Comme mon camarade je suis surpris de trouver Matz au générique de cet album très ambitieux. Mais peu importe, j'imagine que c'est bien de sortir de temps en temps de sa zone de confort pour parler d'un sujet qui nous passionne.
Matz a donc, avec deux consultants scientifiques et un dessinateur, l'occasion de nous parler de la mer, sous toutes ses formes, au travers d'un classement chronologique, sur plus de 300 pages.
C'est très diversifié : on a des récits historiques mettant en scène des pionniers (et des pionnières, comme Jeanne Barret) de toutes les époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est très richement documenté, et tous les aspects sont présents : historique donc, politique, environnemental, biologique (même si je trouve qu'il aurait fallu développer un peu plus cet aspect). Sans oublier la façon dont la mer a pu inspirer des auteurs, comme Jules Verne. Je ne sais pas si c'est complet, mais on s'en rapproche drôlement, et si les 300 pages vous rebutent, sachez que cela se lit très bien, même s'il faut prévoir plusieurs heures de lecture.
Je trouve le style de Jörg Mailliet nettement insuffisant sur les visages, en revanche sur les designs (de bateaux, essentiellement), il se débrouille très bien, et bien que sa mise en couleurs soit un peu sombre à mon goût par endroits, l'ensemble est loin d'être désagréable à l'œil.
Bref, un bel album sur un vaste sujet.
Un jeune homme se retrouve pensionnaire d’un bien étrange manoir isolé de tout. Les autres pensionnaires y ont tous des comportements bizarres, le héros lui-même ne comprend pas ce qu’il fait là et doit investiguer en découvrant peu à peu le voile de mystère qui imprègne les lieux.
Pour qui a lu un peu de récits fantastiques, on se doute assez vite de ce qu’il en est réellement des habitants de ce manoir et du cas du héros lui-même. Toutefois non seulement dessin et mise en scène contribuent à une lecture tout à fait plaisante et entraînante, mais en plus il s’avère que c’est l’adaptation d’une longue série de romans, donc il faut en déduire que ce mystère, qui sera en partie dévoilé en fin de premier tome, n’est pas la seule ressource de son autrice et que l’intrigue ira au-delà de ce seul concept de base.
Et effectivement, avec le tome 2, mon ressenti s’est encore renforcé : le récit prend une ampleur inattendue, en abordant des thématiques plus profondes avec une construction narrative souple et habile, un rythme prenant et des personnages auxquels on s'attache.
Au final, c’est une série jeunesse solide et inspirée, qui réussit à mêler mystère, émotion et réflexion avec beaucoup de justesse, et qui peut séduire bien au-delà de son public cible.
Il n'a pas fallu me forcer pour donner une bonne note à cette série tellement j'ai apprécié la lecture de ce diptyque. Pourtant je suis entré dans le récit avec circonspection craignant une énième redite d'un petit frère de Harry Potter. Et bien pas du tout. Il faut dire que cette adaptation est issue d'un roman d'Èvelyne Brisou-Pellen qui est une belle référence pour la littérature jeunesse 10-13 ans. J'ai trouvé le scénario très solide et inventif. J'ai trouvé cette idée d'une chronologie non fixe, un peu comme dans l'esprit des enfants, brillante. Elle permet d'introduire des éléments historiques qui pimentent et enrichissent le récit. De plus les auteurs ne se dispersent pas grâce au très attachant personnage de Liam qui dévoile peu à peu la thématique principale du récit autour de l'injustice de certains décès et de sa gestion post mortem. Ce n'est donc pas une thématique simple et guimauve surtout avec les exemples choisis par les auteurs. La prouesse de la narration est de ne jamais tomber dans le pathos mais d'offrir une ouverture apaisante .
Le T1 prend le temps d'installer les personnages en laissant en suspens suffisamment d'interrogations pour se jeter sur un T2 qui m'a enchanté par l'intelligence de sa construction. Le vocabulaire est d'un bon niveau et les références historiques sont judicieusement choisies.
Le graphisme de Raphael Beuchot est au niveau de ce bon scénario. L'auteur propose une narration visuelle très dynamique et expressive. Il développe une très belle ambiance fantastique où le réel et le surnaturel se côtoient d'une manière très convaincante. La belle mise en couleur accompagne le plaisir de lecture.
Une très belle histoire au-delà d'un simple récit de fantôme pour un très large public. Un vrai coup de cœur qui m'incite à me plonger et à faire plonger mes enfants dans les romans d'origine.
Avant tout, je dois préciser que j'ai lu cet album dans son édition dite "prestige" en noir et blanc, et en grand format.
Malgré une couverture assez ratée à mon goût, j'ai été agréablement surpris par cette nouvelle aventure de Thorgal qui nous ramène en arrière, lorsque Louve était toute petite, et Jolan avait à peine 8 ans.
Mais ce qui frappe le lecteur en découvrant cette nouvelle intrigue est le dessin très minutieux de Aouamri, qui m'avait déjà bluffé sur un album de La Quête de l'Oiseau du Temps et sur un ersatz de Thorgal, Saga Valta. Cette édition n&b rend parfaitement hommage à son dessin;
Quant au scénario d'Ozanam, il s'inscrit parfaitement dans la lignée des Thorgal signés Van Hamme. L'auteur a même l'audace, pour le plus grand plaisir du lecteur, de faire revenir des personnages de la série mère, et c'est d'ailleurs fort réussi.
Les intrigues parallèles, que nous suivons tout au long de cet album, d'Aaricia et de Thorgal ne sont pas si éloignées que cela, ce qui donne une certaine unité à cette aventure.
L'idée de cette cité mouvante est originale et bien amenée.
Ce cinquième opus de "Thorgal saga" fait partie des meilleurs, avec évidement "Adieu Aaricia", qui reste pour moi inégalé.
Une BD sur René Descartes qui n'a rien de cartésienne, un comble !
René Descartes meurt en 1650 à Stockholm où il sera enterré. On va suivre le périple de son squelette à partir de 1666 jusqu'à 1937 à la galerie d'anatomie comparée au musée national d'histoire naturelle. Un périple qui sera raconté par le crâne de Descartes à ses voisins, des animaux tout en os, avec pour question centrale : est-ce bien le véritable crâne de Descartes ?
Je connaissais les grandes lignes de cette incroyable aventure post mortem.
Daria Schmitt a réalisé un formidable travail de documentation sur ce parcours incroyable et sur l'homme, l'un des fondateurs de la philosophie moderne et le père de la Méthode. Il n'est pas forcément des plus attachant, mais après il a des circonstances atténuantes, puisqu'il sera enterré/déterré plusieurs fois et va perdre au fil des déplacements ses os pour ne rester qu'une tête incomplète (il manque la mâchoire inférieure).
Un récit qui demande de la concentration, c'est dense, érudit mais avec une touche d'humour, sa théorie de l'animal-machine ne plaît pas à son auditoire animal. J'ai un petit faible pour cette baleine bleue échouée à Ostende en 1827. Des échanges qui vont faire vaciller notre philosophe.
C'est aussi un récit historique, il permet de traverser les rebondissements de l'Histoire sur 300 ans.
Une lecture instructive, mystérieuse et onirique.
J'ai été conquis par la patte graphique de Daria Schmitt avec son trait hachuré. La plus grande partie de l'album est dans un superbe noir et blanc détaillé, expressif et immersif avec des touches de bleu mer, en particulier pour le halo autour du crâne de Descartes, n'est-il pas une source de lumière ? Quelques planches magnifiquement colorées pour les passages fantasmagoriques.
Je tiens à souligner le travail sur la représentation des personnages historiques qui jalonnent ce récit, elles sont réalisées à partir de portraits d'époque.
Un gros dossier en fin d'album avec de nombreuses annexes pour y voir plus clair. Très instructif.
Je conseille des petites recherches sur le philosophe avant d'entamer ta lecture, pour mieux l'apprécier (ce que j'ai fait).
Repéré depuis un moment sur mon site favori, j'avoue avoir un peu hésité en librairie devant le prix de l'objet (une trentaine d'euros). Et bien m'en a pris de me laisser tenter, car ce fut un vrai bon moment que la lecture des aventures de ce Jean-Doux et de sa disquette molle. Une lecture qui appellera inévitablement une relecture dans quelques temps.
Cet album offre un petit voyage dans l'entreprise des années 90, celles des costumes cravates, des coupes mulets, des premiers open space, de windows 95, des fax et des broyeuses à papier. Tout un programme ! Et à vrai dire, ce cadre est juste idéal pour cette histoire. C'est décalé, voire faussement con-con par moment, l'auteur appuie fort sur le cliché et la caricature.... mais ça fonctionne tellement bien ! C'est original, c'est loufoque, on rigole joyeusement que ce soit avec les situations saugrenues ou les dialogues incisifs.
Mais ce qui est plus fort encore, c'est d'avoir réussi à mettre ce petit délire au service d'une vraie histoire. Ça marche vraiment bien, on se prend au jeu. On a envie de savoir quel mystère cache cette fameuse disquette retrouvée cachée au fond du débarras du 7e étage. Et sans dire qu'on va de surprises en surprises, les rebondissements sont au rendez-vous.
Le récit est équilibré entre cette intrigue assez prenante, et la bonne dose d'humour qui l'accompagne. Le dessin n'est pas en reste, ce style cartoon est un petit régal pour mettre tout ça en images et renforcer le côté délirant de l'ensemble. Et surtout : ça tient la longueur, ce qui n'est pas une mince affaire vu la pagination importante de l'ouvrage.
Un vrai plaisir de lecture, j'en redemande.
Je note la version intégrale collector. Un livre magnifique avec les pages dorées qui cependant peut vite s'abîmer, étrangement....
L'histoire en elle même est originale et vaut le détour même si à la fin on a l'impression d'être allé un peu vite. Il aurait été préférable de développer davantage le scénario sur un tome 4 ?
Car tout cela est dense. Et les dessins nous le démontrent bien. Olivier Ledroit est un grand artiste et chaque page est un réel délice pour les yeux. Les dessins sont vraiment somptueux, même s'ils ne sont pas du goût de tout le monde, car il faut s'habituer à lire sa manière de peindre.
Un livre à lire et à relire :)
Je note 4/5 car parfois un peu trop de décors "steampunk" viennent surcharger inutilement. Scénario à approfondir, il y a des choses qui ne sont pas claires.
Une belle surprise et une jolie réussite d'une première BD pour un auteur italien n'appartenant pas à la filière traditionnelle des beaux arts. Je ne suis pas architecte mais j'ai lu cette série avec beaucoup de plaisir. C'est un peu sur le modèle de l'excellent Vie de Carabin à savoir une vue de l'intérieur des défauts ,agglomérés dans l'espace et le temps, d'une structure professionnelle très hiérarchisée. C'est le monde de l'architecture qui est ainsi passé à la loupe grossissante . On y retrouve le patron archistar entouré de sa cour de "yesman", le second imbuvable et prédateur sexuel, le stagiaire lèche-bottes mais aussi l'esprit d'équipe, la fierté de participer à une œuvre culturelle et civilisationnelle de premier ordre, du défi personnel qui engage jusqu'au sacrifice. L'auteur est architecte et sait de quoi il parle techniquement et humainement. Je suis impressionné par l'intelligence de la construction de son récit qui donne une narration très fluide avec une tension dramatique très bien équilibrée. Je me suis très vite attaché au personnage d'Enzo. Paradoxalement il ne crache jamais dans la soupe et au contraire je suis sorti de ma lecture en pensant que l'Architecture était au dessus de ces mesquineries de bureaux.
Graphiquement on sent la patte du professionnel: les extérieurs parisiens sont sublimes. C'est d'une grande précision dans les détails avec même un bonus d'une visite de musée commentée façon architecture. De plus Danicollaterale s'en sort très bien avec les personnages. Cela donne un récit très vivant, dynamique et expressif.
Une très belle lecture et une agréable surprise d'un néophyte.
C'est toujours une gageure d'adapter un poème ou une chanson en BD. Une simple retranscription des paroles donne un rendu souvent aussi sec qu'une analyse de texte d'un-e lycéen-ne. Comme le souligne Charlotte Bousquet cocréatrice du concept de Poéstrip il s'agit ici de faire vivre la substance invisible du poème, son âme et la vibration que cela a produit sur une artiste du graphisme. Cela a aussi l'avantage de faire découvrir le très beau poème de Rilke, La Panthère, dont les textes en allemand et une traduction en français ferment le récit. Le poème est court, 12 vers, mais suffisamment puissant pour que Bérangère Delaporte le traduise dans un récit moderne de 65 pages sans temps morts. La narration est très fluide et accessible à un large public. La double lecture montre très bien comment deux situations éloignées dans le temps, l'espace et l'anatomie peuvent se rejoindre dans des thématiques universelles telles que la liberté, la soumission et la perte progressive de sa vitalité/créativité innée.
Le graphisme souple s'apparente à un style journalistique qui va à l'essentiel pour mettre en valeur les expressions et le mouvement. C'est parfaitement en harmonie avec cette thématique du poème. Une construction très moderne et dynamique donne du rythme à une belle et agréable lecture.
Je pousse un peu ma note à cause de l'originalité et la difficulté de l'exercice. 3.5
Oh.
Wouaw. Bigre, même !
Je suis charmé par cette BD, mais carrément charmé. Et je dois dire que je reviens de loin après lecture. Il faut dire que je ne connais rien du tout à Wonder Woman et son univers, dont je n'ai lu aucun des albums. Mais cette préquelle à la série est tellement bonne que je lirais volontiers des suites si jamais elles se présentaient à la bibliothèque du coin.
L'album est très complet, l'histoire étant précédée d'une interview des auteurs très intéressante pour comprendre les enjeux du récit ainsi que la vision des auteurs que je trouve extrêmement intéressante notamment sur la question de la considération des femmes. Quelques phrases frappées au coin du bon sens parsèment cette interview dont je recommande la lecture.
D'autre part l'album est complété a la fin par des pages de travail et de recherches graphiques qui mettent en lumière le travail réalisé dans les planches et notamment lorsque l'auteur s'amuse à caler des dieux dans les décors en les rendant un peu invisible. C'est une superbe idée (et une très bonne incarnation de ce qu'elles représentent) et il faut dire que sans ces pages, je n'aurais pas remarqué l'attention graphique qui fut portée aux planches.
Mais parlons-en, du graphisme, puisqu'il envoie du pâté dès les premières pages avec sa représentation des Dieux qui peut piquer des yeux, mais qui a cet avantage de donner une patte graphique unique et détachée de la suite du récit, créant visuellement le choc entre les deux mondes. D'autre part, il y a une volonté de rendre les dieux protéiformes en changeant souvent de vêtements, d'attitudes, de poses, mais en restant dans quelque chose de très stylisés. Les dieux sont des symboles, visuels et métaphoriques, qui doivent assurer leur prestance avec des poses parfois improbables mais conférant directement l'idée au lecteur de ce qu'ils incarnent. On peut ne pas aimer le style très chargé (voir surchargé) mais il rend clairement compte d'un monde défiant la logique et la compréhension humaine, presque Lovecraftienne dans sa dimension mythologique. Ces dieux voient l'avenir et le modèlent, créent à partir de rien et décident de notre sort, cette toute puissance est visuellement incarnée. Et je trouve l'idée très réussie d'autant que le contraste avec les autres parties rend l'intention d'autant plus claire.
Par contre, ce qui m'a le plus marqué est bien sur le scénario, qui a su me surprendre et m'accrocher. Je n'attendais pas autant de violences et de noirceur d'un récit sur Wonder Woman, mais je pense que son statut de super-héroïne culte permet ce genre d'approches. Dans un monde saturé par leur présence (adaptation en film, invasion de comics books et séries, omniprésence dans nos écrans ...) la question des super-héros change d'approche, incarnant un air du temps. Aujourd'hui The Boys triomphe à la télé, Kick-Ass fut un énorme succès et le genre connait un renouveau plus sombre, plus Dark, retournant les codes et les genres. Cette BD s'inscrit dans cette tendance actuelle en empoignant ici le sujet des femmes. Ainsi la représentation de Zeus, homme tout puissant dictant ce qui est la justice qu'il incarne (et qui paradoxalement peut être injuste ...), mais aussi les femmes prenant leur destin en main, la violence du monde envers elle, l'enfermement final ... Il y aurait beaucoup à en dire et rien qu'en discutant avec ma copine des dizaines de sujets nous semblent abordées sous un angle ingénieux, ne cherchant surtout pas à être historique ni réaliste, réinterprétant les mythes (notamment Héraklès) et donnant une image parfois nouvelle ou différentes de la mythologie. Rien que Héra, qui est ici une figure à la fois tragique et grandiose, un personnage de tragédie à l'ancienne ! (qui donne d'ailleurs envie de le voir réutilisé ensuite)
Je m'épanche beaucoup mais je suis vraiment touché par cette BD. Une relecture féministe d'un univers de super-héros que je ne connais pas mais qui fait clairement référence à l'air du temps. Pas de femmes mises en avant juste parce qu'elles doivent être forte, mais une vraie réflexion de ses personnages et une écriture certes rapide mais soignée. Le genre de lecture qui me donne réellement envie de découvrir plus avant cet univers, pour autant qu'il contienne des pépites ainsi. Le genre de lecture qui donne envie d'en discuter pendant des heures ensuite, et peut-être que cela s'est ressenti dans mon avis, mais croyez-moi, j'ai écourté au maximum !
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Histoire de la mer
Comme mon camarade je suis surpris de trouver Matz au générique de cet album très ambitieux. Mais peu importe, j'imagine que c'est bien de sortir de temps en temps de sa zone de confort pour parler d'un sujet qui nous passionne. Matz a donc, avec deux consultants scientifiques et un dessinateur, l'occasion de nous parler de la mer, sous toutes ses formes, au travers d'un classement chronologique, sur plus de 300 pages. C'est très diversifié : on a des récits historiques mettant en scène des pionniers (et des pionnières, comme Jeanne Barret) de toutes les époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est très richement documenté, et tous les aspects sont présents : historique donc, politique, environnemental, biologique (même si je trouve qu'il aurait fallu développer un peu plus cet aspect). Sans oublier la façon dont la mer a pu inspirer des auteurs, comme Jules Verne. Je ne sais pas si c'est complet, mais on s'en rapproche drôlement, et si les 300 pages vous rebutent, sachez que cela se lit très bien, même s'il faut prévoir plusieurs heures de lecture. Je trouve le style de Jörg Mailliet nettement insuffisant sur les visages, en revanche sur les designs (de bateaux, essentiellement), il se débrouille très bien, et bien que sa mise en couleurs soit un peu sombre à mon goût par endroits, l'ensemble est loin d'être désagréable à l'œil. Bref, un bel album sur un vaste sujet.
Le Manoir (Melchior)
Un jeune homme se retrouve pensionnaire d’un bien étrange manoir isolé de tout. Les autres pensionnaires y ont tous des comportements bizarres, le héros lui-même ne comprend pas ce qu’il fait là et doit investiguer en découvrant peu à peu le voile de mystère qui imprègne les lieux. Pour qui a lu un peu de récits fantastiques, on se doute assez vite de ce qu’il en est réellement des habitants de ce manoir et du cas du héros lui-même. Toutefois non seulement dessin et mise en scène contribuent à une lecture tout à fait plaisante et entraînante, mais en plus il s’avère que c’est l’adaptation d’une longue série de romans, donc il faut en déduire que ce mystère, qui sera en partie dévoilé en fin de premier tome, n’est pas la seule ressource de son autrice et que l’intrigue ira au-delà de ce seul concept de base. Et effectivement, avec le tome 2, mon ressenti s’est encore renforcé : le récit prend une ampleur inattendue, en abordant des thématiques plus profondes avec une construction narrative souple et habile, un rythme prenant et des personnages auxquels on s'attache. Au final, c’est une série jeunesse solide et inspirée, qui réussit à mêler mystère, émotion et réflexion avec beaucoup de justesse, et qui peut séduire bien au-delà de son public cible.
Le Manoir (Melchior)
Il n'a pas fallu me forcer pour donner une bonne note à cette série tellement j'ai apprécié la lecture de ce diptyque. Pourtant je suis entré dans le récit avec circonspection craignant une énième redite d'un petit frère de Harry Potter. Et bien pas du tout. Il faut dire que cette adaptation est issue d'un roman d'Èvelyne Brisou-Pellen qui est une belle référence pour la littérature jeunesse 10-13 ans. J'ai trouvé le scénario très solide et inventif. J'ai trouvé cette idée d'une chronologie non fixe, un peu comme dans l'esprit des enfants, brillante. Elle permet d'introduire des éléments historiques qui pimentent et enrichissent le récit. De plus les auteurs ne se dispersent pas grâce au très attachant personnage de Liam qui dévoile peu à peu la thématique principale du récit autour de l'injustice de certains décès et de sa gestion post mortem. Ce n'est donc pas une thématique simple et guimauve surtout avec les exemples choisis par les auteurs. La prouesse de la narration est de ne jamais tomber dans le pathos mais d'offrir une ouverture apaisante . Le T1 prend le temps d'installer les personnages en laissant en suspens suffisamment d'interrogations pour se jeter sur un T2 qui m'a enchanté par l'intelligence de sa construction. Le vocabulaire est d'un bon niveau et les références historiques sont judicieusement choisies. Le graphisme de Raphael Beuchot est au niveau de ce bon scénario. L'auteur propose une narration visuelle très dynamique et expressive. Il développe une très belle ambiance fantastique où le réel et le surnaturel se côtoient d'une manière très convaincante. La belle mise en couleur accompagne le plaisir de lecture. Une très belle histoire au-delà d'un simple récit de fantôme pour un très large public. Un vrai coup de cœur qui m'incite à me plonger et à faire plonger mes enfants dans les romans d'origine.
Thorgal Saga - La Cité mouvante
Avant tout, je dois préciser que j'ai lu cet album dans son édition dite "prestige" en noir et blanc, et en grand format. Malgré une couverture assez ratée à mon goût, j'ai été agréablement surpris par cette nouvelle aventure de Thorgal qui nous ramène en arrière, lorsque Louve était toute petite, et Jolan avait à peine 8 ans. Mais ce qui frappe le lecteur en découvrant cette nouvelle intrigue est le dessin très minutieux de Aouamri, qui m'avait déjà bluffé sur un album de La Quête de l'Oiseau du Temps et sur un ersatz de Thorgal, Saga Valta. Cette édition n&b rend parfaitement hommage à son dessin; Quant au scénario d'Ozanam, il s'inscrit parfaitement dans la lignée des Thorgal signés Van Hamme. L'auteur a même l'audace, pour le plus grand plaisir du lecteur, de faire revenir des personnages de la série mère, et c'est d'ailleurs fort réussi. Les intrigues parallèles, que nous suivons tout au long de cet album, d'Aaricia et de Thorgal ne sont pas si éloignées que cela, ce qui donne une certaine unité à cette aventure. L'idée de cette cité mouvante est originale et bien amenée. Ce cinquième opus de "Thorgal saga" fait partie des meilleurs, avec évidement "Adieu Aaricia", qui reste pour moi inégalé.
La Tête de mort venue de Suède
Une BD sur René Descartes qui n'a rien de cartésienne, un comble ! René Descartes meurt en 1650 à Stockholm où il sera enterré. On va suivre le périple de son squelette à partir de 1666 jusqu'à 1937 à la galerie d'anatomie comparée au musée national d'histoire naturelle. Un périple qui sera raconté par le crâne de Descartes à ses voisins, des animaux tout en os, avec pour question centrale : est-ce bien le véritable crâne de Descartes ? Je connaissais les grandes lignes de cette incroyable aventure post mortem. Daria Schmitt a réalisé un formidable travail de documentation sur ce parcours incroyable et sur l'homme, l'un des fondateurs de la philosophie moderne et le père de la Méthode. Il n'est pas forcément des plus attachant, mais après il a des circonstances atténuantes, puisqu'il sera enterré/déterré plusieurs fois et va perdre au fil des déplacements ses os pour ne rester qu'une tête incomplète (il manque la mâchoire inférieure). Un récit qui demande de la concentration, c'est dense, érudit mais avec une touche d'humour, sa théorie de l'animal-machine ne plaît pas à son auditoire animal. J'ai un petit faible pour cette baleine bleue échouée à Ostende en 1827. Des échanges qui vont faire vaciller notre philosophe. C'est aussi un récit historique, il permet de traverser les rebondissements de l'Histoire sur 300 ans. Une lecture instructive, mystérieuse et onirique. J'ai été conquis par la patte graphique de Daria Schmitt avec son trait hachuré. La plus grande partie de l'album est dans un superbe noir et blanc détaillé, expressif et immersif avec des touches de bleu mer, en particulier pour le halo autour du crâne de Descartes, n'est-il pas une source de lumière ? Quelques planches magnifiquement colorées pour les passages fantasmagoriques. Je tiens à souligner le travail sur la représentation des personnages historiques qui jalonnent ce récit, elles sont réalisées à partir de portraits d'époque. Un gros dossier en fin d'album avec de nombreuses annexes pour y voir plus clair. Très instructif. Je conseille des petites recherches sur le philosophe avant d'entamer ta lecture, pour mieux l'apprécier (ce que j'ai fait).
Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Repéré depuis un moment sur mon site favori, j'avoue avoir un peu hésité en librairie devant le prix de l'objet (une trentaine d'euros). Et bien m'en a pris de me laisser tenter, car ce fut un vrai bon moment que la lecture des aventures de ce Jean-Doux et de sa disquette molle. Une lecture qui appellera inévitablement une relecture dans quelques temps. Cet album offre un petit voyage dans l'entreprise des années 90, celles des costumes cravates, des coupes mulets, des premiers open space, de windows 95, des fax et des broyeuses à papier. Tout un programme ! Et à vrai dire, ce cadre est juste idéal pour cette histoire. C'est décalé, voire faussement con-con par moment, l'auteur appuie fort sur le cliché et la caricature.... mais ça fonctionne tellement bien ! C'est original, c'est loufoque, on rigole joyeusement que ce soit avec les situations saugrenues ou les dialogues incisifs. Mais ce qui est plus fort encore, c'est d'avoir réussi à mettre ce petit délire au service d'une vraie histoire. Ça marche vraiment bien, on se prend au jeu. On a envie de savoir quel mystère cache cette fameuse disquette retrouvée cachée au fond du débarras du 7e étage. Et sans dire qu'on va de surprises en surprises, les rebondissements sont au rendez-vous. Le récit est équilibré entre cette intrigue assez prenante, et la bonne dose d'humour qui l'accompagne. Le dessin n'est pas en reste, ce style cartoon est un petit régal pour mettre tout ça en images et renforcer le côté délirant de l'ensemble. Et surtout : ça tient la longueur, ce qui n'est pas une mince affaire vu la pagination importante de l'ouvrage. Un vrai plaisir de lecture, j'en redemande.
Wika
Je note la version intégrale collector. Un livre magnifique avec les pages dorées qui cependant peut vite s'abîmer, étrangement.... L'histoire en elle même est originale et vaut le détour même si à la fin on a l'impression d'être allé un peu vite. Il aurait été préférable de développer davantage le scénario sur un tome 4 ? Car tout cela est dense. Et les dessins nous le démontrent bien. Olivier Ledroit est un grand artiste et chaque page est un réel délice pour les yeux. Les dessins sont vraiment somptueux, même s'ils ne sont pas du goût de tout le monde, car il faut s'habituer à lire sa manière de peindre. Un livre à lire et à relire :) Je note 4/5 car parfois un peu trop de décors "steampunk" viennent surcharger inutilement. Scénario à approfondir, il y a des choses qui ne sont pas claires.
Je suis charrette - Vie d'architecte
Une belle surprise et une jolie réussite d'une première BD pour un auteur italien n'appartenant pas à la filière traditionnelle des beaux arts. Je ne suis pas architecte mais j'ai lu cette série avec beaucoup de plaisir. C'est un peu sur le modèle de l'excellent Vie de Carabin à savoir une vue de l'intérieur des défauts ,agglomérés dans l'espace et le temps, d'une structure professionnelle très hiérarchisée. C'est le monde de l'architecture qui est ainsi passé à la loupe grossissante . On y retrouve le patron archistar entouré de sa cour de "yesman", le second imbuvable et prédateur sexuel, le stagiaire lèche-bottes mais aussi l'esprit d'équipe, la fierté de participer à une œuvre culturelle et civilisationnelle de premier ordre, du défi personnel qui engage jusqu'au sacrifice. L'auteur est architecte et sait de quoi il parle techniquement et humainement. Je suis impressionné par l'intelligence de la construction de son récit qui donne une narration très fluide avec une tension dramatique très bien équilibrée. Je me suis très vite attaché au personnage d'Enzo. Paradoxalement il ne crache jamais dans la soupe et au contraire je suis sorti de ma lecture en pensant que l'Architecture était au dessus de ces mesquineries de bureaux. Graphiquement on sent la patte du professionnel: les extérieurs parisiens sont sublimes. C'est d'une grande précision dans les détails avec même un bonus d'une visite de musée commentée façon architecture. De plus Danicollaterale s'en sort très bien avec les personnages. Cela donne un récit très vivant, dynamique et expressif. Une très belle lecture et une agréable surprise d'un néophyte.
Grande échappée
C'est toujours une gageure d'adapter un poème ou une chanson en BD. Une simple retranscription des paroles donne un rendu souvent aussi sec qu'une analyse de texte d'un-e lycéen-ne. Comme le souligne Charlotte Bousquet cocréatrice du concept de Poéstrip il s'agit ici de faire vivre la substance invisible du poème, son âme et la vibration que cela a produit sur une artiste du graphisme. Cela a aussi l'avantage de faire découvrir le très beau poème de Rilke, La Panthère, dont les textes en allemand et une traduction en français ferment le récit. Le poème est court, 12 vers, mais suffisamment puissant pour que Bérangère Delaporte le traduise dans un récit moderne de 65 pages sans temps morts. La narration est très fluide et accessible à un large public. La double lecture montre très bien comment deux situations éloignées dans le temps, l'espace et l'anatomie peuvent se rejoindre dans des thématiques universelles telles que la liberté, la soumission et la perte progressive de sa vitalité/créativité innée. Le graphisme souple s'apparente à un style journalistique qui va à l'essentiel pour mettre en valeur les expressions et le mouvement. C'est parfaitement en harmonie avec cette thématique du poème. Une construction très moderne et dynamique donne du rythme à une belle et agréable lecture. Je pousse un peu ma note à cause de l'originalité et la difficulté de l'exercice. 3.5
Wonder Woman Historia
Oh. Wouaw. Bigre, même ! Je suis charmé par cette BD, mais carrément charmé. Et je dois dire que je reviens de loin après lecture. Il faut dire que je ne connais rien du tout à Wonder Woman et son univers, dont je n'ai lu aucun des albums. Mais cette préquelle à la série est tellement bonne que je lirais volontiers des suites si jamais elles se présentaient à la bibliothèque du coin. L'album est très complet, l'histoire étant précédée d'une interview des auteurs très intéressante pour comprendre les enjeux du récit ainsi que la vision des auteurs que je trouve extrêmement intéressante notamment sur la question de la considération des femmes. Quelques phrases frappées au coin du bon sens parsèment cette interview dont je recommande la lecture. D'autre part l'album est complété a la fin par des pages de travail et de recherches graphiques qui mettent en lumière le travail réalisé dans les planches et notamment lorsque l'auteur s'amuse à caler des dieux dans les décors en les rendant un peu invisible. C'est une superbe idée (et une très bonne incarnation de ce qu'elles représentent) et il faut dire que sans ces pages, je n'aurais pas remarqué l'attention graphique qui fut portée aux planches. Mais parlons-en, du graphisme, puisqu'il envoie du pâté dès les premières pages avec sa représentation des Dieux qui peut piquer des yeux, mais qui a cet avantage de donner une patte graphique unique et détachée de la suite du récit, créant visuellement le choc entre les deux mondes. D'autre part, il y a une volonté de rendre les dieux protéiformes en changeant souvent de vêtements, d'attitudes, de poses, mais en restant dans quelque chose de très stylisés. Les dieux sont des symboles, visuels et métaphoriques, qui doivent assurer leur prestance avec des poses parfois improbables mais conférant directement l'idée au lecteur de ce qu'ils incarnent. On peut ne pas aimer le style très chargé (voir surchargé) mais il rend clairement compte d'un monde défiant la logique et la compréhension humaine, presque Lovecraftienne dans sa dimension mythologique. Ces dieux voient l'avenir et le modèlent, créent à partir de rien et décident de notre sort, cette toute puissance est visuellement incarnée. Et je trouve l'idée très réussie d'autant que le contraste avec les autres parties rend l'intention d'autant plus claire. Par contre, ce qui m'a le plus marqué est bien sur le scénario, qui a su me surprendre et m'accrocher. Je n'attendais pas autant de violences et de noirceur d'un récit sur Wonder Woman, mais je pense que son statut de super-héroïne culte permet ce genre d'approches. Dans un monde saturé par leur présence (adaptation en film, invasion de comics books et séries, omniprésence dans nos écrans ...) la question des super-héros change d'approche, incarnant un air du temps. Aujourd'hui The Boys triomphe à la télé, Kick-Ass fut un énorme succès et le genre connait un renouveau plus sombre, plus Dark, retournant les codes et les genres. Cette BD s'inscrit dans cette tendance actuelle en empoignant ici le sujet des femmes. Ainsi la représentation de Zeus, homme tout puissant dictant ce qui est la justice qu'il incarne (et qui paradoxalement peut être injuste ...), mais aussi les femmes prenant leur destin en main, la violence du monde envers elle, l'enfermement final ... Il y aurait beaucoup à en dire et rien qu'en discutant avec ma copine des dizaines de sujets nous semblent abordées sous un angle ingénieux, ne cherchant surtout pas à être historique ni réaliste, réinterprétant les mythes (notamment Héraklès) et donnant une image parfois nouvelle ou différentes de la mythologie. Rien que Héra, qui est ici une figure à la fois tragique et grandiose, un personnage de tragédie à l'ancienne ! (qui donne d'ailleurs envie de le voir réutilisé ensuite) Je m'épanche beaucoup mais je suis vraiment touché par cette BD. Une relecture féministe d'un univers de super-héros que je ne connais pas mais qui fait clairement référence à l'air du temps. Pas de femmes mises en avant juste parce qu'elles doivent être forte, mais une vraie réflexion de ses personnages et une écriture certes rapide mais soignée. Le genre de lecture qui me donne réellement envie de découvrir plus avant cet univers, pour autant qu'il contienne des pépites ainsi. Le genre de lecture qui donne envie d'en discuter pendant des heures ensuite, et peut-être que cela s'est ressenti dans mon avis, mais croyez-moi, j'ai écourté au maximum !