Les derniers avis (135 avis)

Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Bobigny 1972
Bobigny 1972

Pas aussi emballée que mon prédécesseur, je reste un peu sur ma faim. Les dessins de Carole Maurel n'ont pas la légèreté habituelle, et les couleurs comme les traits en rajoutent dans le sordide, alors que c'est quand même l'histoire d'une grande victoire sur la domination illégitime des hommes sur les femmes. Les dialogues sont plats, les personnages survolés, (Delphine Seyrig et Simone de Beauvoir sont à la manoeuvre mais elles ne sont ni présentées ni même nommées avant de passer à la barre...) bref c'est un moment effectivement très important de notre histoire récente, mais l'approche choisie est morne et froide. Je m'attendais à crier de joie ou pleurer à gros sanglots devant la victoire de Marie-Claire à son procès pour avortement, et je suis juste passée à côté, comme si je lisais un article du Monde : si tu comprends le titre, n'espère pas en savoir beaucoup plus à l'intérieur ! Dommage ! Je mets 3 étoiles pour le côté informatif qui sera quand même utile aux jeunes générations, mais avec internet sur son téléphone pour décrypter...

20/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Sven et Tanka
Sven et Tanka

La rencontre originale entre un jeune viking et un amérindien qui vont devenir de super copains. Ça se passe aux alentours de l'an 1000, à l'époque où les Vikings découvraient le Vinland, à savoir l'Amérique du Nord. Le clan du jeune Sven, banni du Groenland, construit une petite colonie sur ces terres nouvelles. Ils y côtoient de loin un tribu amérindienne qui se méfie d'eux. Mais point de méfiance dans l'esprit du jeune Sven et de son nouvel ami, Tanka le fils du chef de la tribu qui vont se rencontrer et, avec l'aide d'un sympathique esprit du feu, devenir de bons amis et permettre à leurs peuples de mieux se comprendre. Ce contexte est réjouissant. On suppose en effet qu'il est probable que de tels contacts entre vikings et amérindiens aient eu lieu à l'époque mais ce sujet n'a jamais été exploité. Outre un aperçu assez superficiel des coutumes de ces peuples si différents, l'intrigue de fond prend un tournure rappelant un peu celle de Pocahontas, avec des hommes qui risquent bien de se faire la guerre à cause de la méfiance et de l'incompréhension. A côté de cela, Sven et Tanka vivent des petites aventures du quotidien, parcourant la nature autour de leurs villages respectifs et y découvrant notamment pas mal d'esprits surnaturels, majoritairement de culture indienne mais l'un aussi venu des contrées vikings. Et ce sont notamment d'autres arrivants vikings qui vont former l'antagonisme permettant à une vraie aventure de se mettre en place sur la fin du premier tome. Ambiance et graphisme sont mignons. Le trait est rond, destiné aux enfants mais très sympa. Chaque chapitre forme quasiment une histoire indépendante, une petite aventure charmante permettant souvent de découvrir un peu la culture de ces deux peuples, tandis que peu à peu l'intrigue de fond progresse et qu'on en apprend plus sur les dangers qui pèsent sur les familles des deux jeunes héros. Cela reste un récit pour jeunes lecteurs, probablement 6 à 10 ans, et au-delà de la rencontre improbable entre ces peuples, les intrigues manquent encore un peu d'originalité et d'envergure pour captiver davantage un lecteur plus âgé. Mais ce sont des aventures divertissantes et bien agréables qui nous sont offertes ici. Petits et grands passeront un bon moment.

20/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Passeur de lagunes
Le Passeur de lagunes

L'histoire se passe à Venise dans un futur proche où les problèmes d'immigration ont été tels que les frontières se sont fermées et la lagune se retrouve close, avec obligation de présenter un permis pour en entrer ou en sortir. Le petit milieu vénitien se retrouve donc à vivre en semi-autarcie et le trafic de migrants y côtoie le trafic de drogues. Le héros est un jeune homme à qui son père a appris à connaître et naviguer sur la lagune. Mais justement, celui-ci a disparu depuis plusieurs jours et le fils part à sa recherche. Je commence à pas mal connaître Venise et sa lagune et j'ai apprécié à quel point celle-ci est bien rendue. C'est un personnage à part entière du récit, prenant le pas sur la ville de Venise elle-même qui n'est qu'aperçue ici ou là. Le graphisme en aquarelle très délavée fonctionne très bien pour représenter ce décor permanent d'eau, de grisaille et de brume. Il est vrai qu'aussi bien en terme de graphisme que d'atmosphère générale du récit, on pense beaucoup à Gipi avec cet album. Le ton est réaliste, un brin désabusé, avec un jeune héros qui se cherche et peine à trouver sa place. L'influence de la mafia sur la ville lui pèse et il n'a pas envie de devenir à son tour un passeur de migrants destinés à devenir esclaves sans papiers. J'ai été transporté par l'ambiance qui se dégage de ces décors de lagune et de la vie locale. Cet aspect là du récit est bien fait et touchant. L'intrigue pour sa part est moins captivante, trainant un peu en longueur et ne prenant jamais vraiment son envol. C'est certes beau et bien construit, mais pas passionnant non plus.

20/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Amours insolentes
Les Amours insolentes

Benacquista a globalement réussi un pari qui ne me paraissait pas facile à gagner, puisqu’il parvient à traiter 7 fois un thème des plus éculés, l’histoire d’amour. J’avais peur de m’ennuyer, et/ou que le peu de pages accordées à chacune des petites histoires ne permette pas de créer quelque chose d’intéressant. Eh bien je dois dire que sur les deux tableaux c’est vraiment pas mal. D’abord, malgré des histoires inégales (deux ou trois ne m’ont pas du tout intéressé), chacune est à la fois réussie et ne souffre pas d’un manque de pages. Au contraire, ça permet de s’arrêter « à temps », avant que le remplissage ne débute. Ensuite, il n’y a pas de redite, et le lecteur peut enchainer les 17 variations en étant le plus souvent surpris par l’angle choisi. Et le dessin de Loustal, plutôt statique, ne gêne pas ici. Il accompagne bien ces portraits de couples, plus ou moins bien assortis, pour lesquels nous voyons se faire – et parfois se défaire – une liaison plus ou moins forte. Un peu d’ironie, une illustration de toutes les palettes, du coup de foudre au mariage de raison, chaque histoire donne sa version de l’amour, sans exclure les autres. Une lecture sympathique, dans un format à l’italienne agréable et adapté à ce type de recueil de récits.

20/03/2024 (modifier)
Couverture de la série La Guerre secrète de l'espace
La Guerre secrète de l'espace

Je trouve dommage que cette série soit abandonnée avant la conclusion d'un tome 3 qui aurait rééquilibré l'histoire du côté américain. Toutefois j'ai beaucoup aimé la lecture des deux premiers tomes qui font la part belle aux succès soviétique sous l'impulsion de son génial savant Sergueï Korolev. Hautière propose un récit bien documenté qui éclaire la progression de la recherche soviétique malgré les embuches politiques ou administratives. Débuté sous Staline, puis continué sous Kroutchev et enfin Brejnev il a fallu à Korolev une forte intelligence de la situation pour perdurer à ces différents changements de Premier Secrétaire. C'est cette cohérence d'action qui a permis aux Soviétique de prendre une forte avance dans le domaine de l'espace. Pour mettre du piment dramatique les auteurs y ajoutent un volet espionnage sur deux niveaux ( interne russe et externe américain). Le scénario est habilement construit pour donner un intérêt qui dépasse le simple documentaire d'une conquête de l'espace. J'ai bien aimé les propositions de Régis Hautière dans la confrontation entre Netchaïev et Aksakov (KGB). L'auteur choisit deux adversaires intelligents pour aboutir à un final bien réussi. J'ai une petite réserve sur le graphisme de Cuvillier. C'est une de ses premières séries et je trouve que certains passages ne sont pas assez maîtrisés. J'ai eu plusieurs fois du mal dans certains visages. Par contre l'ambiance de la base soviétique est bien rendue et parfaitement crédible. Une lecture qui m'a bien accroché sur une thématique d'espionnage USA vs URSS qui m'intéresse toujours. Cette série qui apporte détente et découverte aurait mérité un tome 3 plus centré sur la progression américaine. Un bon 3

20/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Rip Kirby
Rip Kirby

J’ai emprunté plusieurs albums de la série, « pour voir », et j’ai été plutôt agréablement surpris par cette lecture. J’ai en tout cas davantage accroché que sur les Flash Gordon du même auteur. D’abord (et surtout, c’est le principal atout je pense !) parce que son dessin a ici gagné en maturité. Son Noir et Blanc est maîtrisé, son trait classique est d’une grande fluidité et, on peut le dire, d’une grande modernité. Il ne fait clairement pas son âge ! Avec des cases petites, Raymond est avare de décors, et mise tout sur ses personnages, qui sont très réussis. En particulier les femmes, toutes des pin-up fortement influencées par le style de Caniff, qui venait de publier Male Call (sa Miss Lace a peut-être servi de modèle à Raymond pour plusieurs de ses personnages féminins). J’ai lu le bel album au format à l’italienne reprenant plusieurs des premières histoires, et les tome 3 et 6 (« Les deux mères » et « La disparition de Melody Lane »), et je dois dire que sur les deux derniers, les cases étaient trop petites, et le texte – assez abondant, souvent difficile à déchiffrer. Alors que le grand à l’italienne (sur le modèle de ce que faisaient les éditions Futuropolis pour les reprints d’ « ancêtres » américains, y compris pour les textes de présentation en début d’album), plus fidèle au format strips d’origine, et avec des cases du coup bien plus grandes, était beaucoup facile à lire. Les histoires quant à elles sont aussi plus lisibles que je ne le craignais. Certes, le héros est un brin macho, sûr de lui, mais sa personnalité est plus nuancée et moins brut de décoffrage que beaucoup de privés des polars américains. Certes, les femmes sont quand même cantonnées aux seconds rôles et, sans être uniquement de jolies (très jolies en l’occurrence !) potiches, cet aspect est marqué par son époque (immédiat après-guerre). Et le texte est souvent un peu trop abondant (ce qui accentue le problème de taille évoqué plus haut). Mais, cela dit, les intrigues policières se laissent quand même lire. Là aussi, comme pour le dessin, il y a de nets progrès par rapport à « Flash Gordon », et Raymond nous donne à voir quelque chose de moins naïf et « grossier » que ce qui se faisait le plus souvent à l’époque. Kirby, détective amateur mais néanmoins très perspicace (mais qui est aussi un scientifique éprouvé, et qui a suffisamment de moyens et de temps pour ne pas être bloqué par les contingences du vulgum pecus), est épaulé par son impeccable majordome Desmond, et couvé du regard par Dorian, sa blonde fiancée qui n’hésite pas à participer aux enquêtes (elle se trouve ainsi à plusieurs reprises être une femme à sauver par le héros !). Pas mal d’aspects datés, mais au final, ça reste lisible et ça a bien mieux vieilli que la plupart des séries des années 1940-50 (et le très bon dessin de Raymond aide à ne pas trop sentir le poids des années).

19/03/2024 (modifier)
Couverture de la série Destination le Tchad
Destination le Tchad

Après "Moi, Antibalaka" , Florent Kassaï continue a nous exposé les malheurs de son pays dévasté par un conflit ethnique très violent. Comme dans son premier ouvrage , l'auteur renvoie les deux parties dos à dos . En effet, les "combattants" des deux camps sont emprisonnés dans leur haine et leurs intérêts. L'histoire de Zenabou est l'histoire de milliers de jeunes femmes qui cherchent refuge dans un inconnu dangereux. Florent Kassaï ne force pas trop la dose et propose même une issue de réconciliation entre les deux parties. Le récit est direct, simple et courageux. En effet un lecteur Centrafricain peut avoir du mal à comprendre les choix d'Aubino qui porte secours à Zenabou au détriment de sa famille. Le chemin de réconciliation n'est pas simple partout dans le monde. C'est pourquoi j'aime ce type d'ouvrage qui propose une vue de l'intérieur pour sortir de la spirale de haine.

19/03/2024 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Entre deux gares
Entre deux gares

J’aime bien les autobiographies, et je suis friand de récits nostalgiques parlant de l’enfance. Je ressors toutefois mitigé de ma lecture. C’est finalement l’auteur qui exprime parfaitement mon ressenti dans la postface : « A quoi bon se raconter, quand l’histoire vécue semble insignifiante ? ». Bon, sans être aussi dur et définitif, je trouve quand même que cette histoire est par moment très, voire trop personnelle. Certains passages m’ont interpelé et intéressé (le métier de gardien de passage à niveau, les conditions de vie de l’époque), d’autres, moins. Et j’ai trouvé ça un peu long (144 pages quand même). La mise en image est chouette, avec différents styles selon l’époque. Une lecture sympathique, mais un peu longuette, et pas vraiment marquante en ce qui me concerne. 3/5 de justesse.

19/03/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Royal Fondement - L'Histoire vraie de la face cachée du Roi Soleil
Le Royal Fondement - L'Histoire vraie de la face cachée du Roi Soleil

C'est une histoire drôle et légère que nous proposent Philippe Charlot et Eric Hübsch avec lesquels c'est, pour l'un comme pour l'autre, ma première rencontre. Je sors charmé de cette lecture. Ca se lit très bien, les dialogues sont absolument truculents, tout comme le sujet. On sent que notre paire d'auteurs à bosser sa matière (fécale bien entendu), ce qui confère un background historique consistant à cette petite histoire brassée à la grande. La conclusion se pose comme une morale de La Fontaine, en gros : ne pas chercher à péter plus haut que son cul. En outre, quelques pages historiques en fin d'ouvrage proposent un appréciable supplément, notamment sur l'origine de l'hymne anglais qui fut à l'origine intitulé Dieu sauve le roi, puisque composé par Lully en l'honneur de Louis le quatorzième. Mais à ce sujet, il y a polémique outre-Manche... Sur les dernières pages, l'histoire se précipite et la conclusion arrive un peu brusquement à mon goût. Mais je tatillonne. Bonne BD, sans grande originalité, mais néanmoins exempte de faiblesse, avec même de l'humour drôle (je précise pour éviter les risques de confusion avec l'humour pas drôle), qui se lit bien.

19/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Gemma Bovery
Gemma Bovery

2.5 Posy Simmonds aime bien les bandes dessinées qui mélangent l'art séquentiel et les longs textes. Encore une fois, cela donne une narration vraiment pas très entreprenante et il m'a fallut un jour et demi pour finir l'album. Malgré tout, j'ai tout de même mieux accroché qu'avec Tamara Drewe Il faut dire que l'idée de départ, transporté Madame Bovary dans le monde moderne avec un coté meta parce qu'on va comparer ce qui se passe dans cet BD avec l'action du roman. Il y a des bons moments, j'aime particulièrement les jugements de madame Bovery sur sa vie en France. Le texte est souvent savoureux, mais cela reste un peu laborieux à lire et il y a des longueurs. Ce n'est pas un album que je pense relire un jour.

19/03/2024 (modifier)