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Couverture de la série Son odeur après la pluie
Son odeur après la pluie

J’ai découvert la BD Son odeur après la pluie dans son édition collector à dos toilé, et rien que l’objet en lui-même est superbe. Cette version enrichie, avec l’interview et une histoire courte supplémentaires, donne vraiment la sensation d’avoir entre les mains un ouvrage pensé pour durer, presque un livre-souvenir. Ça correspond parfaitement au ton de l’œuvre, qui parle justement de mémoire, de traces laissées, de ce qui demeure quand tout le reste s’efface. L’adaptation réalisée par José Luis Munuera m’a profondément touché. Il parvient à conserver l’âme du roman de Cédric Sapin-Defour tout en lui offrant une vie nouvelle grâce au dessin. Son trait, à la fois doux et expressif, donne un relief incroyable à la relation entre Cédric et Ubac. Les couleurs amplifient encore cette sensation d’intimité et de sérénité : on a l’impression de partager de vrais instants de vie, dans leur simplicité la plus sincère. Rien n’est forcé, tout respire la retenue et l’humanité. Un des grands plaisirs de cette BD, et l’un de ses choix narratifs les plus réussis, est ce chapitre où l’on se retrouve dans la tête d’Ubac. On voit le monde à travers sa perception, ses pensées simples mais d’une sincérité absolue, son rapport au maître, au temps, aux sensations, les odeurs. C’est un moment très fort, à la fois touchant et lumineux, qui offre un contrepoint unique au récit. Cette parenthèse narrative renforce encore l’attachement que l’on ressent pour lui et permet de vivre leur relation d’une manière plus intime, presque instinctive. C’est l’un des vrais “plus” de la BD. Ce qui m’a marqué, au-delà de la beauté du dessin, c’est la manière dont le deuil est représenté. Le lien entre l’homme et son chien est traité avec une pudeur rare, et c’est peut-être ce qui rend les moments les plus difficiles encore plus percutants. La mémoire, ce qu’il reste de l’autre, “l’odeur après la pluie”, tout cela est raconté avec une tendresse immense. Comme Gruizzli, j’ai aussi été bouleversé par la phrase du veuf devant la tombe. Je ne vais pas divulgâcher cette phrase, mais je partage totalement son ressenti : elle est sublime, incroyablement juste, et parfaitement mise en valeur par cette planche muette qui précède. Tout y est construit pour que ces quelques mots résonnent longtemps, comme un murmure qui persiste. C’est un moment qui m’a profondément marqué. En refermant la BD, j’ai eu le sentiment de quitter une histoire qui m’avait réellement accompagné. Comme si le livre lui-même avait quelque chose de précieux à transmettre. Son odeur après la pluie est une œuvre délicate, sincère, et profondément humaine. Elle parle de l’amour, de la compagnie, de la perte, mais surtout de ce qui reste : les souvenirs, les gestes, l’odeur aimée que la pluie n’efface jamais tout à fait.

23/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Kleos
Kleos

Manière de conter l'histoire grecque plus réaliste et originale que d'habitude, le personnage principal, entre héros et victime, me plait bien. Si son courage et son envie de se dépasser me plaisent, même avec la naïveté que cela charrie, on ne nous le montre pas de façon irréaliste ou trop sympathique : il prend comme il se doit à son époque esclaves et femmes de haut. Et les dessins, et les images, donc ! Finira-t-il tué, esclave, en héros comme il le souhaite, de retour chez lui, ou de manière plus imprévue ? Que l'auteur nous étonne comme depuis le début, par Zeus ! On n'a pas trop parlé du dessin, ferme et léger, avec quelque chose de tendre. Pareil pour les couleurs. Il y a là un style, sans lequel toutes les autres qualités ne sont même pas perçues. A noter que les autres personnages ne manquent pas d'intérêt, par exemple les femmes, assez indulgentes pour un héros qui n'a pas le niveau, et un éventuel amant qui s'intéresse classiquement moins à l'amante qu'à la gloire.

23/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Seuls
Seuls

J'aurais adoré lire cette série, enfant ! Du mystère, et plus original que souvent, de jeunes héros sympathiques, et un trait un peu rond mais pas trop…. La série est-elle trop longue ? Je ne sais pas, je n'ai ni sentiment de trop ni de perfection, à son propos. Et il faut penser que quand on est enfant, voire adulte, on aime garder ses héros. Donald, ses neveux… Et les adultes ? Eh bien, les continuations des histoires de diverses mythologiques et des contes arthuriens me font songer qu'ils le désirent aussi, sans que ce soit le dit. En dehors même de toute considération commerciale ! Bref, les gens ne disent pas qu'ils veulent des héros éternels, mais les créateurs éventuellement en phase avec ce vœu et les maisons d'édition n'ont certainement rien contre. Alors tant que les scénaristes et dessinateurs sont inspirés, je ne vais pas leur dire d'arrêter.

23/11/2025 (modifier)
Couverture de la série De Cape et de Mots
De Cape et de Mots

Une histoire simple, pas révolutionnaire sur le papier (si vous m'excusez le jeu de mot), mais suffisamment bien écrite et racontée pour vous laisser avec un grand sourire aux lèvres une fois l'album refermé. Serine, jeune noble sans le sou, fui sa famille et les obligations d'un mariage qu'elle refuse pour rejoindre le palais royal. Là, grâce à ses talents d'oratrice et sa capacité d'improvisation sans faille, elle se retrouve rapidement en dame de compagnie de la Reine. Mais, loin des images enjolivées que l'on pourrait avoir, la Reine est sotte, cruelle, et le reste de la cour n'est pas moins vilain, alors après de nombreuses humiliations, un renvoi et même une tentative d'assassinat, Serine décide de changer d'identité et de devenir fou du roi. Pour mettre un grand coup de pied dans la fourmilière, révéler les complots qui se trament au palais, venir en aide aux plus faibles au nez et à la barbe des puissants et ouvrir les yeux d'un roi, Shakespeare me l'a bien appris, rien de tel qu'un fou. C'est une histoire assez semblable à une comédie de cour classique, avec son arrangement en actes et scènes bien découpé-e-s, ses manigances qui seront déjouées avec brio par le bagou et la ruse des protagonistes, son goût prononcé pour les jeux de langues et les retournements de situations à foison, … Bref, moi qui ait une petite affection pour ce genre de récit (surtout quand il ne glorifie pas la cour et la noblesse) je suis ravie. Serine est une protagoniste attachante, espiègle et empathique avec son prochain, et sa sincère envie de changer le monde qui l'entoure pour le mieux dans la seconde moitié de l'album est entraînante. Sa romance avec le jeune bourreau lettré est mignonne, ses jeux sur les mots et devinettes (particulièrement lorsqu'elle devient fou) m'ont paru particulièrement bien trouvés, son happy ending m'a paru amplement mérité (et de bon ton en considérant l'atmosphère proche d'un conte qu'a la récit), … Bref (bis), j'ai aimé Serine et son histoire. Comme dit dans mon introduction c'est une histoire simple, mais une base simple qui se révèle bien exécutée vaudra toujours le coup d'œil. Et puis c'est Kerascoët au dessin, et j'adore les petites bouilles de leurs personnages ! (Note réelle 3,5)

23/11/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Amourante
L'Amourante

L’intrigue est relativement originale, et l’idée de départ permet à l’auteur de multiples digressions dans la bouche des protagonistes, sur des sujets très divers (l’amour, la place des femmes dans la société, les progrès scientifiques ou des mœurs, les différents travers de la société moderne, etc.). C’est aussi une défense et illustration du Carpe Diem. Si la chute se laisse deviner bien en amont, elle illustre assez bien le propos de l’auteur : profiter de la vie, plutôt que l’étirer à l’infini sans en tirer de véritable plaisir. La narration est globalement fluide, s’attardant sur certains moments clés, puis passant plusieurs dizaines d’années ou plus d’un siècle en quelques cases. On est facilement embarqué dans l’histoire, de ces êtres qui ne vieillissent pas tant qu’ils sont aimés, mais qui en contrepartie ne doivent pas aimer eux-mêmes. Le dessin est lisible, mais je l’ai souvent trouvé assez peu détaillé. Disons que ça n’est pas forcément ma came (affaire de goût donc), mais qu’il est fluide et accompagne bien le récit. Note réelle 3,5/5.

23/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Fillette de l'enfer
La Fillette de l'enfer

Deuxième album de Hideshi Hino que je lis et je l'ai lu parce que c'était le mieux noté sur le site. Le résultat est pas mal et c'est meilleur que ''Serpent rouge''. L'histoire est simple et efficace : un bébé étrange avec une tête horrible est abandonné et au fil des ans elle devient une fillette sauvage dangereuse. J'ai bien aimé ce récit qui tombe moins dans le grand-guignolesque que 'Serpent rouge' et d'autres mangas d'horreur. L'histoire est bien racontée, ça se tient et on ne tombe jamais dans le ridicule. Il y a même d'autres émotions que l'horreur qui se dégagent de l'album parce que la pauvre fillette a une vie bien triste et la fin a réussi à m'émouvoir. Cela dit, le scénario est trop léger pour être mémorable à mes yeux. Le genre d'album à emprunter à la bibliothèque si on veut découvrir le manga d'horreur ou qu'on est tout simplement fan du genre.

23/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Serpent rouge
Serpent rouge

Je découvre cet auteur avec ce one-shot et disons que je ne suis pas très enthousiasmé. Le dessin est particulier, bizarre et aussi un peu dégueulasse (c'est pas un album à lire en mangeant !). Ça va pour un récit d'horreur si on n’exagère pas le côté grotesque du dessin et malheureusement c'est ce qui arrive souvent ici. On retrouve les travers de l'horreur à la japonaise : cela tombe tellement dans le n'importe quoi et le ridicule que je ne sais plus si je suis censé avoir peur ou rigoler. En tout cas, pour ce récit je n'ai eu ni peur ni envie de rigoler. J'ai juste senti de l'ennui face à un récit qui ne semblait pas se terminer et des personnages qui font n'importe quoi. Un album vraiment dispensable.

23/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Beneath The Trees - Where Nobody Sees
Beneath The Trees - Where Nobody Sees

Beneath the Trees : Where Nobody Sees est une bande dessinée qui surprend par son univers à la fois doux et troublant. Patrick Horvath crée un monde peuplé d’animaux anthropomorphes où le graphisme pastel et délicat contraste avec l’existence d’un élément sombre : un tueur rôde dans la ville. Cette dualité entre l’apparence tranquille et la menace latente installe une tension constante et captivante. Le récit explore subtilement des thèmes profonds comme l’identité, les apparences et la nature humaine, tout en maintenant un suspense efficace autour de ce mystère. Les personnages, malgré leur apparence douce, possèdent une vraie complexité qui enrichit l’intrigue.

23/11/2025 (modifier)
Par hypo
Note: 3/5
Couverture de la série Sur la piste de Blueberry
Sur la piste de Blueberry

Ce que j'aimais le plus dans Blueberry, c’était l'histoire. Des intrigues à tendance assez boulimique effectivement, mais où la trame gardait tout son sens. Plein de clins d'oeil, de détails, des rebondissements vraiment excitants. Bref, du grand art. Et le dessin de Moebius qui s'affine avec le temps. Blueberry est , pour moi, la quintessence absolue de la bande dessinée, la rencontre de 2 des plus grand génies dans leur domaine, une synergie parfaite qui m'a laissé vide une fois la série terminée, avide et désespéré de trouver des oeuvres chatouillant les mêmes "fibres", recherche infructueuse pour l'instant, à ma grande tristesse. But I digress. la on garde plutot la partie dessin, l'histoire (ou plutot les histoires) est assez secondaire. la plupart s'effectuent sur une quatraine-quintette de pages. ca tient plus de la fanfiction je trouve. rien de bien transcendant . Si comme moi vous cherchez le génie de Ralph Meyer dans une des histoires, vous allez être déçu ; son travail se limite à un simple dessin dans les dernières pages, c'est tout. Bref, une gentille anthologie de plusieurs auteurs, et surtout Blueberry dessiné par des artistes à la patte bien distincte. Ça ne me semble pas valoir les 21.50 euros demandés, mais j'ai conscience que mes priorités ne s'alignent pas forcement avec celles des aficionados de la BD. D'un point de vue contemplatif, cette BD fera sûrement de l'oeil aux amateurs de bons dessins. Je sais que bcp ont adore la continuation de la série au travers de la trilogie de "Mister blueberry". Personnelement, au delà du dessin indubitablement très bon, j'ai trouve que cette suite était d'une ignominie sans nom, détruisant tout ce que Charlier avait construit, et reléguant de surcroit le héros dans un rôle passif , un rôle d'alcoolique peureux, et une absence de volonté et de résilience peu congruentes avec le personnage qu'on a connu pendant 24 tomes. Étrange. Je mets 3/5 pour l'effort et à des fins d'objectivation, mais si ça ne tenait qu'à moi je lui donnerais plutôt un 2.5 voire 2/5. Au passage, je regrette le système de notation sur bdtheque. 5 notes/valeurs ne suffisent pas. Contrairement a spooky, je ne suis pas certain d'avoir compris ce que Pearl avait fait/dit , et je ne sais ou poser la question.

23/11/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Nuit retrouvée
La Nuit retrouvée

Une histoire courte, sans rebondissement, bien observée, bien racontée . Une mère révèle à sa fille un moment de sa vie audacieux qu'elle avait presque occulté parce qu'il ne correspondait pas à l'image qu'elle donne habituellement. Cela m'a touché parce que cela met en lumière notre tendance à persévérer dans une apparence qui rassure autant les autres que nous-même. Ce qui ne cadre pas, on ne veut pas le voir. Nous sommes hétéroclites et nous essayons de créer un personnage vraisemblable, racontable. Ici les autrices mettent au jour une petite partie de ce qui est caché sous le voile de notre belle construction raisonnable. Le dessin et la couleur très vive sont un peu surprenants au départ mais se révèlent très adaptées finalement, en montrant les détails touchants qui révèlent des gestes et des choix et donnent des clefs pour situer les personnages. La maison landaise sous les immenses pins, les fauteuils en plastic blanc sur la terrasse en grosses pierres irrégulières, les vélos appuyés à l'intérieur du garage, les hortensias contre le mur de l'entrée. Je ressors touchée mais effectivement il ne faut pas attendre un récit haletant et complexe, c'est juste le battant d'un volet qui s'ouvrirait après des années resté fermé. Ça donne de l'air.

22/11/2025 (modifier)