Les derniers avis (19 avis)

Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Les 5 drapeaux
Les 5 drapeaux

Un album qui m'a énormément appris sur cette période de l'Histoire. A partir du journal de son grand-père, Vicente Jiménez-Bravo, Pau retrace le parcours de celui-ci, et cette fresque commence en France, en février 1939, lors de "la retirada" où 500 000 espagnols (soldats et civils) arrivent aux différents postes-frontières des Pyrénées. Les français vont les accueillir en leur confisquant leurs armes (chars et fusils) et en les parquant sur des plages dans des camps de concentration, c'est ainsi qu'on appelait ces camps en 1939, il serait plus juste aujourd'hui de dire camps d'internement. Un récit non linéaire puisqu'il y a de nombreux retours sur le passé de Vicente pendant la guerre contre les Franquistes, une période où il combat sous le drapeau de la République dès ses dix-sept ans. Le reste de l'histoire se focalise sur les différents camps où Vicente va séjourner et les conditions de vie sont exécrables. La France n'en sort pas avec les honneurs ! Un récit réaliste, dur et richement documenté (pas assez sur la géopolitique), mais un peu trop rapide sur certains épisodes espagnols et il m'a manqué une touche d'émotion pour être totalement conquis. Un dessin lisible avec une colorisation différente suivant l'espace temps, pour ne pas perdre le lecteur pendant les nombreux allers-retours entre les deux époques. Un graphisme très agréable, aux nombreux détails et très expressif. Les personnages sont des animaux, c'est pas mon dada, et le choix de ceux-ci est plutôt réussi en fonction des personnalités. Du bon boulot. Un gros dossier historique très inintéressant en fin d'album. Je serai du voyage pour le second drapeau. Un album que je ne peux que recommander malgré mais quelques reproches.

27/03/2024 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Achille et Boule-de-gomme
Achille et Boule-de-gomme

Parue dans le magazine belge L'Explorateur, cette série de Tillieux est assez méconnue, car elle n'a jamais fait l'objet d'une édition en albums avant que les éditions de l'Elan s'en emparent en le publient une première fois en 2002 dans une édition noir et blanc de faible qualité, puis dans une réédition plus soignée et en couleurs 10 ans après. Il n'y a pas grand-chose à dire sur cette œuvre de jeunesse, qui n'est guère plus que cela. Les amateurs de bande dessinée à l'ancienne y trouveront leur plaisir, les autres feront mieux de passer leur chemin. On a là le charme désuet des vieilles bandes : l'humour est en dents de scie, et le dessin encore parfois approximatif, mais on sent s'affirmer le style narratif de Tillieux au fur et à mesure du récit. Ainsi, il est intéressant de voir Tillieux mettre en scène des acrobaties aériennes dans la première histoire pour une scène particulièrement loufoque, tandis que la seconde histoire contient elle aussi une séquence d'acrobatie aérienne qui, cette fois, cherche beaucoup plus la tension et le spectaculaire. A cette image, le style de Tillieux passe du début à la fin d'une succession de (plus ou moins) bons mots à un récit davantage policier lorgnant purement vers l'aventure. C'est ce qui rend Achille et Boule-de-gomme assez sympathique car après une première histoire peu mémorable, la deuxième nous offre une montée en puissance qui nous oriente davantage vers les réussites postérieures de l'auteur. Tout en restant bien conscient qu'on est ici en quelque sorte face à leur brouillon, et que, quoiqu'il soulève facilement notre sympathie, on n'a pas affaire ici à une œuvre majeure de Tillieux.

27/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Grands Soldats
Les Grands Soldats

Voilà une lecture dynamique, très plaisante d’un bout à l’autre, mais dont on ne peut que sortir frustré, tant on reste sur sa faim. En effet, ça s’arrête brusquement, sans forcément conclure l’intrigue. Je ne sais qu’en penser. Une suite était prévue (ce qui est possible et probable) et l’éditeur ne l’a pas souhaité ? En tout cas j’aurais bien vu se développer un petit peu plus l’histoire, et surtout j’attendais une fin digne de ce nom. Bon, cela dit cette histoire de soldat « géant », recruté – enlevé plutôt – en Irlande, pour rejoindre un régiment d’élite du roi de Prusse est assez savoureuse. D’abord parce que le dessin d’Olivier Tallec est agréable. Un trait moderne et dynamique, fluide, c’est enlevé et accompagne très bien ce récit pétillant, qui se nourrit de l’Histoire pour la pervertir quelque peu. Car, si ce roi de Prusse était bien le « chef de caserne » que l’Histoire a retenu, et s’il a bien chercher à monter un régiment d’élite constitué de soldats « baraqués », la version qu’en donne ici Laurent Rivelaygue est très personnelle – mais savoureuse ! En effet, il en fait un tout petit bonhomme colérique, écorchant les noms de ses proches et subalternes – qu’il méprise et martyrise éhontément – tout en étant maladroit et velléitaire. C’est ici un personnage comique aux saillies absurdes et amusantes, aux gesticulations souvent vaines, alors qu’autour de lui officiers et ministres cherchent à satisfaire ses caprices en maintenant une façade de sérieux. Au milieu de ce décor de farce, notre nouveau « Grand Soldat » irlandais est l’objet de complots et de jalousie, une enquête policière pimentant l’intrigue (avec l’ajout d’une touche de fantastique). Bref, s’il n’y avait pas eu cette fin en queue de poisson, j’aurais mis sans hésiter une étoile supplémentaire.

27/03/2024 (modifier)
Couverture de la série La Maison aux Insectes
La Maison aux Insectes

Je découvre cet auteur avec ce recueil d’histoires courtes (publiées en revue entre 1968 et 1973). Une certaine esthétique, et certains détails – comme l’évocation du développement du Shinkansen, datent un peu ces récits (voir aussi en particulier le rôle et la situation de la femme, ici très franchement soumise et inférieure), qui ont parfois quelque chose de naïf. Le dessin est généralement bon, assez fin. Seule la première histoire, qui donne son titre au recueil (portant la moins ancienne de l’ensemble) m’est apparu pleine de défauts : les visages sont beaux, mais les corps, certaines proportions, et des perspectives lorsqu’il y a des mouvements ne sont pas heureux. C’est aussi l’histoire où les onomatopées, certains cris occupent trop de place dans les cases (ces défauts sont beaucoup moins visibles dans les autres histoires). Si les histoires sont inégales, l’ensemble est intéressant et globalement réussi. Ça joue le plus souvent sur des atmosphères dérangeantes, plus que sur de l’horreur pure. Umezu utilise plusieurs fois le même genre de twist scénaristiques (inversion des personnages en cours d’intrigue), quasiment chaque histoire tournant autour d’une histoire d’amour (souvent malheureuse !). En lisant ce recueil, j’ai eu l’impression de lire un précurseur de Junji Ito, tant Ito jouera plus tard sur certains ressors identiques (en accentuant l’horreur sans doute). Une découverte plaisante en tout cas.

26/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Whisky
Whisky

Une BD qui donne soif ;) Je suis un grand amateur de ce breuvage, je me targue d’avoir un bar bien fourni dans ce domaine qui comblera de nombreux passionnés. En gros, mon caviste n’a pas à être vraiment jaloux de mon libraire. Pour autant, je me méfiais de cette bd, ce n’est pas parce qu’elle réunit 2 de mes centres d’intérêt que c’est forcément bien … J’ai des petites choses à redire mais ma lecture fut agréable. Les auteurs s’en sortent avec les honneurs, ils arrivent à proposer une quête aux 4 coins du monde tout en étant didactique sur la dite boisson, un équilibre qui passe plutôt bien. Bon je n’ai pas appris grand chose (sauf sur le bourbon), ceux sont vraiment les bases qui sont expliquées mais ces dernières sont bien intégrées au récit et contenteront un large public. Niveau histoire, c’est un peu plus capillotracté, il y a des faux airs à la Indiana Jones/Mission impossible mais pourquoi pas, ça reste bon enfant, fluide avec quelques traces d’humour bienvenu. La mise en pages assure le taf, un trait dans la veine de Mardon ou des débuts de Yoann, réaliste et un poil caricatural par moment. Du boulot honnête et sympathique de la part des auteurs, ça vole pas bien haut mais divertissant. Il y a juste un truc qui frustre, c’est que les quelques bouteilles mises en avant ne sont pas pour le commun des mortels (€€€€), ça fait salement baver mais tout ce que tu auras à boire c’est ta salive !!! et que je n’aime pas du tout le coté spéculatif autour du whisky, ça commence même gentiment à me saouler (sans mauvais jeux de mots).

26/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Voix des bêtes, la faim des hommes
La Voix des bêtes, la faim des hommes

J'ai été moyennement convaincu par le scénario de cet one-shot. C'est dommage parce que je voudrais bien aimer cet album et je vois tous les efforts que l'auteur a mis dans son œuvre, mais je n'ai jamais totalement accroché au scénario. Le dessin est très bon et la mise en scène est bien maitrisée. Il y a des planches superbes. Le scénario m'a paru moins bon. J'ai trouvé que c'était correct sans plus. Pendant un bon moment j'ai attendu la scène qui allait me faire rentrer dans le récit et ce n'est jamais arrivé. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu les thèmes abordés par l'auteur dans des récits qui m'ont plus passionné et sa vision du moyen-âge me semble quand même un peu cliché.

25/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Philiations
Philiations

Gwen de Bonneval se livre au lecteur dans cette BD, racontant avec honnêteté sa jeunesse, les évènements marquants de sa vie et les pensées qui le hantent à l'époque et aujourd'hui encore. Pessimisme sur la survie écologique du monde, famille désunie, absence du père, violence de la mère, grand-père mystérieux aide du camp du général de Gaulle, et toutes ces choses qu'on ne dit pas à l'enfant qu'il était : les thèmes abordés sont nombreux tandis que l'auteur tente d'en démêler les fils pour retrouver la trame qui l'a construit et fait de lui ce qu'il est devenu. Le récit prend la forme d'un exposé psychanalytique. Gwen de Bonneval semble nous raconter les choses comme elles lui viennent, sautant d'un sujet à un autre, d'une époque à une autre, ressassant ça et là les mêmes thématiques à différentes époques, parlant un peu de sa carrière mais surtout beaucoup de sa famille. La BD est dense et assez épaisse : l'auteur a beaucoup de choses à dire. Il le fait avec un dessin simple, qui va à l'essentiel, et se concentre avant tout sur les informations qu'il fait passer. Il faut avouer toutefois que c'est un peu dur à suivre. Les récits s'emmêlent, on passe de l'un à l'autre parfois abruptement, comme si l'auteur s'était lassé et voulait passer à un autre avant de revenir sans doute plus tard sur le précédent. Beaucoup de choses intéressantes sont dites mais la manière de les présenter semble manquer de structure. Tant et si bien qu'après plus de 200 pages, on ne voit pas toujours bien où l'auteur veut en venir, si ce n'est peut-être aboutir à cette description de plus en plus manifeste de la violence de la mère envers ses enfants. En cela, le premier tome se termine presque sur un cliffhanger, où on se demande ce qu'il va advenir du jeune Gwenaël. Très intime, cet album exutoire présente de nombreuses thématiques intéressantes dans un ensemble un peu laborieux et pas toujours à même de captiver le lecteur. Je reste toutefois curieux de voir où l'auteur veut en venir.

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série La Règle de trois
La Règle de trois

Si la thématique du triangle amoureux est un grand classique des comédies romantiques, ce diptyque l’aborde d’une manière très originale qui permet de totalement renouveler le genre. En effet, plutôt que de se focaliser sur la rivalité entre deux des trois protagonistes, Fumiya Hayashi nous propose un récit avant tout centré sur une histoire d’amitié. Une amitié qui lie les trois principaux protagonistes au-delà de l’histoire d’amour et à cause de laquelle bien des années plus tard deux des trois éprouvent toujours un sentiment paralysant de culpabilité. Après une mise en place que j’ai trouvée poussive et qui m’a fait craindre le pire, je me suis progressivement pris au jeu et j’ai lu les deux tomes avec un certain entrain. Les personnages sont touchants (même si parfois un peu clichés). Les thématiques sont intéressantes et bien développées (même si parfois avec de gros sabots). Le dessin est agréablement lisible et les décors sont encore assez présents pour le genre (même si j’aurais préféré un peu plus de profondeur et de personnalité). En clair, c’est pas mal. Pas prodigieux, pas révolutionnaire mais quand même assez original et assez touchant pour se démarquer de la masse. Sans doute à conseiller en priorité à un public de jeunes adultes ou d’adolescents (en gros les 15-25).

25/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Un été d'enfer !
Un été d'enfer !

Un album sympathique, j’ai bien aimé ma lecture mais je n’irai pas au-delà du simple pas mal. Un roman graphique « faussement » autobiographique qui retrace l’expérience de l’auteure dans une colo russe aux USA. En fait, c’est surtout ce cadre qui m’a tenu le plus en haleine, sinon les joies, les peines de notre jeune ado ont plus ronronné à mes oreilles. Le dessin assure parfaitement le taf, un trait lisible et expressif. On arrive au bout de ce beau pavé facilement. Différentes thématiques auront le temps d’être développées, loin d’être désagréable mais je trouve qu’on a du mal à dépasser la simple chronique de vacances.

25/03/2024 (modifier)