C'est con-con, c'est cou-court, mais ça parvient à être joli, à être intéressant.
Oui, je me répète souvent dans mes retours sur cette collection, mais que voulez-vous, c'est court !
Un court récit sur l'inspiration, sur la divergence artistique aussi si je vais chercher loin dans ma lecture, en tout cas le message délivré par l'œuvre est mignon, le tout est gentiment con, ça se lit agréablement.
Si j'étais mesquine je pointerais du doigt que la poésie ne se résume pas qu'à des rimes mais se construit bien plus sur la construction et la rythmique mais je ne suis pas mesquine alors je me tais (comment ça je l'ai quand-même dit ?), en tout cas le poème de fin reste mignon alors je le pardonne.
C'est une jolie réflexion que nous propose ici Baudouin. Une remise en question sur notre manière d'appréhender la marche et les paysages, les chemins (ou non, justement) que l'on emprunte. C'est beau, tant dans la réflexion que dans les dessins (le style gribouillé me plait bien).
Finalement assez peu de chose à dire après la lecture et pourtant j'avoue l'avoir bien appréciée. Ah, si, si j'étais tatillonne je pointerais tout de même du doigt le fait que l'on se trouve vraiment ici dans les limites de ce qui peut être considéré comme de la bande-dessinée.
Pas mauvais mais pas excellent non plus.
L'idée est très bonne (surtout concernant la taille requise de l'album) et l'exécution pas mauvaise, pourtant je me dois d'être honnête et vous dire que j'en ressors sans aucun avis réel. L'attente d'un personnage, la surenchère d'emmerdements et de tentatives de cacher la casse et de faire comme si de rien n'était, normalement c'est ma came, j'aurais dû passer un bon moment. Au final j'en ressors sans rien en garder.
L'album reste bon, je ne le descendrais pas pour autant, mais j'avoue que je l'ai tout de même trouvé bien fade comparé à d'autres de la collection.
(Note réelle 2,5)
Quoi de mieux qu'une collection caractérisée par sa limite de pages courte pour parler d'un problème de taille ?
Dans cette petite histoire muette on suit une femme tout aussi petite. Elle cherche à jouer de ses charmes pour attirer le regard du grand dadais qui a fait chavirer son cœur, mais rien n'y fait : le grand dadais ne la voit pas. Comment attirer le regard de l'être aimé quand celui-ci à la tête dans les nuages et que vous même n'avez au mieux que la tête aux niveaux de son service trois pièce ?
Une vaste question, mais l'amour n'est-il pas un grand voyage mystérieux ?
Bon, bah j'ai ri.
C'est bon signe, ça !
Ici, formule absurde classique : des images fixes bien trop travaillées par rapport aux textes idiots et des dialogues à la forme riche et au fond couillon.
Le récit, à base de plans de constructions d'une cathédrale, de coucher de soleil et de personnages ressemblant étrangement à ceux que l'on trouve sur les guides de constructions des meubles Ikea, est bon. La petite crotte de nez sur les artistes se touchant la nouille sur leurs parti-pris cachant bien souvent leurs limitations artistiques qu'iels refusent d'outrepasser ou de reconnaître m'a bien fait rire.
C'est con, c'est drôle, ça marche.
Une courte histoire muette et métaphorique sur la liberté d'expression et le droit de blasphémer.
On y suit un petit personnage peignant des dessins qui fâchent, des dessins qui dérangent, et qui se fait emprisonner. Le message est louable, sa forme métaphorique (et muette) le rend ici universel, c'est du très bon.
C'est du très bon mais je vais en profiter pour apporter mon grain de sel sur la question ; bim, je carjack mes avis pour écrire des mini-pavés, kestuvafer ?!
Je suis pour la liberté d'expression, je considère que nul ne devrait avoir à museler ses opinions et ses discours dans notre société, je considère également qu'il n'existe aucun (et je dis bien aucun) sujet tabou. Pourtant, malheureusement, quand la question du droit au blasphème (ou tout autre polémique tournant autour d'une création choc) est remise sur le tapis c'est aussi bien souvent pour ce que j'appelle "du choc gratuit". Par "choc gratuit" j'entend ces œuvres n'ayant pour d'autre but que de choquer, sans autre intention. Si quelqu'un représente de la pédopornographie sans autre intention que de nous présenter des mineurs qui subissent des choses ignobles, à moins d'être dans des cas très précis où il y aurait une dénonciation derrière, j'aimerais bien un jour qu'on m'explique pourquoi trente-mille péquenauds viennent derrière avec leur jargon et leur branlette (intellectuelle) pour te dire que c'est "subversif-han" (dans ma tête les connards ont tous-tes l'accent parigaud). Alors non, je ne suis certainement pas pour la censure, l'emprisonnement ou même la mise à mort (quoi que pour les cas extrêmes comme l’incitation à la haine ou la pédopornographie susmentionnée une sanction sévère me parait on ne peut plus logique - autre que le peine de mort, je précise), mais tout comme ces artistes "subversif-han" ont le droit de dire et de créer toutes les conneries qui leurs passent par la tête, le reste des individus qui composent notre société ont le droit d'exprimer leur dégoût, de leur dire qu'iels trouvent cela merdique ou condamnable. La liberté d'expression va dans les deux sens et quand on exprime des pensées qui vont à l'encontre du bienfondé et de la sécurité des membres d'une société on en est rejeté, c'est la base même d'un contrat social (inhérent à notre espèce).
Donc encore une fois, pas le sujet de l'album, mais je tenais à apporter une légère nuance sur un sujet qui me titille (même s'il s'agit d'un cas extrême il me gène suffisamment dans les débats publics pour que je me jette sur l'occasion d'en parler). La liberté d'expression et le droit au blasphème, oui. Le droit d'exprimer toutes les ignominies dans l'espace public, surtout au détriment des individus qui la composent, non.
C'est rigolo, je suppose. En tout cas je n'ai pas ri, ni souris d'ailleurs.
L'album se veut être une courte présentation du métier de créateur de bande-dessinées, pleine d'humour et de piques bien trouvées, mais tout est plat. Pas nécessairement mauvais, juste plat. C'est du vu, du revu, l'album ne surprend pas, ne propose finalement rien d'autre qu'une série d'anecdote pas forcément très drôle, pas forcément portant à la réflexion non plus.
C'est pas mauvais, juste oubliable.
(La dernière case/page aura au moins eu le mérite d'être bien trouvée, elle).
Dans la lignée du reste de la collection, c'est court.
C'est court, c'est simple, mais ça marche, alors tout va bien !
C'est une histoire muette à chute, mêlant piraterie et haute couture, pillage et coquetterie. C'est mignon, rigolo, ça divertit, en sommes cela remplit son office de lecture rapide sans être creux, que demandez de plus ?
Une lecture salutaire.
Un album indispensable dans toutes les bibliothèques.
Un album dont on ne peut ressortir que révolté, et le mot est faible. Je n'ai pas bien sûr attendu cette lecture pour savoir que notre société est gangrenée par le système capitaliste, mais elle m'a ouvert les yeux sur le monde de la finance. Un monde qui m'était obscure et un système qui détruit des vies mais aussi la planète.
Aline Fares a travaillé de nombreuses années pour la banque Dexia, elle nous fait un constat sur la finance qui donne la gerbe. Elle se met en scène tout le long de l'album pour nous expliquer tous les rouages de la finance et des conséquences bien réelles dans notre quotidien. Alors oui la lecture est dense (avec une petite dose d'humour) et demande de la concentration (tout en restant accessible), elle permet de comprendre comment et pourquoi on en est arrivé là, mais surtout de désigner les responsables de notre société pourrie : les banques et les politiques (de tous pays). Et c'est toujours les mêmes qui payent l'addition quand ça dérape (crises financières) : les travailleurs qui doivent supporter l'austérité (ben voyons, il est question de nous retirer 2 jours fériés pour résorber la dette) comme remède miracle. Les seuls gagnants sont les gros actionnaires avec leurs dividendes. L'argent appelle l'argent, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres...
Heureusement la lecture se termine avec une dose d'espoir, puisqu'Aline Fares propose des solutions pour casser le système, des propositions auxquelles nous tous pouvons apporter notre pierre à l'édifice. Il faut juste un peu de courage, se préparer à des moments difficiles et arrêter d'être spectateurs. Pas impossible !
Je tiens à souligner le très beau travail de Jérémy Van Houtte qui met son dessin simple et expressif au service des arguments d'Aline Fares avec une mise en page efficace et démonstrative.
Un album à lire, indiscutablement.
Coup de cœur.
Je suis un grand amateur des productions de Fabcaro – je crois bien que je possède tous ses albums, et j’ai très rarement été déçu.
Et là, je dois dire que c’est clairement l’une de ses meilleures réussites. Je ne m’étonne pas que cet album ait reçu plusieurs prix, car il est vraiment bon, tout en restant relativement atypique.
C’est clairement un florilège d’humour totalement absurde, parfois nonsensique, toujours très con, et parfois noir. Un excellent cocktail dont je suis très friand.
Du sourire au rire franc, quasiment tous les gags (s’il y a une histoire « linéaire », toutes les pages ou les deux pages un gag ponctue ce « road movie » absurde) sont réussis. Si vous êtes adeptes de ce genre d’humour, n’hésitez pas, c’est franchement bien fichu !
Et le ton est donné dès le départ, puisque le déclenchement de cette traque est dû à l’oubli d’une carte de fidélité d’un grand magasin au moment de payer. On devine peu à peu que Fabcaro se met en scène lui-même comme victime de cette course poursuite surmédiatisée. Autodérision, travail autobiographique, réflexion ironique sur le métier de bédéiste : on retrouve là quelques sujets récurrents chez Fabcaro (en particulier dans ses albums publiés chez La Cafetière).
Bref, d’une anecdote insignifiante, Fabcaro va pousser jusqu’au bout du bout l’emballement médiatique (on retrouve là quelques travers déjà moqués dans le second tome de Nic Oumouk de Larcenet). Les petites lâchetés du quotidien, les petits ou les grands cons de notre entourage ou des médias, la société de consommation, la dictature de la routine, les grands élans de générosité creuse (excellente parodie des « tubes humanitaires » !), tout est passé à la moulinette, dans une histoire dont on peut supposer que Fabcaro l’a menée en légère improvisation, emporté par son élan : j’étais prêt à le suivre encore plus loin et longtemps.
C’est d’ailleurs mon seul regret après ma lecture, c’est que cette « connerie » s’arrête. Du coup, je l’ai déjà relue trois fois ! Et vous encourage à en faire autant.
********************************
10 ans jour pour jour après la parution de ce joyau d'humour - et de leur plus gros succès (plus de 400 000 albums vendus à ce jour !), les éditions 6 pieds sous terre ont publié une édition anniversaire, avec une couverture rigide classieuse. Ça a été pour moi l'occasion de rererelire cette histoire (et donc de me marrer encore, même si la surprise ne joue plus).
Je n'ai pas été convaincu par certaines "modifications" apportées par une dizaine d'auteurs (voir détails sur la fiche), intervention insérées au coeur du récit d'origine. Parmi les bonus et entretiens inclus en fin d'album (d'intérêt inégal), j'ai par contre été intéressé par la correspondance entre Fabcaro et son éditeur au moment de la genèse de l'ouvrage. Les amateurs de Fabcaro et de cet album apprécieront sans doute cet ajout.
ZZZZ reste de toute façon un chef d'oeuvre d'humour absurde et intelligent qu'on ne peut laisser de côté !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Sacoche à Rimbaud
C'est con-con, c'est cou-court, mais ça parvient à être joli, à être intéressant. Oui, je me répète souvent dans mes retours sur cette collection, mais que voulez-vous, c'est court ! Un court récit sur l'inspiration, sur la divergence artistique aussi si je vais chercher loin dans ma lecture, en tout cas le message délivré par l'œuvre est mignon, le tout est gentiment con, ça se lit agréablement. Si j'étais mesquine je pointerais du doigt que la poésie ne se résume pas qu'à des rimes mais se construit bien plus sur la construction et la rythmique mais je ne suis pas mesquine alors je me tais (comment ça je l'ai quand-même dit ?), en tout cas le poème de fin reste mignon alors je le pardonne.
Des pas dans les songes
C'est une jolie réflexion que nous propose ici Baudouin. Une remise en question sur notre manière d'appréhender la marche et les paysages, les chemins (ou non, justement) que l'on emprunte. C'est beau, tant dans la réflexion que dans les dessins (le style gribouillé me plait bien). Finalement assez peu de chose à dire après la lecture et pourtant j'avoue l'avoir bien appréciée. Ah, si, si j'étais tatillonne je pointerais tout de même du doigt le fait que l'on se trouve vraiment ici dans les limites de ce qui peut être considéré comme de la bande-dessinée.
Le Rendez-vous
Pas mauvais mais pas excellent non plus. L'idée est très bonne (surtout concernant la taille requise de l'album) et l'exécution pas mauvaise, pourtant je me dois d'être honnête et vous dire que j'en ressors sans aucun avis réel. L'attente d'un personnage, la surenchère d'emmerdements et de tentatives de cacher la casse et de faire comme si de rien n'était, normalement c'est ma came, j'aurais dû passer un bon moment. Au final j'en ressors sans rien en garder. L'album reste bon, je ne le descendrais pas pour autant, mais j'avoue que je l'ai tout de même trouvé bien fade comparé à d'autres de la collection. (Note réelle 2,5)
Grand amour
Quoi de mieux qu'une collection caractérisée par sa limite de pages courte pour parler d'un problème de taille ? Dans cette petite histoire muette on suit une femme tout aussi petite. Elle cherche à jouer de ses charmes pour attirer le regard du grand dadais qui a fait chavirer son cœur, mais rien n'y fait : le grand dadais ne la voit pas. Comment attirer le regard de l'être aimé quand celui-ci à la tête dans les nuages et que vous même n'avez au mieux que la tête aux niveaux de son service trois pièce ? Une vaste question, mais l'amour n'est-il pas un grand voyage mystérieux ?
Kouchëdsoleil
Bon, bah j'ai ri. C'est bon signe, ça ! Ici, formule absurde classique : des images fixes bien trop travaillées par rapport aux textes idiots et des dialogues à la forme riche et au fond couillon. Le récit, à base de plans de constructions d'une cathédrale, de coucher de soleil et de personnages ressemblant étrangement à ceux que l'on trouve sur les guides de constructions des meubles Ikea, est bon. La petite crotte de nez sur les artistes se touchant la nouille sur leurs parti-pris cachant bien souvent leurs limitations artistiques qu'iels refusent d'outrepasser ou de reconnaître m'a bien fait rire. C'est con, c'est drôle, ça marche.
Il est libre, Wax
Une courte histoire muette et métaphorique sur la liberté d'expression et le droit de blasphémer. On y suit un petit personnage peignant des dessins qui fâchent, des dessins qui dérangent, et qui se fait emprisonner. Le message est louable, sa forme métaphorique (et muette) le rend ici universel, c'est du très bon. C'est du très bon mais je vais en profiter pour apporter mon grain de sel sur la question ; bim, je carjack mes avis pour écrire des mini-pavés, kestuvafer ?! Je suis pour la liberté d'expression, je considère que nul ne devrait avoir à museler ses opinions et ses discours dans notre société, je considère également qu'il n'existe aucun (et je dis bien aucun) sujet tabou. Pourtant, malheureusement, quand la question du droit au blasphème (ou tout autre polémique tournant autour d'une création choc) est remise sur le tapis c'est aussi bien souvent pour ce que j'appelle "du choc gratuit". Par "choc gratuit" j'entend ces œuvres n'ayant pour d'autre but que de choquer, sans autre intention. Si quelqu'un représente de la pédopornographie sans autre intention que de nous présenter des mineurs qui subissent des choses ignobles, à moins d'être dans des cas très précis où il y aurait une dénonciation derrière, j'aimerais bien un jour qu'on m'explique pourquoi trente-mille péquenauds viennent derrière avec leur jargon et leur branlette (intellectuelle) pour te dire que c'est "subversif-han" (dans ma tête les connards ont tous-tes l'accent parigaud). Alors non, je ne suis certainement pas pour la censure, l'emprisonnement ou même la mise à mort (quoi que pour les cas extrêmes comme l’incitation à la haine ou la pédopornographie susmentionnée une sanction sévère me parait on ne peut plus logique - autre que le peine de mort, je précise), mais tout comme ces artistes "subversif-han" ont le droit de dire et de créer toutes les conneries qui leurs passent par la tête, le reste des individus qui composent notre société ont le droit d'exprimer leur dégoût, de leur dire qu'iels trouvent cela merdique ou condamnable. La liberté d'expression va dans les deux sens et quand on exprime des pensées qui vont à l'encontre du bienfondé et de la sécurité des membres d'une société on en est rejeté, c'est la base même d'un contrat social (inhérent à notre espèce). Donc encore une fois, pas le sujet de l'album, mais je tenais à apporter une légère nuance sur un sujet qui me titille (même s'il s'agit d'un cas extrême il me gène suffisamment dans les débats publics pour que je me jette sur l'occasion d'en parler). La liberté d'expression et le droit au blasphème, oui. Le droit d'exprimer toutes les ignominies dans l'espace public, surtout au détriment des individus qui la composent, non.
Comment réussir sa vie d'artiste
C'est rigolo, je suppose. En tout cas je n'ai pas ri, ni souris d'ailleurs. L'album se veut être une courte présentation du métier de créateur de bande-dessinées, pleine d'humour et de piques bien trouvées, mais tout est plat. Pas nécessairement mauvais, juste plat. C'est du vu, du revu, l'album ne surprend pas, ne propose finalement rien d'autre qu'une série d'anecdote pas forcément très drôle, pas forcément portant à la réflexion non plus. C'est pas mauvais, juste oubliable. (La dernière case/page aura au moins eu le mérite d'être bien trouvée, elle).
La Grande Piraterie
Dans la lignée du reste de la collection, c'est court. C'est court, c'est simple, mais ça marche, alors tout va bien ! C'est une histoire muette à chute, mêlant piraterie et haute couture, pillage et coquetterie. C'est mignon, rigolo, ça divertit, en sommes cela remplit son office de lecture rapide sans être creux, que demandez de plus ?
La Machine à détruire - Pourquoi il faut en finir avec la finance
Une lecture salutaire. Un album indispensable dans toutes les bibliothèques. Un album dont on ne peut ressortir que révolté, et le mot est faible. Je n'ai pas bien sûr attendu cette lecture pour savoir que notre société est gangrenée par le système capitaliste, mais elle m'a ouvert les yeux sur le monde de la finance. Un monde qui m'était obscure et un système qui détruit des vies mais aussi la planète. Aline Fares a travaillé de nombreuses années pour la banque Dexia, elle nous fait un constat sur la finance qui donne la gerbe. Elle se met en scène tout le long de l'album pour nous expliquer tous les rouages de la finance et des conséquences bien réelles dans notre quotidien. Alors oui la lecture est dense (avec une petite dose d'humour) et demande de la concentration (tout en restant accessible), elle permet de comprendre comment et pourquoi on en est arrivé là, mais surtout de désigner les responsables de notre société pourrie : les banques et les politiques (de tous pays). Et c'est toujours les mêmes qui payent l'addition quand ça dérape (crises financières) : les travailleurs qui doivent supporter l'austérité (ben voyons, il est question de nous retirer 2 jours fériés pour résorber la dette) comme remède miracle. Les seuls gagnants sont les gros actionnaires avec leurs dividendes. L'argent appelle l'argent, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres... Heureusement la lecture se termine avec une dose d'espoir, puisqu'Aline Fares propose des solutions pour casser le système, des propositions auxquelles nous tous pouvons apporter notre pierre à l'édifice. Il faut juste un peu de courage, se préparer à des moments difficiles et arrêter d'être spectateurs. Pas impossible ! Je tiens à souligner le très beau travail de Jérémy Van Houtte qui met son dessin simple et expressif au service des arguments d'Aline Fares avec une mise en page efficace et démonstrative. Un album à lire, indiscutablement. Coup de cœur.
Zaï Zaï Zaï Zaï
Je suis un grand amateur des productions de Fabcaro – je crois bien que je possède tous ses albums, et j’ai très rarement été déçu. Et là, je dois dire que c’est clairement l’une de ses meilleures réussites. Je ne m’étonne pas que cet album ait reçu plusieurs prix, car il est vraiment bon, tout en restant relativement atypique. C’est clairement un florilège d’humour totalement absurde, parfois nonsensique, toujours très con, et parfois noir. Un excellent cocktail dont je suis très friand. Du sourire au rire franc, quasiment tous les gags (s’il y a une histoire « linéaire », toutes les pages ou les deux pages un gag ponctue ce « road movie » absurde) sont réussis. Si vous êtes adeptes de ce genre d’humour, n’hésitez pas, c’est franchement bien fichu ! Et le ton est donné dès le départ, puisque le déclenchement de cette traque est dû à l’oubli d’une carte de fidélité d’un grand magasin au moment de payer. On devine peu à peu que Fabcaro se met en scène lui-même comme victime de cette course poursuite surmédiatisée. Autodérision, travail autobiographique, réflexion ironique sur le métier de bédéiste : on retrouve là quelques sujets récurrents chez Fabcaro (en particulier dans ses albums publiés chez La Cafetière). Bref, d’une anecdote insignifiante, Fabcaro va pousser jusqu’au bout du bout l’emballement médiatique (on retrouve là quelques travers déjà moqués dans le second tome de Nic Oumouk de Larcenet). Les petites lâchetés du quotidien, les petits ou les grands cons de notre entourage ou des médias, la société de consommation, la dictature de la routine, les grands élans de générosité creuse (excellente parodie des « tubes humanitaires » !), tout est passé à la moulinette, dans une histoire dont on peut supposer que Fabcaro l’a menée en légère improvisation, emporté par son élan : j’étais prêt à le suivre encore plus loin et longtemps. C’est d’ailleurs mon seul regret après ma lecture, c’est que cette « connerie » s’arrête. Du coup, je l’ai déjà relue trois fois ! Et vous encourage à en faire autant. ******************************** 10 ans jour pour jour après la parution de ce joyau d'humour - et de leur plus gros succès (plus de 400 000 albums vendus à ce jour !), les éditions 6 pieds sous terre ont publié une édition anniversaire, avec une couverture rigide classieuse. Ça a été pour moi l'occasion de rererelire cette histoire (et donc de me marrer encore, même si la surprise ne joue plus). Je n'ai pas été convaincu par certaines "modifications" apportées par une dizaine d'auteurs (voir détails sur la fiche), intervention insérées au coeur du récit d'origine. Parmi les bonus et entretiens inclus en fin d'album (d'intérêt inégal), j'ai par contre été intéressé par la correspondance entre Fabcaro et son éditeur au moment de la genèse de l'ouvrage. Les amateurs de Fabcaro et de cet album apprécieront sans doute cet ajout. ZZZZ reste de toute façon un chef d'oeuvre d'humour absurde et intelligent qu'on ne peut laisser de côté !