Un titre à la Tolkien, mais on est bien dans une série SF.
Une série dont la lecture a été parfois laborieuse, mais qui globalement est intéressante.
L’intrigue est relativement originale, et, après qu’on l’ait finie, on s’aperçoit qu’elle est assez ambitieuse. Peut-être trop. Ou alors la construction est-elle un chouia trop complexe. En tout cas j’ai souvent eu du mal à suivre l’intrigue.
En effet, il y a de multiples va-et-vient entre différents protagonistes, différents lieux – et, je l’ai compris très tardivement, entre différentes époques – ce qui fait qu’il est parfois difficile d’assimiler tout ce qui se passe.
Pour le reste, l’histoire mêle complots pour le pouvoir politique, pour le contrôle de certains artefacts, invasion d’un peuple extérieur, piraterie, etc. En sus d’une intrigue assez riche, il y a beaucoup de personnages.
Mais bon, une fois accroché par l’histoire, et en faisant l’effort de s’accrocher aux diverses péripéties et aux enjeux multiples, c’est une série qui est prenante, rythmée, et qui m’a plu.
Dessin et colorisation sont lisibles, mais un peu inégaux. C’est un style qui n’est a priori pas ma came (un peu trop « simpliste », manquant de détails et nuances), mais, là aussi, je m’y suis fait.
Note réelle 3,5/5.
Je pense qu'on peut dire beaucoup de chose sur cette BD, et je vais essayer de faire court. Mais je pense que cette BD est une merveille de lecture, que je ne peux que recommander à tout le monde.
Commençons tout de suite par ce qui peut poser problème : Oui, Jancovici est critiquable, oui il est critiqué. Voila, posons ça tout de suite, le personnage principal de cette BD est Jancovici, la BD parle de ses principes, ses idées et ses solutions. Ce qui veut dire tout de suite que si l'on est déjà en désaccord avec le gars, autant de ne pas se plonger dans la BD ! Il y pose ce qu'il dit ailleurs, de façon synthétique et didactique, pour expliquer ce qui lui importe.
Et je vais le dire immédiatement : je vois les limites de Jancovici, j'en connais quelques unes (notamment sur des questions historiques) mais je vais largement passer outre. En fait, je dirais même qu'on s'en fout complètement.
Parce que la BD parle du sujet le plus important de notre vie, peut-être même du seul sujet important : le changement climatique et son origine humaine. Raison qui a d'ailleurs conduit à repousser sa lecture pendant des années, vu que je fais de l'éco-anxiété très facilement et que je ne voulais pas m'infliger plus que ce que je vis déjà au quotidien. Et pourtant j'ai fini par la lire, conforté par plusieurs lectures que j'ai eu sur le même sujet (Le Vivant à vif, Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C. ...) et avec l'envie de voir ce qu'il en était ici.
Comme à son habitude (j'ai vu plusieurs intervention du bonhomme), Jancovici se concentre sur son domaine d'expertise : l'énergie. C'est son domaine d'expertise et il sait s'y faire le bougre. C'est impitoyable comme démonstration de notre dépendance énergétique, avant tout au pétrole mais à tout le reste également. L'implacable changement provoqué par l'humain, l'horreur de l'addiction des sociétés humaines aux énergies fossiles et la difficulté que ce sera d'en sortir. Avec ou sans la volonté humaine, le pétrole va disparaitre et le climat changera. Reste à savoir comment on fera pour y survivre .. La BD n'est cependant pas que défaitiste et propose quelques (maigres) pistes dans le dernier segment pour essayer d'esquiver ce qui nous tombe dessus à une vitesse dont peu de gens semblent avoir idée. Je dirais que la fin est malheureusement très pessimiste et au regard de ce qu'il s'est passé entre la sortie de cette BD et aujourd'hui, je ne peux qu'abonder en son sens.
La BD est servie par le dessin de Blain qui a fait tout son possible pour rendre compte de ce qu'il en est. Les métaphores et les séquences explicatives utilisant toutes sortes d'appareil narratifs visuels sont parfaitement bien intégrées pour que l'on ne se rende pas compte du poids de la vulgarisation. C'est dense et clair, un excellent travail qui prouve encore une fois que Blain est un excellent auteur. Rendre ainsi clair et lisible de tels concepts est admirable !
J'ai dit au début que j'essayerais de faire bref, et je m'arrêterais alors bientôt en disant simplement ceci : lisez cette BD. Il est rare que je le recommande alors que j'ai quelques légers reproches à faire à celle-ci, mais je pense encore une fois que l'ampleur du phénomène, mal perçu et mal reçu, doit avoir l'écho le plus large possible. Les détails, les petits défauts que j'y vois sont minimes à côté de ce qu'elle dit. Et son message, aussi terrifiant et cruel soit-il, doit être entendu. Rien d'autre ne compte.
Wow ! Ce coup de crayon !!! C'est avec "1949" que je découvre le travail de Dustin Weaver, et ça donne envie d'aller creuser du côté de ses autres productions. Après, il était plutôt habitué à bosser pour des franchises genre Star Wars ou Avengers, avec une palanquée d'autres auteurs, alors qu'il gère tout de A à Z avec cet album.
"1949" c'est avant tout un polar, mais c'est aussi de la SF. Ce qui donne à Dustin Weaver l'occasion de nous montrer deux facettes de son savoir faire graphique. Le côté polar est traité tout en noir et blanc de façon très académique, alors que la partie futuriste se fait tout en couleurs chatoyantes avec des découpages plus ambitieux. Le contraste est saisissant, mais fonctionne très bien. Il a parfaitement réussi à articuler les deux en jouant sur le thème d'enquêtes à travers le temps. Et franchement, son dessin est impressionnant ! Les détails de ses cases, que ce soit les décors, les véhicules, l'architecture, les vêtements, c'est du travail d'orfèvre !
C'est plus du côté du scénario que je pourrais titiller ; je me suis fais surprendre par la fin. Loin d'être mauvaise, elle arrive un peu trop vite à mon goût, et son univers aurait appelé à davantage de développement. Peut-être une suite verra -t-elle le jour, en tout cas l'univers développé s'y prête.
(3.5/5)
Scott McCloud nous a déjà initié à l'art de raconter la BD en BD (cf L'Art Invisible).
Ici, il s'associe à la dessinatrice Raina Telgemeier pour nous offrir une fiction, l'histoire de quatre ados aux affinités différentes et qui, sous l'impulsion de la documentaliste du CDI de leur collège vont créer leur propre bande dessinée
J'ai trouvé le propos très inspirant et bourré de conseils avisés concernant les émotions à faire passer à travers les postures des personnages, ou la liberté sans limite du support. "La seule règle d'or de la bande dessinée, c'est qu'il n'y en a pas".
J'ai été moins séduite par le dessin, que j'ai trouvé un poil caricatural
Avec "Drogue - Une histoire mondiale", Jean-Pierre Pécau et Nicolas Otéro nous entrainent sur une drôle d'histoire.
Non pas que le sujet soit hilarant ou que quelques effluves euphorisantes ou psychoactives s'échappent des pages de cet album, mais c'est plutôt l'angle de vue et le ton employé pour traiter cette histoire qui sont intéressants. Le découpage en courts chapitres est lui aussi fort appréciable pour découvrir ou aborder les différentes facettes de ce sujet, que ce soit historique, géographique, religieux et bien sûr politique. la petite pointe de cynisme qui traine dans les commentaires des faits historiques termine de donner à l'ensemble un ton assez humoristique par moment, ce qui est appréciable quand on traite un tel sujet.
Côté dessin, Nicolas Otéro donne dans l'efficacité et pas dans le style. Il nous propose un graphisme très photographique qui cadre très bien avec la BD documentaire, colorisant ses planches en aplats, rehaussant de-ci de-là certains éléments importants avec du rouge.
Pourtant curieux sur le sujet, j'avoue avoir appris pas mal de choses grâce à cet album. S'il ne creuse pas forcément en profondeur, il expose clairement les tenants et aboutissements liés à la drogue, à nous d'aller creuser certains points si besoin.
Un très bonne présentation du sujet qui appelle à réfléchir.
Voilà une nouvelle série de fantasy tirant sur le mode des jeux RPG. Rien de bien neuf de ce côté là, pourtant, j'avoue m'être laissé tranquillement embarquer.
Noon est un jeune homme qui a toujours voulu être un aventurier. Pourtant, malgré sa rigueur et son obstination, il a échoué à toutes les écoles d'aventuriers existantes. Que ce soit sorcier, guerrier, voleur ou encore guérisseur, il n'a jamais réussi à en sortir diplômé. Pour autant, toujours prompt à rendre service et de bonne humeur, Noon reste positif et est très apprécié de ses concitoyens. La guilde de sa ville à même créé une catégorie de missions "zéro" qu'il peut ainsi réaliser pour se sentir aventurier... Pourtant, un jour, il va sauver la Princesse Lynneburg du Royaume de Clays d'une attaque d'un terrible minotaure. De ce jour elle n'aura de cesse de devenir son apprentie, lui qui ne pensait être qu'un bon à rien.
Alors oui, le pitch de départ est très loin d'être original, mais la qualité de la narration et de découpage des planches donne toute la fluidité à ce début d'histoire. Noon est aussi un personnage attachant, et on se surprend à attendre le développement de ses aventures.
A découvrir.
L'australien Gavin Aung Than nous propose avec "la clinique des créatures" une comédie de fantasy toute mignonne et bourrée d'humour.
Le dessin est simple et tout droit sorti des cartoons.
L'histoire pourrait paraître bateau et simpliste, mais elle est émaillée de nombreux gags qui font vraiment mouche. Et puis, mine de rien, c'est une bd qui parle d'empathie, de gestion des émotions, des relations parfois conflictuelles avec les parents. Mais tout cela est léger, ce qui fait qu'on peut lire l'histoire à plusieurs niveaux.
J'ai vraiment aimé
Venant de la part d'Olivier Ka, je me doutais qu'il fallait s'attendre à quelque chose de surprenant en terme d'histoire pour enfant. Et en effet, il y a un petit twist à cette histoire qui part de manière très très simple.
Comme le disait Mac Arthur, la morale de cette histoire pour enfant est surprenante et c'est une très bonne chose. Le début est assez classique avec ce gamin dans un petit village qui ne comprend pas bien ce que fait son papa. Et qui va découvrir un petit être bien différent ... L'histoire est assez rapide alors je préférerais ne rien en dire. Mais j'ai bien aimé le fait qu'elle n'aille pas du tout dans le sens qui semblait tout tracé par ce début d'histoire. De même, j'ai interprété cette histoire de rêve et cauchemar comme une métaphore du pouvoir. On peut ainsi tout faire, y compris nos pires cauchemar ...
La BD est servie par un dessin sympathique qui fait très bien le travail. C'est coloré et dynamique, ça colle très bien au récit. Une lecture sympathique pour les plus jeunes !
Une BD pas top, à mon gout. C'est une adaptation de livre d'un auteur que je ne connaissais pas, par un dessinateur que je n'ai jamais rencontré auparavant.
Et franchement, c'est pas top ...
Le livre est long, un peu trop d'ailleurs, parlant d'un petit village des Alpes dont les hommes vont être en partie broyé par la montagne qui s'est détachée pendant la nuit. Une femme va cependant rester persuadé que son mari va revenir, elle qui s'est marié récemment et qui est enceinte. Et effectivement son mari revient. Et puis ... ben en fait, pas grand chose. L'histoire est très peu présente, je dirais même qu'elle s'efface derrière les sensations des personnages : le deuil, la violence de la perte, la folie, l'impossibilité du retour à la norme ... C'est une BD (ou un roman, à l'origine) mise surtout sur les personnages et leurs émotions qui les traversent, tout en présentant une vie rude et une montagne violente.
Mais honnêtement, j'ai trouvé la BD trop rapide. Ce qui est curieux puisqu'il ne se passe quasiment rien, et que la fin est abrupte au possible, ne finissant rien et ne me donnant même pas l'impression de voir la progression d'un arc. En fin de compte, de quoi parlait la BD ? On suit la jeune femme mais je ne vois pas ce que ça a changé au final pour elle. Que raconte l'histoire ? Je ne saurais pas vraiment dire.
Le dessin est charbonneux et correspond bien au genre d'histoire, même si je dois dire que parfois c'est un peu trop sombre et posé. On retrouve assez peu de l'ambiance de la montagne et j'avoue que j'étais assez peu transporté dans le village.
Une BD très moyenne, que je ne pense pas avoir compris. L'histoire semble être anecdotique et l'ensemble de la BD est poussive et trop rapide à la fois. Une lecture franchement dispensable selon moi.
A voir le dessin on a l'impression d'être dans ces pages de strips du début du XXème siècle à l'instar de Little Nemo. Un côté gravure fort joli, Léviathan le bébé de l'histoire est quant à lui souvent représenté sans visage ce qui est plus simple à dessiner. Il est accompagné d'un chat. Une histoire à hauteur de bébé, particulièrement avancé pour son âge, du moins dans sa tête et son imaginaire car dans la vraie vie ses parents n'entendent que quelques onomatopées.
Pourtant l'auteur Peter Blegvad, un nom qu'on croirait inventé, a réalisé cela dans les années 1990. Cela a bien été publié de manière hebdomadaire dans le journal britannique The Independent. Alors c'est parfois inégal, le but n'est pas forcément d'être drôle. Cela joue sur différentes situations de découvertes de l'enfant. C'est parfois sur plusieurs parties et pas un seul strip. Le tout est assez poétique. L'ouvrage est assez épais tout de même, à feuilleter de temps en temps en y piochant quelques pensées.
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L'Anneau des 7 Mondes
Un titre à la Tolkien, mais on est bien dans une série SF. Une série dont la lecture a été parfois laborieuse, mais qui globalement est intéressante. L’intrigue est relativement originale, et, après qu’on l’ait finie, on s’aperçoit qu’elle est assez ambitieuse. Peut-être trop. Ou alors la construction est-elle un chouia trop complexe. En tout cas j’ai souvent eu du mal à suivre l’intrigue. En effet, il y a de multiples va-et-vient entre différents protagonistes, différents lieux – et, je l’ai compris très tardivement, entre différentes époques – ce qui fait qu’il est parfois difficile d’assimiler tout ce qui se passe. Pour le reste, l’histoire mêle complots pour le pouvoir politique, pour le contrôle de certains artefacts, invasion d’un peuple extérieur, piraterie, etc. En sus d’une intrigue assez riche, il y a beaucoup de personnages. Mais bon, une fois accroché par l’histoire, et en faisant l’effort de s’accrocher aux diverses péripéties et aux enjeux multiples, c’est une série qui est prenante, rythmée, et qui m’a plu. Dessin et colorisation sont lisibles, mais un peu inégaux. C’est un style qui n’est a priori pas ma came (un peu trop « simpliste », manquant de détails et nuances), mais, là aussi, je m’y suis fait. Note réelle 3,5/5.
Le Monde sans fin
Je pense qu'on peut dire beaucoup de chose sur cette BD, et je vais essayer de faire court. Mais je pense que cette BD est une merveille de lecture, que je ne peux que recommander à tout le monde. Commençons tout de suite par ce qui peut poser problème : Oui, Jancovici est critiquable, oui il est critiqué. Voila, posons ça tout de suite, le personnage principal de cette BD est Jancovici, la BD parle de ses principes, ses idées et ses solutions. Ce qui veut dire tout de suite que si l'on est déjà en désaccord avec le gars, autant de ne pas se plonger dans la BD ! Il y pose ce qu'il dit ailleurs, de façon synthétique et didactique, pour expliquer ce qui lui importe. Et je vais le dire immédiatement : je vois les limites de Jancovici, j'en connais quelques unes (notamment sur des questions historiques) mais je vais largement passer outre. En fait, je dirais même qu'on s'en fout complètement. Parce que la BD parle du sujet le plus important de notre vie, peut-être même du seul sujet important : le changement climatique et son origine humaine. Raison qui a d'ailleurs conduit à repousser sa lecture pendant des années, vu que je fais de l'éco-anxiété très facilement et que je ne voulais pas m'infliger plus que ce que je vis déjà au quotidien. Et pourtant j'ai fini par la lire, conforté par plusieurs lectures que j'ai eu sur le même sujet (Le Vivant à vif, Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C. ...) et avec l'envie de voir ce qu'il en était ici. Comme à son habitude (j'ai vu plusieurs intervention du bonhomme), Jancovici se concentre sur son domaine d'expertise : l'énergie. C'est son domaine d'expertise et il sait s'y faire le bougre. C'est impitoyable comme démonstration de notre dépendance énergétique, avant tout au pétrole mais à tout le reste également. L'implacable changement provoqué par l'humain, l'horreur de l'addiction des sociétés humaines aux énergies fossiles et la difficulté que ce sera d'en sortir. Avec ou sans la volonté humaine, le pétrole va disparaitre et le climat changera. Reste à savoir comment on fera pour y survivre .. La BD n'est cependant pas que défaitiste et propose quelques (maigres) pistes dans le dernier segment pour essayer d'esquiver ce qui nous tombe dessus à une vitesse dont peu de gens semblent avoir idée. Je dirais que la fin est malheureusement très pessimiste et au regard de ce qu'il s'est passé entre la sortie de cette BD et aujourd'hui, je ne peux qu'abonder en son sens. La BD est servie par le dessin de Blain qui a fait tout son possible pour rendre compte de ce qu'il en est. Les métaphores et les séquences explicatives utilisant toutes sortes d'appareil narratifs visuels sont parfaitement bien intégrées pour que l'on ne se rende pas compte du poids de la vulgarisation. C'est dense et clair, un excellent travail qui prouve encore une fois que Blain est un excellent auteur. Rendre ainsi clair et lisible de tels concepts est admirable ! J'ai dit au début que j'essayerais de faire bref, et je m'arrêterais alors bientôt en disant simplement ceci : lisez cette BD. Il est rare que je le recommande alors que j'ai quelques légers reproches à faire à celle-ci, mais je pense encore une fois que l'ampleur du phénomène, mal perçu et mal reçu, doit avoir l'écho le plus large possible. Les détails, les petits défauts que j'y vois sont minimes à côté de ce qu'elle dit. Et son message, aussi terrifiant et cruel soit-il, doit être entendu. Rien d'autre ne compte.
1949
Wow ! Ce coup de crayon !!! C'est avec "1949" que je découvre le travail de Dustin Weaver, et ça donne envie d'aller creuser du côté de ses autres productions. Après, il était plutôt habitué à bosser pour des franchises genre Star Wars ou Avengers, avec une palanquée d'autres auteurs, alors qu'il gère tout de A à Z avec cet album. "1949" c'est avant tout un polar, mais c'est aussi de la SF. Ce qui donne à Dustin Weaver l'occasion de nous montrer deux facettes de son savoir faire graphique. Le côté polar est traité tout en noir et blanc de façon très académique, alors que la partie futuriste se fait tout en couleurs chatoyantes avec des découpages plus ambitieux. Le contraste est saisissant, mais fonctionne très bien. Il a parfaitement réussi à articuler les deux en jouant sur le thème d'enquêtes à travers le temps. Et franchement, son dessin est impressionnant ! Les détails de ses cases, que ce soit les décors, les véhicules, l'architecture, les vêtements, c'est du travail d'orfèvre ! C'est plus du côté du scénario que je pourrais titiller ; je me suis fais surprendre par la fin. Loin d'être mauvaise, elle arrive un peu trop vite à mon goût, et son univers aurait appelé à davantage de développement. Peut-être une suite verra -t-elle le jour, en tout cas l'univers développé s'y prête. (3.5/5)
La Bande des bédémaniacs
Scott McCloud nous a déjà initié à l'art de raconter la BD en BD (cf L'Art Invisible). Ici, il s'associe à la dessinatrice Raina Telgemeier pour nous offrir une fiction, l'histoire de quatre ados aux affinités différentes et qui, sous l'impulsion de la documentaliste du CDI de leur collège vont créer leur propre bande dessinée J'ai trouvé le propos très inspirant et bourré de conseils avisés concernant les émotions à faire passer à travers les postures des personnages, ou la liberté sans limite du support. "La seule règle d'or de la bande dessinée, c'est qu'il n'y en a pas". J'ai été moins séduite par le dessin, que j'ai trouvé un poil caricatural
Drogue - Une histoire mondiale
Avec "Drogue - Une histoire mondiale", Jean-Pierre Pécau et Nicolas Otéro nous entrainent sur une drôle d'histoire. Non pas que le sujet soit hilarant ou que quelques effluves euphorisantes ou psychoactives s'échappent des pages de cet album, mais c'est plutôt l'angle de vue et le ton employé pour traiter cette histoire qui sont intéressants. Le découpage en courts chapitres est lui aussi fort appréciable pour découvrir ou aborder les différentes facettes de ce sujet, que ce soit historique, géographique, religieux et bien sûr politique. la petite pointe de cynisme qui traine dans les commentaires des faits historiques termine de donner à l'ensemble un ton assez humoristique par moment, ce qui est appréciable quand on traite un tel sujet. Côté dessin, Nicolas Otéro donne dans l'efficacité et pas dans le style. Il nous propose un graphisme très photographique qui cadre très bien avec la BD documentaire, colorisant ses planches en aplats, rehaussant de-ci de-là certains éléments importants avec du rouge. Pourtant curieux sur le sujet, j'avoue avoir appris pas mal de choses grâce à cet album. S'il ne creuse pas forcément en profondeur, il expose clairement les tenants et aboutissements liés à la drogue, à nous d'aller creuser certains points si besoin. Un très bonne présentation du sujet qui appelle à réfléchir.
I parry everything
Voilà une nouvelle série de fantasy tirant sur le mode des jeux RPG. Rien de bien neuf de ce côté là, pourtant, j'avoue m'être laissé tranquillement embarquer. Noon est un jeune homme qui a toujours voulu être un aventurier. Pourtant, malgré sa rigueur et son obstination, il a échoué à toutes les écoles d'aventuriers existantes. Que ce soit sorcier, guerrier, voleur ou encore guérisseur, il n'a jamais réussi à en sortir diplômé. Pour autant, toujours prompt à rendre service et de bonne humeur, Noon reste positif et est très apprécié de ses concitoyens. La guilde de sa ville à même créé une catégorie de missions "zéro" qu'il peut ainsi réaliser pour se sentir aventurier... Pourtant, un jour, il va sauver la Princesse Lynneburg du Royaume de Clays d'une attaque d'un terrible minotaure. De ce jour elle n'aura de cesse de devenir son apprentie, lui qui ne pensait être qu'un bon à rien. Alors oui, le pitch de départ est très loin d'être original, mais la qualité de la narration et de découpage des planches donne toute la fluidité à ce début d'histoire. Noon est aussi un personnage attachant, et on se surprend à attendre le développement de ses aventures. A découvrir.
La Clinique des créatures
L'australien Gavin Aung Than nous propose avec "la clinique des créatures" une comédie de fantasy toute mignonne et bourrée d'humour. Le dessin est simple et tout droit sorti des cartoons. L'histoire pourrait paraître bateau et simpliste, mais elle est émaillée de nombreux gags qui font vraiment mouche. Et puis, mine de rien, c'est une bd qui parle d'empathie, de gestion des émotions, des relations parfois conflictuelles avec les parents. Mais tout cela est léger, ce qui fait qu'on peut lire l'histoire à plusieurs niveaux. J'ai vraiment aimé
Pieter et le Lokken
Venant de la part d'Olivier Ka, je me doutais qu'il fallait s'attendre à quelque chose de surprenant en terme d'histoire pour enfant. Et en effet, il y a un petit twist à cette histoire qui part de manière très très simple. Comme le disait Mac Arthur, la morale de cette histoire pour enfant est surprenante et c'est une très bonne chose. Le début est assez classique avec ce gamin dans un petit village qui ne comprend pas bien ce que fait son papa. Et qui va découvrir un petit être bien différent ... L'histoire est assez rapide alors je préférerais ne rien en dire. Mais j'ai bien aimé le fait qu'elle n'aille pas du tout dans le sens qui semblait tout tracé par ce début d'histoire. De même, j'ai interprété cette histoire de rêve et cauchemar comme une métaphore du pouvoir. On peut ainsi tout faire, y compris nos pires cauchemar ... La BD est servie par un dessin sympathique qui fait très bien le travail. C'est coloré et dynamique, ça colle très bien au récit. Une lecture sympathique pour les plus jeunes !
Derborence
Une BD pas top, à mon gout. C'est une adaptation de livre d'un auteur que je ne connaissais pas, par un dessinateur que je n'ai jamais rencontré auparavant. Et franchement, c'est pas top ... Le livre est long, un peu trop d'ailleurs, parlant d'un petit village des Alpes dont les hommes vont être en partie broyé par la montagne qui s'est détachée pendant la nuit. Une femme va cependant rester persuadé que son mari va revenir, elle qui s'est marié récemment et qui est enceinte. Et effectivement son mari revient. Et puis ... ben en fait, pas grand chose. L'histoire est très peu présente, je dirais même qu'elle s'efface derrière les sensations des personnages : le deuil, la violence de la perte, la folie, l'impossibilité du retour à la norme ... C'est une BD (ou un roman, à l'origine) mise surtout sur les personnages et leurs émotions qui les traversent, tout en présentant une vie rude et une montagne violente. Mais honnêtement, j'ai trouvé la BD trop rapide. Ce qui est curieux puisqu'il ne se passe quasiment rien, et que la fin est abrupte au possible, ne finissant rien et ne me donnant même pas l'impression de voir la progression d'un arc. En fin de compte, de quoi parlait la BD ? On suit la jeune femme mais je ne vois pas ce que ça a changé au final pour elle. Que raconte l'histoire ? Je ne saurais pas vraiment dire. Le dessin est charbonneux et correspond bien au genre d'histoire, même si je dois dire que parfois c'est un peu trop sombre et posé. On retrouve assez peu de l'ambiance de la montagne et j'avoue que j'étais assez peu transporté dans le village. Une BD très moyenne, que je ne pense pas avoir compris. L'histoire semble être anecdotique et l'ensemble de la BD est poussive et trop rapide à la fois. Une lecture franchement dispensable selon moi.
Le Livre de Léviathan
A voir le dessin on a l'impression d'être dans ces pages de strips du début du XXème siècle à l'instar de Little Nemo. Un côté gravure fort joli, Léviathan le bébé de l'histoire est quant à lui souvent représenté sans visage ce qui est plus simple à dessiner. Il est accompagné d'un chat. Une histoire à hauteur de bébé, particulièrement avancé pour son âge, du moins dans sa tête et son imaginaire car dans la vraie vie ses parents n'entendent que quelques onomatopées. Pourtant l'auteur Peter Blegvad, un nom qu'on croirait inventé, a réalisé cela dans les années 1990. Cela a bien été publié de manière hebdomadaire dans le journal britannique The Independent. Alors c'est parfois inégal, le but n'est pas forcément d'être drôle. Cela joue sur différentes situations de découvertes de l'enfant. C'est parfois sur plusieurs parties et pas un seul strip. Le tout est assez poétique. L'ouvrage est assez épais tout de même, à feuilleter de temps en temps en y piochant quelques pensées.