Economix

Note: 4.4/5
(4.4/5 pour 5 avis)

L'histoire de l'économie.


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De la naissance du capitalisme à la crise financière de 2008, Economix nous raconte pour la première fois en BD l’histoire de l’économie mondiale. D’où vient la dette ? Peut-on retrouver la croissance ? Le plein emploi ? Est-ce que l’on vit mieux que nos grands-parents ? Pourquoi la crise ? Pourquoi le mouvement Occupy Wall Street ? Cette BD/document d’un nouveau genre explore trois siècles de pratiques économiques. Elle raconte la mondialisation, les grands penseurs, les impasses et les rebonds, l’impact des guerres, des changements climatiques ou des pénuries de ressources. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Mai 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Economix © Les Arènes 2013
Les notes
Note: 4.4/5
(4.4/5 pour 5 avis)
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15/04/2015 | Gaston
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Par Erik
Note: 5/5
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Economix est certes une BD sur l’économie mais surtout sur l’histoire de l’économie; ce qui n’est pas pareil. Dernièrement, j’avais pu apprécier L'Ère de l'égoïsme qui reprend les mécanismes de l’économie ayant amené à notre dernière grande crise actuelle, liée aux subprimes. Entre les deux, j’ai quand même une petite préférence pour « L’Ère de l’égoïsme » qui me semble plus novateur dans l’approche même si les objectifs et les résultats sont les mêmes. Alors certes, Economix est affublé de tous les qualificatifs d’usage : phénoménal ou hors normes. L’avantage est d’expliquer en des termes clairs les mécanismes complexes de l’économie en quelque chose d’amusant et d’accessible au plus grand nombre. Bon, cela ne sera pas tout à fait exact car il va falloir s’accrocher. Par ailleurs, je ne peux pas dire que je suis un néophyte de par mon activité professionnelle et ayant étudié l’économie politique. De plus, la lecture ne se révélera pas être une partie de plaisir : c’est comme si vous aviez le Bescherelle en BD avec des images amusantes. En effet, la démarche de l’auteur est plus que louable car l’économie est au cœur de toute chose. Cela fait dire à certains que si cet ouvrage avait été lu par des banquiers avisés, ils n’auraient pas osé vendre autant de crédit à risque. On aura compris qu’il est nécessaire de mieux comprendre l’économie. Du coup, certains commentaires dans l’actualité peuvent devenir limpides comme les enjeux de la loi Macron. L’économie est une science en perpétuel mouvement. Certains penseurs sont loués puis rejetés et on passe à d’autres : des mercantilistes aux néo-classiques. Je connaissais Adam Smith et son fameux « laisser faire, laisser aller » qui me paraissait le grand théoricien du libéralisme économique loué par la droite et ses patrons. L’auteur me donne une vision différente de l’homme avec tout un pan qu’on a passé sous silence. L’homme est franchement réhabilité à mes yeux après lecture et je vous laisserai découvrir le pourquoi. On retrouvera également l’un de mes économistes préférés, à savoir Keynes, qui préconisait de favoriser la demande par la hausse des salaires. Cet homme est mon ami. Il a compris qu’il fallait donner aux masses populaires qui pouvaient ensuite dépenser leurs revenus et faire tourner la machine économique. Cependant, il semblerait que cette politique ne soit plus d’actualité car la machine s’est grippée. Même nos socialistes favorisent actuellement l’économie de l’offre afin de permettre aux producteurs d’être moins étranglés. L’auteur va nous expliquer également la pensée de Marx et les ravages du communisme sous Staline. Cependant, il restera juste en indiquant les succès de ceux-ci (premier homme dans l’espace, de la nourriture pour tout le monde…). Il ne magnifiera pas le capitalisme américain, bien au contraire. Il dira clairement le soutien à des dictatures sanglantes d’extrême-droite pour contrer le communisme dans certains pays. Certains présidents américains seront magnifiés (Ted puis Franklin Roosevelt) et d’autres horrifiés (Hoover, Reagan). Il y a quelque chose qui a véritablement retenu mon attention. A un moment donné de l’histoire économique du XXème siècle, les politiques des gouvernements ont taxé les super-riches et favorisé l’émergence de la classe moyenne. Il y avait un rapport plutôt acceptable dans l’écart des richesses. De nos jours, cet écart s’est considérablement creusé, ce qui n’amène à rien de bon pour le futur : révoltes ou guerres en perspective. La planète ne peut appartenir à 1?s plus riches même en n'étant point jaloux de leur formidable réussite à coup d’héritages ou de maximisation fiscale. Sic. La question pourrait être la suivante : faut-il laisser agir à leur guise les spéculateurs qui jouent avec le feu ? Ce livre est une mine d’informations ainsi qu’un remarquable exercice de pédagogie. Il faudra une bonne semaine pour en venir à bout et essayer de comprendre sans régurgiter. L’histoire de l’économie est tout de même assez passionnante et cela permet de comprendre comment le monde fonctionne. Bref, un ouvrage indispensable qui incite à la prudence. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

17/07/2015 (MAJ le 11/01/2016) (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5
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Une somme à avoir sous la main. Des qu'on me ressert le bon vieux Adam Smith, ou Ricardo ou encore Keynes, je sens le sol se dérober légèrement sous mes pieds... comme dans un escalator qu'on prend mal, en regardant ailleurs. Pourtant je l'ai lu quelque part, je l'ai peut-être même appris à l'école, mais c'est loin, c'est flou, cela ne m'aide pas à comprendre. Ici toutes ces bases de l'histoire de la pensée économique nous sont remises à plat. Les failles de chacun de ces raisonnements successifs sont dessinées avec précision. Il faut s'accrocher, mais c'est accessible. La science économique , comme toutes les sciences, avance en intégrant à chaque génération de nouveaux paramètres qui avaient été ignorés jusque-là. Et c'est ce parcours qui se construit sous nos yeux, modelé par les intérêts économiques puissants qui cherchent à justifier leurs profits, et par les portes-paroles des laissés-pour-compte, qui cherchent à ajuster la théorie dominante, vers plus de justice. Le point de vue, même américain, est fertile. Même s'il se place clairement du coté des partisans d'Occupy Wall Street, il prend en compte les points de vue différents et les justifie même d'une certaine façon. Le seul bémol, c'est une certaine laideur générale du dessin, qui nous montre des stéréotypes de riches et de pauvres toujours les mêmes , tout au long du volumineux volume. Pas de stylisation contrastée comme dans Les Meilleurs Ennemis qui raconte l'histoire des rapports entre Moyen Orient et États-Unis.

06/12/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Comme le rappelle Noam Chomsky à longueur d’ouvrages, il suffit de poser simplement les choses pour donner à tous la possibilité d’agir sur elles, que ce soit dans les domaines de l’économie ou de la politique – qui sont d’ailleurs liés. Michael Goodwin réussit son pari de simplifier sans simplisme, et de balayer plusieurs siècles d’histoire et de théories économiques en captivant le lecteur. C’est d’ailleurs plus un livre d’histoire des mentalités que d’économie par certains côtés. Quelques petits bémols pour commencer. D’abord – mais il s’en explique au début – c’est le regard d’un Américain qui porte essentiellement sur les Etats-Unis (même si c’est devenu le pays qui donne le ton, et si une grande partie de nos dirigeants politiques et/ou économiques ne se distinguent pas de leurs homologues américains). Ensuite quelques approximations plus ou moins importantes (surtout dans la première moitié du livre il est vrai). Une vision simpliste et franchement négative de la Révolution française (particulièrement la période « montagnarde », comme souvent). Mais aussi le fait que la crise irlandaise du milieu des années 1840 n’est pas qu’une crise agricole, c’est avant tout le colonisateur britannique qui en est responsable (avec les exportations agricoles vers l’Angleterre en pleine famine). Goodwin fait aussi parfois – mais pas trop quand même – des raccourcis malheureux et « imprécis » (comme évoquer le côté « socialiste » de Bismarck ! Pour le reste, je ne peux que vous recommander la lecture de cet album, qui démonte autant qu’il démontre, et qui surtout donne la possibilité à tous d’agir sur les décisions, qui, même si elles sont officiellement prises en notre nom et dans l’intérêt général, sont avant tout influencées par les tenants du capital (qu’il soit financier ou social), comme les négociations secrètes (pas pour les lobbies ni pour les grandes oreilles de la NSA) du Traité transatlantique pour prendre un exemple actuel. Une bibliographie (non exhaustive mais très intéressante) permet à ceux qui le souhaitent d’aller plus loin – et éventuellement de vérifier si Goodwin n’affabule pas. Ajoutons que les dessins de Burr rendent la lecture très fluide, en ajoutant un côté ironique, comique pas désagréable. Comme quoi, on peut à la fois faire œuvre utile et distraire (contrairement à la majorité des médias ou des pseudos spécialistes ou débatteurs qui se contentent de distraire). C’est clairement une réussite.

01/09/2015 (modifier)
Par Ro
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Quelle formidable leçon d'économie, d'Histoire et de sociologie humaine ! Avec pédagogie, simplicité et une narration légère, les auteurs nous amènent à comprendre l'économie, des origines du capitalisme (au XVIIe siècle en Hollande puis en France et en Angleterre) à nos jours (le livre date de 2012). Commençant par les fondamentaux, il assemble brique par brique les éléments qui permettent de comprendre l'économie comme une science mais aussi et surtout son impact sur la société humaine et le développement des pays. C'est ainsi que, petit bout par petit bout, on comprend la logique des événements qui ont marqué l'Histoire vu par l'angle de l'économie. Et tout parait alors tellement évident, tellement clair qu'on a l'impression qu'un voile est levé expliquant de grands pans de l'Histoire. C'est formidablement bien raconté, très pédagogique. Et même si les choses se compliquent de plus en plus au fil des chapitres tandis que l'économie, la finance et la politique deviennent des données plus complexes au fur et à mesure qu'elles sont étudiées et expérimentées, pour peu qu'on ne soit pas trop fatigué à la lecture, tout est clair et percutant. J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas être fatigué car c'est un ouvrage dense qu'on ne lit pas en une seule fois et qui mérite volontiers plusieurs lectures pour bien s'en imprégner. Presque à chaque page, je me suis répété qu'il y avait ça et là des informations et anecdotes particulièrement intéressantes que je voudrais particulièrement vouloir retenir et diffuser autour de moi. Sur la fin, puisque l'album aborde la situation des ces vingt dernières années et la crise actuelle, le discours se fait plus politique. Mais avec de telles explications et une telle logique, on adhère sans hésiter aux idées des auteurs qui dénoncent clairement les abus des puissants et prônent de véritables changements qu'il est difficile de ne pas souhaiter intensément. A noter entre autres l'épilogue qui aborde avec vigueur le sujet des traités de libre-échange entre pays (du type du traité Trans-Atlantique que les USA et l'Europe négocient actuellement) et, présenté ainsi, on comprend qu'il s'agit de véritables menaces anti-démocratiques qui ne favoriseraient ni les Américains ni les autres pays mais au contraire donneraient encore plus le champ libre aux grosses entreprises pour exploiter tous les peuples. Si L'Art Invisible est un indispensable pour comprendre en détail et de manière extrêmement fluide la bande dessinée, Economix est son équivalent pour comprendre l'Economie, la Finance et l'Histoire moderne.

19/05/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Un documentaire très intéressant sur l'économie et qui m'a permis de comprendre plusieurs théories économiques. Cet album est un très bon outil de vulgarisation et si l'économie vous semble difficile à comprendre (comme c'est le cas avec moi) n'ayez pas peur de lire cet ouvrage. C'est le genre d'ouvrage éducatif que je trouve passionnant à lire car il me permet d'apprendre plusieurs choses sans que je trouve cela ennuyeux. J'ai ainsi appris l'existence de plusieurs économistes et aussi la certitude que la plupart des fans d'Adam Smith n'ont pas lu ses livres. Toutefois, pour une histoire de l'économie, je trouve que les auteurs se concentrent un peu trop sur l'Europe puis les États-Unis. Je sais que les puissances européennes puis les États-Unis ont influencé l'économie mondiale, mais j'aurais bien aimé savoir comment était l'économie de certains pays avant que les blancs arrivent.

15/04/2015 (modifier)