Blankets - Manteau de neige (Blankets)

Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 55 avis)

Will Eisner Award 2004 : Best Graphic Album: New 2005 : Prix ACBD. Une histoire autobiographique d'amour, sincère et vraie.


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Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il cotoîe biches, renards, ours, blaireaux… En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l’autoritarisme de son père et des brimades vécues à l’école, Craig se réfugie dans le dessin, “plaisir frivole” dont s’efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu’il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu’il parviendra tout de même à vivre jusqu’au bout… et qui lui redonnera goût au dessin, pour notre plus grand bonheur! (Sources : Casterman)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2004
Statut histoire One shot (une suite serait prévue) 1 tome paru

Couverture de la série Blankets - Manteau de neige © Casterman 2004
Les notes
Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 55 avis)
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08/03/2004 | Piehr
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Par Patoun
Note: 4/5
L'avatar du posteur Patoun

J'ai vraiment du mal à accrocher à ces récits qui reposent sur un socle religieux fondamentaliste, qui plus est dans le fin fond du monde . Alors quand on saupoudre le tout d'un adolescent quelque peu perdu et peinant à trouver sa place au sein d'une société américaine (ultra?) conservatrice... je passe ! Sauf que, problème, il s'agit d'une autobiographie. Comment être légitime de juger un contexte censé avoir existé tel que décrit dans l'œuvre ? Je rejoins donc le point de vue de Solo sur les limites de l'autobiographie. Côté dessin, ce n'était pas transcendant (il faut bien l'avouer). Exception faite tout de même de quelques pages où le personnage baigne dans un état de grâce (sensualité, contemplation, introspection...). Ce sont celles qui s'accompagnent généralement d'un décor surréaliste. Il reste néanmoins plaisant et permet de fluidifier la lecture de ce mastodonte. Que reste-t-il alors à ce livre ? Je dirais seulement : chapeau l'artiste pour ce tour de force ! Cette faculté à retranscrire les situations et les émotions liées à ce premier amour (entre autres). C'est là toute la force de cette BD. J'ai été bouleversé par cette idylle dont la beauté réside dans le fait que tout n'est qu'éphémère. Certains se souviendront alors, teintés d'un grain de nostalgie, de ce passé lointain (ou pas)... De plus, j'ai bien apprécié le traitement scénaristique du travail sur soi au travers le chemin de croix qu'effectue l'auteur dans les derniers chapitres. Pour conclure, je pense que cette lecture repose beaucoup trop sur l'affect pour pouvoir qualifier avec un brin d'objectivité ce livre. 3/5, 4/5 ? peu importe. A vous d'essayer ;)

02/12/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 2/5
L'avatar du posteur Solo

C’est après une 3ème lecture que j’en viens à aviser Blankets et j’arrive de moins en moins à accrocher. C’est toujours problématique l’autobiographie à vendre, on ne sait pas quand l’auteur dit le vrai du faux et parfois je me dis qu’on devrait s’en foutre, surtout quand ça risque de déborder sur l’égocentrisme… Ici, je me laisse à peu près porter par l’intimité de l’auteur, ses pensées et le contexte générale. Cet ado est né dans une famille catholique fondamentaliste dans un coin perdu du Michigan, dont les parents n’hésitent pas à serrer les boulons sur leur progéniture… Tous les ingrédients sont réunis pour limiter la liberté de développement d’un adolescent. Heureusement, Craig est un gamin qui réfléchit beaucoup et il remet en cause pas mal de choses, notamment grâce à son premier amour qui lui permettra de s’évader et de se construire. Le dessin est globalement agréable et je peux souvent trouver un vrai plaisir à (re)découvrir certains passages, notamment lorsque l’auteur s’inspire d’un moment rêveur, amoureux ou imaginatif… Je crois préférer «Habibi», qui contient encore plus de dessins de ce style. J’ai aussi pas mal apprécié son approche religieuse, la dualité avec ses sentiments, en soi c’est vraiment bien construit. On entre facilement dans la réflexion et le questionnement de l’auteur. L’autre point qui sort du lot bien sûr, c’est d’avoir réussi à mettre en texte et en image ce premier amour, factuellement banal mais qui nous ramène à une douce nostalgie. J’imagine que c’est ce rendu sobre, naïf et simple qui permet à beaucoup de lecteurs de s’y retrouver et de se souvenir, et je fais partie de ces lecteurs. Mais les nouvelles lectures ne me font plus le même effet. Peut-être que mes goûts ont changé. C’est quand même un pavé baigné de sentimentalisme, où tout se veut larmoyant : divorce avec un père qui regrette et une mère qui prend des cachets, enfants retardés, premier love, attouchement sur mineur, maltraitance, victimisation, solitude… Ca n'est pas violent, c'est émouvant. Une affaire de genre, mais ça n'est plus vraiment le mien. Enfin l’autre point où je ne suis plus du tout convaincu, c’est sur l’humilité prétendue du récit et de l'auteur. Craig et ses réflexions sont au centre de l’histoire, donc il se met à nu au sens propre comme au sens figuré. Jusque là c'est logique, sauf que je ressors avec l’impression qu’il est le seul et unique à réfléchir « intelligemment ». Il rencontre une copine qui se pose les mêmes questions existentielles. Et cette position d’adulte à 16/17 ans, j'a trouvé ça triste à mourir. Inversement, tout ce qui entoure Craig serait stupidité : rednecks, grunge à la mode, futurs sportifs universitaires sans cervelle, boire ou fumer, faire la fête… Il ne comprend pas leur mode de vie, il est incompris et c’est barbant. Les ruraux du Wisconsin seraient des violents fanatiques ou cas soc’ perdus d'avance, incapables de remettre en cause leur propre vie. Peut-être que c'est sa vie hein, mais je trouve le rendu malheureusement réducteur et condescendant. Enfin, il a pitié d’à peu près tout : les parents, le petit frère, les enfants retardés… Bref, c'est trop pour moi cette manière qu'a Craig Thompson de se placer sur un piédestal par rapport au reste du monde. J’ai préféré « Portugal » de Cyril Pedrosa, dans le genre introspection « banale » et méditative. Je vire de Pas mal à Bof après lecture d'autres récits autobiographiques qui me font remarquer à quel point j'attends autre chose que ce que propose Blankets. Je pense que ces 600 pages prennent trop de place dans ma bdthèque. Je comprends aussi bien les avis positifs que ceux plus mitigés … A lire pour ceux qui apprécient le genre!

11/04/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, je comprends qu'on puisse être davantage sensible que moi à ce genre d’œuvre. Mais ce n'est pas vraiment le genre de "roman graphique" qui me touche, voire m'intéresse. Ayant eu l'occasion de lire ce qui semblait être un incontournable du genre, j'ai fait l'essai, mais n'en suis pas sorti convaincu. Craig Thompson avance par petites touches. Des flash-backs sur son enfance, avec son frère - dans la chambre essentiellement, voire dans le lit qu'ils ont longtemps partagé, mais aussi lorsqu'il montre l'histoire d'amour naissante entre son alter ego et la jeune femme rencontrée lors d'un camp de vacances chrétien. Cela se laisse lire, et Thompson évite un peu la mièvrerie (en partie grâce à l'absence de pathos inutile lors de l'éloignement des deux amoureux). Mais cela ne m'a pas trop accroché. Le côté étouffant des parents (ultra croyants) et du prêtre (qui le pousse à embrasser une carrière cléricale) est intéressant, mais cela m'a aussi gonflé au bout d'un moment, trop long et trop "gentil" à mon goût. Bref, pour amateur du genre, dont je ne suis pas.

25/05/2017 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

Je ne suis d'habitude pas « client » de ce genre de roman graphique très personnel. Mais Blankets s'est révélé être extrêmement intéressant. L'album est passionnant de bout en bout en dépit de presque 600 pages. Craig Thompson prend son temps pour développer son histoire. Les personnages sont travaillés et le contexte de cette Amérique rurale, conservatrice et religieuse est habilement rendu. Il entre en résonance avec l'histoire d'amour que vivent Craig et Raina. Cette passion adolescente est évidemment centrale dans le récit mais l'auteur y ajoute avec finesse d'autres thèmes comme la famille, le handicap ou la religion. L'amour que vivent les deux ados est admirablement traité, avec beaucoup de douceur, de pudeur et de sensualité. La BD est autobiographique et l'on sent très vite que Thompson a mis beaucoup de lui, de son passé dans cet album. L'univers graphique est admirable et appuie pleinement le récit. Le style est personnel, le trait toujours soigné ; bref c'est superbe. Blankets est un récit personnel d'une très grande sincérité et un très grand roman graphique.

09/03/2016 (modifier)
Par ob
Note: 5/5

Une BD culte. Un récit autobiographique d'une sensibilité et d'une justesse rares. On est très rapidement en empathie avec le protagoniste principal. A la fin du récit on se sent comme réchauffé par un bon gros manteau en plein hiver (d'ou le titre très bien choisi) et comme envahie par une nostalgie qui n'est pourtant pas la nôtre. Indiscutablement une BD à lire et relire. Chef d'oeuvre !

14/02/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Une agréable lecture. Après ma grosse déception sur Habibi, j'avais un peu peur de me lancer dans cette entreprise. En fait, ce pavé de près de 600 pages est très fluide à lire, et d'ailleurs je l'ai lu sur une seule journée. L'histoire est touchante, pas toujours passionnante sur certains passages, mais on sent bien le côté authentique et autobiographique de cette tranche de vie de Craig Thompson. Je me suis identifié à lui sur certains sentiments: la cruauté des enfants/ados à l'école, la remise en cause des écrits religieux, avec une très belle phrase en fin d'ouvrage (page 549 si je me souviens bien), qui signifie qu'il est très peu probable que la pensée de Dieu soit transmise sous une forme matérielle. Les sentiments sont bien exprimés, soit sous forme de dialogue, soit plus finement, et souvent remarquablement, sous forme imagée. Graphiquement, c'est un superbe noir et blanc, qui ressemble beaucoup au trait que l'on peut voir dans Habibi, avec des effets graphiques sur des doubles-pages, des arabesques, des dessins de vitraux d'église. Une franche réussite, qui me réconcilie avec cet auteur. (194)

17/12/2012 (modifier)
Par Blue boy
Note: 5/5
L'avatar du posteur Blue boy

Dans ce superbe roman graphique – un pavé de près de 600 pages ! - plein de poésie, véritable parcours introspectif accompagné de flashbacks sur son enfance, Craig Thompson nous raconte comment une amourette adolescente va avoir une énorme répercussion sur le cours de sa vie que son entourage voulait croire toute tracée… « Blankets » signifie « couverture » en français, et comme le titre du roman l’indique, il y est beaucoup question de couvertures… la région du Midwest semble en permanence sous une « couverture » de neige, accompagnée d’un froid glacial qui pousse à hiberner sous la couette… mais le terme revêt aussi un autre sens, car la couverture qui sert à se protéger peut être aussi morale, elle est celle qui permet de passer inaperçu, de ne pas se faire remarquer, de se fondre dans la masse afin de ne pas être jugé… et c’est bien de cela dont il est question ici : faut-il se satisfaire de ses croyances qui rassurent tout autant qu’elles emprisonnent et sacrifier sa liberté ? J’ai trouvé à cet ouvrage une grande qualité graphique, où le trait noir et blanc est d’une grande finesse, alternant le minimalisme « cartoon » lié à l’enfance et les courbes sensuelles et gracieuses lorsque l’auteur évoque son amour d’adolescence. Quant à l’histoire, elle bénéficie d’une grande fluidité et n’est jamais plombée par son sujet, qui pourtant pourrait vite dévier vers l’auto-apitoiement ou une sensiblerie un peu gnangnan… L’auteur se contente de produire un récit lucide et sensible, sans concession, sans aigreur ni colère, avec juste une touche d’ironie et des images fortes, où il explique comment [SPOILER] à la suite d’une désillusion amoureuse [fin du SPOILER], il s’est détaché de la religion malgré la pression familiale et sociale.

29/09/2012 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Finalement, alors que la première impression avait été très bonne et m'avait engagée à mettre un 5/5, mes nombreuses relectures m'ont finalement conduite à un 3/5 beaucoup plus mitigé. Le récit est assez caractéristique du roman-graphique d'introspection, avec cette histoire du premier amour. J'ai bien aimé aussi le point de vue sur la religion qui accompagne le récit tout au long et la façon dont l'auteur perd progressivement la foi (étant athée, ça n'a pu que me faire plaisir). On peut aussi ajouter que le dessin est pas mal du tout, je reconnais la patte de Craig Thomson, même si je l'ai trouvé un peu en dessous de celui d'Habibi, plus anguleux peut-être. Mais voila, finalement l'histoire a des bons côtés, mais je trouve la relecture assez peu intéressante. J'ai trouvé finalement le récit plus fade que la première fois. Le charme est tombé. Et puis, j'ai surtout eu un peu plus de mal avec le personnage principal, qui m'a agacé au fil des relectures. En résumé, une première lecture très enthousiaste qui se ternit finalement vite au fil des lectures. J'ai donc mis un 3/5 et un achat déconseillé car je l'ai finalement moins aimé que son autre roman-graphique.

01/03/2012 (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5 Coups de coeur expiré

Les critiques très élogieuses de ce roman graphique m'ont convaincu de le lire et j'ai bien fait. L'histoire est en réalité celle de l'auteur, dont l'enfance et l'adolescence ont manifestement été compliquées, entre deux parents extrêmement croyants et puritains. Il raconte ici son histoire d'amour avec une fille à la famille aussi étrange que la sienne. Ces deux asociaux se découvrent au milieu d'un camp de vacances pour jeunes chrétiens où, comme dans tout groupe américain, ce sont les grandes gueules et les plus sportifs qui tiennent le haut du pavé. Le dessin est très poétique et les personnages ne manquent pas de chair. Un joli roman qui laisse une trace. Je ne coche pas pour autant "à acheter". Ce n'est pas le genre d'album que je relirais. Donc, "à emprunter" plutôt.

06/08/2011 (modifier)
Par raistlin
Note: 5/5

Pourquoi culte ? Parce qu'autobiographique, et que moi qui déteste ce genre habituellement, je me suis retrouvé complètement englouti par ce gros pavé de planches en noir et blanc. Et en retour, je l'ai avalé d'une traite ! Culte parce que comme son genre l'indique, il mêle deux mondes littéraires avec qualité, et ce n'est pas un exercice facile. Culte enfin parce qu'il retranscrit parfaitement une tranche de vie. Alors culte en ce qui me concerne. J'aime les dessins plus travaillés (Gibrat, Frezzato, Guarnido) mais il s'agit d'un roman graphique, et le dessin m'a tout à fait convenu. Voire plus sur certaines scènes. Et puis la qualité de cet ouvrage est globale : sincère et sensible, et je me suis senti touché. A la manière d'un Pourquoi j'ai tué Pierre. Des ouvrages difficiles à réaliser ou maitriser, très personnels, mais qui touchent beaucoup...

07/12/2010 (modifier)