J'ai découvert cet immense succès de Joris Chamblain et Aurélie Neyret après la lecture de l' excellente série Lulu et Nelson. En toute confiance j'ai acheté les cinq tomes et au départ j'ai été un peu déçu.
À tel point que j'ai interrompu ma lecture pour ne la reprendre que plusieurs mois plus tard. Avec le premier tome j'avais l'impression de retrouver les codes de Lou avec moins d'humour et une psychologie plus sommaire.
Quant au tome 2 , il m'a rendu le personnage de Cerise vraiment antipathique: petite fouineuse, menteuse et presque manipulatrice . C'est tout ce que je déteste dans la personnalité d'une personne.
Heureusement Joris propose un scénario qui joue avec les défauts de Cerise en les mettant en évidence et souvent en confrontation avec les points de vue de sa maman ou de ses copines.
C'est à partir du tome 3 que je trouve le scénario vraiment très bon. L'introduction des blessures d'enfance qui expliquent les comportements et les conflits Cerise/maman et qui sont distillés avec intelligence et justesse au file des tomes 3 et 4.
C'est vraiment très bien pensé. Le tome 5 donne la clé du personnage de Cerise que je pourrais relire d'un autre oeil. Autant dire que si chaque opus se présente comme un one shot, la série est subtilement construite sur une progression psychologique qu'il est bon de suivre.
Le scénario met en avant des relations inter générationnelles fortes , ce qui est un autre atout de la série.
C'est le graphisme d'Aurélie Neyret qui m'a permis de surmonter ma réticence du tome 2. J'aime son trait rond, ses expressions fortes et la vie qu'elle donne aux enfants. Ses extérieurs et ambiances sont vraiment bien travaillés et j'ai beaucoup aimé me retrouver dans le zoo ou le manoir.
C'est original, coloré et pittoresque . Le découpage est moderne et les grandes planches apportent un surcroi de poésie à la série.
En conclusion mon intérêt pour la série a été crescendo au fil des tomes avec un trou sur le 2. Cette très bonne série nécessite une vue globale de la personnalité des personnages pour être appréciée à sa juste valeur.
Le scénario est donc franchement bon très bien soutenu par un beau graphisme qui plaira aux enfants et à leurs parents.
Je n’ai lu que les 8 premiers tomes mais j’en garde un très bon souvenir de jeunesse. Sans atteindre les sommets du genre, cette série n’en reste pas moins agréable à suivre et mérite le coup d’œil pour les gros amateurs de western.
A mes yeux, Jonathan Cartland se place comme un alternative heureuse à Blueberry ou Buddy Longway, les auteurs s’en inspirant pas mal pour leur création.
Nous aurons droit à des aventures en un tome menées par un dessin (et couleurs) qui ne cessera de s’améliorer au fil des parutions.
Le ton et le fond des histoires vont vers la tolérance et le héros m’est apparu fort attachant (avec sa moustache blonde), il doutera et évoluera, un côté humain appréciable.
Chaque album lu m’aura bien marqué, je trouve que la série prend son envol à compter du 3ème.
Une série tout à fait recommandable et injustement méconnue, elle fait son âge mais elle n’a pas à rougir honteusement face à d’autres classiques comme Comanche ou Durango. Et je la préférais grandement à Mac Coy ou Nevada Hill qui partageaient la même collection.
Comme pour Le Singe de Hartlepool, Lupano s’empare ici d’une affaire réelle, la remet sous la lumière, pour en stigmatiser les aspects les plus révoltants, pour dénoncer une forme absurde de la bêtise humaine – là aussi le racisme.
L’album nous permet de redécouvrir ce racisme enraciné dans la société américaine, y compris comme ici dans ce « Nord » pourtant abolitionniste – la fin de l’esclavage ne signifiant pas du tout l’égalité réelle des droits, on l’a bien compris.
L’album m’a surtout permis de découvrir une femme (et son père) à la personnalité très forte, une enseignante qui va se battre pour faire entrer dans son école des jeunes femmes noires (le sexisme s’ajoutant alors au racisme pour choquer la bonne société locale). S’ensuit un long et violent combat, opinion publique, justice et « gros bras » s’entendant pour faire pression sur cette femme, Prudence Crandall, dont l’attitude courageuse et digne préfigure quelques autres figures de la lutte pour l’égalité des droits – lutte qui, hélas, aux États-Unis mais pas que, est encore à poursuivre.
La narration est assez simple, mais efficace, ça se lit facilement.
Et ce d’autant plus que le dessin de Fert apporte une touche presque enfantine, féérique, en tout cas « enchante » presque la noirceur du propos. J’avais au départ peur que ce dessin – très beau au demeurant – ne soit pas adapté à ce genre de récit, mais finalement ça passe.
On peut juste regretter une fin un peu abrupte. Mais le dossier final complète bien la lecture, il est instructif et bien fichu.
Une lecture recommandable en tout cas.
J'avais lu il y a longtemps La Légende des nuées écarlates et en avait gardé un bon souvenir, l'an passé dans notre festival du Pellerin j'ai eu l'occasion de rencontrer la dessinatrice d'Izunas, Carita Lupattellli qui s'est collée au dessin en remplacement de Saverio Tenuta. Et quel remplacement! Haut la main!, elle ne déchoit en rien, tout au contraire, son trait et ses couleurs sont tout simplement magnifiques. J'avais trouvé le dessin de Tenuta un poil figé, mais alors ici que ce soit dans les scènes de combat où celles plus oniriques qui mettent en scène les peuples des kamis, c'est du grand art. Profondeur de champ, mouvement tout est un régal pour les yeux.
En ce qui concerne le scénario j'avoue qu'au départ il m'a un peu perdu, il a fallu que je fasse un peu de gymnastique mentale pour retenir tous ces noms à consonances japonaises et à deux ou trois reprises j'ai du faire un retour en arrière pour bien tout comprendre.
Ce mélange d'aventures dans un Japon médiéval fantastique est de très hautes tenues avec un scénario un poil alambiqué au démarrage que fait très vite oublier le dynamisme de l'histoire magnifiée par un dessin plus que talentueux.
PS pour Spooky; Carita Lupattelli n'est pas la compagne de Saverio Tenuta, j'ai demandé à la demoiselle, elle était en février 2022 célibataire.
Excellent album, de toute manière lorsque je lis le nom de Philippe Xavier sur une couverture je ne réfléchis pas trop pour savoir si j'achète ou non. Depuis longtemps, Croisade, Conquistador, le dessin de ce gars me fait de l'effet.
Encore une fois ici il arrive à nous dépayser avec des espaces pourtant mille fois vus au cinéma ou imaginés à la lecture de polar ou autres. Je ne connais pas les États-Unis, mais le bougre donne envie d'aller se perdre sur ces routes de Monument Valley.
Finesse du trait, grands espaces, une colorisation adéquate, que demander de plus.
En matière de scénario Matz n'en est pas à son coup d'essai, ici c'est du grand classique quoique l'on en apprend pas mal sur ce programme de protection des témoins et puis il y a le camping-car personnage part entière sans oublier le coyote.
Une adéquation parfaite entre le dessin et le récit proprement dit, tout cela est parfaitement agencé et nous permet de passer un moment plus qu'agréable. Du très bel ouvrage, je n'ai pas lâché une fois entamée ma lecture, j'en redemande.
Pas le polar du siècle, mais chaudement recommandé.
Ankama est décidément un éditeur que j'apprécie beaucoup de par la présentation de ses BD, mais aussi généralement par leurs contenus.
Sông est le récit de rencontres avortées ou très reculées dans le temps, ici c'est la mère de la scénariste Hai Anh qui est le sujet principal cette mère Linh. En pleine guerre du Vietnam, elle quitte sa famille pour s'engager auprès de la résistance Viet Minh. Après un temps où elle est considérée comme trop bourgeoise, elle va se faire accepter pour devenir réalisatrice de films de propagande. A la fin de la guerre, elle partira pour l'Union Soviétique peaufiner sa technique avant de revenir dans son pays où elle va devenir une réalisatrice de premier plan. Au cours de toute cette période les circonstances feront qu'elle ne verra que peu sa famille, hormis son père.
Sa fille Hai Han au scénario n'aura eu que des contacts épisodiques avec sa mère et je trouve que la BD ne force pas beaucoup le trait sur ce qui a dû être quelque chose de difficile à vivre. Pour tout dire je trouve que la BD est un peu édulcorée, les différentes scènes dans la jungle, et ce même si les évènements sont brutaux, paraissent "bucoliques" à mon sens. Attention je savais et n'avais pas envie de lire un énième Voyage au bout de l'enfer.
Je pense que ce sentiment est lié au dessin de Pauline Guitton, très joli (le dessin), peut être même trop, tout en courbes avec une colorisation très douce il fait au final de ce récit quelque chose, comme le dit Canarde dans son avis, d'un brin esthétisant au détriment de l'impact. Mention spéciale toutefois au chapitre concernant le retour des prisonniers dans leur pays avec une très belle case page 93.
A lire pour mieux comprendre par un biais plus apaisé un pan de l'histoire de ce pays.
Je ne connaissais pas cette œuvre pourtant classée dans les cent meilleurs romans de langue anglaise. Et j’avoue, à ma grande honte, que je n’avais jamais entendu parler de cet auteur, Kurt Vonnegut.. Ignorance désormais réparée, surtout que je vais de ce pas me procurer l’oeuvre originale.
Notre héros Billy Pilgrim est enlevé par les extra-terrestres pour servir d’animal de zoo sur la planète Tralfamadore. Et ils ne voient pas le temps comme les terriens, mais peuvent aller et venir en vivant tous les moments passés ou futurs en même temps. Et depuis, Billy peut également tout vivre en même temps. Et nous voyageons donc avec lui à différents moments de sa vie. C’est donc un récit de science-fiction.
Mis à part son « emploi » au zoo tralfamadorien, Billy est quelqu’un d’à priori très ordinaire. Orthoptiste, marié heureux en ménage et papa, un peu sénile et materné par sa fille dans les épisodes où il a vieilli.
Oui, mais voilà, il vit en même temps sa jeunesse, et là on change d’univers. Billy s’est engagé sur le front de la deuxième guerre mondiale, envoyé en 44 sur la bataille des Ardennes, fait prisonnier par l’armée allemande et déporté pour travailler dans l’abattoir numéro 5 de Dresde…. Et Dresde est bombardée par les alliés ! Ville dévastée. Dans l’abattoir, Billy fait partie des quelques survivants…
Ce n’est plus de la science fiction, c’est réel bien sûr, c’est ce qu’a vécu Kurt Vonnegut. Il s’y met en scène d’ailleurs, en tant que co-prisonnier avec son héros Billy, à la manière d’un Hitchcock faisant de la figuration dans ses propres films.
Même si comme je l’ai dit je n’ai pas lu ce roman, je comprends que les auteurs aient eu à coeur de le transcrire en bande dessinée. Science-fiction, récit de guerre, souvenirs, surtout réflexion sur l’absurdité, de la guerre, de la connerie, de la violence larvée dans l’esprit d’humains débiles, de l’absurdité de tout ça.
C’est bien fait. Les auteurs nous offrent le tour de force de ne pas nous perdre dans les époques du récit, pourtant sacrément non linéaire, et pour cause. Et les « passages » temporels sont particulièrement bien construits, dans une espèce de continuité de mise en scène, très réussis. Le dessin s’avère très efficace. Les décors sont peu présents mais ce n’est pas le propos. Ce sont les personnages, leur caractère qui importe, même si toute l’ambiance est emprunte d’un certain fatalisme, tout cela est bel et bien rendu. Et c’est en plus ce fatalisme qui imprègne les dialogues de pointes d’humour, même dans les pires moments.
Ah j’oubliais le titre, Abattoir 5 on devine… et croisade des enfants pour l’âge de ces soldats qu’on envoie au front.
Je suis contente d’avoir découvert cette œuvre.
Et je recommande. Chaudement.
Après avoir lu les nombreux avis positifs de ce site sur cette série, je me suis lancé dans l'acquisition de ce diptyque. Et bien m'en a pris ! :)
Tout d'abord, même si l'histoire n'est pas des plus originales (vengeance du héros qui réapparait quelques années plus tard sur fond d'usurpation d'identité), j'affectionne particulièrement la période de l'histoire (milieu du XIXème) et le côté sombre du Paris de l'époque. Les décors et l'ambiance me font ainsi un peu penser à From Hell ou à Holmes. La Vengeance du comte Skarbek rend également hommage au roman d'Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo, auquel il emprunte de nombreux thèmes. Plusieurs clins d’œil à cet ouvrage sont ainsi disséminés tout au long de l'histoire.
Côté dessin, chaque planche est tout simplement magnifique et Grzegorz Rosinski signe ici pour moi l'une des ses œuvres les plus abouties. Mention spéciale à la mise en couleurs, chaque case étant digne d'un tableau.
En résumé, une œuvre à posséder dans sa bédéthèque.
Originalité : 3,5/5 - Histoire : 4/5
Dessin : 4,5/5 - Mise en couleurs : 5/5
NOTE GLOBALE : 17/20
Punaise! C'est une jolie surprise que cette petite série pour les enfants. En premier lieu j'ai admiré le concept audacieux de David Chauvel . En effet les premières planches parlent de mort d'enfants dues à des maladies ou des accidents.
Sous un aspect humoristique les auteurs montrent l'aspect universel de la mort puisque la brigade est composée d'un petit français, d'une jeune africaine, d'un petit asiatique et d'un enfant de la préhistoire. Le dernier membre de la brigade est le serpent qui a mordu la petite africaine et qui apporte un puissant effet comique.
La seconde trouvaille est d'aborder ce thème de façon joyeuse à travers des missions à forte puissances humoristiques pour aider des fantômes un peu laissés à l'abandon.
Cette thématique centrale du récit est excellemment soutenu par le très bon graphisme de Cyril Pedrosa. Son trait presque élastique fait vivre une petite bande cosmopolite bien sympathique et colorée.
Avec un Moudia, sorte d'ectoplasme verdâtre pourvoyeur de missions burlesques au moyen d'une infame touillote et de la charmante Vaiata spécialiste en sorbets pour le repos des mimi guerriers nous avons un équipage plein de drôlerie et d'esplièglerie.
On ne peut souhaiter que longue vie à une pareille lecture.
Ouah, c'est du très bon ça ! Je suis lecteur tardif des séries, mais celle-ci me semble parfaitement bonne, pour une suite qui tarde d'ailleurs un peu trop.
Ce premier album contient tout ce qu'il faut pour donner envie de lire. On a un polar, mâtiné de fantastique et d'érotisme, empli de mystères que l'on sent bien mais aussi de petites choses qui donnent envie d'une suite.
L'histoire ne semble pas extraordinaire mais exploite l'idée du rêve américain, et l'ensemble n'a pas l'air d'être parti pour bien se finir. C'est aussi des personnages qui sont marquants très vite alors qu'ils n'apparaissent que très peu. Je suis conquis par la façon dont chacun est vite caractérisé mais aussi dont les liens s'enchainent. Tout baigne encore dans le mystère et c'est ce qui fait fonctionner le récit. On se demande quelle est cette boite de production, qui sont ces personnages mystérieux, quelle est la part du fantastique et vers quoi tout ceci va tendre au final. J'avoue que j'ai une petite impatience à voir la suite arriver.
Niveau dessin, je suis conquis par le trait de March, qui a aussi réalisé Karmen, dont la qualité m'avait époustouflé. J'ai retrouvé ici (et je me l'étais dit sans même faire le lien avec le dessinateur) une certaine audace des plans, des compositions et des perspectives. L'auteur se fait plaisir et ça se sent, c'est fluide et dynamique, avec une touche de fantaisie dans les représentations. Je suis admiratif de ce dessinateur !
En somme, une réussite pour ma part ! Vivement la suite.
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Les Carnets de Cerise
J'ai découvert cet immense succès de Joris Chamblain et Aurélie Neyret après la lecture de l' excellente série Lulu et Nelson. En toute confiance j'ai acheté les cinq tomes et au départ j'ai été un peu déçu. À tel point que j'ai interrompu ma lecture pour ne la reprendre que plusieurs mois plus tard. Avec le premier tome j'avais l'impression de retrouver les codes de Lou avec moins d'humour et une psychologie plus sommaire. Quant au tome 2 , il m'a rendu le personnage de Cerise vraiment antipathique: petite fouineuse, menteuse et presque manipulatrice . C'est tout ce que je déteste dans la personnalité d'une personne. Heureusement Joris propose un scénario qui joue avec les défauts de Cerise en les mettant en évidence et souvent en confrontation avec les points de vue de sa maman ou de ses copines. C'est à partir du tome 3 que je trouve le scénario vraiment très bon. L'introduction des blessures d'enfance qui expliquent les comportements et les conflits Cerise/maman et qui sont distillés avec intelligence et justesse au file des tomes 3 et 4. C'est vraiment très bien pensé. Le tome 5 donne la clé du personnage de Cerise que je pourrais relire d'un autre oeil. Autant dire que si chaque opus se présente comme un one shot, la série est subtilement construite sur une progression psychologique qu'il est bon de suivre. Le scénario met en avant des relations inter générationnelles fortes , ce qui est un autre atout de la série. C'est le graphisme d'Aurélie Neyret qui m'a permis de surmonter ma réticence du tome 2. J'aime son trait rond, ses expressions fortes et la vie qu'elle donne aux enfants. Ses extérieurs et ambiances sont vraiment bien travaillés et j'ai beaucoup aimé me retrouver dans le zoo ou le manoir. C'est original, coloré et pittoresque . Le découpage est moderne et les grandes planches apportent un surcroi de poésie à la série. En conclusion mon intérêt pour la série a été crescendo au fil des tomes avec un trou sur le 2. Cette très bonne série nécessite une vue globale de la personnalité des personnages pour être appréciée à sa juste valeur. Le scénario est donc franchement bon très bien soutenu par un beau graphisme qui plaira aux enfants et à leurs parents.
Cartland
Je n’ai lu que les 8 premiers tomes mais j’en garde un très bon souvenir de jeunesse. Sans atteindre les sommets du genre, cette série n’en reste pas moins agréable à suivre et mérite le coup d’œil pour les gros amateurs de western. A mes yeux, Jonathan Cartland se place comme un alternative heureuse à Blueberry ou Buddy Longway, les auteurs s’en inspirant pas mal pour leur création. Nous aurons droit à des aventures en un tome menées par un dessin (et couleurs) qui ne cessera de s’améliorer au fil des parutions. Le ton et le fond des histoires vont vers la tolérance et le héros m’est apparu fort attachant (avec sa moustache blonde), il doutera et évoluera, un côté humain appréciable. Chaque album lu m’aura bien marqué, je trouve que la série prend son envol à compter du 3ème. Une série tout à fait recommandable et injustement méconnue, elle fait son âge mais elle n’a pas à rougir honteusement face à d’autres classiques comme Comanche ou Durango. Et je la préférais grandement à Mac Coy ou Nevada Hill qui partageaient la même collection.
Blanc autour
Comme pour Le Singe de Hartlepool, Lupano s’empare ici d’une affaire réelle, la remet sous la lumière, pour en stigmatiser les aspects les plus révoltants, pour dénoncer une forme absurde de la bêtise humaine – là aussi le racisme. L’album nous permet de redécouvrir ce racisme enraciné dans la société américaine, y compris comme ici dans ce « Nord » pourtant abolitionniste – la fin de l’esclavage ne signifiant pas du tout l’égalité réelle des droits, on l’a bien compris. L’album m’a surtout permis de découvrir une femme (et son père) à la personnalité très forte, une enseignante qui va se battre pour faire entrer dans son école des jeunes femmes noires (le sexisme s’ajoutant alors au racisme pour choquer la bonne société locale). S’ensuit un long et violent combat, opinion publique, justice et « gros bras » s’entendant pour faire pression sur cette femme, Prudence Crandall, dont l’attitude courageuse et digne préfigure quelques autres figures de la lutte pour l’égalité des droits – lutte qui, hélas, aux États-Unis mais pas que, est encore à poursuivre. La narration est assez simple, mais efficace, ça se lit facilement. Et ce d’autant plus que le dessin de Fert apporte une touche presque enfantine, féérique, en tout cas « enchante » presque la noirceur du propos. J’avais au départ peur que ce dessin – très beau au demeurant – ne soit pas adapté à ce genre de récit, mais finalement ça passe. On peut juste regretter une fin un peu abrupte. Mais le dossier final complète bien la lecture, il est instructif et bien fichu. Une lecture recommandable en tout cas.
La Légende des nuées écarlates - Izunas
J'avais lu il y a longtemps La Légende des nuées écarlates et en avait gardé un bon souvenir, l'an passé dans notre festival du Pellerin j'ai eu l'occasion de rencontrer la dessinatrice d'Izunas, Carita Lupattellli qui s'est collée au dessin en remplacement de Saverio Tenuta. Et quel remplacement! Haut la main!, elle ne déchoit en rien, tout au contraire, son trait et ses couleurs sont tout simplement magnifiques. J'avais trouvé le dessin de Tenuta un poil figé, mais alors ici que ce soit dans les scènes de combat où celles plus oniriques qui mettent en scène les peuples des kamis, c'est du grand art. Profondeur de champ, mouvement tout est un régal pour les yeux. En ce qui concerne le scénario j'avoue qu'au départ il m'a un peu perdu, il a fallu que je fasse un peu de gymnastique mentale pour retenir tous ces noms à consonances japonaises et à deux ou trois reprises j'ai du faire un retour en arrière pour bien tout comprendre. Ce mélange d'aventures dans un Japon médiéval fantastique est de très hautes tenues avec un scénario un poil alambiqué au démarrage que fait très vite oublier le dynamisme de l'histoire magnifiée par un dessin plus que talentueux. PS pour Spooky; Carita Lupattelli n'est pas la compagne de Saverio Tenuta, j'ai demandé à la demoiselle, elle était en février 2022 célibataire.
Le Serpent et le Coyote
Excellent album, de toute manière lorsque je lis le nom de Philippe Xavier sur une couverture je ne réfléchis pas trop pour savoir si j'achète ou non. Depuis longtemps, Croisade, Conquistador, le dessin de ce gars me fait de l'effet. Encore une fois ici il arrive à nous dépayser avec des espaces pourtant mille fois vus au cinéma ou imaginés à la lecture de polar ou autres. Je ne connais pas les États-Unis, mais le bougre donne envie d'aller se perdre sur ces routes de Monument Valley. Finesse du trait, grands espaces, une colorisation adéquate, que demander de plus. En matière de scénario Matz n'en est pas à son coup d'essai, ici c'est du grand classique quoique l'on en apprend pas mal sur ce programme de protection des témoins et puis il y a le camping-car personnage part entière sans oublier le coyote. Une adéquation parfaite entre le dessin et le récit proprement dit, tout cela est parfaitement agencé et nous permet de passer un moment plus qu'agréable. Du très bel ouvrage, je n'ai pas lâché une fois entamée ma lecture, j'en redemande. Pas le polar du siècle, mais chaudement recommandé.
Sông
Ankama est décidément un éditeur que j'apprécie beaucoup de par la présentation de ses BD, mais aussi généralement par leurs contenus. Sông est le récit de rencontres avortées ou très reculées dans le temps, ici c'est la mère de la scénariste Hai Anh qui est le sujet principal cette mère Linh. En pleine guerre du Vietnam, elle quitte sa famille pour s'engager auprès de la résistance Viet Minh. Après un temps où elle est considérée comme trop bourgeoise, elle va se faire accepter pour devenir réalisatrice de films de propagande. A la fin de la guerre, elle partira pour l'Union Soviétique peaufiner sa technique avant de revenir dans son pays où elle va devenir une réalisatrice de premier plan. Au cours de toute cette période les circonstances feront qu'elle ne verra que peu sa famille, hormis son père. Sa fille Hai Han au scénario n'aura eu que des contacts épisodiques avec sa mère et je trouve que la BD ne force pas beaucoup le trait sur ce qui a dû être quelque chose de difficile à vivre. Pour tout dire je trouve que la BD est un peu édulcorée, les différentes scènes dans la jungle, et ce même si les évènements sont brutaux, paraissent "bucoliques" à mon sens. Attention je savais et n'avais pas envie de lire un énième Voyage au bout de l'enfer. Je pense que ce sentiment est lié au dessin de Pauline Guitton, très joli (le dessin), peut être même trop, tout en courbes avec une colorisation très douce il fait au final de ce récit quelque chose, comme le dit Canarde dans son avis, d'un brin esthétisant au détriment de l'impact. Mention spéciale toutefois au chapitre concernant le retour des prisonniers dans leur pays avec une très belle case page 93. A lire pour mieux comprendre par un biais plus apaisé un pan de l'histoire de ce pays.
Abattoir 5 ou la croisade des enfants
Je ne connaissais pas cette œuvre pourtant classée dans les cent meilleurs romans de langue anglaise. Et j’avoue, à ma grande honte, que je n’avais jamais entendu parler de cet auteur, Kurt Vonnegut.. Ignorance désormais réparée, surtout que je vais de ce pas me procurer l’oeuvre originale. Notre héros Billy Pilgrim est enlevé par les extra-terrestres pour servir d’animal de zoo sur la planète Tralfamadore. Et ils ne voient pas le temps comme les terriens, mais peuvent aller et venir en vivant tous les moments passés ou futurs en même temps. Et depuis, Billy peut également tout vivre en même temps. Et nous voyageons donc avec lui à différents moments de sa vie. C’est donc un récit de science-fiction. Mis à part son « emploi » au zoo tralfamadorien, Billy est quelqu’un d’à priori très ordinaire. Orthoptiste, marié heureux en ménage et papa, un peu sénile et materné par sa fille dans les épisodes où il a vieilli. Oui, mais voilà, il vit en même temps sa jeunesse, et là on change d’univers. Billy s’est engagé sur le front de la deuxième guerre mondiale, envoyé en 44 sur la bataille des Ardennes, fait prisonnier par l’armée allemande et déporté pour travailler dans l’abattoir numéro 5 de Dresde…. Et Dresde est bombardée par les alliés ! Ville dévastée. Dans l’abattoir, Billy fait partie des quelques survivants… Ce n’est plus de la science fiction, c’est réel bien sûr, c’est ce qu’a vécu Kurt Vonnegut. Il s’y met en scène d’ailleurs, en tant que co-prisonnier avec son héros Billy, à la manière d’un Hitchcock faisant de la figuration dans ses propres films. Même si comme je l’ai dit je n’ai pas lu ce roman, je comprends que les auteurs aient eu à coeur de le transcrire en bande dessinée. Science-fiction, récit de guerre, souvenirs, surtout réflexion sur l’absurdité, de la guerre, de la connerie, de la violence larvée dans l’esprit d’humains débiles, de l’absurdité de tout ça. C’est bien fait. Les auteurs nous offrent le tour de force de ne pas nous perdre dans les époques du récit, pourtant sacrément non linéaire, et pour cause. Et les « passages » temporels sont particulièrement bien construits, dans une espèce de continuité de mise en scène, très réussis. Le dessin s’avère très efficace. Les décors sont peu présents mais ce n’est pas le propos. Ce sont les personnages, leur caractère qui importe, même si toute l’ambiance est emprunte d’un certain fatalisme, tout cela est bel et bien rendu. Et c’est en plus ce fatalisme qui imprègne les dialogues de pointes d’humour, même dans les pires moments. Ah j’oubliais le titre, Abattoir 5 on devine… et croisade des enfants pour l’âge de ces soldats qu’on envoie au front. Je suis contente d’avoir découvert cette œuvre. Et je recommande. Chaudement.
La Vengeance du Comte Skarbek
Après avoir lu les nombreux avis positifs de ce site sur cette série, je me suis lancé dans l'acquisition de ce diptyque. Et bien m'en a pris ! :) Tout d'abord, même si l'histoire n'est pas des plus originales (vengeance du héros qui réapparait quelques années plus tard sur fond d'usurpation d'identité), j'affectionne particulièrement la période de l'histoire (milieu du XIXème) et le côté sombre du Paris de l'époque. Les décors et l'ambiance me font ainsi un peu penser à From Hell ou à Holmes. La Vengeance du comte Skarbek rend également hommage au roman d'Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo, auquel il emprunte de nombreux thèmes. Plusieurs clins d’œil à cet ouvrage sont ainsi disséminés tout au long de l'histoire. Côté dessin, chaque planche est tout simplement magnifique et Grzegorz Rosinski signe ici pour moi l'une des ses œuvres les plus abouties. Mention spéciale à la mise en couleurs, chaque case étant digne d'un tableau. En résumé, une œuvre à posséder dans sa bédéthèque. Originalité : 3,5/5 - Histoire : 4/5 Dessin : 4,5/5 - Mise en couleurs : 5/5 NOTE GLOBALE : 17/20
Brigade fantôme
Punaise! C'est une jolie surprise que cette petite série pour les enfants. En premier lieu j'ai admiré le concept audacieux de David Chauvel . En effet les premières planches parlent de mort d'enfants dues à des maladies ou des accidents. Sous un aspect humoristique les auteurs montrent l'aspect universel de la mort puisque la brigade est composée d'un petit français, d'une jeune africaine, d'un petit asiatique et d'un enfant de la préhistoire. Le dernier membre de la brigade est le serpent qui a mordu la petite africaine et qui apporte un puissant effet comique. La seconde trouvaille est d'aborder ce thème de façon joyeuse à travers des missions à forte puissances humoristiques pour aider des fantômes un peu laissés à l'abandon. Cette thématique centrale du récit est excellemment soutenu par le très bon graphisme de Cyril Pedrosa. Son trait presque élastique fait vivre une petite bande cosmopolite bien sympathique et colorée. Avec un Moudia, sorte d'ectoplasme verdâtre pourvoyeur de missions burlesques au moyen d'une infame touillote et de la charmante Vaiata spécialiste en sorbets pour le repos des mimi guerriers nous avons un équipage plein de drôlerie et d'esplièglerie. On ne peut souhaiter que longue vie à une pareille lecture.
The Dream
Ouah, c'est du très bon ça ! Je suis lecteur tardif des séries, mais celle-ci me semble parfaitement bonne, pour une suite qui tarde d'ailleurs un peu trop. Ce premier album contient tout ce qu'il faut pour donner envie de lire. On a un polar, mâtiné de fantastique et d'érotisme, empli de mystères que l'on sent bien mais aussi de petites choses qui donnent envie d'une suite. L'histoire ne semble pas extraordinaire mais exploite l'idée du rêve américain, et l'ensemble n'a pas l'air d'être parti pour bien se finir. C'est aussi des personnages qui sont marquants très vite alors qu'ils n'apparaissent que très peu. Je suis conquis par la façon dont chacun est vite caractérisé mais aussi dont les liens s'enchainent. Tout baigne encore dans le mystère et c'est ce qui fait fonctionner le récit. On se demande quelle est cette boite de production, qui sont ces personnages mystérieux, quelle est la part du fantastique et vers quoi tout ceci va tendre au final. J'avoue que j'ai une petite impatience à voir la suite arriver. Niveau dessin, je suis conquis par le trait de March, qui a aussi réalisé Karmen, dont la qualité m'avait époustouflé. J'ai retrouvé ici (et je me l'étais dit sans même faire le lien avec le dessinateur) une certaine audace des plans, des compositions et des perspectives. L'auteur se fait plaisir et ça se sent, c'est fluide et dynamique, avec une touche de fantaisie dans les représentations. Je suis admiratif de ce dessinateur ! En somme, une réussite pour ma part ! Vivement la suite.