Les derniers avis (39114 avis)

Couverture de la série Hurlevent (Duval/Créty)
Hurlevent (Duval/Créty)

Voilà une série Fantasy plutôt sympathique. Et qui se démarque déjà du tout venant du genre, par un univers original. Et, là où souvent un groupe de héros se lance dans une quête ou à l’assaut d’un mal ou de bestioles monstrueuses, c’est au contraire à une longue retraite que nous avons affaire. L’inévitable tyran n’est pas omnipotent – il est même peu présent, sauf dans la conclusion – et les auteurs ne se sont pas embarrassés de bimbos peu vêtues ou d’histoire d’amour à deux balles. La narration est fluide, rythmée, la menace des « fils du magma » grandissant, éliminant les uns après les autres les fuyards, jusqu’au dénouement final. Ce final justement, qui est le seul petit bémol, tant je l’ai trouvé un chouia brutal, un peu trop vite expédié (je pense même que les auteurs auraient pu se permettre un tome supplémentaire pour mieux exploiter le vieux monarque et les vengeances ou trahison que ses décisions ou la situation dramatique du monde ravagé par les flammes pouvaient inspirer). Reste que j’ai lu d’une traite les trois tomes, avec plaisir. Les amateurs du genre y trouveront leur compte.

23/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Black Dog - Les Rêves de Paul Nash
Black Dog - Les Rêves de Paul Nash

Il me semble que d'autres ont déjà dit la splendeur visuelle d'un album que le texte ne dépare pas. Alors pourquoi poursuivre ? Entre autre, pour relever encore la moyenne. Un album dont on peut goûter chaque page comme un tableau, ce qui ne veut pas dire qu'on manque de dynamisme narratif. En plus, j'adore le personnage principal ! Il y a tant d'albums qui ne sont rien, ou bien, de série dont la suite ne forme qu'un triste désaveu à l'idée de départ et aux premiers albums ! Tant de naufrages qu'on pense pouvoir expédier en une phrase assassine, n'étant pas de nature à s'épanouir dans le lyrisme de l'attaque ! Mais là, on a le baroque, le vrai, non la confusion maladroite de certains ! Toutes les techniques semblent n'en former qu'une, rêves et réalité se donnent la main, la diversité ne nuit pas à la lisibilité, et la cohérence ne nait pas de la pauvreté de l'inspiration. En bande dessinée, cet art qui unit le texte, ou plutôt, la narration et le dessin, aucun des deux ne doit faire oublier l'autre, non, la bd n'est pas de petites images, la bd n'est pas un texte aéré. Elle séquence leur union, et le fait au plus haut niveau ici, dans Corto Maltese et que sais-je encore ?

23/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Guerres de Lucas
Les Guerres de Lucas

Il y a longtemps, dans une Californie lointaine, très lointaine... Incontournable pour les adeptes de la saga, ce roman graphique super bien foutu pourra également intéresser les amateurs de backstage de cinéma tellement l’œuvre regorge d’anecdotes tout en étant dotée d’une narration fluide et assimilable par n’importe qui. Ce livre ce lit comme un vrai page-turner, j’ai été scotché de bout en bout et pourtant je ne suis pas un néophyte : j’ai vu les 6 premiers films des dizaines de fois chacun, j’ai lu des comics, des romans, fait tous les jeux vidéos, je me suis intéressé à d’autres médias, bref, je connais plutôt bien l’univers Star Wars par rapport à la moyenne. Après pour certaines personnes c’est quasiment une religion il faut dire, donc des trucs diverses et variés on peut en apprendre tout les jours. J’ignorais par exemple que les interprètes de C3PO et R2-D2 ne pouvaient pas se blairer sur le tournage (est-ce toujours le cas ? ), l’infarctus de Lucas, sa jeunesse rebelle dont je n’avais pas le moindre soupçon (quand on voit Lucas il fait plus pépère tranquille, même lorsqu’il était jeune), je ne vais pas vous gâcher le plaisir de lecture en vous spoilant le récit mais il y a à boire et à manger là-dedans. Ce qui est diablement intéressant, et c’est le tour de Force des auteurs, c’est d’avoir réussi à conjuguer une biographie intimiste de Georges Lucas tout en étant à la fois une histoire sur la production du tout premier « La Guerre des étoiles », de l’envie du réalisateur de créer quelque chose qui lui ressemble et qui sort des sentiers battus à la sortie dudit film et le ras-de-marée culturel qu’il a représenté. C’est une véritable aventure en parallèle de ce space fantasy qui nous est contée, et de for belle manière : Lucas cet homme taiseux et affable m’a touché par sa réserve, les gens de la 20st Century Fox au contraire apparaissent comme des méchants de James Bond tant ils sont vénales et calculateurs (c’est romancé mais est-ce si éloigné de la réalité ? ), certains personnages m’ont déçu : je savais par exemple qu’Alec Guinness trouvé les dialogues enfantins, ou que pas grand monde parmi le crew ne croyait au projet, mais j’ai été surpris que des Ford, Fisher ou Kenny Baker, c’est-à-dire des moins que rien avant ce film, se foutent ouvertement de ce film « de merde ». Cela a été plus qu’un parcours du combattant la réalisation de ce film, dans la lignée de ces films maudits comme Fitzcarraldo, Don Quichotte ou Waterworld. Lucas a sué sang et eau pour le mener au bout et il est intéressant de remarquer que si son succès repose pour l’immense partie sur les épaules de Lucas imself, quelques noms de notables sont à ajouter, des gens qui ont cru au projet et en l’homme : sa femme Marcia Lucas sa première critique et relectrice et son équipe de monteurs, Gary Kurtz le producteur exécutif le Sam de l’équipe, Tom Pollock son avocat qui a négocié le contrat du siècle, Ben Burtt prodige des effets sonores, John Williams l’un des plus grands compositeurs de cinéma, Alan Ladd indéfectible soutient de Lucas envers et contre tous, George Mather qui a remis de l’ordre dans le bordel des studios I.L.M ; Willard et Gloria Huyck les dialoguistes (sans eux ça ne ressemblerai à rien vu que Lucas « ne sait pas écrire »), Fred Roos le directeur de casting qui a eu du flair. Ah oui ! Et le dessin est juste parfait, aux petits oignons, il sert parfaitement la narration, le code couleur est génial, y rien à redire, c’est très plaisant à regarder. Mise à jour suite au tome 2 Note élevée au rang de "culte". Le tournage chaotique du premier film est bien connu des cinéphiles, je ne pensais pas qu'il y avait matière pour un épisode 2. Et pourtant ce livre se révèle aussi bien construit que le premier et enrichi d'anecdotes de tournage inédites. Les mecs ont potassé le sujet, le résultat est à la hauteur de l'attente suscitée par le succès de son prédécesseur. Le parallèle entre la bd et les films de Lucas est amusant de ce point de vu, mais que les auteurs se rassurent : ça casse la baraque ! Que dire... Vivement l'épisode III !

16/04/2024 (MAJ le 23/10/2025) (modifier)
Par Montane
Note: 4/5
Couverture de la série Martin Milan
Martin Milan

La série Martin Milan n’est pas passée inaperçue dans le journal tintin de la fin des années 60 et du début des années 70 tant le personnage était décalé parmi les héros de l’époque. On pourrait le ranger dans la catégorie des héros atypiques avec le Jonathan de Cosey. Martin Milan n’est pas vraiment un aventurier a proprement parler, juste le pilote d’un avion branlant, pour lequel chaque vol Qui se termine bien est un exploit. D’un humour redoutable et décalé, Martin Milan cherche juste à gagner quelques argent pour vivre avec son vieux coucou. Mais ce n’est pas vraiment l’argent qui le motive, mais plutôt faire de belles rencontres. Les histoires qui ont le plus touché ne sont pas des récits complet de 46 pages mais plutôt des histoires courtes comme « il s’appelait Jérôme » ou   églantine de ma jeunesse ». Les personnages d’enfant tiennent souvent un rôle prépondérant dans cette série; je pense ainsi à «  l’âge et le surdoué » ou aux «  clochards de la jungle ». Il faut reconnaître de Christian Godard à un véritable talent pour trouver des titres d’album marquant. Cette série qui compte finalement peu d’albums s’étale sur une trentaine d’année et j’avoue que je préfère le style graphique de Girard des années 70 à celui de la fin des années 80 et même des années 90, puisque la série a rebondi à ce moment là aux éditions Dargaud. Curieusement les éditions du Lombard n’ont pas vraiment respecté la chronologie pour la parution des albums et on voit bien. Que des histoires plus récentes ont été publiées en album avant des récits plus anciens. Cette série tendre et émouvante que je viens de relire m’a de nouveau procure bien du plaisir comme ce fut le cas lors de la pré publication des histoires dans le journal Tintin.

23/10/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Arabe du futur
L'Arabe du futur

Bon je vais pas m’attarder, je fais partie des très satisfaits. Riad Sattouf a trouvé une chouette formule avec cette série. C’est admirablement bien raconté et son histoire est intéressante. Je ne possède pas mais je ne peux que vous encouragez à la lire un jour. Perso, j’ai suivi le début un peu mollement avant de trouver mon rythme de croisière et finalement finir très touché avec sa conclusion.

22/10/2025 (modifier)
Par Rustik
Note: 5/5
Couverture de la série Louca
Louca

Je recommande à 100% ! Je lis cette BD depuis que je suis tout petit et j'ai grandi avec Louca. Toujours impatient de connaître la suite. Pourrions nous s'il vous plaît avoir plus de communication ? Ce serait incroyable pour la communauté Louca qui a du mal à se regrouper. Ce serait génial d'avoir un forum dédié ou quelque chose comme ça. En tout cas, BD amusante, avec des rebondissements dans tous les coins ! Soutiens à Bruno et son équipe !

22/10/2025 (modifier)
Par Gralentin
Note: 4/5
Couverture de la série James Healer
James Healer

Une série franchement agréable à lire. Le dessin est parfaitement au service de la narration. L'histoire est sophistiquée, ce qui n'est pas simple à traduire en bande dessinée. Cette série sans prétention dépasse largement mes attentes. J'avoue que ce n'est pas mon style de prédilection (thriller/enquête), j'ai pourtant adoré la série !! Seul léger bémol, j'avoue que j'ai du mal à me souvenir de qui est qui (il y a beaucoup de protagonistes dans l'enquête). J'ai probablement mis des 3/5 à des BD que j'ai préférées à cette série mais je dois avouer que dans le genre, c'est super bien réussi.

22/10/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 4/5
Couverture de la série Les Nageuses de minuit
Les Nageuses de minuit

L'espoir est notre résistance. - Ce tome contient une histoire indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2025 pour la version française, traduite par Claudia Migliaccio. Il a été réalisé par Valentina Grande pour le scénario, et par Francesco Dibattista pour les dessins et les couleurs. Il comporte cent-soixante pages de bande dessinée. En apnée. Au petit matin à New York, un équipage d'éboueurs est en train de collecter les poubelles. À cette époque, Viktoria Maria Matos Amato est enseignante et elle va bientôt avoir quarante ans. Les seuls choix qui s'offrent à elle sont de rester seule chez elle à se morfondre, ou bien de rentrer chez sa mère pour s'entendre dire que c'est de sa faute si elle est seule. Elle vit dans un petit cocon, et ça aurait pu continuer ainsi indéfiniment… mais ce ne fut pas le cas. Un jour, quelqu'un lui demanda un service. Ce matin-là, Vik suit sa routine : boire son café, laver sa tasse, laver son assiette, changer son regard devant le miroir de la salle de bain, donner à manger à son chat, sortir, prendre le métro tout en écoutant un podcast intitulé : Be creative. Une équipe de chercheurs de l'université du Colorado a récemment démontré que certaines actions quotidiennes permettent de se sentir heureux. Lesquelles ? La première : caresser un animal domestique. En effet, donner de l'amour fait se sentir bien. La deuxième : se rendre au travail en marchant. Faire bouger son corps au lieu d'utiliser sa voiture ! La troisième relève plutôt de la réflexion : donner un sens à sa vie. Qu'est-ce qui vous fait vous lever chaque matin ? La quatrième : être parmi les autres. Toujours assise dans le métro, Vik rabat la capuche de son hoodie sur sa tête. Sous une pluie légère, Vik arrive à l'établissement scolaire où elle enseigne. La dame à l'accueil l'informe que la psychologue la cherchait, elle a demandé que Vik la rappelle, et elle lui donne le numéro. La psychologue a vraisemblablement besoin que Vik lui ramène quelque chose qu'elle a oublié ici. Vik l'appelle et la psychologue lui demande de lui ramener une sacoche rouge qu'elle a oubliée dans la salle des profs près de la machine à café, lui donnant rendez-vous à seize heures à la piscine du coin. À l'heure dite, la professeure se dépêche, la pluie ayant cessé. Elle arrive en retard à la piscine : elle l'a ratée. Elle regarde machinalement le panneau d'affichage : il y a une proposition pour des leçons de natation. Elle entend des notes de musique s'échapper et elle va voir le bassin par curiosité. Depuis la coursive en étage, elle découvre le bassin en contrebas, et un groupe d'une dizaine de femmes en plein exercice de natation synchronisée. Elle les regarde, fixant le visage serein de l'une d'elle, émergeant de la surface de l'eau les traits détendus, tenant la main de sa voisine. Puis elle regarde un groupe de quatre d'entre elles en train de sortir de l'eau, de papoter sur le rebord. Elle s'en va et retourne chez elle. le soir dans son appartement, elle se prépare un œuf tout en téléphonant à sa mère. Elle finit par mettre le téléphone en haut-parleur, et elle la laisse parler toute seule, de son frère Jack et de ses soucis. le chat interrompt la conversation en bondissant sur la table. Vik y met un terme et va regarder la verrière de l''immeuble en face où quelqu'un est en train de jardiner la nuit. Le texte de la quatrième de couverture évoque une histoire entre grand événement qui change la vie, ou peut-être simplement l'image que l'on a de soi-même. Dans les premières pages, le lecteur fait connaissance avec Viktoria Maria Matos Amato, une femme qui vit seule, qui sera bientôt quadragénaire, qui vit un quotidien tranquille, dans lequel la solitude semble lui peser. Atteignant cet âge symbolique, elle constate qu'elle ne vit pas en couple, que les conditions ne sont pas réunies pour qu'elle devienne mère, que la communication avec sa mère est à sens unique, que sa mère accorde plus d'attention à Jack, le frère de Vik. Au cours du récit, les auteurs montrent leur personnage dans des scènes du quotidien, dans sa démarche pour apprendre à nager, sans s'aventurer dans sa salle de classe. Dans la scène introductive, il n'est pas question d'un événement, mais d'un service demandé. de fait, ce roman reste dans le registre du quotidien, sans grande catastrophe, sans bouleversement extraordinaire. Vik prend le métro, se rend au boulot, s'inscrit à un cours de natation, rend visite à sa mère, effectue une promenade dans un parc avec son frère, accepte l'invitation à manger chez l'une des nageuses du groupe, fait plus ample connaissance avec certaines d'entre elles, un récit naturaliste. Il faut un peu de temps au lecteur pour comprendre que l'illustration de couverture correspond plus à un songe qu'à un élément réel du récit. En revanche, il retrouve dans les pages intérieures une approche personnelle de la mise en couleurs, différente d'un rendu réaliste. le premier chapitre baigne majoritairement dans une ambiance bleu-gris avec quelques teintes plus foncées, en particulier pour les cheveux de Vik, quelques fonds de case jaune pour un moment au cours duquel un frémissement d'émotion chez Vik semble possible, et quelques touches vertes pour le feuillage des arbres dans le parc. Tout du long, l'artiste utilise ainsi la palette de couleurs à des fins expressionnistes. Lorsque Vik va prendre sa première leçon de natation, les couleurs passent en négatif, avec des traits de contour blancs et des surfaces entre bordeaux et marron foncé. Los d'une séquence onirique les gouttières deviennent noires, en lieu et place du blanc dans le reste des planches. de temps à autre, la mise en couleurs se rapproche plus du naturalisme, essentiellement lors de séquences en extérieur, ou dans l'école. Pour la dernière séance de piscine, nocturne, c'est l'eau elle-même qui prend une teinte jaune très pâle pour un effet quasi féérique… qui se rapproche de la teinte de jaune utilisée pour l'éclairage de la serre au sommet de l'immeuble en face de celui de Vik. le lecteur prend alors conscience que la mise en couleurs rapproche ainsi différents éléments visuels, participant à des associations d'idées. Le récit commence avec une structure de page en gaufrier : trois bandes de deux cases avec une bordure tracée avec un trait fin. La page dix-sept est construite sur la base d'une illustration en pleine page, avec deux cases en incrustation dans la partie supérieure. le lecteur va ainsi découvrir quelques autres illustrations en pleine page, avec ou sans incrustation, et quelques dessins en double page. En pages quatre-vingt-huit et quatre-vingt-neuf, le dessinateur joue sur la disposition des cases pour le soir de Noël, comme de petites cases collées sur la page blanche, sans être alignées en bande. Dans les vestiaires de la piscine, les cases sont dépourvues de bordure. Enfin l'album compte quarante-trois pages muettes, dépourvues de tout mot. Cette diversité dans la forme des pages met en avant certains moments contemplatifs, certains lieux, certaines interactions, pointe du doigt vers quoi se tourne l'attention de Vik. Par exemple un ballon de baudruche coincé dans les branches d'un arbre : le lecteur comprend alors qu'elle y voit une forme de métaphore, comme sa progression dans la vie coincée par des circonstances immuables. Dans le même temps, les dessins s'inscrivent dans une veine descriptive et concrète, emmenant le lecteur aussi bien dans la piscine, dans son bassin, dans les vestiaires, que dans une rue encore trempée par la pluie, dans un grand parc, dans le passage sous le bassin d'un aquarium avec les poissons qui passent au-dessus des visiteurs, etc. Le lecteur se rend compte qu'il est très sensible à la symbiose entre récit et narration visuelle, comme si les deux étaient la création d'une seule et même personne. Il éprouve tout de suite de l'empathie pour cette femme à la vie régulière et bien tranquille, se sentant habitée par un sentiment de passer à côté de la vie. Arrivée à cet âge, elle doit se résoudre à constater qu'elle n'aura vraisemblablement pas d'enfant, pas de vie de couple. Elle se heurte également au fait que la relation avec sa mère est au mieux superficielle, au pire consacrée à Jack le frère de Vik. Par curiosité, elle découvre également le contenu de son évaluation par la psychologue de l'école, et ce n'est pas terrible. Il la prend en sympathie avec la même facilité, car elle ne se lamente pas, elle accepte le désagrément causé par le constat de la situation de sa vie. Elle aurait peut-être pu mieux faire, elle peut encore mieux faire. En réaction au podcast, il n'y a finalement qu'une action quotidienne qu'elle ne parvient pas à réaliser : Être parmi les autres. Petit à petit, le lecteur remarque que les principaux personnages sont tous féminins. Ce constat se fait progressivement car la tonalité de la narration n'embrasse pas ouvertement le féminisme, et est dépourvue de revendications. En revanche, plusieurs questionnements relèvent de la sphère féminine : être mère ou pas, la sécheresse du corps (évoqué dans un poème déclamé sur scène par l'une des amies nageuses), concilier la vie professionnelle avec élever ses enfants, etc. D'autres sujets sont universels : le temps qui passe, les possibilités qui diminuent, la relation avec sa mère, l'envie de sortir d'une routine découlant de sa personnalité propre, la difficulté à surmonter ses appréhensions, le poids du passé sur le présent, etc. Dans une scène très réussie, Vik parvient à exprimer ses conseils à l'enfant qu'elle fut, pour la réconforter. Une démarche et des émotions parlant aussi bien aux lectrices qu'aux lecteurs. Une couverture un peu cryptique, entre promesse d'une amitié entre deux femmes, et un environnement quasi onirique mélangeant serre et piscine. Un récit à la narration visuelle riche et variée, parfaitement en phase avec le récit, exprimant avec justesse les ressentis des personnages. le constat d'une trajectoire de vie en décalage avec l'image du bonheur et de la normalité sociale. Cette prise de conscience en douceur amène le personnage principal à trouver l''envie nécessaire pour entamer tranquillement un nouveau projet. Réaliste et chaleureux.

22/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 5/5
Couverture de la série Blake et Mortimer
Blake et Mortimer

Coup de cœur, est-ce tout dire ? Non, il faut défendre le texte envahissant. Il sert de récitatif, de chœur ! Pas étonnant, l'auteur était très porté sur l'opéra. Il a donc sa petite convention à lui : les lire si on aime, les sauter si on n'aime pas ! Sinon, comment lui reprocher qu'Olrik soit presque tout le temps le méchant ? Cela arrive dans plein de séries. Mes préférés ? La marque jaune, l'énigme de l'Atlantide. Certains reprochent le manque de diversité, qui aurait été bien extraordinaire, à l'époque. Notons tout de même le Professeur Sato de son dernier album, un personnage que j'aime beaucoup ! Lire le second album du professeur Sato ? Par curiosité, on n'est pas au même niveau que dans le reste. Pour ce qui concerne les femmes, il ne faut pas oublier la censure de l'époque.

22/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 4/5
Couverture de la série Le Gourmet solitaire
Le Gourmet solitaire

Si le gourmet solitaire est égoïste c'est parce que c'est : - Réaliste, quand on mange seul on n'est pas dans la communion, à table - Et pour nous permettre de l'être, nous inciter à nous détendre comme le personnage principal, par la bouffe ou par la contemplation. Cependant, le titre n'est pas Le Gourmet insensible. Il lui arrive de défendre des gens, par exemple, quelqu'un qui ne veut pas boire - d'ailleurs notre héros n'est pas non plus porté sur la boisson. Et tant mieux, comme ça j'ai pu l'offrir à quelqu'un de formidable hélas avec un problème de santé lui interdisant de boire et connaissant le Japon si je ne sais à quel point. Cette personne l'a apprécié, donc j'aurais pu mettre un coup de reconnaissance sinon un coup de cœur, c'est dur de trouver des cadeaux pertinents. J'avoue pour ma part avoir bien plus apprécié Les Gouttes de Dieu !

21/10/2025 (modifier)