Les derniers avis (187 avis)

Couverture de la série Colville
Colville

Je découvre cet auteur avec cet album, qui possède de réelles qualités, même si, au vu de l’entame, j’en attendais sans doute un peu plus. Ce qui m’a d’emblée attiré, c’est le travail graphique de Steven Gilbert. Son dessin, le rendu, noir et un peu charbonneux, est très plaisant. En tout cas pour les décors, ambiance – ce qui est ici très important, et domine presque l’intrigue elle-même. En effet, c’est plus hésitant et inégal pour les personnages, avec quelques hésitations et menus défauts. Mais, globalement, c’est agréable à regarder. Concernant l’intrigue, elle est en soi très légère. Un jeune homme tente une dernière petite arnaque pour gratter les quelques centaines de dollars qui lui manquent pour auto-éditer son comics. Hélas, tout va mal tourner. On le sait dès le départ, puisque les premières cases, muettes, nous livrent quasiment la fin de ce thriller, images que nous reverrons plus tard, avec les explications, les enchainements qui y mènent. La construction – volontairement décousue – est d’ailleurs, comme l’ambiance, le point original et attractif de cette histoire. Un ensemble très très noir, glauque, les petites frappes de banlieue qui semblaient occuper le côté obscur se voyant largement dépassés par bien plus pervers qu’eux ! Colville est loin d’être le bled calme qu’on imagine en effet. Un polar qui manque un peu de densité, mais que les amateurs d’ambiances poisseuses apprécieront je pense.

08/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Fichue famille
Fichue famille

Van Dongen m’avait intéressé à l’histoire mouvementée de l’Indonésie de l’immédiat après-guerre dans Rampokan. Je pensais que ce « Fichue famille » prenait une sorte de suite chronologique, en montrant en plus le devenir des immigrés/rapatriés aux Pays-Bas au moment de la décolonisation. Et là je suis clairement resté sur ma faim. En effet, l’intrigue est franchement trop décousue. Nous suivons une famille recomposée aux Pays-Bas au début des années 1950. Un Indonésien, monsieur Java, qui vit avec une Hollandaise (dont le mari lui-même indonésien est mort), ses filles métisses et un jeune garçon que le couple a eu plus récemment, garçon mal accepté par ses demi-sœurs et durement traité par son père. Les deux personnages principaux sont monsieur Java, qui a du mal à accepter sa nouvelle vie aux Pays-Bas – certains habitants le lui rendent bien – et le garçon, qui se réfugie dans son imagination (se voyant aviateur, imaginant un jeune frère aux traits du visages invisibles, etc.). Plus qu’une histoire, c’est davantage une suite de saynètes qui s’enchaînent, sans réellement bâtir un récit consistant. Le personnage de monsieur Java reste un peu énigmatique, son aigreur le rend presque antipathique. Quant au gamin, son personnage introduit quelques scènes oniriques, mais qui peinent à dynamiser le récit. Reste le dessin de Van Dongen, qui use d’une ligne claire classique et plutôt réussie et agréable. Mais au final, je suis sorti déçu de cette lecture.

08/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Notre histoire
Notre histoire

Ces deux albums retracent la vie de Lilian Thuram jusqu’à ses débuts de footballeur professionnel. De sa Guadeloupe natale, d’où sa mère s’est embarquée pour la France avec tous ses enfants, jonglant continuellement avec de petits moyens pour que tous s’en sortent, jusqu’au début de réussite de Lilian, qu’on suppose bénéfique pour toute la famille. Régulièrement au cœur de ce récit assez linéaire et classique – et manquant sans doute d’aspérité, à défaut de manquer d’empathie, nous retrouvons le jeune Lilian discutant avec Neddo, un vieux monsieur rencontré dans la cité où la famille s’est installée près de Fontainebleau. Celui-ci va régulièrement lui raconter la vie et l’action de personnes qui se sont battues contre les préjugés et pour défendre les libertés. A part Ésope, la plupart sont liés à la lutte contre le racisme et sont des Noirs, que ce soit dans les colonies européennes ou aux États-Unis (le dernier exemple étant celui d’Angela Davis). Si le procédé fait quand même très artificiel (le personnage du « vieux sage » Neddo est inventé), et si cela tourne un peu à l’exempla édifiant parfois, on ne peut que reconnaitre la nécessité de rappeler des valeurs qui devraient être universelles, et qui forment officiellement l’ossature de notre « démocratie », comme celles reprises dans notre devise. Lilian Thuram s’est depuis longtemps impliqué dans la lutte contre les discriminations – raciales en particulier. Il a participé à plusieurs documentaires avec l’historien spécialiste du sujet Pascal Blanchard. C’est pourquoi, même si l’histoire qui sert de fil rouge n’est en elle-même pas forcément hyper emballante, les idées défendues par ce diptyque méritent d’être mises en avant, par-delà la relative naïveté des moyens employés pour les défendre. En plus des préjugés racistes, Lilian Thuram contredit aussi les idées reçues sur les sportifs – footballeurs en particulier – incapables d’élaborer une pensée cohérente et intellectuellement élevée. Thuram est visiblement une belle personne, et cette série, en plus de nous expliquer sa « formation » (ses valeurs plus que ses capacités sportives), permet de remettre en avant des personnes que l’histoire « officielle » (écrite par et pour des Blancs le plus souvent) a laissé de côté.

08/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série The Ex-People
The Ex-People

Dommage, cette série en deux tomes manque clairement de peps pour que je puisse leur donner plus. Et pourtant j'aimais beaucoup l'idée et l'atmosphère de conte qui se dégageait de l'ensemble avait quelque chose pour me plaire. Le premier volume contient les éléments de mise en place d'une histoire qui se développe très peu au final, avec une longue mise en place de comment on en est arrivé là et une résolution qui est ... beaucoup trop rapide. Une action, une grande bataille et voila la fin après un petit échange sympathique mais clairement manquant de développement. A mon sens, il manquerait un volume de plus et l'histoire aurait bien mieux tenue. En l'état il y a beaucoup de choses sympathique mais l'enchainement rapide fait que pleins de détails sont trop peu développés tandis que d'autre le sont trop par rapport à leur importance. Le dessin de Utkine est toujours aussi bon que ce que j'avais découvert dans son Le Roi des oiseaux, avec ce trait charbonneux qui va à merveille à une ambiance de conte légèrement merveilleuse, avec une touche d'étrange dans les personnages où les yeux en amande et trop grand pour le visage, plongeant très vite dans le ton du récit. Rien que pour le dessin, je recommanderais la lecture. Pas mauvais, clairement pas, mais manquant d'un truc qui fasse réellement décoller le récit au-dessus de la masse, cette BD manque du petit plus qui me ferait monter ma note. En l'état, je donne un 3* qui salue le travail et je ne vous déconseille pas la lecture qui reste plaisante.

08/09/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Histoire de la mer
Histoire de la mer

Comme mon camarade je suis surpris de trouver Matz au générique de cet album très ambitieux. Mais peu importe, j'imagine que c'est bien de sortir de temps en temps de sa zone de confort pour parler d'un sujet qui nous passionne. Matz a donc, avec deux consultants scientifiques et un dessinateur, l'occasion de nous parler de la mer, sous toutes ses formes, au travers d'un classement chronologique, sur plus de 300 pages. C'est très diversifié : on a des récits historiques mettant en scène des pionniers (et des pionnières, comme Jeanne Barret) de toutes les époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est très richement documenté, et tous les aspects sont présents : historique donc, politique, environnemental, biologique (même si je trouve qu'il aurait fallu développer un peu plus cet aspect). Sans oublier la façon dont la mer a pu inspirer des auteurs, comme Jules Verne. Je ne sais pas si c'est complet, mais on s'en rapproche drôlement, et si les 300 pages vous rebutent, sachez que cela se lit très bien, même s'il faut prévoir plusieurs heures de lecture. Je trouve le style de Jörg Mailliet nettement insuffisant sur les visages, en revanche sur les designs (de bateaux, essentiellement), il se débrouille très bien, et bien que sa mise en couleurs soit un peu sombre à mon goût par endroits, l'ensemble est loin d'être désagréable à l'œil. Bref, un bel album sur un vaste sujet.

08/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Manoir (Melchior)
Le Manoir (Melchior)

Un jeune homme se retrouve pensionnaire d’un bien étrange manoir isolé de tout. Les autres pensionnaires y ont tous des comportements bizarres, le héros lui-même ne comprend pas ce qu’il fait là et doit investiguer en découvrant peu à peu le voile de mystère qui imprègne les lieux. Pour qui a lu un peu de récits fantastiques, on se doute assez vite de ce qu’il en est réellement des habitants de ce manoir et du cas du héros lui-même. Toutefois non seulement dessin et mise en scène contribuent à une lecture tout à fait plaisante et entraînante, mais en plus il s’avère que c’est l’adaptation d’une longue série de romans, donc il faut en déduire que ce mystère, qui sera en partie dévoilé en fin de premier tome, n’est pas la seule ressource de son autrice et que l’intrigue ira au-delà de ce seul concept de base. Et effectivement, avec le tome 2, mon ressenti s’est encore renforcé : le récit prend une ampleur inattendue, en abordant des thématiques plus profondes avec une construction narrative souple et habile, un rythme prenant et des personnages auxquels on s'attache. Au final, c’est une série jeunesse solide et inspirée, qui réussit à mêler mystère, émotion et réflexion avec beaucoup de justesse, et qui peut séduire bien au-delà de son public cible.

13/07/2023 (MAJ le 08/09/2025) (modifier)
Couverture de la série Le Manoir (Melchior)
Le Manoir (Melchior)

Il n'a pas fallu me forcer pour donner une bonne note à cette série tellement j'ai apprécié la lecture de ce diptyque. Pourtant je suis entré dans le récit avec circonspection craignant une énième redite d'un petit frère de Harry Potter. Et bien pas du tout. Il faut dire que cette adaptation est issue d'un roman d'Èvelyne Brisou-Pellen qui est une belle référence pour la littérature jeunesse 10-13 ans. J'ai trouvé le scénario très solide et inventif. J'ai trouvé cette idée d'une chronologie non fixe, un peu comme dans l'esprit des enfants, brillante. Elle permet d'introduire des éléments historiques qui pimentent et enrichissent le récit. De plus les auteurs ne se dispersent pas grâce au très attachant personnage de Liam qui dévoile peu à peu la thématique principale du récit autour de l'injustice de certains décès et de sa gestion post mortem. Ce n'est donc pas une thématique simple et guimauve surtout avec les exemples choisis par les auteurs. La prouesse de la narration est de ne jamais tomber dans le pathos mais d'offrir une ouverture apaisante . Le T1 prend le temps d'installer les personnages en laissant en suspens suffisamment d'interrogations pour se jeter sur un T2 qui m'a enchanté par l'intelligence de sa construction. Le vocabulaire est d'un bon niveau et les références historiques sont judicieusement choisies. Le graphisme de Raphael Beuchot est au niveau de ce bon scénario. L'auteur propose une narration visuelle très dynamique et expressive. Il développe une très belle ambiance fantastique où le réel et le surnaturel se côtoient d'une manière très convaincante. La belle mise en couleur accompagne le plaisir de lecture. Une très belle histoire au-delà d'un simple récit de fantôme pour un très large public. Un vrai coup de cœur qui m'incite à me plonger et à faire plonger mes enfants dans les romans d'origine.

08/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Miss Charity
Miss Charity

Je commence à être familier de la façon du couple Montel/Clément. Leurs propositions souvent poétiques et contemplatives ne me laissent jamais indifférent. Toutefois ici j'ai eu du mal à accrocher dans les pas de la jeune Charity et de son univers victorien guindé et étouffant. Je comprends ce parcours de pionnière qui éclos à cette époque dans beaucoup de domaines réservés aux hommes ( médecine, physique, cinéma …) Sauf que je trouve le message un peu ambiguë puisque c'est dans un domaine artistique que la jeune Charity explose. J'ai trouvé le rythme bien trop lent et seuls les personnages de Tabitha, au début, puis celui de Blanche ont égayé ma lecture. L'autre source de plaisir provient des belles aquarelles de Anne Montel. Elles sont gracieuses, fraiches et colorées. La construction des planches est très moderne et donne le sentiment d'une totale liberté en contraste absolu avec l'ambiance de prison sociale dans laquelle vit la jeune fille. Pas trop à mon goût mais cela reste une lecture plaisante. Un bon 3 tout de même

08/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Jhen (Xan)
Jhen (Xan)

J'ai lu cette série il y a pas mal de temps et j'avais apprécié les premiers opus. Pourtant je ne suis pas un grand fan de Martin. Je trouve ses dialogues souvent pesants et ses personnages figés. Le Moyen-âge est une période que j'aime bien et j'ai apprécié que les auteurs proposent un personnage central bâtisseur. Malheureusement j'ai stoppé net la lecture de la série avec l'épisode Barbe bleue. C'est à cette occasion que j'ai découvert le personnage de Gilles de Rais plutôt sympathique jusque là. Je fais partie de ce lectorat, parent de jeunes enfants, qui est très mal à l'aise devant les propositions ambiguës des auteurs. Je ne suis pas naïf et je reconnais à l'artiste d'explorer cette face sombre. Mais je me souviens aussi d'une réflexion de P-E Schmitt dans "la Part de l'autre" de la difficulté voire du danger d'explorer ce type de personnage. S'adressant à un public jeune, les auteurs sont forcément dans le sous-entendu et la demi mesure. Je trouve cette position très inconfortable voire hypocrite. Comme pour illustrer la remarque de Schmitt le personnage de Rais prend vite le dessus sur celui de Jhen bien moins "charismatique" sous la plume des auteurs. C'est dommage car j'avais beaucoup apprécié l'ambiance initiale et surtout le graphisme un peu scolaire mais très détaillé de jean Pleyers. Ce n'est pas une série que je proposerais à mes enfants.

08/09/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série Kimen
Kimen

Louis-San est un youtubeur que je suis depuis quelques temps. Il est moitié-japonais, moitié-français et il fait des vidéos intéressants notamment sur la société japonaise ou encore faire découvrir des trucs français à ses copains japonais. Il a aussi écrit un livre sur des affaires criminelles japonaises que j'ai bien aimé et que je recommande aux amateurs de true crime. C'est donc avec une bonne impression que j'ai emprunté le premier tome et malheureusement à la lecture j'ai vite déchanté. Déjà, le dessin est moyen. J'ai cru tout d'abord que c'était fait par un européen amateur de mangas et ensuite j'ai vu dans la biographie de la dessinatrice qu'en faite elle est une japonaise vivant en France et qui enseigne l'art du manga dans une école. Disons que le fait qu'elle enseigne ne m'a pas surpris parce que son dessin ressemble vraiment à ce que l'on retrouve dans des livre sur comment apprendre à dessiner des mangas en 10 leçons. Au moins c'est lisible, mais les expressions exagérés des personnages m'ont vite exaspérer. La ligne entre des expressions exagérés qui me font rigolé et qui m'énervent est mince et le manga dépasse la ligne de ce que je trouve acceptable. Quant au scénario, on a donc droit à une version fictive de Louis-San qui s'en va au Japon en quête de ses parents biologiques et très vite il y a des méchants yakuzas à sa poursuite et il découvre que le masque qu'il possède depuis longtemps donne des pouvoirs lorsqu'on le porte. Ah oui il y aussi une femme avec des gros seins dans l'histoire. Tout m'a paru stéréotypé, les personnages comme les situations. Je pense que le principal problème est que je ne semble pas faire partie du public-cible. Alors que ses dernières vidéos parlent en profondeur de sujets importants sur le Japon, ici tout me semble plus superficiel. Je pense que c'est pour les ados fans du Japon, en tout cas c'est l'impression que ça me fait. Peut-être que ça s'améliore dans la suite, mais j'ai pas trop envie de la lire même si le premier tome se termine sur une grosse révélation. Au moins Louis-San a réalisé son rêve de sortir un manga...

08/09/2025 (modifier)