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Couverture de la série Aliénor Mandragore
Aliénor Mandragore

Une série tous publics, visant peut-être en priorité un jeune public ou des adolescents. Mais ça peut passer la barrière de l'âge. En tout cas le vieux schnock que je suis n'a pas trouvé déplaisante cette lecture. Les auteurs n'utilisent que moins d'une dizaine de personnages pour les cinq albums (chacun développe une nouvelle aventure, mais le tout forme un ensemble et se suit). On est dans l'univers de Merlin et Brocéliande, des fées et des sorcières, des korrigans, avec l'Ankou comme gest star récurrente. La narration est fluide, aérée (il y a peu de textes), et les personnages sont gentiment attachants. Si je devais énumérer des bémols (parfois affaires de goûts personnels), ce serait - en plus du côté justement un peu trop gentil et sucré parfois - des visages un peu trop "manga ", et un dernier tome décevant. Trop fourre-tout, avec happy end qui se multiplient pour boucler à la hussarde la série Si l'humour est bien présent, dans certains dialogues, je pensais - j'espérais surtout en fait ! - qu'il serait plus mis en avant. En particulier le potentiel comique des relations entre Merlin et Morgane est sous-exploité: leurs chamailleries - au centre des premières pages - auraient pu être plus loufoques et vachardes (là aussi c'est affaire de goût). Pour les lecteurs adolescents, les six pages qui concluent chaque album sous la forme d'un journal local de Brocéliande, sont un petit plus sympathique.

02/08/2025 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 3/5
Couverture de la série Le Roi Louve
Le Roi Louve

Je ne vais pas trop répéter ce qu'ont déjà écrit mes devanciers. Donc je vais faire assez court. Le graphisme est plutôt bon, le scénario aussi. Bref, tout pour plaire. L'univers est assez original, avec des personnages pas trop prototypés et pas trop lassants, ils sont même délassants :) Ça se laisse lire sans problème, en se disant qu'on aura droit vers la fin à quelques explications sur divers points de détail. Mais voilà, le hic, c'est la fin. Il y avait de quoi ajouter sans trop de lassitude des albums supplémentaires (au moins un, sans souci, voire deux), mais visiblement, il a fallu ''conclure'' à partir du milieu du 3ème album, sans doute suite à des retours de vente pas conformes aux attentes de l'éditeur. Bon, il y a une fin assez ouverte, qui peut laisser présager une reprise de cette série plus tard. Mais divers points restent flous, ou expédiés en un claquement de doigt. Résumons : c'était assez bien parti, aussi bien côté personnages qu'ambiance. Et paf, une fin précipitée, mais qui arrive quand même à conclure pas mal de choses. Mais on sent la précipitation. Je réduis à 3 étoiles à cause de la fin frustrante...

01/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Club des divorcés
Le Club des divorcés

Le Club des Divorcés est un petit établissement d’hôtesses situé dans le Ginza des années 70. À sa tête, Yukô, une jeune femme de 25 ans, fraîchement divorcée, qui gère le lieu avec un barman (également videur à l’occasion) et deux ou trois jeunes hôtesses. Yukô est à la fois patronne, hôtesse, confidente et figure d’autorité respectée. Mais ce rôle de repère moral qu’elle incarne pour ses clientes et ses collègues, elle est incapable de le tenir avec sa propre fille de trois ans, confiée à sa grand-mère et qui lui reproche obstinément d’avoir quitté son père, pianiste alcoolique et raté. Yukô tente de rester droite face à tout : un ex-mari envahissant, une fille qu’elle ne voit pas assez, un club qui peine à survivre dans une économie en crise, et ses propres doutes sentimentaux. Une maturité acquise à la dure, et à un âge bien trop jeune. Je l’ai lu sans rien en attendre, pensant tomber sur un drame conjugal à la mode des années 70/80, pesant et poseur. Ce n’est pas le cas. Le manga repose sur des chapitres courts, plutôt bien construits, ancrés dans une époque marquée (graphiquement et socialement) mais avec une narration fluide et des personnages intéressants. J’ai éprouvé plus d’empathie pour le jeune barman, honnête et touchant, que pour Yukô, plus difficile à cerner mais de loin la figure la plus forte. Elle porte en elle une forme de douleur rentrée, sous un masque impeccable de dame japonaise digne. Elle n’est ni une bonne mère, ni une bonne épouse, mais c’est précisément là que réside tout l’intérêt du récit : montrer une femme en dehors des normes, indépendante, libre, complexe, assumant ses choix sans les brandir. En creux, le manga dresse aussi un tableau d’un Japon des années 70 qui me parle peu. Les clubs sans fenêtres où des hommes libidineux ou paumés viennent boire et peloter des hôtesses me paraissent aujourd’hui datés et glauques. Le traitement de ces hôtesses est d’ailleurs intéressant, à la lisière de la prostitution sans jamais tomber dans le jugement. Le ton général est sombre, parfois trop pour moi, notamment cette insistance sur le suicide, presque perçu comme une option courante. On voudrait voir Yukô ou les autres s’en sortir, mais ce n’est pas la logique du gekiga : on est dans un réalisme amer, juste, mais pas réconfortant. La fin du manga, d’ailleurs, est crédible mais mélancolique, à l’image du reste. Je n’ai pas pris un plaisir constant à cette lecture, mais j’en garde l’intérêt d’un témoignage social lucide et d’un bon portrait de femme : forte, fière, libre, mais brisée par endroits.

01/08/2025 (modifier)