Ballades

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Le Prince Gourignot de Faouët est bien malheureux, et pour cause, le voilà transformé en grenouille. Rien ne l’avait préparé à cet état, ni au complot fomenté dans son dos, dans le but de le destituer.


Atrabile Les Grenouilles Les petits éditeurs indépendants

Un seigneur qui tombe, c’est un peu de démocratie qui s’installe… quoique… Pendant ce temps, la valeureuse Gounelle, chevalière de son état, s’en va délivrer la princesse Patine à la peau d’albâtre et affronter le dragon qui la garde, mais pour elles deux, le chemin du retour sera bien long, sinueux, semé d’embûches, mais aussi de découvertes. Si l’on rajoute une salamandre hallucinée, une sorcière acariâtre, un ménestrel insupportable et des grenouilles mélomanes, on commence à avoir une petite idée de la folie pure qu’est Ballades, le premier livre de Camille Potte, et on vous le dit comme on le pense, assurément un des livres les plus drôles et attachants de l’année. Faisant fi des modes, Camille Potte travaille dans Ballades une esthétique tout en rondeur, organique, qui évoque les années 70, l’underground, F’murrr et Vaughn Bodé. Mais derrière ces influences graphiques issues du passé, se cache un récit aux propos d’une grande modernité, et si la farce est irrésistible, c’est aussi pour mieux nous parler de féminisme, de démocratie, d’injonctions et de mille choses encore… Et puis il y a les grenouilles ! Si Ballades est le premier livre de Camille Potte, celle-ci ne sort pas de nulle part, et elle bénéficie déjà d’un joli parcours dans l’illustration (presse, musique) et le fanzinat.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Novembre 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ballades © Atrabile 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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06/06/2025 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Noirdésir

Camille Potte use d’un graphisme moderne et rafraichissant, qui s’écarte énormément des sentiers battus. A mi-chemin entre le dessin underground et un trait enfantin, avec une colorisation tranchée et lumineuse (colorisation qui elle aussi renvoie vers les années 1970 genre F’Murr ou Topin). Un rendu en tout cas déroutant, caricatural et inclassable, mais pas désagréable. Une fois entré dans cet univers graphique, on est de plain-pied dans une histoire qui revisite de façon originale certains contes, ou histoires de princesses à sauver d’un dragon, de prince transformé en grenouille, etc. Un langage faussement archaïque (plaçant des « y » incongrus un peu partout) renforce l’impression de satire, de parodie. Mais, sous couvert d’histoire doucement folle et parodique, ce sont des sujets intemporels et encore d’actualité qui percent, comme un certain féminisme, les rivalités et les responsabilités liées au pouvoir, etc. Le loufoque (et pas que dans le dessin), un certain humour, pimentent le récit, que j’ai trouvé plaisant.

06/06/2025 (modifier)