Les derniers avis (39328 avis)

Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Scène de crime
Scène de crime

Bien avant l'excellent Criminal, messieurs Brubaker, Phillips et Lark se sont illustrés dans ce "Scène de crime" œuvre de jeunesse au sens ils étaient plus jeunes, faisaient leurs premières armes, ils ont effectué là un coup de maitre. Encore une intrigue au cordeau avec cette histoire de la disparition d'une jeune femme pour laquelle le héros cabossé comme il se doit en pince un brin, finalement cette partie de l'histoire est vite réglée et débouche sur quelque chose de plus profond. S'inspirant de tous les codes du polar, en roman ou en film, les auteurs arrivent toutefois à y glisser leur patte qui nous entraine dans un univers glauque à souhait; policiers pas franchement nets, gourou pédophile et un milieu familial du héros bien plombant. Tous les personnages ont leur importance sont psychologiquement bien fouillés et c'est un bonheur des suivre les pérégrinations de notre héros. Le dessin et la colorisation réalisé par Lark et Phillips est complètement maitrisé, tout concours à donner à ce roman noir une place de choix dans l'univers du polar. Un immanquable évidement.

21/04/2019 (modifier)
Couverture de la série Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle

Ah ah ah ! Qu’est-ce que c’est con ! Con, mais pas non plus n’importe quoi. En effet, Philippe Valette (que j’avais découvert avec une autre série beaucoup plus débile ("Georges Clooney"), réussit à bâtir une intrigue vaguement thriller (autour de l’usurpation de l’invention d’une super broyeuse à papier !) en ne sortant pas – au propre comme au figuré – de l’univers du bureau. Avec des personnages plan plan (que leur prénom improbable – commençant par Jean- pour les hommes, par Jeanne- pour les femmes, rend encore plus ridicules) qui se découvrent une âme d’enquêteur, voire d’Indiana Jones du pauvre pour Jean Doux, Valette nous entraine dans une aventure à deux balles plutôt bien ficelée (et ne partant pas dans l’absurde total comme je me l’étais tout d'abord imaginé), même si certains postulats sont bien sûr irréalistes. Mais ce qui accentue le côté désuet de l’intrigue, et fait aussi beaucoup pour le succès de cet album, c’est bien sûr le parti pris esthétique de Valette, qui reconstitue aussi bien l’ambiance, les décors des bureaux des années 1990 (mais aussi, indirectement, du matériel informatique des années 1970) qu’il ne l’a fait pour les dialogues creux, les hiérarchies stupides et les rapports vides de sens qui unissent ou désunissent les « collègues » de ces bureaux. On a parfois l’impression de traverser un jeu vidéo de l’ère préhistorique, avec ses pixels énormes, sa définition minimaliste. Une idée simple, bien mise en œuvre, cet album est vraiment original et chouette. Lecture recommandée !

20/04/2019 (modifier)
Couverture de la série Hypercapitalisme
Hypercapitalisme

Voilà un album qui parvient parfaitement à remplir sa fonction documentaire, à faire passer les messages de l’auteur, à la fois sur les mécanismes économiques et les théories qui les sous-tendent, mais aussi sur les moyens d’action qui nous restent pour modifier cette folle course en avant de l’ultra libéralisme. C’est à la fois clair, amusant et dynamique, en tout cas jamais rébarbatif, la narration jouant sur des personnages aux noms transparents (jeux de mots simples) et des démonstrations elles-aussi simples et efficaces. Le dessin de Larry Gonick ne fait que renforcer ce dynamisme et cette réussite, les passages de bande dessinée (avec des historiettes édifiantes et quelques personnages récurrents – au milieu de philosophes ou de théoriciens) s’intégrant à des graphiques ou des citations « éclairantes ». Même si des comparaisons sont faites avec quelques Etats européens, l’essentiel des références sont prises dans la société américaine. Quelques petits bémols aussi pour la seconde partie, dans laquelle certaines naïvetés pointent (comme dans « l’investissement responsable », qui peut n’être qu’un cache sexe hypocrite ; le mouvement « Occupy Wall Street» qui clame « nous sommes les 99% », malgré sa bonne volonté, masque le fait que les 99% sont très inégalitaires : ce sont les 0,1% les plus riches qui écrasent tout, mais les 10% les plus riches se distinguent beaucoup des 89% autres pourcents !, etc.). De même, les systèmes totalement alternatifs (comme l’anarchisme par exemple) ne sont pas explorés. Mais la lecture reste globalement intéressante. Ceux qui ont apprécié Economix retrouveront ici le même équilibre entre information et divertissement (le second au service de la première !), pour une lecture agréable et instructive.

20/04/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série La Cour des Miracles
La Cour des Miracles

Au siècle de Louis XIV le roi des gueux, Anacréon aussi appelé le Grand Coëstre règne sur toute une racaille hiérarchisée portant des noms hauts en couleurs: cagous, narquois, capons, sabouleux coquillards, malingreux et j'en passe tous membres du royaume d'Argot. Le Grand Coëstre se fait vieux et il souhaiterais passer la main et donner le pouvoir à son fils mais celui-ci grisé par ses succès tente le coup de trop qui l'envoie au cachot. Dés lors pour Anacréon le dilemme est cornélien ; trahir sa chair ou sa canaille. Le scénariste Stéphane Piatzszek nous fait déambuler dans un Paris interlope fait de bassesses où le sordide côtoie les plus hautes sphères de l'état. Des ruelles parisiennes pleines de merde, aux bordels en passant par le théâtre de Molière l'auteur nous entraine au sein d'un milieu à part à la mécanique bien huilée. Si le scénario très vite immersif avec des personnages qui ont une âme et une gueule fonctionne aussi bien c'est surement grâce au talent de Julien Maffre dont nous avions déjà vu la virtuosité dans Stern. Au niveau esthétique donc il n'y a pas grand chose à redire. Aussi bien les scènes intimistes que de foules sont parfaitement maitrisées et fourmillent de détails. Une œuvre qui devrait se poursuivre sur deux autres tomes pour ce qui semble être un premier cycle, j'attends la suite de cette saga bien sombre mais lumineusement orchestrée et dessinée. A lire assurément.

19/04/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série I kill giants (Je tue des géants)
I kill giants (Je tue des géants)

Une petite tuerie! Barbara Thorson est une collégienne à la langue bien pendue et que rien n'effraie. De toutes les manières elle transporte dans son sac un marteau de guerre nordique et elle tue des géants au petit déjeuner. C'est du moins ce qu'elle raconte et dans son esprit un brin perturbé, les fantasmes et la réalité se mélangent. Grâce à cette BD nous faisons la connaissance d'une héroïne d'un genre un peu nouveau, du moins à mes yeux, elle n'hésite pas dans les couloirs de l'école à se confronter à plus fort qu'elle même si elle en subit les fâcheuses conséquences. Elle fait preuve d'un humour acerbe et dévastateur qui lui font fréquenter le bureau du proviseur plus souvent qu'à son tour. En fait nous sommes face à un récit qui sait faire preuve d'une grande sensibilité avec une héroïne qui doit combattre ses démons réels ou métaphysiques, car sa vie est bien loin de ce que peuvent nous montrer certaines séries ou teen movies. Tout en noir et blanc le trait de Ken Niimura est rudement efficace et les personnages malgré un style épuré arrivent à faire ressentir leurs sentiments de belle manière. Je reste très conquis par ma lecture et souhaiterais reprendre le texte de la quatrième de couverture: " I kill giants est une histoire d'une sensibilité et d'une honnêteté rare lorsqu'il s'agit de traiter le harcèlement scolaire et l'amitié". Oui "I kill giants" c'est ça mais pas seulement c'est aussi une ode à l'espoir, au fait de faire vivre ses rêves. Forcément un coup de cœur, notons que cette BD a été adaptée au cinéma pour un film "Chasseuses de géantes" que je n'ai pas vu et qu'à vrai dire je n'ai pas spécialement envie de regarder tant la force du dessin se suffit à lui même.

19/04/2019 (modifier)
Couverture de la série Dessous (Bones)
Dessous (Bones)

Dessous a pu être publié grâce au financement participatif sur Sandawe, le web éditeur, et quand je vois le résultat final je me dis que le crowdfunding a un bel avenir devant lui, car pour son premier album Bones l’auteur (Fred Bonnelais) paraît plus un vétéran qu’un bizut. Effectivement ce qui frappe d’emblée c’est la patte graphique de Bones, très proche de celle de Mike Mignola voir pourquoi pas Olivier Vatine, avec un encrage profond, des gueules taillés au couteau et des décors anguleux. Mais là où je trouve Mignola parfois difficile à percer et à démêler, je n’ai pas ressenti cette impression dans le dessin de Bones qui est lui nettement plus lisible et clairsemé. Les couleurs aident peut être à surmonter cette noirceur car bien qu’utilisées à petites doses, elles permettent d’apporter ce qu’il faut de clarté à l’ensemble et de renforcer certaines atmosphères, notamment dans les scènes d’extérieur sur les champs de bataille qui ont une teinte grisâtre et terreuse. Un dessin qui convient très bien à l’ambiance du récit car c’est du Mignola aussi bien dans le rendu visuel que dans le texte. Qu’on se le dise, la série n’a pas pour ambition de révolutionner le genre ou même de faire dans l’originalité, c’est du grand classique dans le domaine de la série B et qui nous est servi ici avec efficacité. On sillonne les frontières car la BD est protéiforme entre l’historique, l’épouvante, le récit de guerre, le fantastique et le dieselpunk ; Dessous aurait pu s’appeler « B.P.R.D. - First Class » avec cette équipe d’élites mélangeant soldats et scientifiques français et allemand de la Première Guerre Mondiale enquêtant sur des phénomènes paranormaux. De nombreuses références et images nous traversent l’esprit au fil du récit : on pensera bien entendu à la saga Alien que ce soit par l’entremise des créatures parasites envahissantes ou des riches hominidés crevarices qui ambitionnent de les exploiter à des fins militaires (excellente idée d’avoir inclus le boucher du Chemin des Dames le général Nivelle). On fera également plus qu’une allusion évidente à certains Grands Anciens comme Shub-Niggurath issus de l’imaginaire d’H.P Lovecraft, et d’autres horreurs lorgnant du côté de Clive Barker. Malgré les nombreuses références on évite l’indigestion car tout cela s’imbrique parfaitement dans un récit fluide qui se lit vite (exceptés les passages en allemand non traduit) et n’est jamais ennuyeux. D’une certaine façon Dessous réussit là où d’autres grandes séries du même genre comme Sanctuaire ont échoué, en contentant tous les lecteurs, ceux ayant une préférence pour les ambiances glauques puis ceux privilégiant l’action. Bien que pensé comme un one shot, la fin de Dessous demeure très ouverte et sujette à interprétations. La suite "Dessous – Un océan de souffrance" est actuellement ouverte aux investissements, alors écoutez l’appel lugubre des abysses et rejoignez vous aussi la cohorte des édinautes. Mise à jour 18/04/2019 Si le premier Dessous pouvait se lire seul, ce second volet est clairement une suite dont les tenants et aboutissants paraîtront obscurs à ceux qui ne sont pas passés par la première étape. La suite du scénario prend une autre ampleur, divertissante mais qui se parcours rapidement, j'ai dû mettre une bonne vingtaine de minutes seulement pour la lire. Cela parle de mutations, d'avancée technologique, complot planétaire, le grand méchant de l'histoire à un côté Red Skul dans Captain America. Bon, c'est sympa mais on préférera juger la série dans son ensemble. "De quoi ? L'éditeur Sandawe a fermé ses portes ? Mince alors... Sans aller jusqu'à dire que le projet tombe à l'eau, Bones ne baissera pas facilement les bras j'imagine, il prend du plomb un coup de grosse Bertha dans l'aile. J'espère néanmoins voir cette fameuse conclusion qui devait nous emmener vers l'horreur cosmique.

04/06/2016 (MAJ le 18/04/2019) (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série Bezimena
Bezimena

Nous avons affaire ici à une œuvre qui n’est plus tout à fait une BD, pas encore exactement un Beau livre, mais plutôt un croisement entre les deux. Les cases ont disparu, mais la narration – ou si l’on veut, l’art séquentiel cher à Will Eisner subsiste, avec des magnifiques illustrations pleine page à droite, et du texte à gauche. Et tout cela grâce à une petite maison d’édition indépendante nantaise, Ici-Même, dont le credo consiste à « élargir, un tout petit peu, le champ du possible éditorial pour y faire entendre des voix qui [lui] sont chères. » Car en effet, les illustrations de Nina Bunjevac sont superbes par leur minutie, digne d’un travail de dentellière, suscitant instantanément l’étonnement et l’admiration et recélant un étrange pouvoir hypnotique. La technique utilisée, à cheval entre croisillons et pointillisme, est impressionnante, dans un noir et blanc qui apporte une touche de mystère. Il se dégage de ces dessins une atmosphère très particulière qui rappelle ce qu’on peut ressentir devant les œuvres d’Edward Hopper ou de Charles Burns. Quelque chose qui s’apparente à un onirisme sombre, avec des personnages aux visages songeurs ou inquiets, toujours cernés par une ineffable solitude. Et « Bezimena » n’a effectivement rien d’un récit à l’eau de rose, loin de là. En s’inspirant du mythe de Diane et Actéon et de sa propre expérience, Nina Bunjevac évoque le psychisme d’un délinquant sexuel. Durant son enfance en Yougoslavie, l’auteure, qui vit aujourd’hui à Toronto, fut victime d’un abus sexuel qui la fit « sombrer dans les ténèbres pendant des années ». En tentant avec cette histoire saisissante d’entrer dans la tête d’un pervers sexuel, elle a vraisemblablement tenté d’apaiser son traumatisme, En dépeignant la folie d’un homme lui-même manipulé par ses démons, sans la fausse pudeur qui l’aurait dissuadé de montrer les quelques scènes sexuellement explicites, Bunjevac a produit une œuvre très forte, relevant presque de l’acte de bravoure. Ce besoin de comprendre nécessitait aussi une certaine capacité à l’empathie. Et tout cela lui fait mériter aujourd’hui tout le bonheur du monde.

17/04/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Mes héros ont toujours été des junkies
Mes héros ont toujours été des junkies

Ed Brubaker est un grand scénariste je dirais même un très grand scénariste. Il est de ceux qui vous concoctent une histoire s'ancrant dans le "normal" mais qui en deux ou trois répliques vous font gentiment basculer vers autre chose : le sordide, la déchéance, la rédemption et bien d'autres choses encore. Ce mec n'est pas le premier venu, pour tout amateur de polar qui se respecte son nom est un gage de qualité dans des histoires policières noires qui bien souvent s'éloignent de la bête enquête et fouillent la psychologie de ses personnages. Pour rappel et je crois que ce n'est pas inutile il faut citer ses œuvres les plus marquantes. - Kill or be killed - Incognito - Fondu au noir - Criminal Quatre titres parmi d'autres mais pour les amateurs des gages de qualité. Un grand scénariste ne suffit hélas pas, encore faut-il que la mise en images soit également à la hauteur. Depuis de nombreuses années Ed Brubaker s'adjoint pour ce faire l'aide du talentueux Sean Phillips qui avec son dessin nerveux rajoute si besoin était une tension dans les récits de son complice. Pour cet album encore une histoire bluffante qui débute gentiment dans une clinique très chic pour toxicos de tous poils. C'est là qu'une idylle se noue entre la belle Ellie et Skip, très vite ces deux là vont se trouver et tenter de fuir pour un road trip dont on décèle assez vite qu'il n'est pas si aléatoire que cela. Ce n'est qu'à la dernière page en seulement trois cases que le fin mot de l'histoire nous est donné. Magnifique, même en sachant qu'il y a anguille sous roche c'est un bonheur de se faire trimballer de la sorte. Alors oui, mille fois oui à la dream team Brubaker/Phillips, personnellement j'en redemande.

17/04/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Katanga
Katanga

Le Katanga, sa tentative de sécession juste après l'indépendance du Congo Belge et ses fameux mercenaires européens, voilà des sujets dont j'avais beaucoup entendu parler mais que je connaissais mal. Fabien Nury et Sylvain Vallée, déjà auteurs de Il était une fois en France, nous plongent en plein dedans et rendent cet imbroglio politique, militaire et mafieux presque clair. Nous y suivons de près plusieurs protagonistes. Il y a les politiciens Katangais et les Européens qui les conseillent d'un peu trop près, chacun œuvrant pour son compte personnel très égoïste. Il y a les mercenaires engagés par ces derniers, de vrais anciens combattants mortels et durs à cuire, prêts à affronter les pires dangers sous les ordres de leur chef, Félix. Et il y a Charlie et sa sœur, deux Congolais qui tentent de s'en sortir chacun avec leurs moyens et qui ne manquent d'intelligence pour cela, même si cela ne réussit pas forcément comme ils l'auraient espéré. J'ai immédiatement apprécié le dessin, alors même que la couverture ne m'attirait pas plus que ça. J'aime ce trait rond et maîtrisé que nous offre Sylvain Vallée. Les décors sont très soignés et leur colorisation est parfois si réussie qu'ils m'ont parfois fait penser à certaines scènes de Blacksad. Les visages aussi sont très réussis même s'ils s'apparentent parfois un peu trop au style caricaturiste : je m'attendais régulièrement à voir surgir une caricature de Jean Gabin ou de membres des Tontons Flingueurs, ce qui aurait risqué de me faire sortir de l'ambiance du récit. Car le scénario est cru et sombre. Le Katanga de l'époque, comme le Kivu de nos jours que j'ai découvert récemment, était un lieu franchement dangereux où nul n'était à l'abri, qu'il soit riche, puissant ou pauvre. La violence de certaines scènes fait d'autant plus peur qu'on imagine qu'elles ne sont probablement pas vraiment exagérées. Heureusement, le dessin au ton léger de Sylvain Vallée permet de réduire un peu la dureté de ces scènes et leur donne parfois un côté presque humoristique tant elles paraissent outrées. L'intrigue tient la route et le lecteur en haleine. On peut regretter un côté parfois un peu embrouillé, dans ce mélange de magouilles politiciennes et mafieuses, de prise de pouvoir politique et militaire et de chasse aux diamants. Mais on se laisse volontiers porté par l'action et par les interactions entre les bons personnages. Et au passage, cela m'a permis d'apprendre un peu plus sur comment les choses ont peut-être pu se passer à l'époque dans ce fameux Katanga. Et puis l'histoire tient en trois tomes, ce qui permet de bien la développer sans la diluer pour autant. C'est bien.

17/04/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Les Chroniques de Corum
Les Chroniques de Corum

Michael Moorcock a créé le champion éternel qui évolue sur plusieurs plans de notre univers; Elric de Melnoboné sans doute le plus connu, mais aussi Jerry Cornélius, Oswald Bastable et Ulrik von Bek. Le rôle de ce champion est de lutter pour maintenir l'équilibre entre la Loi et le Chaos. Tous ces personnages apparaissent dans différents romans ou nouvelles de Moorcock pour au final constituer une gigantesque tapisserie qui recouvre l'espace et le temps, un "multivers". C'est un vrai plaisir que de retrouver Corum, le prince à la robe écarlate, personnage qui a enchanté mon adolescence, époque où je dévorais littéralement ce type d'histoires mettant en scène les forces du bien et du mal et qui voyait s'affronter des guerriers tourmentés. Cerise sur le gâteau, cet ouvrage des éditions Delcourt possède un petit côté suranné qui n'est pas pour me déplaire, en cause le dessin de Mike Mignola et la colorisation à l'ancienne qui rajoutent au charme de l'ensemble. Cette lecture à un côté madeleine de Proust qui m'a replongé dans mes jeunes années et rien que pour cela je dis bravo. C'est donc avec un grand plaisir anticipé que je lirai la suite de cette série que tout amateur de fantasy se devrait de lire.

17/04/2019 (modifier)