Joe et Martha sont mariés. Lui est chauffeur de taxi à New York, elle se rêvait danseuse étoile, mais vit cloitrée chez elle depuis un accident de voiture qui emporta ses jambes et ses rêves. Depuis ils se détestent profondément car le jour de l'accident Joe était ivre et malgré les supplications de Martha, il roulait beaucoup trop vite. Martha ne lui a jamais pardonné.
Jusqu'où cette haine va les emmener ?
Nous voilà devant un polar en trois tomes qui à la particularité de nous raconter la même histoire mais de trois points de vue différents. C'est la lecture des 3 tomes qui permet d'avoir la vue d'ensemble du tableau. Dans la construction de cette série, je retrouve très clairement la structure du cultissime Pulp Fiction de Tarantino.
Je ne connaissais Philippe TOME principalement que par Spirou et Fantasio et plus encore Le Petit Spirou, séries qui me procurent beaucoup de plaisir. J'étais donc très intrigué et assez impatient de voir comment il se débrouillait dans une série au ton beaucoup plus noir. Et bien il s'en sort plus qu'honorablement, même si tout n'est pas parfait, loin de là.
Ainsi comme nombre d'entre nous la présence du 3ème Tome m'interpelle. Et pourtant je trouve qu'il est essentiel pour comprendre la fin de l'histoire. Sans lui il manque une pièce du puzzle, mais il raconte une autre histoire avant de rejoindre l'histoire principale. Si bien que finalement cette série c'est un 2+1 au lieu d'être un triptyque. Ce sera là ma principale critique car pour le reste tout est ok.
L'ambiance, les personnages, le rythme, …, tout a matché sur moi.
Graphiquement j'ai beaucoup aimé le brun complété uniquement du jaune. J'ai trouvé ça très beau. J'ai noté une évolution du style entre les albums mais le style de Ralph Meyer colle bien à l'histoire. Son rendu de New York, sombre, voire glacial est parfaitement dans le ton de la série.
Bref, vous l'aurez compris, Berceuse Assassine a su me plaire.
Je pense qu'elle reste encore bien dans l'air du temps et devrait plaire à nombre d'amateurs d'histoires sombres
Un album qui traite de plusieurs sujets féministes.
Disons que plusieurs thèmes ont déjà été abordés dans d'autres bandes dessinées avec plus de profondeur, mais comme l'a écrit gruizzli cet album est un bon résumé des thématiques féministes des dernières années. Et malgré le fait qu'il y a beaucoup de déjà-vu, j'ai appris des choses et c'est tellement bien raconté que je trouvais intéressant ce que je savais déjà.
Cette lecture est salutaire, avec des passages souvent choquants qui donne envie de s'énerver. La scénariste est une bonne pédagogue et ses anecdotes personnelles sont passionnantes. Le dessin est pas mal, c'est ce qu'on retrouve sur les blogs (ce qu'était l'album à la base) et ça fait le job pour illustrer les propos de l'autrice.
Voila une BD dense et incroyable, c'est le moins qu'on puisse dire ! Une des rares BD égyptienne que je connaisse, mais quelle réussite !
Cette histoire de vœux en bouteille est une excellente reprise de la tradition mythique égyptienne (et plus globalement arabe), mélangée à des considérations sur l’Égypte actuelle. Et le mélange prend parfaitement bien ! J'ai assez vite reconnu à quoi les vœux pouvaient faire référence selon l'histoire (modernisation, ressources rares, pillage culturel, soft power, libéralisme ...) le tout dans des histoires personnelles complexes. Chaque personnage du récit sera développé dans histoire, avec les allers-retours entre le passé et le présent, explorant les différences entre eux. Que ce soit des questions de classes sociales (particulièrement mises en avant dans la deuxième partie), mais aussi les questions entre anciennes générations et nouvelles.
Le tout est servi par un dessin que je sens assez inspiré du comics américain mais qui a sa vraie patte, notamment lors de certaines séquences graphiques (l'apparition des génies par exemple) en mélangeant la calligraphie arabe au dessin. De même, chaque volume s'ouvre sur une petite séquence en couleur qui permet de mettre en contexte avant de nous faire intéresser à l'histoire du protagoniste. C'est une idée visuellement très saisissante puisqu'on évolue dans un environnement coloré et doux avant de passer au noir et blanc pour le sérieux, tout en se centrant sur les pensées d'un personnage.
L'ensemble des trois volumes prend du temps à lire, mais est franchement appréciable. J'avais deviné certains détails avant qu'ils n'arrivent mais ça n'a en rien modifié le plaisir de la lecture. Cette BD est une très belle histoire explorant de très nombreuses thématiques, riche en texte mais jamais vraiment assommante, servie par un dessin qui sait se faire précis quand il le faut et poser une ambiance lorsque c'est nécessaire, avec de très beaux passages. Une lecture étonnante, mais une très belle lecture.
Œuvre collective, réalisée sur un temps court durant un festival d’Angoulême, cet album présente une trentaine d’auteurs, qui ont répondu à l’appel/commande de Dupuy et Berberian. Ruppert et Mulot se sont chargés des décors minimalistes et statiques, de la porte et de quelques détails intérieurs (le bar, un escalier, une ou deux chambres, etc.), puis chaque auteur, via son avatar/personnage fétiche intervient, soit en prenant simplement la suite, soit en interagissant (quelques-uns font une courte apparition, d’autres vont et viennent à plusieurs reprises).
Trondheim, en grand habitué de ces travaux collectifs plus ou moins improvisés (voir la « série » L'OuBaPo par exemple) est bien sûr présent, en portier même, poste qu’il abandonne. Il est même le seul auteur à intervenir sous deux identités, puisque Frantico traverse même l’intrigue – un autre personnage faisant même une allusion à Trondheim à ce moment en clin d’œil, l’identité de Frantico n’étant pas forcément sue de tous à l’époque je pense.
Au départ les auteurs/personnages se donnent rendez-vous dans une maison close donc. Heureusement, la plupart des auteures conviées à cet exercice s’écartent du rôle minable qui pouvait leur être réservé.
Tous les auteurs jouent le jeu, et il est amusant de voir dialoguer des personnages aux personnalités et surtout aux traits très différents (l’ours de Nadja, l’oiseau de Trondheim, le chien enfantin de Ricard et des personnages plus « réalistes »), ça fonctionne plutôt bien.
Surtout, quelques auteurs/personnages dynamisent le récit, comme Catherine Meurisse et sa raquette de badminton, Boulet et ses complexes, l’inénarrable Killofer en brute épaisse ou François Olislaeger, un des très rares auteurs que je ne connaissais pas et qui contourne la difficulté en cachant son personnage dans un carton – pour des scènes souvent savoureuses et amusantes. Certains auteurs sont plus en retrait (comme Gauld par exemple), mais seule Cestac m’a un peu déçu en faisant le service minimum (son personnage de femme à gros nez restant couché, avant d’être « éliminé » et de disparaitre).
L’album est l’occasion d’une revue de pas mal d’auteurs indé (des compagnons oubapiens de Trondheim mais pas que), et j’ai agréablement été surpris par l’osmose qui a permis à tous ces auteurs/styles différents de faire mieux que cohabiter. La lecture est intéressante et plaisante, recommandable (même si l’album – au très grand format carré – ne se trouve pas facilement).
Chouette, un nouvel album de Fabien Toulmé !
Si cet album est censé être une fiction, on sent quand même qu'il puise fortement son inspiration pas bien loin du quotidien de l'auteur. Et probablement de celui de sa fille trisomique, qui doit être scolarisée dans une classe adaptée.
C'est de cet univers qu'il est question ici. L'histoire est celle d'Ivan, un informaticien en burn out, qui se reconvertir AESH : Accompagnant d'Elève en Situation de Handicap. On part de cette situation fictive pour plonger avec lui dans une Ulis. Une classe d'élèves qui cumulent difficultés scolaires, situations de handicap, problèmes de santé, difficultés d'attention, problèmes d'insertion... La plupart d'entre eux sont concernés par plusieurs de ces thématiques. Ivan est tout perdu au début. Il n'a pas les codes et ne sait pas comment se positionner face à ces enfants différents.
Forcément cela crée des situations touchantes, parfois, amusantes d'autres fois. Mais l'album va au-delà de la relation qui se tisse entre ce nouvel accompagnant et les enfants. Il nous montre avec justesse les questionnements de cet adulte en plein doute dans sa vie. Bien sûr, comme on s'en doute, il permet aussi de découvrir ces classes spécialisées. Mais il permet surtout de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les enseignants, avec un système qui s'épuise par manque de personnels et de moyens. C'est raconté très intelligemment, sans tomber dans la caricature. On s'attache aux personnages, on a envie que ça se passe bien, on a envie d'un happy end...
Fabien Toulmé nous fait partager tout ça au rythme d'une année scolaire. Son dessin est, une fois de plus, hyper adapté pour raconter ce genre de récit et c'est le trait idéal pour rendre les personnages sympathiques.
Au final, il nous livre une nouvelle fois un album très plaisant. Sur l'échelle de la larme à l'œil c'est juste en dessous de L'Odyssée d'Hakim ou Ce n'est pas toi que j'attendais, qui étaient tous les deux des histoires vraies. Ulis n'est sans doute pas aussi fort émotionnellement, mais c'est très bien quand même.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture sous forme d'une comédie fraîche et bien enlevée. Comme souvent chez Bonin l'aspect frivole cache des thématiques bien plus subtiles et profondes. La quête du bonheur mais surtout comment être vraiment soi-même si cela va à l'encontre de ce bonheur. Paul est un artiste peintre qui découvre que son talent n'est pas ce qu'il pensait et qu'il lui a été pratiquement imposé . La question de savoir si on se fait seul ou avec l'aide des autres touche chacun. C'est d'autant plus vrai que l'on aborde le domaine de la création artistique. Le récit est fluide tonique avec des personnages très attachants. L'ambiance des années soixante est très bien maîtrisée que ce soit par les décors, costumes ou comportements et dialogues.
Le graphisme si particulier de l'auteur donne beaucoup d'expressivité aux personnages et la mise en couleur très chaude participe très bien à cette atmosphère feel good qui porte le récit. Une lecture très agréable
Pierre-Henry Gomont est un auteur confirmé, dont je découvre petit à petit les œuvres. Il a pour lui son dessin très notable, avec un coup de crayon spécifique avec un travail des ombres, de voix-off et de pictogrammes illustratifs (notamment pour remplacer le texte).
Je fais cette précision parce que c'est la principale qualité que j'ai vu dans le récit. L'adaptation en livre est très bien faite, je n'aurais rien à y reprocher, mais c'est la façon dont s'exprime visuellement le personnage qui m'a beaucoup plu. C'est les dialogues, menés de façon à nous tromper quant à l'interlocuteur, la façon dont les dessins soulignent les aspects les plus importants de l'état émotionnel du personnage, les ombres qui permettent d'exprimer ses sentiments, ou encore les cadrages qui jouent progressivement jusqu'à le perdre dans un décor.
En fait, l'auteur a travaillé ses planches de façon à toujours pouvoir isoler son personnage lorsqu'il le faut, le rapprochant au plus près du lecteur et surtout le rendant attachant. La compassion est immédiate et accentuée par le travail graphique, le tout rehaussé par l'histoire qui prend place dans cette période du Portugal qui voit venir Salazar et son Estado Nuevo qui sera si délétère pour son pays. C'est de l'intérieur qu'on vit la paranoïa du personnage, la violence de l'oppression sourde et insidieuse, la vie qui s'échappe par petit bout ne laissant qu'une morne existence.
En terme de BD, je ne peux qu'approuver. C'est bien construit, dynamique, saisissant alors que le rythme est lent et contemplatif, la BD sans grand coup d'éclat et sur un mode paisible alors que sous la surface tout est ardent. Une très bonne lecture !
Les libertés prises avec le roman de F.H. Burnett, la Petite Princesse, offrent une histoire certes inspirée mais très différente de celle que les jeunes des années 80 ont connu en regardant la série Princesse Sarah à la télé. En effet, le Londres Victorien mis en scène ici a des côtés légèrement steampunk avec notamment des automates aussi évolués que de très intelligents robots. De même, quoique cela soit aussi le cas dans le roman, la jeune Sara Crew fait preuve ici, grâce à son père, d'une richesse tellement immense qu'elle contraste fortement avec la malheureuse fillette dont je me souvenais dans le dessin animé.
Pour ce qui est du premier cycle de 4 tomes, on s'écarte peu d'une rénovation (assez réussie) du scénario et le récit rejoint bien (hélas pour la pauvre Sara) la trame du roman et du dessin animé. Mais à partir du 5e tome et des cycles suivants, c'est une suite complètement originale qui est offerte par les auteurs qui exploitent à fond leur monde Steampunk.
Le graphisme est de toute beauté. D'inspiration manga, il est très soigné, très détaillé tout en restant dynamique, et embelli de jolies couleurs. On y sent l'influence de l'école Italienne, celle ayant produit le couple Barbucci/Canepa (Sky-Doll) dans un style un peu différent. Les planches sont vraiment belles, et les superbes robes, les poupées et les décors de rêves auront de quoi charmer les jeunes lectrices.
Oui, car je crois que le public logiquement visé par cette oeuvre est tout de même essentiellement les jeunes filles ou les femmes ayant gardé un coeur d'enfant. Les lecteurs mâles trouveront l'histoire bien menée et intéressante mais risqueront de tiquer devant les rêves de princesses et de poupées des petites héroïnes.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé la lecture très plaisante, le récit et les dialogues loin d'être niais, les personnages charismatiques et assez intéressants malgré le côté caricatural de certains d'entre eux (les méchants surtout), et le tout est tellement bien mis en valeur par le superbe dessin que je serais sot de repousser cette BD sous prétexte que c'est une histoire "pour les filles".
Ayant volontairement ignoré tous échos quant à cette sortie et alors que je m’attendais à un récit 'bon enfant' à la simple vue de la 1ère de couverture, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette violence insoupçonnée et sans filtre au fur et à mesure de ma lecture !
C’est à minima du -12 ans ^^
Le premier chapitre en est d’ailleurs l’illustration parfaite puisqu’il s’achève, après une attendrissante introduction, sur une fin aussi féroce qu’inattendue. Non sans me déplaire je l’avoue.
A ce propos, j’ai grandement apprécié cette narration où chaque chapitre se vit au travers du point de vue des différents protagonistes. On y découvre leur passé respectif ainsi que les motivations qui les pousse à agir tel quel à l’instant T de l’histoire.
Ainsi, on se surprend à apprécier des personnages qui semblaient secondaires et sans grande consistance en début de lecture et qui finalement se révèlent plus complexes que pressenti.
Et inversement.
Côté graphique et malgré une empreinte numérique indéniable, on retrouve un trait souple et une colorisation plutôt douce accompagnant parfaitement ce récit dramatique.
Une belle surprise !
Des reportages parus dans Charlie Hebdo sur la condition animale.
Lorsque j'ai feuilleté l'album, j'ai eu un peu peur parce qu'il y a beaucoup de textes et la narration ne semblait pas fluide...et puis au final ça se lit facilement ! Il faut dire que la plupart des sujets choisis par Coco m'ont intéressé. On a droit à plusieurs sujets sur les animaux très variés, comme la visite d'une animalerie, la corrida ou des jugements dans un tribunal par rapport à des affaires impliquant des animaux.
Plusieurs reportages risquent de rendre des lecteurs furieux parce qu'on voit que même aujourd'hui à quel point un trop grand nombre d'humains considèrent encore les animaux comme des moins que rien sans droits. Heureusement, on voit parfois un coté plus positif avec ces organismes qui prennent soin d'eux comme la SPA. Comme je l'ai dit, les différents reportages se lisent bien et j'ai appris beaucoup durant ma lecture et j'ai souvent été surpris au cours de ma lecture en lisant des informations. Le dessin de Coco est sympathique et rend la lecture plus facile et agréable.
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Berceuse assassine
Joe et Martha sont mariés. Lui est chauffeur de taxi à New York, elle se rêvait danseuse étoile, mais vit cloitrée chez elle depuis un accident de voiture qui emporta ses jambes et ses rêves. Depuis ils se détestent profondément car le jour de l'accident Joe était ivre et malgré les supplications de Martha, il roulait beaucoup trop vite. Martha ne lui a jamais pardonné. Jusqu'où cette haine va les emmener ? Nous voilà devant un polar en trois tomes qui à la particularité de nous raconter la même histoire mais de trois points de vue différents. C'est la lecture des 3 tomes qui permet d'avoir la vue d'ensemble du tableau. Dans la construction de cette série, je retrouve très clairement la structure du cultissime Pulp Fiction de Tarantino. Je ne connaissais Philippe TOME principalement que par Spirou et Fantasio et plus encore Le Petit Spirou, séries qui me procurent beaucoup de plaisir. J'étais donc très intrigué et assez impatient de voir comment il se débrouillait dans une série au ton beaucoup plus noir. Et bien il s'en sort plus qu'honorablement, même si tout n'est pas parfait, loin de là. Ainsi comme nombre d'entre nous la présence du 3ème Tome m'interpelle. Et pourtant je trouve qu'il est essentiel pour comprendre la fin de l'histoire. Sans lui il manque une pièce du puzzle, mais il raconte une autre histoire avant de rejoindre l'histoire principale. Si bien que finalement cette série c'est un 2+1 au lieu d'être un triptyque. Ce sera là ma principale critique car pour le reste tout est ok. L'ambiance, les personnages, le rythme, …, tout a matché sur moi. Graphiquement j'ai beaucoup aimé le brun complété uniquement du jaune. J'ai trouvé ça très beau. J'ai noté une évolution du style entre les albums mais le style de Ralph Meyer colle bien à l'histoire. Son rendu de New York, sombre, voire glacial est parfaitement dans le ton de la série. Bref, vous l'aurez compris, Berceuse Assassine a su me plaire. Je pense qu'elle reste encore bien dans l'air du temps et devrait plaire à nombre d'amateurs d'histoires sombres
Ils abusent grave
Un album qui traite de plusieurs sujets féministes. Disons que plusieurs thèmes ont déjà été abordés dans d'autres bandes dessinées avec plus de profondeur, mais comme l'a écrit gruizzli cet album est un bon résumé des thématiques féministes des dernières années. Et malgré le fait qu'il y a beaucoup de déjà-vu, j'ai appris des choses et c'est tellement bien raconté que je trouvais intéressant ce que je savais déjà. Cette lecture est salutaire, avec des passages souvent choquants qui donne envie de s'énerver. La scénariste est une bonne pédagogue et ses anecdotes personnelles sont passionnantes. Le dessin est pas mal, c'est ce qu'on retrouve sur les blogs (ce qu'était l'album à la base) et ça fait le job pour illustrer les propos de l'autrice.
Shubeik Lubeik
Voila une BD dense et incroyable, c'est le moins qu'on puisse dire ! Une des rares BD égyptienne que je connaisse, mais quelle réussite ! Cette histoire de vœux en bouteille est une excellente reprise de la tradition mythique égyptienne (et plus globalement arabe), mélangée à des considérations sur l’Égypte actuelle. Et le mélange prend parfaitement bien ! J'ai assez vite reconnu à quoi les vœux pouvaient faire référence selon l'histoire (modernisation, ressources rares, pillage culturel, soft power, libéralisme ...) le tout dans des histoires personnelles complexes. Chaque personnage du récit sera développé dans histoire, avec les allers-retours entre le passé et le présent, explorant les différences entre eux. Que ce soit des questions de classes sociales (particulièrement mises en avant dans la deuxième partie), mais aussi les questions entre anciennes générations et nouvelles. Le tout est servi par un dessin que je sens assez inspiré du comics américain mais qui a sa vraie patte, notamment lors de certaines séquences graphiques (l'apparition des génies par exemple) en mélangeant la calligraphie arabe au dessin. De même, chaque volume s'ouvre sur une petite séquence en couleur qui permet de mettre en contexte avant de nous faire intéresser à l'histoire du protagoniste. C'est une idée visuellement très saisissante puisqu'on évolue dans un environnement coloré et doux avant de passer au noir et blanc pour le sérieux, tout en se centrant sur les pensées d'un personnage. L'ensemble des trois volumes prend du temps à lire, mais est franchement appréciable. J'avais deviné certains détails avant qu'ils n'arrivent mais ça n'a en rien modifié le plaisir de la lecture. Cette BD est une très belle histoire explorant de très nombreuses thématiques, riche en texte mais jamais vraiment assommante, servie par un dessin qui sait se faire précis quand il le faut et poser une ambiance lorsque c'est nécessaire, avec de très beaux passages. Une lecture étonnante, mais une très belle lecture.
La Maison Close
Œuvre collective, réalisée sur un temps court durant un festival d’Angoulême, cet album présente une trentaine d’auteurs, qui ont répondu à l’appel/commande de Dupuy et Berberian. Ruppert et Mulot se sont chargés des décors minimalistes et statiques, de la porte et de quelques détails intérieurs (le bar, un escalier, une ou deux chambres, etc.), puis chaque auteur, via son avatar/personnage fétiche intervient, soit en prenant simplement la suite, soit en interagissant (quelques-uns font une courte apparition, d’autres vont et viennent à plusieurs reprises). Trondheim, en grand habitué de ces travaux collectifs plus ou moins improvisés (voir la « série » L'OuBaPo par exemple) est bien sûr présent, en portier même, poste qu’il abandonne. Il est même le seul auteur à intervenir sous deux identités, puisque Frantico traverse même l’intrigue – un autre personnage faisant même une allusion à Trondheim à ce moment en clin d’œil, l’identité de Frantico n’étant pas forcément sue de tous à l’époque je pense. Au départ les auteurs/personnages se donnent rendez-vous dans une maison close donc. Heureusement, la plupart des auteures conviées à cet exercice s’écartent du rôle minable qui pouvait leur être réservé. Tous les auteurs jouent le jeu, et il est amusant de voir dialoguer des personnages aux personnalités et surtout aux traits très différents (l’ours de Nadja, l’oiseau de Trondheim, le chien enfantin de Ricard et des personnages plus « réalistes »), ça fonctionne plutôt bien. Surtout, quelques auteurs/personnages dynamisent le récit, comme Catherine Meurisse et sa raquette de badminton, Boulet et ses complexes, l’inénarrable Killofer en brute épaisse ou François Olislaeger, un des très rares auteurs que je ne connaissais pas et qui contourne la difficulté en cachant son personnage dans un carton – pour des scènes souvent savoureuses et amusantes. Certains auteurs sont plus en retrait (comme Gauld par exemple), mais seule Cestac m’a un peu déçu en faisant le service minimum (son personnage de femme à gros nez restant couché, avant d’être « éliminé » et de disparaitre). L’album est l’occasion d’une revue de pas mal d’auteurs indé (des compagnons oubapiens de Trondheim mais pas que), et j’ai agréablement été surpris par l’osmose qui a permis à tous ces auteurs/styles différents de faire mieux que cohabiter. La lecture est intéressante et plaisante, recommandable (même si l’album – au très grand format carré – ne se trouve pas facilement).
Ulis
Chouette, un nouvel album de Fabien Toulmé ! Si cet album est censé être une fiction, on sent quand même qu'il puise fortement son inspiration pas bien loin du quotidien de l'auteur. Et probablement de celui de sa fille trisomique, qui doit être scolarisée dans une classe adaptée. C'est de cet univers qu'il est question ici. L'histoire est celle d'Ivan, un informaticien en burn out, qui se reconvertir AESH : Accompagnant d'Elève en Situation de Handicap. On part de cette situation fictive pour plonger avec lui dans une Ulis. Une classe d'élèves qui cumulent difficultés scolaires, situations de handicap, problèmes de santé, difficultés d'attention, problèmes d'insertion... La plupart d'entre eux sont concernés par plusieurs de ces thématiques. Ivan est tout perdu au début. Il n'a pas les codes et ne sait pas comment se positionner face à ces enfants différents. Forcément cela crée des situations touchantes, parfois, amusantes d'autres fois. Mais l'album va au-delà de la relation qui se tisse entre ce nouvel accompagnant et les enfants. Il nous montre avec justesse les questionnements de cet adulte en plein doute dans sa vie. Bien sûr, comme on s'en doute, il permet aussi de découvrir ces classes spécialisées. Mais il permet surtout de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les enseignants, avec un système qui s'épuise par manque de personnels et de moyens. C'est raconté très intelligemment, sans tomber dans la caricature. On s'attache aux personnages, on a envie que ça se passe bien, on a envie d'un happy end... Fabien Toulmé nous fait partager tout ça au rythme d'une année scolaire. Son dessin est, une fois de plus, hyper adapté pour raconter ce genre de récit et c'est le trait idéal pour rendre les personnages sympathiques. Au final, il nous livre une nouvelle fois un album très plaisant. Sur l'échelle de la larme à l'œil c'est juste en dessous de L'Odyssée d'Hakim ou Ce n'est pas toi que j'attendais, qui étaient tous les deux des histoires vraies. Ulis n'est sans doute pas aussi fort émotionnellement, mais c'est très bien quand même.
Du bout des doigts
J'ai beaucoup apprécié cette lecture sous forme d'une comédie fraîche et bien enlevée. Comme souvent chez Bonin l'aspect frivole cache des thématiques bien plus subtiles et profondes. La quête du bonheur mais surtout comment être vraiment soi-même si cela va à l'encontre de ce bonheur. Paul est un artiste peintre qui découvre que son talent n'est pas ce qu'il pensait et qu'il lui a été pratiquement imposé . La question de savoir si on se fait seul ou avec l'aide des autres touche chacun. C'est d'autant plus vrai que l'on aborde le domaine de la création artistique. Le récit est fluide tonique avec des personnages très attachants. L'ambiance des années soixante est très bien maîtrisée que ce soit par les décors, costumes ou comportements et dialogues. Le graphisme si particulier de l'auteur donne beaucoup d'expressivité aux personnages et la mise en couleur très chaude participe très bien à cette atmosphère feel good qui porte le récit. Une lecture très agréable
Pereira prétend
Pierre-Henry Gomont est un auteur confirmé, dont je découvre petit à petit les œuvres. Il a pour lui son dessin très notable, avec un coup de crayon spécifique avec un travail des ombres, de voix-off et de pictogrammes illustratifs (notamment pour remplacer le texte). Je fais cette précision parce que c'est la principale qualité que j'ai vu dans le récit. L'adaptation en livre est très bien faite, je n'aurais rien à y reprocher, mais c'est la façon dont s'exprime visuellement le personnage qui m'a beaucoup plu. C'est les dialogues, menés de façon à nous tromper quant à l'interlocuteur, la façon dont les dessins soulignent les aspects les plus importants de l'état émotionnel du personnage, les ombres qui permettent d'exprimer ses sentiments, ou encore les cadrages qui jouent progressivement jusqu'à le perdre dans un décor. En fait, l'auteur a travaillé ses planches de façon à toujours pouvoir isoler son personnage lorsqu'il le faut, le rapprochant au plus près du lecteur et surtout le rendant attachant. La compassion est immédiate et accentuée par le travail graphique, le tout rehaussé par l'histoire qui prend place dans cette période du Portugal qui voit venir Salazar et son Estado Nuevo qui sera si délétère pour son pays. C'est de l'intérieur qu'on vit la paranoïa du personnage, la violence de l'oppression sourde et insidieuse, la vie qui s'échappe par petit bout ne laissant qu'une morne existence. En terme de BD, je ne peux qu'approuver. C'est bien construit, dynamique, saisissant alors que le rythme est lent et contemplatif, la BD sans grand coup d'éclat et sur un mode paisible alors que sous la surface tout est ardent. Une très bonne lecture !
Princesse Sara
Les libertés prises avec le roman de F.H. Burnett, la Petite Princesse, offrent une histoire certes inspirée mais très différente de celle que les jeunes des années 80 ont connu en regardant la série Princesse Sarah à la télé. En effet, le Londres Victorien mis en scène ici a des côtés légèrement steampunk avec notamment des automates aussi évolués que de très intelligents robots. De même, quoique cela soit aussi le cas dans le roman, la jeune Sara Crew fait preuve ici, grâce à son père, d'une richesse tellement immense qu'elle contraste fortement avec la malheureuse fillette dont je me souvenais dans le dessin animé. Pour ce qui est du premier cycle de 4 tomes, on s'écarte peu d'une rénovation (assez réussie) du scénario et le récit rejoint bien (hélas pour la pauvre Sara) la trame du roman et du dessin animé. Mais à partir du 5e tome et des cycles suivants, c'est une suite complètement originale qui est offerte par les auteurs qui exploitent à fond leur monde Steampunk. Le graphisme est de toute beauté. D'inspiration manga, il est très soigné, très détaillé tout en restant dynamique, et embelli de jolies couleurs. On y sent l'influence de l'école Italienne, celle ayant produit le couple Barbucci/Canepa (Sky-Doll) dans un style un peu différent. Les planches sont vraiment belles, et les superbes robes, les poupées et les décors de rêves auront de quoi charmer les jeunes lectrices. Oui, car je crois que le public logiquement visé par cette oeuvre est tout de même essentiellement les jeunes filles ou les femmes ayant gardé un coeur d'enfant. Les lecteurs mâles trouveront l'histoire bien menée et intéressante mais risqueront de tiquer devant les rêves de princesses et de poupées des petites héroïnes. En ce qui me concerne, j'ai trouvé la lecture très plaisante, le récit et les dialogues loin d'être niais, les personnages charismatiques et assez intéressants malgré le côté caricatural de certains d'entre eux (les méchants surtout), et le tout est tellement bien mis en valeur par le superbe dessin que je serais sot de repousser cette BD sous prétexte que c'est une histoire "pour les filles".
Le Dieu-Fauve
Ayant volontairement ignoré tous échos quant à cette sortie et alors que je m’attendais à un récit 'bon enfant' à la simple vue de la 1ère de couverture, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette violence insoupçonnée et sans filtre au fur et à mesure de ma lecture ! C’est à minima du -12 ans ^^ Le premier chapitre en est d’ailleurs l’illustration parfaite puisqu’il s’achève, après une attendrissante introduction, sur une fin aussi féroce qu’inattendue. Non sans me déplaire je l’avoue. A ce propos, j’ai grandement apprécié cette narration où chaque chapitre se vit au travers du point de vue des différents protagonistes. On y découvre leur passé respectif ainsi que les motivations qui les pousse à agir tel quel à l’instant T de l’histoire. Ainsi, on se surprend à apprécier des personnages qui semblaient secondaires et sans grande consistance en début de lecture et qui finalement se révèlent plus complexes que pressenti. Et inversement. Côté graphique et malgré une empreinte numérique indéniable, on retrouve un trait souple et une colorisation plutôt douce accompagnant parfaitement ce récit dramatique. Une belle surprise !
Pauvres bêtes ! - Voyage au coeur de la condition animale
Des reportages parus dans Charlie Hebdo sur la condition animale. Lorsque j'ai feuilleté l'album, j'ai eu un peu peur parce qu'il y a beaucoup de textes et la narration ne semblait pas fluide...et puis au final ça se lit facilement ! Il faut dire que la plupart des sujets choisis par Coco m'ont intéressé. On a droit à plusieurs sujets sur les animaux très variés, comme la visite d'une animalerie, la corrida ou des jugements dans un tribunal par rapport à des affaires impliquant des animaux. Plusieurs reportages risquent de rendre des lecteurs furieux parce qu'on voit que même aujourd'hui à quel point un trop grand nombre d'humains considèrent encore les animaux comme des moins que rien sans droits. Heureusement, on voit parfois un coté plus positif avec ces organismes qui prennent soin d'eux comme la SPA. Comme je l'ai dit, les différents reportages se lisent bien et j'ai appris beaucoup durant ma lecture et j'ai souvent été surpris au cours de ma lecture en lisant des informations. Le dessin de Coco est sympathique et rend la lecture plus facile et agréable.