Une mignonne petite histoire sur une institutrice souffrant de troubles alimentaires et d'une mauvaise image d'elle-même et de l'un de ses élèves qui entre dans l'adolescence et souhaite l'aider (mais ne parvient pas à être assez courageux pour enfin le faire).
C'est une jolie petite histoire sur la maturité et l'image que l'on a de soi-même traitée comme une fable animalière. Romain est un lion, l'éponyme mademoiselle Sophie est un hippopotame et les élèves moqueurs sont des hyènes et des vautours.
Simple, touchant, mais pas parfait pour autant. J'avoue que même pour un récit tout public je m'attendais à un peu plus de coffre, un peu plus de développement sur le propos et le message encourageant. Le résultat n'est pas mauvais mais m'a vraiment semblé manquer de quelque chose, voire même m'a paru trop facile narrativement à certains moments.
Encore une fois l'album reste tout de même bon et je comprends totalement pourquoi d'autres personnes semblent l'avoir bien plus apprécié.
Euh ... Voila une BD vraiment étrange. Je pense que je ne sais pas trop quoi en dire ...
Comme Dereteline dont l'avis est assez clair, j'ai du mal à juger cette BD. C'est un gros défouloir, assez foutraque et partant dans tout les sens, avec une bonne d'ose d'humour et un zeste d'érotisme, porté par deux femmes amoureuses et allant assez loin dans son délire. En fait, c'est une grosse BD délirante, où le scénario est assez peu intéressant et prétexte à aller en tout sens avec plein de trucs que les auteurs apprécient. C'est un gloubi-boulga pas totalement indigeste et qui semble presque (presque) maitrisé.
Mais en même temps, l'histoire est tellement foutraque qu'un détachement s'est produit à ma lecture. Il y a un tel flot de choses qui semblent non-maitrisés que ça donne l'impression d'avoir pondu une histoire un soir de beuverie sans avoir canalisé cette créativité. L'histoire va a fond la caisse sans cesse, avec énormément d'éléments qu'on n'expliquera jamais (et dont le lecteur se fout un peu) mais donnant l'impression global que rien n'est vraiment important au final. D'où une lecture qui laisse une impression ... mitigée. C'est créatif, un peu fou, trop léger, trop inventif.
Le dessin de Tony Sandoval que j'avais découvert sur son Oscuro en Rosa est très particulier mais colle parfaitement à ce genre de récit. On y retrouve ses têtes habituels mais aussi une passion pour les détails notamment dans l'action ainsi qu'une maitrise de la couleur remarquable. C'est joli et parfaitement de pair avec l'ambiance du récit.
Je ne connais largement pas assez la bibliographie de Joan Sfar (pour lequel je n'ai posté aucune critique sur ce site avant celle-ci, c'est dire !) donc à ce niveau-là je ne pourrais comparer. Mais de ce que je connais de l'auteur, ça ressemble un peu à ce que j'avais entendu de lui : créatif et foisonnant d'idée mais avec parfois du mal à canaliser celles-ci et les exploiter proprement.
Bref, étrange BD assez difficile à classer et que je ne suis pas sur d'avoir aimé ou détesté.
Les Chemins de traverse est une BD construite en deux récits distincts illustrés par un style graphique différent, qui abordent le conflit israélo-palestinien à travers des témoignages personnels.
Le premier, porté par le dessin réaliste et expressif de Soulman, suit un Palestinien et sa famille confrontés aux violences et injustices de l'occupation, mais qui choisit malgré tout la voie du dialogue et de la réconciliation. C'est un récit touchant, sobre et ouvert, qui met en avant l'humanité des deux camps et m'a plu par son objectivité et son appel à la compréhension mutuelle.
Le second récit, centré sur un militant israélien opposé à la ségrégation et aux violences envers les Palestiniens, adopte un ton plus militant et politique, soutenu par le dessin plus âpre de Maximilien Le Roy. Bien que riche en informations et porteur d'un message fort, il m'a moins convaincu : la dimension politique y prend le pas sur l'émotion et l'ouverture d'esprit que j'avais appréciées dans la première partie.
Au final, une BD intéressante et engagée, mais dont l'impact sur moi a été inégal : une première partie marquante et universelle, suivie d'un second récit qui m'a davantage laissé sur le bord du chemin.
Une très belle BD sur une thématique écologique, ça ressemble pas à du Matz habituel mais franchement ça passe bien !
Il faut dire que je ne pensais pas avoir une BD de cette taille, au dessin qui fonctionne parfaitement avec le sujet et les grandes planches de jungle. Les représentations font la part belles aux environnements, aux décos de la jungle amazonienne et de cette nature qui parait envahissante et que l'on découvre par l'entomologie.
Ma note de 3* n'est pas une mauvaise note, mais j'ai arrondi à l'inférieur parce que la fin de l'histoire m'a paru trop rapide. J'aurais facilement pris plus de pages, de même que certaines conclusions finales sont un peu trop en suspens pour moi (notamment l'entomologiste). Mais ça reste des détails sur une BD franchement très agréable à lire d'un bout à l'autre. Les questions de la déforestation des espèces qui disparaissent est traité en filigrane d'une histoire qui m'a évoquée une problématique dont Romain Gary parlait déjà dans "Les racines du ciel", lorsque se télescopent les intérêts de puissants avec la simple envie de sauver le vivant.
Se lancer dans la lecture d’une œuvre de Nicolas Presl est à chaque fois une expérience, et « La Ville » ne déroge pas à la règle. Le travail de cet auteur, totalement à part, tient davantage de la démarche artistique, même si l’on reste bien dans la narration séquentielle. En ce qui me concerne, c’est le troisième ouvrage que je lis de lui, et comme à chaque fois, il m’est difficile de dire si j’ai vraiment aimé. Mais de façon inexplicable, ses récits me procurent une sorte de fascination faisant que je suis resté captivé jusqu’à la fin par son univers étrange, très étrange, loin d’être avenant.
De plus, ses bandes dessinées sont totalement muettes, et obligent le lecteur à une participation active pour essayer de deviner les conversations ou trouver du sens à certains passages plus ou moins obscurs, quand bien même on arrive à saisir la teneur globale de l’histoire, du moins peut-on le croire…
Dans « La Ville », ce sont deux univers totalement étrangers l’un à l’autre qui se télescopent. D’un côté, les individus issus d’une classe qu’on suppose aisée, qui viennent faire la bamboche dans une ville qui évoquerait immédiatement Dubaï, Doha, ou tout autre « Mecque » ultramoderne du golfe persique, où les influenceurs, ces nouveaux riches des temps modernes, aiment à exhiber leur réussite sociale. Et à côté d’eux, les invisibles, ceux que l’on ne voit pas sur les brochures touristiques, parce qu’ils sont laids, pauvres et sentent mauvais, morts ou presque, quelle importance ?
Mais tout va basculer le jour où ces « morts-vivants » auront l’idée de venir narguer ces « princes de la maille » représentés par ce couple très mal assorti et superficiel : lui, un parvenu queutard et alcoolo qui drague la bonne de sa résidence de luxe, elle, une midinette un brin écervelée, étrangement attirée par la même bonne, donnant lieu à une histoire dans l’histoire…
Et dès lors, tout ne va faire qu’empirer. Nos pestiférés vont déferler et faire régner la terreur dans ce milieu propre et bien ordonné, dans des scènes dignes de « Walking Dead ». Et on ne sait même pas vraiment si celles-ci sont liées à un mauvais trip dû aux substances plus ou moins licites ingérées par la bande de noceurs en roue libre. Après des scènes extrêmement chaotiques faisant ressembler l’enfer de Dante à l’île aux enfants, un semblant de calme revient et ces riches oisifs rigoler de nouveau autour d’une luxueuse piscine, de façon quelque peu lunaire.
Je ne me lancerai pas dans l’exégèse de ces 312 pages, ce qui prendrait beaucoup trop de temps, mais l’impression qui domine ici est que l’auteur a joué sur les contrastes de deux classes sociales antagonistes pour mieux faire ressortir l’étrangeté absolue de nos sociétés. Il faut l’avouer, tout cela est quelque peu anxiogène, mais « La Ville » est un miroir peu flatteur qui nécessite tout de même une certaine dose de bravoure. Le monde décrit par Nicolas Presl est réellement terrifiant, c’est vrai. Mais quand on y réfléchit, est-il si différent du nôtre ? En fin de compte, l’auteur ne fait ici que retranscrire son chaos ambiant, sa violence, ses incohérences et ses injustices, avec en filigrane la désinvolture de ceux qui se croient à l’abri dans leurs bulles de confort. Parabole politique, son récit renoue avec la vision de Georges A. Romero, qui à travers la thématique du mort-vivant, dénonçait une société basée sur le profit et la consommation.
Même si le contexte semble évoquer ces nouveaux paradis persiques, n’allez pas croire que le récit est spécifique à notre époque. De façon plus intemporelle, Presl parle du monde tel qu’il a toujours été, d’ailleurs on ne verra dans « La Ville » aucun smartphone ou autre objet connecté, si ce n'est les drones de surveillance très stylisés...
Nicolas Presl reste fidèle à son style très graphique, où le noir et blanc est totalement justifié, se suffisant à lui-même. Sa ligne claire est loin d’être désagréable avec ces faciès à la Picasso. Par leurs personnages inquiétants, certaines scènes rappellent un peu l’expressionnisme d’un James Ensor ou d’un Otto Dix. C’est en cela que je parlais plus haut de démarche artistique.
Clairement, « La Ville » est à déconseiller aux personnes sensibles… ceux qui privilégient la BD à papa dédaigneront sans doute le livre. Plus curieux peut-être, les autres aviseront... Mais Nicolas Presl, auteur solitaire que tout amateur d’insolite se doit de découvrir, signe une fois de plus une œuvre unique, à l’écart des sentiers battus.
2.5
Une minisérie sur Superman dont le concept me semblait intéressant, mais comme c'est souvent le cas avec Christopher Priest le résultat est un peu décevant.
Lois Lane et Clark Kent vivent une vie de couple idéal jusqu'au jour où Superman revient dans son appartement et annonce à Lois qu'il était parti... pendant 20 ans ! On va donc suivre, entre autre, ce qui est arrivé à Superman pendant tout ce temps et comment il est revenu dans le passé. Comme c'est trop souvent une habitude avec Priest, le scénario est parfois difficile à suivre (j'ai mis, par exemple, plusieurs pages pour me rendre compte qu'une scène se passait dans le présent). Je n'ai rien contre une lecture un peu exigeante, mais parfois je trouvais que c'était inutilement compliqué. Il faut aussi dire que le scénariste crée plusieurs nouveaux personnages (ou du moins des personnages que je n'ai jamais vus) pour ce récit et aucun ne m'a vraiment intéressant. Les moments sympas que j'ai aimés dans cette minisérie venaient de personnages bien connus de l'univers DC (Superman, Lois, Luthor, Batman...).
Le dessin est standard à ce que l'on retrouve aujourd'hui dans les comics et les styles des différents dessinateurs se mélangent bien.
Difficile de juger cette BD, qui est en fait une sympathique histoire servie par un dessin perfectible et globalement amusante. Et ma critique pourrait s'arrêter là, mais essayons de développer un peu.
J'ai pris cette BD complètement au pif à la bibliothèque, avec l'idée de me détendre entre deux grosses lectures et c'est plus ou moins ce que la BD m'a procuré. Disons que l'histoire n'est pas extraordinaire, avec du classique mafieux sorti de taule, la jeune femme un peu foldingue qui a le couteau facile et un petit imbroglio des familles impliquant des politiciens véreux. Le tout avec des petits détails amusants, notamment dans la personnalité des protagonistes qui arrache un sourire.
L'ensemble est porté par un dessin basique mais faisant le taf, même si je reconnais qu'il a des faiblesses. Certaines transitions de cases et l'organisation globale laissent parfois un peu à désirer, même si la lecture reste globalement fluide.
En somme, une lecture plaisante, distrayante, qui ne déborde pas de ce cadre et laisse un petit sourire aux lèvres. Que dire de plus ?
Ayant bien apprécié la trilogie d’origine, je poursuis naturellement et avec une certaine curiosité l’exploration de ce monde alternatif.
A noter que pour les nouveaux lecteurs, pas d’obligation de lire la 1ere trilogie, le contexte et les faits sont bien campés en introduction/préface. On retrouve également une partie des créateurs d’origine, ce qui assure une certaine continuité tant graphique que scenaristique.
Bon avec ça, j’ai pratiquement tout dit, j’ai retrouvé le même plaisir de lecture avec cette version World War V. On poursuit l’histoire et la conclusion ouverte de la 1ere mouture.
On est sur du comics divertissant, certes pas bien profond mais avec un petit plaisir coupable de découvrir ce monde dévasté, principalement dû au devenir de personnages bien connus (ou parfois moins) : mort, résistant, transformé … ? Les scénaristes s’amusent, perso j’aime beaucoup le côté vicieux et perfides qu’ils donnent aux héros transformés, et l’histoire s’est ménagée un certain suspense pour passer un bon moment, ainsi que quelques chouettes trouvailles.
Pas indispensable mais assez fun à lire, je poursuivrai ma découverte de cet univers.
Décidément, je rencontre de plus en plus Matz là où je ne l'attendais pas. Après son "Histoire de la mer", je le retrouve ici dans un récit qui me fait connaître sa passion d'entomologiste.
L'intrigue est un peu légère, et quelque peu bancale.
La recherche effrénée d'une espèce de papillons ayant migré loin de sa zone traditionnelle en Amazonie, menée par un entomologiste renommé et sa nièce est intéressante, même si elle n'est parfois qu'un prétexte pour parler de papillons.
Pour dynamiser cette histoire, Matz y ajoute un aspect thriller, avec des investisseurs cyniques souhaitant exploiter les richesses amazoniennes, qui n'hésitent pas à envoyer des barbouzes pour chasser, voire tuer les Indiens de la région et aussi l'expédition papillonphile.
Ce mélange passe plutôt bien, mis à part une chose qui ne m'a pas convaincu. Pour soutenir son travail et l'aider dans sa traque du mystérieux papillon, notre entomologiste fait appel au crowdfounding, et des contributeurs viennent l'aider en Amazonie, certains avec des armes, combattants les barbouzes. Trop improbable pour moi.
Le dessin de Bézian est vraiment très bon. De superbes planches en Noir et Blanc, rehaussées par de petites touches de couleur lorsque volent des papillons (très joliment représentés). Les visages sont un peu plus brouillon, moins taillés à la serpe que d'habitude chez lui.
Au final, un album original, un peu léger, à découvrir à l'occasion.
En lisant Monster, j’ai d’abord été intrigué par l’histoire de Kenneth, ce garçon qui découvre enfin le secret caché dans sa maison, et surtout ce qu’il s’est passé avec son père. Le début est prometteur, avec une ambiance un peu sombre et mystérieuse qui rappelle les vieux comics d’horreur. Mais très vite, l’histoire devient plus classique : on assiste surtout à une fuite constante entre Kenneth, son oncle Terry et la police. J’ai trouvé ça un peu répétitif, comme si le récit tournait en rond. J’aurais aimé que le scénario aille un peu plus loin ou prenne des directions moins attendues. C’est dommage qu’Alan Moore n’ait écrit que les premières pages, car je pense qu’il aurait pu donner plus de profondeur à l’histoire.
La BD parle de peur, de secret, et de relations compliquées dans une famille. J’ai ressenti une sorte de tristesse mêlée à la peur quand Kenneth doit affronter son oncle, à la fois effrayant et presque attachant. Le thème du monstre différent, mal compris, est intéressant, même si parfois ça reste simple et un peu naïf. J’ai aussi ressenti une ambiance un peu nostalgique, comme un hommage aux histoires d’horreur d’autrefois, mais sans surprise majeure. Le côté thriller et course-poursuite prend le dessus, et j’aurais préféré que l’histoire explore plus les sentiments ou le mystère.
Kenneth est un garçon courageux et attachant, mais assez classique. Terry, l’oncle, est vraiment le personnage principal pour moi. Il fait peur, par sa force et son apparence, mais on sent qu’il n’est pas vraiment méchant au fond. J’ai parfois été partagé entre la peur de lui et la tristesse pour sa condition. Cependant, leurs réactions restent assez simples, et leurs dialogues m’ont paru un peu répétitifs. Je n’ai pas réussi à vraiment m’attacher à eux, peut-être parce que leurs émotions ne sont pas assez développées. Le reste des personnages est surtout là pour faire avancer la fuite, sans grande surprise.
Le dessin est ce qui m’a le plus plu dans cette BD. Le noir et blanc donne une vraie ambiance sombre et lourde, qui rappelle les comics d’horreur classiques. Le trait de Redondo est très expressif, avec beaucoup de détails qui renforcent cette atmosphère inquiétante. La transition entre les dessinateurs se fait bien, et les scènes de peur sont bien rendues. C’est un vrai plus qui donne envie de continuer la lecture même quand le scénario perd un peu de rythme.
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l'hippopotame
Une mignonne petite histoire sur une institutrice souffrant de troubles alimentaires et d'une mauvaise image d'elle-même et de l'un de ses élèves qui entre dans l'adolescence et souhaite l'aider (mais ne parvient pas à être assez courageux pour enfin le faire). C'est une jolie petite histoire sur la maturité et l'image que l'on a de soi-même traitée comme une fable animalière. Romain est un lion, l'éponyme mademoiselle Sophie est un hippopotame et les élèves moqueurs sont des hyènes et des vautours. Simple, touchant, mais pas parfait pour autant. J'avoue que même pour un récit tout public je m'attendais à un peu plus de coffre, un peu plus de développement sur le propos et le message encourageant. Le résultat n'est pas mauvais mais m'a vraiment semblé manquer de quelque chose, voire même m'a paru trop facile narrativement à certains moments. Encore une fois l'album reste tout de même bon et je comprends totalement pourquoi d'autres personnes semblent l'avoir bien plus apprécié.
Le Paris des Dragons
Euh ... Voila une BD vraiment étrange. Je pense que je ne sais pas trop quoi en dire ... Comme Dereteline dont l'avis est assez clair, j'ai du mal à juger cette BD. C'est un gros défouloir, assez foutraque et partant dans tout les sens, avec une bonne d'ose d'humour et un zeste d'érotisme, porté par deux femmes amoureuses et allant assez loin dans son délire. En fait, c'est une grosse BD délirante, où le scénario est assez peu intéressant et prétexte à aller en tout sens avec plein de trucs que les auteurs apprécient. C'est un gloubi-boulga pas totalement indigeste et qui semble presque (presque) maitrisé. Mais en même temps, l'histoire est tellement foutraque qu'un détachement s'est produit à ma lecture. Il y a un tel flot de choses qui semblent non-maitrisés que ça donne l'impression d'avoir pondu une histoire un soir de beuverie sans avoir canalisé cette créativité. L'histoire va a fond la caisse sans cesse, avec énormément d'éléments qu'on n'expliquera jamais (et dont le lecteur se fout un peu) mais donnant l'impression global que rien n'est vraiment important au final. D'où une lecture qui laisse une impression ... mitigée. C'est créatif, un peu fou, trop léger, trop inventif. Le dessin de Tony Sandoval que j'avais découvert sur son Oscuro en Rosa est très particulier mais colle parfaitement à ce genre de récit. On y retrouve ses têtes habituels mais aussi une passion pour les détails notamment dans l'action ainsi qu'une maitrise de la couleur remarquable. C'est joli et parfaitement de pair avec l'ambiance du récit. Je ne connais largement pas assez la bibliographie de Joan Sfar (pour lequel je n'ai posté aucune critique sur ce site avant celle-ci, c'est dire !) donc à ce niveau-là je ne pourrais comparer. Mais de ce que je connais de l'auteur, ça ressemble un peu à ce que j'avais entendu de lui : créatif et foisonnant d'idée mais avec parfois du mal à canaliser celles-ci et les exploiter proprement. Bref, étrange BD assez difficile à classer et que je ne suis pas sur d'avoir aimé ou détesté.
Les Chemins de traverse
Les Chemins de traverse est une BD construite en deux récits distincts illustrés par un style graphique différent, qui abordent le conflit israélo-palestinien à travers des témoignages personnels. Le premier, porté par le dessin réaliste et expressif de Soulman, suit un Palestinien et sa famille confrontés aux violences et injustices de l'occupation, mais qui choisit malgré tout la voie du dialogue et de la réconciliation. C'est un récit touchant, sobre et ouvert, qui met en avant l'humanité des deux camps et m'a plu par son objectivité et son appel à la compréhension mutuelle. Le second récit, centré sur un militant israélien opposé à la ségrégation et aux violences envers les Palestiniens, adopte un ton plus militant et politique, soutenu par le dessin plus âpre de Maximilien Le Roy. Bien que riche en informations et porteur d'un message fort, il m'a moins convaincu : la dimension politique y prend le pas sur l'émotion et l'ouverture d'esprit que j'avais appréciées dans la première partie. Au final, une BD intéressante et engagée, mais dont l'impact sur moi a été inégal : une première partie marquante et universelle, suivie d'un second récit qui m'a davantage laissé sur le bord du chemin.
Les Papillons ne meurent pas de vieillesse
Une très belle BD sur une thématique écologique, ça ressemble pas à du Matz habituel mais franchement ça passe bien ! Il faut dire que je ne pensais pas avoir une BD de cette taille, au dessin qui fonctionne parfaitement avec le sujet et les grandes planches de jungle. Les représentations font la part belles aux environnements, aux décos de la jungle amazonienne et de cette nature qui parait envahissante et que l'on découvre par l'entomologie. Ma note de 3* n'est pas une mauvaise note, mais j'ai arrondi à l'inférieur parce que la fin de l'histoire m'a paru trop rapide. J'aurais facilement pris plus de pages, de même que certaines conclusions finales sont un peu trop en suspens pour moi (notamment l'entomologiste). Mais ça reste des détails sur une BD franchement très agréable à lire d'un bout à l'autre. Les questions de la déforestation des espèces qui disparaissent est traité en filigrane d'une histoire qui m'a évoquée une problématique dont Romain Gary parlait déjà dans "Les racines du ciel", lorsque se télescopent les intérêts de puissants avec la simple envie de sauver le vivant.
La Ville (Nicolas Presl)
Se lancer dans la lecture d’une œuvre de Nicolas Presl est à chaque fois une expérience, et « La Ville » ne déroge pas à la règle. Le travail de cet auteur, totalement à part, tient davantage de la démarche artistique, même si l’on reste bien dans la narration séquentielle. En ce qui me concerne, c’est le troisième ouvrage que je lis de lui, et comme à chaque fois, il m’est difficile de dire si j’ai vraiment aimé. Mais de façon inexplicable, ses récits me procurent une sorte de fascination faisant que je suis resté captivé jusqu’à la fin par son univers étrange, très étrange, loin d’être avenant. De plus, ses bandes dessinées sont totalement muettes, et obligent le lecteur à une participation active pour essayer de deviner les conversations ou trouver du sens à certains passages plus ou moins obscurs, quand bien même on arrive à saisir la teneur globale de l’histoire, du moins peut-on le croire… Dans « La Ville », ce sont deux univers totalement étrangers l’un à l’autre qui se télescopent. D’un côté, les individus issus d’une classe qu’on suppose aisée, qui viennent faire la bamboche dans une ville qui évoquerait immédiatement Dubaï, Doha, ou tout autre « Mecque » ultramoderne du golfe persique, où les influenceurs, ces nouveaux riches des temps modernes, aiment à exhiber leur réussite sociale. Et à côté d’eux, les invisibles, ceux que l’on ne voit pas sur les brochures touristiques, parce qu’ils sont laids, pauvres et sentent mauvais, morts ou presque, quelle importance ? Mais tout va basculer le jour où ces « morts-vivants » auront l’idée de venir narguer ces « princes de la maille » représentés par ce couple très mal assorti et superficiel : lui, un parvenu queutard et alcoolo qui drague la bonne de sa résidence de luxe, elle, une midinette un brin écervelée, étrangement attirée par la même bonne, donnant lieu à une histoire dans l’histoire… Et dès lors, tout ne va faire qu’empirer. Nos pestiférés vont déferler et faire régner la terreur dans ce milieu propre et bien ordonné, dans des scènes dignes de « Walking Dead ». Et on ne sait même pas vraiment si celles-ci sont liées à un mauvais trip dû aux substances plus ou moins licites ingérées par la bande de noceurs en roue libre. Après des scènes extrêmement chaotiques faisant ressembler l’enfer de Dante à l’île aux enfants, un semblant de calme revient et ces riches oisifs rigoler de nouveau autour d’une luxueuse piscine, de façon quelque peu lunaire. Je ne me lancerai pas dans l’exégèse de ces 312 pages, ce qui prendrait beaucoup trop de temps, mais l’impression qui domine ici est que l’auteur a joué sur les contrastes de deux classes sociales antagonistes pour mieux faire ressortir l’étrangeté absolue de nos sociétés. Il faut l’avouer, tout cela est quelque peu anxiogène, mais « La Ville » est un miroir peu flatteur qui nécessite tout de même une certaine dose de bravoure. Le monde décrit par Nicolas Presl est réellement terrifiant, c’est vrai. Mais quand on y réfléchit, est-il si différent du nôtre ? En fin de compte, l’auteur ne fait ici que retranscrire son chaos ambiant, sa violence, ses incohérences et ses injustices, avec en filigrane la désinvolture de ceux qui se croient à l’abri dans leurs bulles de confort. Parabole politique, son récit renoue avec la vision de Georges A. Romero, qui à travers la thématique du mort-vivant, dénonçait une société basée sur le profit et la consommation. Même si le contexte semble évoquer ces nouveaux paradis persiques, n’allez pas croire que le récit est spécifique à notre époque. De façon plus intemporelle, Presl parle du monde tel qu’il a toujours été, d’ailleurs on ne verra dans « La Ville » aucun smartphone ou autre objet connecté, si ce n'est les drones de surveillance très stylisés... Nicolas Presl reste fidèle à son style très graphique, où le noir et blanc est totalement justifié, se suffisant à lui-même. Sa ligne claire est loin d’être désagréable avec ces faciès à la Picasso. Par leurs personnages inquiétants, certaines scènes rappellent un peu l’expressionnisme d’un James Ensor ou d’un Otto Dix. C’est en cela que je parlais plus haut de démarche artistique. Clairement, « La Ville » est à déconseiller aux personnes sensibles… ceux qui privilégient la BD à papa dédaigneront sans doute le livre. Plus curieux peut-être, les autres aviseront... Mais Nicolas Presl, auteur solitaire que tout amateur d’insolite se doit de découvrir, signe une fois de plus une œuvre unique, à l’écart des sentiers battus.
Superman Lost
2.5 Une minisérie sur Superman dont le concept me semblait intéressant, mais comme c'est souvent le cas avec Christopher Priest le résultat est un peu décevant. Lois Lane et Clark Kent vivent une vie de couple idéal jusqu'au jour où Superman revient dans son appartement et annonce à Lois qu'il était parti... pendant 20 ans ! On va donc suivre, entre autre, ce qui est arrivé à Superman pendant tout ce temps et comment il est revenu dans le passé. Comme c'est trop souvent une habitude avec Priest, le scénario est parfois difficile à suivre (j'ai mis, par exemple, plusieurs pages pour me rendre compte qu'une scène se passait dans le présent). Je n'ai rien contre une lecture un peu exigeante, mais parfois je trouvais que c'était inutilement compliqué. Il faut aussi dire que le scénariste crée plusieurs nouveaux personnages (ou du moins des personnages que je n'ai jamais vus) pour ce récit et aucun ne m'a vraiment intéressant. Les moments sympas que j'ai aimés dans cette minisérie venaient de personnages bien connus de l'univers DC (Superman, Lois, Luthor, Batman...). Le dessin est standard à ce que l'on retrouve aujourd'hui dans les comics et les styles des différents dessinateurs se mélangent bien.
Le Goût du sang
Difficile de juger cette BD, qui est en fait une sympathique histoire servie par un dessin perfectible et globalement amusante. Et ma critique pourrait s'arrêter là, mais essayons de développer un peu. J'ai pris cette BD complètement au pif à la bibliothèque, avec l'idée de me détendre entre deux grosses lectures et c'est plus ou moins ce que la BD m'a procuré. Disons que l'histoire n'est pas extraordinaire, avec du classique mafieux sorti de taule, la jeune femme un peu foldingue qui a le couteau facile et un petit imbroglio des familles impliquant des politiciens véreux. Le tout avec des petits détails amusants, notamment dans la personnalité des protagonistes qui arrache un sourire. L'ensemble est porté par un dessin basique mais faisant le taf, même si je reconnais qu'il a des faiblesses. Certaines transitions de cases et l'organisation globale laissent parfois un peu à désirer, même si la lecture reste globalement fluide. En somme, une lecture plaisante, distrayante, qui ne déborde pas de ce cadre et laisse un petit sourire aux lèvres. Que dire de plus ?
DC Vampires - World War V
Ayant bien apprécié la trilogie d’origine, je poursuis naturellement et avec une certaine curiosité l’exploration de ce monde alternatif. A noter que pour les nouveaux lecteurs, pas d’obligation de lire la 1ere trilogie, le contexte et les faits sont bien campés en introduction/préface. On retrouve également une partie des créateurs d’origine, ce qui assure une certaine continuité tant graphique que scenaristique. Bon avec ça, j’ai pratiquement tout dit, j’ai retrouvé le même plaisir de lecture avec cette version World War V. On poursuit l’histoire et la conclusion ouverte de la 1ere mouture. On est sur du comics divertissant, certes pas bien profond mais avec un petit plaisir coupable de découvrir ce monde dévasté, principalement dû au devenir de personnages bien connus (ou parfois moins) : mort, résistant, transformé … ? Les scénaristes s’amusent, perso j’aime beaucoup le côté vicieux et perfides qu’ils donnent aux héros transformés, et l’histoire s’est ménagée un certain suspense pour passer un bon moment, ainsi que quelques chouettes trouvailles. Pas indispensable mais assez fun à lire, je poursuivrai ma découverte de cet univers.
Les Papillons ne meurent pas de vieillesse
Décidément, je rencontre de plus en plus Matz là où je ne l'attendais pas. Après son "Histoire de la mer", je le retrouve ici dans un récit qui me fait connaître sa passion d'entomologiste. L'intrigue est un peu légère, et quelque peu bancale. La recherche effrénée d'une espèce de papillons ayant migré loin de sa zone traditionnelle en Amazonie, menée par un entomologiste renommé et sa nièce est intéressante, même si elle n'est parfois qu'un prétexte pour parler de papillons. Pour dynamiser cette histoire, Matz y ajoute un aspect thriller, avec des investisseurs cyniques souhaitant exploiter les richesses amazoniennes, qui n'hésitent pas à envoyer des barbouzes pour chasser, voire tuer les Indiens de la région et aussi l'expédition papillonphile. Ce mélange passe plutôt bien, mis à part une chose qui ne m'a pas convaincu. Pour soutenir son travail et l'aider dans sa traque du mystérieux papillon, notre entomologiste fait appel au crowdfounding, et des contributeurs viennent l'aider en Amazonie, certains avec des armes, combattants les barbouzes. Trop improbable pour moi. Le dessin de Bézian est vraiment très bon. De superbes planches en Noir et Blanc, rehaussées par de petites touches de couleur lorsque volent des papillons (très joliment représentés). Les visages sont un peu plus brouillon, moins taillés à la serpe que d'habitude chez lui. Au final, un album original, un peu léger, à découvrir à l'occasion.
Monster (Scream !)
En lisant Monster, j’ai d’abord été intrigué par l’histoire de Kenneth, ce garçon qui découvre enfin le secret caché dans sa maison, et surtout ce qu’il s’est passé avec son père. Le début est prometteur, avec une ambiance un peu sombre et mystérieuse qui rappelle les vieux comics d’horreur. Mais très vite, l’histoire devient plus classique : on assiste surtout à une fuite constante entre Kenneth, son oncle Terry et la police. J’ai trouvé ça un peu répétitif, comme si le récit tournait en rond. J’aurais aimé que le scénario aille un peu plus loin ou prenne des directions moins attendues. C’est dommage qu’Alan Moore n’ait écrit que les premières pages, car je pense qu’il aurait pu donner plus de profondeur à l’histoire. La BD parle de peur, de secret, et de relations compliquées dans une famille. J’ai ressenti une sorte de tristesse mêlée à la peur quand Kenneth doit affronter son oncle, à la fois effrayant et presque attachant. Le thème du monstre différent, mal compris, est intéressant, même si parfois ça reste simple et un peu naïf. J’ai aussi ressenti une ambiance un peu nostalgique, comme un hommage aux histoires d’horreur d’autrefois, mais sans surprise majeure. Le côté thriller et course-poursuite prend le dessus, et j’aurais préféré que l’histoire explore plus les sentiments ou le mystère. Kenneth est un garçon courageux et attachant, mais assez classique. Terry, l’oncle, est vraiment le personnage principal pour moi. Il fait peur, par sa force et son apparence, mais on sent qu’il n’est pas vraiment méchant au fond. J’ai parfois été partagé entre la peur de lui et la tristesse pour sa condition. Cependant, leurs réactions restent assez simples, et leurs dialogues m’ont paru un peu répétitifs. Je n’ai pas réussi à vraiment m’attacher à eux, peut-être parce que leurs émotions ne sont pas assez développées. Le reste des personnages est surtout là pour faire avancer la fuite, sans grande surprise. Le dessin est ce qui m’a le plus plu dans cette BD. Le noir et blanc donne une vraie ambiance sombre et lourde, qui rappelle les comics d’horreur classiques. Le trait de Redondo est très expressif, avec beaucoup de détails qui renforcent cette atmosphère inquiétante. La transition entre les dessinateurs se fait bien, et les scènes de peur sont bien rendues. C’est un vrai plus qui donne envie de continuer la lecture même quand le scénario perd un peu de rythme.