Les derniers avis (35380 avis)

Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Cyan
Cyan

On peut penser ce qu'on veut sur les choix dans les différentes sélections du festival d'Angoulême, moi, ça m'aura permis de dénicher ce petit bijou, enfin ce gros bijou de 478 pages. Un thriller dystopique et social qui m'a tenu en haleine de la première à la dernière page. Je découvre Lucia Biagi, autrice italienne, avec "Cyan" qui est son troisième roman graphique. Elle a créé un monde fascinant et inquiétant dans la ville imaginaire de Bourne où la couleur de peau a toute son importance. Les jaunes sont les plus aisés, les rouges la classe moyenne et les bleus ou cyan sont en bas de l'échelle sociale. Et dans cette mégalopole, la ségrégation est de mise, chacun son quartier. Six adolescents, Liv (une jaune), Roman, Yari et Becca (des bleus), Emil et Mina (des rouges) se rencontrent et décident d'aller au-delà de ces différences jusqu'au jour de "la tragédie du bord de mer" qui va les séparer avec la mort de Yari. Vingt ans plus tard, des preuves de l'implication de Yari sur cette tragédie sont découvertes. Liv, Roman, Becca, Emil et Mina vont se retrouver et devoir faire front pour faire éclater la vérité, car deux inspecteurs mènent l’enquête et ils les ont en ligne de mire. Le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir refermé la BD : maîtrise. D'abord un scénario qui prend son temps pour installer l'intrigue en dévoilant par petites touches avec de nombreux allers-retours sur les deux périodes (présent et passé), les enjeux qui se jouent et de cerner l'évolution de ce monde dystopique. Ensuite, des personnages aux profils bien disparates qui ne laissent pas indifférent, chacun à sa manière, parmis lesquels Lucia Biagi a su rendre attachant nos cinq protagonistes aux caractères très travaillés et pas sans défauts. Enfin, d'avoir mixé le tout avec ingéniosité pour rendre l'ensemble crédible et captivant. Le portrait d'une jeunesse désenchantée sur fond de politique, de discrimination, d'amitié et d'amour qui pose la problématique de l'intégration. On pourra évidemment faire un parallèle avec notre monde actuel. Un dessin dans le style comics underground, un style dont je ne suis pas spécialement friand. Et bien, à ma grande surprise, il m'a conquis. Un dessin expressif, lisible et très détaillé où les couleurs tiennent un rôle majeur dans la narration. Les personnages sont reconnaissables au premier coup d'œil et ne sortent pas du même moule. Du très beau travail. En conclusion, j'ai passé un excellent moment et je recommande chaudement aux amateurs de dystopie et/ou de polar. Coup de cœur.

27/11/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Hoka Hey !
Hoka Hey !

Je me joins aux avis dithyrambiques. « Hoka Hey ! » est le genre d’album qui me rappelle pourquoi j’aime la BD : je me suis retrouvé transporté dans un autre monde, j’ai vibré, j’ai ri, j’ai (presque) pleuré, et je suis ressorti de ma lecture comme on ressort d’un bon film au cinéma : on plane, un peu abasourdi, et on revient tant bien que mal à la réalité, après avoir complètement oublié cette dernière pendant 2 heures (il faut bien ça, l’album fait 224 pages). Surtout que la réalisation est exemplaire. La narration est fluide et légère, grâce aux nombreuses scènes contemplatives, qui nous permettent d’admirer les magnifiques paysages Nord-Américains. Le dessin est absolument magnifique, le trait est fin et précis, le couleurs lumineuses… quel délice pour les yeux. Les thèmes « indiens contre hommes blancs » ne sont certes pas vraiment originaux, l’intrigue ne se démarque pas de la pléthore d’histoires du même genre parues au cours des années, mais cela ne m’a pas du tout dérangé, peut-être grâce à ce petit groupe de personnages vraiment attachants. La fin est très belle. Un superbe moment de lecture.

27/11/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Les Vies de Charlie
Les Vies de Charlie

C'est au cours du festival d'Illzach que j'ai eu l'occasion de croiser Aurélie Guarino, très sympathique auteure au demeurant, qui m'a croqué un très joli Charlie dans les premières pages. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'histoire est tout aussi mignonne que le dessin ! C'est le genre d'histoire qui s'apparente au conte, tournant tout son récit autour de la question de la mort d'une très jolie façon. Si le récit s'apparente au début à une critique des grandes entreprises et leurs systèmes de management (assez bien croqués, il faut le dire), l'histoire devient vite une question de retrouver l'âme d'une défunte. Et tout va devenir plus étrange mais aussi plus intéressant. Si le début nous présente uniquement Charlie, dont la bonne humeur et la joie semblent contagieuses, la suite se pose un peu et malgré des moments drôles, reste surtout sombre par le sujet qu'elle propose. Mine de rien, je trouve que les auteurs ont fait un bon travail pour rendre l'ensemble toujours léger et amusant, mais tout de même parler de choses importantes sans tomber dans le pathos. L'histoire avec le père de Charlie, par exemple, et bien sur l'histoire d'amour sont plutôt bien amenées. L'ensemble connait quelques rebondissements et une fin où toutes les pièces s'assemblent, ce qui est toujours satisfaisant à voir. Il y a bien quelques défauts, notamment dans l'histoire où certains passages, après réflexion, font un peu légers. Mais c'est pinailler sur la trame narrative, qui nous demande avant tout de se laisser porter. Et là-dessus, c'est une franche réussite. Le dessin d'Aurélie Guarino, que je découvre, est franchement bon. C'est vif et dynamique, avec un très joli jeu sur les couleurs qui annonce quelque chose dans l'histoire (une couleur en particulier m'avait fait tiquer sans que je ne réfléchisse à ce qu'elle pouvait représenter). L'ensemble est agréable à l'œil, inventif dans les décors et s'amuse de la pagination. Ce n'est jamais révolutionnaire, mais toujours efficace ! En somme, une très agréable BD qui demande de se laisser porter par le récit. Charlie est une personne qu'on a envie de suivre dans sa joie de vivre, et l'intrigue accompagne très bien ce personnage qui s'interroge sur la vie et la mort. Une lecture recommandée, ça fait plaisir.

27/11/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Choeur des femmes
Le Choeur des femmes

Sujets au combien actuels autour des femmes, de la pratique médicale, des transgenres, des relations humaines.... Tant d'écueils possibles que ce récit évite subtilement. Ce qui est fort tout de même, sans avoir d'affinité particulière avec aucun de ces thèmes, on se sent embarqué malgré nous par cette histoire multiple. La narration, les personnages, la tension des témoignages, la trajectoire d'apprentissage de l'héroïne... Tout est parfaitement dosé, équilibré. Pour dire, ca m'a donné envie de lire le roman à l'origine de l'histoire. Petit bémol concernant le dessin que j'ai trouvé un peu impersonnel même si il est très lisible et explicite.

26/11/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 5/5
Couverture de la série Les Passagers du vent
Les Passagers du vent

Je me suis replongé ce dimanche bien installé dans mon canapé dans ... les passagers du vent. Des albums lus et relus qui me procurent toujours autant de plaisirs. Le cycle 1 de la série est une épopée extraordinaire qui marie avec brio l'histoire, l'aventure et l'humanité d'une manière captivante et immersive. Œuvre magistrale de François Bourgeon, ce cycle en cinq albums entraîne les lecteurs dans un voyage inoubliable à travers le XVIIIe siècle, où les destins de personnages complexes s'entrelacent dans un tableau riche de l'Histoire. Le premier album, "La Fille sous la Dunette", plonge le lecteur dans l'océan de l'injustice de l'esclavage. Isa, l'héroïne courageuse et émouvante, incarne la lutte pour la liberté dans une époque de préjugés et de cruautés. Bourgeon maîtrise avec habileté l'équilibre entre l'intensité dramatique et la beauté visuelle, établissant ainsi les bases d'une épopée exceptionnelle. "Le Ponton", deuxième volet du cycle, approfondit les intrigues et les relations entre les personnages, offrant une exploration complexe des dynamiques sociales et politiques. Les détails minutieux du récit et la richesse des décors démontrent l'érudition de Bourgeon dans la représentation historique. "Le Comptoir de Juda", troisième opus, plonge dans les méandres du commerce triangulaire, révélant les réalités brutales de l'économie de l'époque. Bourgeon élargit la toile narrative en explorant des thèmes sociaux et économiques tout en maintenant la tension narrative qui caractérise la série. Dans "L'Heure du Serpent", quatrième tome, les fils de l'intrigue s'entremêlent de manière magistrale. Bourgeon orchestre un final grandiose et émotionnel, dévoilant les ramifications profondes de chaque choix fait par les personnages. Le cycle atteint son apogée avec "Le Bois d'Ébène", le cinquième album qui clôture magnifiquement cette première partie de l'histoire. Bourgeon offre une conclusion épique, révélant les destins de ses personnages d'une manière à la fois réaliste et poignante. Chaque page est une œuvre d'art, avec des dessins d'une précision remarquable et une profondeur émotionnelle saisissante. Le trait artistique de Bourgeon, d'une beauté exceptionnelle, donne vie à chaque personnage et chaque lieu. Les expressions subtiles des visages, les détails des costumes et des décors transportent le lecteur dans une époque révolue avec une authenticité saisissante. En conclusion, le cycle 1 des "Passagers du Vent" est un chef-d'œuvre incontestable de la bande dessinée. François Bourgeon transcende les limites du genre en créant une saga qui allie intelligence historique, émotion brute, et une esthétique visuelle éblouissante. Ces cinq albums constituent une contribution majeure à l'art de la bande dessinée, captivant le lecteur de la première à la dernière page. Une œuvre à savourer, à explorer, et à apprécier pour les générations à venir. Culte bien évidemment.

26/11/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 4/5
Couverture de la série Féroce (Muro Harriet)
Féroce (Muro Harriet)

Un très bon diptyque au titre dignement évocateur qui sait parfaitement nous tenir en haleine tout au long du récit. Nous sommes embarqués au fin fond de la Sibérie en compagnie d'une équipe louche, alors malmenée par la venue surprise d'une ancienne connaissance... pas de temps mort, plein feu sur l'action et l'inattendu. Une fois les bases du récit posées, le rythme s'accélère promptement. J'ai été bluffé par le dessin d'Alex Macho. Je trouve que son trait réaliste très lisible sait retranscrire à merveille les expressions humaines et animales. Les humains d'un coté, la nature sauvage et impitoyable de l'autre, chocs d'instinct... le bain de sang peut commencer.

26/11/2023 (modifier)
Couverture de la série Mamie Denis  évadée de la maison de retraite
Mamie Denis évadée de la maison de retraite

Sous son aspect satirique cette série traite de façon humoristique la thématique de la place des personnes très âgées dans notre société européenne. Les auteurs ne sont pas tendres avec cette mamie Denis , vieille dame au discours raciste sans filtre qui ne supporte pas l'arrivée de "coloniaux" noirs dans son 9 ème arrondissement cossu. Les auteurs se font ici probablement les portes-paroles des nombreus(e)s personnes d'origine africaine et qui subissent ce discours dans leur travail au contact de nombreuses personnes âgées. Mais au lieu de s'appitoyer sur un racisme presque ordinaire bien qu'insupportable les auteurs préfèrent rebondir de façon drôle et perspicace. Ce premier écueil surmonté Edimo, Franco-Camerounais et Danngar, Tchadien concentrent leurs regards sur le traitement réservé à cette "emmerdeuse" de mére Denis. Neveu qui ne rêve que d'héritage, mise sous tutelle , traitement psy et placement forcé c'est tout un arsenal traumatisant mis à jour dans un tourbillon de rires grinçants. J'aime bien le travail d'Edimo. Il a le regard acéré d'un homme intelligent avec une double culture. Ainsi notre Europe riche mais vieillissante peut faire preuve d'une grande sécheresse de coeur envers ses anciens. Dans un récit assez grinçant, la conclusion apporte un rayon d'optimisme. Danngar formé à l'école de la caricature et de la satire possède un trait qui aurait pu faire le bonheur de Fluide Glacial. C'est exactement le graphisme qui convient pour porter la satire du récit. Un ouvrage amusant qui porte une reflexion première pour notre société à pyramide inversée.

26/11/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 5/5
Couverture de la série Achille Talon
Achille Talon

A l’heure où nous parlons que du nouveau Gaston, il y a un autre personnage emblématique extraordinaire de la bande dessinée que je souhaite remettre au goût du jour avec cet avis… c’est Achille Talon. Cette série est une œuvre exceptionnelle qui a su conquérir les lecteurs par son humour irrésistible et son charme intemporel. Créée par le talentueux Michel Regnier, alias Greg, cette série dépeint les aventures délirantes d'Achille Talon, un personnage mémorable à l'ego surdimensionné. Greg a su créer un univers comique riche et attachant, où les jeux de mots ingénieux et les situations loufoques s'entremêlent avec finesse. Achille Talon se distingue par son humour intelligent, sa satire sociale subtile et son regard aiguisé sur le quotidien. Le style graphique distinctif de Greg contribue à l'unicité de la série. Les expressions faciales exagérées et les détails visuels ne peuvent que vous captiver. Et si vous rajoutez a cette dimension visuelle brillante des dialogues hilarants, on peut crier au génie. Chaque planche est une explosion de créativité, où l'esprit débordant de Greg trouve une expression vivante. Les personnages, des plus excentriques aux plus ordinaires, ajoutent une profondeur charmante à l'ensemble. L'humour intemporel d’Achille Talon résonne au fil des générations, transcendant les époques avec brio. La série offre une expérience de lecture joyeuse et divertissante, où le rire est garanti à chaque page. Alors oui je le dis haut et fort, Greg a créé un personnage emblématique, et son ingéniosité narrative a érigé cette série au rang des chefs-d'œuvre de la bande dessinée. Pour les amateurs de BD en quête d'une lecture pleine de charme, d'intelligence et d'humour, cette série demeure une référence incontournable, prête à ravir de nouveaux lecteurs à chaque génération.

26/11/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 4/5
Couverture de la série L'Eté Diabolik
L'Eté Diabolik

J’étais intrigué de faire la découverte de cet ouvrage récompensé par le prix bd Fnac France inter 2017. On plonge à la fin des années 60 pour suivre un jeune personnage, Antoine, qui s'interroge sur la disparition énigmatique de son père. La deuxième partie est bien ficelée et se recoupe à merveille sans fausse note avec l'intrigue originelle. Un récit rocambolesque pensé avec un soin de chaque détail qui nous entraine dans une ambiance mystérieuse de doute tout en laissant planer des zones d'ombre jusqu'aux dernières pages . Une agréable lecture. Note réelle 3,75/5

26/11/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 5/5
Couverture de la série Neandertal
Neandertal

J'ai suivi avec passion la quête de Laghou. L'auteur nous transporte littéralement dans un univers beau, mais impitoyable, tout à fait crédible. L'homme vaillant à l'écoute de la nature et de ses semblables y trouve sa place. J'ai éprouvé de l' admiration pour Laghou, dont le parcours semé d'embuches nous réserve quelques surprises avec en toile de fond la sincérité et l'humanité, toujours. Un merveilleux moment de lecture, merci grâce à Emmanuel Roudier.

26/11/2023 (modifier)