Encore un album de Delitte ! Décidément, c’est certainement l’auteur le plus prolifique que je connaisse dans le monde de la BD (3 albums en une année !) ! Mais cette fois-ci , J.Y Delitte a réalisé un one-shot basé sur un fait historique réel : celui du premier voyage du « Belem » qui est, jusqu’à ce jour, le seul trois mâts français en activité issu du XIXème siècle.
Tout d’abord, je tiens à préciser que le « Belem » est un magnifique navire qui me tient à cœur. Il a séjourné plusieurs fois dans ma ville natale où j’ai pu l’admirer. C’est donc naturellement avec intérêt que j’ai feuilleté cet album d’autant plus qu’il aborde un fait historique qui semble avoir été caché jusqu’à maintenant.
Les lecteurs habitués à lire les BD de J.Y. Delitte ne seront pas dépaysés par son nouvel album : les personnages surtout les adultes ressemblent beaucoup aux héros de ses autres séries, de même que la mise en page et les cadrages demeurent typiquement « delittiennes », les décors sont fouillis.
Malgré un scénario inspiré d’un fait réel et un dessin que j’apprécie beaucoup, je suis ressorti moyennement convaincu par cet album. Pourtant, la BD comporte quelques pleines pages, signes que l’auteur a voulu réaliser un récit à grand spectacle… sans vraiment y parvenir hélas. En fait, c’est surtout la mise en couleurs ne m’a pas vraiment enthousiasmé : la mise en place des ambiances ne m’est pas apparue adaptée à de nombreuses situations malgré une bonne maîtrise de l’aquarelle. De même, je pense que le récit aurait gagné en intensité s’il avait été plus romancé.
« Belem » est finalement un album intéressant à lire car il aborde un récit historique (vraiment ?) réel que de nombreux fans d’histoires maritimes apprécieront certainement. Pour le reste, il est à mon avis un peu regrettable que la mise en couleurs ne soit pas assez adéquate à certaines situations et que le récit ne soit pas suffisamment romancé. Sans ces défauts, cette BD aurait été incontestablement une grande réussite.
Adolescence, mal de vivre, suicide, voilà une thématique bien déprimante qui ne plaira probablement pas à tout le monde. Pourtant, cette BD ne manque pas d'un charme certain, voire d'une forme de poésie moderne.
Cela tient tout d'abord au dessin qui est vraiment étonnant. Benjamin est peintre numérique. Ses planches sont des oeuvres d'un art très récent, celui de l'utilisation de l'ordinateur pour produire de vraies peintures impressionnistes ou réalistes. A certaines images un peu floues mais évocatrices succèdent des images de toute beauté. Et la colorisation, éclatante, donne une ambiance rock ou techno à l'album, ambiance qui colle très bien avec le récit.
Car l'histoire est assez symbolique d'une ambiance rock n' roll, presque grunge. Jeunes qui souffrent du mal de vivre, qui ne savent pas d'où viennent ces souffrances mais les expriment au jour le jour, frôlant en permanence le désir de suicide. D'une narration légèrement décousue s'échappent quelques moments emplis d'émotion.
Une jeune fille découvre un garçon plus âgé qu'elle et par qui elle va se sentir attiré. Mais ce garçon est déjà plus avancé qu'elle dans le chemin qui mène à l'abandon de la vie. Et le moment fatidique mènera peut-être la jeune fille à redécouvrir sa vie sous un autre jour.
Mélancolie adolescente et passage à l'acte. Une oeuvre déprimante mais qui ne manque pas d'un charme presque poétique, une poésie à la Baudelaire dans une ambiance techno-grunge.
L'édition paru chez Xiaopan offre en outre un petit dossier de textes et d'illustrations de Benjamin en fin d'album, présentant quelques oeuvres de toute beauté de sa part.
Deux "vies" pour cette série.
Elle débute dans le fanzine "Hop" n° 4 de Septembre 1975 sous le nom d'"Eugène Krampon".
Eugène y est représenté sous la forme d'un léopard au ventre assez dodu.
Il va ensuite "s'humaniser" et passe dans "Charlie Hebdo". Son créateur, Guy Mouminoux, prend alors le pseudo de Dimitri.
Le 10 Octobre 1977, parution de ce personnage dans l'hebdo "B.D.". La série a changé de nom et devient "Le Goulag" sous laquelle elle est maintenant (fort) connue.
Eugène Krampon est une sorte de gars de la banlieue parisienne, devenu -bien involontairement- "l'invité" d'un camp d'internement situé quelque part en Sibérie.
Tout est alors prétexte à Mouminoux/Dimitri pour décrire les mille et un petits (et gros) travers de la société et -surtout- de ses contemporains.
(Longue) fable réaliste, narrée sur un ton comique, je n'en possède que quelques opus. Et j'en ai souvent le sourire aux lèvres à certaines -mais rares- relectures.
Plaisant. Vraiment. Mais sans plus...
Parue directement en albums, j'ai éprouvé un certain plaisir à la lecture de cette saga.
Le postulat est simple, c'est vrai, mais Dehousse a concocté de bien bonnes histoires sous une période aimée de nombreux lecteurs (dont moi).
Des scénarios bien charpentés m'ont ainsi permis de suivre le "héros" au travers de sa fuite sur les chemins de l'Europe d'alors, de vivre avec lui ses rencontres, de me retrouver empêtré dans certaines affaires dont la débrouillardise et le courage lui permettront de s'en sortir... mais en laissant toujours quelques traces.
Cette série aurait pu mériter plus MAIS... hé oui... il y a un "mais". Où ça "coince" -mais ce n'est qu'un avis personnel- c'est au niveau du dessin.
Non pas que Jamar dessine mal ; que du contraire. Ses personnages sont bien typés, ses reconstitutions d'époque (costumes, armement, architecture) sont souvent faites avec une réelle minutie.
Le problème me semble venir du fait que ses personnages ne font pas corps avec la case (ou la vignette) dans laquelle ils se trouvent. Jamar ne rend pas cet effet par un éventuel ajout d'ombre(s). J'ai l'impression que les personnages ont été dessinés à part, puis ont fait l'objet d'une sorte de "copier-coller" sur le décor.
Dommage, car cette absence "d'ancrage" dans le dessin en fait des sujets "aériens", "planants" parfois qui me mettent cette pourtant belle série dans une sorte de moins-value.
Néanmoins, pour le plaisir de lecture qu'elle m'a procuré, je la cote à 3,5/5.
Cette bd, pas vraiment mauvaise, bénéficie du graphisme plutôt avenant de Mickaël Roux avec de belles couleurs à la clé.
Mais cette histoire quasi-muette présente le défaut d’user d’un schéma narratif usé jusqu’à la corde (l'imagination débordante -du bain- d'une enfant). Toutefois, ce schéma est plutôt bien exploité mais dès les premières pages, on se doute de la fin. Dommage pour l'adulte que je suis . . . Mais le lectorat visé étant plutôt du genre haut comme trois pommes, cet album à tout pour leur plaire. A réserver donc pour les petits bouts pour les initier au monde de la bd.
Plutôt à offrir qu’à s’acheter pour soi.
Dubitatif je suis. Dubitatif je reste. J'ai envie de coter "1"... et "5"...
Adèle ?... Elle fait ses débuts dans le quotidien "Sud-Ouest" du 25 Janvier 1976.
Elle vit au début du 20ème siècle ; période charnière qui s'avance doucement vers la première guerre mondiale.
Ses histoires ?... J'aime et déteste en même temps. Tardi dynamite ici tous les poncifs du roman populaire. Bon lecteur, je me retrouve pourtant égaré sur de fausses pistes, ai mes "cartes brouillées", suis dérouté dans une sorte de jeu assez compliqué. Ca m'énerve... mais en même temps, ça m'attire...
Les premières histoires me font penser à du Jacobs (Blake et Mortimer). Hommage ?... Mais Adèle aura rapidement sa propre "autonomie".
Le dessin ?... C'est du Tardi. On aime ou pas. J'aime pas trop. Je reconnais néanmoins que le graphisme possède un trait souple, mélangeant habilement plume et pinceaux ; la colorisation maîtrisée apportant d'élégants fondus de camaïeux, bistre et sépia.
Tout ça est très bien construit, dessiné, colorisé, découpé et scénarisé. Mais -avis personnel- je n'accroche pas. Je ressens une espèce de blocage à l'ouverture d'un album. Le dessin ?... Vraisemblablement...
Peut-être me ferai-je une autre opinion lors d'une relecture -un jour lointain- mais pour l'instant, je ne sais apposer qu'une cote moyenne.
Corentin fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 1, 1ère année, du 26 Septembre 1946. Il s'en va définitivement dans le n° 49, 40ème année, du 3 Décembre 1985.
Corentin ?... La longue histoire d'un orphelin, au 18ème siècle, qui, persécuté par son vieil oncle, va s'enfuir à bord d'un navire. Suite à un naufrage il va se lier d'amitié avec un gorille -Belzébuth-, un tigre -Moloch-, un petit hindou -Kim- et la princesse Sa-Skya.
Cette petite "troupe" va alors vivre moult péripéties des plus exotiques.
Corentin ?... Un mélange heureux de "Robinson Crusoé" -de Defoe-, et de "Corentin Quimper", de Paul Féval.
C'est vrai : la série a vieilli, fort vieilli même. Mais c'est ce qui fait pour moi son charme.
Les scénarios ?... Ils sont créés par Jacques Van Melkebeke, alors rédacteur en chef de "Tintin". Par la suite, Greg, Van Hamme, Jacques Martin même rédigeront les histoires (belle brochette, non ?...)
Les histoires ?... De grandes péripéties "merveilleuses", dans des contrées alors "exotiques" pour le lectorat de l'époque.
Le dessin ?... C'est du Cuvelier : un trait qui paraît haché, torturé même ; tout comme son auteur qui ne croyait pas en son art.
Corentin ?... l'Aventure avec un grand "A". Drôle de série quand même, car seulement 7 histoires seront créées et éditées sur une période de 30 ans.
Ma cote réelle : 3,5/5
Le saviez-vous ?... Jacques Martin avait écrit "Corentin et l'ogre rouge". Suite à la disparition de Cuvelier, Martin utilisera ce scénario pour "Les proies du volcan" (Alix).
Tout d'abord j'ai été surpris par l'originalité des nouvelles (je ne sais pas si on peut utiliser ce terme en BD?). Des thèmes extrêmement variés sont abordés: le viol, le fétichisme, l'amour passionnel, l'amour filial... Les histoires n’apportent aucune réponse mais plutôt une illustration, un regard. Les mises en scène sont efficaces et le découpage réussi.
Mais le dessin ne me plaît pas du tout. Je le trouve même grossier parfois (par exemple les têtes rondes avec de grosses gouttes de sueur...). On est très loin de l'esthétique de Quartier lointain.
Un thriller assez bien fait que je n'ai cependant pas trouvé exceptionnel. L'avantage, c'est que pour une fois la série est courte et se conclut en 4 tomes (assez rare dans le manga).
Le scénario est efficace, même s’il est très peu probable. On a du mal à imaginer qu'on pourra un jour greffer des cerveaux.
Mis à part cela, ce qui m'a déçu, c'est de ne pas avoir été très surpris par la fin de l'ouvrage. Je suis ressorti de cette lecture avec une certaine frustration.
De plus, j'ai trouvé que les personnages étaient un peu caricaturaux. Au final, ça se lit bien, mais je n'en ai vraiment pas gardé un souvenir impérissable.
Je t'offre mon allégeance,
Je viens à toi sans défense.
Sans aucun bien.
Sans honneur, sans espoir,
Sans rien d'autre que moi
Pour demander ta protection.
Dans ton ombre je te servirai.
Ton souffle sera mon souffle.
Tes mots seront mes mots.
Ta pitié sera ma vie.
De toute mon âme,
Je t'implore.
Au nom de Zeus,
Qui veille sur tous les suppliants:
Accepte ma requête.
En acceptant la requête d'un suppliant, l'autorité s'engage à en être responsable. Quand Diana/Wonder Woman accepte la requête de la jeune délinquante Danièle Wellis, elle s'attire les foudres des Erynes et de leurs terrifiants pouvoirs, ce qui peut s'avérer relativement gênant. Mais ce n'est finalement rien, car Batman en personne est à la poursuite de Danièle Wellis, et quand on connaît un peu le Masked Manhunter on sait que, quoi qu'il puisse arriver, il ne renonce jamais... De son côté Diana est responsable de la fugitive et refuse de la livrer à Batman.
Cette BD est plutôt alléchante, deux membres de la trinité se font face, tous deux bien trop fier pour céder un pouce de terrain à l'autre, sans Superman pour apaiser les esprits, le combat est inévitable. Diana est une Déesse, un être certes noble, mais qui considère l'humanité comme étant une espèce faible qu'elle est en devoir de protéger mais de qui elle ne veut pas recevoir la moindre injonction. Batman est son ami, l'homme qu'elle respecte le plus après Superman et certainement celui qu'elle craint le plus... même si au fond elle sait bien qu'il n'est "qu'un homme"... Leur rapport est des plus ambigus.
L'affrontement s'annonce donc coriace.
Et bien à la lecture, pas autant que cela en fait. La mise en place est longue, Batman et Diana ne se rencontrent qu'à la moitié de l'histoire, et l'affrontement que j'espérais n'a finalement pas été à la hauteur de mes attentes.
Passé cette relative déception, il faut tout de même admettre que le scénario est assez original, que le combat entre le mythe urbain et la déesse grecque a tout de même lieu.
Et qu'au tout début de l'histoire, la description du rite est expliquée de façon plutôt bien détaillée, ce qui est un détail non dénué d'intérêt.
J'attendais peut-être mieux de la part de Greg Rucka, qui pour une fois nous sert une histoire qui sort du cadre du polar.
J'aime bien l'illustration de Jones en couverture, j'aime un peu moins ses dessins par contre, si il est vrai que son trait est maîtrisé, il est des plus banal.
Une BD que je conseille tout de même à la lecture, pas vraiment pour les fans de Batman, car il se révèle ici vraiment sans surprise, son rôle est presque limité à celui de faire-valoir. En revanche Wonder Woman est à l'honneur, quelques belles scènes lui sont dédiées et elle y est d'ailleurs représentée de belle façon, et, les histoires mettant en scène la belle dans le rôle titre sont assez rares en France pour que celle-ci nous interpelle.
JJJ
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Belem
Encore un album de Delitte ! Décidément, c’est certainement l’auteur le plus prolifique que je connaisse dans le monde de la BD (3 albums en une année !) ! Mais cette fois-ci , J.Y Delitte a réalisé un one-shot basé sur un fait historique réel : celui du premier voyage du « Belem » qui est, jusqu’à ce jour, le seul trois mâts français en activité issu du XIXème siècle. Tout d’abord, je tiens à préciser que le « Belem » est un magnifique navire qui me tient à cœur. Il a séjourné plusieurs fois dans ma ville natale où j’ai pu l’admirer. C’est donc naturellement avec intérêt que j’ai feuilleté cet album d’autant plus qu’il aborde un fait historique qui semble avoir été caché jusqu’à maintenant. Les lecteurs habitués à lire les BD de J.Y. Delitte ne seront pas dépaysés par son nouvel album : les personnages surtout les adultes ressemblent beaucoup aux héros de ses autres séries, de même que la mise en page et les cadrages demeurent typiquement « delittiennes », les décors sont fouillis. Malgré un scénario inspiré d’un fait réel et un dessin que j’apprécie beaucoup, je suis ressorti moyennement convaincu par cet album. Pourtant, la BD comporte quelques pleines pages, signes que l’auteur a voulu réaliser un récit à grand spectacle… sans vraiment y parvenir hélas. En fait, c’est surtout la mise en couleurs ne m’a pas vraiment enthousiasmé : la mise en place des ambiances ne m’est pas apparue adaptée à de nombreuses situations malgré une bonne maîtrise de l’aquarelle. De même, je pense que le récit aurait gagné en intensité s’il avait été plus romancé. « Belem » est finalement un album intéressant à lire car il aborde un récit historique (vraiment ?) réel que de nombreux fans d’histoires maritimes apprécieront certainement. Pour le reste, il est à mon avis un peu regrettable que la mise en couleurs ne soit pas assez adéquate à certaines situations et que le récit ne soit pas suffisamment romancé. Sans ces défauts, cette BD aurait été incontestablement une grande réussite.
Orange
Adolescence, mal de vivre, suicide, voilà une thématique bien déprimante qui ne plaira probablement pas à tout le monde. Pourtant, cette BD ne manque pas d'un charme certain, voire d'une forme de poésie moderne. Cela tient tout d'abord au dessin qui est vraiment étonnant. Benjamin est peintre numérique. Ses planches sont des oeuvres d'un art très récent, celui de l'utilisation de l'ordinateur pour produire de vraies peintures impressionnistes ou réalistes. A certaines images un peu floues mais évocatrices succèdent des images de toute beauté. Et la colorisation, éclatante, donne une ambiance rock ou techno à l'album, ambiance qui colle très bien avec le récit. Car l'histoire est assez symbolique d'une ambiance rock n' roll, presque grunge. Jeunes qui souffrent du mal de vivre, qui ne savent pas d'où viennent ces souffrances mais les expriment au jour le jour, frôlant en permanence le désir de suicide. D'une narration légèrement décousue s'échappent quelques moments emplis d'émotion. Une jeune fille découvre un garçon plus âgé qu'elle et par qui elle va se sentir attiré. Mais ce garçon est déjà plus avancé qu'elle dans le chemin qui mène à l'abandon de la vie. Et le moment fatidique mènera peut-être la jeune fille à redécouvrir sa vie sous un autre jour. Mélancolie adolescente et passage à l'acte. Une oeuvre déprimante mais qui ne manque pas d'un charme presque poétique, une poésie à la Baudelaire dans une ambiance techno-grunge. L'édition paru chez Xiaopan offre en outre un petit dossier de textes et d'illustrations de Benjamin en fin d'album, présentant quelques oeuvres de toute beauté de sa part.
Le Goulag
Deux "vies" pour cette série. Elle débute dans le fanzine "Hop" n° 4 de Septembre 1975 sous le nom d'"Eugène Krampon". Eugène y est représenté sous la forme d'un léopard au ventre assez dodu. Il va ensuite "s'humaniser" et passe dans "Charlie Hebdo". Son créateur, Guy Mouminoux, prend alors le pseudo de Dimitri. Le 10 Octobre 1977, parution de ce personnage dans l'hebdo "B.D.". La série a changé de nom et devient "Le Goulag" sous laquelle elle est maintenant (fort) connue. Eugène Krampon est une sorte de gars de la banlieue parisienne, devenu -bien involontairement- "l'invité" d'un camp d'internement situé quelque part en Sibérie. Tout est alors prétexte à Mouminoux/Dimitri pour décrire les mille et un petits (et gros) travers de la société et -surtout- de ses contemporains. (Longue) fable réaliste, narrée sur un ton comique, je n'en possède que quelques opus. Et j'en ai souvent le sourire aux lèvres à certaines -mais rares- relectures. Plaisant. Vraiment. Mais sans plus...
François Jullien
Parue directement en albums, j'ai éprouvé un certain plaisir à la lecture de cette saga. Le postulat est simple, c'est vrai, mais Dehousse a concocté de bien bonnes histoires sous une période aimée de nombreux lecteurs (dont moi). Des scénarios bien charpentés m'ont ainsi permis de suivre le "héros" au travers de sa fuite sur les chemins de l'Europe d'alors, de vivre avec lui ses rencontres, de me retrouver empêtré dans certaines affaires dont la débrouillardise et le courage lui permettront de s'en sortir... mais en laissant toujours quelques traces. Cette série aurait pu mériter plus MAIS... hé oui... il y a un "mais". Où ça "coince" -mais ce n'est qu'un avis personnel- c'est au niveau du dessin. Non pas que Jamar dessine mal ; que du contraire. Ses personnages sont bien typés, ses reconstitutions d'époque (costumes, armement, architecture) sont souvent faites avec une réelle minutie. Le problème me semble venir du fait que ses personnages ne font pas corps avec la case (ou la vignette) dans laquelle ils se trouvent. Jamar ne rend pas cet effet par un éventuel ajout d'ombre(s). J'ai l'impression que les personnages ont été dessinés à part, puis ont fait l'objet d'une sorte de "copier-coller" sur le décor. Dommage, car cette absence "d'ancrage" dans le dessin en fait des sujets "aériens", "planants" parfois qui me mettent cette pourtant belle série dans une sorte de moins-value. Néanmoins, pour le plaisir de lecture qu'elle m'a procuré, je la cote à 3,5/5.
Jour de pluie
Cette bd, pas vraiment mauvaise, bénéficie du graphisme plutôt avenant de Mickaël Roux avec de belles couleurs à la clé. Mais cette histoire quasi-muette présente le défaut d’user d’un schéma narratif usé jusqu’à la corde (l'imagination débordante -du bain- d'une enfant). Toutefois, ce schéma est plutôt bien exploité mais dès les premières pages, on se doute de la fin. Dommage pour l'adulte que je suis . . . Mais le lectorat visé étant plutôt du genre haut comme trois pommes, cet album à tout pour leur plaire. A réserver donc pour les petits bouts pour les initier au monde de la bd. Plutôt à offrir qu’à s’acheter pour soi.
Adèle Blanc-Sec
Dubitatif je suis. Dubitatif je reste. J'ai envie de coter "1"... et "5"... Adèle ?... Elle fait ses débuts dans le quotidien "Sud-Ouest" du 25 Janvier 1976. Elle vit au début du 20ème siècle ; période charnière qui s'avance doucement vers la première guerre mondiale. Ses histoires ?... J'aime et déteste en même temps. Tardi dynamite ici tous les poncifs du roman populaire. Bon lecteur, je me retrouve pourtant égaré sur de fausses pistes, ai mes "cartes brouillées", suis dérouté dans une sorte de jeu assez compliqué. Ca m'énerve... mais en même temps, ça m'attire... Les premières histoires me font penser à du Jacobs (Blake et Mortimer). Hommage ?... Mais Adèle aura rapidement sa propre "autonomie". Le dessin ?... C'est du Tardi. On aime ou pas. J'aime pas trop. Je reconnais néanmoins que le graphisme possède un trait souple, mélangeant habilement plume et pinceaux ; la colorisation maîtrisée apportant d'élégants fondus de camaïeux, bistre et sépia. Tout ça est très bien construit, dessiné, colorisé, découpé et scénarisé. Mais -avis personnel- je n'accroche pas. Je ressens une espèce de blocage à l'ouverture d'un album. Le dessin ?... Vraisemblablement... Peut-être me ferai-je une autre opinion lors d'une relecture -un jour lointain- mais pour l'instant, je ne sais apposer qu'une cote moyenne.
Corentin
Corentin fait sa première apparition dans l'hebdo Tintin n° 1, 1ère année, du 26 Septembre 1946. Il s'en va définitivement dans le n° 49, 40ème année, du 3 Décembre 1985. Corentin ?... La longue histoire d'un orphelin, au 18ème siècle, qui, persécuté par son vieil oncle, va s'enfuir à bord d'un navire. Suite à un naufrage il va se lier d'amitié avec un gorille -Belzébuth-, un tigre -Moloch-, un petit hindou -Kim- et la princesse Sa-Skya. Cette petite "troupe" va alors vivre moult péripéties des plus exotiques. Corentin ?... Un mélange heureux de "Robinson Crusoé" -de Defoe-, et de "Corentin Quimper", de Paul Féval. C'est vrai : la série a vieilli, fort vieilli même. Mais c'est ce qui fait pour moi son charme. Les scénarios ?... Ils sont créés par Jacques Van Melkebeke, alors rédacteur en chef de "Tintin". Par la suite, Greg, Van Hamme, Jacques Martin même rédigeront les histoires (belle brochette, non ?...) Les histoires ?... De grandes péripéties "merveilleuses", dans des contrées alors "exotiques" pour le lectorat de l'époque. Le dessin ?... C'est du Cuvelier : un trait qui paraît haché, torturé même ; tout comme son auteur qui ne croyait pas en son art. Corentin ?... l'Aventure avec un grand "A". Drôle de série quand même, car seulement 7 histoires seront créées et éditées sur une période de 30 ans. Ma cote réelle : 3,5/5 Le saviez-vous ?... Jacques Martin avait écrit "Corentin et l'ogre rouge". Suite à la disparition de Cuvelier, Martin utilisera ce scénario pour "Les proies du volcan" (Alix).
Les Larmes de la bête
Tout d'abord j'ai été surpris par l'originalité des nouvelles (je ne sais pas si on peut utiliser ce terme en BD?). Des thèmes extrêmement variés sont abordés: le viol, le fétichisme, l'amour passionnel, l'amour filial... Les histoires n’apportent aucune réponse mais plutôt une illustration, un regard. Les mises en scène sont efficaces et le découpage réussi. Mais le dessin ne me plaît pas du tout. Je le trouve même grossier parfois (par exemple les têtes rondes avec de grosses gouttes de sueur...). On est très loin de l'esthétique de Quartier lointain.
Heads
Un thriller assez bien fait que je n'ai cependant pas trouvé exceptionnel. L'avantage, c'est que pour une fois la série est courte et se conclut en 4 tomes (assez rare dans le manga). Le scénario est efficace, même s’il est très peu probable. On a du mal à imaginer qu'on pourra un jour greffer des cerveaux. Mis à part cela, ce qui m'a déçu, c'est de ne pas avoir été très surpris par la fin de l'ouvrage. Je suis ressorti de cette lecture avec une certaine frustration. De plus, j'ai trouvé que les personnages étaient un peu caricaturaux. Au final, ça se lit bien, mais je n'en ai vraiment pas gardé un souvenir impérissable.
Wonder Woman - Terre à terre (Hiketeia)
Je t'offre mon allégeance, Je viens à toi sans défense. Sans aucun bien. Sans honneur, sans espoir, Sans rien d'autre que moi Pour demander ta protection. Dans ton ombre je te servirai. Ton souffle sera mon souffle. Tes mots seront mes mots. Ta pitié sera ma vie. De toute mon âme, Je t'implore. Au nom de Zeus, Qui veille sur tous les suppliants: Accepte ma requête. En acceptant la requête d'un suppliant, l'autorité s'engage à en être responsable. Quand Diana/Wonder Woman accepte la requête de la jeune délinquante Danièle Wellis, elle s'attire les foudres des Erynes et de leurs terrifiants pouvoirs, ce qui peut s'avérer relativement gênant. Mais ce n'est finalement rien, car Batman en personne est à la poursuite de Danièle Wellis, et quand on connaît un peu le Masked Manhunter on sait que, quoi qu'il puisse arriver, il ne renonce jamais... De son côté Diana est responsable de la fugitive et refuse de la livrer à Batman. Cette BD est plutôt alléchante, deux membres de la trinité se font face, tous deux bien trop fier pour céder un pouce de terrain à l'autre, sans Superman pour apaiser les esprits, le combat est inévitable. Diana est une Déesse, un être certes noble, mais qui considère l'humanité comme étant une espèce faible qu'elle est en devoir de protéger mais de qui elle ne veut pas recevoir la moindre injonction. Batman est son ami, l'homme qu'elle respecte le plus après Superman et certainement celui qu'elle craint le plus... même si au fond elle sait bien qu'il n'est "qu'un homme"... Leur rapport est des plus ambigus. L'affrontement s'annonce donc coriace. Et bien à la lecture, pas autant que cela en fait. La mise en place est longue, Batman et Diana ne se rencontrent qu'à la moitié de l'histoire, et l'affrontement que j'espérais n'a finalement pas été à la hauteur de mes attentes. Passé cette relative déception, il faut tout de même admettre que le scénario est assez original, que le combat entre le mythe urbain et la déesse grecque a tout de même lieu. Et qu'au tout début de l'histoire, la description du rite est expliquée de façon plutôt bien détaillée, ce qui est un détail non dénué d'intérêt. J'attendais peut-être mieux de la part de Greg Rucka, qui pour une fois nous sert une histoire qui sort du cadre du polar. J'aime bien l'illustration de Jones en couverture, j'aime un peu moins ses dessins par contre, si il est vrai que son trait est maîtrisé, il est des plus banal. Une BD que je conseille tout de même à la lecture, pas vraiment pour les fans de Batman, car il se révèle ici vraiment sans surprise, son rôle est presque limité à celui de faire-valoir. En revanche Wonder Woman est à l'honneur, quelques belles scènes lui sont dédiées et elle y est d'ailleurs représentée de belle façon, et, les histoires mettant en scène la belle dans le rôle titre sont assez rares en France pour que celle-ci nous interpelle. JJJ