Loire

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Après Lulu Femme Nue, voici un portrait de femme qui est aussi celui d’une région, sur les rives de la Loire.


Davodeau Le deuil Pays de la Loire Séries avec un unique avis

Quand Louis reçoit cette invitation d’Agathe, il est un peu ému. Et intrigué. Il y a si longtemps. Même si elle ne lui avait plus jamais donné de nouvelles, il ne l’avait jamais oubliée. Des quelques années qu’il a passées avec elle au bord de la Loire, Louis garde un souvenir ébloui. Alors il ne résiste pas à l’idée de prendre quelques jours pour revenir dans la lumière du fleuve. Il décide de marcher vers le lieu de rendez-vous qu’Agathe lui a donné par mail. C’est le soir. Il fait chaud. Louis longe le fleuve avec plaisir et sur une plage décide de se rafraîchir avant d’arriver. Il se fiche à poil et entre dans l’eau. Erreur. Il perd pied et se met à dériver. Il ne panique pas et se laisse flotter sans lutter. Malgré le danger, il se sent bien. Le problème, c’est qu’il commence à faire sombre et que le courant a déposé Louis sur l’autre rive. Le voilà nu, devant parcourir quelques kilomètres à pied pour rejoindre le pont et revenir de l’autre côté. Il attend la nuit noire et entame cette longue balade finalement assez drôle, et qu’il décrira plus tard comme magique. Il arrive à l’aube. Agathe n’est pas là. La maison semble vide. À ce moment-là, il ne sait rien de ce qui va suivre. Il ne sait rien de la surprise qu’Agathe a réservée aux gens qui l’ont aimée...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Octobre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Loire © Futuropolis 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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10/10/2023 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Une fois de plus, Etienne Davodeau parvient à me toucher en ne parlant de pas grand-chose. « Loire » s’inscrit dans la continuité de « Lulu Femme Nue » et de « Les Couloirs aériens ». Il s’agit d’une fiction dans laquelle doucement les personnes se révèlent, autant à elles-mêmes qu’au lecteur. Et si « Lulu femme nue » nous parlait de la crise de la quarantaine, si « Les Couloirs aériens » illustrait celle de la cinquantaine, « Loire » est l’occasion pour l’auteur de s’attarder sur le temps qui passe, sur la mort qui approche inexorablement, sur la trace qu’on laisse et celle qu’on aurait aimé laisser. Et quoi de plus symbolique qu’un fleuve pour nous parler du temps ? Face à lui, nous devenons voyageurs immobiles, observateurs de la vie des rives, laissant les saisons en modifier l’apparence. Cet album offre ainsi beaucoup de planches contemplatives desquelles se dégage une forme d’apaisement, de sérénité face à cet inévitable écoulement. Parallèlement à cela, Etienne Davodeau va nous faire partager la rencontre des anciens compagnons et compagne d’Agathe, en s’attardant plus particulièrement sur Louis. Louis qui dès le début du récit se laisse porter par le courant. Louis qui ne sait pas trop ce qu’il fait là mais n’a pas spécialement envie d’être ailleurs. Louis qui pense au temps qui passe, qui se voudrait père et même grand-père. Louis qui va se retrouver confronté à la fin de vie. Une fois de plus, les personnages mis en scène par Etienne Davodeau m’ont parlé. Une fois de plus le symbolisme qu’il emploie m’a semblé d’une grande justesse. Une fois de plus le caractère humain et l’ambiance apaisée qui se dégagent de son récit m’auront touché. A peine la lecture entamée, je savais que je ne lâcherais pas ce livre avant la dernière page. Alors, de fait, il ne se passe rien ou du moins pas grand-chose… mais qu’est-ce que ça me parle !

10/10/2023 (modifier)