Encore une fois, je suis à contre-courant et je trouve uniquement correct une série remplit d'avis enthousiaste. Il faut dire que c'était déjà le cas avec l'autre série de Hub à savoir 'Okko'.
L'idée de départ est intéressante et je voulais bien suivre cette enquête où deux rivaux s'affrontent. Mais comme l'écrit pol cette excellent idée de départ semble surtout être un prétexte pour montrer la vie dans l'empire aztèque avant l'arrivé des blancs. Cela ne m’aurait pas dérangé si au moins c'était captivant à lire et ce ne fut pas trop le cas. J'ai l'impression que le scénario est inutilement tiré en longueur avec des scènes qui semblent existé uniquement pour montrer des trucs spectaculaires. Les scènes se passant dans le passé ne me passionne pas trop et c'est remplis de clichés du genre la sœur est amoureuse du rival de son frère. Le dernier tome sortit jusqu'à présent m'a paru meilleur que les deux premiers tomes, mais franchement je ne pense pas que j'ai encore envie de lire la fin de cette enquête.
Un truc rigolo qui m'est arrivé s'est que j'ai emprunté les tomes à la bibliothèque et je ne sais pas comment s'est arrivé, mais le tome 2 est une édition spéciale plus grande en noir et blanc. Ça m'a permit d'admirer le noir et blanc de Hub (et me conforter dans mon idée que les couleurs informatiques rendent souvent les dessins moches) et de voir qu'au moins si j'ai des problèmes avec ses scénarios, il est au moins un très bon dessinateur.
Voilà un roman graphique qui se laisse lire agréablement. Sans doute en moins fort, il y a un peu de Ken Loach dans ce récit, et dans ces personnages ordinaires qui se battent à leur niveau contre les vacheries de la vie.
Car Constant marie assez bien passages noirs, douleurs intimes, et moments plus festifs et drôles. Il réussit aussi très bien à retranscrire l’Angleterre populaire de la fin des années Thatcher et de 2015, dans les milieux populaires du Kent.
La narration est fluide et agréable, et tous les personnages sont crédibles et attachants. Le dessin est lui aussi très plaisant. Une chouette lecture donc. Pour revenir sur ma comparaison avec Ken Loach, je pense qu’il manque juste de quoi pimenter un peu plus l’intrigue (critique politique, noirceur plus accentuées). Mais ça reste quand même bien fichu. Avec des personnages féminins forts.
Le drame vécu par Jane est directement lié à la loi Children Act votée sous Margaret Thatcher en 1989, une loi ayant mené à) certains abus, dont beaucoup d’enfants « enlevés » de façon brutale à leur parent – c’est ce qui est arrivé à Jane. Je pense qu’il aurait été très judicieux de placer en fin d’album un petit dossier récapitulatif de cette loi (seuls quelques mots en quatrième de couverture y font allusion, ce qui m’a ensuite poussé à faire quelques recherches sur le net).
Note réelle 3,5/5.
Une série assez originale, et globalement plaisante à lire, même si j’ai trouvé le dernier tome et la conclusion un chouia en deçà de ce qui a précédé.
Le dessin de Kordey est vraiment très bon et – affaire de goût bien sûr – assez joli. Il dégage en tout cas une grande force, même si les décors sont un peu trop oubliés à mon goût (ça joue généralement plus sur la masse que sur les détails). Un trait gras, rehaussé par une colorisation assez lumineuse.
L’histoire est originale et prenante, jouant sur l’imagerie des gitans, dans une intrigue où les deux héros vont voyager d’une époque à l’autre, pouvant sélectionner le « moment » et s’y « téléporter » en mourant, pour renaitre ensuite.
L’intrigue est un peu obscure et ne s’éclaire qu’à partir du dernier tiers du deuxième tome. J’ai trouvé la conclusion un peu brutale et un peu moins captivante.
Mais bon, ça reste quand même un triptyque recommandable.
Le cadre dans lequel se déroule l’histoire est original et intéressant. Que ce soit pour la région et pour l’époque (c’est une région d’Europe en marge, aux contours politiques disputés et mouvants). Mais aussi pour ce qui est des cosaques, dont je ne connaissais pas grand-chose – du moins pour ce XVIIème siècle. Spontanément les cosaques me font penser aux guerres napoléoniennes, et surtout à certains passages de « La chanson du mal aimé » d’Apollinaire. J’avais donc peu de connaissances, mais beaucoup de curiosité.
Sur ce décor historique, je reste un peu sur ma faim. Je trouve que dans les deux tomes parus ça n’est pas suffisamment exploité. Je pense qu’il y avait pourtant matière à complexifier davantage ces aventures. Reste un récit plutôt dynamique, qui fait la part belle à l’action (au détriment j’ai trouvé des personnalités des protagonistes). Mais on ne s’ennuie pas. J’ai juste trouvé hautement improbable dans le premier tome cette propension à plusieurs reprises de certains personnages à être situés toujours au bon endroit pour observer et commenter des actions militaires, sans jamais être vus ni ennuyés (sans non plus que l’on comprenne comment ils se déplaçaient pour rester « bien placés » – en particulier dans la course-poursuite du début d’album !).
Concernant le dessin, je n’en suis pas vraiment adepte. En particulier pour les scènes d’action, de combats. Mais là c’est sans doute avant tout affaire de goût.
Bref, une série dont je suis sorti quelque peu sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Le background de ce monde futuriste est bien vu, sans être d'une originalité folle. Crise écologique, surpopulation, problème d'énergie, etc... c'est lentement mais surement la voie que nous prenons. C'est ici bien mis en scène et bien utilisé sans non plus nous offrir un monde trop apocalyptique. Visuellement c'est également bien sympa, le trait est dynamique et les décors détaillés. L'ambiance générale est plaisante et aide à se plonger dans le récit.
C'est dans ce contexte bien planté que nous allons suivre une enquête 2.0. Notre héros s'infiltre dans un immeuble sensé abriter un tueur qu'il va tacher de découvrir. On se laisse volontiers prendre au jeu, histoire de découvrir qui sont le meurtrier et son commanditaire. Pour cela il va falloir composer avec pas mal d'IA et autres technologies multiples et comprendre (ou fermer les yeux) sur quelques explications, pas toujours limpide, à base de virus, de prompts mal programmés et de systèmes robotisés récalcitrants.
Le format "une enquête bouclée en un tome" impose un certain rythme à l'histoire. Ca avance vite et bien, on ne perd pas de temps en fausses pistes inutiles. C'est appréciable, mais il faut composer avec cette petite touche de vernis un peu technico-futuriste disséminé dans les explications. Un bon moment de lecture malgré tout.
L’intrigue est rythmée et remplie d’action, mais parfois, j’ai trouvé que tout allait trop vite, sans laisser le temps d’apprécier certains moments. Les missions s’enchaînent sans vraiment de lien fort, ce qui donne une impression de petites aventures indépendantes. C’est amusant, mais j’aurais aimé un fil conducteur plus développé.
Le thème principal est la science, qui est omniprésente. J’ai aimé voir comment l’histoire mélange la technologie et l’action. Il y a aussi beaucoup d’humour, ce qui apporte une touche légère à l’ensemble. Par contre, certaines blagues sont répétitives et j’aurais apprécié un peu plus de profondeur dans les réflexions scientifiques ou philosophiques. C’est un récit énergique, mais qui reste assez simple dans son message.
Atomic Robo est un héros amusant, avec un ton sarcastique qui fonctionne bien. Cependant, je l’ai trouvé parfois un peu trop invincible, ce qui enlève une part de suspense. Les autres personnages sont là pour accompagner l’histoire, mais aucun ne ressort vraiment. J’aurais aimé des personnages secondaires plus développés, avec des personnalités plus marquées.
Le style graphique est efficace pour ce type de récit, avec un côté comics très assumé. Les scènes d’action sont bien illustrées, mais certains dessins m’ont semblé un peu rigides. Les décors sont présents, mais souvent assez simples, sans trop de détails. Ce n’est pas un visuel désagréable, mais ce n’est pas non plus ce qui m’a le plus marqué.
En résumé, j’ai trouvé cette BD amusante et dynamique, avec des idées intéressantes, mais elle manque parfois de profondeur et de surprise. Un bon moment de lecture, sans être inoubliable.
La jolie comédie romantique que voilà ! Elle me fait penser à Malgré tout de Lafebre, une des réussites du genre de ces dernières années : même fraîcheur, même légèreté, même usage respectueux des codes du genre. Le film "Coup de foudre à Notting Hill" s'invite également via la thématique de la célébrité.
"Première Dame" accentue l'exubérance des codes du genre en surjouant l'extravagance des situations : l'homme de cette rencontre n'est pas une simple célébrité mais un Président de la République en exercice, le regard de la maman sur la non-réussite de son fils gagne en saveur du fait de la véritable position sociale du rejeton... y compris via des clins d’œil à des événements véridiques ici caricaturés (la claque de Bayrou, la sortie en scooter d'Hollande...).
L'ironie s'invite donc dans cette comédie romantique, permettant à l'ensemble de gagner en légèreté, au détriment évidemment de la richesse de l'ensemble, ce qui n'est pas néanmoins sans discourir sur la place démesurée du discours médiatique et de sa représentation, possiblement en contradiction avec les actes politiques censés en découler.
Ce n'est pas brillant, mais indiscutablement frais et sympathique, quand bien même, cela revalide à tort le lieu commun selon lequel des convictions politiques solidement ancrées peuvent s’accommoder de bien des situations. Les gens dépolitisés sont bien naïfs et incapables d'imaginer les implications de nos passions. Il faut dire que moult personnalités politiques faussement investies leur ont donné bien des fois raison.
Le principal mérite de cet album est de remettre en lumière une scandaleuse tragédie, la déportation de plusieurs dizaines d’enfants juifs (et de certains de leurs éducateurs) dans les derniers mois de l’occupation. Un des derniers crimes majeurs commandité par Klaus Barbie.
L’album est assez factuel (en conclusion, un petit dossier photographique complète le récit), et tous les faits et protagonistes sont présentés, y compris le procès de Barbie, une quarantaine d’années plus tard, pour les parties concernant cette tragédie. Le travail de recherche se voit, c’est vraiment très complet. C’est aussi une façon de montrer que beaucoup n’étaient pas d’accord avec les exactions nazies et pétainistes (tout en montrant la scandaleuse faconde mensongère de types comme Zemmour, qui affirme débilement que Pétain a protégé les juifs français). En particulier un bel hommage est rendu à Sabine Zlatin, qui a échappé par miracle à la rafle, et n’a eu de cesse ensuite de tout faire pour que cela ne tombe pas dans l’oubli, jusqu’au procès de Barbie en 1987.
La narration est assez classique, l’aspect « romancé » s’effaçant derrière les faits bruts – et brutaux. Ça ne m’a pas trop gêné. Par contre, si le dessin est globalement lisible, je ne l’ai pas trouvé vraiment à mon goût. Pas mal d’imprécisions, un trait un peu grossier parfois. Mais bon, l’essentiel est ailleurs.
Un mélange audacieux entre folklore japonais et univers Marvel, porté par un style graphique très manga. Kid Venom propose un concept original et visuellement réussi, même si le scénario reste encore un peu creux. Prometteur, surtout pour un public ado ou fan de shonen.
Petite déception à la lecture de cet album ; sans doute en attendais-je un peu trop... J'avais adoré l'adaptation de Loisel de Peter Pan avec son côté sombre et cruel, ici j'ai eu l'impression de me retrouver lu cul entre deux chaises...
En effet, Munuera s'empare de façon réussie de ce préquel de Barrie, jouant justement de ce côté féérique ou les Ombres rodent et ne sont jamais très loin, mais malgré cette belle évocation je n'ai pas réussi à me faire happer par cette histoire. J'ai eu l'impression d'en rester un lointain spectateur, tapi à la lisière de ces deux mondes, comme si j'étais devenu trop adulte pour y croire. Pourtant de ce côté là, j'en suis loin...
Bref, j'ai quand même passé un bon moment de lecture grâce au travail graphique remarquable de l'auteur, mais je reste un brin déçu par une histoire dont j'attendais beaucoup et qui n'aura pas réussi à me transporter.
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Le Serpent et la Lance
Encore une fois, je suis à contre-courant et je trouve uniquement correct une série remplit d'avis enthousiaste. Il faut dire que c'était déjà le cas avec l'autre série de Hub à savoir 'Okko'. L'idée de départ est intéressante et je voulais bien suivre cette enquête où deux rivaux s'affrontent. Mais comme l'écrit pol cette excellent idée de départ semble surtout être un prétexte pour montrer la vie dans l'empire aztèque avant l'arrivé des blancs. Cela ne m’aurait pas dérangé si au moins c'était captivant à lire et ce ne fut pas trop le cas. J'ai l'impression que le scénario est inutilement tiré en longueur avec des scènes qui semblent existé uniquement pour montrer des trucs spectaculaires. Les scènes se passant dans le passé ne me passionne pas trop et c'est remplis de clichés du genre la sœur est amoureuse du rival de son frère. Le dernier tome sortit jusqu'à présent m'a paru meilleur que les deux premiers tomes, mais franchement je ne pense pas que j'ai encore envie de lire la fin de cette enquête. Un truc rigolo qui m'est arrivé s'est que j'ai emprunté les tomes à la bibliothèque et je ne sais pas comment s'est arrivé, mais le tome 2 est une édition spéciale plus grande en noir et blanc. Ça m'a permit d'admirer le noir et blanc de Hub (et me conforter dans mon idée que les couleurs informatiques rendent souvent les dessins moches) et de voir qu'au moins si j'ai des problèmes avec ses scénarios, il est au moins un très bon dessinateur.
Lady Jane
Voilà un roman graphique qui se laisse lire agréablement. Sans doute en moins fort, il y a un peu de Ken Loach dans ce récit, et dans ces personnages ordinaires qui se battent à leur niveau contre les vacheries de la vie. Car Constant marie assez bien passages noirs, douleurs intimes, et moments plus festifs et drôles. Il réussit aussi très bien à retranscrire l’Angleterre populaire de la fin des années Thatcher et de 2015, dans les milieux populaires du Kent. La narration est fluide et agréable, et tous les personnages sont crédibles et attachants. Le dessin est lui aussi très plaisant. Une chouette lecture donc. Pour revenir sur ma comparaison avec Ken Loach, je pense qu’il manque juste de quoi pimenter un peu plus l’intrigue (critique politique, noirceur plus accentuées). Mais ça reste quand même bien fichu. Avec des personnages féminins forts. Le drame vécu par Jane est directement lié à la loi Children Act votée sous Margaret Thatcher en 1989, une loi ayant mené à) certains abus, dont beaucoup d’enfants « enlevés » de façon brutale à leur parent – c’est ce qui est arrivé à Jane. Je pense qu’il aurait été très judicieux de placer en fin d’album un petit dossier récapitulatif de cette loi (seuls quelques mots en quatrième de couverture y font allusion, ce qui m’a ensuite poussé à faire quelques recherches sur le net). Note réelle 3,5/5.
Mobius
Une série assez originale, et globalement plaisante à lire, même si j’ai trouvé le dernier tome et la conclusion un chouia en deçà de ce qui a précédé. Le dessin de Kordey est vraiment très bon et – affaire de goût bien sûr – assez joli. Il dégage en tout cas une grande force, même si les décors sont un peu trop oubliés à mon goût (ça joue généralement plus sur la masse que sur les détails). Un trait gras, rehaussé par une colorisation assez lumineuse. L’histoire est originale et prenante, jouant sur l’imagerie des gitans, dans une intrigue où les deux héros vont voyager d’une époque à l’autre, pouvant sélectionner le « moment » et s’y « téléporter » en mourant, pour renaitre ensuite. L’intrigue est un peu obscure et ne s’éclaire qu’à partir du dernier tiers du deuxième tome. J’ai trouvé la conclusion un peu brutale et un peu moins captivante. Mais bon, ça reste quand même un triptyque recommandable.
Cosaques
Le cadre dans lequel se déroule l’histoire est original et intéressant. Que ce soit pour la région et pour l’époque (c’est une région d’Europe en marge, aux contours politiques disputés et mouvants). Mais aussi pour ce qui est des cosaques, dont je ne connaissais pas grand-chose – du moins pour ce XVIIème siècle. Spontanément les cosaques me font penser aux guerres napoléoniennes, et surtout à certains passages de « La chanson du mal aimé » d’Apollinaire. J’avais donc peu de connaissances, mais beaucoup de curiosité. Sur ce décor historique, je reste un peu sur ma faim. Je trouve que dans les deux tomes parus ça n’est pas suffisamment exploité. Je pense qu’il y avait pourtant matière à complexifier davantage ces aventures. Reste un récit plutôt dynamique, qui fait la part belle à l’action (au détriment j’ai trouvé des personnalités des protagonistes). Mais on ne s’ennuie pas. J’ai juste trouvé hautement improbable dans le premier tome cette propension à plusieurs reprises de certains personnages à être situés toujours au bon endroit pour observer et commenter des actions militaires, sans jamais être vus ni ennuyés (sans non plus que l’on comprenne comment ils se déplaçaient pour rester « bien placés » – en particulier dans la course-poursuite du début d’album !). Concernant le dessin, je n’en suis pas vraiment adepte. En particulier pour les scènes d’action, de combats. Mais là c’est sans doute avant tout affaire de goût. Bref, une série dont je suis sorti quelque peu sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Metropolia
Le background de ce monde futuriste est bien vu, sans être d'une originalité folle. Crise écologique, surpopulation, problème d'énergie, etc... c'est lentement mais surement la voie que nous prenons. C'est ici bien mis en scène et bien utilisé sans non plus nous offrir un monde trop apocalyptique. Visuellement c'est également bien sympa, le trait est dynamique et les décors détaillés. L'ambiance générale est plaisante et aide à se plonger dans le récit. C'est dans ce contexte bien planté que nous allons suivre une enquête 2.0. Notre héros s'infiltre dans un immeuble sensé abriter un tueur qu'il va tacher de découvrir. On se laisse volontiers prendre au jeu, histoire de découvrir qui sont le meurtrier et son commanditaire. Pour cela il va falloir composer avec pas mal d'IA et autres technologies multiples et comprendre (ou fermer les yeux) sur quelques explications, pas toujours limpide, à base de virus, de prompts mal programmés et de systèmes robotisés récalcitrants. Le format "une enquête bouclée en un tome" impose un certain rythme à l'histoire. Ca avance vite et bien, on ne perd pas de temps en fausses pistes inutiles. C'est appréciable, mais il faut composer avec cette petite touche de vernis un peu technico-futuriste disséminé dans les explications. Un bon moment de lecture malgré tout.
Atomic Robo
L’intrigue est rythmée et remplie d’action, mais parfois, j’ai trouvé que tout allait trop vite, sans laisser le temps d’apprécier certains moments. Les missions s’enchaînent sans vraiment de lien fort, ce qui donne une impression de petites aventures indépendantes. C’est amusant, mais j’aurais aimé un fil conducteur plus développé. Le thème principal est la science, qui est omniprésente. J’ai aimé voir comment l’histoire mélange la technologie et l’action. Il y a aussi beaucoup d’humour, ce qui apporte une touche légère à l’ensemble. Par contre, certaines blagues sont répétitives et j’aurais apprécié un peu plus de profondeur dans les réflexions scientifiques ou philosophiques. C’est un récit énergique, mais qui reste assez simple dans son message. Atomic Robo est un héros amusant, avec un ton sarcastique qui fonctionne bien. Cependant, je l’ai trouvé parfois un peu trop invincible, ce qui enlève une part de suspense. Les autres personnages sont là pour accompagner l’histoire, mais aucun ne ressort vraiment. J’aurais aimé des personnages secondaires plus développés, avec des personnalités plus marquées. Le style graphique est efficace pour ce type de récit, avec un côté comics très assumé. Les scènes d’action sont bien illustrées, mais certains dessins m’ont semblé un peu rigides. Les décors sont présents, mais souvent assez simples, sans trop de détails. Ce n’est pas un visuel désagréable, mais ce n’est pas non plus ce qui m’a le plus marqué. En résumé, j’ai trouvé cette BD amusante et dynamique, avec des idées intéressantes, mais elle manque parfois de profondeur et de surprise. Un bon moment de lecture, sans être inoubliable.
Première Dame
La jolie comédie romantique que voilà ! Elle me fait penser à Malgré tout de Lafebre, une des réussites du genre de ces dernières années : même fraîcheur, même légèreté, même usage respectueux des codes du genre. Le film "Coup de foudre à Notting Hill" s'invite également via la thématique de la célébrité. "Première Dame" accentue l'exubérance des codes du genre en surjouant l'extravagance des situations : l'homme de cette rencontre n'est pas une simple célébrité mais un Président de la République en exercice, le regard de la maman sur la non-réussite de son fils gagne en saveur du fait de la véritable position sociale du rejeton... y compris via des clins d’œil à des événements véridiques ici caricaturés (la claque de Bayrou, la sortie en scooter d'Hollande...). L'ironie s'invite donc dans cette comédie romantique, permettant à l'ensemble de gagner en légèreté, au détriment évidemment de la richesse de l'ensemble, ce qui n'est pas néanmoins sans discourir sur la place démesurée du discours médiatique et de sa représentation, possiblement en contradiction avec les actes politiques censés en découler. Ce n'est pas brillant, mais indiscutablement frais et sympathique, quand bien même, cela revalide à tort le lieu commun selon lequel des convictions politiques solidement ancrées peuvent s’accommoder de bien des situations. Les gens dépolitisés sont bien naïfs et incapables d'imaginer les implications de nos passions. Il faut dire que moult personnalités politiques faussement investies leur ont donné bien des fois raison.
La Rafle d'Izieu
Le principal mérite de cet album est de remettre en lumière une scandaleuse tragédie, la déportation de plusieurs dizaines d’enfants juifs (et de certains de leurs éducateurs) dans les derniers mois de l’occupation. Un des derniers crimes majeurs commandité par Klaus Barbie. L’album est assez factuel (en conclusion, un petit dossier photographique complète le récit), et tous les faits et protagonistes sont présentés, y compris le procès de Barbie, une quarantaine d’années plus tard, pour les parties concernant cette tragédie. Le travail de recherche se voit, c’est vraiment très complet. C’est aussi une façon de montrer que beaucoup n’étaient pas d’accord avec les exactions nazies et pétainistes (tout en montrant la scandaleuse faconde mensongère de types comme Zemmour, qui affirme débilement que Pétain a protégé les juifs français). En particulier un bel hommage est rendu à Sabine Zlatin, qui a échappé par miracle à la rafle, et n’a eu de cesse ensuite de tout faire pour que cela ne tombe pas dans l’oubli, jusqu’au procès de Barbie en 1987. La narration est assez classique, l’aspect « romancé » s’effaçant derrière les faits bruts – et brutaux. Ça ne m’a pas trop gêné. Par contre, si le dessin est globalement lisible, je ne l’ai pas trouvé vraiment à mon goût. Pas mal d’imprécisions, un trait un peu grossier parfois. Mais bon, l’essentiel est ailleurs.
Kid Venom - Les origines
Un mélange audacieux entre folklore japonais et univers Marvel, porté par un style graphique très manga. Kid Venom propose un concept original et visuellement réussi, même si le scénario reste encore un peu creux. Prometteur, surtout pour un public ado ou fan de shonen.
Peter Pan de Kensington
Petite déception à la lecture de cet album ; sans doute en attendais-je un peu trop... J'avais adoré l'adaptation de Loisel de Peter Pan avec son côté sombre et cruel, ici j'ai eu l'impression de me retrouver lu cul entre deux chaises... En effet, Munuera s'empare de façon réussie de ce préquel de Barrie, jouant justement de ce côté féérique ou les Ombres rodent et ne sont jamais très loin, mais malgré cette belle évocation je n'ai pas réussi à me faire happer par cette histoire. J'ai eu l'impression d'en rester un lointain spectateur, tapi à la lisière de ces deux mondes, comme si j'étais devenu trop adulte pour y croire. Pourtant de ce côté là, j'en suis loin... Bref, j'ai quand même passé un bon moment de lecture grâce au travail graphique remarquable de l'auteur, mais je reste un brin déçu par une histoire dont j'attendais beaucoup et qui n'aura pas réussi à me transporter.