J’ai vraiment adoré !
C'est original, très bien pensé et imaginé. Une très bonne manière de présenter une situation qui est encore et malheureusement d'actualité de nos jours.
Un très bel hommage du dessinateur Shaun Tan à ses parents.
A lire absolument !!!!
Moi qui ne suis pas du tout dans le délire western j'avoue avoir été agréablement surpris.
C'est vachement bien fait. Le scénario tient bien la route. On passe un très bon moment en lisant cette bd. Je n’ai par contre pas aimé l’orthographe choisie lorsque la servante chinoise parle. Nous voyons très bien qu’elle est asiatique à travers les dessins, donc inutile de préciser à tout prix qu’elle a un accent. Un peu comme dans les albums d’Astérix avec le pirate noir. ( les gau’ois.......mouais...).
En tout cas, une très belle découverte. Vraiment hâte de lire la suite.
En tombant sur un extrait je me suis dit : ”mais c'est quoi ces personnages dessinés bizarrement avec des longs nez” et du coup, pas du tout eu envie de lire cette bd. C'est seulement quelques temps plus tard, après avoir lu je ne sais combien de commentaires positifs que je me suis dit finalement : ”allez, pourquoi pas”.
Et franchement, je me suis retrouvé vraiment con avec ma première impression.
Quelle histoire sombre !! On en ressort vraiment pas indemne après avoir lu ça. Le mal être du personnage principal est profond ! Manu Larcenet a su faire ce qu'il faut pour qu'on le ressente et c'est vraiment fort !
Une superbe bonne idée d’avoir intégré des dessins de ses enfants quand on entre dans le trip du gars : le fameux blast. J'ai tout de suite acheté les 3 autres tomes après avoir lu le premier.
Une découverte choc ! Tout ce qu’on demande quand on est passionné de bd ! Je recommande vivement.
Du grand art !!!
Alors là, c’est la grosse claque ! Les dessins sont tout simplement excellents ! Manu Larcenet est carrément monté de je ne sais combien de niveaux avec cet album ! C’est sombre, froid, intense.....on rentre totalement dans l’histoire.
A la fin de la lecture, on ne peut s'empêcher de revenir sur certaines pages pour admirer encore certains dessins. Culte ! Je dis bien CULTE !
Une très très bonne lecture !
Bon je vous avoue que le dessin n'est pas ce que je préfère mais voilà.......il y a l’histoire qui va avec. J'ai bien rigolé à certains moments (J’ai adoré la relation entre les deux frères), été ému à d’autres moments. A la fin de la lecture, on part tout de suite dans un long moment de réflexion sur soi-même, notre propre vie, notre famille, notre histoire......
Une bd qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Le genre de thème qui parle à tout le monde.
Niveau dessin, je suis largement beaucoup plus fan des dernières œuvres de Manu Larcenet. A savoir La Route et Le Rapport de Brodeck.
Tout simplement génial ! BD ultra divertissante. C'est cru, chelou, violent, ça tire à tout va! Un bon western qui présente autre chose que ce qu'on a l’habitude de voir. Les personnages dessinés de manière un peu difforme sont vachement biens. J'ai vraiment été content de mon achat.
Une très bonne bd à découvrir!
Waoowwww!!!!....voici ce que je me suis dit en ouvrant cette bd. Les dessins de Sergio toppi sont juste excellents. Une maîtrise du noir et blanc à couper le souffle. Je me suis complètement laissé emporter dans ce monde. Je regrette juste le fait que les histoires soient un peu courtes.
Une très bonne lecture que je recommande.
J'ai découvert le travail des frères Brizzi en lisant cette adaptation en bande dessinées de l’œuvre de Dante et franchement j’avoue avoir été complètement bluffé. J’aurais cependant aimé que l’environnement soit présenté de manière un peu plus sombre. C'est tellement beau que cela nous fait oublier que nous assistons a une expédition au sein de l’enfer.
Après ma lecture, je me suis tout de suite mis à faire des recherches sur le travail des frères brizzi et j'ai donc beaucoup aimé aussi la bd Don quichotte.
J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd que je recommande vivement.
Quand on se retrouve dans cette situation, c’est dur de s’en sortir. Il semble que l’auteure ait eu affaire à un beau modèle de pervers manipulateur.
On voit aussi que l’auteure a réussi à se sortir de cet enfer en analysant et en comprenant le mode de fonctionnement de son bourreau. Et elle nous permet de vivre ça directement avec elle.
Cette première partie où elle raconte son histoire d’amour naissante et la lente dérive vers la violence est bien faite. Elle nous fait bien partager ses émotions, l’amour puis les doutes, la culpabilité qui s’installe, le yoyo émotionnel instillé par le partenaire.
J’ai bien aimé l’artifice de l’ours en peluche qui lui (et nous) permet de sentir que quelque chose a l’air de clocher dans la relation à l’autre, même si elle ne veut pas se l’avouer encore.
Et cette seconde partie, où elle a pris conscience que non, ça n’est plus possible, où elle se fait aider pour comprendre, c’est celle qui est la plus instructive pour le lecteur ou la lectrice.
Les explications, issues de ses recherches persos et de ses séances de psy, permettent de mettre un nom sur les désordres et donnent des clefs pour les repérer.
Un bel ouvrage, qui pourra s’avérer utile, et servi par un dessin dans la veine des blogs, pas exceptionnel certes mais agréable à suivre et qui ne surcharge pas le propos.
Comment ne pas être impressionné devant une œuvre aussi monumentale ? « La Terre verte » comporte tant d’atouts qu’on ne sait par lequel commencer… Le premier, c’est le choix du format : au lieu d’une série, l’éditeur a opté pour un bon gros one-shot immersif, ce qui évite d’avoir à attendre trop longtemps le dénouement et permet de juger de la qualité du récit dans son ensemble.
A ce titre, j’ai été totalement captivé du début à la fin par cette épopée au souffle puissant, avec une tournure théâtrale dans la pure tradition shakespearienne. Pour concevoir cette histoire, Alain Ayroles, le scénariste des « Indes fourbes », s’est inspiré d’un fait historique dont on connaît assez peu de choses : la « conquête » du Groenland par le viking Erik le Rouge un peu avant l’an 1000, avec l’implantation d’une colonie qui exista 400 ans avant de disparaître corps et biens, sans que l’on sache vraiment dans quelles circonstances. Ayroles s’en est inspiré pour produire cette fiction où le protagoniste principal n’est autre que Richard III, le roi d’Angleterre qui avait inspiré Shakespeare pour sa célèbre pièce. C’est ainsi que l’on va suivre le parcours de ce personnage sournois et manipulateur dont la soif de pouvoir le conduira vers la folie meurtrière la plus extrême, jusqu’à cette image finale qui restera gravée longtemps dans la rétine du lecteur.
L’autre très bonne idée est d’avoir situé le théâtre de l’action dans cette contrée méconnue qu’est le Groenland, dont les vastes étendues glacées conservent toujours leur part de mystère, et finalement assez rarement exploité dans les arts et la littérature.
Le découpage en scènes et en actes rapproche le récit du mode théâtral et fonctionne à merveille, tout comme les dialogues particulièrement ciselés. Les protagonistes principaux sont très bien campés : l’évêque Dom Matthias, le « bouffon » Kraka, mais en particulier Ingeborg, cette jeune femme solaire qui contraste avec les habitants du village de Gardar, dans une situation critique, et vient en contrepoint du ténébreux et maléfique Richard. Si au départ celui-ci lui fait forte impression dans son armure massive avant de la rendre amoureuse, Ingeborg va ensuite déchanter devant la noirceur du personnage qui la conduira à s’opposer à ses projets belliqueux…
Mais c’est à travers le personnage de Richard, être dont la laideur et la difformité semblent avoir forgé en lui un noyau de colère inflammable, que le thème du pouvoir va être développé. Au départ, l’homme semble être désabusé et peu motivé pour remplir la mission qui lui a été confiée, lorsqu’il découvre cette contrée inhospitalière peuplé de gueux faméliques, lui qui s’attendait à un paradis vert. Pourtant, contre toute attente, il va être gagné par l’hubris en comprenant quel avantage il peut tirer en s’imposant comme le chef. L’homme a de la suite dans les idées et s’imagine que le Groenland pourrait lui servir de tremplin pour prendre sa revanche le moment venu, quand il reviendra vers le monde « civilisé ». De façon sournoise et cruelle, il va méthodiquement évincer tous ceux qu’il voit comme des concurrents potentiels ou des obstacles à ses ambitions.
Avec Dom Mathias, sorte de tartuffe prédicateur en habit de carnaval, Ayroles portera avec une ironie cinglante ses attaques contre la religion, avec de sévères coups de griffe à l’attention de ceux l’utilisent comme instrument de pouvoir.
Hervé Tanquerelle, qui m’avait séduit avec ses « Racontars arctiques » et avait acquis ses lettres de noblesse dans le milieu du septième art depuis « Le Dernier Atlas », adopte ici un style plus académique mais adapté au registre de la saga populaire. Ce qu’on apprécie, c’est qu’il a tout de même conservé sa patte artisanale avec ses « imperfections » (je ne sais pas comment le dire autrement, mais cela n’a rien de dévalorisant, au contraire…), ou autrement dit, il n’a pas cherché à produire à tout prix un dessin « industriel », techniquement élaboré, mais lisse et sans âme. Le personnage de Richard, en proie à une folie qu’il cherche à dissimuler, lui a permis de montrer son talent pour rendre les visages expressifs, il suffit pour cela de consulter la page 12 où on voit l’homme traversé par une succession d’émotions fugitives durant un court instant, et c’est assez impressionnant. On peut souligner également le travail sur la couleur d’Isabelle Merlet, qui avec ses bleus glacés a su restituer l’atmosphère polaire de cette saga. Si une version noir & blanc est sortie en tirage limité, il n’est pas dit que cela apporte réellement une valeur ajoutée, mais certains la préféreront peut-être pour ce côté austère qui pourrait plus correspondre à l’esprit du récit et permet de faire ressortir le propos.
Hasard du calendrier, « La Terre verte » est sorti peu de temps après l’investiture de Donald Trump à la Maison blanche, et comme on le sait, le président idiocrate du peuple étatsunien a clairement fait connaître ses intentions de s’approprier le Groenland, « par la force s’il le faut ». Certes, Richard n’a rien de commun physiquement avec Donald, mais son hubris et sa volonté de contrôle démesurée est du même tonneau que celui du clown orange. Et c’est exactement ce qui est exposé avec cette bande dessinée : le mécanisme de conquête du pouvoir par un individu cynique, revanchard et mégalomane, avec un goût pour la manipulation où seul comptent ses propres intérêts. De plus, les thématiques en second plan nous ramènent à des problématiques contemporaines : l’impact environnemental destructeur de l’humain sur la faune (cf. le massacre aveugle des morses, juste pour l’ivoire de leurs défenses, page 92) et le féminisme (avant l’heure) à travers le personnage d’Ingeborg. En somme, des questions qui ont toutes les chances de déplaire à Trump et ses aficionados masculinistes.
En résonnant ainsi avec l’actualité politique et les thèmes de notre époque, « La Terre verte », formidable épopée de bruit et de fureur doublée d’une sarabande macabre qui glace les sangs, parfaitement retranscrite par Tanquerelle lorsque Richard sombre dans la folie, se place dans la catégorie des ouvrages incontournables de l’année.
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Là où vont nos pères
J’ai vraiment adoré ! C'est original, très bien pensé et imaginé. Une très bonne manière de présenter une situation qui est encore et malheureusement d'actualité de nos jours. Un très bel hommage du dessinateur Shaun Tan à ses parents. A lire absolument !!!!
Undertaker
Moi qui ne suis pas du tout dans le délire western j'avoue avoir été agréablement surpris. C'est vachement bien fait. Le scénario tient bien la route. On passe un très bon moment en lisant cette bd. Je n’ai par contre pas aimé l’orthographe choisie lorsque la servante chinoise parle. Nous voyons très bien qu’elle est asiatique à travers les dessins, donc inutile de préciser à tout prix qu’elle a un accent. Un peu comme dans les albums d’Astérix avec le pirate noir. ( les gau’ois.......mouais...). En tout cas, une très belle découverte. Vraiment hâte de lire la suite.
Blast
En tombant sur un extrait je me suis dit : ”mais c'est quoi ces personnages dessinés bizarrement avec des longs nez” et du coup, pas du tout eu envie de lire cette bd. C'est seulement quelques temps plus tard, après avoir lu je ne sais combien de commentaires positifs que je me suis dit finalement : ”allez, pourquoi pas”. Et franchement, je me suis retrouvé vraiment con avec ma première impression. Quelle histoire sombre !! On en ressort vraiment pas indemne après avoir lu ça. Le mal être du personnage principal est profond ! Manu Larcenet a su faire ce qu'il faut pour qu'on le ressente et c'est vraiment fort ! Une superbe bonne idée d’avoir intégré des dessins de ses enfants quand on entre dans le trip du gars : le fameux blast. J'ai tout de suite acheté les 3 autres tomes après avoir lu le premier. Une découverte choc ! Tout ce qu’on demande quand on est passionné de bd ! Je recommande vivement.
Le Rapport de Brodeck
Du grand art !!! Alors là, c’est la grosse claque ! Les dessins sont tout simplement excellents ! Manu Larcenet est carrément monté de je ne sais combien de niveaux avec cet album ! C’est sombre, froid, intense.....on rentre totalement dans l’histoire. A la fin de la lecture, on ne peut s'empêcher de revenir sur certaines pages pour admirer encore certains dessins. Culte ! Je dis bien CULTE !
Le Combat ordinaire
Une très très bonne lecture ! Bon je vous avoue que le dessin n'est pas ce que je préfère mais voilà.......il y a l’histoire qui va avec. J'ai bien rigolé à certains moments (J’ai adoré la relation entre les deux frères), été ému à d’autres moments. A la fin de la lecture, on part tout de suite dans un long moment de réflexion sur soi-même, notre propre vie, notre famille, notre histoire...... Une bd qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Le genre de thème qui parle à tout le monde. Niveau dessin, je suis largement beaucoup plus fan des dernières œuvres de Manu Larcenet. A savoir La Route et Le Rapport de Brodeck.
Billy Wild
Tout simplement génial ! BD ultra divertissante. C'est cru, chelou, violent, ça tire à tout va! Un bon western qui présente autre chose que ce qu'on a l’habitude de voir. Les personnages dessinés de manière un peu difforme sont vachement biens. J'ai vraiment été content de mon achat. Une très bonne bd à découvrir!
Sharaz-De
Waoowwww!!!!....voici ce que je me suis dit en ouvrant cette bd. Les dessins de Sergio toppi sont juste excellents. Une maîtrise du noir et blanc à couper le souffle. Je me suis complètement laissé emporter dans ce monde. Je regrette juste le fait que les histoires soient un peu courtes. Une très bonne lecture que je recommande.
L'Enfer de Dante
J'ai découvert le travail des frères Brizzi en lisant cette adaptation en bande dessinées de l’œuvre de Dante et franchement j’avoue avoir été complètement bluffé. J’aurais cependant aimé que l’environnement soit présenté de manière un peu plus sombre. C'est tellement beau que cela nous fait oublier que nous assistons a une expédition au sein de l’enfer. Après ma lecture, je me suis tout de suite mis à faire des recherches sur le travail des frères brizzi et j'ai donc beaucoup aimé aussi la bd Don quichotte. J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant cette bd que je recommande vivement.
Tant pis pour l'amour, ou comment j'ai survécu à un manipulateur
Quand on se retrouve dans cette situation, c’est dur de s’en sortir. Il semble que l’auteure ait eu affaire à un beau modèle de pervers manipulateur. On voit aussi que l’auteure a réussi à se sortir de cet enfer en analysant et en comprenant le mode de fonctionnement de son bourreau. Et elle nous permet de vivre ça directement avec elle. Cette première partie où elle raconte son histoire d’amour naissante et la lente dérive vers la violence est bien faite. Elle nous fait bien partager ses émotions, l’amour puis les doutes, la culpabilité qui s’installe, le yoyo émotionnel instillé par le partenaire. J’ai bien aimé l’artifice de l’ours en peluche qui lui (et nous) permet de sentir que quelque chose a l’air de clocher dans la relation à l’autre, même si elle ne veut pas se l’avouer encore. Et cette seconde partie, où elle a pris conscience que non, ça n’est plus possible, où elle se fait aider pour comprendre, c’est celle qui est la plus instructive pour le lecteur ou la lectrice. Les explications, issues de ses recherches persos et de ses séances de psy, permettent de mettre un nom sur les désordres et donnent des clefs pour les repérer. Un bel ouvrage, qui pourra s’avérer utile, et servi par un dessin dans la veine des blogs, pas exceptionnel certes mais agréable à suivre et qui ne surcharge pas le propos.
La Terre verte
Comment ne pas être impressionné devant une œuvre aussi monumentale ? « La Terre verte » comporte tant d’atouts qu’on ne sait par lequel commencer… Le premier, c’est le choix du format : au lieu d’une série, l’éditeur a opté pour un bon gros one-shot immersif, ce qui évite d’avoir à attendre trop longtemps le dénouement et permet de juger de la qualité du récit dans son ensemble. A ce titre, j’ai été totalement captivé du début à la fin par cette épopée au souffle puissant, avec une tournure théâtrale dans la pure tradition shakespearienne. Pour concevoir cette histoire, Alain Ayroles, le scénariste des « Indes fourbes », s’est inspiré d’un fait historique dont on connaît assez peu de choses : la « conquête » du Groenland par le viking Erik le Rouge un peu avant l’an 1000, avec l’implantation d’une colonie qui exista 400 ans avant de disparaître corps et biens, sans que l’on sache vraiment dans quelles circonstances. Ayroles s’en est inspiré pour produire cette fiction où le protagoniste principal n’est autre que Richard III, le roi d’Angleterre qui avait inspiré Shakespeare pour sa célèbre pièce. C’est ainsi que l’on va suivre le parcours de ce personnage sournois et manipulateur dont la soif de pouvoir le conduira vers la folie meurtrière la plus extrême, jusqu’à cette image finale qui restera gravée longtemps dans la rétine du lecteur. L’autre très bonne idée est d’avoir situé le théâtre de l’action dans cette contrée méconnue qu’est le Groenland, dont les vastes étendues glacées conservent toujours leur part de mystère, et finalement assez rarement exploité dans les arts et la littérature. Le découpage en scènes et en actes rapproche le récit du mode théâtral et fonctionne à merveille, tout comme les dialogues particulièrement ciselés. Les protagonistes principaux sont très bien campés : l’évêque Dom Matthias, le « bouffon » Kraka, mais en particulier Ingeborg, cette jeune femme solaire qui contraste avec les habitants du village de Gardar, dans une situation critique, et vient en contrepoint du ténébreux et maléfique Richard. Si au départ celui-ci lui fait forte impression dans son armure massive avant de la rendre amoureuse, Ingeborg va ensuite déchanter devant la noirceur du personnage qui la conduira à s’opposer à ses projets belliqueux… Mais c’est à travers le personnage de Richard, être dont la laideur et la difformité semblent avoir forgé en lui un noyau de colère inflammable, que le thème du pouvoir va être développé. Au départ, l’homme semble être désabusé et peu motivé pour remplir la mission qui lui a été confiée, lorsqu’il découvre cette contrée inhospitalière peuplé de gueux faméliques, lui qui s’attendait à un paradis vert. Pourtant, contre toute attente, il va être gagné par l’hubris en comprenant quel avantage il peut tirer en s’imposant comme le chef. L’homme a de la suite dans les idées et s’imagine que le Groenland pourrait lui servir de tremplin pour prendre sa revanche le moment venu, quand il reviendra vers le monde « civilisé ». De façon sournoise et cruelle, il va méthodiquement évincer tous ceux qu’il voit comme des concurrents potentiels ou des obstacles à ses ambitions. Avec Dom Mathias, sorte de tartuffe prédicateur en habit de carnaval, Ayroles portera avec une ironie cinglante ses attaques contre la religion, avec de sévères coups de griffe à l’attention de ceux l’utilisent comme instrument de pouvoir. Hervé Tanquerelle, qui m’avait séduit avec ses « Racontars arctiques » et avait acquis ses lettres de noblesse dans le milieu du septième art depuis « Le Dernier Atlas », adopte ici un style plus académique mais adapté au registre de la saga populaire. Ce qu’on apprécie, c’est qu’il a tout de même conservé sa patte artisanale avec ses « imperfections » (je ne sais pas comment le dire autrement, mais cela n’a rien de dévalorisant, au contraire…), ou autrement dit, il n’a pas cherché à produire à tout prix un dessin « industriel », techniquement élaboré, mais lisse et sans âme. Le personnage de Richard, en proie à une folie qu’il cherche à dissimuler, lui a permis de montrer son talent pour rendre les visages expressifs, il suffit pour cela de consulter la page 12 où on voit l’homme traversé par une succession d’émotions fugitives durant un court instant, et c’est assez impressionnant. On peut souligner également le travail sur la couleur d’Isabelle Merlet, qui avec ses bleus glacés a su restituer l’atmosphère polaire de cette saga. Si une version noir & blanc est sortie en tirage limité, il n’est pas dit que cela apporte réellement une valeur ajoutée, mais certains la préféreront peut-être pour ce côté austère qui pourrait plus correspondre à l’esprit du récit et permet de faire ressortir le propos. Hasard du calendrier, « La Terre verte » est sorti peu de temps après l’investiture de Donald Trump à la Maison blanche, et comme on le sait, le président idiocrate du peuple étatsunien a clairement fait connaître ses intentions de s’approprier le Groenland, « par la force s’il le faut ». Certes, Richard n’a rien de commun physiquement avec Donald, mais son hubris et sa volonté de contrôle démesurée est du même tonneau que celui du clown orange. Et c’est exactement ce qui est exposé avec cette bande dessinée : le mécanisme de conquête du pouvoir par un individu cynique, revanchard et mégalomane, avec un goût pour la manipulation où seul comptent ses propres intérêts. De plus, les thématiques en second plan nous ramènent à des problématiques contemporaines : l’impact environnemental destructeur de l’humain sur la faune (cf. le massacre aveugle des morses, juste pour l’ivoire de leurs défenses, page 92) et le féminisme (avant l’heure) à travers le personnage d’Ingeborg. En somme, des questions qui ont toutes les chances de déplaire à Trump et ses aficionados masculinistes. En résonnant ainsi avec l’actualité politique et les thèmes de notre époque, « La Terre verte », formidable épopée de bruit et de fureur doublée d’une sarabande macabre qui glace les sangs, parfaitement retranscrite par Tanquerelle lorsque Richard sombre dans la folie, se place dans la catégorie des ouvrages incontournables de l’année.