Les derniers avis (196 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Tous les défauts microscopiques des filles
Tous les défauts microscopiques des filles

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas lu l'une de ces BD de Jim et Fredman qu'on voyait partout dans les supermarchés il y a une vingtaine d'années. On les retrouve ici dans une formule qu'ils maîtrisaient bien, même si elle tournait un peu en rond et n'a jamais fait l'unanimité chez les lecteurs les plus exigeants. En le redécouvrant après tout ce temps, j'ai pu apprécier le dessin de Fredman : un trait généreux, pas avare en détails et en mises en scène, des couleurs vives, une gestuelle élastique, et des personnages expressifs. C'est propre, dynamique, et ça fonctionne bien. Côté scénario, Jim reprend le principe éprouvé de ses albums consacrés aux défauts des mecs, mais appliqué cette fois aux travers féminins, volontairement caricaturés. L'introduction est amusante : il explique avoir eu besoin d'une femme pour éviter la misogynie et, surtout, de lui faire décrire les défauts de ses copines plutôt que les siens. Par la suite, certaines idées fonctionnent, quelques portraits sont bien vus, mais l'ensemble repose largement sur des clichés déjà lus ailleurs. Rien de honteux, rien d'hilarant non plus, juste de quoi esquisser un sourire. A noter d'ailleurs que plusieurs personnalités et défauts évoqués pourraient tout aussi bien s'appliquer à des hommes. On retrouve la patte habituelle du duo : une qualité régulière, agréable, mais sans grande audace. Sur un album entier, la répétition se fait sentir et les gags reposent souvent sur des comportements volontairement exagérés. C'est un album qui se lit sans déplaisir, mais qui laisse une impression de déjà-vu.

14/11/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Silent Jenny
Silent Jenny

J'ai découvert Mathieu Bablet avec Adrastée et depuis je ne loupe aucune de ses nouvelles productions. Ce "Silent Jenny" termine sa trilogie post-apocalyptique après Shangri-La et Carbone & Silicium. Bablet nous donne à voir un monde qui n'est plus le notre, une catastrophe inconnue l'a profondément changé, la vie animale et végétale a disparu. L'humanité survie tant bien que mal dans des conditions difficiles (températures très élevées, recherche d'eau et terre impropre à la culture). Pour faire revenir la vie, des expéditions sont rigoureusement programmées par une bureaucratie très pointilleuse sur le règlement. Point après point sur la carte, les recherches D’ADN d'abeille, le pollinisateur suprême, sont le Graal tant espéré. Des recherches qui amènent nos prospecteurs sous la surface de la terre, dans l'inframonde. Il est nécessaire pour cela de rapetisser à une taille d'insecte, et ce n'est pas sans danger. C'est le quotidien de Jenny, une femme introvertie, elle n'est pas très bavarde et ne respire pas la joie de vivre. Et ses visions récurrentes de la mort ne l'aident pas à aller mieux. Elle vit sur une monade, le Cherche-midi, un genre de bateau, bardé de technologie vieillissante, sur roue qui se traîne à la vitesse d'une limace. On y découvre un monde clos qui veut résister à Pyrrhocorp, une multinationale qui veut faire main mise sur ce monde désertique (thème récurrent chez l'auteur). Comme à son habitude Bablet nous offre un récit dense qui lorgne sur le philosophique, il pousse à la réflexion sur des sujets d'actualité. Une lecture qui n'a pas été un long fleuve tranquille, des choses m'ont échappé. Page 185, pourquoi la monade le Cherche-midi ne stoppe-t-elle pas les machines lorsqu'elle traverse un petit coin de paradis ? Malgré une relecture des dernières planches, je ne suis pas certain d'avoir tout bien compris. Je termine donc cet album sur une impression mitigée. J'adore le style graphique Bablet. Il m'en a encore mis plein les yeux, des décors fabuleux, la désolation transpire sur chaque planche et les design des nomades et des costumes sont une totale réussite. Il s'améliore même dans la représentation des visages, ils sont toujours disgracieux mais beaucoup plus facilement reconnaissables. De superbes couleurs. De rares magnifiques doubles pages à rester bouche bée. Difficile de trouver une juste note... j'opte pour un 3,5 et un gros coup de cœur graphique.

14/11/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série De rien
De rien

De l'humour absurde assez proche de ce que peux faire Fabcaro, Karibou ou encore Tienstiens avec son excellent "Koko n'aime pas le capitalisme". Le principe est encore une fois de s'amuser de codes narratifs et de situations assez prévisibles et claires, en les détournant ou jouant sur l'absurdité de celles-ci en les poussant trop loin. Cependant, je dois avouer que si j'ai beaucoup ri sur certains situations, il en reste de nombreuses qui sont juste sympathiques. Et surtout, je trouve que contrairement à certaines idées des auteurs cités au-dessus, il manque un peu de fond. Il n'y a pas ce petit supplément de critique politique ou social, ce petit pas de côté qui rajoute à l'humour absurde une considération sur le monde et la façon dont notre société est profondément absurde, ce qui rejaillit dans les imaginaires que l'on se crée. Pas mauvaise BD du tout, bien au contraire, juste inférieure à mon goût à d'autre du genre. Elle est servie par un dessin très réussi par contre, avec un côté crayonné qui m'a évoqué Tienstiens. C'est joli, très compréhensible et ça se marrie à merveille au ton décalé et illogique de l'ensemble. Lecture recommandée tout de même.

14/11/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Glory Owl
Glory Owl

Glory Owl n'est clairement pas pour moi. Malgré la variété des thèmes, des situations et des gags, je ne me suis presque jamais amusé. L'humour scato ne me fait pas rire, l'humour trash ou volontairement incorrect m'indiffère, et même l'absurde, qui aurait pu me séduire, ne m'a surpris que dans de très rares strips. Dans l'ensemble, je suis resté hermétique. Ce n'est pas la méchanceté ou la provocation qui me dérangent, mais le fait que je ne trouve tout simplement pas cela drôle. Les mêmes mécaniques comiques reviennent souvent, deviennent prévisibles, et la recherche de transgression remplace trop fréquemment la construction du gag. J'ai rapidement eu l'impression de relire la même chose sous différentes formes. La diversité des dessinateurs et des styles (dont une parodie de gazette du 19e siècle dans le troisième tome) ne m'a pas davantage convaincu. Je n'ai pas accroché au trait, ni à la mise en scène, et aucun style graphique ne m'a véritablement séduit. En lisant d'autres avis, je comprends que certains voient dans la série une BD punk, libre et volontairement bête et méchante. Pour ma part, je l'ai trouvée plate : elle ne m'a ni choqué, ni outré, juste pas amusé. Plusieurs gags m'ont même laissé perplexe, sans que je saisisse où se trouvait l'intention humoristique. Malgré son énergie et sa liberté de ton, je suis complètement passé à côté. Je retiens surtout un humour qui ne m'a presque jamais fait sourire et une partie graphique à laquelle je n'ai pas du tout adhéré.

14/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série The Song about Green
The Song about Green

Jolie tranche de vie intimiste en 2 tomes volumineux autour d'un premier amour. La trame principale de la romance est en soi peu originale, mais l'autrice rend l'exercice plaisant par sa gestion du rythme, de l'ambiance et des péripéties : pour notre jeune héroïne introvertie, toute ouverture à l'autre se vit dans un tiraillement continu, entre désir de vie, courage souhaité et appréhension du regard ou de la réaction de l'autre ; ainsi les questionnements intérieurs interrogent chaque élan du cœur, étirent le rythme général. La tournure mélancolique de l'intrigue séduit, ajoute une approche plus inattendue, parfaitement en écho avec les sentiments de l'héroïne. Surtout, ce manga assoit son originalité dans sa manière de convier abondamment la culture japonaise et taiwanaise : Murakami, Edward Yang, la musique pop et notamment Hosono sont très régulièrement invités et d'une certaine manière à l'origine de la relation amoureuse, participent à son enrichissement. Même maladroite, la manière de rendre compte du tourbillonnement intérieur de personnes chamboulées par un concert ou une œuvre culturelle touche la personne que je suis, jusqu'à atténuer le regret de n'être nullement attaché à cette héroïne un peu gauche et fort peu charismatique.

14/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Cheveux d'Edith
Les Cheveux d'Edith

Encore un livre sur la Shoah pourrait-on penser. L'actualité prouve malheureusement qu'il n'est pas superflu de rappeler sans cesse les horreurs provoquées par des pensées et des discours racistes. La série est d'autant plus légitime qu'elle explore une situation peu visitée : le retour des déportés à l'hôtel Lutétia de Paris et leur réadaptation à la vie normale dans une France peu enthousiasme à approfondir ce sujet. Le/la lecteur-rice se retrouve à l'hôtel Lutétia du très chic sixième arrondissement de Paris reconverti comme centre d'accueil et d'orientation des déportés libérés des divers camps nazis. Le scénario ne s'aventure pas sauf une exception dans des flashback douloureux. Au contraire il s'agit bien de se réapproprier l'avenir avec toute la charge mentale émotionnelle voire de culpabilité inhérente aux survivants du génocide orchestré par les nazis avec la collaboration plus ou moins active des états envahis. La narration reste soft et délicate, tout en nuance devant la situation de certains comme le père de Louis. C'est donc un récit qui s'adresse à un large public. Ce sentiment est renforcé par la présence de Dawid aux manettes graphiques. Cet auteur est un habitué des excellentes éditions de la Gouttière qui proposent de très bons titres Jeunesse. Dawid a déjà réalisé plusieurs albums muets (Passe-passe,Dessus Dessous, Pas de deux) où son graphisme très poétique porte merveilleusement bien la sensibilité de la narration dans des thématiques émotionnellement fortes. Sa mise en couleur est moins brillante que pour ses albums jeunesses mais correspond aussi mieux à l'ambiance de cette période grise d'après guerre. Une belle lecture pour tous qui reste d'actualité.

14/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Foudroyants
Foudroyants

Je ne suis pas aussi généreux que mes prédécesseur-e-s sur cette série car je me laisse une petite marge de progression si le T2 garde le rythme de la fin du T1. En effet j'ai trouvé les premières pages un peu quelconque: un héros transparent doté d'un super pouvoir qui affronte les forces du mal avec la réussite du premier coup, une ambiance antique modernisée façon ado contemporain avec des références mythologiques trop facilement détournées. Je dois avouer que mon début de lecture fut poussive. J'ai beaucoup plus accroché en deuxième partie quand le personnage de Kalio prend la main et que l'intrigue accélère. J'ai trouvé le graphisme de Karascoët sympa et bien adapté sans plus. L'univers méditerranéen est crédible et j'ai beaucoup aimé la mise en couleur. Mais graphiquement aussi j'ai trouvé le personnage d'Icare moins réussi dans sa fluidité et ses gestuelles que celui d'une Kalio très empathique. Finalement un avis partagé qui attend la suite.

14/11/2025 (modifier)
Couverture de la série It's lonely at the centre of the earth
It's lonely at the centre of the earth

J'ai vraiment été impressionné par le talent de cette auteure de 20 ans en lisant l'aventure de sa Billie. C'est donc avec avidité et curiosité que je me suis lancé à l'assaut de ce titre énigmatique. Oups, je me suis vite retrouvé très loin de ma zone de confort psychologique. En effet si la thématique de la solitude ne me dérange pas, ce n'est pas du tout le cas avec les thématiques de la dépression ou du suicide qui me mettent mal à l'aise. C'est ce sentiment d'être en dehors du coup que j'ai eu avec l'autographie d'une Zoe d'à peine 23 ans, déjà consacrée internationalement grâce à sa Billie. Je n'ai pratiquement pas eu prise sur ce flux de paroles souvent larmoyantes au sein d'une construction graphique complexe. Toutefois j'apprécie la modernité du graphisme toujours aussi souple et expressif. Le mélange des genres, le découpage ou la construction narrative m'ont rendu la lecture difficile. Une lecture qui m'a désorienté même si elle fait mieux comprendre Billie. Un talent créatif hors norme mais une vraie interrogation pour le futur. Toutefois, ici ce n'est pas ce n'est pas mon truc

14/11/2025 (modifier)
Par Juliy
Note: 1/5
Couverture de la série Les Sanctuaires (Le Cycle d'Inari)
Les Sanctuaires (Le Cycle d'Inari)

Très contente de savoir que je vais pouvoir connaître la suite de la BD Le Cycle d'Inari, avec la BD "les sanctuaires", mais je suis consternée de constater que ce dernier ouvrage regroupe les 2 BDs ! Quelle arnaque, pour connaître la suite, je dois acheter un ouvrage qui contient déjà le tome 1... en fait, je l'ai payé 2 fois !

14/11/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Le Mètre des Caraïbes
Le Mètre des Caraïbes

J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté. Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...". Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers. Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante. Je recommande malgré mes petits, petits reproches. Un bon 4 étoiles. Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"

14/11/2025 (modifier)