Eh bien moi, je crie, que dis-je, je hurle au chef d’œuvre !!! A mon âge (vénérable), je me découvre FAN de cet humour machiavélique qu'on a du mal à retrouver ailleurs !!! Quant au dessin, c'est égal aux maîtres de la ligne claire !!! A quand la réédition d'un autre chef d’œuvre de J.F. BIARD ?
Bon je souhaitais poursuivre ma lecture avec les tomes 3 et 4 (en deçà des 2ers a priori) avant de poster mon avis, mais introuvable en médiathèque.
Du coup un beau 4* à ce stade de ma découverte de la série, Stern est une bonne surprise dans le genre western.
Après Undertaker, les croques morts sont mis à l’honneur dans un genre archi éculé, il s’en dégage un soupçon d’originalité et heureusement le traitement de ces 2 séries se démarquent bien dans le ton.
Dans notre cas, les frères (?) Maffre s’en sortent super bien.
J’ai beaucoup aimé la construction et les intrigues de ces 2 tomes, comme le fait d’avoir une histoire complète à chaque fois.
Le héros m’a bien plu et amène un petit peu d’air frais de part son caractère, tout en gardant une part d’ombre que de nombreux flash-back éclairciront au fur et à mesure, le passé nous rattrape toujours.
Niveau dessins et couleurs, c’est ce que j’ai lu de mieux de l’auteur. Je trouve les planches soignées, détaillées et lumineuses.
Une heureuse surprise pour tous amateurs qui souhaitent s’éloigner des clichés du genre.
Après lecture des deux premiers tomes, je trouve la série vraiment prenante.
Tout d’abord, c’est un réel plaisir de retrouver quelques-uns des personnages présents dans « Le Port des Marins Perdus ». Je pense d’ailleurs que c’est un vrai plus d’avoir lu cet album au préalable, même si a) ce n’est pas indispensable, et b) le ton employé est assez différent.
Ensuite, nous avons là un vrai récit choral avec beaucoup d’histoires qui s’entremêlent, toutes intéressantes et souvent touchantes. Le ton est assez bienveillant et ce bordel pour marins nous propose des pensionnaires qui semblent bien heureuses de leur sort. Ca fait un peu Bisounours, un peu Disney, mais c’est agréable à lire.
Et à propos de Disney, le dessin tire également vers cette marque. Il est très lisible, avec des personnages bien typés (je n’ai jamais rencontré de problème de confusion malgré la pléthore de personnages) et des couleurs lumineuses.
Je finis cet avis par un coup de gueule vis-à-vis de Glénat. Manifestement là-bas, personne ne lit les bandes dessinées qu’ils vendent puisqu’ils présentent la série comme un spin-off regroupant des histoires courtes (je cite : « ces filles de petite vertu qui nous content à tour de rôle une histoire confiée par leur amant d’un soir »). En réalité, ce n’est pas ça du tout puisque cette série est la suite directe du Port des marins perdus et n’est pas constituée d’histoires courtes. Les deux premiers tomes s’enchainent et nécessitent une suite (et il y a matière à encore quelques tomes !).
Un peu plus classique, un peu plus axé « jeunesse » que le port des marins perdus mais vraiment bien mené, ce récit choral est un vrai plaisir à lire !
Je connais très bien l’histoire dont s’est inspiré Dorison pour ce diptyque, c’est même une de celles qui m’a le plus marqué. Du coup, ma seule frustration sera que je connais a priori la suite (sans spoiler, je peux dire aux lecteurs que la noirceur sera au rendez-vous !). C’est une histoire totalement incroyable – mais vraie – qui illustre pas mal de thèmes comme la recherche du pouvoir, le contrôle des masses, la création d’une dictature, etc. A ma connaissance cette histoire vraie n’a jamais été adaptée au cinéma, ce qui ne cesse de m’étonner, tant il n’y a pas grand-chose à ajouter à la réalité pour en faire un film des plus prenants !
J’avais découvert cette histoire par la lecture de deux livres (cités dans la bibliographie de fin du premier volume) : « Les naufragés du Batavia » de Simon Leys (c’est court, synthétique, une bonne entrée en matière) et surtout un ouvrage incontournable de Mike Dash « L’archipel des hérétiques » (si cette histoire vous a captivé, vous devez lire le livre de cet historien, qui développe très bien le contexte et le « casting » en amont, et tous les aspects de cette histoire sordide).
Si vous voulez vous en tenir à la BD, cette histoire a déjà été traitée par Dabitch et Pendanx dans leur triptyque Jeronimus.
Pour revenir à ce « 1629 », on peut déjà dire que le dessin de Montaigne est excellent (dans la lignée de Lauffray ou Alice), avec une belle colorisation (presque trop belle ou lumineuse par rapport à l’histoire, qui plonge dans les bas-fonds de l’humanité).
Quant à l’histoire, Dorison fait un peu l’impasse sur le contexte, la société protestante hollandaise, pour directement plonger dans le voyage, qui plante certaines graines – même si dès le naufrage et l’arrivée sur les récifs où les survivants vont vivre l’enfer une autre histoire commence.
La narration est fluide, et il ne prend pas trop de libertés par rapport à ce qui s’est réellement passé.
Deux tomes seulement, mais à la pagination très conséquente, il aura donc l’espace pour développer un peu les péripéties.
J’attends de voir ce que le second tome va donner, même si je connais l’histoire, car il y a vraiment moyen de faire quelque chose de prenant !
En tout cas ce tome inaugural est déjà une réussite, c’est de l’aventure historique bien menée, et bien mise en images.
Cette série est vraiment à lire pour qui s'intéresse à la naissance de l'action médico-sociale organisée en France.
L'action de John Bost s'inscrit dans ce contexte si particulier du XIXème siècle où la révolution industrielle a engendrée une grande paupérisation et une redistribution des liens familiaux et sociaux.
La très bonne documentation de Vincent Henry montre comment une initiative perso qui part de sa seule foi peut aboutir à une oeuvre d'utilité publique qui a peu à peu transformé le regard de la société sur des êtres très vulnérables.
D'une certaine manière, à travers l'exemple de John Bost (mais on pourrait en citer d'autres) c'est la naissance d'un tissu associatif de proximité si propre à la France que nous fait découvrir cette série.
J'ai beaucoup aimé ce récit car il montre que contrairement à l'idée propagée par Victor Hugo, de nombreuses choses très intéressantes ont été faites au cours du second Empire par delà les confessions ou les orientations politiques.
John Bost n'était pas un thérapeute mais un homme de charisme. Le livre montre bien que c'est ainsi que Bost a pu entraîner riches et pauvres dans ce qui pouvait être considérée comme une folle aventure au seul profit des plus exclus au sein même de leurs propres familles.
Je n'ai pas été ennuyé par le long développement de la maturation psychologique de Bost. Cela montre que la création et la pérennité d'une entreprise du type associatif de ce genre demande plus qu'une bonne volonté.
Le graphisme de Bruno Loth porte très bien le récit. J'ai ressenti à travers ses dessins un grand respect pour les bénéficiaires "malades" des asiles de Bost. Loth n'a pas voulu jouer la carte facile du sentimentalisme à bon marché.
Son trait est précis et entretient le dynamisme propre à l'action de Bost.
C'est une oeuvre qui m'a parlé par cet hommage à tous les Bost qui ont oeuvré sans fanfare ni trompette pour rendre le monde meilleur.
Une série prévue en 3 tomes, et qui se pose comme un préquel à Largo Winch.
J’en attendais pas grand chose mais les 2 tomes parus à ce jour m’ont bien bien plu, j’ai hâte de découvrir le dernier, qui devrait logiquement se centrer sur Nerio (le père adoptif de notre héros), et j’espère même une agréable surprise sur leurs liens ancestraux potentiels.
Un récit sans réelles originalités mais efficace dans son traitement, on retrouve l’amour de Van Hamme pour les fresques familiales sur plusieurs générations, je n’ai pas arrêté d’avoir Les maîtres de l’orge en tête durant ma lecture.
Certains éléments sont plutôt bien vus, il n’y a pas que des winners dans la famille. Idem pour le traitement de certains sujets, j’ai bondi dans le premier tome avec la position de Vanko sur l’avortement (croyant connement voir une position du scénariste) pour heureusement souffler quelques pages plus tard.
Au dessin, on ne présente plus Berthet au style lisible et tout aussi efficace que le scénario.
Rien de bien sorcier au final mais classe dans sa réalisation, une agréable surprise, qui j’espère, se bonifiera avec le dernier.
3,5
Ah Largo Winch !!
Je l’ai découverte à son tome 6. Une série qui aura bercé la fin de mon adolescence et qui m’aura tenu en grande haleine jusqu’à son tome 10, avant que je ne parte vers d’autres horizons.
Je me suis fait une grosse mise à jour l’été dernier en empruntant la suite jusqu’au tome 22.
Verdict … du bon blockbuster dans la catégorie franco belge « classique », bien fait et distrayant.
La bonne idée est de proposer à chaque fois des histoires en diptyque. On aura ses préférences niveau cycle mais dans l’ensemble c’est plus qu’honorable, ça va du culte au pas mal. Des intrigues variées aux 4 coins du monde, mélangeant action et thriller financier.
Le tout est servi par le dessin agréable et très lisible de Francq, ainsi que de chouettes couleurs, pour un bon moment de lecture.
A la base c’est un roman(s ?)de Van Hamme (non lu) mais la version bd reste à mes yeux la référence. Je reste bien attaché à ce héros qui aura fait bien des petits (films, série tv et de nombreux ersatz sur le médium : IRS, Alpha …).
Après il ne faut pas être allergique au côté boy-scout ou James Bond, au programme jolies filles et quelques facilités scénaristiques, mais qui ne ternissent en rien l’efficacité de lecture. Et je dois avouer que mes maigres connaissances financières (holding, OPA …) viennent de cette série.
Dans le top des cycles on trouve les 3ers, les moins accrocheurs vont pour le 6eme et 10eme, pour le reste c’est plus que pas mal, même si les tous derniers tirent un peu sur la corde, on ne sait plus quoi inventer pour mettre en difficulté notre milliardaire en basket.
Au travers du destin de plusieurs familles, en Europe et aux États-Unis (mais cela nous amène aussi en Inde et dans diverses colonies ou ex-colonies), entre la fin de l’Ancien régime et aujourd’hui, c’est tout un pan de l’histoire de l’humanité qu’il nous est donné à voir, à comprendre, sous le prisme de l’économie. Et des choix effectués, qui impactent la répartition des richesses.
La narration est intéressante, plutôt fluide, alors que les connaissances (historiques, économiques, sociales) distillées ici auraient pu rendre l’ensemble ardu, aride. Mais en fait tout passe bien, grâce à l’artifice des biographies imaginaires, des personnages fictifs qui, au travers de leurs dialogues font passer le tout agréablement.
Le propos est intéressant d’un bout à l’autre de l’ouvrage – très dense finalement – même si la toute dernière partie est un peu moins fluide.
Mais ça reste un éclairage bien fichu sur certaines réalités, et cette dernière partie, bien qu’un peu moins fluide, a le mérite de proposer des pistes concrètes pour limiter réellement les inégalités.
Une lecture instructive et très recommandable, qui montre bien qu’il n’y a pas de fatalité, et que tout est affaire de choix : chaque citoyen devrait être en mesure de participer à ces choix cruciaux – à condition que tous puissent le faire en connaissance de cause.
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur cette saga, et je crois n'avoir rien de bien nouveau à dire... Néanmoins, ce serait dommage de se priver de dire tout le bien qu'il faut penser de ces deux tomes !
En effet, Il faut flinguer Ramirez est à ranger au rayon des excellentes surprises. La couverture et l'atmosphère à la Tarantino étaient déjà accrocheuses, mais quand on commence à lire, on voit bien qu'il n'y a eu nulle part tromperie sur la marchandise. Nicolas Pétrimaux sait exactement ce qu'il fait et où il va. Il n'a dès lors aucun mal pour nous entraîner à sa suite dans ce long récit délirant mais toujours rigoureux.
C'est vrai que l'auteur sait rendre ses personnages intéressants et/ou attachants, ce qui nous donne un moteur supplémentaire pour continuer dans cette histoire dont on aimerait vraiment avoir le fin mot. Sans immenses surprises, mais avec un talent de conteur né, l'auteur sait développer les différents arcs de cette intrigue à tiroirs, en veillant à ne pas nous égarer. Les tiroirs s'ouvrent, et on découvre chaque nouvelle couche du récit avec une jubilation constante, aidé par un humour à toute épreuve.
Au niveau du dessin, Pétrimaux réussit parfaitement à nous faire oublier que tout est numérique. C'est beau, c'est bien tracé, c'est rigoureux, et c'est surtout incroyablement dynamique. Chaque page nous offre une composition qui éclate, et nous entraîne dans son tourbillon, pour notre plus grand bonheur.
Bref, c'est à la fois bien écrit, et très joliment dessiné. On se plaît beaucoup à la lecture d'un récit à la fois explosif, oppressant, noir mais aussi très délirant et amusant. Cette cohabitation entre un humour efficace et une atmosphère poisseuse typique du thriller urbain à l'américaine est sans aucun doute la plus grande réussite de ces albums.
On espère très fort voir la suite un jour, voilà une saga qui mérite d'être conclue !
MAJ suite à la lecture du tome 2
Une histoire de science-fiction comme je les aime, qui privilégie le contenu à l’action. Les thèmes sont nombreux, surpopulation de la Terre, colonisation spatiale, connexion cérébrale à Internet… ce dernier point est particulièrement fascinant, et fait vraiment écho aux technologies actuelles et futures (smart phones, technologie portable, réseaux sociaux) et les problèmes éthiques et sociaux qui en découlent.
L’histoire est typée « comics américain indépendant », et se focalise surtout sur les personnages et leurs relations. On découvre les enjeux (et les horreurs) des différents projets scientifiques via les conversations entre les différents protagonistes. Des passages oniriques et un peu psychédéliques s’intercalent dans l’histoire principale, et je dois avouer ne pas avoir toujours saisi leur sens ou leur pertinence. La grosse intro d’une 30aine de page est particulièrement hermétique, et j’ai failli décrocher avant même que l’histoire principale ne commence !
Le dessin aussi fait très « comics indépendant » et sert remarquablement l’histoire. J’adore le look des personnages.
Le début du tome 2 surprend un peu, et semble raconter une autre histoire, celle de deux jeunes vivant sur Terre… puis on comprend petit à petit que les évènements se déroulent AVANT le tome 1, et expliquent la genèse du flux… J’ai trouvé ce tome passionnant, certaines réponses arrivent, alors que d’autres restent en suspens – on retrouve ces passages un peu bizarres montrant un homme déambulant dans un paysage aride.
Je lirai la suite, même si l’attente risque d’être longue, si l’auteur met 7 ans à réaliser chaque album !
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Eh bien moi, je crie, que dis-je, je hurle au chef d’œuvre !!! A mon âge (vénérable), je me découvre FAN de cet humour machiavélique qu'on a du mal à retrouver ailleurs !!! Quant au dessin, c'est égal aux maîtres de la ligne claire !!! A quand la réédition d'un autre chef d’œuvre de J.F. BIARD ?
Stern
Bon je souhaitais poursuivre ma lecture avec les tomes 3 et 4 (en deçà des 2ers a priori) avant de poster mon avis, mais introuvable en médiathèque. Du coup un beau 4* à ce stade de ma découverte de la série, Stern est une bonne surprise dans le genre western. Après Undertaker, les croques morts sont mis à l’honneur dans un genre archi éculé, il s’en dégage un soupçon d’originalité et heureusement le traitement de ces 2 séries se démarquent bien dans le ton. Dans notre cas, les frères (?) Maffre s’en sortent super bien. J’ai beaucoup aimé la construction et les intrigues de ces 2 tomes, comme le fait d’avoir une histoire complète à chaque fois. Le héros m’a bien plu et amène un petit peu d’air frais de part son caractère, tout en gardant une part d’ombre que de nombreux flash-back éclairciront au fur et à mesure, le passé nous rattrape toujours. Niveau dessins et couleurs, c’est ce que j’ai lu de mieux de l’auteur. Je trouve les planches soignées, détaillées et lumineuses. Une heureuse surprise pour tous amateurs qui souhaitent s’éloigner des clichés du genre.
Les Filles des Marins Perdus
Après lecture des deux premiers tomes, je trouve la série vraiment prenante. Tout d’abord, c’est un réel plaisir de retrouver quelques-uns des personnages présents dans « Le Port des Marins Perdus ». Je pense d’ailleurs que c’est un vrai plus d’avoir lu cet album au préalable, même si a) ce n’est pas indispensable, et b) le ton employé est assez différent. Ensuite, nous avons là un vrai récit choral avec beaucoup d’histoires qui s’entremêlent, toutes intéressantes et souvent touchantes. Le ton est assez bienveillant et ce bordel pour marins nous propose des pensionnaires qui semblent bien heureuses de leur sort. Ca fait un peu Bisounours, un peu Disney, mais c’est agréable à lire. Et à propos de Disney, le dessin tire également vers cette marque. Il est très lisible, avec des personnages bien typés (je n’ai jamais rencontré de problème de confusion malgré la pléthore de personnages) et des couleurs lumineuses. Je finis cet avis par un coup de gueule vis-à-vis de Glénat. Manifestement là-bas, personne ne lit les bandes dessinées qu’ils vendent puisqu’ils présentent la série comme un spin-off regroupant des histoires courtes (je cite : « ces filles de petite vertu qui nous content à tour de rôle une histoire confiée par leur amant d’un soir »). En réalité, ce n’est pas ça du tout puisque cette série est la suite directe du Port des marins perdus et n’est pas constituée d’histoires courtes. Les deux premiers tomes s’enchainent et nécessitent une suite (et il y a matière à encore quelques tomes !). Un peu plus classique, un peu plus axé « jeunesse » que le port des marins perdus mais vraiment bien mené, ce récit choral est un vrai plaisir à lire !
1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta
Je connais très bien l’histoire dont s’est inspiré Dorison pour ce diptyque, c’est même une de celles qui m’a le plus marqué. Du coup, ma seule frustration sera que je connais a priori la suite (sans spoiler, je peux dire aux lecteurs que la noirceur sera au rendez-vous !). C’est une histoire totalement incroyable – mais vraie – qui illustre pas mal de thèmes comme la recherche du pouvoir, le contrôle des masses, la création d’une dictature, etc. A ma connaissance cette histoire vraie n’a jamais été adaptée au cinéma, ce qui ne cesse de m’étonner, tant il n’y a pas grand-chose à ajouter à la réalité pour en faire un film des plus prenants ! J’avais découvert cette histoire par la lecture de deux livres (cités dans la bibliographie de fin du premier volume) : « Les naufragés du Batavia » de Simon Leys (c’est court, synthétique, une bonne entrée en matière) et surtout un ouvrage incontournable de Mike Dash « L’archipel des hérétiques » (si cette histoire vous a captivé, vous devez lire le livre de cet historien, qui développe très bien le contexte et le « casting » en amont, et tous les aspects de cette histoire sordide). Si vous voulez vous en tenir à la BD, cette histoire a déjà été traitée par Dabitch et Pendanx dans leur triptyque Jeronimus. Pour revenir à ce « 1629 », on peut déjà dire que le dessin de Montaigne est excellent (dans la lignée de Lauffray ou Alice), avec une belle colorisation (presque trop belle ou lumineuse par rapport à l’histoire, qui plonge dans les bas-fonds de l’humanité). Quant à l’histoire, Dorison fait un peu l’impasse sur le contexte, la société protestante hollandaise, pour directement plonger dans le voyage, qui plante certaines graines – même si dès le naufrage et l’arrivée sur les récifs où les survivants vont vivre l’enfer une autre histoire commence. La narration est fluide, et il ne prend pas trop de libertés par rapport à ce qui s’est réellement passé. Deux tomes seulement, mais à la pagination très conséquente, il aura donc l’espace pour développer un peu les péripéties. J’attends de voir ce que le second tome va donner, même si je connais l’histoire, car il y a vraiment moyen de faire quelque chose de prenant ! En tout cas ce tome inaugural est déjà une réussite, c’est de l’aventure historique bien menée, et bien mise en images.
John Bost - Un précurseur
Cette série est vraiment à lire pour qui s'intéresse à la naissance de l'action médico-sociale organisée en France. L'action de John Bost s'inscrit dans ce contexte si particulier du XIXème siècle où la révolution industrielle a engendrée une grande paupérisation et une redistribution des liens familiaux et sociaux. La très bonne documentation de Vincent Henry montre comment une initiative perso qui part de sa seule foi peut aboutir à une oeuvre d'utilité publique qui a peu à peu transformé le regard de la société sur des êtres très vulnérables. D'une certaine manière, à travers l'exemple de John Bost (mais on pourrait en citer d'autres) c'est la naissance d'un tissu associatif de proximité si propre à la France que nous fait découvrir cette série. J'ai beaucoup aimé ce récit car il montre que contrairement à l'idée propagée par Victor Hugo, de nombreuses choses très intéressantes ont été faites au cours du second Empire par delà les confessions ou les orientations politiques. John Bost n'était pas un thérapeute mais un homme de charisme. Le livre montre bien que c'est ainsi que Bost a pu entraîner riches et pauvres dans ce qui pouvait être considérée comme une folle aventure au seul profit des plus exclus au sein même de leurs propres familles. Je n'ai pas été ennuyé par le long développement de la maturation psychologique de Bost. Cela montre que la création et la pérennité d'une entreprise du type associatif de ce genre demande plus qu'une bonne volonté. Le graphisme de Bruno Loth porte très bien le récit. J'ai ressenti à travers ses dessins un grand respect pour les bénéficiaires "malades" des asiles de Bost. Loth n'a pas voulu jouer la carte facile du sentimentalisme à bon marché. Son trait est précis et entretient le dynamisme propre à l'action de Bost. C'est une oeuvre qui m'a parlé par cet hommage à tous les Bost qui ont oeuvré sans fanfare ni trompette pour rendre le monde meilleur.
La Fortune des Winczlav
Une série prévue en 3 tomes, et qui se pose comme un préquel à Largo Winch. J’en attendais pas grand chose mais les 2 tomes parus à ce jour m’ont bien bien plu, j’ai hâte de découvrir le dernier, qui devrait logiquement se centrer sur Nerio (le père adoptif de notre héros), et j’espère même une agréable surprise sur leurs liens ancestraux potentiels. Un récit sans réelles originalités mais efficace dans son traitement, on retrouve l’amour de Van Hamme pour les fresques familiales sur plusieurs générations, je n’ai pas arrêté d’avoir Les maîtres de l’orge en tête durant ma lecture. Certains éléments sont plutôt bien vus, il n’y a pas que des winners dans la famille. Idem pour le traitement de certains sujets, j’ai bondi dans le premier tome avec la position de Vanko sur l’avortement (croyant connement voir une position du scénariste) pour heureusement souffler quelques pages plus tard. Au dessin, on ne présente plus Berthet au style lisible et tout aussi efficace que le scénario. Rien de bien sorcier au final mais classe dans sa réalisation, une agréable surprise, qui j’espère, se bonifiera avec le dernier. 3,5
Largo Winch
Ah Largo Winch !! Je l’ai découverte à son tome 6. Une série qui aura bercé la fin de mon adolescence et qui m’aura tenu en grande haleine jusqu’à son tome 10, avant que je ne parte vers d’autres horizons. Je me suis fait une grosse mise à jour l’été dernier en empruntant la suite jusqu’au tome 22. Verdict … du bon blockbuster dans la catégorie franco belge « classique », bien fait et distrayant. La bonne idée est de proposer à chaque fois des histoires en diptyque. On aura ses préférences niveau cycle mais dans l’ensemble c’est plus qu’honorable, ça va du culte au pas mal. Des intrigues variées aux 4 coins du monde, mélangeant action et thriller financier. Le tout est servi par le dessin agréable et très lisible de Francq, ainsi que de chouettes couleurs, pour un bon moment de lecture. A la base c’est un roman(s ?)de Van Hamme (non lu) mais la version bd reste à mes yeux la référence. Je reste bien attaché à ce héros qui aura fait bien des petits (films, série tv et de nombreux ersatz sur le médium : IRS, Alpha …). Après il ne faut pas être allergique au côté boy-scout ou James Bond, au programme jolies filles et quelques facilités scénaristiques, mais qui ne ternissent en rien l’efficacité de lecture. Et je dois avouer que mes maigres connaissances financières (holding, OPA …) viennent de cette série. Dans le top des cycles on trouve les 3ers, les moins accrocheurs vont pour le 6eme et 10eme, pour le reste c’est plus que pas mal, même si les tous derniers tirent un peu sur la corde, on ne sait plus quoi inventer pour mettre en difficulté notre milliardaire en basket.
Capital & Idéologie
Au travers du destin de plusieurs familles, en Europe et aux États-Unis (mais cela nous amène aussi en Inde et dans diverses colonies ou ex-colonies), entre la fin de l’Ancien régime et aujourd’hui, c’est tout un pan de l’histoire de l’humanité qu’il nous est donné à voir, à comprendre, sous le prisme de l’économie. Et des choix effectués, qui impactent la répartition des richesses. La narration est intéressante, plutôt fluide, alors que les connaissances (historiques, économiques, sociales) distillées ici auraient pu rendre l’ensemble ardu, aride. Mais en fait tout passe bien, grâce à l’artifice des biographies imaginaires, des personnages fictifs qui, au travers de leurs dialogues font passer le tout agréablement. Le propos est intéressant d’un bout à l’autre de l’ouvrage – très dense finalement – même si la toute dernière partie est un peu moins fluide. Mais ça reste un éclairage bien fichu sur certaines réalités, et cette dernière partie, bien qu’un peu moins fluide, a le mérite de proposer des pistes concrètes pour limiter réellement les inégalités. Une lecture instructive et très recommandable, qui montre bien qu’il n’y a pas de fatalité, et que tout est affaire de choix : chaque citoyen devrait être en mesure de participer à ces choix cruciaux – à condition que tous puissent le faire en connaissance de cause.
Il faut flinguer Ramirez
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur cette saga, et je crois n'avoir rien de bien nouveau à dire... Néanmoins, ce serait dommage de se priver de dire tout le bien qu'il faut penser de ces deux tomes ! En effet, Il faut flinguer Ramirez est à ranger au rayon des excellentes surprises. La couverture et l'atmosphère à la Tarantino étaient déjà accrocheuses, mais quand on commence à lire, on voit bien qu'il n'y a eu nulle part tromperie sur la marchandise. Nicolas Pétrimaux sait exactement ce qu'il fait et où il va. Il n'a dès lors aucun mal pour nous entraîner à sa suite dans ce long récit délirant mais toujours rigoureux. C'est vrai que l'auteur sait rendre ses personnages intéressants et/ou attachants, ce qui nous donne un moteur supplémentaire pour continuer dans cette histoire dont on aimerait vraiment avoir le fin mot. Sans immenses surprises, mais avec un talent de conteur né, l'auteur sait développer les différents arcs de cette intrigue à tiroirs, en veillant à ne pas nous égarer. Les tiroirs s'ouvrent, et on découvre chaque nouvelle couche du récit avec une jubilation constante, aidé par un humour à toute épreuve. Au niveau du dessin, Pétrimaux réussit parfaitement à nous faire oublier que tout est numérique. C'est beau, c'est bien tracé, c'est rigoureux, et c'est surtout incroyablement dynamique. Chaque page nous offre une composition qui éclate, et nous entraîne dans son tourbillon, pour notre plus grand bonheur. Bref, c'est à la fois bien écrit, et très joliment dessiné. On se plaît beaucoup à la lecture d'un récit à la fois explosif, oppressant, noir mais aussi très délirant et amusant. Cette cohabitation entre un humour efficace et une atmosphère poisseuse typique du thriller urbain à l'américaine est sans aucun doute la plus grande réussite de ces albums. On espère très fort voir la suite un jour, voilà une saga qui mérite d'être conclue !
Déplacement [deplasma]
MAJ suite à la lecture du tome 2 Une histoire de science-fiction comme je les aime, qui privilégie le contenu à l’action. Les thèmes sont nombreux, surpopulation de la Terre, colonisation spatiale, connexion cérébrale à Internet… ce dernier point est particulièrement fascinant, et fait vraiment écho aux technologies actuelles et futures (smart phones, technologie portable, réseaux sociaux) et les problèmes éthiques et sociaux qui en découlent. L’histoire est typée « comics américain indépendant », et se focalise surtout sur les personnages et leurs relations. On découvre les enjeux (et les horreurs) des différents projets scientifiques via les conversations entre les différents protagonistes. Des passages oniriques et un peu psychédéliques s’intercalent dans l’histoire principale, et je dois avouer ne pas avoir toujours saisi leur sens ou leur pertinence. La grosse intro d’une 30aine de page est particulièrement hermétique, et j’ai failli décrocher avant même que l’histoire principale ne commence ! Le dessin aussi fait très « comics indépendant » et sert remarquablement l’histoire. J’adore le look des personnages.
Le début du tome 2 surprend un peu, et semble raconter une autre histoire, celle de deux jeunes vivant sur Terre… puis on comprend petit à petit que les évènements se déroulent AVANT le tome 1, et expliquent la genèse du flux… J’ai trouvé ce tome passionnant, certaines réponses arrivent, alors que d’autres restent en suspens – on retrouve ces passages un peu bizarres montrant un homme déambulant dans un paysage aride. Je lirai la suite, même si l’attente risque d’être longue, si l’auteur met 7 ans à réaliser chaque album !