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Couverture de la série L'Appel de Cthulhu
L'Appel de Cthulhu

Après avoir lu l'adaptation par Gou Tanabé de Dans l'abîme du temps, sur les conseils de certains adeptes d' HP Lovecraft, je me suis procuré cet ouvrage qui est censé bien introduire l'univers de l'auteur. Car effectivement, je ne suis pas un spécialiste des œuvres de Lovecraft, bien qu'amateur d'épouvante depuis mon plus jeune âge (Stephen King, Graham Masterton, etc). Tout comme pour le premier tome que j'ai lu, l'esthétique de cette série des adaptations du maître par Gou Tanabé éditée chez ki-oon. est du plus bel effet avec sa couverture en simili-cuir rouge gravée. Le trait de Gou Tanabé est toujours aussi précis malgré quelques maladresses notables au niveau de certaines mains et pieds. Les yeux des personnages semblent également parfois comme enfoncés dans leur visage, ce qui m'a gêné par moment. Mais il est vrai que cela ajoute par moment aux impressions d'horreurs qui se dessinent sur les visages des personnages lorsque l'angoisse monte. Les paysages sont, quant à eux, très détailles et vraiment beaux et les alternances de séquences sur pages blanches et sur pages noires ajoutent à l'immersion du lecteur. S'il s'agit sans nul doute d'une très belle adaptation d'un classique de Lovecraft, tout comme pour Dans l'abîme du temps, le principal point faible de ce manga concerne l'histoire qui est d'un tel classicisme que l'on n'est jamais vraiment surpris. Le rythme est également relativement lent et je n'ai jamais vraiment éprouvé d'angoisse en lisant ce manga comme ce put être le cas, plus jeune, lorsque je lisais Ça ou Brume de Stephen King. Malgré tout, il s'agit d'un bon manga d'épouvante dont je conseille la lecture, ne serait-ce que pour ceux qui veulent découvrir l'univers de Lovecraft sans avoir le courage de lire les romans. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13/20

07/06/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Dark Knights of Steel - Allwinter
Dark Knights of Steel - Allwinter

Je découvre l'univers de "Dark Knights of Steel" avec ce spin-off de la série mère. C'est aussi ma première incursion dans la collection Elseworlds de chez DC Comics. Le récit principal me fait découvrir un monde froid et glacial, le Rudiver, qui se rapproche de celui des vikings, un monde en noir, blanc et gris où la couleur a disparu depuis l'effondrement du royaume de Maxwell premier du clan du nord lors de la bataille des trois armées. Un monde sans couleurs qui me rappelle deux autres comics : Kroma et Le Passeur (Lowry). On va suivre les aventures de Deathstroke, un guerrier qui loue ses services au plus offrant, un guerrier à la barbe blanche. Le scénario de Jay Kristoff va suivre une trame très classique, Deathstroke va protéger un jeune garçon contre un roi qui veut maintenir son royaume dans le Rudiver. Ce jeune garçon a le pouvoir de rompre le sort maléfique qui plonge le monde dans un hiver perpétuel. Rien de bien innovant dans cette quête fantastique, pas de véritables surprises, des personnages stéréotypés, mais la narration dynamique permet de ne pas s'ennuyer. J'aurais préféré une conclusion qui ne se termine pas en happy end. Le dessin, dans un style informatisé, de Tirso en met plein la vue. C'est puissant, détaillé, expressif et énergique. Quelques touches de couleurs autour du gamin et sur les flash-back. Le point fort de cette histoire. En bonus : "Dark Knights of Steel - Heir to the Sea". Une cinquantaine de pages se déroulant vingt-cinq ans avant la bataille des trois armées. Un récit aux nombreuses références : Atlantis avec ce royaume sous-marin, Batman avec une ville nommée Gotham et un orphelinat au nom d'Arkham, et enfin Arthurien avec cet enfant (Arthur) héritier d'un trône. Sympathique. Le dessin de Riccardo federici au trait gras et les couleurs ternes de Arif Prianto sont agréables à contempler. Pour les aficionados de médiéval fantastique.

07/06/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Le Meilleur des deux mondes
Le Meilleur des deux mondes

Co-édité par Futuropolis et la Cité des sciences, cet ouvrage pédagogique s’appuie sur le phénomène de l’éco-anxiété qui touche particulièrement les plus jeunes et démarre par l'allégorie de la grotte de Platon, une façon de montrer que devant une actualité très souvent anxiogène, on a parfois tendance à se réfugier dans le déni. Destiné avant tout à cette génération qui a le futur entre ses mains, les plus âgés, pour ne pas dire les « boomers », si tant est qu’ils se sentent concernés par le sujet, pourront également y trouver matière à réflexion. Durant sa majeure partie, « Le Meilleur des deux mondes » dresse un état des lieux des espèces de la flore et de la faune terrestre en évoquant la menace d’extinction pesant sur une bonne partie d’entre elles. Dès lors, le dodo, un oiseau peu farouche présent sur l’île Maurice, massacré jusqu’à son dernier spécimen par les colons européens au XVIe siècle, est pris comme mascotte tout au long du livre. Alice Desbiolles, qui a scénarisé l’ouvrage, se remémore le choc qu’elle avait ressenti enfant en apprenant le triste destin de l’animal lors d’une visite dans un musée de sciences. Scientifique et conférencière, cette dernière a beaucoup traité de l’éco-anxiété et des conséquences du réchauffement climatique. Mais sa démarche se veut positive et évite toute culpabilisation en expliquant comment cette première angoisse doublée de colère lui servit de catalyseur pour tenter d’inverser la vapeur. Et elle le prouve, elle qui créa une association dès son plus jeune âge, en montrant que l’écologie doit être avant tout animée par l’action positive, qu’elle commence par les petits gestes, et que les petits ruisseaux peuvent faire les grandes rivières… Se lisant comme une promenade à travers les lieux et les époques, en évoquant au passage des explorateurs célèbres (Alexandre de Humboldt, Aimé Bonpland, et Alexandra David-Néel), qui eurent une influence dans la prise de conscience de la nécessité de respecter toute forme de vie sur Terre, ce docu-BD fournit ensuite les pistes et modes d’action pour une attitude éco-responsable, dans un cadre raisonné et non coercitif. Si ceux qui pratiquent déjà l’écologie au quotidien n’apprendront pas grand-chose de ce qu’ils ne savent déjà, l’ouvrage constitue tout de même un rappel salutaire (car devant la méfiance du noyau dur des climato-sceptiques, il faudra rabâcher encore et encore), c’est le cinquième chapitre qui s’avère le plus passionnant, en relatant un concours d’architecture et d’urbanisme (qui eut lieu à La Villette, fort logiquement) où furent présentés trois projets, dont un seul cochait toutes les cases selon le jury, plus réaliste et plus proche de ce que nombre de municipalités sont déjà en train de tester, avec l’alliance des high et low-tech, le « meilleur des deux mondes »… Le dessin d’Anne Defréville accompagne bien le propos dans ses chatoiements et ses couleurs fraîches, plus proche de l’illustration que de la BD à proprement parler. La mise en page est libre et variée, et les enfants comme les adultes prendront plaisir à suivre Alice Desbiolles et son dodo « nonchalant » dans ce périple environnemental. « Le Meilleur des deux mondes » est donc une lecture recommandée à un moment où des forces obscurantistes et rétrogrades montent en puissance sur une planète de plus en plus fragilisée, où certains apprentis dictateurs fidèles à un capitalisme mortifère prônent le forage jusqu’auboutiste des ressources minières dans des régions encore épargnées par la voracité humaine. Parents, si vous leur recommandez ce livre, vos progénitures éco-anxieuses vous en seront peut-être reconnaissantes en grandissant… Citons pour conclure ces paroles de Gandhi : « Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul. »

07/06/2025 (modifier)
Couverture de la série La Demi-double Femme
La Demi-double Femme

On a là un western sibérien qui vaut davantage pour son ambiance et ses décors que pour son intrigue, que j’ai trouvée un peu trop légère, manquant de petites choses à même de la dynamiser, de la faire sortir d’un côté un peu trop linéaire à mon goût. Un bon et beau dessin donc, qui nous donne à voir des paysages sibériens enneigés, des forêts où la vie semble comme incongrue, sans cesse menacée. Chouette travail de Bonne en tout cas. Concernant l’intrigue, disons qu’elle se laisse lire. Mais, en plus d’un côté un peu linéaire, je regrette aussi de ne pas en avoir appris davantage sur le personnage d’Aza, la « demi-double femme », une cul-de-jatte qui dirige de rudes trappeurs dans un univers hostiles, et qui va devoir faire face à Jason, un nouveau concurrent, un américain énigmatique (dont on n’apprend aussi que quelques bribes de sa vie précédent son arrivée en Sibérie). Du coup difficile de s’attacher aux personnages, qui restent assez mystérieux. Mais la lecture n’est pas désagréable. C’est juste que j’en espérais davantage.

07/06/2025 (modifier)
Couverture de la série 2050
2050

Un ensemble inégal, comme à chaque fois dans ce type d’ouvrage collectif. Inégal en qualité, mais aussi forcément éclectique en matière graphique (chose dont je ne suis pas fan en général). Le principe restreint aussi forcément l’espace accordé à chacun, et empêche de développer les histoires. Ici chaque auteur est prié de donner sa vision du futur. Mais d’un futur très proche. Une projection de 25 années seulement, ce qui est plutôt rare, et peut brider l’imagination. Mais ça peut aussi la fouetter, puisqu’il ne faut pas « tout changer », et que les évolutions, plus « minimes » que dans d’autres publication du même genre, doivent être plus crédibles – même si les « progrès » technologiques s’accélèrent sous nos yeux. Donc, comme attendu, c’est inégal, et je n’ai clairement pas accroché à toutes les histoires. Ce sont les premières histoires qui m’ont le plus satisfait. Même si le dessin n’est pas mon truc, j’ai par contre bien apprécié « Tableau de chasse » de Martin et Ducoudray, avec une chute très noire (et je pense une scène clin d’œil à Tintin au Congo, lorsque Tintin croit rater sa cible et massacre une dizaine d’antilopes). L’histoire de De Metter est intéressante, pose des questions d’éthique et philosophiques, la chute est très réussie. Ponzio et Galandon proposent une histoire pas désagréable, mais un peu convenue, sur l’emprise de l’IA et la déshumanisation qui en découle (la chute est amusante). J’ai trouvé le reste moyen, et je n’ai pas aimé la dernière histoire (celle de Chauzy). Un album à emprunter à l’occasion.

07/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson (Manga)
Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson (Manga)

Décidemment cette collection des classiques en Manga est pleine de richesses insoupçonnées. A la faveur de cette lecture j'ai pu découvrir cette autrice suédoise aux multiples talents. Un talent littéraire en premier lieu puisque ses écrits lui ont ouvert les portes du prix Nobel. Enfin elle fut une femme engagée qui permis par ses prises de position d'obtenir le droit de vote en 1919. Ici Nori Ichikawa nous propose une adaptation fidèle des aventures de Nils. Derrière une aventure pour enfants où le merveilleux tient une bonne place, il y a une forte volonté éducative dans ces aventures de Nils: Découverte de la faune, de la géographie des régions suédoises jusqu'en Laponie, des coutumes et bien sur une leçon de morale puisque ce voyage initiatique va transformer ce vilain Nils en petit garçon altruiste et ouvert aux autres. Le récit est fluide et facile d'accès pour tout public avec un bon niveau de langage. Le graphisme de Nori Ichikawa est du manga classique avec des traits fins et élégants. Toutefois c'est sans recherche de trop de détails et les animaux sont dessinés de façon simple. Néanmoins la lecture est dynamique et plaisante. Une lecture découverte agréable qui a toute sa place dans cette collection. Un bon 3

07/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Ciel dans la tête
Le Ciel dans la tête

J'ai enfin pu emprunter cette série que je voulais lire depuis longtemps. En effet la thématique de la migration ne m'est pas inconnue au réel puisque je la vis au quotidien dans ma famille et avec mes amis. Malheureusement j'ai été déçu de ma lecture et je suis sorti assez circonspect en refermant l'ouvrage. Si je m'attendais à être transporté comme lors de ma lecture de L'Odyssée d'Hakim le voyage assez peu crédible de Nivek m'a laissé interrogatif. Pourtant j'ai beaucoup aimé le passage sur le Kivu qui reste le passage le plus crédible et le plus fort du récit. On sent une réelle documentation sur le sujet qui corrobore l'ensemble des témoignages sur les abominations vécues par les habitants suppliciés, laissés à la barbarie des milices pour satisfaire nos besoins en smartphones ou tablettes. Si L'Odyssée d'Hakim travaillait sur le mode documentaire précis et crédible, j'ai lu ce voyage de Nivek comme une sorte de conte qui pouvait faire fi de certaines réalités de l'espace, du temps ou du terrain (apprentissage des dialectes, du combat, de la chasse...) . Altarriba intercale des épisodes tragiques aujourd'hui très connus ( Kivu, traversée du Sahara, racket des migrants, esclavage en Lybie, traversée de la Méditerranée) avec des séquences plus poétiques ( Pygmées ou Tchad) comme un contrepoint de justice dans un monde d'injustice. C'est intelligent mais peut être un peu fantasmé. Le choix du personnage de Nivek meurtrier est intéressant car il pose clairement la question de l'hospitalité avec ou sans conditions antérieures. D'une certaine manière on peut y lire un parallèle avec le Claude Gueux de Victor Hugo contre la peine de mort. Mais voilà le final me déroute. Le leitmotiv de Nivek "Je suis un guerrier" est-il légitime dans une société d'Etat de Droit? Par contre j'ai beaucoup aimé ce graphisme très stylisé. Le découpage est original et moderne. L'auteur réussit à installer une ambiance tragique et violente sans voyeurisme facile. J'ai eu parfois l'impression d'un théâtre d'ombres ou de marionnettes qui s'adaptait aux exigences du récit. Une série aux qualités certaines mais inégale à mes yeux.

07/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Eurydice
Eurydice

J'ai toujours bien aimé la mythologie grecque et ce one-shot me remet dans le bain de l'histoire d'Orphée et Eurydice mais aussi Pygmalion et Galatée. C'est légèrement revisité on va dire et il y a quelques libertés avec les personnages comme précisé dans la postface, par exemple Calliopé est la mère d'Orphée et pas sa soeur comme présenté ici. On y mélange des problématiques plus contemporaines, quand la même Calliopé fait grève et mène un mouvement quasi syndicaliste avec ses collègues danseuses pour protester contre une sorte d'ubérisation de son travail par leur commanditaire Pygmalion. Sinon on retrouve le fait qu'Orphée aille au royaume des morts pour retrouver sa belle. Il y a un message féministe autour des violences physique subies par Eurydice. C'est bien elle qui donne son titre au livre. Avec des décors inspirés entre autres du Moyen-Orient, tous ces gens vivent dans un village majestueux où les riches viennent honorer leurs morts. Une sorte de Bénarès dans le désert. La dessinatrice Solen Guivre, un nom quelque peu bretonnant, réalise de belles et grandes planches à l'instar de la couverture en contre-plongée. Les couleurs sont bien choisies. J'ai bien aimé l'idée de représenter le chant d'Orphée par des vagues de couleurs. J'ai mieux compris certaines choses sur les personnages grâce à la postface et aux quelques croquis préparatoires qui y sont présentés. Un bon opus.

07/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Planplan culcul
Planplan culcul

Pas vraiment porno, on repassera aussi en matière d'érotisme, c'est surtout sur le plan de l'humour qu'Anouk Ricard fait mouche. Après je suis plutôt client de tout ce qu'elle a pu produire. Avec son dessin faussement naïf et ses personnages animaliers elle déroule tous les codes du film à papa avec une jeune chatte qui fait appel à 2 plombiers pour se faire inspecter la tuyauterie. Sauf que cela ne se passe pas comme elle l'espérait et qu'une surdose de revigorant va la conduire à gérer une autre forme de rigidité. On frise ensuite l'intrigue policière. Une histoire qui a le temps de se développer sur plus de 100 pages et on rigole bien.

06/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Ballades
Ballades

Camille Potte use d’un graphisme moderne et rafraichissant, qui s’écarte énormément des sentiers battus. A mi-chemin entre le dessin underground et un trait enfantin, avec une colorisation tranchée et lumineuse (colorisation qui elle aussi renvoie vers les années 1970 genre F’Murr ou Topin). Un rendu en tout cas déroutant, caricatural et inclassable, mais pas désagréable. Une fois entré dans cet univers graphique, on est de plain-pied dans une histoire qui revisite de façon originale certains contes, ou histoires de princesses à sauver d’un dragon, de prince transformé en grenouille, etc. Un langage faussement archaïque (plaçant des « y » incongrus un peu partout) renforce l’impression de satire, de parodie. Mais, sous couvert d’histoire doucement folle et parodique, ce sont des sujets intemporels et encore d’actualité qui percent, comme un certain féminisme, les rivalités et les responsabilités liées au pouvoir, etc. Le loufoque (et pas que dans le dessin), un certain humour, pimentent le récit, que j’ai trouvé plaisant.

06/06/2025 (modifier)