Le Grand Vide

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

Angoulême 2022 - Prix du Public France Télévision Une plongée dans un monde où la célébrité est une question de vie éternelle ou de mort


Angoulême 2022 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants

" Mais… Manel Naher, c'est moi !" Qui est donc cette autre Manel Naher, qui fait la Une des journaux ? Elle fait de l’ombre à Manel Naher, la vraie Manel Naher, l'héroïne de cette histoire ! Et l'ombre, c'est l'oubli et la mort immédiate, Manel Naher décide de devenir une star quel qu’en soit le moyen pour atteindre son objectif.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Août 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Grand Vide © 2024 2021
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

02/01/2022 | doumé
Modifier


Par Jessamy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Jessamy

Penser à quelqu’un, c’est l’avoir à l’esprit, ne pas l’oublier, c’est le faire vivre en nous. C’est l’un des actes empathiques les plus simples que l’on puisse réaliser au quotidien. Mais dans cette histoire, cet acte humain a remplacé la publicité dans l’espace public pour devenir le produit banal d’une ville en constante expansion. Cette mégalopole étouffante qui ne sera jamais nommée (et c’est bien le paradoxe), impose à ses habitants de posséder de la Présence au risque de périr. C’est à dire exister en une pensée dans l’esprit des autres grâce à son nom. Ainsi, l’oubli c’est la mort. Se crée alors la sensation d’être anonymisé dans une ville pourtant saturée de noms. Ces noms, il y en a partout ; dans les rues, les halls d’immeubles, sur les panneaux, les façades, les pancartes, sur des gens. Mais on n’y prête plus attention, parce que lire un nom, ça demande de la mémorisation, ça demande du temps. On ne se concentre pas autant pour lire une publicité, on lui accorde à peine une seconde, parce que les mots sont simples, familiers, ce sont des noms communs. Le nom d’une personne, ce n’est pas la même chose, de par ses origines, ses consonances, son orthographe, c’est quelque chose qui nous est propre. Il apparaît donc étranger aux autres. Parlons du dessin, outre cette dominante noir bleuté parsemée de quelques touches de rouges, ce sont surtout les représentations des personnages qui interpellent. Les corps et les visages se déforment pour souligner ou exagérer les mouvements. Tout semble élastique, cartoonesque parfois, mais surtout mouvant. Même les phylactères semblent vivants. Ils peuvent entrer en collision avec les personnages, s’emmêler lorsqu’ils ne s’écoutent plus, se croiser lorsque les dialogues se confrontent. La perspective est aussi très travaillée. Elle donne le vertige, la sensation d’une ville immense qui ne connaît pas de fin. Cette perspective englobe tout, elle engloutit tout. Mais ce qui me parle avant tout dans ces dessins, ce sont les scènes plus intimes, dépouillées, tout en émotions. Dans ces moments profondément fragiles, intensément humains, le dessin semble reprendre vie. Il se pare soudainement de détails dans les cheveux, les cils et les mains. L’étreinte d’Ali et de Manel en est un parfait exemple. On se demande bien où la BD veut nous emmener avec toutes ses thématiques : la célébrité, la précarité sociale, la famille, l’amitié, l’inconnu, l’oubli… Souvent perçues (je pense) à tort comme une critique des réseaux sociaux et le besoin de se montrer dans l’espace médiatique. Mais il sert à quoi ce Grand Vide, cet étrange antagoniste ? Au début de l’histoire, le Grand Vide représente pour Manel une échappatoire à la crainte de n’exister que par les autres plutôt que pour elle-même. Elle finira cependant par le redouter, persuadée que s’il n’y a personne pour la voir, elle se condamne à disparaître. C’est pourtant quand elle se « fera un nom » qu’elle finira par être totalement oubliée : connue par tous mais inconnue de chacun. Alors que c’est au moment de quitter les siens que Manel, avec un regard en arrière, sait qu’elle sera manquée. Partir, c’est laisser un vide. Et si la Présence au final, c’est avant tout la place que nous occupons dans l’esprit de nos proches ? Bon promis c’est le dernier point qui me travaille et après je clos ma critique, on connaît tous la formule : « nous ne sommes pas que des chiffres », pourquoi en refermant cette BD ai-je plutôt la sensation que « nous ne sommes pas que des noms » ? Si le nom est indissociable de notre humanité ; il nous donne un lien filial, nous permet d’être identifié au sein de notre société, d’y avoir une place, c’est aussi parce que derrière chaque nom il y a un visage, il y a un être humain. Ce que fait cette ville, c’est lui enlever son essence même. Le nom n’est pas qu’un mot avec pour fonction de désigner quelqu’un, c’est un mot qui sert à se souvenir de quelqu’un. Nommer, c’est signifier l’autre en quelque sorte. Or, s’il faut sans cesse penser et être pensé sans véritablement considérer l’autre, ce n’est plus un acte d’empathie mais une action mécanique. On pourrait alors présumer qu’on ne peut pas accorder une pensée à chaque personne que l’on croise, parce que si nous le faisons, ceux qui nous sont chers finirait par ne plus avoir de place en nous, nous finirions par les oublier et être oublié. C’est cette inquiétude que soulignera très justement Manel à son meilleur ami Ali : « Chaque fois que je regarde ce mur de cartes de visite, ça me confirme qu’on ne peut pas exister dans cette ville au milieu de tous ces noms. Comment tu veux penser à chacun d’entre eux sans en oublier un ? ». Alors pourquoi Ali se donne-t-il la peine d’avoir un mur entier de son appartement recouvert de cartes de visite ? Peut-être parce que penser aux autres c’est un peu penser à soi finalement. Manel le concédera : « C’est bien de faire ça. J’y pense jamais ! » Pourtant dans notre société actuelle, l’emphase est mise sur la valorisation de soi, le « développement personnel ». S’il est bien de penser aux autres, on nous rappelle de faire attention de ne pas négliger son propre bien-être, il faut aussi penser à soi. Mais dans cet univers, penser à soi ne renforce pas sa Présence, on a besoin des autres. Manel en fera l’amère expérience lorsqu’elle sera au sommet de sa gloire puisqu’elle finira par perdre de vue tous ceux qu’elle a aimé. En retrouvant des lieux et des visages familiers, en redonnant une pensée à sa famille, en se souvenant d’Ali, elle se rendra compte qu’en les oubliant eux, elle s’est oubliée elle-même. À travers ce geste anodin, silencieux, comme une petite preuve d’humanité parmi tant d’autres petites touches de bienveillance, Ali nous montre l’importance de se connecter aux autres : qu’oublier les autres au final, c’est risquer de s’oublier soi-même. ;)

24/07/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Cette BD a les qualités et défaut d'une première œuvre qui veut tout faire bien mais pourrait le faire mieux. Avec sa couverture en composition vertigineuse, son dessin qui tente et ose, parfois un peu trop, et son scénario qui veut nous parler de plusieurs sujets tout en restant linéaire, la BD semble de prime abord réservé avant tout à des curieux endurcis et une élite littéraire qui osera se plonger dans un volume aussi étrange. Mais si l'on passe l'étrangeté de la mise en scène et de la représentation du monde, la BD s'avère somme toute assez classique dans le fond. Il s'agit d'une histoire portant au paroxysme l'idée de célébrité d'un monde hyper-connecté, avec une mise en scène où la vie nous quitte lorsque nous avons été oublié. J'y vois une variation moderne du choix d'Achille, dans l'Illiade, mais c'est sans doute une vision personnelle. La BD a un graphisme assez original, variant les compositions entre des personnages qui sont plus en courbe et des décors tout en ligne, dans un mélange qui est assez unique visuellement. Les compositions de pages sont travaillées, parfois trop peut-être, pour donner des sensations diverses notamment lorsqu'on se balade à l'extérieur ou que la protagonistes a des états d'âme. C'est fouillé, mais presque trop pour une lecture parfaitement fluide. Après, c'est en adéquation avec le propos et cette omniprésence de noms en tout sens pour tenter de ne pas disparaitre sous la masse. La critique menée dans la BD est assez pertinente grâce à l'évolution du personnage principal et de son parcours progressif. Évoluant par la force des choses et les nécessités, Manel Naher devient une héroïne changeante, qui n'est pas toujours sympathique et qui peut devenir même agaçante à se conformer à ce système absurde au dernier degré. Finalement, rejetant tout et s'enfonçant dans les bois, elle s'arrêtera sur une conclusion ouverte qui a quelque chose d'étrange : trop ouvert pour ce qui a été amenée, trop avancée pour être réellement ouverte. Il aurait fallu un peu plus ou un peu moins je pense, s'arrêter sur le choix de partir ou continuer pour montrer la décision finale. Cet arrêt un peu étrange me semble trop entre deux. Au final, après lecture, je ressors avec un intérêt léger pour l'auteure et ses potentielles créations futures, mais je ne suis pas sur d'avoir envie d'investir dans celle-ci. Il y a un peu trop de détails qui me bloquent pour que je l'achète, mais la lecture a un intérêt pour les curieux et passionnés de BD.

26/06/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Léa Murawiec est une jeune autrice et disons que cela se voit en lisant cet album. J'ai bien aimé le dessin que je trouve expressif et dynamique. C'est le genre de style qui me donne envie de lire une BD ! J'ai toutefois trouvé qu'il y avait un peu trop de scènes contemplatives composées de plans de la ville. Ça va bien une fois, mais après on dirait que l'autrice voulait absolument épater la galerie en montrant à quel point elle sait bien dessiner. Le scénario est agréable à lire avec une bonne idée de départ qui satirise bien le besoin d'attention du monde moderne. L'idée qu'on meurt si on n’a pas assez de présence est bien pensée et l'autrice utilise bien le concept. L'évolution psychologique de l'héroïne se fait de manière naturelle même si le récit perd de son originalité une fois que l'héroïne devient une célébrité superficielle qui abandonne famille et amis pour une vie au final sans intérêt. En plus, c'est traité de manière un peu superficielle, mais ce n'est pas trop. Ce qui m'a surtout dérangé c'est la fin qui est trop ouverte à mon goût et aussi un peu incompréhensible. J'ai eu l'impression que c'était la fin d'une première partie et qu'il y avait une suite alors que c'est un one-shot. Cela se voit que l'autrice a un certain talent et qu'elle doit faire un peu de travail pour améliorer certaines choses dans son travail.

30/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Singulier récit que celui-ci, sorte de fable bobo sur l’évolution de notre société aujourd’hui axée sur le paraître. Ce qui marque en premier, c’est le style graphique de Léa Murawiec. Ca fait très « travail d’étudiant en arts plastiques » avec cette volonté de se démarquer de la masse, de proposer son propre style au risque de n’attirer qu’un panel réduit de lecteurs, en en faisant fuir beaucoup d’autres. A titre personnel, j’ai bien aimé cet aspect. Le trait est expressif, très dynamique, très cartoon (mais vieux cartoon) et convient bien au thème. L’apport de couleurs sur certaines planches augmente le côté oppressant de cette ville où, pour survivre, il faut faire parler de soi. C’est esthétique, original, pas toujours très lisible mais certains angles de vue méritent vraiment notre attention. Vient ensuite l’idée de départ. Cette ville dans laquelle la « présence » (entendez par là le fait que des gens connaissent votre nom) est essentielle pour ne pas disparaître nous réfère à notre société actuelle où pour « exister », pour être reconnu, il vaut mieux être un con médiatique qu’un génie anonyme. L’angle d’attaque est vraiment intéressant et une bonne base pour une fable urbaine. Le personnage central est touchant. D’abord rebelle à cette obligation de « présence », elle change radicalement d’état d’esprit lorsqu’elle réalise que sa vie est en jeu, au point d’en devenir odieuse. Là aussi, c’est plutôt bien vu. On n’a pas un personnage lisse mais bien quelqu’un qui va évoluer au fil du récit et apprendre de ses erreurs (parfois cruellement). Par contre, comme Ro, je trouve la fin étrange et inaboutie. C’est vraiment le gros point de déception, auquel je pourrais rajouter certaines longueurs ainsi que certaines planches qui servent très peu le récit. En tous les cas, ce récit est original et devrait attirer les lecteurs les plus audacieux. Ce n’est cependant pas un chef-d’œuvre à mes yeux mais un travail soigné d’une auteure prometteuse et audacieuse. Il reste quelques réglages à faire du point de vue technique (un peu moins de démonstration pour un peu plus d’émotion) et à trouver comment conclure un récit de manière marquante sans tomber dans les clichés ni user d’une fin ouverte (et ici, c’est le cas, tant pour le cliché que pour la fin ouverte).

12/07/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Mon attention ayant été attirée vers cette BD par sa nomination à Angoulême, j'ai trouvé son concept intéressant, celui d'une société où la renommée et l'influence dans les médias a un impact physique réel : quelqu'un dont le nom est oublié et auquel on ne pense pas meurt littéralement. D'emblée je me sentais proche de l'héroïne telle qu'elle était au début de l'histoire, désireuse de s'éloigner de ce monde hypocrite et creux pour rejoindre les grands espaces hors de la cité. Et encore plus qu'elle j'aurais trouvé affreux un tel monde où la célébrité est un besoin physique : j'ai trouvé la représentation de cette ville et de sa pression médiatique étouffante et repoussante, l'objectif de l'autrice est atteint. Toutefois, j'ai été un peu déçu du développement de l'intrigue. J'ai trouvé abrupt le passage de l'incognito à la célébrité, et sa raison ridicule mais certes aussi ridicule que l'obsession médiatique de ce monde idiot. Hormis quelques conséquences de cette célébrité et de comment elle change l'héroïne, j'ai été un peu frustré que le récit n'aille pas vraiment plus loin et reste superficiel. Et enfin j'ai trouvé la conclusion trop rapide : arrivé à la dernière page, j'en ai cherché d'autres car ça se termine presque en queue de poisson à mes yeux, pas de manière satisfaisante en ce qui me concerne. Pas tout à fait convaincu donc malgré une bonne idée et une mise en scène intéressante.

10/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Angoulême 2022 Prix du Public France Télévision. Léa Murawiec pour son premier album nous envoie un missile. Si cette jeune autrice confirme, il va falloir s'habituer à son nom vite fait. J'ai adoré le concept proposé. Dans une ville monde presque sans borne, nous nous promenons dans un univers dystopique qui ne doit rien à une explosion nucléaire ou à un régime galonné. C'est bien plus subtil car nous sommes les propres responsables de cet univers ultra connecté où la renommée (la présence) tient lieu d'espérance de vie. Peu importe la qualité et ce que vous faites du moment que l'on parle et que l'on pense à vous. L'oubli ou la solitude, c'est la mort imminente quel que soit votre âge. Paradoxalement les ados peuvent être aussi vite exposés que les personnes âgées à cause d'un lien social en reconstruction entre enfance choyée par les parents et âge adulte bien cadré par son statut. Manel Naher, la vingtaine rebelle n'a cure de ces contraintes et ne rêve que de liberté et d'aventure avec son pote Ali. Elle développe un tropisme vers le vide. Ce grand vide que la communication officielle vous en interdit la rêverie. Sauf qu'à cause d'un imprévu, comme la vie en est faite constamment, Manel est rattrapée par la patrouille. A cet âge, la pire angoisse et la pire agressivité peut suivre à la plus belle exaltation. L'action qui en découle peut avoir des effets si imprévus qu'ils vont vous transformer du tout au tout. Léa Murawiec pose un regard aiguisé et un poil angoissant sur les défauts possibles de notre société future. Elle me renvoie à cette montée d'angoisse subie par de nombreuses personnes au moment du confinement quand les liens sociaux réels ont été mis à mal à cause du virus. Je trouve que c'est très finement observé. Le concept est bon et comme si cela ne suffisait pas Léa Murawiec nous claque du/son style. On peut ne pas aimer mais l'auteure met immédiatement sa signature graphique dans votre pupille. Avec ses trois couleurs pantones, son trait fluide, élastique et bondissant, Murawiec ne laisse pas respirer. Les effets de profondeur donnent le vertige et confortent ce sentiment d'angoisse quand on regarde ces planches avec ces milliers de buildings jumeaux où s'inscrivent ces milliards de noms. C'est en tout cas l'impression que cela m'a donné. Un super concept et un graphisme personnel qui décoiffe comme son héroïne pour un premier album. Quel coup de maîtresse !!

17/05/2022 (modifier)
Par Nakkal
Note: 3/5

Le style graphique est particulièrement marqué (choix des couleurs, netteté des traits, rappels des codes mangas, sens du détail...). Cependant un peu trop chargé à mon goût, ne permettant pas toujours de saisir le sens de certaines planches au premier regard. Étonnement, "Le grand vide" laisse peu de place au vide. Toutefois, l'histoire est dystopique et satirique, teintée d'autodérision, et tout à fait dans l'air du temps. Œuvre originale et jeune artiste à suivre.

05/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Léa Murawiec pousse à son paroxysme certains travers de nos sociétés actuelles. A savoir que dans l’univers hyper moderne dans lequel se déroule l’intrigue, se faire connaître, faire le buzz, est absolument obligatoire pour se maintenir en vie. Les rues sont remplies de pubs aux noms de citoyens ordinaires. Si vous sombrez dans l’oubli, si personne ne pense à vous, votre capital vital s’épuise rapidement et c’est la fin. Tout dans l’arrière-plan est froid. Les décors géométriques, au sein d’une ville aux gratte-ciels infinis, ne laissent aucune échappatoire pour le rêve ou l’imagination. Chacun doit se concentrer sur son capital de célébrité. Manel Naher, l’héroïne, refuse a priori cette société absurde. Mais, menacée dans sa survie, elle va peu à peu basculer du côté de l’obéissance, jouant le jeu du buzz, peu importe le moyen de l’entretenir (comme baffer des gens pour attirer les médias). Aucune fuite n’est possible, si ce n’est vers un « grand vide » mythique et diabolisé, dont nous ne connaitrons rien avant les dernières planches. L’idée de départ est intéressante, et le travail des éditions 2024 est encore excellent. Mais, si j’ai lu rapidement et sans difficulté l’histoire, j’en suis sorti un chouia déçu. Le dessin de Murawiec n’est pas trop mon truc, et la froideur de l’ensemble m’a parfois freiné.

25/04/2022 (modifier)
Par doumé
Note: 3/5
L'avatar du posteur doumé

Une société dont la valeur la plus importante n'est pas l'argent mais la célébrité, le scénario exploite avec beaucoup d'intelligence ce monde parallèle. Un concept qui met en lumière les excès d'un monde où l'image devient un facteur vital et il ne s'agit pas uniquement de réussite sociale mais de survie. L'anonymat est synonyme de mort et la célébrité synonyme de vie éternelle, notre héroïne va se trouver contrainte de devenir célèbre pour échapper à une mort certaine, une homonyme est devenue une chanteuse à succès et c'est la célébrité à tout prix. Léa Murawiec prend le temps de faire évoluer son héroïne, d'une personne désintéressée par le besoin de reconnaissance elle va devenir une adepte du buzz à tout prix jusqu'à oublier ses propres valeurs et ses proches. Le dessin a une très forte influence manga, très peu de couleurs sont utilisées uniquement le bleu et le rouge pour les panneaux publicitaires sur lesquels sont affichés les noms de personne. Un dessin trop minimaliste à mon gout surtout pour les visages et les décors souvent absent. Un scénario construit sur un univers original qui m'a surpris et vraiment plu jusqu'à la chute dans le grand vide par contre le dessin est une déception.

02/01/2022 (modifier)