Dakota 1880
T'as le meilleur professeur du monde, gamin: Lucky Luke, l'homme qui tire plus vite que son ombre !
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Dakota, 1880. Accompagné par Hank Bully et le jeune Baldwin, Lucky Luke escorte une diligence jusqu'en Californie. Un voyage du nord à l'ouest des États-Unis, conté en sept histoires pour autant de rencontres.Esclaves affranchis, femmes romantiques ou incendiaires, photographe visionnaire, as du revolver, poètes et indiens croisent ainsi la route de Lucky Luke et de ses compagnons.
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| Date de parution | 31 Octobre 2025 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dans les aventures de Lucky Luke, on avait découvert plusieurs « légendes » du Far West, à commencer par les Dalton, mais aussi Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane, mais on ne s’était jamais vraiment posé à la question concernant Luke. Appollo, scénariste émérite à la bibliographie étoffée, s’est emparé du dossier en racontant les origines de « Luc le chanceux » à partir des mémoires d’un certain Baldwin Chenier, mis en scène ici en tant que narrateur. C’est dans l’ouvrage « Creole and American, a journey through the young continent » que ce dernier évoque son parcours à travers le vaste continent, avec tous les petits jobs successifs qu’il aura effectué au gré de ses déplacements, notamment en tant qu’auteur de « dime novels* », et bien sûr sa rencontre avec Lucky Luke. Etonnamment, on ne trouve aucune mention ni du personnage ni de ses écrits en se livrant à une recherche sur Internet. Baldwin va raconter son errance du sud au nord en compagnie de sa grand-mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, pour atterrir finalement chez un oncle vivant dans le Dakota, en bordure du Canada. Après la guerre de Sécession, il avait été décrété que chaque esclave libéré avait droit à « une mule et 40 acres de terre », sur décision du Général Sherman. Grandma recevra bien la mule, qui lui permettra d’effectuer son périple, mais pour les 40 acres, ce sera une tout autre affaire… Une fois atteint l’âge adulte, Baldwin fera son baluchon et taillera la route à nouveau. Le jeune noir retracera également sa rencontre avec Lucky Luke, nous révélant l’origine stupéfiante de son « nickname ». C’est à ce moment précis que naquit la légende autour du « pauvre cow-boy solitaire », défenseur de la veuve et l’orphelin dans ce monde de brutes. Si l’angle narratif est tout à fait original et inattendu, conférant une tonalité littéraire au personnage de Lucky Luke, on pourra regretter le côté quelque peu décousu du récit. Plus qu’un récit linéaire, on a affaire ici à un assemblage d’anecdotes sans véritable cohérence. On a du mal à comprendre la pertinence de présenter certains protagonistes (« Mud Digger » et « Dirty Mike » les deux poètes querelleurs, la jeune femme d’origine irlandaise en route vers la « terre promise », le photographe prédisant la fin du Far West…), au-delà de l’intérêt sociologique et de la démarche visant à corroborer l’existence du fameux cow boy. Hormis la scène spectaculaire où Luke est sauvé par la médecine « magique » de « Grandma », il n’y a pas vraiment d’éléments à retenir de « Dakota 1880 » pour en faire un album mémorable. Si le scénario nous laisse avec un léger sentiment de frustration, on pourra toujours se consoler avec la ligne claire exquise de Brüno, qui est pour beaucoup l’argument numéro un du projet. D’ailleurs, on ne sera pas surpris outre-mesure de voir ce héros emblématique de la BD franco-belge repris par ce dernier. Lucky Luke possède toutes les caractéristiques des personnages charismatiques souvent mis en scène par le co-créateur de Tyler Cross. En résumé, « Dakota 1880 » est une revisite intéressante du mythe du « poor lonesome cowboy », une lecture plaisante qui assurément fera un carton dans les librairies, sans pour autant s’imposer comme un incontournable. Lucky Luke aurait donc existé, comme semble le penser dans l’interview en post-face un certain Gustav Frankenbaum, professeur de littérature contemporaine à l’Abilene State University au Texas. Que certains en doutent, il n’en a cure, et puis finalement quelle importance, puisque dans l’Ouest, « quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ! »
Hmm, que dire ? Je ne suis pas vraiment férue de Western mais je parviens tout de même à apprécier le caractère sale, complexe et nerveux des western spaghettis. En ce qui concerne les western en BD, il n'y a pas à faire, malgré quelques excursions de ma part de temps en temps et quelques rares exceptions qui parviennent à me plaire ce n'est vraiment pas ma came. Pourtant, comme beaucoup, j'ai grandi avec Lucky Luke, donc des réinterprétations de ce personnages peuvent m'intéresser. Ici, le résultat est… intéressant. Surprenant, surtout, on va dire. En fait je ne sais pas trop quoi en penser. J'apprécie la construction décousue, cet enchaînement d'anecdotes de voyages qui ne sont rapportés par un personnage tierce (nommé Baldwin), qui nous laisse combler les interludes avec notre imagination et se permet quelques petits passages contemplatifs. En ce point l'album est intéressant, on sent qu'il y a eu un peu de réflexion pour son écriture, et pourtant… bah je ne retire pas grand chose de cette lecture. Ni la contemplation que j'ai trouvé convenue, ni les débuts de réflexions et de critique sur le colonialisme américain qui restent infiniment plus travaillés et développés dans d'autres œuvres, ni même encore l'appartenance avec le canon de Lucky Luke. Certes, il s'agit d'une réinterprétation, pas besoin de faire revenir des personnages connus ou des archétypes narratifs de l'œuvre d'origine tant que l'essence même de l'œuvre reste, voire au contraire qu'elle soit remise en question, mais pourtant ici rien ne colle avec les aventures de Lucky Luke. En ça j’entends que ce cowboy aurait pu être n'importe quel autre quidam. Certes, il est stoïque, droit dans l'âme et dans ses bottes et est une véritable légende de l'ouest, mais ces caractéristiques ne nécessitait pas pour autant de prendre Lucky Luke au lieu d'un autre personnage. Après, c'est vrai que la réinterprétation plus "terre-à-terre" de personnages de légendes nécessite souvent que l'on utilise des personnages légendaires (ou a minima très connus) pour le lectorat, mais cela aurait pu vraiment être n'importe quel autre héros de Western connu ici. Après, je suis mauvaise langue, les récits font intervenir quelques personnages historiques de l'époque, comme dans les aventures d'origine, mais encore une fois est-ce vraiment là que se trouverait l'essence de Lucky Luke ? Pas mauvais, en tout cas je suppose. Pas inintéressant, même si peu marquant. Une lecture… que j'ai lu, ça au moins j'en suis sûre. Je suis peut-être trop dure, après tout comme dit en introduction je ne suis pas la mieux placée pour parler du genre western, prenez mon retour avec des pincettes. (Note réelle 2,5)
Dur, dur, de comprendre le projet d'Appollo dans cette bande dessinée... Il veut apparemment rendre hommage à Lucky Luke, brosser un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, nous proposer un western mélancolique et réfléchir avec nous sur la construction d'une légende. Sauf que ces quatre projets ne réussissent jamais à se marier correctement ! Cela donne des histoires parfois assez réussies, mais dont on se demande systématiquement pourquoi Appollo a voulu les écrire. Certaines mettent en scène des personnages historiques (Louis Riel, Annie Oakley... cette dernière avait d'ailleurs 20 ans en 1880, une incohérence avec le récit présenté), d'autres font plus ou moins croire que les personnages y sont réels (le photographe Curly Wilcox qui doit son nom à un personnage de La Chevauchée fantastique, Vinnie Harold qui vient de La Première balle tue, ou les deux poètes trop clairement inspirés d'Arthur Rimbaud et de Verlaine... mais que viennent-ils faire ici, au Far West, dans un Lucky Luke ?). Il y a donc une sorte de jeu sur l'entremêlement de la réalité et de la fiction, très bien. Le procédé est relativement plaisant et complété par un faux dossier historique à la fin, qui est assez amusant. Mais finalement, dans quel but Appollo fait-il cela ? Oui, on a un portrait des États-Unis à la fin du XIXe, qui ne manque pas d'intérêt. Mais pour le reste... Lucky Luke ne joue qu'un rôle très limité dans ses propres histoires, donc pourquoi avoir rattaché le tome aussi artificiellement à la saga ? Y a-t-il des raisons autres que marketing ? Difficile à dire, mais je n'aime pas cette volonté de psychologiser des personnages qui n'ont pas été créés pour l'être... Malgré tout, il faut reconnaître que l'atmosphère langoureuse et mélancolique fonctionne plutôt, voire très bien. C'est principalement dû au dessin de Brüno, que je n'aime pas toujours, mais qui fait ici des merveilles. C'est vraiment ce dessin qui m'a plongé dans l'ambiance et qui m'a évité de regretter d'acheter ce volume. In fine, je dois donc dire que la lecture a été plutôt plaisante et que l'album a beaucoup de points qui suscitent l'intérêt (d'où ma note), mais j'avoue que je me demande encore après avoir refermé l'album ce qu'a voulu nous dire Appollo.
Pour ma part j'ai été conquis ! Je ne m'attendais pas à de courts récits. La voix off, les récits courts, efficaces, originaux sont déstabilisants de prime abords pour un album de Lucky Luke. Cependant dès le premier récit je trouve que l'on plonge dans l'ambiance. Il y a une cohérence d'ensemble et les récits, fluides, dessinent en creux le personnage de Lucky Luke. Un ton peut être un petit plus sérieux, et bien plus mélancoliques évidemment, que la série originale. Côté mélancolie, il y avait déjà cette touche dans l’adaptation de "l'homme qui tua Lucky Luke" de Mathieu Bonhomme. Lucky Luke, en dehors du côté cartoon et western, a peut être aussi déployé une part d'imaginaire mélancolique, notamment avec la fameuse vignette de fin "I'm a poor lonesome cowboy" ? Les dessins de Brüno sont très beaux et la sublime colorisation de Laurence Lacroix collent parfaitement à l'ambiance des 7 récits, qui ont chacun leur mélodie propre mais qui forment un ensemble homogène. A noter la dernière double page avec "l'interview" de l"historien Gustav Frankenbaum (personnage de la série "les collines noires") qui est délicieuse, comme certains petits détails (j'ai bien aimé le clin d'oeil des "patates au lard" running gag de l'album "la diligence").
Je ne suis pas un grand fan de Lucky Luke, mais j'ai pour la version proposée par Appollo et Brüno,ici, une attirance particulière. Tout d'abord, le dessin épuré de Brüno reste pour moi un des summum de la bande dessinée actuelle. Et ensuite, le scénario d'Appollo est toujours de grande qualité, même lorsque comme ici, il se décline en sept histoires courtes. Même si la talentueuse Laurence Croix assume les couleurs en rendant hommage aux albums de Morris, j'ai préféré, comme les autres récits signés de ces deux auteurs, lire cet album dans sa version noir & blanc, qui donne encore plus de force au dessin de Brüno, surtout dans les scènes sous la neige ou sous la pluie. J'ai d'ailleurs été surpris par la brutalité avec laquelle l'histoire intitulée "Averse" s'achève...j'ai eu l'impression soudaine qu'il manquait une page dans mon album! C'est un Lucky Luke jeune que nous découvrons ici, sans Jolly Jumper et avec pas mal de références à ses aventures futures. Bref un très bon album, avec, pour la version n&b, un bonus d'affiches de western de films célèbres. Quant au dossier sur les origines de Lucky Luke, il faut le voir comme un canular.
Mouais, ben moi, cet album est très loin de m’avoir convaincu. Même si je suis resté sur la période faste du génial Goscinny pour la « série mère », la relecture récente de König (« Choco-Boys ») s’était avérée originale et intéressante. Mais là, je suis resté très largement sur ma faim. Lucky Luke est ici presque en retrait, mou : il est « raconté par autrui », mais aussi passif dans les courts chapitres qui se suivent. Et là pas de personnages secondaires (les Dalton par exemple, même pas de Jolly Jumper) ou d’intrigue amusante comme savait le concocter Goscinny, pour dynamiser une lecture ronronnante, qui manque singulièrement de rythme, et d’intérêt. Sans clope certes, mais sans Jolly Jumper, se permettant même de piquer un cheval à des Indiens, notre Lucky Luke défend certes le juste, tire vite – encore est-il écarté d’un concours de tir au profit d’une gamine – mais ne ressemble pas vraiment à celui que nous connaissons – sans que ce changement n’apporte ici quelque chose de captivant. La narration est lente, sans intérêt notoire. Le dessin de Brüno est assez classique pour lui. Je l’apprécie d’habitude, mais ici j’ai trouvé qu’il ajoutait un décalage par rapport au « modèle » sans empêcher l’engourdissement ressenti pour la lecture. Quant au petit dossier final, quelques surprises, pas mal de bluff aussi je pense, faisant passer des personnages imaginaires pour de vraie personnes. En tout cas ça ne change rien à mon ressenti global. Ça se laisse lire et oublier très vite...
Une lecture qui m’a laissé circonspect disons, dans un premier temps. Je me suis procuré cette BD avant tout pour voir ce qu’allait donner l’association Brüno – Lucky Luke. Sur cet aspect là je n’ai pas été déçu, si on apprécie le trait de cet artiste c’est vraiment très sympa de redécouvrir le plus célèbre des « lonesome cowboy ». J’aime particulièrement toutes ces séries de « vu par... » qui fleurissent ces dernières années où on laisse des artistes contemporains remodeler nos grands personnages de fiction. (Enfin pas trop toucher non plus hein, faut pas qu'il fume, faut pas qu'il tue, il y a un cahier des charges à respecter... ). En fait cet album est chapitré en sept histoires (très, très très très) courtes qui se suivent plus ou moins. Un clin d’œil à un album bien connu de Sept histoires courtes de Morris et Goscinny ? Peut être… Bref. C’est pas très excitant tout ça, hormis l’opening façon "The Hateful Eight" de Tarantino, on ne s’attache à aucun personnage secondaire au centre de chacune des histoires. Mis à part dans une seule histoire, Luky Luke reste fidèle à lui-même, au gars qu’on connaît bien, gentil, serviable, le chevalier blanc qui défend la veuve et l’orphelin sans verser le sang. Aussi, ça ne tourne qu’autour de son boulot de « shotgun » de diligence, et à chaque fois ça raconte pas grand-chose, c’est pas accrocheur. Et je me suis dit qu’il y avait un problème, comment l’éditeur a pu laisser passer « ça » ? Où est le travail de relecture ? Mais ensuite vient un dossier de fin d'album où, sous couvert d'une fausse interview, les auteurs nous explique qu’en réalité Lucky Luke a vraiment existé d'une certaine manière. « Choke », révélation pour moi, j’ignorais cela, et donc cet album Dakota 1880 serait en quelque sorte une adaptation des écrits de Baldwin Chenier (qui n’est autre que le jeune Baldwin qui fait route avec le héros), un noir américain de la fin du XIXème, romancé par Appollo qui vient de son côté apporter une touche moderne et lisible à ces carnets de route. Dakota 1880 se pose d’une certaine façon comme un préquel réel des aventures (fictives celles-ci) de Lucky Luke par Morris et Goscinny (pas de Jolly Jumper ici). Vu comme ça, je comprends mieux pourquoi cet album manque d’épaisseur dans la narration. Le mieux peut être aurait été de placer cet "entretien" en préambule, en guise de trigger warning. Parce que pendant un moment je me disais « mais qu’est-ce que je suis en train de lire ?! ». Avec les explications, encore une fois, ça change un peu la donne et… ouais du coup, c’est pas si mal. Un bon essai.
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