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Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Hmm, que dire ? Je ne suis pas vraiment férue de Western mais je parviens tout de même à apprécier le caractère sale, complexe et nerveux des western spaghettis. En ce qui concerne les western en BD, il n'y a pas à faire, malgré quelques excursions de ma part de temps en temps et quelques rares exceptions qui parviennent à me plaire ce n'est vraiment pas ma came. Pourtant, comme beaucoup, j'ai grandi avec Lucky Luke, donc des réinterprétations de ce personnages peuvent m'intéresser. Ici, le résultat est… intéressant. Surprenant, surtout, on va dire. En fait je ne sais pas trop quoi en penser. J'apprécie la construction décousue, cet enchaînement d'anecdotes de voyages qui ne sont rapportés par un personnage tierce (nommé Baldwin), qui nous laisse combler les interludes avec notre imagination et se permet quelques petits passages contemplatifs. En ce point l'album est intéressant, on sent qu'il y a eu un peu de réflexion pour son écriture, et pourtant… bah je ne retire pas grand chose de cette lecture. Ni la contemplation que j'ai trouvé convenue, ni les débuts de réflexions et de critique sur le colonialisme américain qui restent infiniment plus travaillés et développés dans d'autres œuvres, ni même encore l'appartenance avec le canon de Lucky Luke. Certes, il s'agit d'une réinterprétation, pas besoin de faire revenir des personnages connus ou des archétypes narratifs de l'œuvre d'origine tant que l'essence même de l'œuvre reste, voire au contraire qu'elle soit remise en question, mais pourtant ici rien ne colle avec les aventures de Lucky Luke. En ça j’entends que ce cowboy aurait pu être n'importe quel autre quidam. Certes, il est stoïque, droit dans l'âme et dans ses bottes et est une véritable légende de l'ouest, mais ces caractéristiques ne nécessitait pas pour autant de prendre Lucky Luke au lieu d'un autre personnage. Après, c'est vrai que la réinterprétation plus "terre-à-terre" de personnages de légendes nécessite souvent que l'on utilise des personnages légendaires (ou a minima très connus) pour le lectorat, mais cela aurait pu vraiment être n'importe quel autre héros de Western connu ici. Après, je suis mauvaise langue, les récits font intervenir quelques personnages historiques de l'époque, comme dans les aventures d'origine, mais encore une fois est-ce vraiment là que se trouverait l'essence de Lucky Luke ? Pas mauvais, en tout cas je suppose. Pas inintéressant, même si peu marquant. Une lecture… que j'ai lu, ça au moins j'en suis sûre. Je suis peut-être trop dure, après tout comme dit en introduction je ne suis pas la mieux placée pour parler du genre western, prenez mon retour avec des pincettes. (Note réelle 2,5)

08/11/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Dakota 1880
Dakota 1880

Dur, dur, de comprendre le projet d'Appollo dans cette bande dessinée... Il veut apparemment rendre hommage à Lucky Luke, brosser un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, nous proposer un western mélancolique et réfléchir avec nous sur la construction d'une légende. Sauf que ces quatre projets ne réussissent jamais à se marier correctement ! Cela donne des histoires parfois assez réussies, mais dont on se demande systématiquement pourquoi Appollo a voulu les écrire. Certaines mettent en scène des personnages historiques (Louis Riel, Annie Oakley... cette dernière avait d'ailleurs 20 ans en 1880, une incohérence avec le récit présenté), d'autres font plus ou moins croire que les personnages y sont réels (le photographe Curly Wilcox qui doit son nom à un personnage de La Chevauchée fantastique, Vinnie Harold qui vient de La Première balle tue, ou les deux poètes trop clairement inspirés d'Arthur Rimbaud et de Verlaine... mais que viennent-ils faire ici, au Far West, dans un Lucky Luke ?). Il y a donc une sorte de jeu sur l'entremêlement de la réalité et de la fiction, très bien. Le procédé est relativement plaisant et complété par un faux dossier historique à la fin, qui est assez amusant. Mais finalement, dans quel but Appollo fait-il cela ? Oui, on a un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, qui ne manque pas d'intérêt. Mais pour le reste... Lucky Luke ne joue qu'un rôle très limité dans ses propres histoires, donc pourquoi avoir rattaché le tome aussi artificiellement à la saga ? Y a-t-il des raisons autres que marketing ? Difficile à dire, mais je n'aime pas cette volonté de psychologiser des personnages qui n'ont pas été créés pour l'être... Malgré tout, il faut reconnaître que l'atmosphère langoureuse et mélancolique fonctionne plutôt, voire très bien. C'est principalement dû au dessin de Brüno, que je n'aime pas toujours, mais qui fait ici des merveilles. C'est vraiment ce dessin qui m'a plongé dans l'ambiance et qui m'a évité de regretter d'acheter ce volume. In fine, je dois donc dire que la lecture a été plutôt plaisante et que l'album a beaucoup de points qui suscitent l'intérêt (d'où ma note), mais j'avoue que je me demande encore après avoir refermé l'album ce qu'a voulu nous dire Appollo.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Mémoires de Gris
Mémoires de Gris

L’album est relativement imposant et, même s’il n’est pas très verbeux, il impose au lecteur une certaine concentration, et du temps de lecture. Car l’intrigue n’est pas toujours claire, facile à suivre. D’une part à cause des nombreux flash-backs qui parsèment le récit. Mais aussi parce que ce récit n’est pas forcément linéaire, et que j’ai parfois eu du mal à distinguer certains protagonistes. Le dessin est étrange. Un trait un peu gras, des visages comme burinés. C’est assez froid et sec, et plutôt avare de détails. L’intrigue s’inspire pas mal de Robin des bois. Et la couverture m’avait laissé penser que ça allait même en être plus proche que ça ne l’est réellement. Car Ferret s’en écarte, pour proposer quelque chose de différent. Ça reste de l’aventure qui flirte avec le médiéval fantastique (la fin en particulier), et qui nous propose un récit noir et violent, âpre, dans lequel on peinerait à trouver un personnage parfait, entièrement positif. C’est aussi l’intérêt du récit de prendre le temps de développer les personnalités, leurs interactions. Au final, même si parfois ma lecture n’a pas été fluide, c’est un album que j’ai trouvé intéressant. Note réelle 3,5/5.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série La Force de vivre
La Force de vivre

Encore un album déchirant sur la perte d’un être cher, après que celui-ci ait lutté – longtemps et sans succès – contre une sale maladie. Certes. Mais je trouve que Laurent Astier est parvenu à maintenir le juste équilibre entre la sincérité et le pathos, qu’il n’a jamais perdu le lecteur avec une surenchère d’effets -même si, au final, on ne peut qu’être touché par cette mort, jeune, et la douleur d’Astier. Cet album est un hymne à l’amitié, sa force envers et contre tout, une amitié dont Astier nous décrit la construction, la consolidation. C’est aussi une déclaration d’amour – en partie posthume – d’Astier à son ami Cyril. Un amour que j’ai longtemps imaginé homosexuel assumé, tant la prise de conscience de cette amitié, des liens forts unissant Cyril et Laurent étaient montrée de façon appuyée et tactile au départ. Mais ça reste latent (ou imaginé par moi). Astier prend le temps de bien présenter les personnages, leurs interactions, sans que ce soit trop bavard. Là aussi un bon équilibre est respecté. Astier lui-même, et tous les personnages (copains, famille) sont entiers, crédibles, même si le côté positif, optimiste domine, gommant peut-être certaines failles ou crispations : l’éloignement de Laurent Astier de ses deux copains de lycée est ainsi traité assez rapidement et de façon pudique ensuite. Le cœur étant la relation entre Laurent et Cyril. J’ajoute que le dessin, réaliste, est très agréable. Dynamique, fluide, plaisant. Et le jeu sur la colorisation, est lui aussi intéressant : en fonction des moments/périodes, plus ou moins dramatiques et optimistes/pessimistes, des couleurs changent et saturent l’espace. Un récit autobiographique sincère et intéressant.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Autreville
Autreville

Comme dans Le Roi des bourdons, De Thuin nous propose ici une histoire avec des personnages animaliers qui font pas mal penser à ceux de Trondheim. C’est une histoire au départ assez classique, autour de quelques vieux copains qui se retrouvent. Puis, peu à peu, une affaire sordide s’immisce dans le récit, puis dans leurs relations, jusqu’aux révélations finales qui noircissent singulièrement le tableau. De Thuin joue sur un registre un peu ronronnant, pas forcément très original. Mais, même si le rythme est un peu lent et si intrigue et personnalités ne sont peut-être pas suffisamment approfondies, ça se laisse toutefois lire, gentiment. Je suis juste resté sur mes questions – et donc ma faim – concernant le personnage d’Étienne et sa pseudo invention – surtout que c’est là-dessus que ça se termine. Je ne sais trop quoi en penser. Dessin et histoire sont presque tout public. Rien d’extraordinaire me concernant, mais c’est un petit emprunt gentiment sympathique.

08/11/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Le Faux Soir
Le Faux Soir

Jean imagine déjà le journal, les moqueries, les pastiches, la zwanze. - Ce tome contient une histoire complète, de nature historique. Son édition originale date de 2021. Il a été réalisé par Daniel Couvreur et Denis Lapière pour le scénario, et par Christian Durieux pour les dessins et les couleurs. Il comprend quatre-vingts pages de bande dessinée. Il comporte une postface de deux pages, écrite par Couvreur, et une autre d’une page écrite par Durieux évoquant quelques petits choix à réaliser par rapport à la réalité historique. À l’époque contemporaine, les trois auteurs se trouvent dans les bureaux du Soir à Bruxelles. Daniel évoque la situation du journal à l’époque : Ils l’appelaient Le Soir emboché. Il a pu retrouver dans les archives une sorte de journal tenu par Marc Aubrion, c’est là qu’il a lu pour la première fois ce terme Emboché. Denis demande si c’est Aubrion qui est l’origine du Soir Volé. Le journaliste clarifie : Pas Le Soir Volé, mais le Faux Soir. Le Soir Volé, c’est le journal aux mains des Allemands, c’est Le Soir emboché justement. En réponse à une question de Christian, il précise qu’il a lu de larges extraits du journal d’Aubrion, et il en a préparé une copie pour son coscénariste. Denis parcourt en vitesse le récit : c’est formidable, un récit complètement exalté. Daniel confirme : Oui, quelque part, René Noël écrit qu’Aubrion était un grand échalas nerveux et enthousiaste. En réponse à un question, il détaille : Un canular, oui, et plusieurs en sont morts par la suite… Ils n’ont tué personne, ils n’ont détruit aucun bâtiment, aucune violence, et pourtant ce fait de résistance est remonté à la fois jusqu’à Hitler et jusqu’à Churchill ! Enfin, il indique qu’il a trouvé une offre de vente d’un exemplaire du Faux Soir et qu’il a fait une offre que le vendeur ne peut pas refuser. Le 10 septembre 1943 à Bruxelles, il fait encore chaud, l’été tarde à se retirer. René Noël, dit Jean, marche dans la rue, croisant une patrouille de soldats allemands. Il est le responsable du Front de l’Indépendance (F.I.) pour le Brabant et le Hainaut. Jean se rend ainsi, en cette fin d’après-midi un peu étouffante, chez son ami le peintre Léon Navez. Mais il ne s’agit pas d’amitié cette fois. Ils ont rendez-vous. Léon le fait rentrer chez lui et il lui présente Marc Aubrion qui déclare qu’il se sent si inutile avec ses petites actions sporadiques, il est prêt à se mettre au service du F.I., il n’a pas d’attaches et il est déterminé. Jean sait que si Léon lui recommande quelqu’un, il peut lui faire confiance. Il boit donc une petite gorgée de mauvaise chicorée, sans rien laisser paraître de sa grimace, avant de se tourner vers Marc Aubrion et de lui annoncer qu’ils cherchent un responsable de presse, est-ce que cela lui conviendrait ? Quelques jours plus tard, Jean a convoqué Aubrion pour 19h30 place du Grand Sablon. Il lui annonce que son interlocuteur va devoir disparaître officiellement, quitter son emploi actuel et sa famille, sans donner d’explications à personne. Il se cachera dans une famille d’accueil qui ne connaîtra rien de Marc, M. et Mme Hellas, ils résident rue Cyriel-Verschaeren, à l’Evere. Et désormais, il portera le sobriquet d’Yvon. Le lecteur prend l’ouvrage en main, et il découvre qu’il contient un encart inséré à l’intérieur : une reproduction intégrale du Faux Soir, une feuille indépendante qui se déplie et qui permet de lire l’édition de Le Soir du neuf novembre 1943.il y découvre les différents articles, les deux photographies, et les différentes rubriques : Nouvelles du pays, Un fait entre 1000, Les sports, Cinémas, Théâtres, Faits divers, Petites annonces, Nécrologie. Les auteurs ont fait le choix de construire leur récit sur la base de deux fils chronologiques différents : celui au temps présent dans lequel les auteurs se mettent en scène dans leur démarche de réaliser cette bande dessinée, et celui qui suit la conception, la fabrication et la distribution du Faux Soir par les différents acteurs. Ainsi les auteurs rendent hommage à la démarche de Marc Aubrion (nom de code Yvon), René Noël (Jean), Louis Müller (Jacques), Fernand Demany, Andrée Grandjean (1910-1999, avocate et journaliste), Ferdinand Wellens, Théo Mullier, Léon Navez (1900-1967, peintre). Au cours du récit, les auteurs font en sorte d’apporter les éléments d’information historique nécessaires à la compréhension des faits. À l’époque contemporaine, la conservatrice d’un musée explique à Lapière le fonctionnement du Front de l’Indépendance, et ses liens avec l’Armée des Partisans. Puis ils montrent comment René Noël entre en clandestinité, la manière dont il est hébergé, il est également question de la rétribution correspondante pour pouvoir vivre. Dans un premier temps, le lecteur s’intéresse au récit de l’idée du Faux Soir et au reportage sur sa création. Il attend une reconstitution historique. Les dessins passent de personnages en train de se parler, représentés en plan taille ou en plan poitrine, à des cases présentant une plus forte densité d’informations visuelles. Lors de ces dialogues, il apprécie de pouvoir voir les tenues vestimentaires des uns et des autres, assez formelles. Majoritairement pantalon, chemise et veste pour les hommes, avec régulièrement une cravate, sans oublier les uniformes militaires pour les soldats de l’armée d’occupation. Le récit comporte quelques femmes, en nombre moins importants, avec en particulier l’avocate Andrée Grandjean, habillée d’un tailleur strict, visiblement sous le charme de Léon Navez et de son beau pull jacquart, avec qui elle partage une cigarette. Le dessinateur effectue également un gros travail de représentation de la ville : les rues pavées, les tramways, les façades des bâtiments et leur architecture, les bâtiments célèbres tel le palais de Justice, la place de la Bourse, la résidence Belvédère au 453 de l'avenue Louise, etc. Il montre également des éléments techniques essentiels pour le récit comme les machines d’imprimerie (en particulier une de marque Mariononi), les machines à écrire, les dentelures de journaux, un énorme massicot, les véhicules de distribution des journaux, et bien sûr les kiosques de la ville. L’artiste reconstitue également les faits et gestes des résistants. Il sait bien capturer le besoin de vigilance pour eux : petits coups d’œil en arrière dans la rue, tension lorsqu’ils se déplacent après l’heure du couvre-feu, mines déterminées pour accomplir leurs missions, enthousiasme pour rédiger les articles à base de moqueries, pastiches et zwanze, action d’éclat pour endommager les véhicules de distribution des journaux, sourire en coin en voyant la réaction des lecteurs du Faux Soir. Le lecteur se retrouve pris par l’ambiance qu’il s’agisse d’une discussion en pleine rue entre Jean et Yvon pour évoquer l’entrée en clandestinité de ce dernier, des discussions discrètes dans les cafés entre conspirateurs, de la connivence née de la satisfaction de voir le projet progressivement devenir réalité, des échanges très professionnels devant la machine d’imprimerie pour arriver au résultat souhaité, c’est-à-dire des exemplaires qui pourront faire illusion quand ils seront remis aux kiosquiers, afin que ceux-ci les vendent sans soupçonner la supercherie. La quinzaine de pages consacrées au temps présent semblent faire écho à cette complicité : les trois auteurs travaillant de concert lors de réunions (qui n’ont rien de clandestines) pour rendre hommage à ces résistants utilisant une méthode totalement pacifiste. Il s’agit pour les auteurs de raconter un haut fait de la Résistance belge pendant la seconde guerre mondiale. Dans la postface, Daniel Couvreur l’exprime ainsi : […] un exploit accompli dans un temps où les idéaux de fraternité, de démocratie étaient sous la botte de penseurs et de dirigeants prêts à toutes les extrémités pour fracturer les solidarités humaines et le vivre-ensemble. […] Le récit d’un petit groupe de citoyens courageux, animés par le formidable espoir de bâtir un monde meilleur. À la seule force de l’esprit et de l’humour, ils ont tenté pacifiquement de triompher de l’obscurantisme aveugle. Dans un moment où la population était ébranlée, désorientée, et offrait une proie facile à la propagande, ils ont tourné les faux prophètes et leurs collaborateurs en ridicule. En creux le lecteur retrouve ou découvre toutes ces qualités dans le mode opératoire qui est décrit, et dans le passage vers la fin qui informe sur ce qu’il est advenu des différentes personnes ayant participé à cette opération, une fois qu’ils ont été identifiés par les Nazis. Le récit présente un autre intérêt, très factuel et pédagogique : comment s’y sont-ils pris ? Après tout, cela n’a pas l’air bien compliqué d’écrire de faux articles et de faire distribuer le journal correspondant dans les kiosques. Les auteurs savent bien mettre en place et montrer que l’occupation allemande implique une répression bien réelle, une atmosphère de suspicion (À qui se fier ?) et une résignation pour pouvoir survivre. Les artisans du Faux Soir ont bien l’intention de réussir leur projet, et d’y survivre. Le récit raconte et explique la réalité matérielle d’une telle entreprise : trouver une imprimerie et un propriétaire prêt à courir le risque quand bien même il est rétribué, trouver assez de rédacteurs pour remplir un journal, substituer le Faux Soir au vrai lors de la distribution, trouver le financement d’une telle opération. À la lecture apparaissent aussi bien la fragilité d’une telle entreprise qui peut être découverte à tout moment, que l’ingéniosité et l’entraide des participants. Réaliser un faux numéro d’un quotidien, à base d’articles fonctionnant sur les moqueries, les pastiches, la zwanze, au nez et à la barbe de l’occupant allemand. Une entreprise de résistance totalement pacifique et belge, une ode au pouvoir de la presse et de l’humour. Les auteurs racontent cette aventure avec respect et réalisme, permettant au lecteur de comprendre et d’admirer le courage de ces résistants. Formidable.

08/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série La Maison où rêvent les arbres
La Maison où rêvent les arbres

Les gens se plaignent de trop d'explications, mais quand on les laisse cogiter, dériver dans les songes, il n'y a plus personne ! Des êtres capables d'en rêver d'autres, les arbres, se rebellent contre les humains. Lesquels ne sont pas diabolisés, leur charge pèse trop sur les arbres, c'est tout, ils nous rejettent. Réaction vitale de la vie, bien évidemment de l'ordre du mythe ! Les arbres rêvant ne sont pas plus sympas que le commun des humains dont on peut penser qu'il vaut mieux qu'ils se purgent de leur agressivité dans la chasse qu'entre eux, et c'est bien vu, la vie n'est pas gentille, souffrance et mort existant bien avant l'espèce humaine et trouvant des développements inédits avec elle. Ce sont souvent les innocents qui paient pour les autres, ça aussi, c'est bien vu. Il y a une fin ouverte terrifiante : et si tout ce qui vient des arbres nous rejetait ? Les amateurs de BD savent qu'ils serait difficile de s'en passer, ne fut-ce que parce que les BD et autres livres se lisent surtout sur du papier tiré de leur coupe.. La petite fille, personnage principal, est la plus intelligente, sorte d'Alice au pays des merveilles d'un monde à peine esquissé opportunément recouvert de brume. Les animaux de rêve sont marrants, exemple l'enfant a peur de dormir à cause du monstre qu'elle craint qu'il y ait sous le lit ? L'animal dit qu'il y en a toujours un sur un ton normal, et comme si rien de mal ne pouvait en advenir. Pour une fois, Comes fait quelques références sur la BD, et en plus, elles ne tombent pas comme un cheveu sur la soupe. Chapeau l'artiste !

08/11/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série Silence
Silence

Comes est vraiment très inégal, et par là, je vise surtout ses albums en couleur, dispensables que je noterais à 2 si je m'en donnais la peine. Son talent pour le noir et blanc égale les créateurs de Mort Cinder et Corto Maltese, ce n'est pas rien. Mais ses visages sont peu variés, oscillant souvent entre dégénérés de la campagne et visages à la Giacometti de partout. Encore que la vieille très ridée au visage de masque de La maison où rêvent les arbres, et l'ingénuité de sa petite fille amorcent une diversification passée incroyablement inaperçue ! J'aime l'exploration d'une ruralité non idéalisée mais défendue contre le mépris de trop d'urbains. Il y a des éclats de magie, offrant une évasion à certains mal intégrés par la société en raison d'un psychisme particulier comme le héros éponyme Silence, ou bien parce que femmes insoumises. L'appétence vers l'esthétique nazie me met mal à l'aise, me semblant présentée comme morbide, certes, mais aussi le privilège de certains êtres raffinés. Cependant, tout cela me semble non une complaisance idéologique, mais des résurgences historiques dans le psychisme des personnages et la prolongation perverse du romantisme allemand. Pour alléger un peu l'atmosphère, un humour bienvenue apparaît parfois. Mais à son meilleur comme ici, Comes mérite toutes nos étoiles.

08/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Electric Miles
Electric Miles

Ok donc, il s’agit d’une fiction basée on l’imagine sur la fondation de l’Église de Scientologie par L. Ron Hubbard. Nous sommes dans un tome introductif où cette secte n’a pas encore de nom mais les parallèles paraissent évidents : Wilbur Arbogast écrivain autrefois populaire pour le magazine Outstanding est cet écrivain de science-fiction raté qu’était Hubbard, et la dianétique de l’un c’est la psychogénie de l’autre. C’est une histoire qui va tourner autour de la mystification, de l’escroquerie intellectuelle, de la manipulation psychologique, et de carottage financier. Je pense que le clin d’œil au film Nightmare Alley est très clair, pour ceux qui ont la réf’. Voilà, il y a rien d’autre à dire de plus, si le sujet vous passionne, allez-y, c’est bien écrit, c’est du Brüno dans le style, donc ça se lit vite malgré la centaine de pages. Perso je ne suis pas trop dans ce genre d’ambiance en ce moment donc je fais l’impasse sur la suite. Une autre fois peut-être…

08/11/2025 (modifier)
Par Chazelas
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Sherlock Holmes contre Arsène Lupin
Sherlock Holmes contre Arsène Lupin

Un graphisme emballant et des couleurs parfaites qui m’emmènent à l’intérieur. Des personnages un tout petit peu en dessous des canons dans les dialogues, dans la mesure de leur ego. Il manque quelques planches pour mieux comprendre les passages de déduction de l’un et l’autre. MAIS je retrouve mes deux héros préférés avec un grand bonheur. Et une pointe d’acidité digne de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Une très très bonne bd découverte par hasard sur un rayon.

07/11/2025 (modifier)