La Bombe

Note: 4.29/5
(4.29/5 pour 14 avis)

L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée : la bombe atomique.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Albert Einstein Auteurs canadiens Glénat Gros albums Les prix lecteurs BDTheque 2020 One-shots, le best-of

Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ? Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages-clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75ème anniversaire. Des mines d’uranium du Katanga jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne, la Norvège, l’URSS et le Nouveau-Mexique, c’est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés. Tous ceux-ci sont ici racontés à hauteur d’hommes : qu’ils soient décideurs politiques (Roosevelt, Truman), scientifiques passés à la postérité (Einstein, Oppenheimer, Fermi...) ou acteurs majeurs demeurés méconnus, tels Leó Szilàrd (le personnage principal de cet album, un scientifique qui remua ciel et terre pour que les USA développent la bombe, puis fit l’impossible pour qu’ils ne l’utilisent jamais), Ebb Cade (un ouvrier afro-américain auquel on injecta à son insu du plutonium pour en étudier l’effet sur la santé) ou Leslie Groves (le général qui dirigea d’une main de fer le Projet Manhattan) – sans oublier, bien sûr, les habitants et la ville d’Hiroshima, reconstituée dans La Bombe de manière authentique. Extrêmement documenté mais avant tout passionnant, cet ouvrage est un livre de référence sur l’histoire de la bombe atomique.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Mars 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Bombe © Glénat 2020
Les notes
Note: 4.29/5
(4.29/5 pour 14 avis)
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31/05/2020 | AlainM
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Par gruizzli
Note: 4/5
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Quel pavé mais quelle claque ! Je n'ose imaginer la taille des recherches préalables ainsi que le découpage minutieux, l'ensemble étant dessinée pour ressembler au plus près aux personnes historiques. Si la lecture d'une BD longue et demandeuse ne vous rebute pas, je vous recommande franchement la lecture de cette BD. C'est une BD incroyablement complète sur la fabrication de la première bombe atomique. Un long processus très lent mais qui aboutira à la pire des violences du 20è siècle (pourtant déjà bien riche en violence) : l'anéantissement d'une ville complète dans une seule explosion. Le nombre de mort compté en centaine de milliers, les survivants brulés, défigurés, etc ... J'ai eu la gorge nouée sur le final, où la violence de l'explosion est longuement retranscrite dans ces planches muettes mais chargées de blessés et de morts. Si je parle de ça, c'est que ce final est d'autant plus poignant qu'il est longuement attendu, avec cet uranium qui raconte sa vie et attends patiemment son heure pour enfin se libérer totalement. Une histoire impliquant politique, militaire et scientifiques dans un des projets secrets les plus démentiels de l'histoire de l'humanité. Je pense que la BD a sans doute beaucoup de points communs avec d'autres œuvres parlant du projet Manhattan (je pense notamment au film Oppenheimer que je n'ai pas vu) mais elle relie les différents protagonistes d'une manière claire et simple. Ils sont tous aisément reconnaissables et le dessin classique en noir et blanc permets de s'y retrouver simplement entre toutes les têtes importantes. C'est qu'il y a beaucoup de monde ! La BD est longue, mais je n'ai pas eu un instant une sensation de longueur. C'est suffisamment bien retranscrit pour que l'on sente l'importance de chaque scène et la portée de celle-ci. Le développement du bombardement le jour J est également plus long que je n'aurais cru mais apporte son lot de réflexion sur ce qu'on a fait de cette arme destructrice. Une excellente BD, je le redis : dessin simple au service de l'histoire et de sa clarté, travaille de reconstitution incroyable et efficace, développement lent mais prenant jusqu'à une finalité connue mais inévitable. Et une réflexion intense sur ce que l'humain a fait ce jour-là. Pour apprendre mais surtout pour ne pas oublier.

25/07/2024 (modifier)
L'avatar du posteur monsieur quentin

Vous voyez le film Oppenheimer? bah c'est pareil mais en partant des débuts des recherches sur l'Uranium. C'était très intéressant, un peu lourd à lire parfois, avec un dessin magnifique qui traduit tout ce qu'il se passe avec une impressionnante justesse au point que cela en devienne terrifiant avec l'acte 4 de la BD que je ne divulguerai pas. Autre point intéressant, c'est que l'Uranium nous parle et j'ai adoré ce concept de faire parler cette force inconnue qui est selon moi le vrai personnage principale de la BD.

06/07/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Maintenant je suis la mort, le destructeur des mondes. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, dont la première édition date de 2020. Elle a été réalisée par Alcante (Didier Swysen) & Laurent-Frédéric Bollée pour le scénario et par Denis Rodier pour les dessins. Il comprend 450 pages de bande dessinée. Il se termine avec une postface de cinq pages de Didier Alcante, une d'une page de Denis Rodier, et une de deux pages de LF Bollée. Au début, il n'y avait rien, mais dans ce rien il y avait déjà tout ! Une voix désincarnée évoque la formation de l'univers, celle de la Terre. Puis elle explique qu'elle incarne l'uranium auquel Henri Becquerel a donné son nom. À Berlin, dans l'université de Friedrich Wilhelms, Leó Szilárd (1898-1964) est en train de donner un cours à ses étudiants : il leur donne l'exercice dit du Démon de Maxwell. À la fin du cours, il voit les jeunesses fascistes défiler en bas. Puis, il discute avec Otto, un collègue, et lui explique qu'il émigre dans les plus brefs délais. En octobre 1938, Enrico Fermi (1901-1954) se trouve à l'ambassade des États-Unis pour passer les tests d'émigration. le 10 décembre 1938, il reçoit le prix Nobel de physique, à la Maison des Concerts de Stockholm. Il explique à Pearl Buck (prix Nobel de littérature) le sens de l'épinglette sur les revers de veston des officiels italiens : un Fasces, une hache pour trancher les têtes, entourée de verges pour fouetter les corps. le 30 décembre 1938 à Hiroshima, le patron d'une usine de motos permet à son employé Naoki Morimoto de rentrer plus tôt chez lui, pour accueillir son fils qui revient en permission. Chemin faisant, il achète deux stylos pour offrir à chacun de ses fils, puis un tricycle pour offrir à une jeune demoiselle avec l'accord de sa mère. Naoki Morimoto dîne enfin avec ses deux fils Kazuki (écolier) et Satoshi (pilote dans l'armée). En février 1939, Leó Szilárd déjeune avec Enrico Fermi : il lui parle de Herbert George Wells, de ses romans de science-fiction, de ses recherches sur l'émission de neutrons, sur la possibilité d'une réaction en chaîne, sur la création d'une bombe surpuissante. le 03 mars 1939, Leó Szilárd et son assistant ne comprennent pas pourquoi leur expérience avec de l'uranium et du béryllium ne permet pas d'observer les résultats espérés. La voix désincarnée de l'uranium revient pour évoquer l'invasion de la Bohême et de la Moravie, le 16 mars 1939. À Sankt Joachimsthal, un Oberleutnant inspecte la plus grande mine d'uranium d'Europe. le 16 juillet 1939, Leó Szilárd et Eugene Wigner rendent visite à leur ancien professeur : Albert Einstein (1879-1955). Ils le convainquent d'écrire à la reine de Belgique pour attirer son attention sur la nécessité de sécuriser l'uranium belge. Une fois de retour à New York, Szilárd réfléchit à la nécessité de convaincre les États-Unis de créer leur propre bombe atomique, afin de ne pas se faire prendre de vitesse par les allemands. le premier septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne et l'armée allemande prend le contrôle des recherches sur le nucléaire en Allemagne. le 18 septembre 1939, Edgar Sengier (1879-1963) effectue une visite des mines d'uranium dans la région de Katanga, au Congo Belge. Dans sa postface, Didier Alcante explique ses motivations et le défi que représente un tel récit : rendre compte de l'ampleur du projet qui a conduit à l'explosion de 3 bombes atomiques Gadget, Little Boy, Fat Man. Parmi ses influences, il cite Gen d'Hiroshima (1973-1985) de Keiji Nakazawa, et il indique qu'il ne souhaitait pas traiter des victimes des bombes, n'ayant rien à apporter au témoignage de cet auteur. Il explique qu'au vu de l'ampleur il a souhaité travailler avec un coscénariste. LF Bollée indique que pour sa part il a été fortement marqué par le film Hiroshima Mon Amour (1959) d'Alain Resnais. Il s'agissait pour eux pour d'aborder aussi bien le contexte historique, que les enjeux politiques et militaires, ainsi que la dimension scientifique, en se montrant le plus rigoureux possible. Cette période de l'Histoire étant fortement documentée, les coscénaristes ont dû faire des choix, et n'ont pas pu parler de tout. Enfin dans la conception même du récit, il est apparu dès sa mise en chantier qu'il s'agirait d'une bande dessinée d'une forte pagination. Ils ont recruté Denis Rodier, un artiste canadien ayant travaillé pour DC Comics sur la série Superman, habitué à réaliser une narration visuelle efficace, allant à l'essentiel. Les auteurs mettent à profit la pagination conséquente pour passer en revue la genèse de l'idée d'une telle bombe, son développement jusqu'à la création du Projet Manhattan, le contexte historique (en particulier la seconde guerre mondiale), les projets similaires menés par d'autres états dont l'Allemagne, les doutes de certains sur la nécessité de disposer d'une telle arme de destruction massive, les moyens mobilisés pour faire aboutir un tel projet, la nécessité du secret militaire, et les tentatives d'espionnages. le lecteur retrouve les éléments attendus : Projet Manhattan, participation d'éminents physiciens (Enrico Fermi - 1901-1954, Robert Oppenheimer - 1904-1967, Werner Heisenberg - 1901-1976), décision d'Harry Truman, implication d'Albert Einstein. Il retrouve également les éléments de contexte de la seconde guerre mondiale : nazisme, commandos Grouse & Gunnerside (adapté au cinéma dans Les Héros de Telemark -1965- d'Anthony Mann), relations politiques avec Winston Churchill et avec Staline. En fonction de la familiarité du lecteur avec le projet Manhattan, il peut noter des détails qu'il connaissait déjà et d'autres qu'il découvre. Comme Alcante l'indique dans la postface, il a fallu faire des choix. Ils explicitent l'origine de l'appellation Trinity pour la première explosion à partir d'un poème de John Donne (1572-1631), mais ils ne parlent pas de l'aveugle Georgia Green qui a perçu la lumière dégagée par l'explosion. Ils développent le rôle important de Leó Szilárd, mais ils n'avaient pas la place d'évoquer l'importance de Niels Bohr (1885-1962) sur les différents scientifiques qui ont travaillé au projet Manhattan. En entamant ce récit, le lecteur a conscience que la tâche du dessinateur n'est pas facile. le récit est long et il contient beaucoup d'informations, par la force des choses. L'artiste va donc se trouver confronté à illustrer de copieuses discussions, voire de copieux monologues. Effectivement de temps à autre, une page va être composée de cases avec uniquement des têtes en train de parler, des phylactères pouvant s'avérer copieux en texte. Néanmoins ces occurrences sont très peu nombreuses au regard de la pagination. En outre, Denis Rodier se contente rarement de gros plans ou de très gros plans. Il privilégie les pans taille ou des plans italiens. Il représente très régulièrement les arrière-plans, souvent dans le détail, et il varie les plans de prise de vue, ne se limitant pas à des champs et des contrechamps. En outre, les scénaristes ont conscience d'écrire une bande dessinée et ils développent régulièrement des scènes d'action où les images racontent plus que les textes, avec parfois des pages dépourvues de tout texte. L'enjeu pour l'artiste est alors de se montrer efficace, de bien doser son effort pour la narration visuelle. Les dessins s'inscrivent dans un registre réaliste et descriptif. L'artiste doit faire revivre de nombreux personnages passés à la postérité, et leur ressemblance est satisfaisante, que ce soit pour les scientifiques, les hommes politiques et le général Groves. Il met en œuvre une direction d'acteurs de type naturaliste, et les visages présentent une bonne expressivité, permettant de bien ressentir l'état d'esprit des protagonistes. le récit se déroule dans de nombreux endroits, et le dessinateur les rend tous uniques : façades d'immeubles, aménagement des pièces en intérieur, lieux géographiques variés. Outre assister à des discussions, le lecteur voyage beaucoup : Stockholm, New York, Hiroshima, Boulogne sur Mer (en 1803), Harvard, le chantier du Pentagone, le plateau de Hardangervidda en Norvège, Chicago, la Thaïlande, le Nouveau Mexique, etc. Il représente également des scènes d'action : l'attaque de l'usine de Vemork en Norvège, des attaques de navires américains par des pilotes kamikazes, l'entraînement de plongeurs kamikazes, et bien sûr l'explosion des deux premières bombes Gadget et Little Boy. Très rapidement, le lecteur apprécie l'efficacité des dessins : ils marient une approche descriptive européenne, avec une touche d'efficacité comics, pour une narration riche, sans être pesante ou fade. Il peut juste se contenter d'absorber la scène représentée sans s'y attarder, tout comme il peut prendre du temps pour regarder les tenues vestimentaires, les véhicules, les meubles, les appareils technologiques ou militaires, en appréciant la véracité historique discrète, mais bien réelle. Au fil de séquences, le lecteur absorbe de nombreuses informations et observations, il côtoie de nombreux individus tous incarnés, à la fois visuellement, et à la fois par leurs convictions ou leurs compétences professionnelles. Il prend conscience de l'ampleur industrielle du projet (20.000 hommes pour le site X à Oak Ridge), de sa durée, des incertitudes, le plus souvent techniques et scientifiques, mais aussi politiques, et parfois morales. Il retrouve des éléments qu'il connaît, il en découvre aussi qu'il ne connaît pas. Il voit que les auteurs peuvent porter un jugement de valeur moral (par exemple sur les expériences d'injection de plutonium sur des êtres humains), mais c'est très rare car ils utilisent un ton factuel. Parfois, il se dit que d'autres points auraient pu être développés (d'autres sites, ou le nombre total de personnes ayant travaillé sur le projet), mais la démarche reste de nature holistique englobant énormément de paramètres. Puis il se demande quel est le point de vue des auteurs qui semblent être en position de simples journalistes d'investigation. Ce questionnement devient plus important vers la fin du récit où les événements sont plus connus par le public. Ce point de vue apparaît avec la chute de Little Boy sur Hiroshima : tous les efforts financiers, humains et technologiques ont mené à l'anéantissement de 200.000 vies humaines rien qu'à Hiroshima. Rétrospectivement, le lecteur mesure toutes les conséquences du choix des villes cibles, lors de plusieurs réunions dans des bureaux, en voyant l'ampleur de l'anéantissement de vies humaines. Toute cette énergie humaine investie dans un projet pharaonique pour anéantir autant de vies. Les auteurs ne s'étendent pas sur les victimes de la bombe, mais ils ont construit leur récit pour rendre compte de l'horreur indescriptible, inimaginable de cet engin de destruction massive, de mort. L'ouvrage est présenté comme un reportage historique ambitieux sur la bombe atomique, en particulier celle d'Hiroshima. le lecteur sait qu'il se lance dans une bande dessinée copieuse en termes de pagination et forcément copieuse en termes d'informations. Il s'agit d'une lecture rendue agréable par des dessins efficaces sans être fades, par une construction vivante, tout en comportant des moments d'explication copieux. Même en 450 pages, les auteurs ne peuvent pas tout caser, mais ils réalisent une présentation très riche, pédagogique et vivante, incarnée et pleine d'émotions, plus parlante qu'un article encyclopédique. Finalement, le lecteur en ressort avec une vision assez complète du projet, chronologique, technique et politique, contextualisée, et une horreur d'un tel investissement pour une destruction plus efficace. Il prend pleinement conscience du poids considérable que fait peser cette menace de destruction massive et planétaire sur l'inconscient collectif.

24/05/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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J’ai vraiment aimé cet album qui tient la route du début à la fin. Pas facile de le lire après avoir vu « Oppenheimer » de Christopher Nolan. Mais les auteurs ont su trouver un angle intéressant à la fois évident et original, celui de l’uranium qui attend son heure de gloire. Hormis cette comparaison de circonstance, l’album est un concentré d’informations à la fois précises et faciles à comprendre, même quand il s’agit d’aspect purement physiques. Un très gros travail documentaire. Un autre intérêt de cet album est de donner une vraie place aux opposants à la bombe qu’ils aient ou non participé au projet. C’est en général assez peu développé de même que de prendre le temps de montrer la vie au Japon, dans une société militarisée avant que la bombe ne détruise tout. Bref, mêlant un peu de fiction et beaucoup d’histoire, cet album au dessin percutant est une vraie réussite.

13/03/2024 (modifier)
Par Lucas
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Vraiment super, je recommande vivement ! Ce livre est très intéressant, j’ai appris beaucoup comme l’existence de Los Alamos, le fait que certains scientifiques soient contre l’utilisation de l’arme,... La narration de l’atome lui-même est une bonne idée qui nous tient au fil tout au long de cet ouvrage assez intense. Le noir et blanc nous plonge dans cette ambiance tragique. On peut dire que c’est un chef-d’œuvre, bravo et merci !

02/03/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
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Un travail documentaire énorme, tous les aspects (politique, scientifique, personnel...) ont été travaillés avec passion. Une BD que les bibliothèques devraient acheter en double pour les glisser aux rayons BD ainsi qu'Histoire. La narration par l'atome est très bien pensée et exploitée car c'est finalement bien lui le centre d'attention. Point négatif, j'ai du mal à m'attacher aux personnes (réelles donc je pense que je ne les aurait pas cotoyer plus que cela dans la réalité également). Et là, paginer un livre 400 pages c'est rude... Et le trait, s'il est juste et précis, est assez impersonnel et ne marquera les esprits ni en bien ni en mal. Peut-être que ce sujet si sérieux ne devrait pas être un roman graphique graphique mais un livre accompagnés de graphismes pour faire prendre vie aux acteurs et aux technologies qui ont créé la Bombe.

20/12/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Voilà un album qui ne laisse pas indifférent ! Si la fin de la seconde Guerre Mondiale est connue pour ses tristement célèbres bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, je pense que peu de gens connaissent l’histoire de cette course à la bombe nucléaire que se sont livrés les nations antagonistes du moment et tous les doutes et divergences d’opinion qui ont opposé scientifiques et militaires de l’époque. C’est en effet par le prisme des scientifiques, pour beaucoup émigrés d’Europe pour fuir le nazisme, que nous allons suivre cette folle aventure, ses espoirs et ses revirements, quand certains scientifiques vont réaliser ce qu’ils sont en train de créer… Les deux scénaristes ont effectué un travail de recherche remarquable et nous proposent un récit haletant digne d’un thriller. Le trait réaliste de Denis Rodier marque par son noir et blanc puissant qui colle parfaitement avec ces faits historiques tragiques. Une BD documentaire à mettre entre toutes les mains pour comprendre et ne pas oublier.

05/10/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
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3.5 Je ne sais pas trop quoi ajouter aux avis précédents, tout a été dit ! Ah si: j'ai un reproche à l'album. Je pense que j'aurais préféré un album 100% documentaire parce que je ne me suis pas spécialement attaché aux personnages et hormis quelques exceptions je n'ai pas été touché par le récit, même lorsqu'on montre les horreurs d'Hiroshima. Je sais, c'est un récit historique, mais raconté de la manière d'un récit et non d'un documentaire. Pour moi une bande dessinée 100% documentaire c'est un truc comme ''Economix'' avec plein de textes narratifs et on ne montre que les faits. Là on montre ce que pensaient et ressentaient les protagonistes qui ont permis la fabrication de la bombe et il y a des scènes de fiction (pratiquement tout ce qui se passe au Japon, le scénariste imaginant la vie d'une victime de la bombe). Disons que j'attends un peu plus d'un récit historique de ce genre que juste 'ouais c'est cool j'apprends des trucs'. Donc pour moi ce n'est pas une œuvre parfaite. Sinon, je suis d'accord avec les principales qualités énoncées: le dessin est très bon et parfait pour ce genre de BD. C'est très instructif quoique j'avoue que les parties portant sur la physique m'ont ennuyé, ne comprenant rien en la matière. Je préférais plus le coté politique de la chose, les motivations de certains pour faire la bombe, les efforts des États-Unis et l'Allemagne pour être les premiers à l'avoir, l'espionnage des soviets, les réflexions des Américains après avoir enfin réussi à avoir la bombe nucléaire... Bref, un album à lire si le sujet vous intéresse et que vous avez du temps libre devant vous....

10/02/2021 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur fuuhuu

J'ai vraiment été bluffé par la qualité de cet ouvrage. Il s'agit d'un véritable livre d'Histoire, qui selon moi, devrait même être étudié à l'école. C'est documenté, riche, bien écrit et surtout captivant. Il n'y a aucun temps mort. La facilité d'accès de cet ouvrage historique m'a fortement fait penser aux auteurs tels que Gallo ou Dumas, ou encore Stéphane Bern et tous les autres passeurs d'Histoire. J'ai particulièrement apprécié la narration et le fait que ce soit l'uranium le narrateur. Cela a permis en quelque sorte, d'humaniser l'inhumain. 5 étoiles + coup de coeur MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

26/01/2021 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
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Bon, je vais un peu, mais rien qu'un peu, tempérer les ardeurs. Non que je n'ai pas apprécié ce gros pavé, loin s'en faut, mais parce que le style graphique, certes maitrisé, reste assez conventionnel et plutôt passéiste (on est clairement du côté de chez Buck Danny), et ne m'a à ce titre pas plus emballé que ça. C'est une bonne BD, la chose parait difficilement contestable. C'est bien raconté, c'est tendu tout le long et tout y est, ou quasiment, de la moindre anecdote aux événements majeurs, même si on pourra regretter, malgré l'évocation du philosophe Günther Anders, le fait que ne soit pas mentionnée l'histoire hallucinante de Claude Eatherly, pilote de l'avion météo qui a donné le feu vert à l'Enola Gay pour accomplir sa sinistre besogne. En effet, ce dernier, après avoir réalisé la conséquence de son acte, a littéralement péter les plombs. Une fois revenu à la vie civile, Eatherly s'est en effet mis à commettre cambriolages et braquages divers afin afin de rassembler de l'argent qu'il destinait aux familles des victimes au Japon. Arrêté, il fut incarcéré dans un hôpital psychiatrique militaire où il croupit plusieurs années avant que Günther Anders, mis au courant de son histoire singulière, n'établisse une correspondance régulière avec lui. Quand on connait Anders, lui qui écrivit deux lettres au fils d'Adolf Eichmann publiées sous le titre cinglant Nous, fils d'Eichmann (dont je recommande chaudement la lecture), on comprend qu'il ne pouvait que prendre fait et cause pour Eatherly, car ce qui est en jeu, chez Eichmann comme chez Eatherly, c'est, pour le dire vite, le rôle joué par chacun dans une abominable machine de mort, ce qui place inévitablement tout un chacun face à lui-même : les camps en ce qui concerne Eichmann (il fut l'organisateur zélé des "transports") et la bombe du côté d'Eatherly (en tant que simple pion cette fois), les deux cauchemars du XXe siècle ! Mais bref ! Tout y est ou presque disais-je, même l'histoire de l'USS Indianapolis, par ailleurs évoquée dans les Dents de la mer de Spielberg. Si si, je vous jure : le personnage de Bart Quint, incarné par Robert Shaw, a servi sur l'Indianapolis. C'est cette histoire qu'il raconte à Martin Brody (Roy Scheider) et Matt Hooper (Richard Dreyfuss) lorsqu'ils partent chasser. Tout est évoqué ou presque, donc, mais malheureusement rien que je ne connaisse pas déjà. J'ai conscience que cela peut paraître prétentieux de ma part d'écrire cela, mais le sujet m'intéresse depuis longtemps, et j'ai beaucoup lu sur le sujet, alors... Alors oui, bonne BD dont on peut recommander la lecture sans retenue, très complète, sur un sujet glaçant, et servie par un scénario fluide. Ca se lit bien et sans heurt malgré les 500 pages ou presque. On notera simplement une tendance à tétaniser parfois lors de la lecture (au lit) eu égard au poids conséquent de la bête. Mieux vaut donc être confortablement installé ! Mais blague à part, ce dessin ultra classique et finalement très illustratif (et uniquement illustratif), même s'il parait adapté, m'a privé d'une partie du plaisir, la bande dessinée étant pour moi un art essentiellement graphique. PS : en menant des recherches complémentaires consécutives à ma lecture, je suis tombé sur le site du Comité de surveillance Otan qui jette un éclairage bien différent sur les raisons du bombardement d'Hiroshima et Nagasaki dont voici un extrait : http://www.csotan.org/index.php. Pas un mot de cela dans cette BD. Dommage...

12/11/2020 (MAJ le 19/11/2020) (modifier)