Les derniers avis (59 avis)

Couverture de la série Histoire de la musique
Histoire de la musique

Je n’ai lu que le premier tome, trouvé dans une boite à livres, et vais donc m’arrêter à Mozart. Il faut dire que la lecture de ce tome – puis des avis précédents lorsque j’ai voulu entrer mon avis, ne m’ont pas franchement donné envie de chercher les albums suivants. Déjà j’ai trouvé le dessin grossier. Certes lisibles, mais vraiment pas ma came. Et la colorisation est, elle aussi, franchement passable. Ensuite, que c’est chiant à lire ! Il n’y a vraiment pas d’effort pour dynamiser la lecture, pour rendre intéressant le sujet. Au contraire, ça n’est le plus souvent qu’une suite de noms, avec quelques exemples illustrés, sans saveur, y compris je pense pour les gros amateurs de musique. Encore que l’on sente bien (dès la couverture d’ailleurs) que seule la musique classique vaut le détour, étant donné la répartition des pages dans cet album. Surtout, on nous assène une série de dates, de faits, parfois farfelus au niveau historique, souvent sans réel intérêt, faisant passer des supputations pour des faits historiques, plaçant sur le même plan des anecdotes et des éléments plus consistants. Ce sont ces commentaires historiques qui m’ont horripilé (c’est valable pour la partie préhistoire, antiquité et moyen-âge, mais aussi pour la partie moderne). Bref, voilà un album qui est retourné dans sa boîte à livres rapidement. Et tomber dans l’oubli me concernant. Note réelle 1,5/5.

04/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Mouais, ben moi, cet album est très loin de m’avoir convaincu. Même si je suis resté sur la période faste du génial Goscinny pour la « série mère », la relecture récente de König (« Choco-Boys ») s’était avérée originale et intéressante. Mais là, je suis resté très largement sur ma faim. Lucky Luke est ici presque en retrait, mou : il est « raconté par autrui », mais aussi passif dans les courts chapitres qui se suivent. Et là pas de personnages secondaires (les Dalton par exemple, même pas de Jolly Jumper) ou d’intrigue amusante comme savait le concocter Goscinny, pour dynamiser une lecture ronronnante, qui manque singulièrement de rythme, et d’intérêt. Sans clope certes, mais sans Jolly Jumper, se permettant même de piquer un cheval à des Indiens, notre Lucky Luke défend certes le juste, tire vite – encore est-il écarté d’un concours de tir au profit d’une gamine – mais ne ressemble pas vraiment à celui que nous connaissons – sans que ce changement n’apporte ici quelque chose de captivant. La narration est lente, sans intérêt notoire. Le dessin de Brüno est assez classique pour lui. Je l’apprécie d’habitude, mais ici j’ai trouvé qu’il ajoutait un décalage par rapport au « modèle » sans empêcher l’engourdissement ressenti pour la lecture. Quant au petit dossier final, quelques surprises, pas mal de bluff aussi je pense, faisant passer des personnages imaginaires pour de vraie personnes. En tout cas ça ne change rien à mon ressenti global. Ça se laisse lire et oublier très vite...

04/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Aquarica
Aquarica

Sokal propose une étrange histoire autour de la mer et des légendes de marins, tout en en profitant pour fustiger la bêtise humaine et poser une note de poésie écologique. Beau programme, malheureusement un peu trop lisse à mon gout. C'est un diptyque assez complexe à noter. D'un côté je suis réceptif à son côté poétique et l'aspect écologique tout comme l'ambiance de récit du 19e, entre Jules Verne et L'île du docteur Moreau, alors que la science progresse et que les frontières de l'inconnu reculent, mais qu'on garde espoir de voir quelque chose d'inexplicable. Mais d'un autre côté, le récit est assez linéaire et plusieurs choses vont assez vite et se dilue dans une fin dont le climax est à la fois trop tôt et assez mou. La résolution avec les "méchants" est non seulement rapide mais semble aussi très facile. En fait, l'intervention des protagonistes n'était pas nécessaire. De fait, c'est finalement une histoire centrée sur autre chose et j'avoue que ça donne l'impression de deux trames narratives assez mal mélangées qui se croisent. Je comprend le sens des deux et ce n'est pas comme si rien ne les liait mais l'ensemble fait vraiment deux parties bien distinctes. C'est dommage, le lien aurait pu être plus clair et évident. La BD n'est pas mauvaise et Sokal n'a rien à prouver sur son dessin toujours aussi bon. C'est une BD au message écologiste, ou tout au moins respectueux de la nature, avec des humains bien représentatifs de notre connerie habituelle, tout en essayant de faire une histoire au relent du 19è, tant dans ses propos que dans sa narration. C'est joli, mais trop dispersée à mon gout.

04/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Un général, des généraux
Un général, des généraux

Quoi qu'étant de grand talent : style reconnaissable et expressif, le style du dessinateur m'a toujours mis mal à l'aise. Pas là : l'aspect de caricature convient bien à ce sale petit vaudeville politique dont le monde ne cesse pas de subir les conséquences. Des gens, pour faire parvenir de Gaulle au pouvoir, ils ont assez alarmé le pouvoir et la population pour que les autorités se sabordent. Un général, des généraux ? Le titre est excellent, et si ce n'est pas dit dans la BD, il ressort d'un livre que le général était d'accord, et la méthode pour faire un coup d'Etat démocratique, savoir l'armée menace mais ne verse pas ou pas trop le sang et donne le pouvoir à quelqu'un en restant dans le cadre démocratique, méthode par parenthèse imitée du précédent français dans le monde…. J'ai eu la chance de trouver un livre fort intéressant chez mon bouquiniste s'il faut suivre les méandres de complots de l'époque : Résurrection, Naissance de la Ve République, un coup d'Etat démocratique de Christophe Nick. De la belle ouvrage, un chapitre historique méandreux, un chapitre sur la technique du coup d'Etat bien technique, l'alternance relance l'intérêt pour chaque aspect. Après ça, il me manquait de voir les protagonistes ! Merci à la Bibliothèque… Avec le trait du dessinateur et les couleurs assorties, on a l'impression d'être entre des images d'archives, oniriques et comiques. On a le soupçon que les généraux s'ennuient et veulent revivre leur jeunesse par l'action politique, entre l'un qui crie "les boches, on les aura", et d'autres qui parlent de Débarquement si un général s'aperçoit quand même que l'un d'eux est vraiment trop dans le remake du passé… Vraiment, un livre tentant de tout retracer ne dégage pas la même force tragi-comique qu'une BD qui s'achève judicieusement sur le fameux "je vous ai compris" avec la clique des faiseurs de roi atterrés derrière de Gaulle. Ceux qui se sont joués de la République sont eux-mêmes joués et s'en doutent, la foule l'ignore encore, ce qui divise la scène en trois, le chef, ses suivants et le peuple, et forme une fin ouverte.

04/11/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Criminal - Les Acharnés
Criminal - Les Acharnés

Ce spin off de la série Criminal est un petit régal, que l'on connaisse ou pas la série mère. Ed Brubaker a concocté un scénario aux petit oignons. Il construit son histoire comme un puzzle, dont les chapitres forment les différentes pièces qui vont s'assembler progressivement. Il semblerait initialement qu'il n'y ai aucun lien entre les premiers chapitres, qui sont chacun centrés sur un personnage et une histoire différente. C'est d'abord l'histoire de Jacob, scénariste de comics, qui se retrouve à Hollywood pour bosser sur l'adaptation d'une de ses séries. Puis vient le tour d'Angie, gamine orpheline élevé par La Grogne, le gérant d'un bar louche. Les chapitres sont denses, ils prennent le temps de bien raconter les choses. C'est là qu'Ed Brubaker est fort. Ca pourrait être deux banales histoires, dans lesquelles il n'y a pas tellement d'action ni de suspens, on ne voit encore aucun recoupement possible entre les deux parties... et pourtant c'est prenant. La narration, très efficace, donne du rythme et de l'intérêt à tout ça, grâce à l'utilisation systématique de la voie off. Puis, plus on va avancer dans le récit, plus les surprises vont arriver. Des petits détails du début vont prendre de l'ampleur et du sens lors des recoupements. Ceux ci sont quand même malins et très bien amenés. On va également monter crescendo dans l'action et on aura juste ce qu'il faut de tension. De quoi ravir les amateurs de polar. Et pour ne rien gâcher, cette histoire permet de croiser intelligemment la destinée de différents personnages de la série Criminal. Du très bon boulot.

04/11/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Homme en noir
L'Homme en noir

L’Homme en noir est une bande dessinée bouleversante qui aborde avec une rare justesse un sujet aussi grave que difficile : les violences sexuelles faites aux enfants. À travers le regard de Mattéo, un petit garçon ordinaire, Giovanni Di Gregorio nous plonge dans une histoire profondément humaine, où la peur et le silence prennent forme dans une figure cauchemardesque celle de « l’homme en noir ». Ce choix narratif, de raconter le drame à travers les yeux de l’enfant, rend la lecture encore plus poignante et dérangeante, car on ressent pleinement son incompréhension et sa solitude. Le scénario est à la fois subtil et percutant. Di Gregorio ne montre jamais frontalement la violence, mais tout est suggéré avec beaucoup de pudeur et d’intelligence. C’est justement cette retenue qui rend l’histoire si forte : le lecteur comprend sans qu’on lui impose d’images choquantes. Le malaise s’installe progressivement, jusqu’à une révélation finale qui brise le cœur. Le dessin de Grégory Panaccione, avec ses tons sombres et ses jeux de lumière, accompagne parfaitement cette atmosphère lourde et émotionnelle. Son style fluide, presque silencieux, laisse une grande place à l’expression des visages et aux silences, des moments où l’on ressent toute la détresse de l’enfant. L’opposition entre les scènes de jour, plus lumineuses, et les cauchemars nocturnes est particulièrement réussie. Je mets 4/5, mais j’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus développée, notamment sur la réaction des adultes ou les conséquences du traumatisme de Mattéo. Mais cela n’enlève rien à la puissance du récit. L’Homme en noir est une œuvre nécessaire, sensible et d’une grande humanité, qui rappelle l’importance d’être davantage attentif aux enfants. Une lecture qui marque durablement et dont on ne sort pas indemne.

04/11/2025 (modifier)
Par Vaudou
Note: 4/5
Couverture de la série Les Chevaliers d'Héliopolis
Les Chevaliers d'Héliopolis

Jodorowsky a écrit quelques bandes dessinés destinées à un public plus jeune comme les Technopères par exemple. Les Chevaliers d'Heliopolis fait partie de cette catégorie. Les aventures de notre héros/heroïne sont sages et sans complexité, on aura du mal à trouver la moindre transgression dans ce récit. Le "trouble" du héros (qui fait très ado) est surtout là pour attirer la sympathie d'un lectorat du même âge qui se poserait les mêmes questions. Reste une aventure qui se suit sans déplaisir, on a des alchimistes, un gorille mutant, les dessins de Jeremy. La vie est belle.

04/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Super Ball Girls
Super Ball Girls

Un manga barré, mais dont le scénario est pour l'instant pas très original si comme moi on a déjà lu des séries du même genre. Alors encore une fois le personnage masculin principal est un type un peu loser qui n'a pas de succès avec les femmes et dont le but ultime dans la vie est d'avoir un petite fille. Puis un jour apparait une femme et ensuite plusieurs autres qui sont toutes sexy et aiment le héros. Elles ont toutes des personnalités excentriques et elles transforment le rêve du héros en cauchemar parce qu'il doit maintenant s'occuper d'elles et elles causent toujours des problèmes. Il y a des bons gags, notamment à cause du dessin réaliste. Cela crée un décalage hilarant lorsque les personnages font des conneries alors que le style du dessin est sérieux. Les visages sont très expressifs. Il y a quand même un truc qui me dérange: les héroïnes sont des femmes sexy, mais hormis celle qui est intelligente, elles agissent comme des enfants et le héros lui-même agit comme un parent qui doit éduquer des enfants en bas âge...Disons que je trouve cela tout de même un peu malsain de voir des femmes aussi infantiliser utilisé pour du fanservice. Et puis les scènes sexy ne le sont pas trop parce que pour une raison que j'ignore les japonais aiment bien montrer les fluides corporels du corps. J'ai pas trop envie de voir un baiser remplit de bave. Le premier tome se termine sur une fin en suspense où on voit que ses filles étranges ne sont pas aussi innocentes qu'elles paraissent. Ça donne un peu envie de voir ce que le récit va développer par la suite vu que pour l'instant on est plus dans l'introduction des différents éléments du scénario.

04/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Je pense que j'en aurai pas
Je pense que j'en aurai pas

Catherine Gauthier a 37 ans. Elle n'a pas d'enfants et n'en aura sans doute jamais. Ce n'est ni tout à fait un choix, ni complètement un hasard : c'est simplement ainsi. De là naît sa réflexion sur la pression sociale poussant les femmes à devenir mères, et sur la place d'une femme sans enfant dans la société. Ce roman graphique, profondément introspectif, aborde la condition féminine avec sensibilité. L'autrice illustre son propos à travers des dessins hyperréalistes d'une grande finesse, parfois si précis qu'on les croirait photographiques, notamment dans le rendu des yeux, des lèvres ou des cheveux. Même si la narration repose surtout sur une voix off, les images soutiennent efficacement le récit, donnant à l'ensemble la cohérence d'une véritable bande dessinée plutôt que celle d'un simple livre illustré. La réflexion n'a rien de neuf. J'ai déjà croisé d'autres œuvres traitant du même sujet, sans me souvenir lesquelles. L'album explore les questions classiques de la maternité refusée ou manquée, du regard social, et de la culpabilité qui en découle. Le cas de l'autrice a ceci de particulier qu'elle n'a jamais vraiment décidé de ne pas avoir d'enfant : l'occasion ne s'est simplement pas présentée. Au fil de ses pensées, elle dresse aussi le portrait de plusieurs femmes sans enfants, chacune avec son propre rapport à ce choix ou à ce non-choix, entre regrets et motivations. L'album ne cherche pas à délivrer de message ni à trancher. Il évoque surtout le doute, la complexité des émotions et la pression, souvent silencieuse, que la société exerce sur celles qui ne deviennent pas mères. Intéressant et sincère, mais j'aurais aimé une réflexion plus approfondie et des pistes plus riches à explorer.

04/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
Couverture de la série Les Yeux d'Alex
Les Yeux d'Alex

Qu'il est agréable d'espérer beaucoup d'une BD et de voir son impatience récompensée ! Claire Fauvel revient avec "Les Yeux d'Alex", un roman graphique osant développer et assumer des thématiques féministes quelque peu mises de côté depuis la nécessaire vague MeToo et l'effroyable procès Pelicot : comment s'affranchir des normes de représentation du corps féminin, aborder frontalement le désir féminin, interroger l'érotisme pour le distinguer de l'habituelle pornographie glauque ; autrement dit, interroger les représentations et images normées par des millénaires de patriarcat, ou plus malicieusement citer Magritte : "ceci n'est pas une pipe". Voilà une ambition vertigineuse délicate à assumer graphiquement ! D'autant que le trait de Fauvel, moderne dans son usage de la palette graphique, est davantage rassurant que renversant : des aplats pastels, un trait rond et fin assez féminin, des proportions bouche-yeux façon manga. Aux premiers abords, il n'est pas certain que l'ambitieux propos trouve un pertinent relai dans ces chaleureuses et séduisantes illustrations. Et puis, ici et là, insidieusement, de discrètes fulgurances apparaissent : une colorisation incomplète mimant de l'aquarelle, une mise en page déstructurée, des bulles et cartouches légèrement "dézonées", une mise à nu spectaculairement figurée en contre-plongée... Le doute quant aux illustrations s’atténue et l'indulgence finit même par primer. Parce que le développement de l'intrigue est véritablement pertinent : les thématiques ajoutées renforcent chacune à leur manière le propos général, donnant de l'ampleur à un discours construit, nuancé, riche : la thématique de la beauté dans l'Art trouve ainsi un joli écho avec celle de la haine de son corps coupable d'eczéma. L'ensemble se tient parfaitement, est à la fois militant, profond et véritablement divertissant car habillé en chronique douce amère sur le quotidien et les amours d'une jeune femme d'aujourd'hui. Une jolie symbiose entre un ambitieux projet et une lecture plaisir.

04/11/2025 (modifier)