Cette nouvelle série série vient enrichir l'univers déjà bien garni des terres d'Arran. Cet arc est fortement marqué par une inspiration asiatique, et si on reste globalement dans un monde de fantasy, cette petite touche est plutôt agréable.
L'histoire ne brille pas par son originalité en nous proposant de suivre un duo de héros formé d'un guerrier samouraï qui accompagne une prêtresse dans ses exorcismes. Les rituels de plus en plus compliqué se succèdent au fil des pages et des chapitres pour terminer en apothéose. Si c'est un peu linéaire et prévisible, on peut quand même saluer le fait que l'intrigue avance sur un bon rythme, que l'action est présente et qu'on ne s'ennuie pas. Les bribes du passé de notre guerrier disséminées au cours du récit apportent un peu de background et d'épaisseur à l'intrigue.
Le point fort de ce premier tome est finalement son dessin très esthétique. Le trait de Vax est dynamique et lisible. Il offre de belles planches, tout est soigné : décors, personnages et créatures mystiques. Les scènes d'action ne sont jamais confuses et même lorsque les coups de katanas fusent, les scènes reste compréhensibles. Du bon travail.
Un album sur l'amour. L'amour des gens modernes.
L'album commence par une postface de l'autrice. C'est en se basant sur son expérience personnelle que l'autrice nous présente quatre histoires sur ce vaste sujet.
- Le fil rouge : il faut en surmonter des obstacles pour espérer trouver sa moitié. Le découragement peut être au bout du chemin.
- À vendre : vendre son corps et les conséquences qui en découlent.
- Écran : voici les applications de rencontres, mais qui se cache derrière l'écran ? L'espoir peut laisser place à la déception lorsqu'on passe du virtuel au réel.
- Courage : dans notre monde rétrograde, il en faut du courage pour afficher sa différence sexuelle.
Un ensemble, pas toujours joyeux, qui reste classique sur le dur apprentissage de l'amour.
C'est avant tout une expérience immersive, la narration ne repose que sur le dessin (aucun texte), un dessin à la texture poétique qui retranscrit aussi bien la joie que la tristesse.
Pour les curieux.
Buck Danny : tome 1et 2
Lorsque j'ai eu vent de ce nouvel univers autour de Buck Danny, j'ai été assez intrigué. Achetant tout ce qui touche au plus célèbre des pilotes, je n'ai pas attendu longtemps pour me précipiter dans la lecture de cet album.
Il débute pour autant par une surprise car, tout comme la série assez réussieLes Aventures de Buck Danny (classic), cette aventure fait immédiatement suite à l'album "Les mystères de Midway". C'est donc un capitaine Buck Danny, sans Tumbler et Tuckson, qui évolue ici.
Mais, Yann, grâce à des flash-back, nous plonge tout de même dans la jeunesse de Buck Danny, notamment dans les rapports difficiles que celui -ci entretenait avec son père dans les années 30, tout en nous entrainant dans un récit plus militaire avec un Buck Danny prisonnier de Japs.
J'ai retrouvé le style des premiers albums de Charlier et d'Hubinon, à la fois dans des expressions dépassées comme "faces de lune", "bloody bastard", "gros singe", "brouteurs de riz" et j'en passe; mais aussi dans le dessin.
En effet, Guiseppe de Luca, que je découvre ici, nous offre des planches qui lorgnent vers les premiers albums signés Hubinon.
Il y a en effet, un côté retro au dessin et au scénario qui sied parfaitement à cette histoire.
Une bonne surprise en tout cas, que les amateurs de Buck Danny doivent découvrir
Sonny Tuckson: tome 1 -Air race pilot
J'ai été assez agréablement surpris à la lecture de ce hors série consacré à Sonny Tuckson, qui joue un rôle beaucoup moins gaffeur que celui qu'on lui prêtera plus tard. En effet, nous suivons un récit beaucoup plus dramatique qu'autre chose. Certes les premiers exploits de Sonny n'apportent pas grand chose à la série mère, mais nous le découvrons sous un autre jour. D'ailleurs, l'intrigue n'est pas signée Yann, habitué depuis pas mal de temps aux bd sur l'aviation, mais repose sur le duo Buenda et Zumbiehl, à qui, pour ce dernier on doit déjà quelques scénarii de Buck Danny et Les Aventures de Buck Danny (classic).
Et je suis toujours sous le charme du style vintage de Guiseppe de Luca, qui sait parfaitement retranscrire l'atmosphère d'une certaine Amérique des années 30.
Je n'attendais pas grand chose de cet album, et finalement, je suis sorti de ma lecture ravi, et impatient de connaître la suite.
Sonny Tuckson : tome 2- lettres à Jo
J’ai beaucoup aimé ce second volume consacré à la jeunesse de Sonny Tuckson, même si à l’instar du précédent diptyque, on peut presque lire ce tome 2 sans avoir lu le premier opus. C’est d’ailleurs le seul reproche que je ferai à ces albums, le manque de liant entre les deux volumes.
Sinon, on retrouve un Tuckson gaffeur à souhait, et amoureux transi. L’intrigue repose habilement sur une histoire d’espionnage à Hong Kong, en décembre 1941. Le scénariste, Patrice Buendia, (qui nous change un peu de Yann) mêle adroitement scènes aériennes et intrigues policières, même si parfois on tombe sur de grosses ficelles scénaristiques.
J’adore toujours autant le style vintage du dessin de Guiseppe de Luca, qui colle parfaitement à l’époque, et à l’esprit de cette série « Buck Danny Origines ».
J’ai passé un très agréable moment de lecture et ces différents spin off de Buck Danny ravivent toute la nostalgie du vieux lecteur que je suis.
Après les Elfes, les Nains, les Ocs, l'ouverture vers un semblant de continent africain avec les Terres d'Ogon, un nouvel horizon s'ouvre dans le Monde d'Aquilon : Les Terres d'Ynuma, qui revisite façon fantasy la mythologie japonaise.
Si j'ai commencé par me dire "Allez... Encore une nouvelle extension de l'univers déjà mastard du monde d'Aquilon !", j'avoue avoir un faible pour la mythologie japonaise, et j'ai donc plongé empli de curiosité dans ce nouveau cycle. On retrouve Nicolas Jarry au scénario, déjà bien investi dans l'univers, et Vax au dessin, que j'avais découvert avec Guerres & Dragons et le cycle Terres d'Ogon. Son trait est agréable et je l'ai trouvé très inspiré dans ce nouvel univers asiatique. Ses personnages sont bons, ses décors très réussis et immergeants, et les créatures fantastiques du folklore japonais magnifiquement réalisées. Si le coup du duo improbable ne brille pas par son originalité, il fonctionne pour autant très bien. Le titre de cet album tient au légendaire Samouraï rouge qui accompagne la prêtresses Mei-Jen dans ses exorcismes. Et nos deux compères ne chaument pas ! Chaque petite aventure s'ouvre sur un haïku formant au fil des pages un récit au long cours.
Voici donc un nouveau pan de cet univers qui s'ouvre de façon très plaisante ; on est vite happé quand, comme moi, le folklore japonais et la fantasy vous titillent. Espérons juste que nous ne soyons pas partis pour une trop longue série de tomes qui finissent par noyer le lecteur (5 tomes sont pour l'instant annoncé).
La French Theory, c’est quoi ? C’est un courant de pensée initié par des philosophes français dans les années 60 où le concept de déconstruction tenait une place centrale. Le fait que l’appellation soit en anglais démontre à lui seul l’importance de ce mouvement et l’engouement qu’il suscita aux États-Unis, bien plus qu’en France, même si cela se limitait aux universités et que seuls les initiés en maîtrisait le concept. Pourtant, ces textes philosophiques, si puissants dans leurs contenus, ont fini par déborder des bibliothèques et des conférences universitaires, se propageant dans le reste de la société et infusant les mœurs et la culture…
Pour faire simple, c’est ce mouvement qui a inspiré la lutte des minorités, qui recouvre un vaste champ thématique, de la question coloniale aux combats féministes, en passant par la notion d’identité et de genre, la contestation sociale, la conquête de nouveaux droits…dans un contexte où le capitalisme, moins menacé à l’époque, n’avait pas encore révélé toute la férocité dont il est capable… Une férocité qui s’exprime à travers le « backlash » auquel on assiste depuis quelques années, « le retour de bâton après des progrès et des avancées », en somme une attaque en règle contre le fameux « wokisme » qui, aux yeux de ses adversaires, est devenu l’insulte ultime évitant toute justification… et pour cela, la fin justifie les moyens : répression violente, privatisation tous azimuts, individualisme, technologies de contrôle… et désormais tentatives de miner la liberté d’expression, comme on peut le voir avec Trump n°2, qui ne ménage pas ses efforts pour remettre en cause le premier amendement de la constitution US !
Face aux slogans simplistes assénés par les réactionnaires de tout poil pour toucher les foules qu’ils préfèrent déculturées, on serait tentés de croire que la pensée déconstructiviste ne fait guère le poids. En effet, peut-on envisager une seule seconde de s’appuyer sur un ouvrage au contenu ardu d’un Foucault ou d’un Deleuze pour répondre à un interlocuteur qui clamera, en se contrefoutant éperdument de vos arguments, sa détestation des intellos woke-islamo-gaucho-bobos ?
Et c’est bien en cela que « French Theory » coche toutes les cases. C’est une synthèse parfaite et rafraichissante d’une pensée parfois complexe, et qui incitera les plus motivés — les plus « rebelles » aussi — à creuser le sujet, grâce à la bibliographie en fin d’ouvrage. La narration fluide rend le concept de déconstruction accessible – y compris pour moi qui je le confesse n’ai lu aucun ouvrage de ces philosophes. Plutôt que de développer en détail cette théorie (ce qui est fait sur un seul chapitre), les auteurs ont choisi de privilégier l’histoire du mouvement, ses implications hors du cadre universitaire, à l’échelle internationale, ses influences à travers la peinture, l’architecture, le cinéma, la musique, la littérature, sans oublier… la bande dessinée. De même, les autres protagonistes du mouvement sont évoqués — et il n’y avait pas seulement les cinq représentés en couverture (Michel Foucault, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Jean Baudrillard), loin de là. Bon nombre d’entre eux n’étaient pas français, beaucoup étaient évidemment étatsuniens, et parmi eux : Bernard Said, Homi Bhabhaj et G.C. Spivak (tous deux nés en Inde), Judith Butler, Eve Kosofsky Sedgwick…
Pour accompagner le texte, Thomas Daquin nous propose une ligne claire pop et colorée, aux accents parfois psychédéliques, reflétant bien l’atmosphère de l’époque. Ce dernier sait faire preuve d’inventivité et de fantaisie pour mettre en images des concepts pouvant paraître abstraits, conférant au livre un côté très ludique.
Si l’ouvrage décrit un monde en décomposition où les mouvements progressistes se voient férocement attaqués de toute part par les politiques autoritaires voire fascisantes, il permet aussi de prendre du recul et fait appel à notre aptitude à l’analyse. Il nous oblige à faire un pas de côté, nous conduit à voir les choses sous une perspective nouvelle, moins désespérante. Car en effet, la French Theory se veut aussi « une boîte à outils politique, qui inclut sa propre critique, mais pas vraiment de notice d’utilisation ». En suscitant ainsi la réflexion, il poussera peut-être les plus révoltés et/ou démoralisés par le contexte actuel à être créatifs en inventant de nouvelles formes d’action. La bonne nouvelle, nous dit François Cusset, c’est que l’œuvre de ces philosophes est redevenue vivante en France, au grand dam des propagandistes anti-woke.
Cette bande dessinée, qui dérive de l’essai éponyme de François Cusset, demeurant ici co-auteur, est donc une réussite totale en termes de vulgarisation, prouvant s’il était besoin la capacité du neuvième art à attirer un lectorat pas forcément porté sur ce type d’ouvrages, et à lui faire découvrir des écrits théoriques souffrant — quoi qu’on en dise — d’une image rébarbative pour le commun des mortels. Évoquer sur 144 pages seulement un mouvement philosophique réunissant autant d’acteurs, et par ailleurs assez disparate — certains d’entre eux étaient même en opposition sur certains sujets —, relevait incontestablement du challenge. Les auteurs ont parfaitement relevé le défi, qui fait de « French Theory » un vrai coup de cœur et l’une des lectures indispensables de l’année.
En guise de conclusion à cet avis, n’oublions pas cette puissante citation de Gilles Deleuze mentionnée en fin d’ouvrage : « LE POUVOIR NOUS VEUT TRISTES ». En espérant que ça vous donne la patate et le smile ;-)
J’ai trouvé cette relecture des Quatre Fantastiques vraiment intéressante, mais aussi assez déroutante. James Sturm ne cherche pas à raconter une aventure de super-héros classique : il imagine plutôt qui auraient pu être les “vraies personnes” derrière ces figures mythiques. Le résultat, c’est un récit ancré dans l’Amérique des années 50, plein de frustrations, de non-dits et de tensions familiales.
Ce que j’ai aimé, c’est la façon dont chaque personnage est traité avec réalisme : Reed obsédé par la maîtrise, Sue étouffée dans son rôle de femme parfaite, Johnny en quête d’identité, et Ben, figure un peu perdue entre colère et solitude. C’est plus une étude de caractères qu’un comics d’action, mais ça fonctionne bien si on aime les récits lents et introspectifs.
Le dessin de Guy Davis colle parfaitement à cette ambiance : un trait un peu rugueux, expressif, avec une atmosphère rétro qui rend bien l’époque. On sent le soin apporté à la mise en scène, aux décors, à la lumière. Visuellement, ça donne une vraie personnalité à l’album.
En revanche, je trouve que le lien avec l’univers Marvel paraît parfois un peu artificiel. On sent que le concept des Quatre Fantastiques sert de point de départ, mais l’histoire aurait presque pu exister sans eux. Et comme le rythme est assez lent, il faut vraiment accrocher à cette approche plus “humaine” pour apprécier l’ensemble.
Au final, Molécules Instables m’a plu pour son ton adulte et sa réflexion sur les origines du mythe, même si j’en ressors avec un léger sentiment de distance. C’est une lecture intelligente, bien écrite, mais pas forcément pour tout le monde.
Note : 3,5/5
J’avais mis 4/5 suite à la lecture des 2 premiers tomes, mais je descends à 3/5 après la lecture de l’intégralité des 4 tomes.
J’ai beaucoup aimé le début, et surtout le dernier tome, je trouve le dénouement bien amené et intéressant… mais entre les deux, j’ai dû me coltiner des pages de batailles rangées confuses et pas bien passionnantes – la thématique principale étant le partage des femmes. J’ai eu beaucoup de mal à identifier les nombreux personnages, et du coup je m’y suis assez peu attaché.
Bon, ça reste une lecture sympathique, l’histoire est authentique et donc plutôt édifiante, et la mise en image est réussie. Pas mal, sans plus.
Achetée un peu à l’aveuglette pour mon boulot sur la foi d’un papier plutôt favorable, cette BD m’a conquis. Je ne connaissais pas du tout le récit original, mais les auteurs évoquent un sujet d’actualité douloureux (le terrorisme en l’occurrence) qu’ils parviennent à élever au-dessus d’un contexte précis et à rendre accessible à un public plus jeune.
Bon, graphiquement, j’avoue, ce n’est pas la grosse éclate, même si le dessin est tout à fait correct. Disons que l’ensemble manque un peu de personnalité, et le trait d'un peu de finesse, et que vu le style, on aurait apprécié davantage de détails.
C’est surtout le scénario qui marque les esprits, ainsi que son cheminement émotionnel. L’histoire commence lors d’une répétition de théâtre qui voit l’un des acteurs quitter la scène précipitamment, affirmant qu’il est incapable de jouer le rôle qui lui est assigné. Le metteur en scène le rattrape, et notre homme révèle qu’il porte en réalité un tout autre nom. Et puis hop ! Flashback !
Le truc monte gentiment, puis il s'installe une ambiance pesante mais pudique. On devine les choses bien davantage qu'on ne les voit, et c'est la grande force de ce récit qui se fait comprendre à demi-mot (d'où une frustration éprouvée du côté des dessins, mais peut-être qu'après tout, il fallait cette douceur de trait...). J'ignore bien entendu si cela est le fait du roman à l'origine de cette adaptation, mais en tout cas, le sujet n'en est que bien plus fort car il s'infiltre dans tous vos pores, dans tous vos neurones tout en ne vous imposant rien.
Très chouette histoire, très forte, qui en outre sait se mettre à hauteur d'adolescent. Une belle surprise.
Une chouette BD jeunesse.
L'histoire d'une jeune fille, Victoria, et de sa chienne Bajka dans un monde post-apocalyptique. Un animal de compagnie qui possède le don de la parole.
De petits chapitres sur quelques planches vont se succéder où on découvre leur quotidien, ils développent des thèmes qui parleront à un jeune public tant sur le fond que dans sa forme. Un récit initiatique accessible où les bons sentiments sont de mise avec des personnages attachants.
Un dessin aux couleurs lumineuses, aux lignes rondes et lisibles, dans un style jeunesse très agréable à regarder. Je tiens à souligner le soin apporté aux décors.
Je recommande pour les enfants de 6 à 10 ans.
French Theory est à mi chemin entre le documentaire et l'essai philosophique. Le pitch propose de nous ouvrir les yeux de façon ludique sur des philosophes français du 20e siècle ayant fortement influencé par leur théories une partie de la pensée américaine. Le contrat est plutôt bien rempli par le premier chapitre, mais la suite se poursuit sous substances philo-actives et ça devient un peu indigeste.
Le début raconte comment quelques philosophes français, dont les noms sont plus ou moins connus, ont voyagé aux USA dans les années 60 et 70. Ils ont amenés avec eux leurs idées et ils les ont semés dans la société américaine. Au delà de raconter plus ou moins chronologiquement où ils sont allés, qui ils ont rencontré et ce qu'ils se sont dit, cette partie est intéressante parce qu'elle raconte une époque. C'est agréable à suivre, on passe de New York à la côte ouest, c'est à la fois dépaysant et instructif cette façon de faire vivre cette époque au lecteur. La petite touche rétro nostalgique se marie bien avec l'aspect documentaire sur cette époque.
Ca fonctionne un chapitre, soit 70 pages.
Après le récit prend un virage assez radical, on perd cette aspect documentaire. On a un mix d'essai philosophique avec un délire un peu étrange qu'il est assez dificile à décrire. Des personnages totalement fictifs (Norma, Simulacre, la machine désirante, ...) se succèdent pour raconter des concepts pas passionnants. C'est décousu et bien moins interessant que la première partie. La suite essaye de faire le lien avec d'autres personnages réels et des courants de pensées, explorant leurs impacts sur la société. Mais là aussi c'est moins inspiré que le début et cette dernière partie n'arrive pas à relever l'intérêt.
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Terres d'Ynuma
Cette nouvelle série série vient enrichir l'univers déjà bien garni des terres d'Arran. Cet arc est fortement marqué par une inspiration asiatique, et si on reste globalement dans un monde de fantasy, cette petite touche est plutôt agréable. L'histoire ne brille pas par son originalité en nous proposant de suivre un duo de héros formé d'un guerrier samouraï qui accompagne une prêtresse dans ses exorcismes. Les rituels de plus en plus compliqué se succèdent au fil des pages et des chapitres pour terminer en apothéose. Si c'est un peu linéaire et prévisible, on peut quand même saluer le fait que l'intrigue avance sur un bon rythme, que l'action est présente et qu'on ne s'ennuie pas. Les bribes du passé de notre guerrier disséminées au cours du récit apportent un peu de background et d'épaisseur à l'intrigue. Le point fort de ce premier tome est finalement son dessin très esthétique. Le trait de Vax est dynamique et lisible. Il offre de belles planches, tout est soigné : décors, personnages et créatures mystiques. Les scènes d'action ne sont jamais confuses et même lorsque les coups de katanas fusent, les scènes reste compréhensibles. Du bon travail.
Four in Love
Un album sur l'amour. L'amour des gens modernes. L'album commence par une postface de l'autrice. C'est en se basant sur son expérience personnelle que l'autrice nous présente quatre histoires sur ce vaste sujet. - Le fil rouge : il faut en surmonter des obstacles pour espérer trouver sa moitié. Le découragement peut être au bout du chemin. - À vendre : vendre son corps et les conséquences qui en découlent. - Écran : voici les applications de rencontres, mais qui se cache derrière l'écran ? L'espoir peut laisser place à la déception lorsqu'on passe du virtuel au réel. - Courage : dans notre monde rétrograde, il en faut du courage pour afficher sa différence sexuelle. Un ensemble, pas toujours joyeux, qui reste classique sur le dur apprentissage de l'amour. C'est avant tout une expérience immersive, la narration ne repose que sur le dessin (aucun texte), un dessin à la texture poétique qui retranscrit aussi bien la joie que la tristesse. Pour les curieux.
Buck Danny - Origines
Buck Danny : tome 1et 2 Lorsque j'ai eu vent de ce nouvel univers autour de Buck Danny, j'ai été assez intrigué. Achetant tout ce qui touche au plus célèbre des pilotes, je n'ai pas attendu longtemps pour me précipiter dans la lecture de cet album. Il débute pour autant par une surprise car, tout comme la série assez réussieLes Aventures de Buck Danny (classic), cette aventure fait immédiatement suite à l'album "Les mystères de Midway". C'est donc un capitaine Buck Danny, sans Tumbler et Tuckson, qui évolue ici. Mais, Yann, grâce à des flash-back, nous plonge tout de même dans la jeunesse de Buck Danny, notamment dans les rapports difficiles que celui -ci entretenait avec son père dans les années 30, tout en nous entrainant dans un récit plus militaire avec un Buck Danny prisonnier de Japs. J'ai retrouvé le style des premiers albums de Charlier et d'Hubinon, à la fois dans des expressions dépassées comme "faces de lune", "bloody bastard", "gros singe", "brouteurs de riz" et j'en passe; mais aussi dans le dessin. En effet, Guiseppe de Luca, que je découvre ici, nous offre des planches qui lorgnent vers les premiers albums signés Hubinon. Il y a en effet, un côté retro au dessin et au scénario qui sied parfaitement à cette histoire. Une bonne surprise en tout cas, que les amateurs de Buck Danny doivent découvrir Sonny Tuckson: tome 1 -Air race pilot J'ai été assez agréablement surpris à la lecture de ce hors série consacré à Sonny Tuckson, qui joue un rôle beaucoup moins gaffeur que celui qu'on lui prêtera plus tard. En effet, nous suivons un récit beaucoup plus dramatique qu'autre chose. Certes les premiers exploits de Sonny n'apportent pas grand chose à la série mère, mais nous le découvrons sous un autre jour. D'ailleurs, l'intrigue n'est pas signée Yann, habitué depuis pas mal de temps aux bd sur l'aviation, mais repose sur le duo Buenda et Zumbiehl, à qui, pour ce dernier on doit déjà quelques scénarii de Buck Danny et Les Aventures de Buck Danny (classic). Et je suis toujours sous le charme du style vintage de Guiseppe de Luca, qui sait parfaitement retranscrire l'atmosphère d'une certaine Amérique des années 30. Je n'attendais pas grand chose de cet album, et finalement, je suis sorti de ma lecture ravi, et impatient de connaître la suite. Sonny Tuckson : tome 2- lettres à Jo J’ai beaucoup aimé ce second volume consacré à la jeunesse de Sonny Tuckson, même si à l’instar du précédent diptyque, on peut presque lire ce tome 2 sans avoir lu le premier opus. C’est d’ailleurs le seul reproche que je ferai à ces albums, le manque de liant entre les deux volumes. Sinon, on retrouve un Tuckson gaffeur à souhait, et amoureux transi. L’intrigue repose habilement sur une histoire d’espionnage à Hong Kong, en décembre 1941. Le scénariste, Patrice Buendia, (qui nous change un peu de Yann) mêle adroitement scènes aériennes et intrigues policières, même si parfois on tombe sur de grosses ficelles scénaristiques. J’adore toujours autant le style vintage du dessin de Guiseppe de Luca, qui colle parfaitement à l’époque, et à l’esprit de cette série « Buck Danny Origines ». J’ai passé un très agréable moment de lecture et ces différents spin off de Buck Danny ravivent toute la nostalgie du vieux lecteur que je suis.
Terres d'Ynuma
Après les Elfes, les Nains, les Ocs, l'ouverture vers un semblant de continent africain avec les Terres d'Ogon, un nouvel horizon s'ouvre dans le Monde d'Aquilon : Les Terres d'Ynuma, qui revisite façon fantasy la mythologie japonaise. Si j'ai commencé par me dire "Allez... Encore une nouvelle extension de l'univers déjà mastard du monde d'Aquilon !", j'avoue avoir un faible pour la mythologie japonaise, et j'ai donc plongé empli de curiosité dans ce nouveau cycle. On retrouve Nicolas Jarry au scénario, déjà bien investi dans l'univers, et Vax au dessin, que j'avais découvert avec Guerres & Dragons et le cycle Terres d'Ogon. Son trait est agréable et je l'ai trouvé très inspiré dans ce nouvel univers asiatique. Ses personnages sont bons, ses décors très réussis et immergeants, et les créatures fantastiques du folklore japonais magnifiquement réalisées. Si le coup du duo improbable ne brille pas par son originalité, il fonctionne pour autant très bien. Le titre de cet album tient au légendaire Samouraï rouge qui accompagne la prêtresses Mei-Jen dans ses exorcismes. Et nos deux compères ne chaument pas ! Chaque petite aventure s'ouvre sur un haïku formant au fil des pages un récit au long cours. Voici donc un nouveau pan de cet univers qui s'ouvre de façon très plaisante ; on est vite happé quand, comme moi, le folklore japonais et la fantasy vous titillent. Espérons juste que nous ne soyons pas partis pour une trop longue série de tomes qui finissent par noyer le lecteur (5 tomes sont pour l'instant annoncé).
French Theory
La French Theory, c’est quoi ? C’est un courant de pensée initié par des philosophes français dans les années 60 où le concept de déconstruction tenait une place centrale. Le fait que l’appellation soit en anglais démontre à lui seul l’importance de ce mouvement et l’engouement qu’il suscita aux États-Unis, bien plus qu’en France, même si cela se limitait aux universités et que seuls les initiés en maîtrisait le concept. Pourtant, ces textes philosophiques, si puissants dans leurs contenus, ont fini par déborder des bibliothèques et des conférences universitaires, se propageant dans le reste de la société et infusant les mœurs et la culture… Pour faire simple, c’est ce mouvement qui a inspiré la lutte des minorités, qui recouvre un vaste champ thématique, de la question coloniale aux combats féministes, en passant par la notion d’identité et de genre, la contestation sociale, la conquête de nouveaux droits…dans un contexte où le capitalisme, moins menacé à l’époque, n’avait pas encore révélé toute la férocité dont il est capable… Une férocité qui s’exprime à travers le « backlash » auquel on assiste depuis quelques années, « le retour de bâton après des progrès et des avancées », en somme une attaque en règle contre le fameux « wokisme » qui, aux yeux de ses adversaires, est devenu l’insulte ultime évitant toute justification… et pour cela, la fin justifie les moyens : répression violente, privatisation tous azimuts, individualisme, technologies de contrôle… et désormais tentatives de miner la liberté d’expression, comme on peut le voir avec Trump n°2, qui ne ménage pas ses efforts pour remettre en cause le premier amendement de la constitution US ! Face aux slogans simplistes assénés par les réactionnaires de tout poil pour toucher les foules qu’ils préfèrent déculturées, on serait tentés de croire que la pensée déconstructiviste ne fait guère le poids. En effet, peut-on envisager une seule seconde de s’appuyer sur un ouvrage au contenu ardu d’un Foucault ou d’un Deleuze pour répondre à un interlocuteur qui clamera, en se contrefoutant éperdument de vos arguments, sa détestation des intellos woke-islamo-gaucho-bobos ? Et c’est bien en cela que « French Theory » coche toutes les cases. C’est une synthèse parfaite et rafraichissante d’une pensée parfois complexe, et qui incitera les plus motivés — les plus « rebelles » aussi — à creuser le sujet, grâce à la bibliographie en fin d’ouvrage. La narration fluide rend le concept de déconstruction accessible – y compris pour moi qui je le confesse n’ai lu aucun ouvrage de ces philosophes. Plutôt que de développer en détail cette théorie (ce qui est fait sur un seul chapitre), les auteurs ont choisi de privilégier l’histoire du mouvement, ses implications hors du cadre universitaire, à l’échelle internationale, ses influences à travers la peinture, l’architecture, le cinéma, la musique, la littérature, sans oublier… la bande dessinée. De même, les autres protagonistes du mouvement sont évoqués — et il n’y avait pas seulement les cinq représentés en couverture (Michel Foucault, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Jean Baudrillard), loin de là. Bon nombre d’entre eux n’étaient pas français, beaucoup étaient évidemment étatsuniens, et parmi eux : Bernard Said, Homi Bhabhaj et G.C. Spivak (tous deux nés en Inde), Judith Butler, Eve Kosofsky Sedgwick… Pour accompagner le texte, Thomas Daquin nous propose une ligne claire pop et colorée, aux accents parfois psychédéliques, reflétant bien l’atmosphère de l’époque. Ce dernier sait faire preuve d’inventivité et de fantaisie pour mettre en images des concepts pouvant paraître abstraits, conférant au livre un côté très ludique. Si l’ouvrage décrit un monde en décomposition où les mouvements progressistes se voient férocement attaqués de toute part par les politiques autoritaires voire fascisantes, il permet aussi de prendre du recul et fait appel à notre aptitude à l’analyse. Il nous oblige à faire un pas de côté, nous conduit à voir les choses sous une perspective nouvelle, moins désespérante. Car en effet, la French Theory se veut aussi « une boîte à outils politique, qui inclut sa propre critique, mais pas vraiment de notice d’utilisation ». En suscitant ainsi la réflexion, il poussera peut-être les plus révoltés et/ou démoralisés par le contexte actuel à être créatifs en inventant de nouvelles formes d’action. La bonne nouvelle, nous dit François Cusset, c’est que l’œuvre de ces philosophes est redevenue vivante en France, au grand dam des propagandistes anti-woke. Cette bande dessinée, qui dérive de l’essai éponyme de François Cusset, demeurant ici co-auteur, est donc une réussite totale en termes de vulgarisation, prouvant s’il était besoin la capacité du neuvième art à attirer un lectorat pas forcément porté sur ce type d’ouvrages, et à lui faire découvrir des écrits théoriques souffrant — quoi qu’on en dise — d’une image rébarbative pour le commun des mortels. Évoquer sur 144 pages seulement un mouvement philosophique réunissant autant d’acteurs, et par ailleurs assez disparate — certains d’entre eux étaient même en opposition sur certains sujets —, relevait incontestablement du challenge. Les auteurs ont parfaitement relevé le défi, qui fait de « French Theory » un vrai coup de cœur et l’une des lectures indispensables de l’année. En guise de conclusion à cet avis, n’oublions pas cette puissante citation de Gilles Deleuze mentionnée en fin d’ouvrage : « LE POUVOIR NOUS VEUT TRISTES ». En espérant que ça vous donne la patate et le smile ;-)
Fantastic Four - Molécules instables
J’ai trouvé cette relecture des Quatre Fantastiques vraiment intéressante, mais aussi assez déroutante. James Sturm ne cherche pas à raconter une aventure de super-héros classique : il imagine plutôt qui auraient pu être les “vraies personnes” derrière ces figures mythiques. Le résultat, c’est un récit ancré dans l’Amérique des années 50, plein de frustrations, de non-dits et de tensions familiales. Ce que j’ai aimé, c’est la façon dont chaque personnage est traité avec réalisme : Reed obsédé par la maîtrise, Sue étouffée dans son rôle de femme parfaite, Johnny en quête d’identité, et Ben, figure un peu perdue entre colère et solitude. C’est plus une étude de caractères qu’un comics d’action, mais ça fonctionne bien si on aime les récits lents et introspectifs. Le dessin de Guy Davis colle parfaitement à cette ambiance : un trait un peu rugueux, expressif, avec une atmosphère rétro qui rend bien l’époque. On sent le soin apporté à la mise en scène, aux décors, à la lumière. Visuellement, ça donne une vraie personnalité à l’album. En revanche, je trouve que le lien avec l’univers Marvel paraît parfois un peu artificiel. On sent que le concept des Quatre Fantastiques sert de point de départ, mais l’histoire aurait presque pu exister sans eux. Et comme le rythme est assez lent, il faut vraiment accrocher à cette approche plus “humaine” pour apprécier l’ensemble. Au final, Molécules Instables m’a plu pour son ton adulte et sa réflexion sur les origines du mythe, même si j’en ressors avec un léger sentiment de distance. C’est une lecture intelligente, bien écrite, mais pas forcément pour tout le monde. Note : 3,5/5
Pitcairn - L'île des Révoltés du Bounty
J’avais mis 4/5 suite à la lecture des 2 premiers tomes, mais je descends à 3/5 après la lecture de l’intégralité des 4 tomes. J’ai beaucoup aimé le début, et surtout le dernier tome, je trouve le dénouement bien amené et intéressant… mais entre les deux, j’ai dû me coltiner des pages de batailles rangées confuses et pas bien passionnantes – la thématique principale étant le partage des femmes. J’ai eu beaucoup de mal à identifier les nombreux personnages, et du coup je m’y suis assez peu attaché. Bon, ça reste une lecture sympathique, l’histoire est authentique et donc plutôt édifiante, et la mise en image est réussie. Pas mal, sans plus.
L'Orangeraie
Achetée un peu à l’aveuglette pour mon boulot sur la foi d’un papier plutôt favorable, cette BD m’a conquis. Je ne connaissais pas du tout le récit original, mais les auteurs évoquent un sujet d’actualité douloureux (le terrorisme en l’occurrence) qu’ils parviennent à élever au-dessus d’un contexte précis et à rendre accessible à un public plus jeune. Bon, graphiquement, j’avoue, ce n’est pas la grosse éclate, même si le dessin est tout à fait correct. Disons que l’ensemble manque un peu de personnalité, et le trait d'un peu de finesse, et que vu le style, on aurait apprécié davantage de détails. C’est surtout le scénario qui marque les esprits, ainsi que son cheminement émotionnel. L’histoire commence lors d’une répétition de théâtre qui voit l’un des acteurs quitter la scène précipitamment, affirmant qu’il est incapable de jouer le rôle qui lui est assigné. Le metteur en scène le rattrape, et notre homme révèle qu’il porte en réalité un tout autre nom. Et puis hop ! Flashback ! Le truc monte gentiment, puis il s'installe une ambiance pesante mais pudique. On devine les choses bien davantage qu'on ne les voit, et c'est la grande force de ce récit qui se fait comprendre à demi-mot (d'où une frustration éprouvée du côté des dessins, mais peut-être qu'après tout, il fallait cette douceur de trait...). J'ignore bien entendu si cela est le fait du roman à l'origine de cette adaptation, mais en tout cas, le sujet n'en est que bien plus fort car il s'infiltre dans tous vos pores, dans tous vos neurones tout en ne vous imposant rien. Très chouette histoire, très forte, qui en outre sait se mettre à hauteur d'adolescent. Une belle surprise.
Bajka
Une chouette BD jeunesse. L'histoire d'une jeune fille, Victoria, et de sa chienne Bajka dans un monde post-apocalyptique. Un animal de compagnie qui possède le don de la parole. De petits chapitres sur quelques planches vont se succéder où on découvre leur quotidien, ils développent des thèmes qui parleront à un jeune public tant sur le fond que dans sa forme. Un récit initiatique accessible où les bons sentiments sont de mise avec des personnages attachants. Un dessin aux couleurs lumineuses, aux lignes rondes et lisibles, dans un style jeunesse très agréable à regarder. Je tiens à souligner le soin apporté aux décors. Je recommande pour les enfants de 6 à 10 ans.
French Theory
French Theory est à mi chemin entre le documentaire et l'essai philosophique. Le pitch propose de nous ouvrir les yeux de façon ludique sur des philosophes français du 20e siècle ayant fortement influencé par leur théories une partie de la pensée américaine. Le contrat est plutôt bien rempli par le premier chapitre, mais la suite se poursuit sous substances philo-actives et ça devient un peu indigeste. Le début raconte comment quelques philosophes français, dont les noms sont plus ou moins connus, ont voyagé aux USA dans les années 60 et 70. Ils ont amenés avec eux leurs idées et ils les ont semés dans la société américaine. Au delà de raconter plus ou moins chronologiquement où ils sont allés, qui ils ont rencontré et ce qu'ils se sont dit, cette partie est intéressante parce qu'elle raconte une époque. C'est agréable à suivre, on passe de New York à la côte ouest, c'est à la fois dépaysant et instructif cette façon de faire vivre cette époque au lecteur. La petite touche rétro nostalgique se marie bien avec l'aspect documentaire sur cette époque. Ca fonctionne un chapitre, soit 70 pages. Après le récit prend un virage assez radical, on perd cette aspect documentaire. On a un mix d'essai philosophique avec un délire un peu étrange qu'il est assez dificile à décrire. Des personnages totalement fictifs (Norma, Simulacre, la machine désirante, ...) se succèdent pour raconter des concepts pas passionnants. C'est décousu et bien moins interessant que la première partie. La suite essaye de faire le lien avec d'autres personnages réels et des courants de pensées, explorant leurs impacts sur la société. Mais là aussi c'est moins inspiré que le début et cette dernière partie n'arrive pas à relever l'intérêt.