J’ai un faible pour cette collection, son design, son côté « rétro » qui donnent un bon cachet aux histoires qui y ont été publiées.
Comme d’autres collections du genre (Mimolette, Comix, etc.), le format est petit, la faible pagination empêchant de développer une trop longue intrigue. Mais ça donne quand même la possibilité à un auteur de se faire connaitre avec un petit récit. Et ici, j’ai trouvé que Stéphane Colman a très bien su utiliser ces contraintes, et que sa petite histoire tenait la route.
C’est presque un monologue, d’un type qui raconte à un shérif ce qui lui est arrivé ces derniers temps, suite à l’atterrissage près de chez lui d’un engin extra-terrestre, duquel est sorti un être qui va devenir son ami. Et qui va lui permettre de se transformer en ange exterminateur. En cela la chute est assez bien vue, amusante. Comme est bien vu le langage populaire du bonhomme, qui rend vivante la narration.
Sans prétention – et globalement pas inoubliable – voilà quand même une lecture sympathique, un bon millésime de cette collection.
Note réelle 3,5/5.
Le photographe est sans conteste l'une des meilleures BD qu'il m'ait été donné de lire à ce jour. Je me suis enquillé les trois tomes tel le goinfre. Pourtant, l'idée de mêler photographies et dessin ne m'enchantait pas plus que ça, mais il y a un vrai jeu avec les clichés. Certains sont biffés, comme recalés, d'autres arrivent comme un contrepoint, ou comme une formidable ouverture. C'est génial.
Le dessin est top. le récit tout autant. On apprend des trucs incroyables qui cassent les clichés et les idées reçues. Et c'est une histoire vraie !
C'est une des rares BD pour laquelle j'ai consenti à faire l'acquisition d'une version luxueuse avec tirages de photos et coffret...
Depuis, Emmanuel Guibert occupe une bonne place dans mon panthéon personnel.
Franchement, qu'est-ce qu'on peut dire ? Oui, il y a du racisme dans les premiers Tintin (Tintin au Congo, c'est même carrément gratiné). Mais on aura beau critiquer, cette série restera pour moi (comme pour pas mal de gens à travers le monde je crois savoir) comme une montagne. J'ai lu et relu cent fois les aventures de ce petit reporter qui prend de la bouteille au fil des épisodes. Comme avec Astérix, je connais chaque album par cœur (et même les deux versions de l'Ile noire !). Ca a nourri mon imaginaire de gosse, et je ne suis pas devenu raciste pour autant (les lecteurs d'Harry P. ne sont pas tous devenus transphobes, que je sache).
Rien à ajouter à ma déclaration : je reconnais les faits mais reste innocent !
Une nouvelle BD des auteurs de Tananarive, Kleos ou À mourir entre les bras de ma nourrice, servi par un dessin d'un auteur qui, semble-t-il, fait ici sa première production, moi je dis banco !
Et effectivement, c'est extrêmement bien mené. Les deux auteurs ne sont pas des manches et ont confiés le travail à quelqu'un qui sait s'y faire niveau coup de crayon. Le résultat est un polar bien ficelé et qui ne tombe pas dans les pièges grossiers du genre avec un discours étonnant et des surprises au scénario.
Je ne me cache pas de ne pas aimer le genre du polar, extrêmement codifié et qui tombe dans des clichés permanents que je déteste, souvent assaisonnées de ficelles énorme pour provoquer un retournement de situation épique qui décoiffe le lecteur. Ici, on est dans le polar que j'aime et qui sent bien plus la réalité.
Le scénario se concentre sur le Darknet et ses conséquences dans la vraie vie, le tout mélangeant justement l'implication de l'un sur l'autre. La BD évoquera plusieurs sujets jamais centraux pour autant : les enfants de l'immigration, la violence dans les quartiers, l'incompréhension entre générations sur les technologies ... Mais aussi des sujets parfois bêtes mais qui servent l'histoire. Ici les flics existent et s'ils n'arrêtent pas tout en plein milieu c'est surtout faute de moyens efficaces. La police n'est ni bête ni incapable, juste handicapée par un manque de budget. Réaliste, donc, et qui justifie que certaines choses aient lieu. Ce genre de détails m'intéressent puisqu'ils crédibilisent l'ensemble du récit en évitant les poncifs comme des flics incrédules ou stupides ce qui justifie leurs non-intervention jusqu'au bout du récit.
Mais si la construction, donc, est crédible, elle est aussi très bien tenue. Il s'agit d'un polar sur une lycéenne qui trempe dans des activités souvent louches autour de sites non-référencés, le fameux Darkweb. Ici pas de fantasmes autour d'un internet invisible et qui serait la quintessence de la liberté individuelle avec tout ce qu'on peut imaginer de dérive, juste une nouvelle preuve du capitalisme libéral : l'argent roi et la vente de tout ce qui s'achète. La BD traite d'ailleurs de la question des idéaux confrontés au réel, et j'aime bien qu'un personnage en particulier, activiste politique qui apparait en arrière-plan. J'aurais pensé qu'il gagnerait en influence mais ses apparitions sont l'occasion d'échanges qui mettent en lumière ce que vit la protagoniste, et c'est très bien pensé encore une fois.
Je m'extasie un peu, mais c'est un vrai bon polar, bien mené, surprenant, n'allant pas du tout dans le sens que j'imaginais, aux protagonistes bien campés qui sont tangibles. Les flics, Roxane, Jérôme, ils font vrai et leur histoire fait vraie. Je ne sais pas à quel point elle est inspirée de fait réel, mais je suis partisan d'y croire au moins un peu. La BD évite l'écueil de la morale basique, ne se conclue pas comme je l'imaginais et surtout ne donne aucune piste quant à ce qu'il faut en penser. Voila ce qui est arrivé, qu'en dites-vous cher lecteur ? C'est une très bonne chose que de ne pas verser dans du manichéen ni du moralisateur lorsqu'on touche des sujets aussi marginaux.
J'ajouterais juste que le dessinateur a fait un excellent travail. Le style est inspiré du manga, clairement, mais il joue sur les cadrages, les compositions de planches et sur le style qu'il maitrise, notamment dans les couleurs, pour en faire ressortir les points d'intérêts. Bien que la BD soit parfois explicatives (notamment pour cerner le darkweb dont elle parle) et qu'elle présente quelques passages plus dialogués, je n'ai jamais senti de ralentissement, de même que la lecture comporte de nombreux passages plus lents bien que maintenant la tension. Il y a un jeu très bien trouvé entre les textes (et notamment les sms qui parsèment les cases) et le déroulé du récit. Si l'auteur continue comme ça, il va devenir un de ceux que je vais suivre activement, soyez-en sur !
Bref, une BD parfaitement bien menée par deux auteurs qui n'en sont pas à leurs coup d'essai, servi par un dessin qualitatif et travaillé, dans une ambiance de polar qui reste en tension jusqu'au bout, posant des questions sur le rapport au dématérialisé et aux marges de notre société, portant plusieurs sujets pas toujours traités mais qui font écho à l'histoire centrale ... Non, vraiment, je ne peux que vous recommander cette lecture !
J'ai tout d'abord été accroché par la beauté des dessins.
L'histoire, plutôt classique dans son démarrage, et un peu dans le fond aussi, est originale dans sa narration.
La narration est un peu comme les personnages, après avoir passée quelques méandres, elle coule comme un fleuve.
Certaines planches sont particulièrement belles et donnent des ambiances de fin de journée de jungle très immersive.
J'ai vraiment apprécié cette lecture, une autrice que je vais suivre, je suis curieux de voir les autres ouvrages qu'elle a fait et fera.
Il y a évidemment un avant et un après Goscinny, même si Le Grand fossé est très acceptable et vaut bien les quelconques réalisés en binôme.
Surtout, des albums véritablement excellents comme :
- Astérix chez les bretons
- Astérix légionnaire
- Le Bouclier Arverne
- Astérix chez les helvètes
- Les Lauriers de César
Une BD que l'on aime relire de temps en temps, et qui mérite souvent d'être soutenue en public.
Les Uderzo des années 90 et suivantes méritent au mieux le paisible oubli, au pire la colère.
La reprise par Ferri & Conrad est intéressante dans sa manière d'échouer sympathiquement. Le remplacement de Ferri par FabCaro ne change pas ce sentiment d'échec, principalement dû à un rythme mal géré et un découpage sans génie.
Je suis ressorti très satisfait de Winter Soldier : L’Hiver sans fin en. Dès les premières pages, j’ai été happé par l’ambiance sombre et nerveuse du récit. Brubaker maîtrise parfaitement le ton du thriller d’espionnage, et j’ai vraiment eu la sensation de suivre une enquête tendue, portée par un Bucky Barnes profondément humain et hanté par son passé. L’atmosphère froide et pesante fonctionne à merveille et donne une vraie identité au récit.
J’ai aussi beaucoup apprécié la partie graphique. Les planches de Butch Guice et de Michael Lark se complètent vraiment bien : le style réaliste de Guice, presque cinématographique, renforce la tension, tandis que les pages de Lark apportent une ambiance plus rugueuse et encore plus sombre. L’alternance ne m’a pas dérangé, au contraire, elle soutient parfaitement le ton du récit et donne du relief aux moments émotionnels comme aux scènes d’action.
En revanche, j’ai trouvé que le dernier acte était un peu moins maîtrisé. Il reste efficace, mais j’ai senti une légère précipitation dans la conclusion, comme si l’histoire manquait de quelques pages pour atteindre la même finesse que les premiers chapitres. Certains personnages secondaires, auraient également pu être davantage approfondis.
Malgré ces petites réserves, j’ai vraiment passé un excellent moment. Ce comics offre une conclusion forte et émouvante au travail de Brubaker sur le Soldat de l’Hiver. C’est un mélange très réussi d’action, d’espionnage et de drame psychologique. En tant que lecteur, j’ai été à la fois touché, surpris et totalement absorbé par le parcours de Bucky.
En bref, L’Hiver sans fin est pour moi une lecture incontournable si l’on aime d’une part le protagoniste et aussi les récits d’espionnage. J’en ressors convaincu et avec l’envie de me replonger dans d’autres histoires consacrées à Bucky Barnes.
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court.
Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus.
J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large.
Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
Bravo à Moebius de relever le niveau du dessin habituel des histoires de superhéros ! En plus, il renouvelle son style. Une pépite ! Tout a été dit sur cette œuvre hormis ceci : la manière dont le surfeur d'argent arrive à convaincre l'ogre des planètes est subtile, bravo Stan Lee ! Autre chose, le Surfeur sauve aussi les humains d'eux-mêmes, face à Galactus et la fin est extraordinaire. Que dire sans trop en dévoiler ? Elle redouble la solitude et la grandeur du Surfeur d'Argent. Cerise sur le gâteau, le héros est moins bavard que de coutume. Attention ! Je ne l'accuse pas d'être verbeux d'habitude ! Je remarque seulement que tout, dans cette histoire, est mieux dosé.
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J’ai un faible pour cette collection, son design, son côté « rétro » qui donnent un bon cachet aux histoires qui y ont été publiées. Comme d’autres collections du genre (Mimolette, Comix, etc.), le format est petit, la faible pagination empêchant de développer une trop longue intrigue. Mais ça donne quand même la possibilité à un auteur de se faire connaitre avec un petit récit. Et ici, j’ai trouvé que Stéphane Colman a très bien su utiliser ces contraintes, et que sa petite histoire tenait la route. C’est presque un monologue, d’un type qui raconte à un shérif ce qui lui est arrivé ces derniers temps, suite à l’atterrissage près de chez lui d’un engin extra-terrestre, duquel est sorti un être qui va devenir son ami. Et qui va lui permettre de se transformer en ange exterminateur. En cela la chute est assez bien vue, amusante. Comme est bien vu le langage populaire du bonhomme, qui rend vivante la narration. Sans prétention – et globalement pas inoubliable – voilà quand même une lecture sympathique, un bon millésime de cette collection. Note réelle 3,5/5.
Le Photographe
Le photographe est sans conteste l'une des meilleures BD qu'il m'ait été donné de lire à ce jour. Je me suis enquillé les trois tomes tel le goinfre. Pourtant, l'idée de mêler photographies et dessin ne m'enchantait pas plus que ça, mais il y a un vrai jeu avec les clichés. Certains sont biffés, comme recalés, d'autres arrivent comme un contrepoint, ou comme une formidable ouverture. C'est génial. Le dessin est top. le récit tout autant. On apprend des trucs incroyables qui cassent les clichés et les idées reçues. Et c'est une histoire vraie ! C'est une des rares BD pour laquelle j'ai consenti à faire l'acquisition d'une version luxueuse avec tirages de photos et coffret... Depuis, Emmanuel Guibert occupe une bonne place dans mon panthéon personnel.
Les Aventures de Tintin
Franchement, qu'est-ce qu'on peut dire ? Oui, il y a du racisme dans les premiers Tintin (Tintin au Congo, c'est même carrément gratiné). Mais on aura beau critiquer, cette série restera pour moi (comme pour pas mal de gens à travers le monde je crois savoir) comme une montagne. J'ai lu et relu cent fois les aventures de ce petit reporter qui prend de la bouteille au fil des épisodes. Comme avec Astérix, je connais chaque album par cœur (et même les deux versions de l'Ile noire !). Ca a nourri mon imaginaire de gosse, et je ne suis pas devenu raciste pour autant (les lecteurs d'Harry P. ne sont pas tous devenus transphobes, que je sache). Rien à ajouter à ma déclaration : je reconnais les faits mais reste innocent !
IRL
Une nouvelle BD des auteurs de Tananarive, Kleos ou À mourir entre les bras de ma nourrice, servi par un dessin d'un auteur qui, semble-t-il, fait ici sa première production, moi je dis banco ! Et effectivement, c'est extrêmement bien mené. Les deux auteurs ne sont pas des manches et ont confiés le travail à quelqu'un qui sait s'y faire niveau coup de crayon. Le résultat est un polar bien ficelé et qui ne tombe pas dans les pièges grossiers du genre avec un discours étonnant et des surprises au scénario. Je ne me cache pas de ne pas aimer le genre du polar, extrêmement codifié et qui tombe dans des clichés permanents que je déteste, souvent assaisonnées de ficelles énorme pour provoquer un retournement de situation épique qui décoiffe le lecteur. Ici, on est dans le polar que j'aime et qui sent bien plus la réalité. Le scénario se concentre sur le Darknet et ses conséquences dans la vraie vie, le tout mélangeant justement l'implication de l'un sur l'autre. La BD évoquera plusieurs sujets jamais centraux pour autant : les enfants de l'immigration, la violence dans les quartiers, l'incompréhension entre générations sur les technologies ... Mais aussi des sujets parfois bêtes mais qui servent l'histoire. Ici les flics existent et s'ils n'arrêtent pas tout en plein milieu c'est surtout faute de moyens efficaces. La police n'est ni bête ni incapable, juste handicapée par un manque de budget. Réaliste, donc, et qui justifie que certaines choses aient lieu. Ce genre de détails m'intéressent puisqu'ils crédibilisent l'ensemble du récit en évitant les poncifs comme des flics incrédules ou stupides ce qui justifie leurs non-intervention jusqu'au bout du récit. Mais si la construction, donc, est crédible, elle est aussi très bien tenue. Il s'agit d'un polar sur une lycéenne qui trempe dans des activités souvent louches autour de sites non-référencés, le fameux Darkweb. Ici pas de fantasmes autour d'un internet invisible et qui serait la quintessence de la liberté individuelle avec tout ce qu'on peut imaginer de dérive, juste une nouvelle preuve du capitalisme libéral : l'argent roi et la vente de tout ce qui s'achète. La BD traite d'ailleurs de la question des idéaux confrontés au réel, et j'aime bien qu'un personnage en particulier, activiste politique qui apparait en arrière-plan. J'aurais pensé qu'il gagnerait en influence mais ses apparitions sont l'occasion d'échanges qui mettent en lumière ce que vit la protagoniste, et c'est très bien pensé encore une fois. Je m'extasie un peu, mais c'est un vrai bon polar, bien mené, surprenant, n'allant pas du tout dans le sens que j'imaginais, aux protagonistes bien campés qui sont tangibles. Les flics, Roxane, Jérôme, ils font vrai et leur histoire fait vraie. Je ne sais pas à quel point elle est inspirée de fait réel, mais je suis partisan d'y croire au moins un peu. La BD évite l'écueil de la morale basique, ne se conclue pas comme je l'imaginais et surtout ne donne aucune piste quant à ce qu'il faut en penser. Voila ce qui est arrivé, qu'en dites-vous cher lecteur ? C'est une très bonne chose que de ne pas verser dans du manichéen ni du moralisateur lorsqu'on touche des sujets aussi marginaux. J'ajouterais juste que le dessinateur a fait un excellent travail. Le style est inspiré du manga, clairement, mais il joue sur les cadrages, les compositions de planches et sur le style qu'il maitrise, notamment dans les couleurs, pour en faire ressortir les points d'intérêts. Bien que la BD soit parfois explicatives (notamment pour cerner le darkweb dont elle parle) et qu'elle présente quelques passages plus dialogués, je n'ai jamais senti de ralentissement, de même que la lecture comporte de nombreux passages plus lents bien que maintenant la tension. Il y a un jeu très bien trouvé entre les textes (et notamment les sms qui parsèment les cases) et le déroulé du récit. Si l'auteur continue comme ça, il va devenir un de ceux que je vais suivre activement, soyez-en sur ! Bref, une BD parfaitement bien menée par deux auteurs qui n'en sont pas à leurs coup d'essai, servi par un dessin qualitatif et travaillé, dans une ambiance de polar qui reste en tension jusqu'au bout, posant des questions sur le rapport au dématérialisé et aux marges de notre société, portant plusieurs sujets pas toujours traités mais qui font écho à l'histoire centrale ... Non, vraiment, je ne peux que vous recommander cette lecture !
Elsie A.
J'ai tout d'abord été accroché par la beauté des dessins. L'histoire, plutôt classique dans son démarrage, et un peu dans le fond aussi, est originale dans sa narration. La narration est un peu comme les personnages, après avoir passée quelques méandres, elle coule comme un fleuve. Certaines planches sont particulièrement belles et donnent des ambiances de fin de journée de jungle très immersive. J'ai vraiment apprécié cette lecture, une autrice que je vais suivre, je suis curieux de voir les autres ouvrages qu'elle a fait et fera.
Astérix
Il y a évidemment un avant et un après Goscinny, même si Le Grand fossé est très acceptable et vaut bien les quelconques réalisés en binôme. Surtout, des albums véritablement excellents comme : - Astérix chez les bretons - Astérix légionnaire - Le Bouclier Arverne - Astérix chez les helvètes - Les Lauriers de César Une BD que l'on aime relire de temps en temps, et qui mérite souvent d'être soutenue en public. Les Uderzo des années 90 et suivantes méritent au mieux le paisible oubli, au pire la colère. La reprise par Ferri & Conrad est intéressante dans sa manière d'échouer sympathiquement. Le remplacement de Ferri par FabCaro ne change pas ce sentiment d'échec, principalement dû à un rythme mal géré et un découpage sans génie.
Winter Soldier - L'hiver sans fin
Je suis ressorti très satisfait de Winter Soldier : L’Hiver sans fin en. Dès les premières pages, j’ai été happé par l’ambiance sombre et nerveuse du récit. Brubaker maîtrise parfaitement le ton du thriller d’espionnage, et j’ai vraiment eu la sensation de suivre une enquête tendue, portée par un Bucky Barnes profondément humain et hanté par son passé. L’atmosphère froide et pesante fonctionne à merveille et donne une vraie identité au récit. J’ai aussi beaucoup apprécié la partie graphique. Les planches de Butch Guice et de Michael Lark se complètent vraiment bien : le style réaliste de Guice, presque cinématographique, renforce la tension, tandis que les pages de Lark apportent une ambiance plus rugueuse et encore plus sombre. L’alternance ne m’a pas dérangé, au contraire, elle soutient parfaitement le ton du récit et donne du relief aux moments émotionnels comme aux scènes d’action. En revanche, j’ai trouvé que le dernier acte était un peu moins maîtrisé. Il reste efficace, mais j’ai senti une légère précipitation dans la conclusion, comme si l’histoire manquait de quelques pages pour atteindre la même finesse que les premiers chapitres. Certains personnages secondaires, auraient également pu être davantage approfondis. Malgré ces petites réserves, j’ai vraiment passé un excellent moment. Ce comics offre une conclusion forte et émouvante au travail de Brubaker sur le Soldat de l’Hiver. C’est un mélange très réussi d’action, d’espionnage et de drame psychologique. En tant que lecteur, j’ai été à la fois touché, surpris et totalement absorbé par le parcours de Bucky. En bref, L’Hiver sans fin est pour moi une lecture incontournable si l’on aime d’une part le protagoniste et aussi les récits d’espionnage. J’en ressors convaincu et avec l’envie de me replonger dans d’autres histoires consacrées à Bucky Barnes.
L'Héritage fossile
C'est un peu dur pour moi d'écrire un avis positif parce que je ne sais pas quoi ajouter de plus à ce qui a déjà été écrit. Cela va donc être un avis assez court. Le récit traite de thèmes actuels que j'ai déjà lus au moins une bonne douzaine de fois en BD, mais le traitement est tellement original que cela ne m'a pas gêné. Non seulement le scénario est prenant, mais il est aussi très surprenant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer ensuite. La fin est à la fois surprenante et logique. En fait, tout le récit est bien construit du début jusqu'à la fin. Le caractère des personnages est bien défini et ils se complètent bien. Le dessin est pas mal non plus. J'ai bien hâte de voir les prochaines productions de cet auteur très talentueux !
Little Nemo in Slumberland
Une merveille ! Comment le dessin ornemental ne nuit pas à l'action, une unité d'histoire à une page à l'histoire ! Le petit garçon est assez passif au début, de sorte qu'on s'identifie tous à lui, il est Nemo. Mais ensuite, il s'individualise, et rencontre bien des personnages et des lieux inoubliables. Même le lit est un personnage dans la mesure où il marche, vole, est assailli par les flots ! Et quelle bonne idée que la menace d'être réveillée à cause de Flip, le neveu du soleil destructeur de rêve. Et comme la famille de Némo est rassurante. On a des démons, des merveilles, des émotions et une mère pour être rassuré. Une lecture pour tout âge pour prendre le large. Si je pouvais, je mettrais deux cœurs. Eh oui, pour compenser les avis peu enthousiastes d'autres ! Quand l'art le plus avancé d'hier reste d'avant garde tout en respectant les fondamentaux tels que de trouver le rêveur dans le lecteur, on a un classique qui pétille. A remarquer que la fille du roi Morphée ne manque pas de personnalité, et qu'il arrive que le dessin se dévore lui-même. Bonne lecture, et plus important encore, bons rêves à tous !
Silver Surfer - Parabole (Moebius)
Bravo à Moebius de relever le niveau du dessin habituel des histoires de superhéros ! En plus, il renouvelle son style. Une pépite ! Tout a été dit sur cette œuvre hormis ceci : la manière dont le surfeur d'argent arrive à convaincre l'ogre des planètes est subtile, bravo Stan Lee ! Autre chose, le Surfeur sauve aussi les humains d'eux-mêmes, face à Galactus et la fin est extraordinaire. Que dire sans trop en dévoiler ? Elle redouble la solitude et la grandeur du Surfeur d'Argent. Cerise sur le gâteau, le héros est moins bavard que de coutume. Attention ! Je ne l'accuse pas d'être verbeux d'habitude ! Je remarque seulement que tout, dans cette histoire, est mieux dosé.