Histoire sans Héros

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 30 avis)

Mai 1974 un avion de la Corair s'écrase dans la jungle Amazonienne. Vu l'extrême sauvagerie et l'isolement de la région, les autorités locales affichent un certain pessimisme et considèrent les 34 disparus comme déjà mort...


Amazonie Institut Saint-Luc, Liège Journal Tintin Signé Survival Van Hamme

Dans la nuit du 20 au dimanche 21 avril, l'appareil Corair de la compagnie nationale coruguayenne, s'écrase dans la forêt vierge. L’ensemble des sept membres d'équipage ainsi que 12 des 27 passagers, ont été tués; les rescapés les ont enterrés dans la forêt. Les survivant s'organisent et commencent à se rationner : il y a de quoi tenir 10 jours, par contre l'eau vient à manquer et aucun point d'eau n'a pu être trouvé ! Les jours passent, et les secours n'arrivent pas, il faut se rendre à l'évidence : ils ne seront pas secourus ! Il leur faut maintenant réussir à vivre ensemble, et utiliser les talents de chacun pour tenter de prévenir des secours...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1977
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Histoire sans Héros © Le Lombard 1977
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 30 avis)
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Par Montane
Note: 4/5
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Une histoire parue dans le Journal «  Tintin » en 1975 qui détonnait à l’époque mais qui correspondait finalement bien au tournant éditorial que Greg avait voulu impulser. Fini les héros de série qui ressemblaient tous au gendre idéal et qui n’avaient aucune aspérité au niveau du caractère. Bienvenue au héros à la personnalité plus fouillée et qui pouvait eux aussi avoir quelques défauts. Le journal sortait en fait de l’influence catholique des débuts. Et puis avec cette histoire, il était même permis qu’il n’y ait pas de héros du tout. Juste des monsieur et des madame «  tout le monde » avec leurs forces et leurs faiblesses. Et ce fut une vraie réussite. Le scénariste de l’époque démarrait tout juste sa carrière et s’appelait Jean Van Hamme. Le dessinateur ne s’était guère essayé au dessin réaliste jusque là et était surtout connu pour la série Olivier Rameau ; c'était Dany. L’histoire marqua une génération entière et donna lieu à une suite qui ne s’imposait peut être pas. Mais l’original a conservé toute sa force et je vous invite à la relire si comme moi vous êtes un nostalgique du journal «  Tintin » des années 70/80.

05/11/2022 (modifier)
Par Franz
Note: 4/5
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Histoire sans héros contient de multiples zéros (éditions successives cumulées, personnages abjects) et quelques véritables héros, indépendamment du titre choisi par Jean Van Hamme. L’édition définitive paraît en 2008, au Lombard, dans la collection Signé, avec un ajout de 5 pages inédites. Elle regroupe Histoire sans héros prépublié en 1977 dans le Journal Tintin et Vingt ans après publié en album en 1997, soit exactement vingt ans après. Etonnant, non ! Le dessinateur Dany est sorti de la confidentialité à laquelle le cantonnait Olivier Rameau grâce à ce one shot tiré avant l’heure. Il faut reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un pétard mouillé. Le récit d’une catastrophe aérienne dans le Mato Grosso est mené tambour et cœur battants. Les rescapés doivent s’organiser et s’entendre pour survivre le temps que les secours arrivent mais rien ne vient. L’eau et les vivres s’épuisent. La tension monte. La vérité de chaque être se révèle face à l’imminence de la mort. La lâcheté, l’héroïsme, l’égoïsme, la veulerie et leurs motivations souterraines, l’orgueil, l’amour s’emmêlent dans le huis clos de la jungle amazonienne. La mise en page cinématographique et le dessin dynamique créent un rythme rapide, presque haletant quand l’action s’emballe à l’exemple de l’attaque du puma. Question subsidiaire : le puma ou lion des montagnes hante-t-il les sombres forêts brésiliennes, à l’inverse du jaguar, où les proies au sol sont si rares ? Bien que le dessin soit daté et vieilli (les pantalons pattes d’éléphant par exemple), l’histoire pleine de trémolos (« J’ai 53 ans et je ne veux pas de la pitié réservée aux acteurs vieillissants… »), on peut être à nouveau happé par le sacrifice de l’amour et de la vie d’un homme afin que les autres vivent. Il y a dans l’envol de la montgolfière à travers la canopée, guidé par James Gray littéralement cloué au sol, comme une assomption que les larmes de Maria lestent. Publier une suite était osé. Le pari relevé (à l’aïe et aux gnons) par Van Hamme et mâtiné par le scepticisme de Dany, du moins au départ de l’entreprise (après, il est content de lui) donne, après ingestion, un résultat mi-figue, mi-raisin. Il est intéressant de retrouver les rescapés et leurs retrouvailles deux décennies plus tard. En revanche, l’histoire d’espionnage, cautionnée par Largo Winch en personne, est remplie d’invraisemblances et de stéréotypes. Franchement, l’apparition du pianiste de renommée mondiale Rafalowski, bouche en biais, gouape à face molle, traître de sévices, est à se tordre de rire. Dany a bâclé le travail. Les visages sont souvent mal dessinés. Il excelle à rendre la chute de rein de Maria au pied des cataractes. Peut-être s’agit-il d’un clin d’œil à destination de ses albums pour gros coquins ? D’ailleurs, les auteurs ne font que se congratuler au fil des ajouts. L’ensemble se lit toutefois plutôt agréablement mais c’est bien la densité de la première histoire qui donne corps au tout.

18/12/2020 (modifier)
Par Yann135
Note: 3/5
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Deux récits dessinés réalisés par un duo de choc ! Jean Van Hamme au scénario et Dany au dessin. Deux histoires. Le premier opus est sorti en 1977. Un avion de la compagnie Corair s’écrase au beau milieu de la jungle amazonienne. Les survivants vont essayer de s’en sortir. 20 ans après, on reprend les mêmes protagonistes. Tout pareil. Dessinateur, scénariste et les survivants de cette première aventure. Ils ont vieilli bien évidemment et ils doivent de nouveau se rendre sur le lieu du crash… D’abord, sachez que les deux albums peuvent se lire indépendamment. Plutôt bien non ? J’aime bien l’idée de repartir d’une première histoire terminée au premier abord et de reconstruire une autre avec les ingrédients du premier album. Pas aisé mais Jean Van Hamme excelle pour développer des scénarios étonnants. L’ensemble est cohérent et les deux histoires s’enchainent bien. Le graphisme de Dany fait merveille. Un style bien à lui. Le découpage est impeccable. A priori nous n’aurons pas à faire à une trilogie. 40 ans après ne devrait pas sortir prochainement dans votre librairie !

24/05/2020 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
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Il y a trois catégories de bandes dessinées : celles qui sont et resteront éternellement jeunes, celles qui vieillissent, et celles qui sont déjà ringardes quand elles sortent. Histoire sans héros appartient malheureusement à la seconde catégorie. Nul doute qu’à l’époque, cette bande dessinée a pu être un événement assez marquant et on le comprend assez bien. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est difficile d’y voir quoi que ce soit d’original. Non qu’Histoire sans héros soit une mauvaise BD, c’est simplement une BD qui a vieilli. Du côté des défauts, donc (commençons par le moins agréable), le récit de Van Hamme est imparfait pour deux raisons. La première n’est pas forcément volontaire : un manque puissant d’originalité. Peut-être qu’à l’époque, ce récit pouvait sembler plus original, mais on a tout de même un peu de mal à y croire, étant donné que plusieurs films sur des crashs d’avions avaient déjà vu le jour. Notamment, il semblerait que le scénario de Van Hamme soit extrêmement proche, voire inspiré de Quels seront les cinq ? (1939) et de son remake Les Echappés du néant (1956), tous deux de John Farrow. N'ayant vu aucun de ces deux films, je ne me prononcerai pas. Quoiqu’il en soit, la seule référence citée par les auteurs, Cinq semaines en ballon de Jules Verne montre assez que ce genre de récit de survie en milieu hostile existe depuis fort longtemps. Pour rendre Histoire sans héros vraiment original, il aurait donc fallu sortir un peu des sentiers battus, ce que Van Hamme ne fait pas ici. La deuxième raison, c’est la rapidité du récit. Tout ça va beaucoup trop vite pour qu’on ait le temps de ressentir de vraies émotions. Le récit est simple, et pourtant, sa densité narrative est trop forte pour tenir sur 46 planches. Cela oblige Van Hamme à sacrifier sur l’autel du cliché des sous-intrigues qui auraient pourtant pu être captivantes et à maintenir ses personnages dans une psychologie sommaire qui aurait largement gagnée à être développée. Dommage… Mais bon, le bilan est loin d’être intégralement négatif sur cette bande dessinée, et de fait, pour peu original qu’il soit, Histoire sans héros est terriblement efficace. Même si les personnages sont trop peu développés et entrent dans tous les stéréotypes possibles, on s’attache tout de même à certains d’entre eux, et on a vraiment envie de savoir s’ils vont réussir à s’en sortir et comme ce suspense reste très soutenable, on a surtout envie de savoir qui va s’en sortir. Là-dessus, même si l’auteur manque un peu de cruauté avec ses personnages, il n’en reste pas moins très bon dans sa manière de mener le récit. Certaines séquences sont haletantes et on se demande régulièrement si tel personnage va s’en sortir ou non. Prenant du début à la fin, Histoire sans héros a au moins pour lui ce sens aigu de la tension qui rehausse considérablement son récit (pour le 1er tome). Autre gros point positif : le dessin de Dany. Sur le 1er tome, c’est une merveille. Un poil moins bon que le trait plus humoristique d’Olivier Rameau, le dessinateur n’en reste pas moins très sûr de son coup de crayon, et il donne parfaitement vie aux personnages de Van Hamme tout en créant une jungle luxuriante belle et menaçante à souhait. Très réussi, dommage que le dessin du second tome soit beaucoup moins bon… Par le biais du talent visuel de Dany et d’un beau sens de la narration de Van Hamme, le premier tome d’Histoire sans héros n’arrive pas à se hisser au rang de chef-d’œuvre, mais ne constitue pas moins une belle œuvre du neuvième art, qui mérite qu’on s’y attarde un peu, même si l’achat est loin d’être une obligation. Pas spécialement honteux, le 2e tome reste malheureusement très inférieur au 1er. On sent que les auteurs ne sont plus passionnés par leur univers. Van Hamme crée une histoire qui se tient pas mal, encore que le fait de convoquer les nazis ressemble fort à une panne d’inspiration, mais il y a un gros potentiel. Le tout début du récit, avec les meurtres (ou tentatives de meurtre) sur les anciens naufragés de l’air, est même très prenant, mais dès que les enjeux s’installent (laborieusement), on perd tout le sel de la saga. Le scénario prend son temps de manière éhontée, ne sachant pas trop où il veut nous faire passer, tandis que le dessin de Dany se détériore étrangement. Les proportions ne sont plus respectées, les visages se déforment… Rien de catastrophique, mais Dany nous avait habitué à bien mieux ! Enfin, le final du 2e tome, qui multiplie les coups de théâtre artificiels, prête plus à rire qu’autre chose. Malgré tout, il se laisse lire, je ne dirais pas qu’il gâche la saga (ce qui aurait peut-être été le cas si j’avais trouvé le 1er tome meilleur), mais c’est clairement une suite inutile, dans laquelle on sent les auteurs très peu impliqués. Il est d’ailleurs très symptomatique que le meilleur moment du 2e tome soit le récit écrit par Largo Winch en introduction, savoureux moment d’autodérision de Van Hamme… Au final, Histoire sans héros reste une bonne BD d’aventures, très, trop classique mais néanmoins prenante et joliment dessinée. Toutefois, afin de l’apprécier au mieux, il reste préférable de la lire comme un one-shot, en n’essayant pas de savoir ce qu’il s’est passé vingt ans après.

23/04/2020 (modifier)
Par Tomeke
Note: 3/5

Personnellement, j’ai bien aimé cette aventure en deux époques. Dans un premier temps, et cela commence déjà à solidement dater, le lecteur suit les aventures d’un petit groupe devant survivre la jungle amazonienne après le crash d’un avion. Le récit est bien ficelé et le caractère des personnages est bien développé. C’est intéressant de voir comment nos auteurs arrivent à garder une certaine tension entre les membres du groupe. Les ficelles du genre sont bien utilisées et cela est assez efficace. La seconde partie, réalisée deux décennies plus tard, traite d’un sujet complètement différend dont je vous laisse la surprise. Certains protagonistes du crash aérien se recroisent et font évoluer leur relation dans un contexte original et, une nouvelle fois, bien traité. Bref, une nouvelle fois Van Hamme nous offre un bon diptyque avec un récit dépaysant et bien rythmé. Le dessinateur, Dany, sort quant à lui de son registre habituel pour nous donner un travail expressif, parfois caricatural mais au final réussi. À essayer !

27/02/2014 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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Je découvre ce grand classique de Van Hamme sur le tard, 36 ans après sa sortie, et j’ai quand même trouvé que le premier tome (l’histoire originale) a mal vieilli. Le scenario était peut-être original à l’époque, mais me semble complètement dépassé aujourd’hui. Les personnages sont caricaturaux au possible, et les rebondissements prévisibles. La lecture est certes fluide, l’intrigue efficace, mais pas bien marquante. Je trouve le tome 2 paradoxalement mieux amené, plus moderne, et globalement plus intéressant, même si je comprends tout à fait que les fans du tome 1 remettent en question sa légitimité. Je trouve personnellement qu’il est intéressant de s’intéresser aux personnages 20 ans après, et de revisiter les lieux du drame. Voilà, un thriller efficace, très « hollywoodien », mais pas forcément marquant, et qui souffre un peu de la comparaison avec d’autres BDs, films et séries télé plus récentes du même genre.

08/10/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, c’est un ouvrage sérieux, bien fait, avec rebondissements relançant l’intrigue assez régulièrement pour nous tenir en haleine et nous donner envie de savoir ce que la page suivante nous réserve. Pour cette histoire, comme souvent, Van Hamme a bâti un scénario Hollywoodien. Je ne sais pas s’il y a eu une adaptation, mais il n’y aurait pas eu grand-chose à changer pour en faire un film "classique" d’aventure matinée d’espionnage, comme on en a tant vu. Et en fait, c’est là que le bât blesse. Malgré tous ces rebondissements, je n’ai pas trouvé ce scénario si original. Et l’intervention – texte à l’appui, de Largo Winch entre les deux parties, en plus de la grosse ficelle publicitaire, ne m’a pas convaincu non plus. Il faut dire que je ne suis pas fan de cet autre héros de Van Hamme, qui décidément aime bien les milieux diplomatiques et de la haute finance… Et, autre tic de Van Hamme repéré ici, les rallonges artificielles. Vingt ans après me paraît inutile, et n’être que l’enchaînement de rebondissements de moins en moins espacés, mais aussi de moins en moins nécessaires et vraisemblables, suite de clichés gênants. C’est bête à dire, mais le premier album, même s’il a vieilli, est "honnête" (sans plus), mais il pâti de la suite, qui détonne et me fait baisser ma note d’un 3 étoiles à l’arraché vers les 2 étoiles à peine méritées. Le dessin de Dany, dont nous pouvons suivre l’évolution sur 20 ans entre les deux parties, est assez moyen je trouve, classique lui aussi. Bref, un album lu sans trop de déplaisir c’est vrai, mais qui sera vite oublié, comme une quelconque série américaine regardée passivement un soir de grande fatigue, au hasard d’un zapping. Et qui ne m’a pas donné envie d’y retourner pour retrouver la mémoire.

16/09/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En 1975, Dany s'associe à Van Hamme pour conter un des meilleurs récits de l'époque, alors que le concept du one-shot était encore balbutiant. Le récit est publié dans le numéro 127 du journal Tintin alors dans sa nouvelle formule Hedoptimiste. A bord d'un boeing 707 qui s'est crashé dans la jungle amazonienne, figurent 15 survivants qui vont révéler leur vraie nature. Le récit démarre un peu en préfigurant la série Lost, sauf que là, il n'y a rien de fantastique, c'est de la pure aventure où Van Hamme y développe une psychologie des personnages assez appuyée, plutôt rare à l'époque en BD, et distille un savant suspense jusqu'au mot Fin, empli de péripéties dramatiques, une lutte pour la survie en situation extrême, qui démontre que les héros ne sont plus ce qu'ils étaient. En effet, le récit est révélateur de la nature humaine, puisque chaque personnage va montrer ses faiblesses, sa veulerie ou son courage; ceux que l'on croit forts sont en fait, des salopards, tandis que des hommes ordinaires deviennent des héros. D'inévitables poncifs n'affectent pas trop la qualité du récit (le trop ignoble Juan Larga, les trop belles femmes comme Maria, le geste rédempteur du trop pathétique James Gray...). Entre coups de gueule, tensions, rapports de force au sein d'une jungle impitoyable, ce récit palpitant où Dany livre de belles planches réalistes, deviendra un best-seller absolu traduit en une douzaine de langues, plusieurs fois réédité, et suivi en 1997 du nouvel opus où les 8 rescapés de l'enfer vert amazonien sont brutalement rattrapés par leur destin commun. Une suite digne du premier, même si une légère once de déception plane (les auteurs ont cédé au succès commercial et étaient attendus au tournant). Ma note concerne cependant uniquement le premier opus, seul et unique pour moi, qui n'aurait légitimement pas dû avoir de suite: un one-shot, c'est un one-shot, point final. Un achat qui s'impose.

25/06/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Fanfan Villeperdue

Il est difficile de réaliser une critique d'"Histoire sans héros" aujourd'hui. Il faudrait se replacer à une époque que je n'ai pas connue, où la bande dessinée francophone pour ados/adultes se développait certes (Corto Maltese de Pratt, Jonathan de Cosey, Simon du fleuve d'Auclair, Adèle Blanc-Sec de Tardi, Comanche de Greg et Hermann) mais n'avait pas encore atteint le boum des années 1980, avec des gens comme Hermann ou Yslaire ainsi que toute la génération (À suivre) : Comès, Servais, Sokal, Schuiten, Peeters, Bourgeon, Boucq, Van Hamme, Rosinski, Prado... À une époque, aussi, où de nombreux films et séries de télé n'avaient pas encore été tournées, "Lost" par exemple, bien sûr ! Bref, l'histoire du tome 1 est bien vue et sans doute originale pour l'époque. D'une part, pour le contexte : la survie après un crash aérien au milieu de l'Amazonie, mais sans tomber dans les poncifs du genre "film catastrophe". D'autre part, pour la construction "sans héros", où chaque personnage suit ses motivations propres et apporte ses contributions, positives ou négatives, à l'ensemble du groupe. Ce n'est pas la première fois dans la littérature que ce procédé est utilisé et encore moins la dernière : nombre de séries télévisées bien fichues l'ont utilisé depuis : Heroes, etc. Cela n'en reste pas moins appréciable. Le tome 2, comme beaucoup l'ont dit, est en revanche assez catastrophique. C'est tellement gros qu'on dirait presque une parodie de spin-off, sur le mode : "on vous l'avait caché, mais en fait, tel personnage était le beau-frère de l'oncle du chien de Bidule, appartenait aux Francs-maçons mais était en même temps un super-espion unijambiste extra-terrestre"... Je trouve le dessin assez uniformément moche : en particulier, les personnages ont parfois de drôles de proportions et de drôles de tronches. Heureusement, ils restent différentiables, donc ça ne handicape pas la compréhension du récit. La colorisation est assez criarde ; en laissant le bénéfice du doute, je supposerai qu'elle a mal vieilli. Conclusion : 4/5 pour le tome 1 (que je noterais plus sévèrement s'il paraissait aujourd'hui) et 2/5 pour le tome 2.

11/01/2012 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

Je pense que j'ai lu cette BD 10 ans trop tard. Je l'aurais sans doute bien plus aimée avant. Mais aujourd'hui... Histoire sans héros constitue un récit d'aventure assez plaisant ou comment un petit groupe de rescapés d'un crash aérien s'organise pour survivre. Comme son nom l'indique il n'y a pas de héros principal et tous les personnages ont à peu près la même place dans l'histoire. Chacun apportant en bien ou en mal sa pierre à l'édifice. Entre ceux qui essayent d'aider la communauté, ceux qui jouent leur carte personnelle, les froussards et les faux héros, la brochette est complète et variée. Je suis un peu resté sur ma faim car j'ai trouvé le final trop vite expédié et il manque à mes yeux une conclusion. Mais disons que dans l'ensemble c'est pas mal. Par contre déception avec la suite "20 ans après" qui démarre bien et qui s'enlise très rapidement. Elle enchaine les incohérences, les évènements trop gros pour être crédibles, les hasards bien heureux, les situations rocambolesques invraisemblables... Ajoutons y bien sûr des traitres et des agents doubles. Trop pour une seule histoire, plus je lisais et moins j'adhérais à cette intrigue. Le final dans la jungle étant évidement le pompon. Les mauvaises langues diront du Van Hamme classique. Je n'irais pas jusque là parce que j'apprécie beaucoup ses scénarios en général, mais là c'en est trop pour moi. Dommage. Un classique que je suis content d'avoir lu, mais que je ne relirai pas.

06/11/2011 (modifier)