Les derniers avis (252 avis)

Couverture de la série Krimi
Krimi

Krimi est une œuvre magistrale, autant sur le fond que sur la forme. Alex W. Inker livre ici un travail graphique absolument saisissant, réalisé à l’encre et au fusain, qui confère à chaque planche une profondeur et une texture incroyables. Les noirs sont d’une densité rare, les contrastes subtilement dosés, et le trait évoque la pellicule d’un vieux film. On y retrouve tout l’esprit du cinéma expressionniste allemand, ses ombres mouvantes et son esthétique du clair-obscur. Graphiquement, c’est un choc. L’édition de Sarbacane est à la hauteur du contenu : grand format et dos toilé, un véritable écrin pour ce travail d’orfèvre. On sent une vraie volonté de mettre en valeur la matérialité du dessin, presque palpable à chaque page. C’est le genre d’album qu’on feuillette lentement, pour savourer la puissance de chaque composition. Le scénario, signé Thibault Vermot, plonge dans la figure complexe de Fritz Lang, cinéaste de génie hanté par ses démons, son époque et la culpabilité. L’histoire entremêle la réalité et la fiction avec une grande maîtrise, tout en gardant une cohérence narrative et émotionnelle remarquable. Le rythme, lent mais tendu, accompagne parfaitement cette descente dans l’ombre. Je conseille de voir le film M le Maudit avant de se plonger dans la BD : cela permet de saisir pleinement les enjeux artistiques et psychologiques du récit, et de comprendre comment Inker et Vermot dialoguent avec l’œuvre de Lang. En somme, Krimi est plus qu’un simple polar : c’est une réflexion sur la création, la culpabilité et le pouvoir des images. Un album ambitieux, noir et superbe, servi par un duo d’auteurs en parfaite symbiose.

13/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série À la poursuite de Jack Gilet
À la poursuite de Jack Gilet

J'ai aimé le trait du dessinateur, les couleurs et… le bourreau ! C'est le personnage le plus gentil, le plus décalé de l'histoire. Personne ne l'estime, certains de n'être qu'un bourreau pour animaux, d'autres d'être un bourreau. Cela fait bien longtemps que j'ai lu la BD, mais il me semble que c'est ce que le malheureux devait faire, son père étant bourreau d'humain, et lui, bon homme, de ne pas vouloir tuer des gens ni désavouer son père. Dans Jacques le Fataliste, le bourreau pour humain était aussi sympathique. Et pourquoi pas ? Tout opposant à la peine de mort doit viser la peine, tout partisan ne pas viser le bourreau comme impur, ainsi que divers autres métiers dans bien des sociétés…. Je dois mentionner que la couverture est belle et intrigante, et adaptée à son rôle de couverture. Loin des moches, loin de celles qui sont belles comme pour mieux masquer la laideur de certains ouvrages, et exécutées par des spécialistes des couvertures, m'a dit un vendeur de BD.

13/11/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
Couverture de la série La Ligue des économistes extraordinaires
La Ligue des économistes extraordinaires

Un autre one-shot qui parle d'un thème précis (ici l'économie) en mélangeant du texte et de la BD. On présente une courte biographie d'un économiste ainsi que ses principales idées et c'est accompagné par une bande dessinée humoristique. C'est le coté bande dessinée qui est le problème de cet album. Si les textes font de bons portraits d'économistes connues et moins connues et je recommanderais la lecture si on veut un bon résumé du sujet, c'est beaucoup moins intéressant si on est aussi un fan de BD. On a droit à des strips ou des gags en une page mettant en vedette l'économiste dont traite le texte et c'est vraiment pas drôle. Les gags tombent à plat et on est du niveau des pires séries qui paraissent chez un éditeur comme Bamboo. Bref, l'intérêt de l'album comme BD est vraiment limité et rien ne m'ennui plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas du tout rigoler.

12/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Islander
Islander

150 pages et ce n'est même pas une histoire complète. Dire qu'il va falloir encore avoir 2 tomes probablement aussi épais pour avoir le fin mot de cette histoire avec ce monde futuriste où l'Europe est devenue invivable sans qu'on sache pourquoi et donc tout le monde veut se réfugier en Islande. Le pays se barricade face à cet afflux. A la base je pensai lire une histoire bien différente à la vue de cette couverture marquante en gros plan sur un homme, un aventurier. En quelque sorte c'en est un tant il trace difficilement son chemin pour migrer à son tour piquant au passage la place sur un bateau d'une jolie donzelle. D'ailleurs les gros plans sont une marque de fabrique du dessinateur j'ai remarqué, il en use souvent. Et les jolis physiques de mannequin sont aussi très abondants, un peu trop. De plus l'Islande reste un pays froid mais les femmes sont parfois vêtues peu chaudement. Encore heureux qu'il semble avoir du chauffage dans les maisons, pourtant plus loin on se réjouit de disposer d'eau chaude pour la douche. Etonnant. Cela reste une bonne entrée en matière avec un suspense tenant en haleine.

12/11/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Solo (Rochier)
Solo (Rochier)

Etonnant que personne n'ait posté avant cet album de Gilles Rochier datant de 2019. Paru le 11 septembre, il fait écho à un autre attentat, celui du Bataclan en novembre 2015 dont on est en train de commémorer les 10 ans justement en ce moment. C'est une histoire un peu loufoque et absurde d'un auteur tellement estomaqué par ce qu'il s'est passé qu'il ne s'exprime plus qu'à travers une trompette, de manière tonitruante, dans sa banlieue. Bon il ne joue pas spécialement bien et finit par agacer ses proches. Le dessin est assez fin, avec une jolie bichromie. Une évocation personnelle d'un événement marquant émotionnellement.

12/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Tour du Monde en 80 jours (Chris)
Le Tour du Monde en 80 jours (Chris)

C’est le deuxième album de Chris que je lis dans cette collection Le Marquis – dont je trouve très belle la maquette, sobre et attirante. Mais, comme pour ma précédente expérience (Le Voyeur), j’en suis sorti clairement sur ma faim. En effet, Chris ne s’embarrasse pas trop pour construire son scénario. Phyllis Fogg fait un pari quasi identique à celui de son ancêtre et quasi homonyme Philéas. Mais ici elle doit faire le tour du monde en 80 jours, sans dépenser un centime. Bien évidemment la donzelle a un plan, et des aptitudes pour le réaliser, puisqu’il lui suffit de séduire à tout va, de copuler et coucher avec divers bonhommes, qui vont la véhiculer (je pensais à une autre entame du verbe, mais bon…). S’ensuit donc une multitude de scènes de sexe, Phyllis joignant l’utile à l’agréable. En cas de problème, elle est suivie et accompagnée de son serviteur – lui aussi surnommé Passe-partout ! – qui n’hésite pas à donner de son corps pour protéger celui de sa patronne (lui se révélant homosexuel, ils ne chassent pas le même gibier !). L’absence de scénario digne de ce nom rend rapidement lassantes les péripéties, même si Chris tente de les varier – pas tellement au niveau sexuel, mais plutôt pour les décors (train, divers bateaux, jungle et harem indiens, tournage porno trash asiatique, etc.). J’aime bien généralement le dessin de Chris, avec son trait fin, très agréable à l’œil. Les scènes de sexe sont bien rendues, mais sans surprise. Par contre, j’ai trouvé que la plupart des hommes avaient la même tête, j’avais du mal à les différencier (et comme ils avaient aussi le même sexe et la même absence de vocabulaire varié…). Un bel emballage, une idée rigolote, mais un résultat qui ne vole pas haut.

12/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Polly (La Joie de Lire)
Polly (La Joie de Lire)

J'ai l'impression d'enchaîner les coups de cœurs sur le site depuis quelques temps, je m'en excuse, mais j'ai le cœur sensible et il me faudrait bien du temps pour retrouver, relire et aviser toutes les séries que j'avais lues dans ma jeunesse et mon adolescence (forcément, cela équilibrerait mon ratio d'avis dithyrambiques et plus posés). Je pourrais essayer d'embrayer avec le sujet de l'album en vous parlant de ma peur du regard d'autrui, du fait que je craigne à chaque fois que j'avise d'être jugée négativement par des inconnus, que comme tout le monde je recherche une validation, à être acceptée dans la société, que comme tout le monde je suis intrinsèquement différente et que j'essaye de dissimuler ou de tordre cette différence pour vivre parmi les autres, quitte à rentrer dans des cases étriquées que le nombre nous impose. Si je vous embête en vous racontant ma vie, en enfonçant des portes ouvertes, ce n'est que parce que je ne sais comment vous transmettre autrement le fait que cet album a fait mouche, a su résonner en moi. Je n'ai jamais su répondre autrement aux échos empathiques d'autrui qu'en partageant les miens. Une histoire pour une histoire. Je ne suis pas personnellement concernée par le sujet de l'intersexualité, je ne suis même pas sûre d'avoir la moindre légitimité pour m'exprimer sur le sujet, mais pourtant le récit a fait écho avec ma vie, c'est sans doute aussi pour ça qu'à la fermeture l'album m'a laissée bien pensive. Je suis neuro-divergente, je suis queer, je suis transgenre aussi, j'ai dû me battre pour des questions de sexe et de genre depuis toute petite alors même si je suis loin d'avoir vécu la vie de Polly j'ai su reconnaître l'expérience, le poids du regard des autres, le sentiment que notre propre corps n'est pas vraiment nôtre mais finalement un objet social sur lequel le plus grand nombre semble avoir tout pouvoir. L'intersexualité, le fait que bon nombre de personnes à travers le monde naissent parfaitement en dehors des spectres mâles et femelles et, par là-même, invalident et remettent en question la totalité des fondements de ségrégations de sexes/genres que la société et ses individus tentent désespérément d'imposer depuis si longtemps, est un sujet important à mettre en lumière. Comme nous le rappelle l'album, encore aujourd'hui des enfants sont opéré-e-s sans consentement (de la personne concernée en tout cas) pour satisfaire le besoin malsain qu'ont encore beaucoup de gens de vouloir que tout se conforme à une vision du monde fixe, immuable, qui ne soit jamais remise en question pour que le monde tel qu'iels le visualisent reste inchangé. Nous sommes abreuvé-e-s d'histoires sur la différence, sur l'impossibilité d'une parfaite similarité entre chaque individus humains, sur la puissance du libre arbitre et sur la complexité de la nature humaine qui cherchera toujours à se démarquer et paradoxalement cherchera continuellement à se rapprocher des autres et à créer des liens. Pourtant, même si nous connaissons tous-tes (ne serait qu'inconsciemment) le besoin de liberté d'expression personnelle, le besoin de tout-un-chacun de pouvoir vivre en société sans que son existence-même soit remise en question, la réalité est bien différente. Les gens vantent l'individualité et les personnes atypiques tout en écrasant toute forme d'expression ou d'existence trop divergente à leur vision du monde. J'ai du mal à m'exprimer, je m'en excuse. J'essaye de retransmettre le ressenti que j'ai eu à la fin de cette histoire, j'essaye de faire passer par mes mots maladroits que la prose de Fabrice Melquiot m'a laissée avec un joli silence à la fermeture de cet album. L'expérience est simple, vive, similaire à plusieurs témoignages que j'ai entendus de ci de là pour des situations du même genre, le récit sonne réel et pourtant tout l'album baigne dans une forme étrangement flottante, poétique même. Les mots, les pensées de Polly, ses réflexions et son récit m'ont parus beaux, justes. Lui-Elle se cherche, cherche à trouver sa place, dans un monde qui ne comprend pas et ne cherche pas à comprendre comment quelqu'un comme lui-elle puisse exister, comme si sa simple existence devait être corrigée. J'ai particulièrement aimé sa discussion avec Ti-Mana, pleine de bons mots, de jeux sur les mots, pour donner un sens à sa vie, pour choisir son sens on pourrait dire. Polly (re)découvre ce que lui-elle est, ne cherche plus à rentrer dans les cases imposées, commence enfin à vivre sa vie selon ses règles et à se trouver définitivement beau-belle. Polly ne rentre pas dans les cases, qu'à cela ne tienne : Polly cochera à côté. Le travail graphique d'Isabelle Pralong est intéressant. Similaire à un carnet, plein de tâches, quelques ratures et avec un dessin simple qui ressemble à des esquisses faites à la volée, brut et ne rentrant pas dans l'image d'une bande-dessinée classique, professionnelle, mais sincère. J'ai beaucoup parlé de moi dans cet avis, je me suis aussi pas mal répétée j'ai l'impression, des défauts récurrents chez moi, j'en ai honte, je vous présente mes excuses. Mais je vais essayer de prendre à cœur l'une des nombreuses idées que l'on pourrait tirer de cet album et accepter que je puisse paraître bizarre aux yeux d'autrui et me contenter d'essayer de vivre ma vie en tant que moi-même. Bon, j'insiste sur le mot "essayer", parce que je reste une lâche et que je courbe quand-même souvent l'échine pour me faire accepter, mais le positif c'est que j'essaye de m'améliorer ! (Note réelle 3,5)

12/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Les Pistes Invisibles
Les Pistes Invisibles

J'ai lu le livre et trouve le personnage bien plus poétique dans la BD que dans ce qu'on croit percevoir de lui dans Le dernier ermite. Toutefois, l'auteur de la BD ne franchit pas le Rubicon : il n'explique pas ce qui a déclenché le passage à l'acte de rompre les amarres. Encore heureux ! L'ermite dit ne pas le savoir lui-même, alors… Tant qu'aux dessins, ils sont pour moi à la fois et curieusement immersifs et repoussants, repoussants et immersifs, c'est bien étrange. Comme les couleurs. L'œil s'accroche à ce qui est expressif et qu'il reconnait, par exemple les insectes, les feuilles, très bien rendus, parfois les arbres, mais s'égare dans la géométrie et certaines images un peu trop imprécises dont il se détourne comme devant un ratage. Cependant, la BD ne se juge pas case par case mais par leur succession. On n'est pas au niveau de Black dog, les rêves de Paul Nash, mais tout aussi loin de la production habituelle. Faudrait-il relire cette œuvre ? C'est bien possible. Merci à Cacal69 de me l'avoir signalée !

12/11/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Dans les aventures de Lucky Luke, on avait découvert plusieurs « légendes » du Far West, à commencer par les Dalton, mais aussi Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane, mais on ne s’était jamais vraiment posé à la question concernant Luke. Appollo, scénariste émérite à la bibliographie étoffée, s’est emparé du dossier en racontant les origines de « Luc le chanceux » à partir des mémoires d’un certain Baldwin Chenier, mis en scène ici en tant que narrateur. C’est dans l’ouvrage « Creole and American, a journey through the young continent » que ce dernier évoque son parcours à travers le vaste continent, avec tous les petits jobs successifs qu’il aura effectué au gré de ses déplacements, notamment en tant qu’auteur de « dime novels* », et bien sûr sa rencontre avec Lucky Luke. Etonnamment, on ne trouve aucune mention ni du personnage ni de ses écrits en se livrant à une recherche sur Internet. Baldwin va raconter son errance du sud au nord en compagnie de sa grand-mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, pour atterrir finalement chez un oncle vivant dans le Dakota, en bordure du Canada. Après la guerre de Sécession, il avait été décrété que chaque esclave libéré avait droit à « une mule et 40 acres de terre », sur décision du Général Sherman. Grandma recevra bien la mule, qui lui permettra d’effectuer son périple, mais pour les 40 acres, ce sera une tout autre affaire… Une fois atteint l’âge adulte, Baldwin fera son baluchon et taillera la route à nouveau. Le jeune noir retracera également sa rencontre avec Lucky Luke, nous révélant l’origine stupéfiante de son « nickname ». C’est à ce moment précis que naquit la légende autour du « pauvre cow-boy solitaire », défenseur de la veuve et l’orphelin dans ce monde de brutes. Si l’angle narratif est tout à fait original et inattendu, conférant une tonalité littéraire au personnage de Lucky Luke, on pourra regretter le côté quelque peu décousu du récit. Plus qu’un récit linéaire, on a affaire ici à un assemblage d’anecdotes sans véritable cohérence. On a du mal à comprendre la pertinence de présenter certains protagonistes (« Mud Digger » et « Dirty Mike » les deux poètes querelleurs, la jeune femme d’origine irlandaise en route vers la « terre promise », le photographe prédisant la fin du Far West…), au-delà de l’intérêt sociologique et de la démarche visant à corroborer l’existence du fameux cow boy. Hormis la scène spectaculaire où Luke est sauvé par la médecine « magique » de « Grandma », il n’y a pas vraiment d’éléments à retenir de « Dakota 1880 » pour en faire un album mémorable. Si le scénario nous laisse avec un léger sentiment de frustration, on pourra toujours se consoler avec la ligne claire exquise de Brüno, qui est pour beaucoup l’argument numéro un du projet. D’ailleurs, on ne sera pas surpris outre-mesure de voir ce héros emblématique de la BD franco-belge repris par ce dernier. Lucky Luke possède toutes les caractéristiques des personnages charismatiques souvent mis en scène par le co-créateur de Tyler Cross. En résumé, « Dakota 1880 » est une revisite intéressante du mythe du « poor lonesome cowboy », une lecture plaisante qui assurément fera un carton dans les librairies, sans pour autant s’imposer comme un incontournable. Lucky Luke aurait donc existé, comme semble le penser dans l’interview en post-face un certain Gustav Frankenbaum, professeur de littérature contemporaine à l’Abilene State University au Texas. Que certains en doutent, il n’en a cure, et puis finalement quelle importance, puisque dans l’Ouest, « quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ! »

12/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Chevalier Imberbe
Le Chevalier Imberbe

L’histoire se laisse lire. Pas forcément ma came au départ (le dessin et l’intrigue), je me suis laissé embarquer plutôt facilement. J’avais découvert le nom – ou plutôt le pseudo – de l’auteur dans l’album d’Ami Inintéressant Open Space, dans lequel il faisait une courte apparition, en mêlant déjà monde médiéval et société contemporaine. Ici, c’est une intrigue qui est ancrée dans un moyen-âge relativement classique dans sa trame générale, avec des touches fantastiques (mais elles aussi liées aux pensées médiévales voire antiques) : présence de dragons, de Blemmyes. La particularité de Tamos le Thermos est ici qu’il y ajoute des aspects tout à fait contemporains : les personnages utilisent des moyens de transport modernes : scooter, voire hélicoptère pour la fée/sorcière (je soupçonne l’auteur d’avoir eu une réminiscence de « Peau d’âne »…). L’autre particularité de l’histoire est qu’elle tourne pas mal autour des questions de genre : le personnage principal, Isabeau, le « chevalier imberbe » donc, est ambigu quant à son sexe, et l’auteur ne lève pas vraiment cette ambiguïté, bien au contraire, il l’entretient, au grand dam de certains personnages hypocrites et/ou censeurs. Du coup l’homosexualité peut aussi être envisagée, puisqu'il connait une histoire d'amour avec une belle dame, Radeguonde (surnommée "Radis") En face, un chevalier outrancièrement machiste, voire masculiniste, accessoirement mari de "Radis" et cousin d'Isabeau, et une religieuse improbable (qui elle aussi relève d’une certaine ambiguïté, puisqu’elle dirige la messe, ce que seul un homme pouvait faire). Bon, le dessin est hésitant, assez minimaliste, et l’intrigue n’est pas hyper fouillée. Mais ça se laisse lire, c’est dynamique, et assez original finalement. Disons que ça n’est pas un album sur lequel je me serais rué, mais je ne regrette pas mon emprunt.

12/11/2025 (modifier)