Les derniers avis (90 avis)

Couverture de la série Terorisuto
Terorisuto

L’album s’intéresse à un thème déjà traité ailleurs, à savoir le basculement d’une frange de l’ultragauche dans l’action violente et terroriste. Mais il le fait dans une région très peu éclairée (du moins à ma connaissance), à savoir le Japon. Je ne connaissais pas ce versant d’un sujet qui a priori m’intéresse, et donc c’est avec plaisir que je me suis plongé dans cette lecture. Une lecture qui m’a en partie laissé sur ma faim. En effet, si on apprend pas mal de chose sur la dérive de quelques individus et/ou groupuscules, j’ai trouvé que c’était un peu confus parfois. Et j’ai dû à plusieurs reprises revenir en arrière pour comprendre qui était qui exactement. J’ai aussi trouvé certains déséquilibres entre la mise en lumière de certains protagonistes de cette lutte des classes armée, et ces causes qu’ils défendaient. C’est là que la version romancée se révèle inférieure à un documentaire plus brut, qui aurait pu s’appuyer davantage sur une contextualisation (en particulier lorsque les terroristes japonais en exil rejoignent la cause et les actions de groupes palestiniens). Le dessin est globalement dynamique et très lisible. Mais il est aussi un peu inégal, et pas toujours à mon goût. Mais bon, il fait quand même le travail. Intéressant, mais pas autant que je ne l’escomptais. Note réelle 2,5/5.

06/06/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Cometa
Cometa

Un astronaute se pose sur une planète désertique avec pour mission de retrouver la trace de son prédécesseur et de localiser un mystérieux artefact. Équipé d'un scaphandre capable de se transformer selon les circonstances, il avance en silence à travers un paysage volcanique, guidé uniquement par ses instruments. C'est une BD contemplative, qui s'inscrit clairement dans l'héritage de Métal Hurlant des années 70. On pense immédiatement à Moebius, surtout quand on voit la forme du casque du héros à un moment donné, même si le style graphique est ici bien différent. Le dessin, en noir et blanc, est d'une grande clarté, avec un vrai souci du détail et un travail méticuleux sur les hachures. Visuellement, c'est impressionnant. J'ai trouvé intéressante, à la fois graphiquement et en termes d'univers, l'idée de cette technologie fondée sur des fluides capables de métamorphoser les objets en fonction des besoins. Ça donne lieu à des images inventives. Mais côté narration, ça devient beaucoup plus flou. Certains passages restent lisibles et compréhensibles, mais d'autres, comme cette longue séquence hallucinatoire où le héros s'enfonce dans un lac noir, m'ont franchement perdu. Quant à la fin, elle est totalement ouverte à interprétation… et ce n'est pas ce que je recherche. J'aime les récits structurés, avec une logique interne solide, alors que là, on est clairement dans une approche artistique où l'intrigue semble secondaire, simple prétexte à l'expérimentation graphique et à la création d'un bel objet. Je laisse une note moyenne, surtout pour saluer la qualité du dessin, mais ce n'est pas le genre de BD que j'apprécie vraiment de lire.

06/06/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Evita
Evita

La 4ème de couverture présente cet album comme une pépite, une histoire rescapée qui finit par être publiée par Delcourt en 2020. En effet son scénariste a disparu dans les années 1970 avec la répression de la dictature argentine. Pas forcément pour cette histoire précisément mais sans doute pour sa position d'intellectuel, on ne saura jamais. Toujours est-il qu'il avait déjà réalisé une biographie du Che avec les Breccia père et fils. Je n'ai pas vraiment fait attention ici à la différence de dessin qu'il pouvait y avoir. A vrai dire le texte prend une part importante des planches. C'est très dense comme si l'auteur était limité sur le nombre de pages, on est plus dans l'illustration de texte qu'une véritable union du texte et du dessin. Le style de dessin reste très académique et lisible, en noir et blanc, c'est moins allégorique que dans Perramus par exemple. Concernant son sujet maintenant, il est bien sûr intéressant de mieux connaitre Evita, le surnom de la femme du président argentin dans l'immédiat après Seconde Guerre mondiale. Née en 1919, elle est décrite comme une quasi sainte à travers l'ensemble de ses actions en faveur du peuple et la condition des femmes, elle-même étant issue d'un milieu modeste. Elle a milité pour le droit de vote des femmes par exemple. Elle a réussi à devenir actrice et c'est dans ce contexte qu'elle a rencontré le militaire qui allait devenir président. Elle est morte de maladie à seulement 33 ans.

05/06/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Fastnet 1979
Fastnet 1979

Difficile de classer objectivement cet album qui se trouve à la croisée des chemins entre le récit historique, le documentaire et le roman graphique. Une chose est certaine, il relate de manière efficace et intéressante des faits réels. Qu'on connaisse ou pas cette histoire, qu'on aime ou pas la voile, ce livre est plaisant à lire et il rend son sujet interessant. Comme souvent avec les albums de la collection coup de tête. Il est donc ici question du drame qui s'est joué en 1979, pendant la Fastnet, une célèbre course à la voile. Cette année là une tempête pas tellement annoncée par les bulletins météos, a éclaté, faisant un carnage sur les navires qui se trouvait sur son chemin. Ce qui fait que le récit est plaisant à lire c'est qu'une embarcation de fiction a été insérée dans le récit et qu'on va commencer par s'attacher à son équipage et suivre ce bateau au milieu des autres. Cette partie romancée est bien dosée, elle devient un peu secondaire ensuite, au fil du récit, pour laisser place à une partie plus historique. Celle-ci détaille l'ampleur de la catastrophe, chiffres à l'appui. Le tout donne une BD agréable à lire qui m'a permis de découvrir une histoire que je ne connaissais pas et qui ne m'a pas laissé indifférent.

05/06/2025 (modifier)
Couverture de la série La Querelle des arbres
La Querelle des arbres

J'ai eu du mal à pleinement rentrer dans cette série. C'est dommage car la thématique principale de la décolonisation est un sujet qui me touche. De plus le point de vue qui présente la culture du colonisateur français comme outil principal de décolonisation est bien trouvé même si il aurait pu être plus approfondi. Malheureusement j'ai trouvé que le personnage de Settimo collait mal avec cette ambiance politique et que l'on partait un peu dans des digressions qui alourdissaient le scénario. Contrairement à l'avis précédent j'ai trouvé un certain manichéisme dans le traitement des personnages qui en deviennent prévisibles surtout pour "les méchants". Le final surcharge le côté émotionnel. Si j'apprécie la particularité du dessin de Farace son trait à la plume est un peu dur pour moi. J'aurais préféré un peu plus de souplesse surtout dans le traitement des visages et de leurs expressions. De même je n'ai pas été séduit par cette mise en couleur. Une lecture pas inintéressante mais qui ne m'a pas séduit outre mesure.

05/06/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Great Kaiju - Gaea-Tima
Great Kaiju - Gaea-Tima

Ma connaissance des kaiju se limite, pour l'heure, à des films comme Godzilla (celui d'Emmerich, à ma grande honte), ainsi que Pacific Rim (ok, c'est un peu mieux. Sans oublier le roman original japonais qui a inspiré la franchise Gojira à partir des années 1950. C'est maigre, et ce manga est l'occasion de saisir un peu plus l'essence de ce sous-genre très populaire au Pays du Soleil Levant. Ici Gaea-Tima est un monstre qui a provoqué la destruction de toute une ville avant de se dissoudre dans la Mer du Japon, avant de réapparaître dix ans plus tard, dans le sillage d'une survivante de la catastrophe, avec un lien tout particulier, et cette fois peut-être dans la peau du sauveur... L'histoire est assez intéressante pour qui s'intéresse aux mythes shintô, qui ont par exemple inspiré les films de Miyazaki, comme Nausicaä de la Vallée du Vent. Ainsi le Japon, qui subit nombre de catastrophes climatiques tous les ans, a intégré cela dans son quotidien, dans sa culture, dans sa littérature. Et y voit parfois des bienfaits, comme lorsque la nature reprend ses droits après telle ou telle catastrophe... Cette dualité est présente dans les personnages de Miyako et Tatsurumi, chacun incarnant un sentiment opposé concernant Gaea-Tima, le kaiju qui a ravagé la ville une décennie plus tôt. C'est plutôt sympa, et cet aspect sociologique lié au folklore m'intéresse particulièrement? je suis curieux de voir comment cela va évoluer dans les tomes à venir...

05/06/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Homme qui en a trop vu
L'Homme qui en a trop vu

Il s'est passé des choses vraiment sales en Irak, et celles que le photographe Ali Arkady a vues en font clairement partie. Au-delà des horreurs évidentes de la guerre et des exactions de l'État Islamique, j'avais déjà été écœuré par Bagdad Inc., qui montrait comment des sociétés de mercenaires comme Blackwater, et bien d'autres entreprises proches des cercles Cheney/Rumsfeld, avaient profité du chaos pour s'enrichir sur fond de corruption sanglante à l'échelle mondiale. Ici, c'est un autre pan tout aussi sinistre qui est exposé : les crimes de guerre, les tortures, les exécutions d'innocents, perpétrés par l'armée irakienne de libération soutenue par les Américains, dans une forme de revanche aveugle contre quiconque ayant croisé la route de l'État Islamique, volontairement ou non. Ali Arkady, photographe reporter, a accompagné une unité militaire irakienne qu'il a suivie pendant des mois, jusqu'à la libération de Mossoul. Il admirait au départ ces soldats qui prétendaient vouloir sauver et non détruire, et il documentait leurs actions avec respect. Mais peu à peu, il a été témoin d'actes insoutenables, jusqu'à décider de les dénoncer, rompant la confiance qui le liait à ces hommes et s'exposant, lui et sa famille, à de graves menaces de représailles. Le récit est grave, documenté avec sobriété, et témoigne d'une démarche courageuse. Il montre comment Ali s'est rapproché de l'horreur, au plus près, pour en rapporter les preuves. La tension est présente, l'engagement est réel, et l'ensemble est solidement informé. Pourtant, malgré l'intensité des faits, la narration reste relativement plate. Le lecteur n'est jamais complètement happé. La mise en forme est trop factuelle, trop documentaire, pour restituer pleinement la violence du drame humain vécu sur place. On s'y perd aussi un peu dans les personnages secondaires. Et en même temps, je suis resté perplexe sur les raisons qui ont bien pu pousser les coupables de ces actes terrible à accepter d'avoir un photographe qui les suit et prend en photo leurs crimes si c'est pour ensuite lui dire qu'il faudrait vraiment qu'il les efface et ne les diffuse jamais. Cette lecture est certes utile, elle alerte, elle éveille les consciences sur des réalités ignorées ou cachées. Mais elle peine à bouleverser. On en ressort informé, conscientisé, mais pas véritablement ébranlé. Le choc des faits est là, mais pas celui de la mise en récit.

05/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Un Amour exemplaire
Un Amour exemplaire

Cestac et Pennac s'associent pour nous proposer une histoire d'amour insolite et plaisante bien dans l'esprit de l'écrivain. J'ai beaucoup aimé la construction du récit qui nous propose un amour un peu en trompe l'œil qui est surtout là pour ouvrir à l'amour des livres et introduire la thématique Amour dans la littérature. Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, Paul et Virginie, Swann restent à travers les siècles des œuvres à portée universelle dans l'égalité des genres. Conformément à la tradition littéraire Pennac fait de ses deux héros des marginaux qui vont à l'encontre des valeurs sociétales de leur époque. Conformément à la tradition littéraire Pennac réunit les deux amants pour l'éternité. Le récit est drôle et intelligent mais il manque un côté dramatique pour vraiment l'inscrire dans les pas de ses illustres prédécesseurs. C'est là ma principale réserve sur le fond de l'histoire. La relation de Jean et Germaine ne dure qu'en s'appuyant sur l'acceptation bienveillante des codes bourgeois: mariage, héritage rentier, petite propriété de retraités avant l'heure. Nous sommes loin de l'exemplarité dramatique de la thématique principale. Je suis assez réticent au graphisme de Cestac trop uniforme dans sa représentation humaine qui fait presque penser à une représentation animalière. Pourtant ici j'ai été séduit par le rythme et l'humour que l'autrice parvient à insuffler à la narration. De plus je suis très fan de ce type de mise en couleurs vives qui donnent un air de gaité au récit. Ainsi pour moi le récit renvoie plus à des références cinématographiques des années 70 comme "Max et les ferrailleurs" ou "César et Rosalie". Cela reste une belle lecture agréable, plaisante et intelligente. Un bon 3.

05/06/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Livre de la Jungle (Manga)
Le Livre de la Jungle (Manga)

J'avais lu Le Livre de la Jungle dans sa version Folio Junior avec mes enfants. C'est à ce moment que j'ai pu distinguer les différences avec la version Disney très édulcorée pour les enfants. Cette version Manga suit au plus près le déroulé de l'histoire de Kipling. C'est d'ailleurs une caractéristique de cette collection qui ne s'éloigne pas trop des œuvres originales adaptées. Le second avantage de cette série est de proposer les autres nouvelles qui accompagnent l'histoire de Mowgli dans l'œuvre de Kipling. On a donc un découpage en sept livres : les trois premiers pour Mowgli puis des récits courts exotiques sur un phoque blanc, une mangouste tueuse de cobras, un petit guide pour éléphants et enfin une parade de l'armée impériale britannique des Indes. Quelques poèmes ou chansons accompagnent certains épisodes, ce qui procurent des pauses dans les récits aventureux. C'est donc une véritable découverte de cette œuvre pourtant très connue. Malheureusement le graphisme de Julien Choy reste assez inabouti à de nombreux endroits. Le trait est grossier, peu détaillé et abusant des déformations. Cela reste suffisamment dynamique pour que la lecture ne soit pas ennuyeuse.

05/06/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Au cœur des solitudes
Au cœur des solitudes

2.5 Un one-shot qui montre le voyage à travers les États-Unis de John Muir, un écrivain que je ne connaissais pas du tout. Encore une fois, j'ai trouvé moyen une BD qui a enthousiasmé plusieurs aviseurs. Je peux comprendre que cette œuvre ait plu à plusieurs. Il y a des qualités dont le dessin qui est magnifique. Les paysages sont superbes et j'aime ce style de dessin réaliste dynamique et très bien en noir et blanc (je n’ose imaginer le résultat avec des couleurs). Le scénario a de quoi plaire aux fans de naturalisme. J'ai rien contre ce genre de récit, mais le scénario ne m'a pas emballé plus que ça. J'ai surtout eu l'impression de voir une série de scénettes à l'intérêt varié. Rien dans cet album ne m'a touché ou bouleversé. Je me demande si mon appréhension différente d'autres lecteurs ne vient pas d'une différence culturelle. Pour un lecteur européen, le voyage de Muir est vraiment dépaysant, alors que pour quelqu'un comme moi qui vit en Amérique du Nord et qui connait bien sa géographie et son histoire, j'ai pas eu l'impression d'avoir eu grand chose de nouveau à me mettre sous la dent.

04/06/2025 (modifier)