Cette longue saga retrace l'histoire de la Franc-Maçonnerie tout en explorant certaines de ses légendes. Le premier tome se déroule dans le royaume du roi Salomon et pose les bases du mythe. Dès le deuxième, le récit nous transporte au XIIIe siècle avant de progresser de quelques décennies à chaque volume, avec à chaque fois de nouveaux protagonistes et des moments marquants de l'histoire maçonnique. Seul fil conducteur : une pierre sacrée divisée en trois fragments, transmise d'initié en initié à travers les siècles avant d'être enfin réunie en Israël.
Didier Convard reste le maître d'œuvre de la série, mais il délègue le scénario de plusieurs albums à d'autres auteurs, tandis que le dessin est confié à différents illustrateurs, chacun réalisant un ou plusieurs tomes. Les douze premières couvertures, signées Julien Delval (relayé par Paolo Grella au treizième volume), sont superbes : de grandes fresques peintes, détaillées et évocatrices, qui captent immédiatement le regard. Malheureusement, les planches intérieures, réalisées par d'autres artistes, s'avèrent inégales et décevantes en comparaison. Les décors et architectures sont généralement réussis, mais les visages manquent trop souvent de justesse. Le résultat est frustrant, même si la narration visuelle demeure fluide.
Chaque tome propose une intrigue autonome centrée sur une époque et un lieu précis. L'ensemble est assez instructif d'un point de vue historique, montrant comment la Franc-Maçonnerie s'est formée, s'est développée et a été menacée. Cette chronique secrète se mêle à la grande Histoire, mais le mélange de mythe et de réalité brouille parfois les repères. Certaines envolées mystiques ou éléments fantastiques s'intègrent mal aux passages plus réalistes, ce qui nuit à la crédibilité du récit. C'est particulièrement vrai pour l'intrigue des pierres sacrées, pure invention scénaristique qui n'apporte qu'une touche d'idolâtrie et de spectaculaire, comme pour flatter un ésotérisme de façade. Plusieurs tomes reposent en outre sur des intrigues secondaires à base de complots, enquêtes ou mystères, qui peinent à convaincre et donnent souvent l'impression d'un suspense artificiel destiné à masquer l'aspect documentaire.
Enfin, comme lors de ma lecture de La Franc-maçonnerie dévoilée, je n'ai pas trouvé de réponse satisfaisante à une question essentielle : quel est le véritable sens de ces loges ? Quelles motivations poussent leurs membres à se regrouper dans une confrérie empreinte de rituels et de secrets convenus ?
Mes déceptions sont multiples, qu'il s'agisse du contraste entre les couvertures somptueuses et les planches inégales, ou de cet ésotérisme naïf et artificiel qui affaiblit le propos. Mais la série conserve un intérêt documentaire certain, offrant un éclairage original sur l'histoire et l'évolution de la Franc-Maçonnerie à travers les siècles et les grands événements du monde.
Note : 2,5/5
Cette série propose une lecture très bien adaptée pour le niveau CP/CE1. La construction est mixte entre des planches BD et des planches avec illustrations aux textes de type roman. L'histoire est simple concernant un chat de gouttière qui trouve une famille d'accueil sympa dans un pavillon. La suite des situations est soft car Pépère ne mange pas les souris et possède comme meilleur copain un rat. Le texte est fluide et utilise un bon vocabulaire avec une syntaxe juste. Il n'y a aucune vulgarité qui servirait de pseudo humour.
Le beau graphisme est fin, souple et avec de belles couleurs.
Une bonne lecture adaptée pour les primo lecteurs de 6/7 ans. Un bon 3
J'aime bien retrouvé les anciennes séries des années 70/80. Avec le recul je me rends mieux compte des qualités ou des imperfections dans l'œuvre d'auteurs devenus majeurs. J'aime bien le travail graphique de Clavé. C'est un dessin très soigné, réaliste et riche en détails pour les extérieurs ou les personnages. La mise en couleur fait daté mais le visuel est un classique agréable.
Le scénario est très linéaire et sans surprise. Les stéréotypes des gentils et des méchants sont bien tranchés. Seul le héros journaliste québécois plein de bons sentiments balance entre les deux camps mais fini du bon côté.
Une lecture souvenir assez classique mais datée.
Je n'ai pas encore lu la série de Lou Lubie, Et à la fin, ils meurent mais rien que le titre laisse à penser que Jean-Baptiste Drouot s'est inspiré de la thématique pour la retravailler de façon humoristique à destination des enfants dès 7 ans. La lecture souvent amusante se présente sous forme de gags rapides très facilement accessibles pour des primo lecteurs. On peut lire cela comme une sorte d'exercice de style qui invite les lecteurs à se libérer des idées et des stéréotypes établis. Même si un lecteur adulte y découvrira en fond d'écran des thématiques plus modernes ( le genre, l'homosexualité) cela reste très soft. L'auteur n'a pas besoin de piocher dans la vulgarité pour initier son jeune lectorat à l'humour. La lecture est très rapide et demande une concentration facile.
Le graphisme rappelle les crayons de couleur habituels aux primaires. Le trait est fin, précis et facilement accessible pour le public visé.
Une lecture pour s'ouvrir à l'humour et à la distance aux stéréotypes.
150 pages et ce n'est même pas une histoire complète. Dire qu'il va falloir encore avoir 2 tomes probablement aussi épais pour avoir le fin mot de cette histoire avec ce monde futuriste où l'Europe est devenue invivable sans qu'on sache pourquoi et donc tout le monde veut se réfugier en Islande. Le pays se barricade face à cet afflux.
A la base je pensai lire une histoire bien différente à la vue de cette couverture marquante en gros plan sur un homme, un aventurier. En quelque sorte c'en est un tant il trace difficilement son chemin pour migrer à son tour piquant au passage la place sur un bateau d'une jolie donzelle. D'ailleurs les gros plans sont une marque de fabrique du dessinateur j'ai remarqué, il en use souvent. Et les jolis physiques de mannequin sont aussi très abondants, un peu trop. De plus l'Islande reste un pays froid mais les femmes sont parfois vêtues peu chaudement. Encore heureux qu'il semble avoir du chauffage dans les maisons, pourtant plus loin on se réjouit de disposer d'eau chaude pour la douche. Etonnant.
Cela reste une bonne entrée en matière avec un suspense tenant en haleine.
Etonnant que personne n'ait posté avant cet album de Gilles Rochier datant de 2019. Paru le 11 septembre, il fait écho à un autre attentat, celui du Bataclan en novembre 2015 dont on est en train de commémorer les 10 ans justement en ce moment. C'est une histoire un peu loufoque et absurde d'un auteur tellement estomaqué par ce qu'il s'est passé qu'il ne s'exprime plus qu'à travers une trompette, de manière tonitruante, dans sa banlieue. Bon il ne joue pas spécialement bien et finit par agacer ses proches.
Le dessin est assez fin, avec une jolie bichromie. Une évocation personnelle d'un événement marquant émotionnellement.
Dans les aventures de Lucky Luke, on avait découvert plusieurs « légendes » du Far West, à commencer par les Dalton, mais aussi Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane, mais on ne s’était jamais vraiment posé à la question concernant Luke. Appollo, scénariste émérite à la bibliographie étoffée, s’est emparé du dossier en racontant les origines de « Luc le chanceux » à partir des mémoires d’un certain Baldwin Chenier, mis en scène ici en tant que narrateur. C’est dans l’ouvrage « Creole and American, a journey through the young continent » que ce dernier évoque son parcours à travers le vaste continent, avec tous les petits jobs successifs qu’il aura effectué au gré de ses déplacements, notamment en tant qu’auteur de « dime novels* », et bien sûr sa rencontre avec Lucky Luke. Etonnamment, on ne trouve aucune mention ni du personnage ni de ses écrits en se livrant à une recherche sur Internet.
Baldwin va raconter son errance du sud au nord en compagnie de sa grand-mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, pour atterrir finalement chez un oncle vivant dans le Dakota, en bordure du Canada. Après la guerre de Sécession, il avait été décrété que chaque esclave libéré avait droit à « une mule et 40 acres de terre », sur décision du Général Sherman. Grandma recevra bien la mule, qui lui permettra d’effectuer son périple, mais pour les 40 acres, ce sera une tout autre affaire… Une fois atteint l’âge adulte, Baldwin fera son baluchon et taillera la route à nouveau. Le jeune noir retracera également sa rencontre avec Lucky Luke, nous révélant l’origine stupéfiante de son « nickname ». C’est à ce moment précis que naquit la légende autour du « pauvre cow-boy solitaire », défenseur de la veuve et l’orphelin dans ce monde de brutes.
Si l’angle narratif est tout à fait original et inattendu, conférant une tonalité littéraire au personnage de Lucky Luke, on pourra regretter le côté quelque peu décousu du récit. Plus qu’un récit linéaire, on a affaire ici à un assemblage d’anecdotes sans véritable cohérence. On a du mal à comprendre la pertinence de présenter certains protagonistes (« Mud Digger » et « Dirty Mike » les deux poètes querelleurs, la jeune femme d’origine irlandaise en route vers la « terre promise », le photographe prédisant la fin du Far West…), au-delà de l’intérêt sociologique et de la démarche visant à corroborer l’existence du fameux cow boy. Hormis la scène spectaculaire où Luke est sauvé par la médecine « magique » de « Grandma », il n’y a pas vraiment d’éléments à retenir de « Dakota 1880 » pour en faire un album mémorable.
Si le scénario nous laisse avec un léger sentiment de frustration, on pourra toujours se consoler avec la ligne claire exquise de Brüno, qui est pour beaucoup l’argument numéro un du projet. D’ailleurs, on ne sera pas surpris outre-mesure de voir ce héros emblématique de la BD franco-belge repris par ce dernier. Lucky Luke possède toutes les caractéristiques des personnages charismatiques souvent mis en scène par le co-créateur de Tyler Cross.
En résumé, « Dakota 1880 » est une revisite intéressante du mythe du « poor lonesome cowboy », une lecture plaisante qui assurément fera un carton dans les librairies, sans pour autant s’imposer comme un incontournable. Lucky Luke aurait donc existé, comme semble le penser dans l’interview en post-face un certain Gustav Frankenbaum, professeur de littérature contemporaine à l’Abilene State University au Texas. Que certains en doutent, il n’en a cure, et puis finalement quelle importance, puisque dans l’Ouest, « quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ! »
L’histoire se laisse lire. Pas forcément ma came au départ (le dessin et l’intrigue), je me suis laissé embarquer plutôt facilement.
J’avais découvert le nom – ou plutôt le pseudo – de l’auteur dans l’album d’Ami Inintéressant Open Space, dans lequel il faisait une courte apparition, en mêlant déjà monde médiéval et société contemporaine.
Ici, c’est une intrigue qui est ancrée dans un moyen-âge relativement classique dans sa trame générale, avec des touches fantastiques (mais elles aussi liées aux pensées médiévales voire antiques) : présence de dragons, de Blemmyes. La particularité de Tamos le Thermos est ici qu’il y ajoute des aspects tout à fait contemporains : les personnages utilisent des moyens de transport modernes : scooter, voire hélicoptère pour la fée/sorcière (je soupçonne l’auteur d’avoir eu une réminiscence de « Peau d’âne »…).
L’autre particularité de l’histoire est qu’elle tourne pas mal autour des questions de genre : le personnage principal, Isabeau, le « chevalier imberbe » donc, est ambigu quant à son sexe, et l’auteur ne lève pas vraiment cette ambiguïté, bien au contraire, il l’entretient, au grand dam de certains personnages hypocrites et/ou censeurs. Du coup l’homosexualité peut aussi être envisagée, puisqu'il connait une histoire d'amour avec une belle dame, Radeguonde (surnommée "Radis")
En face, un chevalier outrancièrement machiste, voire masculiniste, accessoirement mari de "Radis" et cousin d'Isabeau, et une religieuse improbable (qui elle aussi relève d’une certaine ambiguïté, puisqu’elle dirige la messe, ce que seul un homme pouvait faire).
Bon, le dessin est hésitant, assez minimaliste, et l’intrigue n’est pas hyper fouillée. Mais ça se laisse lire, c’est dynamique, et assez original finalement. Disons que ça n’est pas un album sur lequel je me serais rué, mais je ne regrette pas mon emprunt.
Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche.
Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux.
Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ?
Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte.
Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible.
Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3
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L'Épopée de la franc-maçonnerie
Cette longue saga retrace l'histoire de la Franc-Maçonnerie tout en explorant certaines de ses légendes. Le premier tome se déroule dans le royaume du roi Salomon et pose les bases du mythe. Dès le deuxième, le récit nous transporte au XIIIe siècle avant de progresser de quelques décennies à chaque volume, avec à chaque fois de nouveaux protagonistes et des moments marquants de l'histoire maçonnique. Seul fil conducteur : une pierre sacrée divisée en trois fragments, transmise d'initié en initié à travers les siècles avant d'être enfin réunie en Israël. Didier Convard reste le maître d'œuvre de la série, mais il délègue le scénario de plusieurs albums à d'autres auteurs, tandis que le dessin est confié à différents illustrateurs, chacun réalisant un ou plusieurs tomes. Les douze premières couvertures, signées Julien Delval (relayé par Paolo Grella au treizième volume), sont superbes : de grandes fresques peintes, détaillées et évocatrices, qui captent immédiatement le regard. Malheureusement, les planches intérieures, réalisées par d'autres artistes, s'avèrent inégales et décevantes en comparaison. Les décors et architectures sont généralement réussis, mais les visages manquent trop souvent de justesse. Le résultat est frustrant, même si la narration visuelle demeure fluide. Chaque tome propose une intrigue autonome centrée sur une époque et un lieu précis. L'ensemble est assez instructif d'un point de vue historique, montrant comment la Franc-Maçonnerie s'est formée, s'est développée et a été menacée. Cette chronique secrète se mêle à la grande Histoire, mais le mélange de mythe et de réalité brouille parfois les repères. Certaines envolées mystiques ou éléments fantastiques s'intègrent mal aux passages plus réalistes, ce qui nuit à la crédibilité du récit. C'est particulièrement vrai pour l'intrigue des pierres sacrées, pure invention scénaristique qui n'apporte qu'une touche d'idolâtrie et de spectaculaire, comme pour flatter un ésotérisme de façade. Plusieurs tomes reposent en outre sur des intrigues secondaires à base de complots, enquêtes ou mystères, qui peinent à convaincre et donnent souvent l'impression d'un suspense artificiel destiné à masquer l'aspect documentaire. Enfin, comme lors de ma lecture de La Franc-maçonnerie dévoilée, je n'ai pas trouvé de réponse satisfaisante à une question essentielle : quel est le véritable sens de ces loges ? Quelles motivations poussent leurs membres à se regrouper dans une confrérie empreinte de rituels et de secrets convenus ? Mes déceptions sont multiples, qu'il s'agisse du contraste entre les couvertures somptueuses et les planches inégales, ou de cet ésotérisme naïf et artificiel qui affaiblit le propos. Mais la série conserve un intérêt documentaire certain, offrant un éclairage original sur l'histoire et l'évolution de la Franc-Maçonnerie à travers les siècles et les grands événements du monde. Note : 2,5/5
Pépère le chat
Cette série propose une lecture très bien adaptée pour le niveau CP/CE1. La construction est mixte entre des planches BD et des planches avec illustrations aux textes de type roman. L'histoire est simple concernant un chat de gouttière qui trouve une famille d'accueil sympa dans un pavillon. La suite des situations est soft car Pépère ne mange pas les souris et possède comme meilleur copain un rat. Le texte est fluide et utilise un bon vocabulaire avec une syntaxe juste. Il n'y a aucune vulgarité qui servirait de pseudo humour. Le beau graphisme est fin, souple et avec de belles couleurs. Une bonne lecture adaptée pour les primo lecteurs de 6/7 ans. Un bon 3
Les Innocents d'El Oro
J'aime bien retrouvé les anciennes séries des années 70/80. Avec le recul je me rends mieux compte des qualités ou des imperfections dans l'œuvre d'auteurs devenus majeurs. J'aime bien le travail graphique de Clavé. C'est un dessin très soigné, réaliste et riche en détails pour les extérieurs ou les personnages. La mise en couleur fait daté mais le visuel est un classique agréable. Le scénario est très linéaire et sans surprise. Les stéréotypes des gentils et des méchants sont bien tranchés. Seul le héros journaliste québécois plein de bons sentiments balance entre les deux camps mais fini du bon côté. Une lecture souvenir assez classique mais datée.
Et à la fin…
Je n'ai pas encore lu la série de Lou Lubie, Et à la fin, ils meurent mais rien que le titre laisse à penser que Jean-Baptiste Drouot s'est inspiré de la thématique pour la retravailler de façon humoristique à destination des enfants dès 7 ans. La lecture souvent amusante se présente sous forme de gags rapides très facilement accessibles pour des primo lecteurs. On peut lire cela comme une sorte d'exercice de style qui invite les lecteurs à se libérer des idées et des stéréotypes établis. Même si un lecteur adulte y découvrira en fond d'écran des thématiques plus modernes ( le genre, l'homosexualité) cela reste très soft. L'auteur n'a pas besoin de piocher dans la vulgarité pour initier son jeune lectorat à l'humour. La lecture est très rapide et demande une concentration facile. Le graphisme rappelle les crayons de couleur habituels aux primaires. Le trait est fin, précis et facilement accessible pour le public visé. Une lecture pour s'ouvrir à l'humour et à la distance aux stéréotypes.
Islander
150 pages et ce n'est même pas une histoire complète. Dire qu'il va falloir encore avoir 2 tomes probablement aussi épais pour avoir le fin mot de cette histoire avec ce monde futuriste où l'Europe est devenue invivable sans qu'on sache pourquoi et donc tout le monde veut se réfugier en Islande. Le pays se barricade face à cet afflux. A la base je pensai lire une histoire bien différente à la vue de cette couverture marquante en gros plan sur un homme, un aventurier. En quelque sorte c'en est un tant il trace difficilement son chemin pour migrer à son tour piquant au passage la place sur un bateau d'une jolie donzelle. D'ailleurs les gros plans sont une marque de fabrique du dessinateur j'ai remarqué, il en use souvent. Et les jolis physiques de mannequin sont aussi très abondants, un peu trop. De plus l'Islande reste un pays froid mais les femmes sont parfois vêtues peu chaudement. Encore heureux qu'il semble avoir du chauffage dans les maisons, pourtant plus loin on se réjouit de disposer d'eau chaude pour la douche. Etonnant. Cela reste une bonne entrée en matière avec un suspense tenant en haleine.
Solo (Rochier)
Etonnant que personne n'ait posté avant cet album de Gilles Rochier datant de 2019. Paru le 11 septembre, il fait écho à un autre attentat, celui du Bataclan en novembre 2015 dont on est en train de commémorer les 10 ans justement en ce moment. C'est une histoire un peu loufoque et absurde d'un auteur tellement estomaqué par ce qu'il s'est passé qu'il ne s'exprime plus qu'à travers une trompette, de manière tonitruante, dans sa banlieue. Bon il ne joue pas spécialement bien et finit par agacer ses proches. Le dessin est assez fin, avec une jolie bichromie. Une évocation personnelle d'un événement marquant émotionnellement.
Dakota 1880
Dans les aventures de Lucky Luke, on avait découvert plusieurs « légendes » du Far West, à commencer par les Dalton, mais aussi Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane, mais on ne s’était jamais vraiment posé à la question concernant Luke. Appollo, scénariste émérite à la bibliographie étoffée, s’est emparé du dossier en racontant les origines de « Luc le chanceux » à partir des mémoires d’un certain Baldwin Chenier, mis en scène ici en tant que narrateur. C’est dans l’ouvrage « Creole and American, a journey through the young continent » que ce dernier évoque son parcours à travers le vaste continent, avec tous les petits jobs successifs qu’il aura effectué au gré de ses déplacements, notamment en tant qu’auteur de « dime novels* », et bien sûr sa rencontre avec Lucky Luke. Etonnamment, on ne trouve aucune mention ni du personnage ni de ses écrits en se livrant à une recherche sur Internet. Baldwin va raconter son errance du sud au nord en compagnie de sa grand-mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, pour atterrir finalement chez un oncle vivant dans le Dakota, en bordure du Canada. Après la guerre de Sécession, il avait été décrété que chaque esclave libéré avait droit à « une mule et 40 acres de terre », sur décision du Général Sherman. Grandma recevra bien la mule, qui lui permettra d’effectuer son périple, mais pour les 40 acres, ce sera une tout autre affaire… Une fois atteint l’âge adulte, Baldwin fera son baluchon et taillera la route à nouveau. Le jeune noir retracera également sa rencontre avec Lucky Luke, nous révélant l’origine stupéfiante de son « nickname ». C’est à ce moment précis que naquit la légende autour du « pauvre cow-boy solitaire », défenseur de la veuve et l’orphelin dans ce monde de brutes. Si l’angle narratif est tout à fait original et inattendu, conférant une tonalité littéraire au personnage de Lucky Luke, on pourra regretter le côté quelque peu décousu du récit. Plus qu’un récit linéaire, on a affaire ici à un assemblage d’anecdotes sans véritable cohérence. On a du mal à comprendre la pertinence de présenter certains protagonistes (« Mud Digger » et « Dirty Mike » les deux poètes querelleurs, la jeune femme d’origine irlandaise en route vers la « terre promise », le photographe prédisant la fin du Far West…), au-delà de l’intérêt sociologique et de la démarche visant à corroborer l’existence du fameux cow boy. Hormis la scène spectaculaire où Luke est sauvé par la médecine « magique » de « Grandma », il n’y a pas vraiment d’éléments à retenir de « Dakota 1880 » pour en faire un album mémorable. Si le scénario nous laisse avec un léger sentiment de frustration, on pourra toujours se consoler avec la ligne claire exquise de Brüno, qui est pour beaucoup l’argument numéro un du projet. D’ailleurs, on ne sera pas surpris outre-mesure de voir ce héros emblématique de la BD franco-belge repris par ce dernier. Lucky Luke possède toutes les caractéristiques des personnages charismatiques souvent mis en scène par le co-créateur de Tyler Cross. En résumé, « Dakota 1880 » est une revisite intéressante du mythe du « poor lonesome cowboy », une lecture plaisante qui assurément fera un carton dans les librairies, sans pour autant s’imposer comme un incontournable. Lucky Luke aurait donc existé, comme semble le penser dans l’interview en post-face un certain Gustav Frankenbaum, professeur de littérature contemporaine à l’Abilene State University au Texas. Que certains en doutent, il n’en a cure, et puis finalement quelle importance, puisque dans l’Ouest, « quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende ! »
Le Chevalier Imberbe
L’histoire se laisse lire. Pas forcément ma came au départ (le dessin et l’intrigue), je me suis laissé embarquer plutôt facilement. J’avais découvert le nom – ou plutôt le pseudo – de l’auteur dans l’album d’Ami Inintéressant Open Space, dans lequel il faisait une courte apparition, en mêlant déjà monde médiéval et société contemporaine. Ici, c’est une intrigue qui est ancrée dans un moyen-âge relativement classique dans sa trame générale, avec des touches fantastiques (mais elles aussi liées aux pensées médiévales voire antiques) : présence de dragons, de Blemmyes. La particularité de Tamos le Thermos est ici qu’il y ajoute des aspects tout à fait contemporains : les personnages utilisent des moyens de transport modernes : scooter, voire hélicoptère pour la fée/sorcière (je soupçonne l’auteur d’avoir eu une réminiscence de « Peau d’âne »…). L’autre particularité de l’histoire est qu’elle tourne pas mal autour des questions de genre : le personnage principal, Isabeau, le « chevalier imberbe » donc, est ambigu quant à son sexe, et l’auteur ne lève pas vraiment cette ambiguïté, bien au contraire, il l’entretient, au grand dam de certains personnages hypocrites et/ou censeurs. Du coup l’homosexualité peut aussi être envisagée, puisqu'il connait une histoire d'amour avec une belle dame, Radeguonde (surnommée "Radis") En face, un chevalier outrancièrement machiste, voire masculiniste, accessoirement mari de "Radis" et cousin d'Isabeau, et une religieuse improbable (qui elle aussi relève d’une certaine ambiguïté, puisqu’elle dirige la messe, ce que seul un homme pouvait faire). Bon, le dessin est hésitant, assez minimaliste, et l’intrigue n’est pas hyper fouillée. Mais ça se laisse lire, c’est dynamique, et assez original finalement. Disons que ça n’est pas un album sur lequel je me serais rué, mais je ne regrette pas mon emprunt.
La Sirène des pompiers
Une histoire d'amour (en tout cas propre), un questionnement sommes toute simple sur les qualités et fonctions de l'art, le contraste du banal quotidien et de l'arrivée du fantastique pour aborder métaphoriquement son sujet du rapport qu'a l'art avec les intentions et émotions qu'ils se doit de procurer chez son public, … Simple, convenu on pourrait même dire, mais suffisamment bien exécuté pour que l'album fasse mouche. Une sirène ne se sentant pas à sa place chez ses paires et désireuse de découvrir le monde et ses merveilles tombe un beau jour par hasard sur Gélinet, un jeune peintre sans talent apparent qui va décider de faire d'elle sa muse. Ses nouveaux tableaux font fureur, la gloire lui monte à la tête, Gélinet se révèle être un crétin pédant et nombriliste incapable de vraiment comprendre ce qui fait de quelque chose de l'art (ou en tout cas ce qui fait vraiment le beau, comme valeur de propagateur d'émotion chez les personnes qui l'observe). Notre sirène va rapidement comprendre que ce qu'elle recherchait ne se trouvait pas dans le strass et les paillettes mais dans quelque chose de plus simple, qui lui parle vraiment, quelque chose qui la touche, alors, désormais enfermée à Paris chez Gélinet, la sirène développe le mal du pays - ou le mal de mer, si vous me permettez les jeux de mots vaseux. Comme dit en introduction le récit n'est pas révolutionnaire, à déjà été écrit de nombreuses fois et de pleins de façon différentes, mais, comme dans son joli propos, la simplicité fait mouche, parvient à procurer des émotions (aussi simples et petites soient-elles), et n'est-ce pas finalement-là la quintessence de l'art : de transmettre et faire ressentir ? Simple mais joli, surtout grâce au dessin de Zanzim que je trouve très joli avec son petit côté crayonné.
Culottées
Voila une lecture qui ne m'a pas entièrement convaincu malgré l'esprit pétillant de l'autrice. Cette suite de portraits féminins à l'allure féministe se laisse lire malgré quelques réserves. Je n'ai pas trouvé la narration très fluide. "Elle fait ci puis elle fait ça" dans une suite de cases qui manquent de liant à mes yeux. Au bout de deux portraits la lecture m'a commencé à devenir fastidieuse. Ensuite le caractère biographique me semble aléatoire. Peu ou pas de dates, pas de source ni de référence, ce qui pour les portrait les plus anciens me conduit à m'interroger quelle est la part historique de la légende. Ensuite le texte est souvent très lourd avec une vision contemporaine de l'autrice qui sort le récit de son contexte. Le dessin reste assez minimaliste et essaye d'introduire une dose d'humour à laquelle j'ai été peu sensible. Ce n'est pas ma lecture préférée de cette autrice. Un petit 3