J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté.
Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...".
Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers.
Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante.
Je recommande malgré mes petits, petits reproches.
Un bon 4 étoiles.
Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"
Nouvelle série d'aventures et de Fantasy qui trouve parfaitement sa place dans le catalogue Soleil. Le monde dans lequel l'action prend place est bien développé, on découvre progressivement le background et c'est plutôt bien amené. Au nord 2 royaumes séparés par une rivière, la Cicatrice. Entre les 2 la paix est fragile. Au sud une immense forêt, c'est le domaine des Druides. Un évènement macabre va directement menacer la paix, et Obrigan, un druide de l'ordre des loups va mener l'enquête pour éviter la guerre qui se profile.
Cet évènement en question c'est le massacre d'une garnison entière de soldats dans une citadelle réputée inattaquable. C'est sur ces meurtres que notre druide, aidé de ses apprentis, va devoir enquêter. Trouver les coupables doit permettre d'éviter que le royaume attaqué ne déclenche la guerre avec le voisin en représailles. Ce début d'intrigue est bien efficace notamment parce que cette enquête qui se profile lui donne un côté original et agréable. Il y a un petit côté Le nom de la rose qui distingue cette série d'une banale aventure d'héroic fantasy.
Ces investigations se poursuivent en même temps que le scénario prend le temps de développer le background. Les descriptions sont parfois un peu bavardes. L'univers décrit est bien imaginé mais paradoxalement tout le côté fantastique, les dons des druides et les scènes de transes sont moins percutants et plus classiques. La fin de ce premier tome a le bon goût d'offrir déjà des débuts de réponses, tout en conservant le suspens intact.
Un petit mot sur le dessin qui illustre joliment le tout, certain décors, châteaux et paysages sont très réussis.
L'autrice fait un témoignage de son expérience avec la secte de l'église de l'Unification du controversé révérend Moon.
Si on connait le sujet des sectes, ce qui arrive à la pauvre Boucher n'est pas du tout surprenant : rencontre avec des gens de son âge qui semblent gentils et deviennent proches d'elle, ils lui parlent de l'état du monde et de sa vie en général et comment elle pourrait tout améliorer et vivre une meilleur vie, elle va dans une réunion et finit par embarquer dans le délire de la secte après s'être fait laver le cerveau après des séances qui exposent les pensées de la secte.
Les parties les plus intéressantes est que j'ai appris un peu plus sur un mouvement que je connaissais surtout de nom et tout ce qui tourne autour de la désintoxication de l'autrice. En effet, ses parents et surtout sa mère vont se rendre compte que quelque chose cloche et que leur fille a été embarquée dans une secte. Ils vont tout faire pour la ravoir, allant jusqu'à être obligé de la kidnapper et l'enfermer dans un appartement pour qu'elle subisse une thérapie avec un ancien membre de la secte qui va tout faire pour lui ouvrir les yeux. Oui, c'est vraiment radical comme solution et c'est bien triste de voir une jeune fille embarquer aussi rapidement dans une secte et subir des séquelles pendant plusieurs années. C'est un beau témoignage qui j'espère va aider d'autres personnages.
Le seul vrai défaut est que je ne suis pas particulièrement fan du dessin. Je n'aime pas trop la manière dont elle dessine les visages et cela manque un peu de dynamisme. Je suis capable de passer au-dessus de ces défauts vu que c'est un témoignage-documentaire, mais si c'était une œuvre de fiction j'aurais sûrement trouvé que le dessin rend l'histoire chiante à lire.
Dessins aussi rebutants que ceux des superhéros, mollesse baveuse dans le cas de notre auteur, brutalité criarde dans celui des comics. Terrible ! Et terriblement dommage, parce qu'il y a bien des drames et idées dans les deux cas, comme ici de faire un vin qui respecte la terre et exprime le terroir, vaste problème… La narration est vraiment bien menée. Surtout, j'aime l'idée que chacun soit l'étudiant et l'enseignant de l'autre. Hélas, combien d'œuvres sans idée, et combien d'idées gâchées, c'est effrayant ! Dans ces conditions, je ne peux que mettre la moyenne, désolé.
Bande dessinée, il faut quand même que le dessin vaille quelque chose. Bande : progression, narration, histoire. Les deux comptent, et m'agacent ceux qui trouvent qu'on doit se farcir une histoire stupide pour de beaux dessins, ou des dessins qui piquent les yeux pour une belle histoire… Eh non, c'est comme au cinéma, certes avec moins d'intervenants, une histoire imagée, si un des aspects est là, la note ne peut pas être zéro, mais pas stratosphérique non plus si l'autre flanche. Cette bd bien surévaluée me fait penser aux bulles spéculatives.
Debeurme est un auteur à réserver aux lecteurs curieux amateurs de créations indépendantes, qui sortent souvent des sentiers battus. C’est clairement le cas ici, avec un récit qui s’éloigne furieusement du franco-belge classique, que ce soit au niveau graphique ou narratif.
C’est un récit à réserver à des lecteurs adultes, eu égard aux quelques scènes de sexe explicites, mais aussi à plusieurs scènes de tortures. Mais ici Debeurme, malgré la dureté de certaines scènes, développe quelque chose de poétique (une poésie très noire), avec des personnages qui sont tous plus ou moins fêlés, en tout cas qui montre tous une déviance – corporelle ou comportementale. Avec de nombreux personnages aux airs de freaks, un Pinocchio extrêmement surprenant (et lubrique !). C’est en tout cas un album moins facile d’accès que Ludologie que je viens d’aviser, mais j’y ai trouvé mon compte. "Céfalus" commence d'ailleurs là où la couverture de Ludologie nous accueillait, au bord d'une falaise, comme si l'auteur nous rappelait qu'il se situait toujours sur un fil, se mettait en danger.
En effet, les aspects sordides et noirs sont contrebalancés par une poésie, un certain surréalisme (quelques points communs avec le travail de Benoît Preteseille sur ces aspects) qui ont su me toucher.
Le dessin, comme souvent – du moins lorsqu’il travaille en Noir et Blanc (ce que je préfère en fait) – est simple, faussement naïf et hésitant, avec quelques traits nerveux. C’est épuré et lisible, j’aime bien le rendu, brut de décoffrage.
Debeurme est un auteur hautement original, assez clivant, qui ne peut généralement que décontenancer les amateurs de franco-belge classique, que ce soit au niveau de son dessin, ou de ses histoires.
Je dirais qu’avec cet album, on est dans ce que l’auteur peut proposer de plus aisé à appréhender. Ce sont de courts chapitres autobiographiques, dans lesquels Debeurme livre quelques anecdotes sur sa jeunesse, jusqu’à sa fin d’adolescence. A par au début avec les épisodes violents avec des Playmobils, le reste est plutôt classique, plus sage qu’à son habitude, y compris lorsqu’il évoque ses premiers émois sexuels.
Un album pas désagréable, même si Debeurme reste un peu sur la réserve en matière de récit.
Son dessin, comme toujours faussement maladroit et hésitant, simple, me plait bien.
Bon bah un album de plus à l’actif du seigneur noir des Sith (3 ou 4eme série qui lui est consacrée sous l’ère Disney), pour un résultat honnête, sans plus. Il faut dire que j’en ai bouffé du récit avec ce héros.
Malgré ça, ce tome peut intéresser du monde, il est même limite parfait pour ceux qui ne souhaitent lire qu’un tome autour de lui. Le côté compile de récits courts ne le dessert en rien et peut même s’avérer sa plus grande force.
La bonne idée est d’avoir un scénariste unique qui, a travers 5 récits et autant de dessinateurs, décline plusieurs perceptions des habitants de la galaxie autour de Dark Vador, que ce soit côté : rebelle, empire ou civil, et pour tout un panel d’émotions : respect, crainte ou d’autres plus surprenantes.
Rien de fou dans les récits mais l’ensemble reste efficace, les différentes facettes ne sont pas trop redondantes et la partie graphique suit pour proposer des ambiances différentes à chaque fois.
A travers ces courtes histoires et autant de visions, on se rend bien compte de l’impact de notre héros sur son environnement.
Pas mieux que Ro avec cette version de Mace Windu sous Disney.
J’ai lu les 2 tomes sortis et franchement je ne vous conseille pas cette lecture. Le résultat n’est pas honteux mais l’ennui est présent tout du long. Précisons également que si j’aime beaucoup l’univers, ce personnage ne m’attire en rien, je l’ai toujours trouvé plat et transparent (film et comics). La qualité graphique est assez moyenne mais perso, ceux sont vraiment les récits qui n’emportent pas.
Pour le 1er tome, je vous renvoie à l’avis ci-dessous, ça se passe durant la guerre des clones, il y a de bonnes idées mais c’est raconté platement et surtout le volte face d’un jedi ne fonctionne pas. Pas d’intérêt donc.
Le 2eme tome n’est guère mieux. Temporellement on se situe bien avant l’épisode 2 (voir 1), notre héros n’a pas encore sa place au conseil, nous le suivrons en mission sur une lointaine planète. Une aventure lambda (genre gendarme de l’espace) et soporifique.
Ça me confirme juste la catégorie dans laquelle je rangeais le personnage, à savoir : chiant, un bon boy-scout avec de la discipline.
Bref passez votre chemin, il n’y a pas grand chose à saisir même pour les gros fans. Mon seul petit amusement a été de découvrir, lors d’un flash-back, le maître de notre héros et de le voir avec des cheveux (bah oui faut bien la natte de padawan ;).
Étonnante BD, dont je ne sais pas trop quoi penser au sortir de ma lecture. On a quand même une histoire fantastique avec un chien-niche dont l'intérieur est... pas très clairement défini. Oui, c'est très étrange et je ne suis pas sûr d'être très au clair sur mon avis.
L'histoire est clairement inspirée du folklore fantastique norvégien et de leurs trolls, mais aussi de la légende des changelins. Sauf que la BD va suivre un petit personnage, un chien-niche dont l'identité est... trouble. De même, l'histoire se déroule durant les longues nuits d'hiver, avec une idée autour des humains qui empiètent sur le territoire des trolls ainsi qu'une opposition entre le catholicisme et les créatures magiques. Une opposition que je retrouve très régulièrement dans les œuvres de fantasy, d'ailleurs.
Mais je suis assez mitigé sur le sentiment final. En fait, ce n'est pas mauvais, c'est un peu trop barré. Je dis trop puisque dans mon cas j'avais du mal à accepter certains détails surtout autour du chien-niche qui est particulièrement bizarre et dont le sens va changer dans le récit. D'autre part, il y a une histoire muette qui se lit très vite, avec une fin étrange qui semble faire une sorte de compromis entre les deux mondes. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire et ce qui est sous-entendu par l'auteur.
En fait, cette BD me laisse perplexe. C'est à la fois original et prenant, avec une ambiance nordique et fantastique bien menée, mais en même temps étonnamment bizarre. Peut-être que c'est moi qui cherche trop à interpréter et comprendre le fond, mais je suis surpris et assez peu clair sur le rendu final. Pas mauvais, étonnant surtout et pas sur que je puisse dire que c'est bon ....
Allez ! Après avoir découvert et être tombée sous le charme du travail graphique et d'adaptation des frères Brizzi avec leur Macbeth, je continue ma découverte en lisant leur précédentes créations.
Aujourd'hui, Le Fantôme de l'Opéra, un roman à l'intrigue iconique. En tout cas la figure de l'être monstrueux/défiguré, artiste dans l'âme et cherchant désespérément quelqu'un qui puisse l'aimer sans pour autant pleinement réaliser que ses méthodes et la folie dans laquelle il s'était enfermé font de lui un véritable monstre est aujourd'hui bien connue de tous (en tout cas suffisamment pour être devenue un véritable archétype narratif).
Bien qu'appréciant de nombreuses œuvres inspirées par ce roman j'avoue n'avoir aucune attache avec celui-ci. La base de l'intrigue est bonne, le drame des personnages est simple et puissant mais impossible pour moi de passer outre le fait qu'Erik soit un petit connard fini. Oui, je sais bien que tout cela est né de ses névroses, du rejet permanent qu'il vit et donc de ses traumas, mais rendre compréhensible sa cruauté et sa folie ne le rend pas nécessairement sympathique pour autant. J'aime l'idée derrière son personnage, l'être immonde a l'âme sensible et qui aurait pu (aurait dû) restée belle et pure mais qui verra son cœur devenir aussi laid que son visage de par ses actions, cela devrait être magnifiquement tragique mais il m'a toujours semblé manquer un je ne sais quoi dans le roman d'origine pour que je parvienne à vraiment déceler cette pleine complexité chez ce personnage.
L'adaptation ici présente ne règle pas ce problème, malheureusement. Les forces du récit de base sont toujours là, la beauté des sous-sols de l'Opéra sont sublimés par le trait des frères Brizzi, leur travail des expressions est toujours aussi saisissant, mais que voulez-vous que je vous dise si malgré tout ça l'œuvre me laisse toujours un peu malgré elle de marbre.
Il est d'autant plus difficile pour moi de passer outre ce défaut quand de si nombreuses adaptations futures et récits inspirés par l’œuvre ont justement su si bien complexifier et me rendre plus concret, plus tangible ce fantôme.
L'œuvre reste bonne, qu'on se rassure, mes plaintes viennent surtout de l'œuvre d'origine et, comme cette adaptation lui reste très fidèle, j'y ai retrouvé ce même petit défaut qui m'avait empêchée de pleinement rentrer émotionnellement dans le récit. Mais comme l'adaptation est fidèle, si vous aimez le roman de Gaston Leroux, vous apprécierez sans doute grandement cet album, ne serait-ce que pour les dessins incroyables.
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Le Mètre des Caraïbes
J'étais curieux de découvrir la nouvelle production du trio Lupano, Chemineau et Bouchard (on oublie trop souvent le coloriste) après La Bibliomule de Cordoue, un album qui m'avait enchanté. Wilfrid Lapano n'a pas perdu sa verve pour nous raconter à sa sauce ce fait historique qui m'était inconnu. Il aura des conséquences sur l'incident de la NASA en préambule au récit principal. Il va être question de Joseph Dombey, un botaniste qui avait déjà bien bourlingué sur le nouveau continent, il a pour mission de faire adopter le mètre décimal comme unité de mesure par les États-Unis, nous sommes en 1794. Tout ne va pas se dérouler comme prévu, son navire va croiser des pirates, il sera leur prisonnier sur l'île de Montserrat et plus précisément à Cocagna, un petit village aux coutumes singulières. Un récit savoureux et instructif, l'humour décalé fonctionne parfaitement et j'ai aimé certaines répliques qui nous renvoient à divers références. Par exemple lorsqu'un pirate jure "Mille chats borgnes" (un cheveu sur la langue) ou bien "J'ai connu une polonaise...". Une lecture très agréable, la narration maîtrisée y est pour beaucoup, mais elle est un degré moindre que sur La Bibliomule de Cordoue, le contexte historique, des personnages moins charismatiques et la pagination restreinte n'y sont pas étrangers. Léonard Chemineau et Christophe Bouchard forment un duo complémentaire. Visuellement lisible, expressif et dynamique, mais moins envoûtant que sur La Bibliomule de Cordoue, la période historique, ici, est moins dépaysante. Je recommande malgré mes petits, petits reproches. Un bon 4 étoiles. Et je vais terminer par "Ni Dieu, ni maître et ni mètre !"
Obrigan - Le Serment des Druides
Nouvelle série d'aventures et de Fantasy qui trouve parfaitement sa place dans le catalogue Soleil. Le monde dans lequel l'action prend place est bien développé, on découvre progressivement le background et c'est plutôt bien amené. Au nord 2 royaumes séparés par une rivière, la Cicatrice. Entre les 2 la paix est fragile. Au sud une immense forêt, c'est le domaine des Druides. Un évènement macabre va directement menacer la paix, et Obrigan, un druide de l'ordre des loups va mener l'enquête pour éviter la guerre qui se profile. Cet évènement en question c'est le massacre d'une garnison entière de soldats dans une citadelle réputée inattaquable. C'est sur ces meurtres que notre druide, aidé de ses apprentis, va devoir enquêter. Trouver les coupables doit permettre d'éviter que le royaume attaqué ne déclenche la guerre avec le voisin en représailles. Ce début d'intrigue est bien efficace notamment parce que cette enquête qui se profile lui donne un côté original et agréable. Il y a un petit côté Le nom de la rose qui distingue cette série d'une banale aventure d'héroic fantasy. Ces investigations se poursuivent en même temps que le scénario prend le temps de développer le background. Les descriptions sont parfois un peu bavardes. L'univers décrit est bien imaginé mais paradoxalement tout le côté fantastique, les dons des druides et les scènes de transes sont moins percutants et plus classiques. La fin de ce premier tome a le bon goût d'offrir déjà des débuts de réponses, tout en conservant le suspens intact. Un petit mot sur le dessin qui illustre joliment le tout, certain décors, châteaux et paysages sont très réussis.
Parler à des inconnus - Comment je me suis échappée d'une secte
L'autrice fait un témoignage de son expérience avec la secte de l'église de l'Unification du controversé révérend Moon. Si on connait le sujet des sectes, ce qui arrive à la pauvre Boucher n'est pas du tout surprenant : rencontre avec des gens de son âge qui semblent gentils et deviennent proches d'elle, ils lui parlent de l'état du monde et de sa vie en général et comment elle pourrait tout améliorer et vivre une meilleur vie, elle va dans une réunion et finit par embarquer dans le délire de la secte après s'être fait laver le cerveau après des séances qui exposent les pensées de la secte. Les parties les plus intéressantes est que j'ai appris un peu plus sur un mouvement que je connaissais surtout de nom et tout ce qui tourne autour de la désintoxication de l'autrice. En effet, ses parents et surtout sa mère vont se rendre compte que quelque chose cloche et que leur fille a été embarquée dans une secte. Ils vont tout faire pour la ravoir, allant jusqu'à être obligé de la kidnapper et l'enfermer dans un appartement pour qu'elle subisse une thérapie avec un ancien membre de la secte qui va tout faire pour lui ouvrir les yeux. Oui, c'est vraiment radical comme solution et c'est bien triste de voir une jeune fille embarquer aussi rapidement dans une secte et subir des séquelles pendant plusieurs années. C'est un beau témoignage qui j'espère va aider d'autres personnages. Le seul vrai défaut est que je ne suis pas particulièrement fan du dessin. Je n'aime pas trop la manière dont elle dessine les visages et cela manque un peu de dynamisme. Je suis capable de passer au-dessus de ces défauts vu que c'est un témoignage-documentaire, mais si c'était une œuvre de fiction j'aurais sûrement trouvé que le dessin rend l'histoire chiante à lire.
Les Ignorants
Dessins aussi rebutants que ceux des superhéros, mollesse baveuse dans le cas de notre auteur, brutalité criarde dans celui des comics. Terrible ! Et terriblement dommage, parce qu'il y a bien des drames et idées dans les deux cas, comme ici de faire un vin qui respecte la terre et exprime le terroir, vaste problème… La narration est vraiment bien menée. Surtout, j'aime l'idée que chacun soit l'étudiant et l'enseignant de l'autre. Hélas, combien d'œuvres sans idée, et combien d'idées gâchées, c'est effrayant ! Dans ces conditions, je ne peux que mettre la moyenne, désolé. Bande dessinée, il faut quand même que le dessin vaille quelque chose. Bande : progression, narration, histoire. Les deux comptent, et m'agacent ceux qui trouvent qu'on doit se farcir une histoire stupide pour de beaux dessins, ou des dessins qui piquent les yeux pour une belle histoire… Eh non, c'est comme au cinéma, certes avec moins d'intervenants, une histoire imagée, si un des aspects est là, la note ne peut pas être zéro, mais pas stratosphérique non plus si l'autre flanche. Cette bd bien surévaluée me fait penser aux bulles spéculatives.
Céfalus
Debeurme est un auteur à réserver aux lecteurs curieux amateurs de créations indépendantes, qui sortent souvent des sentiers battus. C’est clairement le cas ici, avec un récit qui s’éloigne furieusement du franco-belge classique, que ce soit au niveau graphique ou narratif. C’est un récit à réserver à des lecteurs adultes, eu égard aux quelques scènes de sexe explicites, mais aussi à plusieurs scènes de tortures. Mais ici Debeurme, malgré la dureté de certaines scènes, développe quelque chose de poétique (une poésie très noire), avec des personnages qui sont tous plus ou moins fêlés, en tout cas qui montre tous une déviance – corporelle ou comportementale. Avec de nombreux personnages aux airs de freaks, un Pinocchio extrêmement surprenant (et lubrique !). C’est en tout cas un album moins facile d’accès que Ludologie que je viens d’aviser, mais j’y ai trouvé mon compte. "Céfalus" commence d'ailleurs là où la couverture de Ludologie nous accueillait, au bord d'une falaise, comme si l'auteur nous rappelait qu'il se situait toujours sur un fil, se mettait en danger. En effet, les aspects sordides et noirs sont contrebalancés par une poésie, un certain surréalisme (quelques points communs avec le travail de Benoît Preteseille sur ces aspects) qui ont su me toucher. Le dessin, comme souvent – du moins lorsqu’il travaille en Noir et Blanc (ce que je préfère en fait) – est simple, faussement naïf et hésitant, avec quelques traits nerveux. C’est épuré et lisible, j’aime bien le rendu, brut de décoffrage.
Ludologie
Debeurme est un auteur hautement original, assez clivant, qui ne peut généralement que décontenancer les amateurs de franco-belge classique, que ce soit au niveau de son dessin, ou de ses histoires. Je dirais qu’avec cet album, on est dans ce que l’auteur peut proposer de plus aisé à appréhender. Ce sont de courts chapitres autobiographiques, dans lesquels Debeurme livre quelques anecdotes sur sa jeunesse, jusqu’à sa fin d’adolescence. A par au début avec les épisodes violents avec des Playmobils, le reste est plutôt classique, plus sage qu’à son habitude, y compris lorsqu’il évoque ses premiers émois sexuels. Un album pas désagréable, même si Debeurme reste un peu sur la réserve en matière de récit. Son dessin, comme toujours faussement maladroit et hésitant, simple, me plait bien.
Vador - Sombres Visions
Bon bah un album de plus à l’actif du seigneur noir des Sith (3 ou 4eme série qui lui est consacrée sous l’ère Disney), pour un résultat honnête, sans plus. Il faut dire que j’en ai bouffé du récit avec ce héros. Malgré ça, ce tome peut intéresser du monde, il est même limite parfait pour ceux qui ne souhaitent lire qu’un tome autour de lui. Le côté compile de récits courts ne le dessert en rien et peut même s’avérer sa plus grande force. La bonne idée est d’avoir un scénariste unique qui, a travers 5 récits et autant de dessinateurs, décline plusieurs perceptions des habitants de la galaxie autour de Dark Vador, que ce soit côté : rebelle, empire ou civil, et pour tout un panel d’émotions : respect, crainte ou d’autres plus surprenantes. Rien de fou dans les récits mais l’ensemble reste efficace, les différentes facettes ne sont pas trop redondantes et la partie graphique suit pour proposer des ambiances différentes à chaque fois. A travers ces courtes histoires et autant de visions, on se rend bien compte de l’impact de notre héros sur son environnement.
Star Wars - Mace Windu
Pas mieux que Ro avec cette version de Mace Windu sous Disney. J’ai lu les 2 tomes sortis et franchement je ne vous conseille pas cette lecture. Le résultat n’est pas honteux mais l’ennui est présent tout du long. Précisons également que si j’aime beaucoup l’univers, ce personnage ne m’attire en rien, je l’ai toujours trouvé plat et transparent (film et comics). La qualité graphique est assez moyenne mais perso, ceux sont vraiment les récits qui n’emportent pas. Pour le 1er tome, je vous renvoie à l’avis ci-dessous, ça se passe durant la guerre des clones, il y a de bonnes idées mais c’est raconté platement et surtout le volte face d’un jedi ne fonctionne pas. Pas d’intérêt donc. Le 2eme tome n’est guère mieux. Temporellement on se situe bien avant l’épisode 2 (voir 1), notre héros n’a pas encore sa place au conseil, nous le suivrons en mission sur une lointaine planète. Une aventure lambda (genre gendarme de l’espace) et soporifique. Ça me confirme juste la catégorie dans laquelle je rangeais le personnage, à savoir : chiant, un bon boy-scout avec de la discipline. Bref passez votre chemin, il n’y a pas grand chose à saisir même pour les gros fans. Mon seul petit amusement a été de découvrir, lors d’un flash-back, le maître de notre héros et de le voir avec des cheveux (bah oui faut bien la natte de padawan ;).
Buck - La Nuit des Trolls
Étonnante BD, dont je ne sais pas trop quoi penser au sortir de ma lecture. On a quand même une histoire fantastique avec un chien-niche dont l'intérieur est... pas très clairement défini. Oui, c'est très étrange et je ne suis pas sûr d'être très au clair sur mon avis. L'histoire est clairement inspirée du folklore fantastique norvégien et de leurs trolls, mais aussi de la légende des changelins. Sauf que la BD va suivre un petit personnage, un chien-niche dont l'identité est... trouble. De même, l'histoire se déroule durant les longues nuits d'hiver, avec une idée autour des humains qui empiètent sur le territoire des trolls ainsi qu'une opposition entre le catholicisme et les créatures magiques. Une opposition que je retrouve très régulièrement dans les œuvres de fantasy, d'ailleurs. Mais je suis assez mitigé sur le sentiment final. En fait, ce n'est pas mauvais, c'est un peu trop barré. Je dis trop puisque dans mon cas j'avais du mal à accepter certains détails surtout autour du chien-niche qui est particulièrement bizarre et dont le sens va changer dans le récit. D'autre part, il y a une histoire muette qui se lit très vite, avec une fin étrange qui semble faire une sorte de compromis entre les deux mondes. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire et ce qui est sous-entendu par l'auteur. En fait, cette BD me laisse perplexe. C'est à la fois original et prenant, avec une ambiance nordique et fantastique bien menée, mais en même temps étonnamment bizarre. Peut-être que c'est moi qui cherche trop à interpréter et comprendre le fond, mais je suis surpris et assez peu clair sur le rendu final. Pas mauvais, étonnant surtout et pas sur que je puisse dire que c'est bon ....
Le Fantôme de l'Opéra (Brizzi)
Allez ! Après avoir découvert et être tombée sous le charme du travail graphique et d'adaptation des frères Brizzi avec leur Macbeth, je continue ma découverte en lisant leur précédentes créations. Aujourd'hui, Le Fantôme de l'Opéra, un roman à l'intrigue iconique. En tout cas la figure de l'être monstrueux/défiguré, artiste dans l'âme et cherchant désespérément quelqu'un qui puisse l'aimer sans pour autant pleinement réaliser que ses méthodes et la folie dans laquelle il s'était enfermé font de lui un véritable monstre est aujourd'hui bien connue de tous (en tout cas suffisamment pour être devenue un véritable archétype narratif). Bien qu'appréciant de nombreuses œuvres inspirées par ce roman j'avoue n'avoir aucune attache avec celui-ci. La base de l'intrigue est bonne, le drame des personnages est simple et puissant mais impossible pour moi de passer outre le fait qu'Erik soit un petit connard fini. Oui, je sais bien que tout cela est né de ses névroses, du rejet permanent qu'il vit et donc de ses traumas, mais rendre compréhensible sa cruauté et sa folie ne le rend pas nécessairement sympathique pour autant. J'aime l'idée derrière son personnage, l'être immonde a l'âme sensible et qui aurait pu (aurait dû) restée belle et pure mais qui verra son cœur devenir aussi laid que son visage de par ses actions, cela devrait être magnifiquement tragique mais il m'a toujours semblé manquer un je ne sais quoi dans le roman d'origine pour que je parvienne à vraiment déceler cette pleine complexité chez ce personnage. L'adaptation ici présente ne règle pas ce problème, malheureusement. Les forces du récit de base sont toujours là, la beauté des sous-sols de l'Opéra sont sublimés par le trait des frères Brizzi, leur travail des expressions est toujours aussi saisissant, mais que voulez-vous que je vous dise si malgré tout ça l'œuvre me laisse toujours un peu malgré elle de marbre. Il est d'autant plus difficile pour moi de passer outre ce défaut quand de si nombreuses adaptations futures et récits inspirés par l’œuvre ont justement su si bien complexifier et me rendre plus concret, plus tangible ce fantôme. L'œuvre reste bonne, qu'on se rassure, mes plaintes viennent surtout de l'œuvre d'origine et, comme cette adaptation lui reste très fidèle, j'y ai retrouvé ce même petit défaut qui m'avait empêchée de pleinement rentrer émotionnellement dans le récit. Mais comme l'adaptation est fidèle, si vous aimez le roman de Gaston Leroux, vous apprécierez sans doute grandement cet album, ne serait-ce que pour les dessins incroyables.