Le Grand Pouvoir du Chninkel

Note: 4.16/5
(4.16/5 pour 100 avis)

Angoulême 1989 : Alph-Art du public Aventure médiéval fantastique, un anti-héro de base, élu malgré lui...


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Dans le monde de Daar, s’affrontent quotidiennement trois immortels: Zeugma, Barr-Find et Jargoth. Les victimes de ces guerres sont entre autres les Chninkels et les Tawals. Etant esclaves, ils constituent l’essentiel des fantassins de toutes les armées, et sont donc régulièrement massacrés. Une nuit après une de ces sempiternelles batailles le seul survivant, un Chninkel du nom de J’ON, reçoit la visite d’un monolithe noir se présentant comme le maître créateur des mondes. J’ON a cinq jours pour mettre fin aux querelles des trois groupes. S’il échoue le monolithe, détruira ce monde. Un problème se pose alors au Chninkel : Comment pourra-t-il convaincre les trois immortels de faire la paix alors que lui-même n’est qu’un pauvre Chninkel et esclave de surcroît ?

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1988
Statut histoire Série terminée (un seul tome à l'origine, ensuite divisé en 3) 3 tomes parus

Couverture de la série Le Grand Pouvoir du Chninkel © Casterman 1988
Les notes
Note: 4.16/5
(4.16/5 pour 100 avis)
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Par Lajt
Note: 5/5
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Je ne connais que la version noir et blanc, grâce au format "intégrale" publié à prix très décent pour cette oeuvre que je trouve incontournable. J'ai retrouvé le même génie de Van Hamme que pour la série Thorgal. Le dessin particulièrement minutieux regorge de détails sublimes. Un "héros" très attachant, une ambiance fantasy envoutante et si bien construite... Culte.

26/11/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 5/5
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Pour qui aime la bande dessinée, Le grand pouvoir du Chninkel est un incontournable. Un must de la Fantasy, un must du neuvième art. J'ai la chance de posséder les deux versions, couleur et noir & blanc. Et c'est celle en NB que je viens de relire, celle que je préfère. Un scénario génialisime, Van Hamme dose savamment les scènes d'actions, de réflexions et de contemplations. Un monde cruel où trois Immortels se livrent une lutte acharnée. Des armées faites de monstres, de cavalières à la paupière cousue, de plantes carnivores volantes et bien d'autres encore. Un scénario qui mélange la bible et 2001 l'odyssée de l'espace sur fond de péché originel, un mélange harmonieux, cohérent et philosophique. J'ai apprécié la dose d'humour qui contrebalance la partie noire du récit. J'on héros insignifiant, ancien esclave qui va devoir dans un délai de cinq jours mettre un terme au conflit des trois Immortels ou la Terre sera détruite. Il sera aidé par la jolie G'wel. Nos deux Chninkel sont partis dans une quête qui les mènera jusqu'à ce dénouement qui vous scotchera. J'ai été totalement happé par ce récit aux multiples facettes, une partition sans fausses notes avec son tempo guidé au métronome. Mais pour qu'une bd soit culte, il faut aussi un dessin au diapason de l'intrigue. Et là Rosinski sort l'artillerie lourde. Une inventivité qui déborde de chaques planches, des planches qui grouillent de détails, des détails qui magnifient les décors et les personnages. Un noir et blanc au trait précis, fin, violent et sensuel. Une tuerie. Un indispensable.

15/01/2022 (modifier)
Par Matagot
Note: 5/5

Une œuvre magnifique de bout en bout, à la fois graphiquement en terme de scénario. La réflexion est fine, la toile de fond de l’histoire fantastico-biblique laisse le manichéisme de côté avec un anti hero aussi veule que courageux. Le Chninkel est tellement humain qu’on en oublierai qu’il ne l’est pas, et c’est ce qui rend cette histoire fascinante.

21/02/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
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Il y a quelques jours, j’ai consulté mes statistiques des bandes dessinées avisées sur BDthèque écrites ces derniers mois. Ce qui saute aux yeux, l’univers fantasy ce n’est pas mon truc. Pas une seule BD commentée, et j'ai beau chercher dans ma bibliothèque perso de plusieurs milliers d’albums, pas une seule BD de ce genre. Est-ce que je suis passé à côté de quelque chose de complétement ahurissant qui mériterait que je m’y attarde un peu ? Je me décide à me procurer une belle série agrémentée de commentaires élogieux. Mes premiers pas vont donc se faire avec "Le grand pouvoir du Chninkel". J’y vais d'autant plus aisément que je me sens rassuré avec un duo que je connais, Jean Van Hamme au scénario et Grzegorz Rosinski au dessin. Et j’ai bien fait ! Je découvre un univers inconnu. Un récit avec un héros faible et opprimé, des races qui se combattent, une quête, et des prophéties. Voici donc une version décalée du nouveau testament qui lui emprunte allégrement de nombreuses scènes = les miracles, la Cène, la trahison d’un proche, la crucifixion, et le Messie bien évidemment. Et tout ça avec un zest d’humour. Le scénario est maitrisé du début jusqu’à la fin en apothéose. Les dessins sont magnifiques. Mais ça je le savais déjà. Je reconnais l’exceptionnelle virtuosité graphique de Rosinski. Les cases fourmillent de très nombreux détails. L’œuvre au global est remarquable. A priori il y a une version de cette série en noir et blanc et une en couleur. C’est celle colorisée que j’ai parcourue. Je ne suis pas sûr que le ressenti éprouvé dans la version originale (NB) aurait eu sur moi la même saveur. Cet univers que je découvre fait que je dois déraciner mes certitudes sur ce genre de BD. J’ai apprécié ce monde dépaysant et attachant plein de poésie. L’épopée de J’on m’a conquis au point d’avoir envie de lire d’autres albums fantasy. Je n’aurais pas misé un euro sur cette éventualité avant la lecture de ce triptyque !

13/10/2020 (modifier)
Par Jérem
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

96ème avis… tout a été dit, je vais donc faire court. Le Grand Pouvoir du Chninkel est l’une de mes séries préférées. Cette trilogie de fantasy, particulièrement originale et truffée d’éléments bibliques, est un ovni dans un genre pourtant très codifié. A la fois drôle, tragique et décalée, l’histoire est passionnante de bout en bout, bien portée par une narration maitrisée et une remarquable créativité de l’univers. C’est une bouffée d’air frais dans un genre trop souvent marqué par Tolkien. Les superbes dessins de Rosinski font immanquablement penser à Thorgal. Tout est remarquablement soigné et la virtuosité du visuel sublime la puissance du récit. Le Grand Pouvoir du Chninkel est une œuvre culte. Un grand bravo aux auteurs !

28/01/2019 (modifier)

Le "Grand Pouvoir du Chninkel", c'est le moment ou la symbiose entre le conteur (Van Hamme) et le peintre (Rosinski) atteint des sommets dans le délire imaginatif. Au premier coup d'oeil on pourrait confondre avec Thorgal, tellement les décors semblent proches, tellement les noms et les prénoms se ressemblent, mais très vite on se rend compte qu'il y a autre chose, on aperçoit l'influence des grands mythes bibliques, de l'imaginaire tolkienien, et même, surprise, de créations fictionnelles aussi éloignées de la fantasy que " 2001, l'Odyssée de l'espace"... Une oeuvre bâtarde, un truculant méli-mélo unique en son genre dans la bd franco-belge. Dans un sinistre contexte ou s'éternise une guerre dévastatrice opposant les "Trois Immortels", J'on, petit être chétif à la chevelure blonde, haut comme trois pommes et va nu-pieds (dans la bande dessinée son peuple s'appelle les Chninkels, mais on peut observer l'influence de l'aspect des Hobbits), est chargé par le maître créateur des mondes de ramener la paix universelle sur "Daar", le monde où se situe l'action (et qui n'est en fait qu'une Terre préhistorique). Pour ce faire il le gratifie d'un sibyllin Grand Pouvoir, qui embarasse J'on en premier lieu car il peine à le maîtriser. La suite du récit retrace son long voyage à travers le monde dans l'espoir de réaliser sa Quête divine, et là comme d'habitude Van Hamme s'illustre : c'est palpitant, bouleversant, émoustillant (la scène érotique entre Volga la Devineresse et J'on métamorphosé vaut son pesant d'or), et certains personnages sont vraiment réussis, comme Zembria la Cyclope ou N'om l'Hérésiarque. Oeuvre expérimentale superbe, cocktail explosif et sensuel qui dérange et fascine à la fois, le "Grand Pouvoir du Chninkel" est assuremment un coup de coeur. L'infernal Van Hamme, qui se dissimule derrière les sagas à succès XIII, Thorgal et autres Largo Winch, frappe ici encore un grand coup, dans un registre plus sulfureux. Un classique à lire absolument.

05/03/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Petit flashback pratiquement 20 ans en arrière…. Le service militaire m’a au moins permis de faire la connaissance de mon frère de sang, Youcef, avec lequel entre autres nous gardons de chouettes moments de solidarité de notre impôt national en Allemagne. Après avoir repris douloureusement nos études l’un comme l’autre, notre amitié s’est poursuivi bien au-delà des treillis et je me souviens encore comme si c’était hier dans sa chambre d’étudiant quelques bds qui trainaient et que je ne connaissais pas. L’une était Sambre dont il n’existait que 3 volumes dans une édition aujourd’hui disparue et la seconde était cet étrange gros bouquin souple au nom imprononçable : le Grand Pouvoir du Chninkel dont la couverture avec ce petit être boudeur et ce gros monolithe tout droit sorti de 2001, l’odyssée de l’espace ne m’inspiraient guère. Mal m’en a pris, Youcef m’a prêté ses deux séries, une n’est plus qu’un vague souvenir sur une jolie brune aux yeux rouges dont j’ai arrêté de lire les péripéties après le 4ième tome, l’autre est une claque absolue dont je me plais à relire encore et souvent les tribulations en noir et blanc comme en couleurs. Il faut dire que le noir et blanc charbonneux mais précis de Rosinski m’a séduit immédiatement avec cette introduction d’une bataille rangée avec trois armées complètement différentes. Le découpage est tel qu’il ne peut laisser indifférent un amateur d’Héroic Fantasy. Au milieu un petit Chninkel, J’on, va rapidement et malgré lui, devenir l’enjeu d’une quête qui le dépasse. Que va-t-il faire de son « pouvoir » divin, lui qui n’aspire qu’à une vie tranquille et à une paix royale… Dans un humour des plus salvateurs, Van Hamme va mettre en place une histoire assez noire (Dark Fantasy dites-vous ?) avec une ironie assez mordante et des situations plutôt inattendues. Le dépaysement est total, la fameuse fin m’a laissé sur le carreau pour de bon et j’avoue sans sourciller n’avoir rien lu de tel depuis et encore à ce jour dans un style équivalent. Je profite de l’occasion d’une nouvelle édition « anniversaire » pour aviser cette série vraiment spéciale pour moi et dont je possède à ce jour 4 éditions différentes. Souvent copiée, pas mal raillée également pour son coté mystique mais grandement reconnue et appréciée, les deux auteurs ne retrouveront plus cette liberté de ton étonnamment novatrice et toujours d’actualité. Aujourd’hui Youcef et moi avons bien vieilli, habitons à plus de 1000 km l’un de l’autre et tout le monde ici s’en fout. Et pourtant malgré cela, l’amitié existe toujours ainsi que notre intérêt pour les bières, les contes celtiques, les Pogues et le Chninkel. Un des rares récits que j’ai aimé lire, prends plaisir à lire encore et prendrai plaisir à relire dans 20 ans. « Un Chninkel pour les amener tous et dans les ténèbres les lier » (pardon Spooky) ;)

26/11/2014 (modifier)
Par Tourenne
Note: 3/5

J'aime le côté anti-héros (un peu trop larmoyant quand même) du personnage principal. J'aime l'épopée bien menée. J'aime les illustrations en noir et blanc qui gagnent en force et en beauté. Je n'ai pourtant pas été vraiment ni surpris ni enchanté. Une bonne bd.

03/10/2014 (modifier)
Par Thobias
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Seul Van Hamme pouvait faire un mix entre la Bible, 2001 l'odyssée de l'espace et Le seigneur des anneaux (le personnage principal ressemble vraiment à un hobbit) en donnant un résultat aussi cohérent et génial. Un véritable coup de poing. Le saddy end final devrai marquer les esprits. La vision que Van Hamme porte sur Dieu est assez frappante et profondément originale : fini le mythe du dieu bienfaisant. A noter que la version colorisée est aussi de bonne qualité (fait suffisamment rare pour être signalé).

22/05/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Avec cette quête mystique et insolite qui se veut une version tragique et pessimiste du mythe chrétien, les créateurs de Thorgal s'échappent un temps de leur série fétiche mais restent dans un univers fantastique assez proche, et inventent un personnage singulier, J'on le Chninkel, une sorte de gnome chétif aux yeux globuleux, qui ne paie pas de mine et qui ressemble à un farfadet des campagnes bretonnes. Il va pourtant devenir un héros au tragique destin. Cette fable épique d'heroic fantasy aux personnages étonnants et aux qualités inventives permet à Rosinski de dessiner un univers presque aussi étrange que celui de Thorgal, bourré de trouvailles, et à Van Hamme de brosser l'un de ses récits les plus ambitieux. Egalement conte philosophique à la vision sombre, où pointe l'humour, c'est de la fantasy qui interpelle le lecteur sur les fondements de la race humaine, et où Van Hamme puise de nombreuses références dans la Bible ou chez Tolkien. C'est aussi ce récit qui a conditionné et inspiré beaucoup d'autres séries qui suivront, et ça tient encore la route depuis 1986, année où je l'avais découvert timidement dans le magazine A Suivre, et où j'avais hésité avant de le lire. N'ayant pas vu l'édition couleurs, je recommande toutefois la version noir et blanc qui est sans doute mieux adaptée à ce type de récit et qui fait ressortir la prouesse graphique de Rosinski.

10/10/2013 (modifier)