Les derniers avis (39289 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Chère Maman - Les mères aussi peuvent être toxiques
Chère Maman - Les mères aussi peuvent être toxiques

Une grosse BD qui prend le temps de développer son sujet, assez difficile mais franchement bien amené : les parents toxiques. Ici, la mère, pas forcément la plus présente dans les œuvres de ce type, j'ai l'impression. La BD est longue à se mettre en place, faisant le choix de montrer la mère comme une créature de ténèbres qui vient dans la vie colorée de la protagoniste avec ses remarques assassines et toute la violence qu'elle apporte. Cette mère toxique est présentée dès les premières pages (visibles en galerie) et il est très vite clair que le récit veut nous orienter envers elle. On est dans le point de vue de Alix et son rapport à sa mère. Celle-ci aura droit à quelques pages en analepse sur les origines de sa violence verbale, mais le récit n'explore que très peu cette piste. Le récit est la lente prise de conscience de Alix envers sa mère, la considération finale que sa mère n'est pas bonne pour elle. Qu'elle doit s'en éloigner et vivre sans elle, loin de son aigreur et son amertume. Maintenant, la BD semble présenter dès le début la prise de conscience mais en vraie il faudra pratiquement toute la BD pour qu'elle arrive de manière consciente, jusqu'à des solutions. Et je dois dire que le déséquilibre se fait sentir. La BD n'est pas tant sur la libération qu'une longue exposition de cette toxicité permanente. De même il n'y aura pas réellement de détails sur la façon dont elle s'en sort (notamment le travail avec la thérapeute pour s'extraire de cette relation) ce que je regrette un peu. Après tant de préparations, la fin parait quelque peu rapide de fait, j'aurais aimé un peu plus de développement avant la fin. La BD est très bien illustrée, avec un jeu sur les couleurs et le noir de la mère qui s'infiltre dans les pages. D'ailleurs j'avais déjà repéré son trait dans La Différence invisible, et je trouve que ça colle très bien au récit. Une autrice que j'apprécie ! Une BD au sujet intéressant donc, pas tout à fait mon style avec les défauts soulignés préalablement, tout en notant que l'idée directrice est à développer. Les parents toxiques deviennent un vrai sujet et je suis content de voir apparaitre le sujet des parents toxiques. J'ai vu nombre d'amis dont les parents étaient un fardeau pour vivre leurs vies, et voir des personnes exposer publiquement la façon dont ces problématiques se joue me fait plaisir !

02/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Matsumoto
Matsumoto

Tout comme Yann135, je pense que la BD aurait dû avoir une petite page finale, celle indiquant ce qu'il advient des protagonistes de l'enquête (notamment le faux coupable) tout en expliquant la suite de la secte Aum et la fin de son leader. Mais la BD a une bonne base, présentant la secte Aum par l’intermédiaire d'un nouveau membre tout en découvrant de l'intérieur les coulisses de la préparation de l'attentat de 95. Je ne savais pas qu'une répétition avait eu lieu neuf mois avant à Matsumoto, mais en la découvrant on ne peut qu'être effaré. Déjà par la secte en elle-même et son leader, Sh?k? Asahara, mais aussi par l'ampleur de la préparation minutieuse et surtout la façon dont les personnes finissent par déclencher un attentat aussi grave. Cette secte et les attentats de 95 n'ont pas fini d'inspirer des œuvres, de 20th Century Boys de Naoki Urasawa à Underground de Murakami (livre recommandé). Cette histoire est dans la même veine, permettant de comprendre à quel point cette secte est absurde en son sein même, avec les exercices et la drogue, chapeauté par un leader qui semble libidineux et imbu de lui-même. Bref, un portrait particulièrement étonnant, rappelant à quel point les sectes ont une influence colossale et grandissante dans les sociétés post-crise. En la lisant, je me suis dit que ça faisait froid dans le dos et je suis sidéré de voir à quel point la police à été inefficace dans une enquête aussi bâclée. C'est peut-être le pire, voir à quel point tout cela aurait dû s'arrêter immédiatement et que la société japonaise à laissé faire. Quelle aberration .... Une BD recommandée, surtout si vous vous interrogez sur les sectes. Très agréable lecture !

02/12/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Ecoline
Ecoline

J'ai beaucoup aimé cette BD ! Elle a un côté enfantin, très léger, comme un film de Disney, avec une histoire très linéaire dont les surprises ne sont pas spécialement intéressantes mais qui a une vraie fraicheur d'ensemble. Soyons honnête, si vous avez lu quelques livres ou BD, il n'y a aucun doute que vous sachiez vers où l'on se dirigera et sans grandes surprises. C'est effectivement très linéaire et très mignon, avec des sorties de situation parfois très tirée par les cheveux. Notamment parce qu'on ressort des personnages du chapeau sans grande raison. Mais franchement, je dois dire que j'ai adoré ma lecture. C'est entrainant, frais, sympathique. Un petit Disney sans histoire d'amour mais avec les chansons, une morale simple mais efficace, des dessins sympathiques inspirées de l'art nouveau et des impressionnistes ... C'est joli, sympathique, dynamique. Je l'ai lu d'une traite et ma copine a fait de même dans la foulée, ce qui m'a indiqué que c'était vraiment efficace. Et parfois, ça fait du bien de juste se laisser porter par une simple histoire comme ici. Je n'aurais pas grand chose de plus à en dire, c'est simplement une bonne idée bien retranscrite et qui fonctionne. Si vous vous attendez à quelque chose de fantastique, c'est pas vraiment le cas. Mais parfois, entre deux lectures plus prenantes et entre deux histoires denses, ça fait du bien d'avoir une BD dans ce style. J'ai aimé !

02/12/2025 (modifier)
Par lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Bidouille et Violette
Bidouille et Violette

De même que Spirou, le journal d'un ingénu fait du bien, ce titre aussi ! Nostalgie de l'enfance dans le premier cas, de l'amour partagé dans le second. Seulement, l'arrière-plan historique est moins dramatique, et les héros connaissent pour l'un, ses deux parents, et pour l'autre, son père. Le dessin est plus tendre et plus libre, plus fantaisiste aussi dans Bidouille et Violette et nos amoureux ne sont pas des gravures de mode… Et il n'y a pas que les héros, les parents et une amie qui leur sert un peu d'ange gardien ont une belle présence. Le père, un veuf inconsolable, m'a ému, et on a l'impression que les roses et les frites dessinées ne sont pas loin de soi quand on lit.

30/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Capucin
Capucin

Étonné des notes relativement basse, malgré les commentaires élogieux ! Nous avons une bd fun, sans temps mort, réjouissante et fraiche. Dans cette narration fluide, on suit avec plaisir Capucin, à la coiffure seventies-chelou, dans un monde moyenâgeux et coloré. Une belle réussite !

30/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Pucelle
Pucelle

Une bd relativement brute de décoffrage. Un ouvrage sincère et qui cible précisément son sujet : son enfance et le début de sa sexualité (chaotique) ainsi que toute son éducation (chrétienne et haute bourgeoisie) qui l'a construite... et tordue. Je trouve qu'il y a une colère de fond et une vitalité qui donne un punch à cette bd. Qualité plutôt rare aussi, l'autrice réussie à mettre des mots, à expliquer des ressentis, parfois subtils, de ce que l'on ressent et qu'on ne comprend qu'à moitié et pourtant complètement, lors que l'on est enfant. Il y a également un regard à la fois de l'enfant qu'elle était et d'aujourd'hui sur ses parents. Au fond, malgré une éducation chrétienne mortifère, il y a beaucoup de vie qui ne demande qu'à se libérer, et rien ne l'arrête ! J'ai lu les 2 tomes à la suite sans les lâcher.

30/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Adrastée
Adrastée

Comme quasiment l'ensemble de l'humanité (l'ensemble des espèces sentientes et douées de langage je serais même tentée de dire) je suis fascinée par la mort. Qu'on la craigne ou qu'on l'ignore elle reste un part importante de la vie, sa finalité, ce qui lui donne un sens nous dirait même beaucoup de philosophes. Alors les récits portés sur ce sujet, moi comme d'autres, ça fascine. Comme beaucoup de gens et d'artistes avant lui, Bablet décide dans cet album de se pencher sur la question de la mortalité et du sens qu'elle donne à notre vie, qu'on lui donne aussi, en suivant l'histoire d'un individu qui ne peut tout simplement pas mourir. Envié par les gens avides de pouvoir, jalousé, haï même par certaines personnes le considérant comme responsable des nombreuses guerres voyant le jour en son nom (mais sans son consentement), notre protagoniste est accablé. Nous ne connaissons pas son nom, nous n'en avons pas besoin et, de toute façon, lui-même l'a oublié. Il a oublié de nombreuses choses, c'est le problème d'avoir vécu déjà mille an. Il erre a travers le monde en quête de quelque chose, d'une réponse à ses questions, d'une raison à son existence, oubliant parfois en route mais continuant d'avancer car désespéré. Qu'il s'agisse de la postérité artistique, des histoires et légendes, de l'enfantement, des contacts et liens humains, des souvenirs, … tout ce qui a trait de près ou de loin au concept de vie et de mort, de souvenir et d'éternité sera traité ici. L'aventure de notre protagoniste est décousue, il avance, il rencontre des gens qui le font se questionner ou lui rappelle des souvenirs, puis il repart et oublie malgré lui. Je me garde de trop vous en dire parce que l'œuvre m'a parue portée sur la réflexion et aurait donc tout le mérite d'être découverte. C'est du Bablet classique, on retrouve son goût pour les questionnements philosophiques, les récits sur les liens humains, ses personnages anguleux caractéristiques (que je trouve personnellement très beaux) ou encore son amour pour les machines (il n'yen a techniquement pas, mis à part Talos, mais les armures et certains décors ont presque des allures de SF mêlée à des décors de Grèce Antique). Une de ses première œuvres si je ne dis pas de bêtise, je l'ai trouvée très intéressante - même si pas autant aboutie qu'on pu être certaines de ses œuvres postérieures. Sans doute la narration est ici un peu trop flottante, un peu trop décousue pour être encensée, même moi qui l'ai pas mal appréciée ne me montrerait pas excessivement dithyrambique ici, pourtant je me montrerais tout de même un tantinet généreuse dans ma note. Parce que j'aime les tragédies grecques, les réflexions sur la condition humaine et les récits fantastique doux-amers. (Note réelle 3,5)

30/11/2025 (modifier)
Par lodi
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu
Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu

Formidable ! La suite est dispensable. Le trait ? Délicieusement vif, tendre et juste ce qu'il faut dans les couleurs pour faire un peu désuet, d'époque. Je m'étonne encore qu'on ait pu concilier l'humour de Spirou avec l'enfance et l'arrivée de la guerre. Les autres personnages ne sont pas mal non plus ! Et comme la narration avance, entre tendresse, drame, amour naissante et gag ! D'ailleurs, parfois, le gag et le drame ne font qu'un. Je vise Fantasio, une catastrophe, et encore plus l'écureuil… L'hôtel est un milieu bien décrit, les gamins, dans la rue, ne sont pas idéalisés, le grand amour de Spirou n'est pas de tout repos. Du grand art !

29/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Astrid Bromure
Astrid Bromure

Une série jeunesse très sympathique ! Des dessins stylisés, avec un petit parti pris graphique tout en restant très accessible. Les dessins (et donc les albums) gagneraient même à être édités sur un format un peu plus grand. Ça fait plaisir. Chaque tome à son ambiance, notamment sur les couleurs. Les personnages sont attachants et les histoires bien rythmées. En tant qu'adulte je trouve ça très agréable à lire ! Une vraie réussite.

29/11/2025 (modifier)
Couverture de la série Champignac
Champignac

Excellente série. Des scénarios intéressants, bien découpés, rythmés. Des dessins (et une colorisation ! ) très beaux. Ce personnage hautement sympathique dans la série de Spirou, débonnaire, tête en l'air et débrayé, est à contrario dans sa jeunesse plus posé et sérieux. C'est un parti pris bien trouvé à mon sens, inattendu et bienvenu. Il a été choisi par les auteurs de l'ancrer dans l'histoire, où il côtoie des personnages historiques célèbres. Cette période se situe durant la seconde guerre mondiale et donne une tonalité de fond sérieux, de grisaille, voire d'un certain pessimisme. Ce qui détone également avec ce personnage truculent et joyeux que le Comte de Champignac est dans la série Spirou. Après la lecture des 4 premiers tomes, je trouve cette série pour le moment très réussie ! Dans le 4ième tome l'idée d'inclure son amoureuse dans l'histoire est une excellente idée. Je n'en dis pas plus pour ne pas divulgâcher !

29/11/2025 (modifier)