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Couverture de la série Abdallahi
Abdallahi

Un récit qui prend son temps pour donner toute sa mesure. Le lecteur doit être patient, et accepter une certaine lenteur, une langueur qui doit autant au soleil de l’Afrique qu’à la volonté sourde d’un homme d'« entrer » en Afrique, à Tombouctou, mais aussi dans une Afrique fantasmée. On est au temps des explorateurs européens, dans ce premier tiers du XIXème siècle où les aventuriers rêveurs, un peu fous et démiurges, se lançaient dans l’inconnu à connaître, avec avidité et inconscience, avant que les marchands et les militaires ne rationalisent tout ça. J’ai longtemps cru que le héros était une pure invention de Dabitch (je ne le connaissais pas : mais la biographie en fin du second volume rectifie cette erreur). Explorateur méconnu, mais au destin et à la personnalité étonnants en tout cas. Et Dabitch – qui a sans doute modifié quelques détails – a su garder quelque chose de mystérieux dans cette épopée. Il ne faut pas attendre d’action à tous les coins de page, mais on ne s’ennuie jamais, même lorsque de longs passages contemplatifs se succèdent. Le temps se dilate, sans qu’on le regrette. Et, comme souvent, le dessin de Pendanx accompagne très bien le récit de Dabitch. Même si je m’attendais à plus de décors en plans larges, son travail est vraiment chouette. Une lecture agréable en tout cas. Note réelle 3,5/5.

10/03/2024 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

Gros coup de coeur, je ne m'attendais pas à un documentaire romancé qui soit à la fois drôle, sensible et didactique. Fan de Star Wars, féru de l'industrie cinématographique, amateur de tranches de vie, geek à l'affût de références... le livre vise des publics de niche mais offre également une belle aventure à ceux qui aiment les bons romans graphiques. Alliant un scénario fluide et bien construit à un graphisme moderne, élégant et utilisant habilement les pointes de couleur, c'est du boulot d'orfèvre. Two thumbs up. Même s'il n'est pas parfait au niveau de la direction, Star Wars est incontestablement un film qui a chamboulé le cinéma, aussi bien au niveau technique (les effets spéciaux évidemment) qu'économique (comme le merchandising) et culturel (le premier véritable film culte trans-générationnel qui a gavé de références pulp des millions de petits et grands pour des décennies). Et ce livre nous en fait découvrir les coulisses qui croulent sous les impondérables, les virages à 90 degrés, les belles rencontres qui impacteront les carrières de nombreuses personnes, l'alliance de talents disparates qui ont offert au monde quelque chose d'aussi inattendu et magique. Et comme Georges Lucas, on est spectateur de son propre travail, confronté et impuissant aux coups du destin. Mais rien n'est arrivé par hasard: de l'argent personnel investi aux bon choix des personnes, la mise en œuvre a pris des années, mutant suivant les contraintes et les remarques pertinentes de ses proches (sa femme mais aussi son incroyable cercle de proches aussi légendaires les uns que les autres (les Expendables d'Hollywood: Scorcese, Spielberg, Coppola, de Palma, Milius...)). Une fois terminé, j'étais doublement heureux: que ce film ait pu voir le jour malgré le nombre de sujets à abandon et d'avoir lu une superbe BD dotée d'une superbe couverture.

09/03/2024 (modifier)
Par Drbe
Note: 4/5
Couverture de la série Sherlock Holmes et les mystères de Londres
Sherlock Holmes et les mystères de Londres

Je viens d'achever d'une traite les deux volumes de ce Sherlock Holmes, et je conseille aux nouveaux lecteurs de faire de même pour bien apprécier l'histoire. Le scénario est dans la plus pure veine Sherlock Holmes et le personnage de Fénéon qui me paraissait un peu gadget dans le premier tome se révèle bien plus intéressant et utile à l'intrigue. Les dessins servent parfaitement l'histoire et nous plongent aisément dans le Londres du XIXs. J'ai donc passé un excellent moment à lire ces deux opus et je vous en recommande la lecture. J'espère que le teaser de fin sur l'affaire Dreyfus verra bien le jour !

09/03/2024 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Les Panthères
Les Panthères

Les panthères est une série parue dans le journal Tintin au début des années 70 créé par Greg et Aidans. On y retrouve trois jeunes filles gravitant dans le milieu du spectacle qui se trouve entraînées malgré elle dans des aventures où se mêlent acteurs et voyous. La série n’ira pas au delà de trois histoires du fait de l’activité débordante de Greg. Et c’est bien dommage tant cette série est rafraîchissante. On se retrouve ainsi la fin des trente glorieuses dans la France des années 70 grâce à ces «  drôle de dames ». Le rythme est enlevé, les histoires se lise de manière plaisante; mais on connaît tous la qualité de Greg au scénario. Et puis il y a le dessin d’Aidans. Si certains dessinateurs peinent à dessiner les personnages féminins ce n’est vraiment pas le cas d’Aidans qui a un vrai talent pour mettre en lumière ces trois jeunes femmes. Je n’attendais pas grand chose de cette courte série parue dans la collection « Jeune Europe » Des éditions du Lombard, mais au final j’ai passé un très agréable moment où la nostalgie a sans doute joué à plein régime.

09/03/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
Couverture de la série Abaddon
Abaddon

Belle mécanique pour cette intégrale qui réussit le tour de force de nous maintenir dans un état de tension au fil des pages mais qui aboutit à un sentiment de satisfaction une fois la lecture terminée. La qualité de cette aventure vient sans doute du grand nombre d'interprétations que l'on peut projeter dessus. Une image du purgatoire si on est imprégné de culture chrétienne, une démarche psychanalytique (cf l'adresse de Roland Topor, : "... Même les paranoïaques ont de vrais ennemis.¨) , un catalogue de micro-sociétés (la colocation, le couple, le harem, le duo maître/valet, les compagnons de beuverie...), une ode au chocolat pour les gourmands, une histoire de zombies, l'imaginaire d'un militaire frustré, un simple cauchemar, un mauvais trip...Et je pense que je n'ai pas ouvert toutes les portes ! L'étrangeté qui nait de cette polysémie est renforcée par l'image très systématique en deux couleurs complémentaires. Comme dans l'Alcazar de Luminet, avec son orange et bleu, mais ici le dispositif est différent, ce n'est pas la couleur chaude qui fait la lumière et la froide qui assure l'ombre, on a un rouge rosissant qui dessine tous les contours, les personnages restent sur fond blanc et un vert bleuissant assure le décor. Les personnages tout pâles semblent donc flotter et nous mettent sur la piste des fantômes dans une première étapes, les autre interprétations apparaissent au fur et à mesure des tentatives d'évasion et des rêves du héros. Mon seul bémol : c'est un format à l'italienne très épais (236 pages) qui va sans doute mal vieillir et n'est pas très pratique pour lire au lit. Ensuite il ne faut pas offrir cette intégrale à Adèle Haenel, elle la trouvera raciste et sexiste parce qu'effectivement il n'y a pas de personne racisée et le rôle des femmes est essentiellement fondé sur leur plastique ou leur sexualité. Je me disais que ça devait venir de l'âge de l'auteur que j'imaginais septuagénaire, mais pas du tout ! En revanche la première parution date de 2013 (l'auteur avait donc 32 ans à l'époque, mais il s'est retrouvé militaire à 17 ans, donc pas le meilleur endroit pour apprendre la nuance et l'humanité...) On n'est pas au niveau d'Alfred Histchcock qui n'hésite pas à torturer son actrice jusqu'à détruire sa vie pour réaliser son film "Les oiseaux", ici ce ne sont que des dessins... Désolée Adèle, tout le monde ne peut pas avancer au même rythme ... Ne pas offrir non plus cet opus à une personne claustrophobe, c'est quand même assez flippant, cet immeuble sans fenêtre où les portent ne s'ouvrent pas ! Pour les autres : procurez vous cette intégrale parce que lire les chapitres séparément doit être extrêmement frustrant, voire pas intéressant du tout.

09/03/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Tepe - La Colline
Tepe - La Colline

Une BD qui sort des sentiers battus. En effet, le récit se déroule 9 000 ans avant notre ère sur le site de Göbelki Tepe (la colline ventrue) dans le sud de la Turquie. Ce lieu est considéré comme l'emplacement du premier temple de l'Histoire. C'est à partir de ce lieu symbolique que Firat Yasa a imaginé cette histoire. Firat Yasa est un auteur turque, et ce "Tepe la colline" est sa troisième BD, mais la première publiée en France à ce jour. Il nous propose un conte fantastique à une période charnière de l'humanité, le moment où l'Homme va passer du nomadisme de chasseur/cueilleur à la sédentarisation. Ne cherchez pas de vérité historique, laissez-vous juste aspirer par ce conte rafraîchissant. Deux mondes s'opposent, celui de Râht, un nomade qui a la particularité de pouvoir communiquer avec les animaux et celui d'une cité qui vénère le "père-ciel" sous la coupe d'un chamane fou furieux. Une cité qui pratique des sacrifices pour apaiser la colère de ce premier dieu et qui veut imposer son mode de vie. Les prémices de la civilisation. Un conte violent qui dégage une certaine poésie avec ce couple improbable et touchant d'un homme et d'une biche. Une lecture rapide malgré la pagination importante, peu de textes et ceux-ci vont à l'essentiel. Un récit qui fait écho à notre monde actuel, il pointe du doigt le fanatisme et notre absence de relation avec la nature dans nos sociétés structurées. Une lecture rapide, mais très plaisante et la partie graphique n'y est pas étrangère. Un dessin singulier, qui rappelle l'art pariétal, accompagné de couleurs chaudes ou froides suivant qu'il fasse jour ou nuit. Une mise en page aérée. Contemplatif ! J'aime beaucoup. Je recommande aux amateurs du genre. Un truc agaçant en fin d'album dans la postface, elle fait référence à certains passages du récit qui renvoient à des numéros de page, sauf que lesdites pages ne sont pas numérotées !

09/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Naphtaline
Naphtaline

3.5 Un bon roman graphique même s'il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans le récit. Il faut dire que je ne me suis pas très fan du dessin que je trouve un peu moche, mais au moins c'est lisible. J'ai accroché lorsqu'on voit enfin le passé familial de l'héroïne et plus précisément la jeunesse de sa grand-mère paternelle. Au travers de cette grand-mère on voit ce qu'ont dû subir les femmes de cette génération, dont le destin consiste à se trouver un homme pour se marier. Son frère n'est pas mieux loti parce qu'il est homosexuel à une époque où c'est une déviance et où on doit le cacher. Il y a plusieurs passages émouvants dans cet album et ça se lit très bien une fois qu'on réussit à embarquer dans le scénario. Il y a juste le dessin que je n'ai pas réussi à aimer, mais comme je l'ai écrit, au moins je savais ce qui se passait dans les cases.

09/03/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série L'Heure des Lames (Knife o'clock)
L'Heure des Lames (Knife o'clock)

Dès qu'on entame cette BD, on est surpris par le côté ouvertement loufoque et étrange du monde où elle se déroule. Un monde où il pleut des couteaux, où le vent se moque des gens, où les ustensiles de cuisine sont des petits dieux qui parlent, où les parents sont des objets vivants fabriqués par les enfants, etc etc... Vraiment bizarre et pourtant cette logique décalée tient assez bien la route. Le récit se base donc sur cet univers étrange et sur la vie d'un lycéen un peu misanthrope qui a la particularité de savoir qu'il mourra dans 3 semaines et qui doit supporter l'enthousiasme et l'esprit d'initiative envahissant d'une très jolie et énigmatique camarade de classe qui vient d'emménager. Ensemble, et avec un troisième larron tout aussi étrange, ils vont essayer de bousculer l'ordre établi. Je suis tombé sous le charme de cet univers original. J'apprécie d'être surpris et d'essayer de comprendre la logique d'un monde nouveau et d'en découvrir les mystères au fur et à mesure. Le côté loufoque de celui-ci est en outre assez amusant en même temps qu'il est un peu dérangeant. J'aime bien aussi le dessin. Je trouve surtout la fille très jolie et son charme ajoute à la vraie curiosité de savoir qui elle est et quelles sont ses motivations. Même si les idées qui composent ce monde sont parfois vraiment bizarres et pas toujours compréhensibles, j'ai bien aimé suivre le périple de ces trois jeunes. A noter que si le premier tome présente un aspect parfois très abstrait voire poétique, le second tome rentre plus dans le vif du sujet avec une trame plus linéaire, plus terre à terre et tournée vers l'action, tout en gardant tous les éléments de ce monde loufoque et surprenant, apportant au passage encore plus de nouveautés à celui-ci. Le héros du tome 1 passe aussi un peu au second plan, remplacé par ses acolytes en tant que personnages principaux. Le charme y est un peu moins profond mais la lecture toujours plaisante. Maintenant, je suis un peu inquiet car le 3e et dernier tome est paru en 2018 en version originale et toujours pas en France. J'espère qu'on y aura bien droit un jour pour conclure cette histoire si originale.

18/09/2016 (MAJ le 08/03/2024) (modifier)
Par Martial
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Clarke et Kubrick
Clarke et Kubrick

Clarke et Kubrick, un univers génial : Le dessin de l'école Espagnole est non seulement percutant, mais aussi empreint d'une grande contemplation des formes technologiques et architecturales. Image d'un pays résolument moderne dans ses réalisations contemporaines décomplexées. Un pur chef d’œuvre qui renvoie souvent à l'esprit des vacances où tout devient possible alors, avec quelques plages de sable fin, des ports anachroniques en apparence, et des soirées dans l'ombre des remblas, où se trament des aventures joyeusement inquiétantes. Des péripéties absolues, dans lesquelles nos héros se sortent par des triomphes à la Pyrus. Cet aspect peu orthodoxe de leurs tribulations, apporte une grande fraicheur dans cette vision d'aventures où tout reste possible. Scénario plus fouillé que ce qu'on peut en penser de prime abord, si on se contente juste de se poser sur le déroulé simple des aventures. Car derrière cette apparente simplicité, se dévoile pour celui qui y entre totalement, un esprit d'ouverture sur un futur tel qu'on pouvait le penser. Un futur positif et aventurier dans le sens des grands espaces, avec une technologie décrite, facilitatrice des choses et plutôt fun, à contrario de cette technologie de contrôle qui se répand aujourd'hui dans le réel. Une vision d'un univers moderne et libérateur, dans lequel nos héros sont confrontés à d'autres pensées, d'autres projets de vies des personnages bizarres, tant physiques que psychiques, qu'ils croisent.... Parfois retords, ou totalement déjantés, ou bien calculateurs et cyniques, ou encore sans moralité, sauf celle de leur intérêts. Sans parler des jeux atypiques relationnels de nos deux acteurs, croqués par Alfonso Font. Dont l'un passe son temps les bras au ciel à dénoncer avec une conception ravageuse, les malheurs hallucinants qui leur arrivent. Et dont l'autre en assure une reformulation rationnelle douteuse... Trois albums à ma connaissance, à se procurer illico, pour se projeter dans des aventures positivement jouissives.

08/03/2024 (MAJ le 08/03/2024) (modifier)
Couverture de la série Batman - White Knight
Batman - White Knight

Nouvelle aventure de notre Batman et de ses méchants idylliques dont, le Jocker notre chouchou qui est mis en scène sous son autre personnalité. Ce récit m'a bluffé et convaincu par sa maturité, des dialogues et des émotions très authentiques à notre réalité, les personnages vivant comme rarement vue auparavant. Son ambiance dingue, de ressentir Batman sombrer dans le déni et la brutalité ; et au contraire, le Joker mis en lumière par sa personnalité et son intelligence d'antan. La mise en scène, par le découpage des cases sur les planches mais surtout la liberté que l'auteur a pris sur l'univers et les personnages est stupéfiante, choquante mais vraiment appréciable. Les dessins, le plaisir de contempler notre sinistre Gotham et la totalité de ses personnages prendre vie par les traits de notre cher Sean Murphy. Je ressens que l'auteur à voulu mettre avec une grande passion, son empreinte sur le mastodonte de l'univers de Batman, en n'hésitant pas à casser les codes, par sa prise de risque scénaristique et sa vision réaliste. J'ai hâte de lire sa suite qui, apparemment, et encore mieux réussie. Je vous souhaite une agréable lecture aux cotés de notre "méchant" préféré.

07/03/2024 (modifier)