Vincent avant Van Gogh
Sublimer sa souffrance : retour sur les jeunes années d’un peintre de génie.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune 1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Biographies La BD au féminin Pays-Bas Peinture et tableaux en bande dessinée Vincent Van Gogh
Peintre fou, exalté, maudit, on ne connaît de van Gogh que ses dernières années. Pourtant quand il décide de devenir artiste, il a déjà 27 ans. Quelles furent son enfance, son adolescence et qu’a-t-il vécu avant de trouver sa vocation ? Il naît en 1853, fils de pasteur, vit une jeunesse bourgeoise et trouve facilement un poste dès ses 16 ans grâce à un oncle marchand d’art. Il va ainsi, pendant plusieurs années, occuper le même type d’emploi ; on le fera aller d’une succursale à l’autre : La Haye, Londres, Paris… mais ce métier petit à petit le lassera. Il va dès lors penser à devenir un homme d’Église en entrant à l’université d’Amsterdam pour devenir pasteur. Échec. Il tentera de devenir prédicateur en étudiant dans une école flamande. Échec, à nouveau. Il est malgré tout envoyé en Belgique dans une région minière, à l’essai. Tandis que son frère Théo gravit les échelons sociaux, lui se montre incompétent et solitaire. Il sera renvoyé de son poste auprès des mineurs, mais va rester néanmoins sur place où il vivra une espèce de déchéance. Il se défait de tous ses biens, habite une cabane pour faire comme Jésus, pauvre parmi les pauvres. Ces 20 mois en Belgique, il va réfléchir à son avenir et se rendre compte qu’il doit se ressaisir. Grâce à son frère Théo avec qui il correspond et qui lui envoie de quoi se nourrir, il en vient à l’idée que depuis toujours il a aimé dessiner : dans ses lettres, notamment, pour expliciter ce qu’il a vu, ressenti mais sans jamais avoir eu une quelconque velléité artistique. Il est féru d’art, un vrai connaisseur et un très grand lecteur, un littéraire. Loin d’être un individu désaxé, il est juste en quête de lui-même. Il va donc, à 27 ans, s’inscrire à l’académie de Bruxelles pour apprendre. Le chemin sera encore long, très long. Réussira-t-il ? Pour lui, il n’a que sa foi… À travers la jeunesse, les rencontres et les échecs de ce futur grand artiste, nous découvrons en van Gogh un être hypersensible – « bipolaire », pourrait-on dire aujourd’hui – qui fuit autant le monde qu’il l’habite. À la lumière de ses correspondances mais aussi d’un imposant travail de documentation, Sergio Salma livre sa passion méconnue du Vincent “avant” van Gogh, et montre que le don en art est finalement une chose anecdotique.
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| Date de parution | 18 Juin 2025 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne peux pas dire que la narration de Sergio Salma m’ait enthousiasmé. Au contraire, j’ai trouvé que le rythme était lent, et le ton quelque peu monocorde, comme lorsqu’une personne présente un sujet sensible et passionnant à un auditoire, sans que celui-ci sente que l’orateur est lui-même passionné. Ceci étant dit, j’ai quand même apprécié ma lecture. D’abord, parce que, pour équilibrer ma critique liminaire, on sent que Salma est intéressé par son sujet, et qu’il a pas mal bossé son sujet (à ce propos, une petite bibliographie en fin de volume aurait été la bienvenue, ne serait-ce que pour donner les références des lettres échangées entre Vincent et son frère Théo – documents à la base de l’album de Salma). Ensuite, l’album est intéressant car il propose de mettre en lumière la partie méconnue de la vie de van Gogh – c’est-à-dire plus des deux tiers de sa vie ! Une partie importante, tant elle va être fondatrice de l’homme et de l’artiste qu’il deviendra à la fin de sa vie – car l’album s’arrête au moment où Vincent prend la décision de devenir peintre. En tout cas j’ai appris pas mal de choses concernant un artiste dont je ne suis pas forcément fan, mais qui m’intrigue et m’intéresse. Et ce que j’ai appris de sa période « d’avant » n’a fait que renforcer mon intérêt pour le bonhomme. Vincent vit une enfance très heureuse jusqu’à ce qu’il soit envoyé dans un internat, puis moult établissements, de plus en plus éloignés de sa famille après l’âge de 11 ans. Cette première rupture est ensuite suivie de plusieurs moments forts : déceptions amoureuses, échecs scolaires et professionnels. A chaque fois il retourne dans sa famille pour repartir, comme un cycle infernal, sans qu’il ne trouve sa voie. Dès son plus jeune âge il baigne dans le milieu de la peinture – en tout cas de la vente, sans que cela ne l’intéresse vraiment. Il se révèle même peu doué en la matière lorsqu’il étudie un peu la peinture. Ça n’est que peu à peu, et tardivement, qu’il a prendre conscience de sa capacité à retranscrire avec des pinceaux ce qu’il voit et vit. Il a alors 27 ans (et c’est là que l’album se termine). A part cette petite curiosité, il y a deux points forts qui peuvent expliquer le van Gogh que nous connaissons, celui des dix dernières années. D’abord son expérience quasi christique, lorsque, pensant devenir pasteur, il décide de vivre dans la misère au milieu des mineurs (Salma, qui a déjà publié sur le milieu de la mine est sensible à cet aspect et donne ici une vision presque dantesque de la vie des mineurs dans la Belgique du dernier quart du XIXème siècle) : cela ressemble à une descente en fer autant que dans une mine, avec une déchéance sociale et physique qui inquiète et scandalise son père, mais dont va le faire sortir son frère. Car l’autre point marquant est le lien extrêmement fort qui unit Vincent à son frère Théo, depuis leur enfance jusqu’à la fin de la vie de Vincent. Théo qui a réussit socialement, dans le monde de l’art, va être le confident, le soutien de son frère jusqu’au bout – leur correspondance étant une source inestimable pour qui souhaiterait connaitre van Gogh de l’intérieur (et c’est en grande partie grâce à la femme de Théo que les centaines de peintures de Vincent et plus généralement son travail nous sont parvenus). Si je suis resté un peu sur ma faim par rapport à la narration employée par Salma, son travail permet de faire découvrir l’homme torturé que l’on devine dans les peintures tourmentées de van Gogh. Les amateurs de l’artiste y trouveront donc leur compte.
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