Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat.
Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant.
Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible.
Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface.
Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac.
Un petit 3
Je n'ai pas été convaincu par ma lecture. Enfin lecture c'est vite dit car j'ai du expédier les 180 pages en vingt minutes chrono. Comme je suis accro de la belle langue ou de la recherche sur le langage, cette série m'a vraiment déçu. En effet j'ai trouvé les rares dialogues proposés trop simplistes ou anachroniques ("Mais c'est quoi son problème!"p114 en parlant du roi son père!) enfin il y a souvent des termes vulgaires injustifiés pour l'époque ( "Juste une blessure de merde" p126). C'est ma seconde grosse réserve sur l'esprit du scénario qui essaye de concilier les opposés. D'un côté l'esprit viking guerrier illustré par la page 50: " Sur cette barque s'en va un guerrier...en route pour le paradis des braves. Avec cette barque brûle un héros…)(j'en ai eu la larme à l'œil) et de l'autre une grande partie de la narration visuelle qui propose un récit villageois viking fantasmé fait de fêtes, d'amour ado, de marchés débordant de victuailles et de bonne humeur. Le sommet est atteint avec le discours pacifiste de fils du roi que l'on pourrait retrouver dans la bouche d'un poilu de Tardi. Toutes ces propositions m'ont semblé contradictoires et incohérentes.
Il reste le visuel sur lequel s'appuie la majeure partie de la narration. Si les petites cases sont bien détaillées et donnent un fort dynamisme au récit, les grandes cases dévolues à la "dramaturgie" entre les personnages principaux sont trop minimalistes pour me transmettre les émotions des situations.
Une lecture que j'ai trouvée banale et que j'oublierai vite.
Autant le dire, je suis frustré de ne pas pouvoir accéder à la suite de la série, la version française n'ayant pas poursuivi au delà du tome 10 (ou 11 ?) sur les 22 - 24 tomes de l'édition japonaise.
Pourquoi tant de haine (par certains) à l'égard de cette série ? Le dessin n'appel pas de critique particulière. Et avoir imaginé la course des nations pour la prospection lunaire de façon aussi pragmatique m'a vraiment intéressé. Maintenant, le coté cru (et couillu) d'Ohtagaki a pu déranger des lecteurs habitués a plus d'angélisme par d'autres auteurs. Ce n'est pas votre tasse de thé et alors, passez donc votre chemin ! Mais quel besoin ont certains de passer au vitriol un style qu'ils n'apprécient pas, le manga doit-il être normé en fonction des goûts de ces derniers ?
Pour rappel, le Japon a produit voilà déjà bien longtemps des estampes à la sexualité des plus crues et explicites dans lesquelles la sueur, le poil et les liquides en tous genres y sont forts représentés. Et ces dernières estampes, n'en déplaise à certains critiques ici présents, étaient essentiellement destinées à la haute société. On peut trouver par ailleurs des mangas très fournis de ce genre de scènes depuis des années.
Alors, vous n'appréciez pas ces quelques scènes Culottées émaillant le déroulé de l'histoire de Moonlight Mile, soit, lisez d'autres auteurs et ne mettez pas au bûcher celui-ci, il ne le mérite absolument pas.
Peut être pensiez vous lire du Sailor moon ?
Le premier cycle est très bon, le reste sombrant dans le n'importe quoi et la banalité au niveau du scénario comme du dessin. Mais ah, le dessin du premier cycle ! Presque aussi bon que celui des Eaux de Mortelune, et ce n'est pas peu dire ! Il y a bien quelques maladresses au début, mais le style est inimitable et va vers sa perfection. Hélas, il y a fléchissement dans le dernier tome, et dans le trait, et dans la coloration, notre héros a les yeux bleus, n'importe quoi ! Cela m'a alerté, et voir la qualité baisser dans le second cycle que je n'ai heureusement pas acheté, n'a pas été un étonnement et puis je me suis séparé des cinq tomes, n'aimant pas garder des déceptions.
Bref, mais sur le moment, quel plaisir ! Je pense que le gros seigneur devenant meilleur sur le tard est crédible de ce point de vue, plusieurs choses vont dans ce sens, et notamment le personnage intéressant du moine Nichiren, plutôt distrayant avec ses discours et perversions. Et bien cerné par comme le dit la concubine en quête du samouraï et héros du Vent des Dieux. J'aime d'ailleurs tous les personnage, notre héros, et doit-on dire notre héroïne tant elle est importante ? Son amoureuse.
Notons que l'œuvre est une des rares où on montre des gens faisant l'amour avec l'esthétisme des estampes japonaises et le dynamisme d'une scène d'action. Par contre, les femmes n'y trainent pas dévêtues pour rien. Applaudissons que l'autre amoureuse de notre héros permette d'avoir une vue des exclus par les paysans : si les samouraïs et leur seigneur, et surtout le comploteur en chef, réifient les masses, les masses écrasent plus faibles qu'elles, ce qui est très bien montré… Pour moi, les scènes oniriques sont crédibles, le héros entre la vie et la mort hallucine sa vie et le passage dans le nirvana ou pas. Les paysages, la relation amoureuse entre deux samouraïs, une scène de seppuku, un guerrier qui ne comprend rien à rien et offre quelques scènes faisant sourire avec sa brutalité et sa bêtise transitoire, et des ninjas encore plus démythifiés que les samouraïs, que demander de plus ?
Ben moins de relâchement dans le dessin, à la fin.
Démystification de pas mal de choses, mais l'attirance pour la culture nipponne en sort paradoxalement renforcée.
2.5
Une comédie romantique qui m'a semblé correcte sans plus.
Il y a des moments sympathiques et l'histoire est un peu plus originale que la moyenne des bandes dessinées de ce genre, mais je n'ai pas été très passionné par le récit. Il faut dire que les personnages évoluent dans un environnement qui ne m'intéresse pas du tout. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs (cela m'a tout de même pris un peu de temps avant de voir où Zidrou voulait en venir avec son scénario) et j'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, ce qui est un gros défaut pour un récit censé me donner des émotions positives. Bon, au moins le scénario m'a semblé moins léger que d'autres one-shot scénarisés par Zidrou, qui tiennent sur deux lignes.
Il reste le dessin qui est vraiment très bon et va parfaitement à ce type de BD.
Excellent, je vois des avis parlant de redondant, mais si vous cherchez dans la romance, c'est depuis longtemps souvent la même chose. On vente the quintessential quintuplet (excellent et l'un des meilleurs à mon goût) mais, love Hina et Nisekoi existe) amagami a 2 gros avantages, le premier c'est la qualité graphique, L'auteur Marcey Naito dessine super bien, mais vraiment, et le 2e c'est originalité de mélanger harem classique avec cliché... Et de rajouter un air de surnaturel, et ça c'est fort, car perso je suis pas trop dans le délire mais la c'est hyper bien dosé, je ne peut mettre un 5 car c'est pas parfait, loin de la..
On a une plutôt bonne adaptation animée (quelque problème de rythme mais bon)
Seul problème (qui personnellement me gêne pas vraiment, mais je comprends que certains n'acceptent pas trop), l'une des 3 sœurs amagami, "asahi". A en effet 14 ans au début de l'œuvre, et jouer sur la probabilité qu'elle finisse avec le héros est étrange voire déplacé, mais a savoir qu'il n'y a aucune page avec des scènes déplacées, c'est comme si l'auteur nous le disait à nous même, il place ce contexte, certes étrange, mais il ne va pas plus loin. Perso j'ai pas lu la fin. Mais je recommande vraiment cette œuvre qui peut être relax et touchante à la fois. Donc si vous aimez les mangas romances classiques, aller y les yeux fermés
Attention, cette BD s'adresse clairement aux nostalgiques des Livres dont Vous Etes le Héros des années 80 et 90, et plus précisément aux amateurs de la série Défis Fantastiques. A l'origine, The Trolltooth Wars est un roman de Steve Jackson paru en 1989, au moment où le genre était à son apogée. Il propose une histoire indépendante située en Allansia, le continent où se déroulent la plupart des Défis Fantastiques. Le récit, censé précéder les livres, réunit des personnages et éléments majeurs de La Citadelle du Chaos, Le Sorcier de la Montagne de Feu, La Créature Venue du Chaos, ainsi que quelques références à d'autres titres, dont le sorcier Yaztromo. Ce roman a été adapté en comics en 2017, et c'est cette adaptation que le Scriptarium vient de publier en France.
Grand fan de LDVELH mais moins attaché aux Défis Fantastiques, je me suis plongé dans cette BD avec une curiosité teintée de nostalgie, sans attendre un chef-d'oeuvre, juste un plaisir régressif. Et au final, ce n'est pas mauvais du tout.
Le dessin, très comics indé fantasy, manque d'ambition pour les décors (dommage pour ceux qui espéraient admirer l'Allansia), mais reste efficace. La narration graphique, quant à elle, fonctionne bien.
L'histoire n'est pas très complexe mais elle possède un vrai charme, notamment grâce au plaisir de retrouver des lieux et des figures marquantes des livres. Le coeur du récit met en scène un conflit entre trois grands antagonistes issus des oeuvres de Steve Jackson, dont l'incontournable Sorcier de la Montagne de Feu. Le héros, un guerrier brutal mais neutre, sert idéalement d'avatar au lecteur-joueur, et il est accompagné d'un serviteur plus fin et spirituel qui apporte un contraste appréciable. Ce duo, ainsi que les antagonistes et personnages secondaires, constitue le vrai point fort de l'album : les personnages sont bien écrits, crédibles, dotés de dialogues réussis, et l'ensemble se suit avec plaisir. Les péripéties, sans être étonnantes, sont prenantes, portées par un rythme vif et de nombreuses ellipses qui donnent l'impression que beaucoup de choses se passent. On relève tout de même quelques incohérences par rapport aux livres d'origine, puisque certains évènements empêchent des actions que les lecteurs-joueurs étaient censés accomplir eux-mêmes, mais cela reste secondaire.
Ma seule vraie déception concerne la conclusion : trop rapide, trop facile, presque expédiée. Un danger disparaît sans que l'on assiste à la scène, et l'autre est réglé sans grande difficulté par le héros. J'ai davantage apprécié le chemin que l'arrivée.
L'édition française est soignée : un bel album cartonné, assez épais, avec quelques bonus intéressants, dont une carte d'ouverture (pas très jolie, mais appréciable) et des descriptions détaillées des lieux et personnages. Le lettrage des bulles de dialogues et onomatopées est cependant assez informatique et pas toujours très gracieux, dommage. Et il a manqué une relecture aussi puisque j'ai noté un mot manquant dans une bulle.
En bref, c'est une BD surtout destinée aux vrais passionnés des Défis Fantastiques. Ce sont les références qui donnent tout son intérêt au récit, et sans elles on passerait à côté de la plupart de ses qualités. Avec une fin moins abrupte et des décors plus soignés, j'aurais trouvé l'ensemble très bien.
L'histoire vraie de Robert-Houdin, l'illusionniste français que l'armée de Napoléon III envoya en Algérie en 1856 pour contrer les marabouts soufis de la rébellion.
Un petit tour de passe-passe en images dans les coulisses de notre histoire coloniale.
Tout le monde connait Robert-Houdin, le célèbre illusionniste.
Ah oui, le roi de l'évasion des coffres fermés avec chaînes et cadenas ...
Et bien non c'est pas lui. Robert-Houdin était franco-français et a vécu un peu avant le Houdini qui lui a volé la vedette.
Ok, mais saviez-vous que notre Robert-Houdin national fut envoyé en Algérie pour 'pacifier' (c'est comme ça qu'on disait à l'époque, encore un tour de passe-passe) pour 'pacifier' les populations rebelles à la civilisation ?
Et c'est cette histoire-vraie sur fond d'Histoire tout court, qu'est allé chercher le scénariste Mathieu Mariolle, féru d'histoire et de BD. Il est accompagné de l'aquarelliste basque Julen Ribas pour signer cet album : Artifices.
Robert-Houdin c'est l'illusionniste dont l'américain Ehrich Weisz empruntera plus tard le nom pour devenir le fameux Houdini, roi de l'évasion (on confond souvent les deux).
Mais revenons un peu plus tôt, aux débuts de ce XIXe, à notre français Jean-Eugène Robert-Houdin qui a donné ses lettres de noblesse à la prestidigitation, à l’illusionnisme, et relégué aux oubliettes les charlatans de foire.
Le XIXe est le siècle du progrès, des expositions universelles, de la fée électricité et des sciences capables de miracles rationnels.
L'horloger Robert-Houdin était passionné de « mécanique merveilleuse, de physique amusante, de magie scientifique ». Ses tournées émerveilleront l'Europe avec des tours qui reposent pourtant sur une vérité très simple : « ce que nous voyons n'est pas toujours réel ». Il voulait « tromper pour émerveiller, et non pour nuire ».
Épuisé par ses tournées, Robert-Houdin est à la retraite, chez lui à Blois, en 1856 lorsque l'État Français de Napoléon III, empêtré dans une guerre coloniale qui dure un peu trop, vient le chercher pour une curieuse mission : « on lui demande de 'pacifier les esprits', d'utiliser ses talents de prestidigitateur pour ébranler les croyances populaires. L'objectif : briser l'autorité symbolique des chefs religieux kabyles », les fameux marabouts.
Une surprenante mission qui fera dire à Baudelaire : « il appartenait à une société d'incrédules d'envoyer Robert-Houdin chez les Arabes pour les détourner des miracles ».
Robert-Houdin vieillissant et usé, espère peut-être sauver quelques vies en acceptant à contre cœur la mission que l'armée veut lui confier.
Dès son arrivée à Alger, les marabouts et la secte des Aïssaoua, menés par l'influent maître soufi Sidi Tahar Bou Tayeb, voient en lui une incarnation de Sheitan.
Le personnage féminin de Nélia est librement inspiré de Lalla Fatma N'Soumer, héroïne de la résistance algérienne à la colonisation française : le dossier qui complète l'album met en avant le rôle des femmes dans la résistance.
? Ce sont les aspects historiques et culturels qui font tout l'attrait de cet album : ils sont soigneusement développés dans le dossier très complet qui termine l'album.
Le scénario est somme toute assez simple : le personnage de Robert-Houdin est un esprit pacifiste pris entre deux feux, celui de la rébellion algérienne et celui des appétits colonialistes de l'armée française.
Mais en filigrane, les auteurs nous laissent deviner le portrait d'une guerre coloniale féroce, sanglante et qui durera plus d'un demi-siècle.
Salutaire, est ce rappel historique d'une guerre qui sera éclipsée par la suivante.
? Côté graphismes, les aquarelles de Julen Ribas dessinent une Algérie attachante, baignée de tons ocres.
« J'avais découvert la face sombre de la colonisation, celle qui permettait à tous mes compatriotes de vivre de manière aisée » : ce sera l'amère conclusion du voyage de Robert-Houdin.
En ce moment, je lis les BD de Jim que je n'avais fait que survoler en supermarché il y a plus de vingt ans. Celle-ci, parlant désir et sans doute passages coquins, avait tout pour attirer le chaland.
Le dessin de Jim, tout en dynamisme et en souplesse, fonctionne très bien et ses filles sont sexy quand elles doivent l'être. Le trait n'est pas toujours impeccable toutefois, avec un léger manque de lisibilité et quelques expressions de visages qui, sont assez difficiles à déchiffrer quand il ne s'agit de grands sourires exagérés (je pense par exemple aux quelques fois où la fille fait la gueule ou est déçue).
Quand j'ai entamé ma lecture, j'ai cru que ce serait un bon cru. Les gags n'étaient pas forcément drôles mais l'ambiance était sympa, avec ce qu'il fallait de diversité et en même temps un peu de suivi des mêmes personnages. Toutefois, assez rapidement, l'inspiration s'est visiblement épuisé et il y a eu beaucoup de répétitions des mêmes thèmes, et des gags vraiment pas drôles, tirant du côté de la vulgarité et même de la scatophilie sur la fin. Et puis ça m'agace de voir glissé ici et là qu'un bon moyen de remédier à un désir qui s'étiole est de tromper son ou sa partenaire.
Dans la droite lignée de l'album Le Roi des oiseaux, Alexander Utkin nous propose ici de nouveaux une succession de récits adaptés de contes slaves, découpés en épisodes et pouvant être reliés les uns aux autres par des personnages récurrents et les remarques du narrateur.
Ici, contrairement à l'album précédent, les histoire sont moins suivies, plus décousues. Enfin, par là je veux dire que, même si deux grandes histoires se détachent clairement de tout ceci (celle de Vasilia et celle de John), elles ne se filent pas l'une l'autre aussi fluidement que l'on fait les récits du premier album (si ce n'est que le récit de John se passe vraisemblablement avant celui de Vasilia). Bon, si, techniquement elles se suivent toutes deux sur le fait qu'il s'agit à chaque fois d'un récit centré sur un enfant devant braver les dangers pour porter secours à son père, mais je voulais parlé d'un filage intra-diégétique plus explicite.
Pourtant, chose intéressante, c'est bien cet album qui m'a la plus plu. Peut-être est-ce parce que chacun des deux récits a su davantage me parler, peut-être aussi parce que Baba Yaga étant la seule figure du folklore slave que je connaissais un minimum j'ai su m'attacher plus vite, peut-être encore est-ce le fait que j'ai bien plus ici ressenti cet effet de style narratif évoquant les soirées où l'on se partage des histoires au coin du feu, où les histoires se suivent, se lient et prennent vie mais pas nécessairement dans un ordre chronologique mais plutôt thématique. Quoi qu'il en soi l'album m'a plu, énormément. Qu'il s'agisse du récit initiatique de la jeune sorcière Vasilia ou de la quête épique du bon et brave John, les récits et les personnages m'ont plu, parus vivants et leurs aventures et leurs déboires possédaient bien toute la puissance évocatrice que j’attends d'un conte.
On retrouve là aussi l'oiseau Gamaïoun pour la narration, nous partageant de nouveau de petites digressions au gré de ses histoires, des portes d'entrées et de sorties vers d'autres récits (mais pour d'autres moments). Nous retrouvons d'ailleurs au détour de quelques pages la souris, le serpent, le chasseur et son fils, personnages dont l'histoire nous a été racontée dans le précédent album (tout comme nous retrouvions dans leurs histoires l'éponyme Princesse Guerrière, John et Vasilia au détour de quelques épisodes).
Le dessin d'Alexander Utkin est toujours aussi beau, mais là encore je l'ai préféré ici. Le travail des couleurs vives contrastées par la nuit noir lors des passages avec Baba Yaga, les couleurs bleus et orange de ce bon John qui se marient si bien, les yeux brillant de Vasilia et de sa grand-mère, l'esprit du feu, … j'ai trouvé le travail des couleurs bien plus intéressant et plus puissant dans cet album.
Soi dit en passant, c'est cet album-là que j'ai lu en premier, et non Le Roi des oiseaux, peut-être cela a-t-il davantage appuyé ma préférence pour l'album ici présent.
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Lou ! Sonata
Je suis comme beaucoup de parents qui ont une ado , le partage de la lecture de Lou fut un must. Perso j'ai un ressenti mitigé sur la série: très bien au début puis un fléchissement. Quoiqu'il en soit la découverte chez mon libraire des deux premiers tomes de la saison 2 a impliqué leur achat immédiat. Je suis surpris de constater le peu d'engouement sur le site pour une série qui se classe dans le top jeunesse pour sa saison 1. En effet un seul avis cinq années après sa première parution, c'est étonnant. Je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par cette suite. Bien sûr l'auteur exploite à fond une Lou qui a du mal à trouver sa place dans ce passage à la vie d'adulte. Le problème est que le vide qu'elle expérimente envahit de manière trop forte le scénario pour devenir un abîme de superficialité. Lou se retrouve vide dans des études imprécises, vide dans sa vie relationnelle ou dans ses objectifs. On retrouve une personne attachante mais qui se complait dans la facilité: hop un appart en centre ville, hop aucun problème de frais de scolarité, hop j'expérimente toutes les marques de bière que je cuve pendant les cours ( quand j'y vais), hop un héritage venu du ciel ( sans impôt en plus). Pour ma nièce de 19 ans qui a passé tout son temps derrière une caisse de supermarché pour payer ses frais de scolarité, le personnage de Lou est un rêve inaccessible. Le T2 abandonne le schéma d'un épisode pour une année scolaire afin de contracter l'espace et le temps autour d'une première expérience à la fois professionnelle et festive. Ici encore tout est bien qui finit bien dans un monde où les difficultés restent de surface. Il reste un graphisme très épuré et maitrisé qui séduira encore les fans de première heure. Perso je trouve que la mise en couleur se prêtait mieux à des épisodes collèges que la période fac. Un petit 3
Parjure
Je n'ai pas été convaincu par ma lecture. Enfin lecture c'est vite dit car j'ai du expédier les 180 pages en vingt minutes chrono. Comme je suis accro de la belle langue ou de la recherche sur le langage, cette série m'a vraiment déçu. En effet j'ai trouvé les rares dialogues proposés trop simplistes ou anachroniques ("Mais c'est quoi son problème!"p114 en parlant du roi son père!) enfin il y a souvent des termes vulgaires injustifiés pour l'époque ( "Juste une blessure de merde" p126). C'est ma seconde grosse réserve sur l'esprit du scénario qui essaye de concilier les opposés. D'un côté l'esprit viking guerrier illustré par la page 50: " Sur cette barque s'en va un guerrier...en route pour le paradis des braves. Avec cette barque brûle un héros…)(j'en ai eu la larme à l'œil) et de l'autre une grande partie de la narration visuelle qui propose un récit villageois viking fantasmé fait de fêtes, d'amour ado, de marchés débordant de victuailles et de bonne humeur. Le sommet est atteint avec le discours pacifiste de fils du roi que l'on pourrait retrouver dans la bouche d'un poilu de Tardi. Toutes ces propositions m'ont semblé contradictoires et incohérentes. Il reste le visuel sur lequel s'appuie la majeure partie de la narration. Si les petites cases sont bien détaillées et donnent un fort dynamisme au récit, les grandes cases dévolues à la "dramaturgie" entre les personnages principaux sont trop minimalistes pour me transmettre les émotions des situations. Une lecture que j'ai trouvée banale et que j'oublierai vite.
Moonlight mile
Autant le dire, je suis frustré de ne pas pouvoir accéder à la suite de la série, la version française n'ayant pas poursuivi au delà du tome 10 (ou 11 ?) sur les 22 - 24 tomes de l'édition japonaise. Pourquoi tant de haine (par certains) à l'égard de cette série ? Le dessin n'appel pas de critique particulière. Et avoir imaginé la course des nations pour la prospection lunaire de façon aussi pragmatique m'a vraiment intéressé. Maintenant, le coté cru (et couillu) d'Ohtagaki a pu déranger des lecteurs habitués a plus d'angélisme par d'autres auteurs. Ce n'est pas votre tasse de thé et alors, passez donc votre chemin ! Mais quel besoin ont certains de passer au vitriol un style qu'ils n'apprécient pas, le manga doit-il être normé en fonction des goûts de ces derniers ? Pour rappel, le Japon a produit voilà déjà bien longtemps des estampes à la sexualité des plus crues et explicites dans lesquelles la sueur, le poil et les liquides en tous genres y sont forts représentés. Et ces dernières estampes, n'en déplaise à certains critiques ici présents, étaient essentiellement destinées à la haute société. On peut trouver par ailleurs des mangas très fournis de ce genre de scènes depuis des années. Alors, vous n'appréciez pas ces quelques scènes Culottées émaillant le déroulé de l'histoire de Moonlight Mile, soit, lisez d'autres auteurs et ne mettez pas au bûcher celui-ci, il ne le mérite absolument pas. Peut être pensiez vous lire du Sailor moon ?
Le Vent des Dieux
Le premier cycle est très bon, le reste sombrant dans le n'importe quoi et la banalité au niveau du scénario comme du dessin. Mais ah, le dessin du premier cycle ! Presque aussi bon que celui des Eaux de Mortelune, et ce n'est pas peu dire ! Il y a bien quelques maladresses au début, mais le style est inimitable et va vers sa perfection. Hélas, il y a fléchissement dans le dernier tome, et dans le trait, et dans la coloration, notre héros a les yeux bleus, n'importe quoi ! Cela m'a alerté, et voir la qualité baisser dans le second cycle que je n'ai heureusement pas acheté, n'a pas été un étonnement et puis je me suis séparé des cinq tomes, n'aimant pas garder des déceptions. Bref, mais sur le moment, quel plaisir ! Je pense que le gros seigneur devenant meilleur sur le tard est crédible de ce point de vue, plusieurs choses vont dans ce sens, et notamment le personnage intéressant du moine Nichiren, plutôt distrayant avec ses discours et perversions. Et bien cerné par comme le dit la concubine en quête du samouraï et héros du Vent des Dieux. J'aime d'ailleurs tous les personnage, notre héros, et doit-on dire notre héroïne tant elle est importante ? Son amoureuse. Notons que l'œuvre est une des rares où on montre des gens faisant l'amour avec l'esthétisme des estampes japonaises et le dynamisme d'une scène d'action. Par contre, les femmes n'y trainent pas dévêtues pour rien. Applaudissons que l'autre amoureuse de notre héros permette d'avoir une vue des exclus par les paysans : si les samouraïs et leur seigneur, et surtout le comploteur en chef, réifient les masses, les masses écrasent plus faibles qu'elles, ce qui est très bien montré… Pour moi, les scènes oniriques sont crédibles, le héros entre la vie et la mort hallucine sa vie et le passage dans le nirvana ou pas. Les paysages, la relation amoureuse entre deux samouraïs, une scène de seppuku, un guerrier qui ne comprend rien à rien et offre quelques scènes faisant sourire avec sa brutalité et sa bêtise transitoire, et des ninjas encore plus démythifiés que les samouraïs, que demander de plus ? Ben moins de relâchement dans le dessin, à la fin. Démystification de pas mal de choses, mais l'attirance pour la culture nipponne en sort paradoxalement renforcée.
La Crevette
2.5 Une comédie romantique qui m'a semblé correcte sans plus. Il y a des moments sympathiques et l'histoire est un peu plus originale que la moyenne des bandes dessinées de ce genre, mais je n'ai pas été très passionné par le récit. Il faut dire que les personnages évoluent dans un environnement qui ne m'intéresse pas du tout. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs (cela m'a tout de même pris un peu de temps avant de voir où Zidrou voulait en venir avec son scénario) et j'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, ce qui est un gros défaut pour un récit censé me donner des émotions positives. Bon, au moins le scénario m'a semblé moins léger que d'autres one-shot scénarisés par Zidrou, qui tiennent sur deux lignes. Il reste le dessin qui est vraiment très bon et va parfaitement à ce type de BD.
How I Married an Amagami Sister
Excellent, je vois des avis parlant de redondant, mais si vous cherchez dans la romance, c'est depuis longtemps souvent la même chose. On vente the quintessential quintuplet (excellent et l'un des meilleurs à mon goût) mais, love Hina et Nisekoi existe) amagami a 2 gros avantages, le premier c'est la qualité graphique, L'auteur Marcey Naito dessine super bien, mais vraiment, et le 2e c'est originalité de mélanger harem classique avec cliché... Et de rajouter un air de surnaturel, et ça c'est fort, car perso je suis pas trop dans le délire mais la c'est hyper bien dosé, je ne peut mettre un 5 car c'est pas parfait, loin de la.. On a une plutôt bonne adaptation animée (quelque problème de rythme mais bon) Seul problème (qui personnellement me gêne pas vraiment, mais je comprends que certains n'acceptent pas trop), l'une des 3 sœurs amagami, "asahi". A en effet 14 ans au début de l'œuvre, et jouer sur la probabilité qu'elle finisse avec le héros est étrange voire déplacé, mais a savoir qu'il n'y a aucune page avec des scènes déplacées, c'est comme si l'auteur nous le disait à nous même, il place ce contexte, certes étrange, mais il ne va pas plus loin. Perso j'ai pas lu la fin. Mais je recommande vraiment cette œuvre qui peut être relax et touchante à la fois. Donc si vous aimez les mangas romances classiques, aller y les yeux fermés
La Guerre de la Dent-du-Troll
Attention, cette BD s'adresse clairement aux nostalgiques des Livres dont Vous Etes le Héros des années 80 et 90, et plus précisément aux amateurs de la série Défis Fantastiques. A l'origine, The Trolltooth Wars est un roman de Steve Jackson paru en 1989, au moment où le genre était à son apogée. Il propose une histoire indépendante située en Allansia, le continent où se déroulent la plupart des Défis Fantastiques. Le récit, censé précéder les livres, réunit des personnages et éléments majeurs de La Citadelle du Chaos, Le Sorcier de la Montagne de Feu, La Créature Venue du Chaos, ainsi que quelques références à d'autres titres, dont le sorcier Yaztromo. Ce roman a été adapté en comics en 2017, et c'est cette adaptation que le Scriptarium vient de publier en France. Grand fan de LDVELH mais moins attaché aux Défis Fantastiques, je me suis plongé dans cette BD avec une curiosité teintée de nostalgie, sans attendre un chef-d'oeuvre, juste un plaisir régressif. Et au final, ce n'est pas mauvais du tout. Le dessin, très comics indé fantasy, manque d'ambition pour les décors (dommage pour ceux qui espéraient admirer l'Allansia), mais reste efficace. La narration graphique, quant à elle, fonctionne bien. L'histoire n'est pas très complexe mais elle possède un vrai charme, notamment grâce au plaisir de retrouver des lieux et des figures marquantes des livres. Le coeur du récit met en scène un conflit entre trois grands antagonistes issus des oeuvres de Steve Jackson, dont l'incontournable Sorcier de la Montagne de Feu. Le héros, un guerrier brutal mais neutre, sert idéalement d'avatar au lecteur-joueur, et il est accompagné d'un serviteur plus fin et spirituel qui apporte un contraste appréciable. Ce duo, ainsi que les antagonistes et personnages secondaires, constitue le vrai point fort de l'album : les personnages sont bien écrits, crédibles, dotés de dialogues réussis, et l'ensemble se suit avec plaisir. Les péripéties, sans être étonnantes, sont prenantes, portées par un rythme vif et de nombreuses ellipses qui donnent l'impression que beaucoup de choses se passent. On relève tout de même quelques incohérences par rapport aux livres d'origine, puisque certains évènements empêchent des actions que les lecteurs-joueurs étaient censés accomplir eux-mêmes, mais cela reste secondaire. Ma seule vraie déception concerne la conclusion : trop rapide, trop facile, presque expédiée. Un danger disparaît sans que l'on assiste à la scène, et l'autre est réglé sans grande difficulté par le héros. J'ai davantage apprécié le chemin que l'arrivée. L'édition française est soignée : un bel album cartonné, assez épais, avec quelques bonus intéressants, dont une carte d'ouverture (pas très jolie, mais appréciable) et des descriptions détaillées des lieux et personnages. Le lettrage des bulles de dialogues et onomatopées est cependant assez informatique et pas toujours très gracieux, dommage. Et il a manqué une relecture aussi puisque j'ai noté un mot manquant dans une bulle. En bref, c'est une BD surtout destinée aux vrais passionnés des Défis Fantastiques. Ce sont les références qui donnent tout son intérêt au récit, et sans elles on passerait à côté de la plupart de ses qualités. Avec une fin moins abrupte et des décors plus soignés, j'aurais trouvé l'ensemble très bien.
Artifices
L'histoire vraie de Robert-Houdin, l'illusionniste français que l'armée de Napoléon III envoya en Algérie en 1856 pour contrer les marabouts soufis de la rébellion. Un petit tour de passe-passe en images dans les coulisses de notre histoire coloniale. Tout le monde connait Robert-Houdin, le célèbre illusionniste. Ah oui, le roi de l'évasion des coffres fermés avec chaînes et cadenas ... Et bien non c'est pas lui. Robert-Houdin était franco-français et a vécu un peu avant le Houdini qui lui a volé la vedette. Ok, mais saviez-vous que notre Robert-Houdin national fut envoyé en Algérie pour 'pacifier' (c'est comme ça qu'on disait à l'époque, encore un tour de passe-passe) pour 'pacifier' les populations rebelles à la civilisation ? Et c'est cette histoire-vraie sur fond d'Histoire tout court, qu'est allé chercher le scénariste Mathieu Mariolle, féru d'histoire et de BD. Il est accompagné de l'aquarelliste basque Julen Ribas pour signer cet album : Artifices. Robert-Houdin c'est l'illusionniste dont l'américain Ehrich Weisz empruntera plus tard le nom pour devenir le fameux Houdini, roi de l'évasion (on confond souvent les deux). Mais revenons un peu plus tôt, aux débuts de ce XIXe, à notre français Jean-Eugène Robert-Houdin qui a donné ses lettres de noblesse à la prestidigitation, à l’illusionnisme, et relégué aux oubliettes les charlatans de foire. Le XIXe est le siècle du progrès, des expositions universelles, de la fée électricité et des sciences capables de miracles rationnels. L'horloger Robert-Houdin était passionné de « mécanique merveilleuse, de physique amusante, de magie scientifique ». Ses tournées émerveilleront l'Europe avec des tours qui reposent pourtant sur une vérité très simple : « ce que nous voyons n'est pas toujours réel ». Il voulait « tromper pour émerveiller, et non pour nuire ». Épuisé par ses tournées, Robert-Houdin est à la retraite, chez lui à Blois, en 1856 lorsque l'État Français de Napoléon III, empêtré dans une guerre coloniale qui dure un peu trop, vient le chercher pour une curieuse mission : « on lui demande de 'pacifier les esprits', d'utiliser ses talents de prestidigitateur pour ébranler les croyances populaires. L'objectif : briser l'autorité symbolique des chefs religieux kabyles », les fameux marabouts. Une surprenante mission qui fera dire à Baudelaire : « il appartenait à une société d'incrédules d'envoyer Robert-Houdin chez les Arabes pour les détourner des miracles ». Robert-Houdin vieillissant et usé, espère peut-être sauver quelques vies en acceptant à contre cœur la mission que l'armée veut lui confier. Dès son arrivée à Alger, les marabouts et la secte des Aïssaoua, menés par l'influent maître soufi Sidi Tahar Bou Tayeb, voient en lui une incarnation de Sheitan. Le personnage féminin de Nélia est librement inspiré de Lalla Fatma N'Soumer, héroïne de la résistance algérienne à la colonisation française : le dossier qui complète l'album met en avant le rôle des femmes dans la résistance. ? Ce sont les aspects historiques et culturels qui font tout l'attrait de cet album : ils sont soigneusement développés dans le dossier très complet qui termine l'album. Le scénario est somme toute assez simple : le personnage de Robert-Houdin est un esprit pacifiste pris entre deux feux, celui de la rébellion algérienne et celui des appétits colonialistes de l'armée française. Mais en filigrane, les auteurs nous laissent deviner le portrait d'une guerre coloniale féroce, sanglante et qui durera plus d'un demi-siècle. Salutaire, est ce rappel historique d'une guerre qui sera éclipsée par la suivante. ? Côté graphismes, les aquarelles de Julen Ribas dessinent une Algérie attachante, baignée de tons ocres. « J'avais découvert la face sombre de la colonisation, celle qui permettait à tous mes compatriotes de vivre de manière aisée » : ce sera l'amère conclusion du voyage de Robert-Houdin.
Le Désir
En ce moment, je lis les BD de Jim que je n'avais fait que survoler en supermarché il y a plus de vingt ans. Celle-ci, parlant désir et sans doute passages coquins, avait tout pour attirer le chaland. Le dessin de Jim, tout en dynamisme et en souplesse, fonctionne très bien et ses filles sont sexy quand elles doivent l'être. Le trait n'est pas toujours impeccable toutefois, avec un léger manque de lisibilité et quelques expressions de visages qui, sont assez difficiles à déchiffrer quand il ne s'agit de grands sourires exagérés (je pense par exemple aux quelques fois où la fille fait la gueule ou est déçue). Quand j'ai entamé ma lecture, j'ai cru que ce serait un bon cru. Les gags n'étaient pas forcément drôles mais l'ambiance était sympa, avec ce qu'il fallait de diversité et en même temps un peu de suivi des mêmes personnages. Toutefois, assez rapidement, l'inspiration s'est visiblement épuisé et il y a eu beaucoup de répétitions des mêmes thèmes, et des gags vraiment pas drôles, tirant du côté de la vulgarité et même de la scatophilie sur la fin. Et puis ça m'agace de voir glissé ici et là qu'un bon moyen de remédier à un désir qui s'étiole est de tromper son ou sa partenaire.
La Princesse guerrière
Dans la droite lignée de l'album Le Roi des oiseaux, Alexander Utkin nous propose ici de nouveaux une succession de récits adaptés de contes slaves, découpés en épisodes et pouvant être reliés les uns aux autres par des personnages récurrents et les remarques du narrateur. Ici, contrairement à l'album précédent, les histoire sont moins suivies, plus décousues. Enfin, par là je veux dire que, même si deux grandes histoires se détachent clairement de tout ceci (celle de Vasilia et celle de John), elles ne se filent pas l'une l'autre aussi fluidement que l'on fait les récits du premier album (si ce n'est que le récit de John se passe vraisemblablement avant celui de Vasilia). Bon, si, techniquement elles se suivent toutes deux sur le fait qu'il s'agit à chaque fois d'un récit centré sur un enfant devant braver les dangers pour porter secours à son père, mais je voulais parlé d'un filage intra-diégétique plus explicite. Pourtant, chose intéressante, c'est bien cet album qui m'a la plus plu. Peut-être est-ce parce que chacun des deux récits a su davantage me parler, peut-être aussi parce que Baba Yaga étant la seule figure du folklore slave que je connaissais un minimum j'ai su m'attacher plus vite, peut-être encore est-ce le fait que j'ai bien plus ici ressenti cet effet de style narratif évoquant les soirées où l'on se partage des histoires au coin du feu, où les histoires se suivent, se lient et prennent vie mais pas nécessairement dans un ordre chronologique mais plutôt thématique. Quoi qu'il en soi l'album m'a plu, énormément. Qu'il s'agisse du récit initiatique de la jeune sorcière Vasilia ou de la quête épique du bon et brave John, les récits et les personnages m'ont plu, parus vivants et leurs aventures et leurs déboires possédaient bien toute la puissance évocatrice que j’attends d'un conte. On retrouve là aussi l'oiseau Gamaïoun pour la narration, nous partageant de nouveau de petites digressions au gré de ses histoires, des portes d'entrées et de sorties vers d'autres récits (mais pour d'autres moments). Nous retrouvons d'ailleurs au détour de quelques pages la souris, le serpent, le chasseur et son fils, personnages dont l'histoire nous a été racontée dans le précédent album (tout comme nous retrouvions dans leurs histoires l'éponyme Princesse Guerrière, John et Vasilia au détour de quelques épisodes). Le dessin d'Alexander Utkin est toujours aussi beau, mais là encore je l'ai préféré ici. Le travail des couleurs vives contrastées par la nuit noir lors des passages avec Baba Yaga, les couleurs bleus et orange de ce bon John qui se marient si bien, les yeux brillant de Vasilia et de sa grand-mère, l'esprit du feu, … j'ai trouvé le travail des couleurs bien plus intéressant et plus puissant dans cet album. Soi dit en passant, c'est cet album-là que j'ai lu en premier, et non Le Roi des oiseaux, peut-être cela a-t-il davantage appuyé ma préférence pour l'album ici présent.