Les Mystères de Hobtown (Hobtown Mystery Stories)

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Entre littérature policière jeunesse et échappées lynchiennes, « L’Affaire des hommes disparus » est un ouvrage étrange. Par deux auteurs amis d'enfance venus des terres mystérieuses qui virent grandir Stephen King…


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Quelque chose ne tourne pas rond dans la petite ville de Hobtown, en Nouvelle-Écosse. Des hommes disparaissent sans laisser de traces et la police ne fait rien. Max Finch, le père de Sam, fait partie du lot. Avec l’aide du club de détectives de l’école secondaire locale, dirigé par la brillante Dana Nance, Sam va tenter de le retrouver. L’affaire des hommes disparus est un récit policier teinté de fantastique, quelque part entre Twin Peaks et les aventures des Frères Hardy.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Juin 2020
Statut histoire Série en cours (3 tomes prévus) 2 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Les Mystères de Hobtown © Pow Pow 2020
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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25/07/2020 | Blue boy
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Par Gaston
Note: 3/5
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2.5 J'ai lu le premier tome et je suis moyenne convaincu par cette série qui est un peu ce que Twin Peaks aurait l'air si ça avait été créé par Charles Burns. J'ai trouvé que le scénario était un peu trop longue avec des passages qui m'ont moins intéressé que d'autres. Il faut dire que les personnages ne sont pas très attachants et ce qui me donnait envie de continuer était de connaitre la solution au mystère. Le vrai problème pour moi a été le dessin. Je n'ai pas du tout aimé ce style qui me semble volontairement moche dans la grande tradition des auteurs underground nord-américains. J'ai même trouvé que la manière dont les personnages bougeaient faisaient amateurs par moment et la mise en scène était souvent pauvre. Dommage parce que je pense qu'avec un autre dessin j'aurais surement accroché à cette univers bien particulier.

02/10/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

tome 1 : L'Affaire des hommes disparus Paru en France au tout début de l’été, « L’Affaire des hommes disparus » est une sorte d’OVNI, concocté par deux jeunes auteurs, amis d’enfance ayant passé toute leur vie dans deux provinces canadiennes méconnues à l’est du Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Edités en version française par la jeune maison d’édition montréalaise Pow Pow, Alexander Forbes et Kris Bertin inaugurent avec ce récit policier insolite une trilogie intitulée « Les Mystères de Hobtown », dont le second tome est déjà disponible pour le public anglophone. C’est d’abord le graphisme qui interpellera le lecteur. En noir et blanc, à la fois détaillé et pourtant encore un peu vert, le dessin parvient à instaurer une ambiance très particulière en symbiose avec l’étrangeté de l’histoire. Le style hachuré se rapproche de la mouvance alternative US, ajoutant une note ombrageuse. Située en Nouvelle-Écosse, la narration est assez touffue, et il faut bien l’avouer, parfois un brin laborieuse, que n’aide pas forcément la représentation des visages un peu relâchée. Pourtant, les auteurs réussissent à imposer un univers assez unique, aux limites du fantastique, qui pourrait se situer à la croisée du « Club des cinq », de Stephen King (pas si étonnant quand on sait que la Nouvelle-Écosse jouxte le Maine !) et de « Twin Peaks », et même de Charles Burns ou Daniel Clowes, pour ne citer que des références bédéesques. « L’Affaire des hommes disparus » est assurément une histoire troublante, et en refermant le livre, on ne saura vraiment de quelle façon décrire ce que l’on a vu. Oscillant entre l’enquête policière et le cauchemar halluciné, Kris Bertin semble lui-même avoir hésité sur la direction à donner à sa narration, délaissant la structure au profit peut-être d’une trop grande improvisation. Mais la tension qui irrigue le récit permet en revanche d’aller jusqu’au bout des 300 pages, la conclusion laissant augurer d’une suite tout aussi mystérieuse… Pour les curieux et amateurs de David Lynch. tome 2 : L'Ermite maudit « L’Ermite maudit », deuxième volet de cette série atypique, nous entraîne une fois encore dans le même univers étrange que l’on avait découvert avec « L’Affaire des hommes disparus ». Cette fois, les auteurs nous offre une sorte de huis-clos où le personnage principal serait cette immense bâtisse victorienne au milieu de nulle part, l’académie de Knotty Pines, entourée d’un vaste parc. A partir de là, l’ambiance est posée et on se doute que le récit nous réserve une bonne dose de frissons dans cet environnement qui pourrait rappeler « Harry Potter ». Les deux adolescents, très vite, seront confrontés à d’étranges événements dans cet établissement peuplé de fantômes et dirigé par des personnages austères et inquiétants, le directeur, que Pauline compare à un lézard, et sa femme, sévère, à l’allure robotique. Si cet épisode est toujours aussi déroutant que le précédent dans sa façon de croiser un univers par moments onirique, digne de David Lynch, à un polar jeunesse de la « Bibliothèque verte », la narration semble un peu mieux tenue, tout comme le graphisme d’Alexander Forbes qui marque une évolution perceptible, avec un trait plus précis, plus assuré. On ne comprend pas toujours forcément les tenants et les aboutissants (peut-être faut-il croire aux fantômes ?), mais le récit de Kris Bertin reste intrigant de bout en bout, avec certains passages caractérisés par une sorte de frénésie narrative un brin enfantine. L’atmosphère est oppressante à souhait, et l’imposant édifice n’y est pas étranger. On serait même tenté d’y voir une référence — consciente ou non de la part des auteurs — au gigantesque et lugubre hôtel lugubre de « Shining ». Présentée comme la série phare de la jeune maison d’édition montréalaise Pow Pow, ce deuxième volet continue de s’avancer vers le genre fantastique avec une candeur non dénuée de charme. Et le lecteur adulte prendra volontiers plaisir à réactiver ses peurs enfantines, comme ont sans doute cherché à le faire les deux amis d’enfance que sont les auteurs en publiant cette histoire.

25/07/2020 (MAJ le 27/01/2021) (modifier)