ambiance sombre et nerveuse du récit. Brubaker maîtrise parfaitement le ton du thriller d’espionnage, et j’ai vraiment eu la sensation de suivre une enquête tendue, portée par un Bucky Barnes profondément humain et hanté par son passé. L’atmosphère froide et pesante fonctionne à merveille et donne une vraie identité au récit.
J’ai aussi beaucoup apprécié la partie graphique. Les planches de Butch Guice et de Michael Lark se complètent vraiment bien : le style réaliste de Guice, presque cinématographique, renforce la tension, tandis que les pages de Lark apportent une ambiance plus rugueuse et encore plus sombre. L’alternance ne m’a pas dérangé, au contraire, elle soutient parfaitement le ton du récit et donne du relief aux moments émotionnels comme aux scènes d’action.
En revanche, j’ai trouvé que le dernier acte était un peu moins maîtrisé. Il reste efficace, mais j’ai senti une légère précipitation dans la conclusion, comme si l’histoire manquait de quelques pages pour atteindre la même finesse que les premiers chapitres. Certains personnages secondaires, auraient également pu être davantage approfondis.
Malgré ces petites réserves, j’ai vraiment passé un excellent moment. Ce comics offre une conclusion forte et émouvante au travail de Brubaker sur le Soldat de l’Hiver. C’est un mélange très réussi d’action, d’espionnage et de drame psychologique. En tant que lecteur, j’ai été à la fois touché, surpris et totalement absorbé par le parcours de Bucky.
En bref, L’Hiver sans fin est pour moi une lecture incontournable si l’on aime d’une part le protagoniste et aussi les récits d’espionnage. J’en ressors convaincu et avec l’envie de me replonger dans d’autres histoires consacrées à Bucky Barnes.
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court.
Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus.
J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Je rejoins ceux qui n'ont pas aimé ce one-shot. Je note que c'est le second album de Gaëlle Geniller que je lis et c'est aussi la seconde fois que je n'aime pas. Peut-être qu'elle est tout simplement pas une autrice pour moi.
Dommage parce que je voulais aimer cet album. Le dessin est très bon et élégant, on voit les efforts de l'autrice pour faire cet album. J'aime aussi le genre conte alors tout était en place pour que ce one-shot soit pour moi... Sauf que je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. Le début m'a semblé très long. On dirait qu'il y a des scènes qui existent juste pour que les lecteurs ressentent des émotions positives. Alors oui c'est bien que le père et son fils aient une bonne relation, mais c'est pas assez pour faire un scénario captivant. Puis lorsqu'il se passe des choses, la moitié du temps je ne savais pas si j'avais bien compris les intentions de l'autrice. Lorsque j'ai refermé l'album je me suis demandé où l'autrice voulait en venir.
Au final, le scénario était trop crypté pour moi et je n'ai jamais accroché.
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV.
On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble.
L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise.
Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis.
La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives.
C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc.
Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion.
Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné.
Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite.
Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé.
Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large.
Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
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Une nouvelle BD des auteurs de Tananarive, Kleos ou À mourir entre les bras de ma nourrice, servi par un dessin d'un auteur qui, semble-t-il, fait ici sa première production, moi je dis banco ! Et effectivement, c'est extrêmement bien mené. Les deux auteurs ne sont pas des manches et ont confiés le travail à quelqu'un qui sait s'y faire niveau coup de crayon. Le résultat est un polar bien ficelé et qui ne tombe pas dans les pièges grossiers du genre avec un discours étonnant et des surprises au scénario. Je ne me cache pas de ne pas aimer le genre du polar, extrêmement codifié et qui tombe dans des clichés permanents que je déteste, souvent assaisonnées de ficelles énorme pour provoquer un retournement de situation épique qui décoiffe le lecteur. Ici, on est dans le polar que j'aime et qui sent bien plus la réalité. Le scénario se concentre sur le Darknet et ses conséquences dans la vraie vie, le tout mélangeant justement l'implication de l'un sur l'autre. La BD évoquera plusieurs sujets jamais centraux pour autant : les enfants de l'immigration, la violence dans les quartiers, l'incompréhension entre générations sur les technologies ... Mais aussi des sujets parfois bêtes mais qui servent l'histoire. Ici les flics existent et s'ils n'arrêtent pas tout en plein milieu c'est surtout faute de moyens efficaces. La police n'est ni bête ni incapable, juste handicapée par un manque de budget. Réaliste, donc, et qui justifie que certaines choses aient lieu. Ce genre de détails m'intéressent puisqu'ils crédibilisent l'ensemble du récit en évitant les poncifs comme des flics incrédules ou stupides ce qui justifie leurs non-intervention jusqu'au bout du récit. Mais si la construction, donc, est crédible, elle est aussi très bien tenue. Il s'agit d'un polar sur une lycéenne qui trempe dans des activités souvent louches autour de sites non-référencés, le fameux Darkweb. Ici pas de fantasmes autour d'un internet invisible et qui serait la quintessence de la liberté individuelle avec tout ce qu'on peut imaginer de dérive, juste une nouvelle preuve du capitalisme libéral : l'argent roi et la vente de tout ce qui s'achète. La BD traite d'ailleurs de la question des idéaux confrontés au réel, et j'aime bien qu'un personnage en particulier, activiste politique qui apparait en arrière-plan. J'aurais pensé qu'il gagnerait en influence mais ses apparitions sont l'occasion d'échanges qui mettent en lumière ce que vit la protagoniste, et c'est très bien pensé encore une fois. Je m'extasie un peu, mais c'est un vrai bon polar, bien mené, surprenant, n'allant pas du tout dans le sens que j'imaginais, aux protagonistes bien campés qui sont tangibles. Les flics, Roxane, Jérôme, ils font vrai et leur histoire fait vraie. Je ne sais pas à quel point elle est inspirée de fait réel, mais je suis partisan d'y croire au moins un peu. La BD évite l'écueil de la morale basique, ne se conclue pas comme je l'imaginais et surtout ne donne aucune piste quant à ce qu'il faut en penser. Voila ce qui est arrivé, qu'en dites-vous cher lecteur ? C'est une très bonne chose que de ne pas verser dans du manichéen ni du moralisateur lorsqu'on touche des sujets aussi marginaux. J'ajouterais juste que le dessinateur a fait un excellent travail. Le style est inspiré du manga, clairement, mais il joue sur les cadrages, les compositions de planches et sur le style qu'il maitrise, notamment dans les couleurs, pour en faire ressortir les points d'intérêts. Bien que la BD soit parfois explicatives (notamment pour cerner le darkweb dont elle parle) et qu'elle présente quelques passages plus dialogués, je n'ai jamais senti de ralentissement, de même que la lecture comporte de nombreux passages plus lents bien que maintenant la tension. Il y a un jeu très bien trouvé entre les textes (et notamment les sms qui parsèment les cases) et le déroulé du récit. Si l'auteur continue comme ça, il va devenir un de ceux que je vais suivre activement, soyez-en sur ! Bref, une BD parfaitement bien menée par deux auteurs qui n'en sont pas à leurs coup d'essai, servi par un dessin qualitatif et travaillé, dans une ambiance de polar qui reste en tension jusqu'au bout, posant des questions sur le rapport au dématérialisé et aux marges de notre société, portant plusieurs sujets pas toujours traités mais qui font écho à l'histoire centrale ... Non, vraiment, je ne peux que vous recommander cette lecture !
Elsie A.
J'ai tout d'abord été accroché par la beauté des dessins. L'histoire, plutôt classique dans son démarrage, et un peu dans le fond aussi, est originale dans sa narration. La narration est un peu comme les personnages, après avoir passée quelques méandres, elle coule comme un fleuve. Certaines planches sont particulièrement belles et donnent des ambiances de fin de journée de jungle très immersive. J'ai vraiment apprécié cette lecture, une autrice que je vais suivre, je suis curieux de voir les autres ouvrages qu'elle a fait et fera.
Astérix
Il y a évidemment un avant et un après Goscinny, même si Le Grand fossé est très acceptable et vaut bien les quelconques réalisés en binôme. Surtout, des albums véritablement excellents comme : - Astérix chez les bretons - Astérix légionnaire - Le Bouclier Arverne - Astérix chez les helvètes - Les Lauriers de César Une BD que l'on aime relire de temps en temps, et qui mérite souvent d'être soutenue en public. Les Uderzo des années 90 et suivantes méritent au mieux le paisible oubli, au pire la colère. La reprise par Ferri & Conrad est intéressante dans sa manière d'échouer sympathiquement. Le remplacement de Ferri par FabCaro ne change pas ce sentiment d'échec, principalement dû à un rythme mal géré et un découpage sans génie.
Louves Love
Bon, quand les éditions Exemplaire ont annoncé le lancement de leur nouvelle collection centrée sur des romances queers j'ai participé avec joie au financement des premiers projets et c'est donc ce "Louves Love" qui a été le premier à paraître. L'histoire est on ne peut plus simple, une recette éculée on pourrait même dire : un amour impossible entre les représentantes de deux communautés en conflit ouvert (loups-garous et chasseurs de loups-garous), une mise en parallèle de la monstruosité et du rejet des différences comme terreau pour une romance lesbienne, la rencontre, l'amour naissant, la découverte, le conflit, la résolution, … bref, le scénario est classique au possible, ne sortira jamais vraiment des sentiers battus et n'est vraiment pas très original. C'est son défaut, d'ailleurs, car une fois l'album refermé, même si j'ai pu l'apprécier un minimum pour des qualités que j'aborderais au prochain paragraphe, je dois bien avouer qu'il ne me reste pas grandement en tête. J'ai déjà vu/lu ce genre d'histoires, avec des variantes, des prises de risques qui sont propres à chaque œuvre, donc j'avoue qu'enchaîner les clichés m'a un peu déçue. L'album est petit, le récit court, je l'entend, mais je n'aurais vraiment pas craché sur plus de substance, plus de cœur à cette histoire d'amour. A cette romance aussi, d'ailleurs, parce que la narration étant expédiée et le scénario parfois réduit à son strict minimum, j'avoue ne pas avoir été convaincue ou pleinement prise dans cette romance interdite guimauvesque. Dommage, j'adore les histoires d'amour interdits guimauvesques ! Mais alors, si le scénario ne propose rien de révolutionnaire et que l'album ne m'a pas paru si bon que prévu, pourquoi diable lui monterais-je tout de même sa note jusqu'à la moyenne ? Déjà, premièrement, parce que la forme sauve un peu le tout. Je sais que cela ne fera pas preuve d'unanimité sur ce site, j'ai déjà maintes fois vu des avis se plaignant de l'usage d'un phrasé jeune, parlé, "vulgaire" pourrait-on même dire, mais lorsqu'il est bien amené je lui trouve un certain charme personnellement. Ici, il jouera surtout le rôle d'effet comique, appuyant les cassures et les répliques sarcastiques ou deadpan, insistant sur le contraste entre les discussions et situations qui devraient être sérieuses mais seront prises par nos personnages avec un flegme et une désinvolture à toute épreuve. Et puis merdre : le langage est un marqueur générationnel et sociétal, tous les personnages n'ont pas à parler un langage soutenu, laissons donc les anglicismes, abréviations et néologismes jouer aussi leur rôle dans notre belle et complexe langue (alors dans vos dents les râleur-euse-s). Ensuite, deuxième point, parce que j'ai de l'affection pour le travail de Sophie Bédard, dont je trouve le dessins assez joli, tout en simplicité mais avec tout de même un petit je-ne-sais-quoi dans le design de ses personnages qui me les rend attachants. Ici, qu'il s'agisse de la petite bouille très expressive de Freddie ou du diastème de la belle Silver, en passant par tous les personnages adjuvants à cette histoire à l'eau de rose, chacun des personnage a un design simple mais travaillé et une expressivité suffisante pour que je parvienne tout de même à m'attacher. Et puis, merdre, je le reconnais, même si l'histoire me parait bien trop simple, pas assez développée pour vraiment faire mouche chez moi, même si je n'ai malheureusement pas sur rentrer dans l'histoire d'amour de nos deux protagonistes, j'avoue tout de même avoir pris du plaisir à ma lecture, que j'ai même trouver les dialogues amusants par moment. Bien maigre consolation sans doute pour certain-e-s, mais parvenir à divertir, surtout encore une fois lorsque l'on sort si peu des sentiers battus, ça mérite quand-même une honorable moyenne. Sans doute pas indispensable pour un lectorat large, mais les ameteur-ice-s de romances queers guimauvesques teintées de fantastique et d'humour parviendront sans doute comme moi à y trouver leur compte. (Note réelle 2,5)
Winter Soldier - L'hiver sans fin
Je suis ressorti très satisfait de Winter Soldier : L’Hiver sans fin en. Dès les premières pages, j’ai été happé par l’ambiance sombre et nerveuse du récit. Brubaker maîtrise parfaitement le ton du thriller d’espionnage, et j’ai vraiment eu la sensation de suivre une enquête tendue, portée par un Bucky Barnes profondément humain et hanté par son passé. L’atmosphère froide et pesante fonctionne à merveille et donne une vraie identité au récit. J’ai aussi beaucoup apprécié la partie graphique. Les planches de Butch Guice et de Michael Lark se complètent vraiment bien : le style réaliste de Guice, presque cinématographique, renforce la tension, tandis que les pages de Lark apportent une ambiance plus rugueuse et encore plus sombre. L’alternance ne m’a pas dérangé, au contraire, elle soutient parfaitement le ton du récit et donne du relief aux moments émotionnels comme aux scènes d’action. En revanche, j’ai trouvé que le dernier acte était un peu moins maîtrisé. Il reste efficace, mais j’ai senti une légère précipitation dans la conclusion, comme si l’histoire manquait de quelques pages pour atteindre la même finesse que les premiers chapitres. Certains personnages secondaires, auraient également pu être davantage approfondis. Malgré ces petites réserves, j’ai vraiment passé un excellent moment. Ce comics offre une conclusion forte et émouvante au travail de Brubaker sur le Soldat de l’Hiver. C’est un mélange très réussi d’action, d’espionnage et de drame psychologique. En tant que lecteur, j’ai été à la fois touché, surpris et totalement absorbé par le parcours de Bucky. En bref, L’Hiver sans fin est pour moi une lecture incontournable si l’on aime d’une part le protagoniste et aussi les récits d’espionnage. J’en ressors convaincu et avec l’envie de me replonger dans d’autres histoires consacrées à Bucky Barnes.
L'Héritage fossile
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court. Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus. J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Minuit Passé
Je rejoins ceux qui n'ont pas aimé ce one-shot. Je note que c'est le second album de Gaëlle Geniller que je lis et c'est aussi la seconde fois que je n'aime pas. Peut-être qu'elle est tout simplement pas une autrice pour moi. Dommage parce que je voulais aimer cet album. Le dessin est très bon et élégant, on voit les efforts de l'autrice pour faire cet album. J'aime aussi le genre conte alors tout était en place pour que ce one-shot soit pour moi... Sauf que je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. Le début m'a semblé très long. On dirait qu'il y a des scènes qui existent juste pour que les lecteurs ressentent des émotions positives. Alors oui c'est bien que le père et son fils aient une bonne relation, mais c'est pas assez pour faire un scénario captivant. Puis lorsqu'il se passe des choses, la moitié du temps je ne savais pas si j'avais bien compris les intentions de l'autrice. Lorsque j'ai refermé l'album je me suis demandé où l'autrice voulait en venir. Au final, le scénario était trop crypté pour moi et je n'ai jamais accroché.
Marie-Antoinette - L’état de grâce
Une biographie en bonne et due forme de Marie-Antoinette qui se concentre sur la période allant de son arrivée en France à ses premiers pas en tant que véritable reine, après la mort de Louis XV. On y suit une adolescente déroutée par son arrivée à la cour de Versailles, loin de son pays natal et perdue au milieu d'intrigants, tandis que son époux ne lui prête aucune attention et paraît surtout trop mollasson face à son énergie et à son envie de faire la fête pour masquer son trouble. L'absence de numérotation laisse penser à un one-shot, mais l'album s'interrompt de façon inattendue avant même les prémices de la Révolution Française. Après plusieurs pages retraçant ses premiers gestes de souveraine, les écarts qui contribueront à la rendre impopulaire et sa rencontre avec le comte Fersen, l'histoire s'arrête brusquement, avec un mot de conclusion dont on ignore s'il annonce une suite ou s'il sert simplement de présage au destin tragique que les lecteurs connaissent déjà. Cette fin laisse perplexe sans être mauvaise. Le dessin est de bonne qualité, même s'il paraît parfois un peu figé. Les costumes et coiffures sont soignés, tandis que les visages manquent d'uniformité, oscillant entre charmants et moins réussis. La mise en scène rapproche le lecteur de cette future reine, la rendant à la fois humaine par son malaise et ses doutes, et distante par sa déconnexion totale de la réalité du peuple. Un exemple parlant apparaît lorsqu'elle apprend que les Français manquent de pain et meurent de faim, et qu'elle choisit pour leur rendre hommage d'orner sa coiffure de petites madeleines décoratives. C'est bien construit, documenté, agréable à lire, mais l'ensemble reste trop académique et légèrement désuet pour vraiment captiver. J'ai même eu la sensation de lire une BD historique des années 1980.
Le Travailleur de la nuit
Ah bah zut, je pensais que j'allais succomber et finalement j'ai trouvé ça bien mais bof, juste pas mal donc. Ma "relative" désillusion doit beaucoup aussi à mes attentes. J'espérais un truc qui m'emporte du début à la fin et si je reconnais à l'ensemble une fluidité à toute épreuve, ma lecture s'est révélée sans réelle passion. Je crois que le fautif est le personnage principal, interressant au demeurant mais zéro empathie ou attachement. Pourtant le scénariste fait tout pour, il fait tout pour le rendre sympathique mais comme certains de mes prédécesseurs, je tique sur quelques faits, montrés mais vite oubliés grâce au rythme donné. Niveau graphisme, c'est très agréable sans être vraiment marquant. C'est avec cet album que j'avais découvert le dessinateur, et il fera bien mieux par la suite. Dans le cas présent, je ne peux m'empêcher de le comparer au travail d'Efa sur Django que je trouve bien plus abouti et fignolé. Une oeuvre avec beaucoup de qualités mais que ne m'a pas tant parlé.
Little Nemo in Slumberland
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large. Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !