Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent.
Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius.
Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane.
En soi une bonne bd .
Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script.
Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains.
Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif.
Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein.
Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré.
J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme !
Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs.
A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr !
Une lecture sympathique.
C’est sans doute un album à réserver en priorité – et exclusivement ? – aux amateurs habituels de l’auteur.
En effet, tout au long de ce récit introspectif, autobiographique et qui fait presque figure d’auto-analyse, Tronchet creuse dans son passé, familial essentiellement, pour trouver les fondements de l’homme qu’il est devenu, refaisant vivre en parti à rebours certains moments, en glissant au fil des pages de nombreuses références à pas mal de ses plus ou moins anciens albums, livrant ainsi certaines clés, faisant des clins d’œil (ou plutôt nous apprenant lé réalité de certains clins d’œil à l’époque de la publication de ses albums).
Pour le gros lecteur de Tronchet que je suis, c’est amusant et/ou éclairant de comprendre toutes ses allusions à sa mère, à certains moments cruciaux de sa vie – allusions qui évidemment ne pouvaient être comprises hors de son cercle d’intime à l’époque.
Tous ces clins d’œil, et un ton léger, sans prétention, rendent la lecture agréable, voire intéressante, alors que ce pan autobiographique de l’oeuvre de Tronchet, qu’il développe pas mal depuis quelques temps, n’est pas ce que je préfère de son travail (je suis plus friand de ses personnages caustiques, ses séries humoristiques).
Pour ceux qui ne connaissent ni l’auteur ni ses précédentes séries, ça risque peut-être d’être moins intéressant, je ne sais pas…
Dès les premières planches, on est plongé dans une ambiance sombre et électrique, celle des bas-fonds de New York, où se mêlent désillusion, violence et une certaine poésie du désespoir. Ça me plait ! Et je le dis tout de go, l’atmosphère est sans doute le point fort de cette série : on y sent l’odeur du bitume, la chaleur étouffante des nuits sans sommeil, le bruit des néons qui clignotent sur des visages marqués par la vie. J’aime cet univers. Cela ne peut que vous rappeler le cinéma noir, où chaque personnage semble porter un lourd secret. Tout est réuni pour une lecture d’une traite mais cela n’a pas été le cas !
L’histoire est complexe, parfois déroutante. J’ai dû relire certaines planches pour comprendre et avancer. L’intrigue est ambitieuse, peut-être un peu trop. Elle multiplie les personnages, les flashbacks et les intrigues secondaires, au point de me sentir un peu perdu. Les transitions entre les époques et les points de vue ne sont pas toujours fluide. Et j’avoue que sur la fin j’ai laissé tomber et j’ai survolé les dernières planches.
Dommage car le dessin est plutôt bon. Le trait nerveux, expressif, est parfaitement adapté à l’univers sombre et brut de l’histoire. Cette rugosité graphique est un vrai plus. Cette ambiance sauve la mise de cette série.
note 2,5
Cette collection alterne le bon et le moins bon mais je l'apprécie assez. L'œuvre de Dumas est universellement connue comme le prouve son importance dans l'excellent "Slumdog Millionnaire". C'est habituel dans cette collection, le déroulé du récit respecte bien la trame de l'œuvre originale. Comme nous sommes dans un récit d'aventure et d'action cela convient bien à la façon manga . Ainsi cette multiplication de scènes remuantes permet aux auteurs japonais de s'affranchir d'une langue recherchée et d'une contextualisation trop fine de l'histoire. Par exemple, c'est franchement dommage que le traducteur se soit permis d'effacer le mot "ferret" qui reste indubitablement associé à cette œuvre et appartient à l'histoire culturelle française.
Le graphisme est classique avec des personnages adultes ( Rochefort, le cardinal) bien travaillés. Certains autres ont toujours l'air de gamins de 15 ans. Ma plus grande réserve est sur la constructions des scènes de duels qui sont graphiquement incompréhensibles et inabouties.
Une lecture correcte sans plus.
Décidément, quelque chose m'échappe dans cet album.
Des années après une première lecture qui m’avait peu convaincue, je me suis décidée à lui donner une seconde chance, mais j’ai été de nouveau déçue. Déception d’autant plus forte qu’à la lecture des autres critiques, j’ai vraiment le sentiment d'être passée à côté de quelque chose.
Je ne peux pas dire que l'album est mauvais, loin de là, mais en ce qui me concerne, le charme n’opère pas. Il y a tout d’abord ce concept (ces chapitres qui se terminent toujours par la mort du personnage principal) dont je n'arrive pas à comprendre l'intérêt. J’imagine qu’il s’agit d’un moyen de nous rappeler que la mort peut surgir à tout moment, et qu’il est donc important d'apprécier la vie. Mais cet artifice ne me semble pas indispensable, et en y réfléchissant bien, je ne le trouve pas assez percutant : ces morts, de par leur caractère répétitif et fictif, m’ont laissée indifférente.
Par ailleurs, je n'ai pas saisi la logique (si logique il y a) de l’ordre dans lequel sont racontés les différents chapitres de la vie de Brás. En fin de compte, si l’on remet les événements dans l'ordre chronologique, il n’y a rien de bien passionnant. Ce n’est pas forcément un problème, j’apprécie par ailleurs des romans graphiques dans lesquels il ne se passe rien d’extraordinaire, mais pour cela il faut que je parvienne à m’attacher aux personnages, que je comprenne leurs sentiments, la réflexion menée par l’auteur.
Finalement, c'est peut-être bien à ce niveau que le bât blesse : cet album ne m’a inspiré aucun sentiment. Je ne sais pas si c'est à cause du dessin qui ne m’a pas séduite, du personnage principal qui me semble dénué de personnalité et auquel j’ai eu du mal à m’attacher, ou de certains sous-textes trop subtiles pour moi.
En définitive, ce n’est pas un album pour moi. J'hésite entre 2 et 3 étoiles, mais dans la mesure où j'ai vraiment le sentiment que c'est moi qui n’ai pas su l’apprécier, je lui laisse le bénéfice du doute en lui attribuant 3 étoiles.
Une fois de plus je reste sur ma faim après la lecture d'un scénario du très productif Xavier Dorison. Je reconnais que l'idée d'aborder les années du Président De Gaulle de la Vème République via ses gardes du corps est originale. Cela permet à Dorison de rester assez superficiel sur les événements politiques intérieurs en contractant la période de cet épisode au maximum.
Les auteurs prévoyant une série avec de nombreux albums ce premier opus prend le temps de la présentation de ces quatre barbouzes à la façon Tontons flingueurs plutôt sympas. Cette ambiance virile et paternelle rejaillit aussi sur la présentation d'un De Gaulle très débonnaire et assez lisse. Ma principale réserve tient au choix du scénariste de focaliser l'action de ce tome dans une lutte entre des services de sécurité plutôt sympathiques à l'image du BG de service Max Milan contre un FLN qui ouvre la série de façon très sanglante. En ça je rejoins la remarque de Cleck et je trouve les propositions du scénario peu équilibrées pour un sujet qui reste sensible pour un grand nombre.
Par contre j'ai beaucoup apprécié le graphisme de Julien Telo qui donne une belle ambiance vintage très crédible. Je me suis presque retrouvé dans la cuisine de Francis Blanche à siroter le "Spécial" sorti du placard. L'ambiance parisienne des années 60 est très bien rendue et résonne fortement dans mes souvenirs de titi.
Une lecture bien construite et distrayante qui m'a séduit par son rythme et son graphisme. J'ai toutefois une réserve sur le scénario.
Les dessins sont presque aussi bons que ceux de Moebius. Point besoin d'être mystique pour comprendre que cet ingrédient peut apporter un plus à l'aventure, surtout au Tibet où le bouddhisme et accessoirement d'autres traditions sont très prégnantes culturellement. En plus, en traiter permet d'ancrer l'histoire dans le temps long comme aussi dans l'actualité : les Tibétains s'accrochent à leur culture malgré l'occupation chinoise, comme on le voit entre autre au fait que toute image du dalaï-lama est très prisée par les habitants. Si l'histoire n'est pas d'une folle originalité, elle est bien agréable, et à ce que j'ai lu de certains commentaires, prenante pour une bonne part du public. Je mettrais donc cette série en dessous de l'Incal, mais au dessus des séries dérivées de l'Incal.
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Les Gorilles du Général
Très bien dessiné et bons dialogues. Pour l'histoire, on verra : en somme, il se passe bien peu de choses, et on reste à la surface, comme dans tout album d'exposition ! Pour le positionnement politique, il faut aussi attendre : on n'est pas à l'abri de quelques retournements, même si écrire sur les gorilles du général prédispose au gaullisme le plus affirmé. Je ne vois pour ma part pas de racisme anti arabe. Si on le déduit du fait qu'on n'assiste pas à des scènes de torture, je dirais : patience ! Il est bien plus habile de ne les montrer que lors du putsch des généraux d'Alger, en disant qu'on en a déjà fait avant, cependant, pour la vérité historique. Oui, il faut réserver la dénonciation de cet abus à la montée de la violence et à la rupture avec Paris. Dramatisation oblige ! Et en plus, cela montrera d'autant plus la victoire du Général comme celle du sauveur et homme providentiel, grand homme et en plus bénin et gracieux soit le point de vue de l'œuvre. D'ailleurs, j'aime mieux une narration affirmant franchement son point de vue qu'une où on ne tenterait pas d'être objectif mais où on ferait semblant.
À la poursuite du trésor de Décalécatán
Je pense que ça doit être le moins bon album du duo Fabcaro-Erre que j'ai lu jusqu'à présent. Cela reste tout de même correct si comme moi on aime leur humour con et absurde. J'ai rigolé plusieurs fois, mais en même temps le scénario en lui-même n'est pas génial. C'est encore une fois l'histoire de deux cons bien cons qui se retrouvent malgré eux dans une aventure extraordinaire. Il y a un côté parodie des vieux récits coloniaux qui m'a semblé mieux exploité ailleurs comme avec ''Inanna Djoun'' ou les deux films d'OSS 117 de Michel Hazanavicius. Bref, cela sent un peu le réchauffé et je pense que le principal problème est que les auteurs se dépeignent de manière tellement caricaturale que cela finit par perdre de la crédibilité et ça devient lourd. Je sais que ce qui compte le plus dans une BD humoristique c'est l'humour, mais voilà même si j'ai rigolé je trouve que le scénario manque d'intérêt et de dynamisme.
Hazara Blues
Bonne BD, un récit vivant et touchant, un style graphique pointu et recherché nous immergeant dans l’histoire du narrateur d’origine afghane. En soi une bonne bd . Le seul hic, des longueurs dans l’histoire faisant ressentir au lecteur une certaine hâte quand à l’écriture du script. Beaucoup de sauts dans le temps/retours en arrière, ce qui peut rendre l'histoire dure à suivre pour certains. Malgré cela Hazara Blues reste une bonne bd avec un récit riche et poignant.
Le Petit derrière de l'Histoire
J’ai lu la série dans la récente intégrale publiée par Tabou. Si les premières pages m’ont clairement attiré, j’ai trouvé le procédé un peu répétitif au bout d’un moment, et je pense que j’aurais presque eu le même ressenti que Ro, avec ces très nombreux voyages dans le temps de Marie, projetée violemment dans toutes les époques, chez tous les inventeurs, cette rencontre ne durant généralement pas longtemps (à peine le temps pour Marie , suite à divers dialogues et jeux de mots, de souffler une invention célèbre au futur « découvreur » et d’avoir une relation torride, puisqu’elle bascule dans un autre endroit dès que l’invention se concrétise). Bref, je trouvais ça répétitif. Mais la lecture de cette intégrale – que je conseille toutefois de lire par petits bouts pour éviter cet aspect répétitif – s’avère en fait plus intéressante, puisqu’après l’équivalent d’un album, les saynètes se développent un peu plus, une intrigue prend corps (et pa seulement celui de Marie!), tout en gardant les fondamentaux, à savoir une Marie plus que gironde, frénétique et obsédée de sexe, qui se fait trousser par tous les cerveaux du monde. Enfin pas forcément par le cerveau, hein. Si tous les dialogues ne font pas mouche, le ton primesautier aère le récit, globalement plaisant, inégal, mais suffisamment rigolo pour plaire. Avec un arrière-plan érotique plaisant lui aussi, même si c’est plus suggéré que montré. J’aime bien ici le dessin de Katia Even, avec des personnages proches de ceux d’Arthur de Pins, et une Marie toute en formes – et en forme ! Sont aussi agréables les fins de chapitres/albums, dans lesquels une Marie transformée en professeur aguicheuse relève les anachronismes utilisés, et rétablit certaines vérités historiques concernant les vrais inventeurs. A noter que plus que le derrière de l’Histoire, c’est surtout celui des inventions et des inventeurs qui nous est montré – en plus de celui de Marie bien sûr ! Une lecture sympathique.
Le Cahier à spirale
C’est sans doute un album à réserver en priorité – et exclusivement ? – aux amateurs habituels de l’auteur. En effet, tout au long de ce récit introspectif, autobiographique et qui fait presque figure d’auto-analyse, Tronchet creuse dans son passé, familial essentiellement, pour trouver les fondements de l’homme qu’il est devenu, refaisant vivre en parti à rebours certains moments, en glissant au fil des pages de nombreuses références à pas mal de ses plus ou moins anciens albums, livrant ainsi certaines clés, faisant des clins d’œil (ou plutôt nous apprenant lé réalité de certains clins d’œil à l’époque de la publication de ses albums). Pour le gros lecteur de Tronchet que je suis, c’est amusant et/ou éclairant de comprendre toutes ses allusions à sa mère, à certains moments cruciaux de sa vie – allusions qui évidemment ne pouvaient être comprises hors de son cercle d’intime à l’époque. Tous ces clins d’œil, et un ton léger, sans prétention, rendent la lecture agréable, voire intéressante, alors que ce pan autobiographique de l’oeuvre de Tronchet, qu’il développe pas mal depuis quelques temps, n’est pas ce que je préfère de son travail (je suis plus friand de ses personnages caustiques, ses séries humoristiques). Pour ceux qui ne connaissent ni l’auteur ni ses précédentes séries, ça risque peut-être d’être moins intéressant, je ne sais pas…
Volunteer
Dès les premières planches, on est plongé dans une ambiance sombre et électrique, celle des bas-fonds de New York, où se mêlent désillusion, violence et une certaine poésie du désespoir. Ça me plait ! Et je le dis tout de go, l’atmosphère est sans doute le point fort de cette série : on y sent l’odeur du bitume, la chaleur étouffante des nuits sans sommeil, le bruit des néons qui clignotent sur des visages marqués par la vie. J’aime cet univers. Cela ne peut que vous rappeler le cinéma noir, où chaque personnage semble porter un lourd secret. Tout est réuni pour une lecture d’une traite mais cela n’a pas été le cas ! L’histoire est complexe, parfois déroutante. J’ai dû relire certaines planches pour comprendre et avancer. L’intrigue est ambitieuse, peut-être un peu trop. Elle multiplie les personnages, les flashbacks et les intrigues secondaires, au point de me sentir un peu perdu. Les transitions entre les époques et les points de vue ne sont pas toujours fluide. Et j’avoue que sur la fin j’ai laissé tomber et j’ai survolé les dernières planches. Dommage car le dessin est plutôt bon. Le trait nerveux, expressif, est parfaitement adapté à l’univers sombre et brut de l’histoire. Cette rugosité graphique est un vrai plus. Cette ambiance sauve la mise de cette série. note 2,5
Les Trois Mousquetaires (Russkey)
Cette collection alterne le bon et le moins bon mais je l'apprécie assez. L'œuvre de Dumas est universellement connue comme le prouve son importance dans l'excellent "Slumdog Millionnaire". C'est habituel dans cette collection, le déroulé du récit respecte bien la trame de l'œuvre originale. Comme nous sommes dans un récit d'aventure et d'action cela convient bien à la façon manga . Ainsi cette multiplication de scènes remuantes permet aux auteurs japonais de s'affranchir d'une langue recherchée et d'une contextualisation trop fine de l'histoire. Par exemple, c'est franchement dommage que le traducteur se soit permis d'effacer le mot "ferret" qui reste indubitablement associé à cette œuvre et appartient à l'histoire culturelle française. Le graphisme est classique avec des personnages adultes ( Rochefort, le cardinal) bien travaillés. Certains autres ont toujours l'air de gamins de 15 ans. Ma plus grande réserve est sur la constructions des scènes de duels qui sont graphiquement incompréhensibles et inabouties. Une lecture correcte sans plus.
Daytripper (au jour le jour)
Décidément, quelque chose m'échappe dans cet album. Des années après une première lecture qui m’avait peu convaincue, je me suis décidée à lui donner une seconde chance, mais j’ai été de nouveau déçue. Déception d’autant plus forte qu’à la lecture des autres critiques, j’ai vraiment le sentiment d'être passée à côté de quelque chose. Je ne peux pas dire que l'album est mauvais, loin de là, mais en ce qui me concerne, le charme n’opère pas. Il y a tout d’abord ce concept (ces chapitres qui se terminent toujours par la mort du personnage principal) dont je n'arrive pas à comprendre l'intérêt. J’imagine qu’il s’agit d’un moyen de nous rappeler que la mort peut surgir à tout moment, et qu’il est donc important d'apprécier la vie. Mais cet artifice ne me semble pas indispensable, et en y réfléchissant bien, je ne le trouve pas assez percutant : ces morts, de par leur caractère répétitif et fictif, m’ont laissée indifférente. Par ailleurs, je n'ai pas saisi la logique (si logique il y a) de l’ordre dans lequel sont racontés les différents chapitres de la vie de Brás. En fin de compte, si l’on remet les événements dans l'ordre chronologique, il n’y a rien de bien passionnant. Ce n’est pas forcément un problème, j’apprécie par ailleurs des romans graphiques dans lesquels il ne se passe rien d’extraordinaire, mais pour cela il faut que je parvienne à m’attacher aux personnages, que je comprenne leurs sentiments, la réflexion menée par l’auteur. Finalement, c'est peut-être bien à ce niveau que le bât blesse : cet album ne m’a inspiré aucun sentiment. Je ne sais pas si c'est à cause du dessin qui ne m’a pas séduite, du personnage principal qui me semble dénué de personnalité et auquel j’ai eu du mal à m’attacher, ou de certains sous-textes trop subtiles pour moi. En définitive, ce n’est pas un album pour moi. J'hésite entre 2 et 3 étoiles, mais dans la mesure où j'ai vraiment le sentiment que c'est moi qui n’ai pas su l’apprécier, je lui laisse le bénéfice du doute en lui attribuant 3 étoiles.
Les Gorilles du Général
Une fois de plus je reste sur ma faim après la lecture d'un scénario du très productif Xavier Dorison. Je reconnais que l'idée d'aborder les années du Président De Gaulle de la Vème République via ses gardes du corps est originale. Cela permet à Dorison de rester assez superficiel sur les événements politiques intérieurs en contractant la période de cet épisode au maximum. Les auteurs prévoyant une série avec de nombreux albums ce premier opus prend le temps de la présentation de ces quatre barbouzes à la façon Tontons flingueurs plutôt sympas. Cette ambiance virile et paternelle rejaillit aussi sur la présentation d'un De Gaulle très débonnaire et assez lisse. Ma principale réserve tient au choix du scénariste de focaliser l'action de ce tome dans une lutte entre des services de sécurité plutôt sympathiques à l'image du BG de service Max Milan contre un FLN qui ouvre la série de façon très sanglante. En ça je rejoins la remarque de Cleck et je trouve les propositions du scénario peu équilibrées pour un sujet qui reste sensible pour un grand nombre. Par contre j'ai beaucoup apprécié le graphisme de Julien Telo qui donne une belle ambiance vintage très crédible. Je me suis presque retrouvé dans la cuisine de Francis Blanche à siroter le "Spécial" sorti du placard. L'ambiance parisienne des années 60 est très bien rendue et résonne fortement dans mes souvenirs de titi. Une lecture bien construite et distrayante qui m'a séduit par son rythme et son graphisme. J'ai toutefois une réserve sur le scénario.
Le Lama blanc
Les dessins sont presque aussi bons que ceux de Moebius. Point besoin d'être mystique pour comprendre que cet ingrédient peut apporter un plus à l'aventure, surtout au Tibet où le bouddhisme et accessoirement d'autres traditions sont très prégnantes culturellement. En plus, en traiter permet d'ancrer l'histoire dans le temps long comme aussi dans l'actualité : les Tibétains s'accrochent à leur culture malgré l'occupation chinoise, comme on le voit entre autre au fait que toute image du dalaï-lama est très prisée par les habitants. Si l'histoire n'est pas d'une folle originalité, elle est bien agréable, et à ce que j'ai lu de certains commentaires, prenante pour une bonne part du public. Je mettrais donc cette série en dessous de l'Incal, mais au dessus des séries dérivées de l'Incal.