Les derniers avis (38914 avis)

Couverture de la série Les Carnets de Cerise
Les Carnets de Cerise

L'une de mes séries "Jeunesse" préférée que j'ai lue et relue le soir avec ma fille et mon fils avant de s'endormir. Un succès ô combien mérité. Je suis d'ailleurs surpris de n'être que le 10ème avis du site. Les carnets de Cerise, c'est tout d'abord une esthétique très léchée et proche de la perfection pour le public cible. Des couvertures magnifiques en vernis différencié et un dessin très expressif et dynamique avec des couleurs chatoyantes. Une mise en page ingénieuse et permettant de casser la linéarité du récit associant planches classiques et extraits des carnets de Cerise (sortes de journaux intimes) mêlant textes, dessins, photos, recettes, etc. L'histoire de départ fait écho à pas mal d'entre nous je pense. Motivés par le journal de Mickey et autres Mickey détective, je me rappelle quand plus jeune, avec mes copains d'enfance, je tentais de percer les mystères de la vieille dame de mon village que l'on soupçonnait d'être une sorcière ! On suit donc ici Cerise, une écolière de CM2 passionnée de livres, et ses deux amies Line et Erika, qui mènent différentes enquêtes sur des personnes de son village. Si chaque tome fait l'objet d'une enquête à part entière et donc d'une histoire indépendante des autres, on en apprend un peu plus sur le passé de Cerise au fil des tomes et certains personnages rencontrés se retrouvent également dans les tomes suivants. Le tome 1 introduit le personnage de Cerise, de sa maman et de ses amies. L'histoire, centrée sur un vieil homme énigmatique recouvert de peinture s'enfonçant dans la forêt, est l'une des plus originale de la série selon moi. Le deuxième tome est quant à lui consacré au mystère d'une vieille dame empruntant le même livre à la bibliothèque municipale chaque mois depuis des décennies. Le troisième tome marque l'entrée de Cerise au collège et est centrée sur l'histoire d'une nouvelle amie dont le métier est restauratrice de livre et dont le passé va faire écho à celui de Cerise. Le quatrième tome est peut-être celui qui m'a le moins plus du premier cycle, avec une enquête estivale moins captivante, basée sur un jeu d'énigmes dans un manoir. Enfin, le cinquième tome constitue le dénouement final du premier cycle permettant d'en savoir plus sur le passé de Cerise et de mieux comprendre les réactions qu'elle a eues dans les tomes précédents. Bien que quelques ficelles de scénarios soient un peu grossières et parfois peu crédibles (la découverte des trésors qui n'ont pas bougé depuis des décennies dans des maisons ou locaux habités par exemple) et les histoires pleines de bons sentiments, cette série est une franche réussite pour le public visé (enfants et jeunes ados) et permet d'aborder certains sujets avec ses enfants tels que l'amitié, le mensonge, les relations mère-fille, l'absence d'un être cher,... Elle aura même réussi a extirper une larmounette à notre famille dans le tome 5. Le véritable amour que voue l'auteur pour les livres se ressent à chaque tome, passion que l'on retrouve d'ailleurs chez Cerise qui veut devenir romancière. Durant la plupart des tomes, les auteurs glissent également de manière ingénieuse quelques messages à destination du jeune public : constitution d'un livre, protection de l'environnement, etc. Suite à la décision des auteurs de relancer la série en 2024 après 7 années sans parution, un 6ème tome a vu le jour marquant une petite rupture avec le principe initial des enquêtes de Cerise. Le tome 6 constitue ainsi une sorte de carnet de voyage relatant les péripéties de Cerise et de sa nouvelle famille recomposée lors de son tour du monde annoncé en fin de tome 5. Je ne spolierai toutefois pas la fin de ce dernier tome mais il est fort probable que la série va se poursuivre au vu de la fin... Après sa lecture, bien que toujours agréable, je regrette tout de même que les auteurs ne se soient pas arrêtés à la fin du cinquième tome car la série prend une tournure un peu plus banale sur la vie d'une famille recomposée (plus d'enquête de Cerise). Un 5* tout de même, rien que pour le premier cycle, que je trouve magnifique et très cohérent. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation, mise en page) : 9,5/10 NOTE GLOBALE : 18/20

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)
Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)

Un petit conte antique rigolo, une lecture très agréable en tout cas. Les auteurs nous plongent d’emblée dans la vie d’une cité antique, tout en nous présentant les causes de la construction du Colosse de Rhodes. Mais la particularité, c’est que la narration glisse pas mal d’humour. Je dois même dire que j’en attendais – en tout cas j’en espérais – davantage, quelque chose d’encore plus loufoque, déjanté. Le début invitait à ce type de délire. Du coup, je suis un peu frustré, car l’humour faiblit un peu sur la fin. Le dessin, un trait gras, charbonneux, est lui aussi agréable, et accompagne très bien ce récit original. Au final, un album qui mérite d’être redécouvert, original et agréable. Il aurait été encore meilleur sans cette baisse de rythme et d’humour dans le dernier tiers. Mais j’arrondis aux 4 étoiles pour cette fraicheur et cette originalité du récit (note réelle 3,5/5).

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Elite à la portée de tous
L'Elite à la portée de tous

Une nouvelle aventure scientifique du Professeur Fignoteau, de M. Marmouset et de Mlle Anne ? Pour s'en réjouir il faudra en avoir quelque chose à faire. Et c'est bien le problème : que faire de trois personnages inconnus aux bataillons ? Que faire lorsque l'on est soi-même un personnage inconnu, n'existant que dans une histoire si peu engageante ? Eh bien on se retrousse les manches et on essai d'échapper à sa condition ! Ici il n'est pas tant question de suivre les aventures de nos trois chercheur-euse-s mais plutôt de suivre leur recherche d'aventure. Ou, pour être plus précise, leur recherche d'enjeux narratifs pour maintenir l'attention du lectorat et s'assurer le succès (et ainsi même l'existence dans l'inconscient collectif). Qu'il s'agisse de changements graphiques, de genres ou même de rôles, rien ne nous sera épargner. Le trio s'essaiera même à quelques bassesses comme des retournements tirés par les cheveux ou encore quelques cases d'un érotisme tout relatif. Le choc pour le choc, l'imprévisibilité narrative, tout ça ne garde en réalité l'attention du lectorat que de manière bien trop éphémère et la quête de notre trio se révèlera bien plus ardue qu'au premier abord. Si vous pensiez à mon résumé que Lécroart s'essayait ici à une forme narrative bien trop classique lorsque comparée aux autres œuvres centrées sur ce trio, détrompez-vous, l'auteur s'amuse ici, comme souvent, avec des doubles sens de lectures, avec les codes narratifs propre au médium de la bande-dessinée. Le moment le plus notable étant par ailleurs un passage très amusant avec un grand maître de l'art du manga, proposant une lecture d'apparence confuse mais en réalité surprenamment bien construite. C'est bien simple, pour son discours poussé et on ne peut plus intéressant des codes narratifs propres au neuvième art, pour ses diverses expérimentations et défis au sein d'une seule et même œuvre, je considère cet album comme le meilleur de Lécroart. Il y aurait tant de choses à dire, tant de retours et d'avis ne serait-ce que sur le discours sur la fiction elle-même que tient cet album, mais j'ai peur de me retrouver à écrire un roman si je me lance pleinement dedans. Je me contenterais simplement de vous inviter à lire l'album, ne serait-ce que pour découvrir l'auteur s'il vous était jusque là inconnu.

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Cercle vicieux
Cercle vicieux

Dans ma tête, lorsqu'on me parle d'auteur-ice-s spécialisé-e-s dans les récits à contraintes et les œuvres ambitieuses jouant et explorant à fond les potentiels narratifs et créatifs de leur medium artistique, je pense immédiatement à Lécroart. Et lorsque je pense à Lécroart, la première œuvre qui me vient en tête est celle-ci. Sans doute parce que c'est la première de l'auteur que j'ai lue, lorsqu'adolescente je pillais la bibliothèque de mon père, sans doute aussi parce qu'elle m'a fait pleinement prendre conscience que briser les codes n'était pas qu'un passe-temps enfantin, que des artistes se le permettait, que le défi et l'amusement créatif étaient des formes d'art à part entière. Quoi qu'il en soit, cet album est une œuvre qui m'a marquée. D'une histoire au premier abord tout ce qu'il y a de plus banale, centrée sur trois scientifiques récurrents des créations de l'auteur, Lécroart réalise ici un joli défi : créer un palindrome bédéesque narrativement cohérent. Chaque case, du début jusqu'à la fin (et de la fin jusqu'au début) est compréhensible dans les deux sens. Certes, le sens narratif évolue avec le sens de lecture (l'un nous proposant une histoire sur l'esprit scientifique et l'autre une vision plus physique de la chose), mais l'histoire reste lisible jusqu'au bout. Mieux, comme un vrai palindrome l'histoire brille du fait que les deux sens de lectures sont liés, font chacun partie intégrante d'un même tout. Les personnages, comme souvent chez Lécroart, sont enfermés dans leur propre narration, incapables de sortir des délires de leur auteur, bloqués dans une boucle conscientisée par l'auteur : bref, un beau cercle vicieux. Pourtant, et c'est sans doute étrange après tous ces louanges, je ne serais sans doute pas aussi dithyrambique que d'autres aviseur-euse-s. La faute à un premier sens de lecture… trop évident. Le deuxième sens de lecture se voit immédiatement, dès les premières cases, à tel point que je n'ai pas réussi à réellement prendre au sérieux le début de ce cycle, le lancement narratif de cette histoire. Je sais que les personnages parlent de leur machine, de la prouesse scientifique que nous allons voir d'ici quelques pages, mais impossible pour moi de prendre les dialogues au sérieux : leur fonction de dissimuler le second sens à venir se devine trop facilement et m'a fait voir ces premiers échanges comme trop artificiels. Certes, ce n'est sans doute qu'un détail, la suite des échanges se fluidifie et, mine de rien, le résultat final reste une prouesse d'écriture et d'agencement des cases, mais il n'empêche que ce petit détail me titille aux relectures et me laisse un arrière goût de manqué, fusse-t-il même sur un si petit détail. J'aurais pu, tout comme cet album, essayer de construire cet avis comme un palindrome, mais à dire vrai la tâche s'est montrée trop demandante pour mon pauvre cervelet fainéant. J'aurais pu aussi tenter de dissimuler un second sens de lecture graveleux quelque part, cela aurait été sans doute plus dans mes cordes, mais après réflexion je me suis dit que la compression du texte variant selon la taille de l'écran saboterait toute ambition de dessiner des bites dans un avis. Et puis, ce n'est pas avec des avis basés sur des phallus que je pourrais concourir pour l'avis de la semaine, alors… (Note réelle 3,5)

12/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Manoir de Chartwell
Le Manoir de Chartwell

Même si les deux ouvrages sont très différents, la découverte de cette œuvre m'a ramené à ma lecture de Contrition. La thématique centrale de la pédophilie reste la même. De plus, j'y ai trouvé la même puissance et la même profondeur dans le texte et le graphisme. Toutefois si contrition proposait une vision externe , Glenn Head nous propose une vision autobiographique interne bouleversante. Ce récit est d'une sincérité et d'un courage qui m'a ému tout du long de ma lecture. Je n'ai trouvé aucune faiblesse dans le scénario, aucun voyeurisme dans l'exposition de sa sexualité abîmée dès l'enfance. Ce témoignage est marqué par la devise de Chartwell détournée par l'infame Lynch, "Veritas". Ce que j'ai trouvé remarquable dans ce récit , c'est l'absence d'agressivité dans les paroles de Glenn. Les épisodes où il parle avec ses parents sont édifiants à cet égard. Tous les appels au secours du jeune Glenn, verbaux ou comportementaux, ont été ignorés par le père et surtout la mère. Toutefois l'auteur invite à un suivi de la relation parentale plus raisonnable qu'émotionnel même si c'est souvent difficile. Cette résilience prouve que Head n'avait pas voulu laisser Lynch tout détruire chez lui comme son ex principal l'avait fait chez certains de ses camarades. L'agressivité se retrouve dans le graphisme qui utilise le style underground. Ce style permet probablement à l'auteur de libérer le trop plain émotionnel qui a envahi son univers. Je ne suis pas un spécialiste de ce style mais j'aime cette représentation brute, chargée et souvent chaotique d'un monde extérieur qui reflète souvent notre désordre psychologique. Le N&B est l'option sombre d'un monde qui se présente souvent en bien et en mal. L'auteur invite son lecteur à aller au delà d'un Lynch toujours dessiné clair et net. La quatrième propose une case du récit en couleur. Elle est séduisante dans son option psychédélique bien représentative des années 70. Ce choix aurait probablement amoindri la puissance du message de l'auteur qui veut rester dans un souvenir triste et brutal. Comme beaucoup de victimes, Head a eu beaucoup de mal à libérer sa parole. Peu de choses l'y ont encouragé. Une justice tardive l'a aidé. Son courage remarquable et son talent lui ont permis d'offrir à tous , victimes ou pas, un outil pour accepter cette vérité et la rendre publique. Une très belle lecture qui m'a profondément touché.

12/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Ressources - Un défi pour l'humanité
Ressources - Un défi pour l'humanité

Cette BD évoque inévitablement l'excellent album Le Monde sans fin. Dans les deux cas, un ingénieur conférencier s'associe à un dessinateur pour dresser un état des lieux du monde en matière de ressources et d'environnement, en exposant réalités et perspectives. Mais là où Jancovici et Blain se concentraient sur la question énergétique, Philippe Bihouix et Vincent Perriot élargissent le propos à l'ensemble des ressources, en particulier les minerais. Car, de la même manière que le pétrole n'est pas infini, les métaux et terres rares sont eux aussi limités, et leur exploitation finira forcément par atteindre une limite peu compatible avec la croissance démographique, l'expansion économique et encore moins les ambitions démesurées des milliardaires de la Tech. Si je reste plus sensible au génie graphique et narratif de Christophe Blain, Vincent Perriot signe ici un travail remarquable. Sa mise en scène rend le propos vivant et imagé, en transformant les explications en véritables voyages spatio-temporels. Son style, proche de sa série Negalyod, alterne entre grands espaces, visions futuristes peuplées de dinosaures ou de gadgets geeks, et paysages plus réalistes de notre monde actuel. Cette fantaisie visuelle dynamise un contenu pourtant très sérieux et en rend la lecture d'autant plus plaisante. Côté fond, le discours de Philippe Bihouix se révèle clair et bien structuré, avec une progression qui facilite la compréhension. Quelques passages sont alourdis par des citations de philosophes ou de scientifiques, un peu moins digestes, mais l'ensemble reste fluide et instructif. Très bien documenté, il aborde des sujets très vastes avec une foule d'exemples et d'images à l'appui. Évidemment, le constat fait froid dans le dos : l'âge d'or dans lequel nous vivons ressemble à une parenthèse fragile et largement fondée sur le gaspillage. L'avenir qu'il esquisse inquiète pour les générations à venir, même si les pistes de solutions présentées en fin d'album apportent un peu d'espoir. C'est donc une BD documentaire solide, imaginative dans sa forme et percutante dans son contenu, qui, sans égaler le brio du Monde sans fin, s'impose comme une lecture marquante et salutaire.

11/09/2025 (modifier)
Couverture de la série El Gaucho
El Gaucho

C'est la seconde belle collaboration entre Pratt et Manara que j'ai lue. Si les deux auteurs sont à louer, je trouve tout de même que le scénario de Pratt est un atout majeur et cadre parfaitement avec l'érotisme de Manara. Comme le souligne Présence dans son avis, la sensibilité du lecteur fera pencher la préférence vers l'histoire sentimentale et son érotisme ou vers l'intérêt historique du récit. J'avais d'ailleurs gardé la partie sensuelle en mémoire de ma lecture de jeunesse. Aujourd'hui j'ai redécouvert la série avec un goût bien plus marqué pour cette partie historique peu connue en France malgré son importance dans l'histoire sud américaine. Même si Pratt ne fouille pas avant dans le contexte historique de cet événement (guerres napoléoniennes, idées des Lumières, conflit irlandais, affirmation de l'identité créole, démission du vice roi (1810) pour aboutir à l'indépendance), son récit est une ouverture à comprendre comment un fait historique assez banal peut avoir des conséquences politiques importantes. Le partage du travail entre les deux grands artistes est savamment équilibré. Manara introduisant sa patte sensuelle qui, paradoxalement, va dramatiser le récit bien plus que la bataille de Buenos Aires. Comme à l'accoutumé le trait reste fin, élégant et très expressif. Les décors des navires, des uniformes, de la mangrove ou de la ville sont d'un travail de grande précision. Ce graphisme nous immerge dans cette ambiance où une femme quelque soit son rang n'était pas à l'abri de la lâcheté des hommes. Une très belle lecture adulte à redécouvrir.

11/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Presque maintenant
Presque maintenant

J'ai apprécié cette lecture agréable et fraiche. Je ne pense pas que Cyril Bonin cherchait à réinventer le genre du triangle amoureux mais plutôt à rendre un bel hommage au cinéma des années 60. En effet les allusions ou parallèles au "Jules et Jim" de François Truffaut sont nombreux. Cela permet de construire trois personnages très crédibles dans leur parcours de brillants étudiants qui se retrouvent dans la culture Haut de gamme. La modernisation du thème propose une interrogation plus actuelle sur le progrès issu de la Science. Ce qui est vrai pour les nanoparticules ( très tendances il y a quelques années) pourrait l'être sur l'IA. L'auteur est d'ailleurs presque à accoupler les sujets via le lien numérique entre les deux problématiques. Le titre de l'ouvrage invite d'ailleurs à réfléchir à l'espace entre ces deux époques qui pour beaucoup de lecteurs sont dans un presque maintenant tant le temps s'est contracté. Graphiquement j'ai adoré la couverture à la fois explicite à première vue et interrogative dans le détail médical. Ensuite j'ai pris plaisir à être avec les trois personnages tant je les ai trouvé attachants et crédibles dans les expressions et leurs comportements. Une belle et chaude mise en couleur complète le plaisir de lecture. Une lecture détente rapide et intelligente comme un petit dessert.

11/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Météores
Les Météores

Cette bande dessinée frappe avant tout par son atmosphère. Loin des récits catastrophe spectaculaires, elle choisit de s’attarder sur des personnages ordinaires, des « météores » qui traversent la vie avec leurs fragilités et leurs doutes. Le scénario, volontairement fragmenté et intimiste, capte des instants suspendus plus qu’il ne raconte une histoire linéaire. Cela donne un ton poétique et mélancolique, mais aussi un rythme très lent qui pourra dérouter. Le dessin de Redolfi, tout en nuances froides et en silences visuels, sert parfaitement cette ambiance. Le format horizontal, presque cinématographique, renforce la sensation d’un film contemplatif où la neige et la lumière jouent un rôle essentiel. C’est une œuvre touchante, belle et singulière, mais qui demande patience et sensibilité. Ceux qui attendent de l’action ou une intrigue solide risquent d’être frustrés, tandis que les lecteurs sensibles à la poésie du quotidien y trouveront une vraie richesse. Note : 3,5 / 5

10/09/2025 (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Olivier Rameau
Olivier Rameau

En relisant cette série qui s’est imposée dans le journal Tintin dans les années 70, je pensais à ceux qui avaient vertement critiqué DANY pour son Spirou et la Gorgone bleue. Je me disais que décidément ceux ci n’avaient pénétré l’univers du monde de Rêverose et de sa célèbre capitale Hallucinaville. Il est vrai que pour pénétrer cet univers féerique il faut en connaître le chemin. Et celui ci n’est pas facile à trouver : un petit train de campagne qui vous amène dans un monde dépourvu de toute logique et de rationalité. Ce monde est aussi accessible à tous les doux rêveurs, adeptes de gentillesse et de poésie, qualité ratée dans «  le vrai monde ou l’on s’ennuie ». Ce chemin, Olivier Rameau et un autre clerc de Notaire, Monsieur Pertinent, l’on emprunté pour ne jamais plus faire machine arrière. Et on comprend Olivier Rameau qui y a rencontré la jolie Colombe Tiredaille. Les lecteurs découvriront egalement toute une galerie de personnages plus farfelus les uns que les autres. Et puis il y a les occasionnels visiteurs, comme ce boxeur qui revient dans le monde onirique le temps d’un KO sur le ring. Le temps d’une dizaine d’aventures qui toutes se terminent bien, on retrouve la verve de Greg, telle qu’on pouvait la connaître avec Achille Talon mais avec bien moins de texte, et ce n’est pas plus mal. Le dessin de Dany se prête parfaitement à cet univers féerique, et évolue bien évidemment avec le temps. Une nouvelle aventure avec Dany au scénario et uniquement au scénario serait d’ailleurs en préparation. J’ai pris énormément de plaisir à relire cette série phare du journal Tintin, qui m’a permis de retrouver une lecture de mon enfance qui a très bien vieilli. Je vous souhaite de retrouver le même plaisir de votre côté.

10/09/2025 (modifier)