Avec son ton léger, drôle et surtout très accessible, Marion Montaigne arrive à rendre compréhensibles des sujets scientifiques qui pourraient être assez lourds. Pesquet devient presque un personnage de BD, avec ses petits moments de galère et ses grands moments d’aventure spatiale.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que Montaigne ne fait pas juste l’apologie de l’astronaute-héros. Elle montre aussi les aspects plus terre-à-terre de la préparation pour une mission : les entraînements intenses, les sacrifices, les épreuves qu’il doit surmonter. Le tout raconté avec des dessins simples mais expressifs qui collent parfaitement à l’esprit de l’album.
Les anecdotes sur la vie quotidienne dans l’espace sont vraiment marrantes. Et derrière l’humour, il y a aussi un vrai respect pour le travail des astronautes et des scientifiques. C’est un hommage à la fois sincère et décalé, avec un humour qui marche bien ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre de BD.
Un bon mélange entre documentaire et BD humoristique. J’ai trouvé ça très fluide à lire, même si c’est assez dense en contenu.
Un carnet de voyage bien particulier dans lequel on suit Delisle en Chine, dans une ville en plein développement, mais qui reste loin des grandes métropoles comme Pékin ou Shanghai. Premiere oeuvre du genre qui deviendra familier chez lui, ce qui est intéressant ici comme dans Pyongyang c’est l’isolement de Delisle dans un environnement où la barrière de la langue et de la culture est omniprésente. Il observe tout avec une certaine distance, souvent ironique, sans jamais sombrer dans la caricature facile.
Ce que j’aime dans Shenzhen, c’est que Delisle ne cherche pas à embellir son expérience. On ressent bien l’ennui qui l’accompagne, ses journées monotones dans un pays où il ne comprend presque rien et où les contacts humains restent limités. Ça donne un côté très authentique à son récit. Il ne fait pas semblant d’être fasciné ou ébloui par la culture locale, et c’est cette honnêteté qui rend le tout intéressant.
Graphiquement, Delisle est dans son style habituel, simple et direct. Il parvient à capter l’essentiel des ambiances, que ce soit dans les rues grises et anonymes de Shenzhen ou dans les interactions plus intimes qu’il réussit parfois à avoir avec les locaux.
L’humour est là, mais souvent discret, presque mélancolique. C’est un humour de décalage, un regard un peu désabusé sur son quotidien et sur ses propres limites face à l’immensité de la culture chinoise. Et même si l’album peut sembler lent ou répétitif par moments, c’est justement cette lenteur qui donne toute sa saveur à l’expérience.
Un regard sincère, parfois un peu perdu, mais toujours curieux, sur une Chine en pleine transformation. Ce n’est pas un récit d’aventures ou un voyage exaltant, mais c’est une exploration intérieure tout aussi captivante, un livre que j’ai apprécié pour sa simplicité et son ton détaché, presque contemplatif.
Jean-Claude Tergal, c’est un personnage qui me fait toujours sourire. Un vrai loser, mais un de ceux qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver attachants. Ses mésaventures sont tellement improbables que ça en devient savoureux. Il peut même tirer une situation improbable d'un point de départ commun, comme par exemple avec l'étron flotteur, j'adore. C’est gênant, c’est absurde, mais qu’est-ce que c’est drôle !
Certains trouvent Jean-Claude pathétique, moi je le vois plutôt comme un gars qui fait de son mieux. Ses tentatives désespérées de séduire ou de simplement se sentir à la hauteur dans un monde qui ne lui fait aucun cadeau me le rendent touchant.
Ce que j’aime, c’est que sous l’humour, il y a une certaine tendresse. Même si Jean-Claude s’en prend plein la figure, on sent bien que ça ne le casse pas complètement. Il persiste, il continue, même quand tout semble aller de travers. On rit de ses galères, mais on est aussi un peu avec lui, parce qu’au fond, qui n’a pas déjà vécu un moment de solitude à la Jean-Claude Tergal ?
Les dessins servent bien cet humour, avec des expressions faciales qui accentuent le côté loser de Tergal. C’est visuellement simple mais efficace, et ça colle parfaitement à l’ambiance de ce type d’humour, à la fois décalé et gentiment cruel. Bref, Jean-Claude Tergal, c’est du bon, surtout si on aime les personnages qui sont loin d’avoir la vie facile, mais qui nous font quand même rire à chaque page.
Franchement, on a tous adoré à la maison, au point que je me demande parfois si ça ne fait pas de nous une famille un peu bizarre. Le concept est simple : des lapins qui se mettent en scène pour trouver des façons toujours plus absurdes de se suicider. Dit comme ça, ça paraît un peu tordu, mais c’est justement ce côté décalé qui a fait mouche.
Chaque page est une petite trouvaille, un gag visuel qui ne nécessite aucun mot. C’est à la fois inventif et complètement barré, avec ces situations improbables où les lapins cherchent la fin la plus étrange et souvent la plus drôle possible. Le contraste entre leur côté mignon et la noirceur du sujet donne un résultat plutôt léger et vraiment drôle. On feuillette l’album, on rigole, on passe à une autre page, et ça continue.
A priori et cela me rassure, on n’est pas les seuls à aimer ce genre d’humour un peu décalé. C’est simple, drôle, et même après plusieurs lectures, il y a toujours un gag qui nous fait marrer.
Je ne suis vraiment pas un fan de sports mécaniques, et tout ce qui tourne autour des motos et moteurs à essence, ce n’est pas mon truc habituellement. Mais Joe Bar Team a quand même réussi à m’accrocher. Ce qui m’a plu, c’est avant tout le dessin. Certains font référence au Maître Franquin et force est d'avouer qu'il y a un truc là.
Les situations absurdes, les excès des personnages, tout est traité avec un ton léger et décalé qui rend la lecture vraiment sympa. L’autre point fort, c’est l’atmosphère qui règne dans cette série. C’est un univers de motards, mais on sent surtout la camaraderie et les petites rivalités entre les personnages, avec une touche de caricature bien dosée. Ça parle évidemment de mécanique, mais sans tomber dans des détails techniques trop lourds. À la place, ça reste accessible et surtout drôle, même pour quelqu’un qui ne connaît rien aux motos. Et c’est peut-être là que Joe Bar Team me parle le plus : l’humour et le côté un peu fou des personnages prennent le dessus sur le reste.
Même si l’univers des sports mécaniques me laisse de marbre, le dessin, l’humour et cette ambiance conviviale font que j’ai quand même passé un bon moment avec Joe Bar Team. Ce n’est pas une série que j’aurais imaginé apprécier, mais elle a ce petit truc qui la rend attachante.
Ce qui m’a vraiment plu dans Aldebaran, c’est la profondeur de l’histoire et la richesse de l’univers que Léo met en place. Dès le départ, on est plongé dans un monde fascinant, loin de la Terre, avec des créatures étranges, des paysages qui mêlent exotisme et danger, et une intrigue qui évolue avec un bon sens du mystère. Il y a un vrai travail de construction, et ça se ressent à chaque étape du récit. L’exploration de cette planète, ses secrets, les tensions politiques et les enjeux humains sont bien dosés, et on se laisse prendre par cette ambiance à la fois intrigante et un peu angoissante. J’aime la façon dont l’histoire prend son temps, on découvre au fur et à mesure, sans être précipité.
Par contre, là où j’ai vraiment eu du mal, c’est avec le dessin des personnages. Autant les décors sont soignés et immersifs, autant les visages me laissent souvent perplexe. Ils manquent de vie, leurs expressions sont parfois un peu figées, et j’ai eu du mal à ressentir les émotions que les personnages sont censés traverser. Il y a un côté un peu rigide dans leur manière d’être dessinés, surtout quand il s’agit des interactions entre eux. Les visages manquent de subtilité, et ça me sortait un peu de l’histoire à certains moments. C’est dommage, parce que pour une série qui repose autant sur les relations humaines, ça aurait mérité plus de nuances dans le trait.
Cela dit, l’histoire est tellement bien ficelée que ce défaut n’a pas gâché mon plaisir de lecture. Malgré ces réserves sur le dessin des personnages, le scénario reste solide et ca vaut vraiment le détour. On est curieux de voir où tout ça va nous mener, et c’est là que Léo réussit son pari.
Un monument de la BD, une spirale de réflexions sur la réalité et la fiction. Dans chaque album, Marc-Antoine Mathieu joue avec les codes de la bande dessinée, prenant un malin plaisir à déconstruire le médium, tout en piégeant son lecteur dans une série d’énigmes visuelles et narratives. Peut-on encore parler d’auteur de BD pour Marc Antoine Mathieu ? Il joue tellement avec le medium que je le qualifierais de plasticien.
Le personnage de Julius, fonctionnaire d’un ministère du rêve, est perpétuellement coincé dans des situations surréalistes et kafkaïennes. L’univers de la série est sombre, oppressant, avec une atmosphère qui rappelle les méandres d’un cauchemar éveillé.
Ce qui frappe, c’est la précision du trait en noir et blanc, tout en contrastes et en volumes. Magnifique.
Les jeux sur la mise en page, les effets de mise en abyme et les trompe-l’œil rendent la lecture unique. On se retrouve souvent à observer chaque case pour dénicher les indices cachés. La série regorge d’humour noir, mais aussi de moments philosophiques qui interrogent notre rapport au réel et à l’imaginaire.
Certains albums, comme L’Origine, sont particulièrement marquants par leurs idées vertigineuses : une histoire où Julius oublie de fermer un tiroir et en subit des conséquences disproportionnées, ou encore cet ascenseur qui traverse les murs de son appartement à des horaires stricts, accentuant le sentiment d’écrasement par des règles absurdes.
Un univers visuel original, audacieux, inventif. Une série exigeante, captivante, qui fait réfléchir sur les limites de la bande dessinée en tant qu’art et médium narratif
Un livre qui brille par sa capacité à dévoiler les mécanismes subtils de la bande dessinée, tout en étant lui-même une bande dessinée. McCloud dissèque avec brio les composants de ce médium, explorant des concepts comme le langage visuel, la gestion du temps dans les cases, et la manière dont les images communiquent au-delà du texte. L’ouvrage se présente comme un outil pédagogique, accessible et bien construit, qui permet de voir la bande dessinée sous un autre angle, celui d’un art à part entière.
Le livre commence par une tentative de définition de la bande dessinée, un passage qui peut sembler purement théorique et un peu aride. En tous cas pas la partie la plus passionnante de mon point de vue. Toutefois, une fois passé ce premier chapitre, McCloud plonge dans des thèmes captivants, comme la manière dont le temps s’écoule entre les cases ou la façon dont les formes simples peuvent devenir des symboles puissants dans l’esprit du lecteur. Ces analyses sont non seulement pertinentes mais aussi super intéressantes pour nous qui nous intéressons forcément à l’art de la narration graphique.
McCloud parvient à rendre visible cet “art invisible” avec simplicité, tout en mettant en lumière les techniques et les processus que les auteurs de bande dessinée utilisent souvent inconsciemment.
L’humour léger que McCloud insère dans son discours est une bouffée d’air frais, surtout dans un livre qui pourrait, à tort, être perçu comme trop académique. Toutefois, il manque pour moi une analyse approfondie de la mise en page ou des techniques de scénarisation, qui auraient pu enrichir encore davantage cet ouvrage déjà dense et enrichissant.
Un incontournable pour les passionnés du 9e art.. Que vous soyez amateur de BD ou que vous aspiriez à en créer, ce livre vous apportera une nouvelle perspective sur un art souvent mal compris.
Pour commencer, c’est avant tout une claque visuelle. Rosinski se réinvente complètement, on est loin du trait classique de Thorgal, ici c’est plus brut, plus sensuel, avec des visages marqués et des ambiances magnifiques. Chaque planche respire le détail, la lumière, et ça colle parfaitement à l’univers du XIXe siècle parisien, celui des marchands d’art, des intrigues bourgeoises et des grandes trahisons.
Le scénario de Yves Sente est lui aussi bien ficelé, même si l’ombre de Monte-Cristo plane clairement au-dessus de l’histoire. Ce n’est pas un défaut, au contraire, ça donne au récit cette tension, cette tragédie en filigrane. Le procès au cœur du premier tome, puis les révélations en cascade dans le second, font monter la pression jusqu’à un final classique, mais efficace. On n’est jamais complètement surpris, mais tout est bien mené, sans fausse note.
L’histoire reste ancrée dans une certaine théâtralité, parfois un peu trop appuyée, mais les retournements de situation maintiennent l’intérêt. Si le premier tome pose les bases de la vengeance avec un rythme posé, le second fait voler en éclats toutes les certitudes, avec des rebondissements qui relancent sans cesse l’intrigue.
C’est avant tout une œuvre à savourer pour son esthétique. Le scénario, bien que classique, reste solide et bien structuré, avec suffisamment de surprises pour captiver jusqu’à la fin. C’est une lecture qui rappelle que parfois, l’important n’est pas tant d’innover à tout prix, mais de faire les choses bien. Une belle réussite.
Une chronique tranquille, simple mais savoureuse. Larcenet et Ferri racontent l’histoire de Manu, dessinateur parisien, qui quitte la ville pour s’installer à la campagne avec sa compagne Mariette. On n’est pas dans l’épique, mais dans le quotidien : les petites difficultés de la vie rurale, les décalages avec la mentalité citadine, et surtout cet humour fin et tendre qui fait le charme de la série.
Les personnages sont attachants, Manu avec ses angoisses d’urbain face à la nature, les villageois avec leur bon sens un peu rugueux. Les dialogues ne cherchent pas à en faire trop, et c’est ce qui rend l’humour si efficace : tout est dans l’observation du détail. L’humour est parfois absurde, mais toujours juste, bien dosé, sans surenchère.
Le dessin de Larcenet est simple mais expressif, et accompagne parfaitement le ton doux-amer.
Une série sans prétention, qui ne cherche pas à révolutionner le genre, mais qui touche juste en racontant la simplicité avec intelligence et humour.
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Dans la combi de Thomas Pesquet
Avec son ton léger, drôle et surtout très accessible, Marion Montaigne arrive à rendre compréhensibles des sujets scientifiques qui pourraient être assez lourds. Pesquet devient presque un personnage de BD, avec ses petits moments de galère et ses grands moments d’aventure spatiale. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que Montaigne ne fait pas juste l’apologie de l’astronaute-héros. Elle montre aussi les aspects plus terre-à-terre de la préparation pour une mission : les entraînements intenses, les sacrifices, les épreuves qu’il doit surmonter. Le tout raconté avec des dessins simples mais expressifs qui collent parfaitement à l’esprit de l’album. Les anecdotes sur la vie quotidienne dans l’espace sont vraiment marrantes. Et derrière l’humour, il y a aussi un vrai respect pour le travail des astronautes et des scientifiques. C’est un hommage à la fois sincère et décalé, avec un humour qui marche bien ce qui n'est pas toujours le cas dans ce genre de BD. Un bon mélange entre documentaire et BD humoristique. J’ai trouvé ça très fluide à lire, même si c’est assez dense en contenu.
Shenzhen
Un carnet de voyage bien particulier dans lequel on suit Delisle en Chine, dans une ville en plein développement, mais qui reste loin des grandes métropoles comme Pékin ou Shanghai. Premiere oeuvre du genre qui deviendra familier chez lui, ce qui est intéressant ici comme dans Pyongyang c’est l’isolement de Delisle dans un environnement où la barrière de la langue et de la culture est omniprésente. Il observe tout avec une certaine distance, souvent ironique, sans jamais sombrer dans la caricature facile. Ce que j’aime dans Shenzhen, c’est que Delisle ne cherche pas à embellir son expérience. On ressent bien l’ennui qui l’accompagne, ses journées monotones dans un pays où il ne comprend presque rien et où les contacts humains restent limités. Ça donne un côté très authentique à son récit. Il ne fait pas semblant d’être fasciné ou ébloui par la culture locale, et c’est cette honnêteté qui rend le tout intéressant. Graphiquement, Delisle est dans son style habituel, simple et direct. Il parvient à capter l’essentiel des ambiances, que ce soit dans les rues grises et anonymes de Shenzhen ou dans les interactions plus intimes qu’il réussit parfois à avoir avec les locaux. L’humour est là, mais souvent discret, presque mélancolique. C’est un humour de décalage, un regard un peu désabusé sur son quotidien et sur ses propres limites face à l’immensité de la culture chinoise. Et même si l’album peut sembler lent ou répétitif par moments, c’est justement cette lenteur qui donne toute sa saveur à l’expérience. Un regard sincère, parfois un peu perdu, mais toujours curieux, sur une Chine en pleine transformation. Ce n’est pas un récit d’aventures ou un voyage exaltant, mais c’est une exploration intérieure tout aussi captivante, un livre que j’ai apprécié pour sa simplicité et son ton détaché, presque contemplatif.
Jean-Claude Tergal
Jean-Claude Tergal, c’est un personnage qui me fait toujours sourire. Un vrai loser, mais un de ceux qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver attachants. Ses mésaventures sont tellement improbables que ça en devient savoureux. Il peut même tirer une situation improbable d'un point de départ commun, comme par exemple avec l'étron flotteur, j'adore. C’est gênant, c’est absurde, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Certains trouvent Jean-Claude pathétique, moi je le vois plutôt comme un gars qui fait de son mieux. Ses tentatives désespérées de séduire ou de simplement se sentir à la hauteur dans un monde qui ne lui fait aucun cadeau me le rendent touchant. Ce que j’aime, c’est que sous l’humour, il y a une certaine tendresse. Même si Jean-Claude s’en prend plein la figure, on sent bien que ça ne le casse pas complètement. Il persiste, il continue, même quand tout semble aller de travers. On rit de ses galères, mais on est aussi un peu avec lui, parce qu’au fond, qui n’a pas déjà vécu un moment de solitude à la Jean-Claude Tergal ? Les dessins servent bien cet humour, avec des expressions faciales qui accentuent le côté loser de Tergal. C’est visuellement simple mais efficace, et ça colle parfaitement à l’ambiance de ce type d’humour, à la fois décalé et gentiment cruel. Bref, Jean-Claude Tergal, c’est du bon, surtout si on aime les personnages qui sont loin d’avoir la vie facile, mais qui nous font quand même rire à chaque page.
Le Coup du lapin
Franchement, on a tous adoré à la maison, au point que je me demande parfois si ça ne fait pas de nous une famille un peu bizarre. Le concept est simple : des lapins qui se mettent en scène pour trouver des façons toujours plus absurdes de se suicider. Dit comme ça, ça paraît un peu tordu, mais c’est justement ce côté décalé qui a fait mouche. Chaque page est une petite trouvaille, un gag visuel qui ne nécessite aucun mot. C’est à la fois inventif et complètement barré, avec ces situations improbables où les lapins cherchent la fin la plus étrange et souvent la plus drôle possible. Le contraste entre leur côté mignon et la noirceur du sujet donne un résultat plutôt léger et vraiment drôle. On feuillette l’album, on rigole, on passe à une autre page, et ça continue. A priori et cela me rassure, on n’est pas les seuls à aimer ce genre d’humour un peu décalé. C’est simple, drôle, et même après plusieurs lectures, il y a toujours un gag qui nous fait marrer.
Joe Bar Team
Je ne suis vraiment pas un fan de sports mécaniques, et tout ce qui tourne autour des motos et moteurs à essence, ce n’est pas mon truc habituellement. Mais Joe Bar Team a quand même réussi à m’accrocher. Ce qui m’a plu, c’est avant tout le dessin. Certains font référence au Maître Franquin et force est d'avouer qu'il y a un truc là. Les situations absurdes, les excès des personnages, tout est traité avec un ton léger et décalé qui rend la lecture vraiment sympa. L’autre point fort, c’est l’atmosphère qui règne dans cette série. C’est un univers de motards, mais on sent surtout la camaraderie et les petites rivalités entre les personnages, avec une touche de caricature bien dosée. Ça parle évidemment de mécanique, mais sans tomber dans des détails techniques trop lourds. À la place, ça reste accessible et surtout drôle, même pour quelqu’un qui ne connaît rien aux motos. Et c’est peut-être là que Joe Bar Team me parle le plus : l’humour et le côté un peu fou des personnages prennent le dessus sur le reste. Même si l’univers des sports mécaniques me laisse de marbre, le dessin, l’humour et cette ambiance conviviale font que j’ai quand même passé un bon moment avec Joe Bar Team. Ce n’est pas une série que j’aurais imaginé apprécier, mais elle a ce petit truc qui la rend attachante.
Aldébaran
Ce qui m’a vraiment plu dans Aldebaran, c’est la profondeur de l’histoire et la richesse de l’univers que Léo met en place. Dès le départ, on est plongé dans un monde fascinant, loin de la Terre, avec des créatures étranges, des paysages qui mêlent exotisme et danger, et une intrigue qui évolue avec un bon sens du mystère. Il y a un vrai travail de construction, et ça se ressent à chaque étape du récit. L’exploration de cette planète, ses secrets, les tensions politiques et les enjeux humains sont bien dosés, et on se laisse prendre par cette ambiance à la fois intrigante et un peu angoissante. J’aime la façon dont l’histoire prend son temps, on découvre au fur et à mesure, sans être précipité. Par contre, là où j’ai vraiment eu du mal, c’est avec le dessin des personnages. Autant les décors sont soignés et immersifs, autant les visages me laissent souvent perplexe. Ils manquent de vie, leurs expressions sont parfois un peu figées, et j’ai eu du mal à ressentir les émotions que les personnages sont censés traverser. Il y a un côté un peu rigide dans leur manière d’être dessinés, surtout quand il s’agit des interactions entre eux. Les visages manquent de subtilité, et ça me sortait un peu de l’histoire à certains moments. C’est dommage, parce que pour une série qui repose autant sur les relations humaines, ça aurait mérité plus de nuances dans le trait. Cela dit, l’histoire est tellement bien ficelée que ce défaut n’a pas gâché mon plaisir de lecture. Malgré ces réserves sur le dessin des personnages, le scénario reste solide et ca vaut vraiment le détour. On est curieux de voir où tout ça va nous mener, et c’est là que Léo réussit son pari.
Julius Corentin Acquefacques
Un monument de la BD, une spirale de réflexions sur la réalité et la fiction. Dans chaque album, Marc-Antoine Mathieu joue avec les codes de la bande dessinée, prenant un malin plaisir à déconstruire le médium, tout en piégeant son lecteur dans une série d’énigmes visuelles et narratives. Peut-on encore parler d’auteur de BD pour Marc Antoine Mathieu ? Il joue tellement avec le medium que je le qualifierais de plasticien. Le personnage de Julius, fonctionnaire d’un ministère du rêve, est perpétuellement coincé dans des situations surréalistes et kafkaïennes. L’univers de la série est sombre, oppressant, avec une atmosphère qui rappelle les méandres d’un cauchemar éveillé. Ce qui frappe, c’est la précision du trait en noir et blanc, tout en contrastes et en volumes. Magnifique. Les jeux sur la mise en page, les effets de mise en abyme et les trompe-l’œil rendent la lecture unique. On se retrouve souvent à observer chaque case pour dénicher les indices cachés. La série regorge d’humour noir, mais aussi de moments philosophiques qui interrogent notre rapport au réel et à l’imaginaire. Certains albums, comme L’Origine, sont particulièrement marquants par leurs idées vertigineuses : une histoire où Julius oublie de fermer un tiroir et en subit des conséquences disproportionnées, ou encore cet ascenseur qui traverse les murs de son appartement à des horaires stricts, accentuant le sentiment d’écrasement par des règles absurdes. Un univers visuel original, audacieux, inventif. Une série exigeante, captivante, qui fait réfléchir sur les limites de la bande dessinée en tant qu’art et médium narratif
L'Art Invisible
Un livre qui brille par sa capacité à dévoiler les mécanismes subtils de la bande dessinée, tout en étant lui-même une bande dessinée. McCloud dissèque avec brio les composants de ce médium, explorant des concepts comme le langage visuel, la gestion du temps dans les cases, et la manière dont les images communiquent au-delà du texte. L’ouvrage se présente comme un outil pédagogique, accessible et bien construit, qui permet de voir la bande dessinée sous un autre angle, celui d’un art à part entière. Le livre commence par une tentative de définition de la bande dessinée, un passage qui peut sembler purement théorique et un peu aride. En tous cas pas la partie la plus passionnante de mon point de vue. Toutefois, une fois passé ce premier chapitre, McCloud plonge dans des thèmes captivants, comme la manière dont le temps s’écoule entre les cases ou la façon dont les formes simples peuvent devenir des symboles puissants dans l’esprit du lecteur. Ces analyses sont non seulement pertinentes mais aussi super intéressantes pour nous qui nous intéressons forcément à l’art de la narration graphique. McCloud parvient à rendre visible cet “art invisible” avec simplicité, tout en mettant en lumière les techniques et les processus que les auteurs de bande dessinée utilisent souvent inconsciemment. L’humour léger que McCloud insère dans son discours est une bouffée d’air frais, surtout dans un livre qui pourrait, à tort, être perçu comme trop académique. Toutefois, il manque pour moi une analyse approfondie de la mise en page ou des techniques de scénarisation, qui auraient pu enrichir encore davantage cet ouvrage déjà dense et enrichissant. Un incontournable pour les passionnés du 9e art.. Que vous soyez amateur de BD ou que vous aspiriez à en créer, ce livre vous apportera une nouvelle perspective sur un art souvent mal compris.
La Vengeance du Comte Skarbek
Pour commencer, c’est avant tout une claque visuelle. Rosinski se réinvente complètement, on est loin du trait classique de Thorgal, ici c’est plus brut, plus sensuel, avec des visages marqués et des ambiances magnifiques. Chaque planche respire le détail, la lumière, et ça colle parfaitement à l’univers du XIXe siècle parisien, celui des marchands d’art, des intrigues bourgeoises et des grandes trahisons. Le scénario de Yves Sente est lui aussi bien ficelé, même si l’ombre de Monte-Cristo plane clairement au-dessus de l’histoire. Ce n’est pas un défaut, au contraire, ça donne au récit cette tension, cette tragédie en filigrane. Le procès au cœur du premier tome, puis les révélations en cascade dans le second, font monter la pression jusqu’à un final classique, mais efficace. On n’est jamais complètement surpris, mais tout est bien mené, sans fausse note. L’histoire reste ancrée dans une certaine théâtralité, parfois un peu trop appuyée, mais les retournements de situation maintiennent l’intérêt. Si le premier tome pose les bases de la vengeance avec un rythme posé, le second fait voler en éclats toutes les certitudes, avec des rebondissements qui relancent sans cesse l’intrigue. C’est avant tout une œuvre à savourer pour son esthétique. Le scénario, bien que classique, reste solide et bien structuré, avec suffisamment de surprises pour captiver jusqu’à la fin. C’est une lecture qui rappelle que parfois, l’important n’est pas tant d’innover à tout prix, mais de faire les choses bien. Une belle réussite.
Le Retour à la terre
Une chronique tranquille, simple mais savoureuse. Larcenet et Ferri racontent l’histoire de Manu, dessinateur parisien, qui quitte la ville pour s’installer à la campagne avec sa compagne Mariette. On n’est pas dans l’épique, mais dans le quotidien : les petites difficultés de la vie rurale, les décalages avec la mentalité citadine, et surtout cet humour fin et tendre qui fait le charme de la série. Les personnages sont attachants, Manu avec ses angoisses d’urbain face à la nature, les villageois avec leur bon sens un peu rugueux. Les dialogues ne cherchent pas à en faire trop, et c’est ce qui rend l’humour si efficace : tout est dans l’observation du détail. L’humour est parfois absurde, mais toujours juste, bien dosé, sans surenchère. Le dessin de Larcenet est simple mais expressif, et accompagne parfaitement le ton doux-amer. Une série sans prétention, qui ne cherche pas à révolutionner le genre, mais qui touche juste en racontant la simplicité avec intelligence et humour.