En premier lieu il faut s'attarder sur le couverture qui résume parfaitement bien l'intérieur. Bel objet donc qui nous permet de suivre à travers plusieurs petites nouvelles assez courtes notre voyageur qui explore le monde, les époques et les gens qui les peuplent. Portant son existence dans un gros sac de toile ( mais là encore c'est une allégorie ) le voyageur nous ramène à notre condition humaine qui au bout du compte nous montre que nous ne sommes que peu de choses, un grain de sable ?
Le dessin est simple sans être simpliste, d'une grande lisibilité sans esbroufe, ainsi qu'une colorisation assez neutre. A l'origine j'avoue avoir eu peur de tomber sur un truc un peu perché mais il n'en est rien. C'est au contraire une découverte pour moi que le travail de cet auteur, incontestablement à suivre. Au final une BD d'une grande intensité qui assène les choses avec subtilité. A lire et à acheter.
Bon avouons le tout de suite cette série n'a pas déclenché chez moi une hilarité débordante. En fait depuis Gaston Lagaffe, je me suis jamais vraiment poilé avec un vrai rire en lisant une BD.
Pour autant cet "I hate Fairyland" est proprement jubilatoire, j'adore l'idée que des concepts, des idées, bref un peu tout soit pastiché, moqué. Quand comme ici il s'agit du monde un peu sucré des bisounours, des soleils qui sourient et des licornes roses c'est vraiment top.
Une lecture rapide pourrait laisser croire que l'ensemble est un brin foutraque et pourtant il n'en est rien car le scénario tient franchement la route. Les dézingages de notre amie Gertrude sont outranciers, cartoonesques à souhait, que du bonheur en fait. Spéciale dédicace au "Jiminy Cricket" de notre héroïne qui marche à des substances illicites lui permettant des réparties parmi les meilleures de la série.
Voilà donc une série plus qu'à lire et même conseillée aux plus jeunes afin de les aider à se vider la tête d'autres niaiseries que l'on pourrait vouloir leur faire ingurgiter.
J'ai beaucoup aimé la saga de Grimr qui nous plonge dans une Islande inhospitalière. Il y a certes le climat très froid mais également la rudesse de ses habitants ainsi que les volcans qui menacent les biens et les personnes. Le graphisme est assez austère mais cela colle bien avec le décor.
Pour l'une de ses premières en tant que dessinateur et scénariste, c'est vraiment une très belle réussite. C'est assez rare qu'un auteur réussisse aussi bien. Quand cela arrive, il faut le faire remarquer car le talent est là. Elle a quand même reçu le fauve d'or au festival d'Angoulême en janvier 2018.
Sur le récit, il est à la fois réaliste et onirique par moment. J'ai beaucoup aimé la linéarité de ce scénario qui ne perd pas le nord et ni le lecteur. Certes, cela manque parfois d'un peu de chaleur et de rebondissements. Cependant, cette saga tragique saura contenter le lecteur aussi exigeant soit-il.
C'est toujours intérressant de lire une biographie d'un immigrant italien parti aux Etats-Unis et qui essaye l'american dream sur le mode tromperie des pauvres gens. La pyramide de Ponzi est un système frauduleux quii consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Il y aura toujours des escrocs en ce monde. Cependant, je dois quand même m'interroger sur la crédulité des gens qui pensent honnêtement qu'on peut gagner d'énormes pourcentages en placant l'argent. En effet, Ponzi promettait des retours sur investissements relativement élevés pour appater les gens. L'appat du gain est mère de tous les vices de la planète.
En même temps, on n'a pas trop envie de les plaindre mais plutôt de louer le talent visionnaire de Ponzi qui a d'ailleurs inspiré également un certain Bernard Madoff purgeant actuellement 150 ans de prison et ayant quand même été Président du Nasdaq entre 1990 et 1993.
La bd est très bien réalisée pour une biographie. Le personnage est d'ailleurs assez charismatique. Il terminera assez pauvrement sa vie. La morale sera encore une fois assez sauve. Une lecture utile pour ceux qui s'interresse un peu à la finance pour comprendre ses mécanismes et surtout pour ne pas se faire avoir.
J'ignorais totalement cet épisode historique de la guerre de la Triple Alliance (Brésil, Argentine et Uruguay) contre le Paraguay dirigé d'une main de fer par le Maréchal Francisco Solano Lopez qui fut érigé en héros national.
En effet et comme nous l'explique cette bd (car je n'ai rien inventé), cet homme d'honneur a décimé 90% de la population masculine de son pays dans une guerre de conquête et comme il ne voulait absolument pas se rendre face à une défaite inéluctable, il n'a rien trouvé de mieux que de réquisitionner les enfants (de préférence dans les tribus indiennes) pour se battre contre de vrais soldats. Ainsi 3500 enfants ont péri dans les pires conditions face à 20000 soldats de métier qui n'ont pas hésité à en faire une bouchée. C'est certainement l'un des moments les plus tragiques de cette oeuvre salvatrice.
Par contre, je n'ai pas du tout apprécié une erreur de datation dans la préface qui parle de cette bataille d'Acosta Nu ayant eu lieu le 16 août 1868 alors que c'était en 1869. C'est une erreur capitale qui aurait pû être évité en relisant tout simplement. C'est quand même inquiétant ce manque de professionnalisme. Le lecteur lit par la suite la bd et n'arrive pas vraiment à comprendre l'enchaînement de datation par rapport à une simple erreur de départ mentionné dans une préface.
Quoiqu'il en soit, je mettrais quand même 4 étoiles car le fond et la forme y sont. En hommage à ces pauvres victimes, le 16 Août est commémoré au Paraguay comme la « Journée des enfants » comme nous l'indique cette bd dans sa conclusion.
Voici une bd que j'avais eu envie de lire dès sa publication. Il faut dire que le sujet m'interessait car il n'avait jamais été traité jusque là. Nous savions que Mandela était sorti de prison après une vie assez héroïque et qu'il est passé du statut de prisonnier à premier président noir de l'Afrique du Sud en assez peu de temps au début des années 90.
Cette bd va nous expliquer comment cette transition a eu lieu. Il a fallu des négociations et des pourparlers afin d'éviter que ce pays ne plonge dans une guerre civile.
Cet épisode d'une certaine résistance d'extrême-droite par le biais de ce général était assez méconnu. On s'aperçoit que Mandela a été un grand homme en évitant une guerre civile dans son pays. La sagesse l'a emporté sur la haine.
Il est clair que pour moi, Mandela a été l'un des plus grands hommes du XXème siècle de par son action et son pacifisme pour libérer son pays de l'Apartheid. Il devrait être une source d'inspiration pour de nombreux autres hommes politiques dans le monde. Cette bd lui rend véritablement hommage.
J'avoue être surpris en découvrant la moyenne sur ce site, moi qui m'attendais à découvrir au moins 4 étoiles... En ce qui me concerne, cette BD est culte de chez culte, et j'ose même dire que c'est une des sagas (LA saga) qui a le mieux survécu à son auteur.
Chez Jacobs, tout est là pour faire de ses tomes successifs des modèles du genre aventure et science-fiction : deux personnages au caractère bien forgé, au background développé et attachants dès le début, du mystère omniprésent, un des méchants les plus classes et les plus intéressants que j'ai jamais vu dans une oeuvre littéraire, une ambiance et des thèmes qui se renouvellent de tome en tome (la guerre mondiale, l'Egypte antique, l'Atlantide, les voyages temporels, la Japon et la haute technologie, les espions russes et la guerre bactériologique, la décolonisation de l'Inde, etc, etc...).
Pour moi, il est littéralement impossible de ne pas se laisser emporter dans l'une ou l'autre aventure, tant l'atmosphère est prenante, et le scénario réfléchi de bout en bout. Rarement une BD m'aura permis de me plonger aussi intensément dans un récit aux côtés même des personnages, essayant de percer le mystère avec eux, partageant leurs joies, leurs douleurs, leurs émotions.
Il faut dire que le talent de dessinateur de Jacobs y est pour beaucoup : son trait rigoureux, réaliste et toujours fluide, provoque une immersion totale, et participe au dynamisme de l'ensemble, garanti par un rythme soigneusement entretenu par un dosage parfait des péripéties et des retournements de situations qui ne lâchent jamais nos héros.
En ce qui me concerne, Blake et Mortimer a véritablement dicté les critères de l'aventure telle que je la conçois, que ce soit à la lecture ou à l'écran. D'ailleurs, il serait temps qu'au lieu de ressasser constamment les mêmes super-héros sur grand écran, on s'intéresse davantage à ces héros "old-school", qui pourraient, devraient être au cœur de très grands films.
Certes, la BD revêt par moments un air légèrement désuet qui pourra rebuter, notamment par le fait d'une narration un peu trop présente (parfois les dialogues aussi) ou d'une absence presque totale de personnages féminins, mais pour moi, c'est aussi ce qui participe au charme de la série : ça sent bon les années 50, mais sans jamais basculer dans le kitsch ou le grotesque.
A noter que les successeurs de Jacobs ont fait un travail d'une immense qualité. Si la saga post-Jacobs a connu certains coups de mou (c'était déjà le cas du vivant de l'auteur, mais un peu moins), l'ambiance est toujours aussi rigoureusement la même.
On pourrait reprocher à Yves Sente de vouloir bannir tout mystère du passé des héros, pourquoi pas ? On pourra en vouloir à Van Hamme de partir parfois un peu trop loin dans ses délires spielbergiens (que j'aime). Mais on ne pourra leur dénier un réel talent pour immerger à nouveau leur lecteur dans les années 50 jacobsiennes : certains de leurs scénarios sont brillants (à mon sens, La Machination Voronov est un sommet de la saga, toutes époques confondues) et rendent toujours un bel hommage au créateur de la saga sans tomber dans un fan-service lourdingue.
Donc quand je dis que cette saga est cultissime, je fais bien sûr référence à tous les tomes, de 1949 à aujourd'hui. Et même s'il y a eu quelques ratés bien légers, cette durabilité impressionnante montre une chose : Blake, Mortimer et Olrik sont bel et bien des durs à cuir, ils sont capables de travers les pires péripéties, même la pire d'entre elles. La mort de leur père...
Alors ayons confiance : cette saga a écrit les plus grandes heures de la bande dessinée, et elle n'a pas fini sa tâche !
Vu que j'aime les polars et la peinture de Monet, il fallait que je lise ce one-shot qui m'a tout de suite attiré dès que Ro l'a posté sur le site.
Je ne sais pas quoi trop quoi ajouter de plus aux autres avis. Le dessin est effectivement magnifique et le style de l'auteur va parfaitement avec le sujet traité. Le scénario est bien ficelé et moi aussi je me suis fais manipuler alors que je savais pertinemment qu'il y avait un retournement de situation vu que j'avais lu les avis avant de lire l'album. C'est l'adaptation d'un roman que je ne connaissais pas du tout et c'est tellement bien adapté que je n'ai jamais senti que les auteurs adaptaient le travail d'un autre.
C'est un récit intelligent, prenant et tout est cohérent lorsqu'on relit l'album après avoir appris le twist de la fin. Bref, un bon album pour les amateurs de polar un peu tordu.
Je suis particulièrement attiré par les contes en ce moment car il nous apprennent une moralité sur le sens de la vie. Ils nous permettent de suivre une voie et ne pas en emprunter une autre dans le choix multiple de toutes les possibilités entre le bien et le mal.
De l'auteur Sergio Toppi, j'avais apprécié Sharaz-De mais je ne connaissais pas le reste de son oeuvre. Momorato nous plonge dans un Japon médiéval un peu fantastique. Je dois bien avouer que j'ai plutôt bien apprécié mon exploration. Certes, cela demeure simple et presque enfantin dans le ton.
Pour autant, ce graphisme en noir et blanc m'a littéralement envoûté pour son aspect très visuel. Je dois ajouter qu'il colle parfaitement à ce récit d'un garçon pourfendeur de démons. Au final, un conte assez abouti.
Je crois que c'est la première vraie bd sans texte que je lis. Bien sûr, j'avais déjà lu quelques planches muettes, ou des bds sans textes pour enfants (Petit Poilu par exemple) mais jamais de bd adulte entière sans texte. Et cette première est une réussite.
Le sujet ici est assez lourd : notre héroïne vient de perdre son sein et ses cheveux suite à un cancer et nous allons suivre son adaptation à sa nouvelle vie : le regard des autres, l'acceptation de soi.. Si le début est réaliste, on part assez vite dans du loufoque, mais du loufoque qui reste attaché à la réalité. Pour compenser l'absence de texte, les situations sont exagérées au possible, et c'est très imagé (comme lorsque l'héroïne court après sa perruque). Mais je ne me suis jamais dit à aucun moment que les auteures en faisaient trop, mais au contraire que c'était bien vu.
Le choix du muet pour parler de ce sujet est très pertinent, mais encore fallait-il le réussir, et c'est le cas. Humour et sérieux se succèdent avec maestria et c'est un message plein d'espoir que véhicule cette bande dessinée.
Et tout cela est magnifiquement servi par un dessin aux petits oignons. Les expressions des personnages sont un gros point fort de la bd, les émotions de "Betty boob" sont toujours bien retranscrites et touchantes, et celles de se sentir tourmenteurs sont également parfaitement dépeintes, du désespoir du petit ami à la méchanceté de la patronne.
J'ai également beaucoup aimé la colorisation, entre noir et blanc et couleur, qui est assez atypique, tout comme cette bande dessinée en général. Atypique, mais réussie.
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Le Voyageur
En premier lieu il faut s'attarder sur le couverture qui résume parfaitement bien l'intérieur. Bel objet donc qui nous permet de suivre à travers plusieurs petites nouvelles assez courtes notre voyageur qui explore le monde, les époques et les gens qui les peuplent. Portant son existence dans un gros sac de toile ( mais là encore c'est une allégorie ) le voyageur nous ramène à notre condition humaine qui au bout du compte nous montre que nous ne sommes que peu de choses, un grain de sable ? Le dessin est simple sans être simpliste, d'une grande lisibilité sans esbroufe, ainsi qu'une colorisation assez neutre. A l'origine j'avoue avoir eu peur de tomber sur un truc un peu perché mais il n'en est rien. C'est au contraire une découverte pour moi que le travail de cet auteur, incontestablement à suivre. Au final une BD d'une grande intensité qui assène les choses avec subtilité. A lire et à acheter.
I hate fairyland
Bon avouons le tout de suite cette série n'a pas déclenché chez moi une hilarité débordante. En fait depuis Gaston Lagaffe, je me suis jamais vraiment poilé avec un vrai rire en lisant une BD. Pour autant cet "I hate Fairyland" est proprement jubilatoire, j'adore l'idée que des concepts, des idées, bref un peu tout soit pastiché, moqué. Quand comme ici il s'agit du monde un peu sucré des bisounours, des soleils qui sourient et des licornes roses c'est vraiment top. Une lecture rapide pourrait laisser croire que l'ensemble est un brin foutraque et pourtant il n'en est rien car le scénario tient franchement la route. Les dézingages de notre amie Gertrude sont outranciers, cartoonesques à souhait, que du bonheur en fait. Spéciale dédicace au "Jiminy Cricket" de notre héroïne qui marche à des substances illicites lui permettant des réparties parmi les meilleures de la série. Voilà donc une série plus qu'à lire et même conseillée aux plus jeunes afin de les aider à se vider la tête d'autres niaiseries que l'on pourrait vouloir leur faire ingurgiter.
La Saga de Grimr
J'ai beaucoup aimé la saga de Grimr qui nous plonge dans une Islande inhospitalière. Il y a certes le climat très froid mais également la rudesse de ses habitants ainsi que les volcans qui menacent les biens et les personnes. Le graphisme est assez austère mais cela colle bien avec le décor. Pour l'une de ses premières en tant que dessinateur et scénariste, c'est vraiment une très belle réussite. C'est assez rare qu'un auteur réussisse aussi bien. Quand cela arrive, il faut le faire remarquer car le talent est là. Elle a quand même reçu le fauve d'or au festival d'Angoulême en janvier 2018. Sur le récit, il est à la fois réaliste et onirique par moment. J'ai beaucoup aimé la linéarité de ce scénario qui ne perd pas le nord et ni le lecteur. Certes, cela manque parfois d'un peu de chaleur et de rebondissements. Cependant, cette saga tragique saura contenter le lecteur aussi exigeant soit-il.
La Pyramide de Ponzi
C'est toujours intérressant de lire une biographie d'un immigrant italien parti aux Etats-Unis et qui essaye l'american dream sur le mode tromperie des pauvres gens. La pyramide de Ponzi est un système frauduleux quii consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Il y aura toujours des escrocs en ce monde. Cependant, je dois quand même m'interroger sur la crédulité des gens qui pensent honnêtement qu'on peut gagner d'énormes pourcentages en placant l'argent. En effet, Ponzi promettait des retours sur investissements relativement élevés pour appater les gens. L'appat du gain est mère de tous les vices de la planète. En même temps, on n'a pas trop envie de les plaindre mais plutôt de louer le talent visionnaire de Ponzi qui a d'ailleurs inspiré également un certain Bernard Madoff purgeant actuellement 150 ans de prison et ayant quand même été Président du Nasdaq entre 1990 et 1993. La bd est très bien réalisée pour une biographie. Le personnage est d'ailleurs assez charismatique. Il terminera assez pauvrement sa vie. La morale sera encore une fois assez sauve. Une lecture utile pour ceux qui s'interresse un peu à la finance pour comprendre ses mécanismes et surtout pour ne pas se faire avoir.
Guarani - Les Enfants soldats du Paraguay
J'ignorais totalement cet épisode historique de la guerre de la Triple Alliance (Brésil, Argentine et Uruguay) contre le Paraguay dirigé d'une main de fer par le Maréchal Francisco Solano Lopez qui fut érigé en héros national. En effet et comme nous l'explique cette bd (car je n'ai rien inventé), cet homme d'honneur a décimé 90% de la population masculine de son pays dans une guerre de conquête et comme il ne voulait absolument pas se rendre face à une défaite inéluctable, il n'a rien trouvé de mieux que de réquisitionner les enfants (de préférence dans les tribus indiennes) pour se battre contre de vrais soldats. Ainsi 3500 enfants ont péri dans les pires conditions face à 20000 soldats de métier qui n'ont pas hésité à en faire une bouchée. C'est certainement l'un des moments les plus tragiques de cette oeuvre salvatrice. Par contre, je n'ai pas du tout apprécié une erreur de datation dans la préface qui parle de cette bataille d'Acosta Nu ayant eu lieu le 16 août 1868 alors que c'était en 1869. C'est une erreur capitale qui aurait pû être évité en relisant tout simplement. C'est quand même inquiétant ce manque de professionnalisme. Le lecteur lit par la suite la bd et n'arrive pas vraiment à comprendre l'enchaînement de datation par rapport à une simple erreur de départ mentionné dans une préface. Quoiqu'il en soit, je mettrais quand même 4 étoiles car le fond et la forme y sont. En hommage à ces pauvres victimes, le 16 Août est commémoré au Paraguay comme la « Journée des enfants » comme nous l'indique cette bd dans sa conclusion.
Mandela et le général
Voici une bd que j'avais eu envie de lire dès sa publication. Il faut dire que le sujet m'interessait car il n'avait jamais été traité jusque là. Nous savions que Mandela était sorti de prison après une vie assez héroïque et qu'il est passé du statut de prisonnier à premier président noir de l'Afrique du Sud en assez peu de temps au début des années 90. Cette bd va nous expliquer comment cette transition a eu lieu. Il a fallu des négociations et des pourparlers afin d'éviter que ce pays ne plonge dans une guerre civile. Cet épisode d'une certaine résistance d'extrême-droite par le biais de ce général était assez méconnu. On s'aperçoit que Mandela a été un grand homme en évitant une guerre civile dans son pays. La sagesse l'a emporté sur la haine. Il est clair que pour moi, Mandela a été l'un des plus grands hommes du XXème siècle de par son action et son pacifisme pour libérer son pays de l'Apartheid. Il devrait être une source d'inspiration pour de nombreux autres hommes politiques dans le monde. Cette bd lui rend véritablement hommage.
Blake et Mortimer
J'avoue être surpris en découvrant la moyenne sur ce site, moi qui m'attendais à découvrir au moins 4 étoiles... En ce qui me concerne, cette BD est culte de chez culte, et j'ose même dire que c'est une des sagas (LA saga) qui a le mieux survécu à son auteur. Chez Jacobs, tout est là pour faire de ses tomes successifs des modèles du genre aventure et science-fiction : deux personnages au caractère bien forgé, au background développé et attachants dès le début, du mystère omniprésent, un des méchants les plus classes et les plus intéressants que j'ai jamais vu dans une oeuvre littéraire, une ambiance et des thèmes qui se renouvellent de tome en tome (la guerre mondiale, l'Egypte antique, l'Atlantide, les voyages temporels, la Japon et la haute technologie, les espions russes et la guerre bactériologique, la décolonisation de l'Inde, etc, etc...). Pour moi, il est littéralement impossible de ne pas se laisser emporter dans l'une ou l'autre aventure, tant l'atmosphère est prenante, et le scénario réfléchi de bout en bout. Rarement une BD m'aura permis de me plonger aussi intensément dans un récit aux côtés même des personnages, essayant de percer le mystère avec eux, partageant leurs joies, leurs douleurs, leurs émotions. Il faut dire que le talent de dessinateur de Jacobs y est pour beaucoup : son trait rigoureux, réaliste et toujours fluide, provoque une immersion totale, et participe au dynamisme de l'ensemble, garanti par un rythme soigneusement entretenu par un dosage parfait des péripéties et des retournements de situations qui ne lâchent jamais nos héros. En ce qui me concerne, Blake et Mortimer a véritablement dicté les critères de l'aventure telle que je la conçois, que ce soit à la lecture ou à l'écran. D'ailleurs, il serait temps qu'au lieu de ressasser constamment les mêmes super-héros sur grand écran, on s'intéresse davantage à ces héros "old-school", qui pourraient, devraient être au cœur de très grands films. Certes, la BD revêt par moments un air légèrement désuet qui pourra rebuter, notamment par le fait d'une narration un peu trop présente (parfois les dialogues aussi) ou d'une absence presque totale de personnages féminins, mais pour moi, c'est aussi ce qui participe au charme de la série : ça sent bon les années 50, mais sans jamais basculer dans le kitsch ou le grotesque. A noter que les successeurs de Jacobs ont fait un travail d'une immense qualité. Si la saga post-Jacobs a connu certains coups de mou (c'était déjà le cas du vivant de l'auteur, mais un peu moins), l'ambiance est toujours aussi rigoureusement la même. On pourrait reprocher à Yves Sente de vouloir bannir tout mystère du passé des héros, pourquoi pas ? On pourra en vouloir à Van Hamme de partir parfois un peu trop loin dans ses délires spielbergiens (que j'aime). Mais on ne pourra leur dénier un réel talent pour immerger à nouveau leur lecteur dans les années 50 jacobsiennes : certains de leurs scénarios sont brillants (à mon sens, La Machination Voronov est un sommet de la saga, toutes époques confondues) et rendent toujours un bel hommage au créateur de la saga sans tomber dans un fan-service lourdingue. Donc quand je dis que cette saga est cultissime, je fais bien sûr référence à tous les tomes, de 1949 à aujourd'hui. Et même s'il y a eu quelques ratés bien légers, cette durabilité impressionnante montre une chose : Blake, Mortimer et Olrik sont bel et bien des durs à cuir, ils sont capables de travers les pires péripéties, même la pire d'entre elles. La mort de leur père... Alors ayons confiance : cette saga a écrit les plus grandes heures de la bande dessinée, et elle n'a pas fini sa tâche !
Nymphéas noirs
Vu que j'aime les polars et la peinture de Monet, il fallait que je lise ce one-shot qui m'a tout de suite attiré dès que Ro l'a posté sur le site. Je ne sais pas quoi trop quoi ajouter de plus aux autres avis. Le dessin est effectivement magnifique et le style de l'auteur va parfaitement avec le sujet traité. Le scénario est bien ficelé et moi aussi je me suis fais manipuler alors que je savais pertinemment qu'il y avait un retournement de situation vu que j'avais lu les avis avant de lire l'album. C'est l'adaptation d'un roman que je ne connaissais pas du tout et c'est tellement bien adapté que je n'ai jamais senti que les auteurs adaptaient le travail d'un autre. C'est un récit intelligent, prenant et tout est cohérent lorsqu'on relit l'album après avoir appris le twist de la fin. Bref, un bon album pour les amateurs de polar un peu tordu.
Momotaro
Je suis particulièrement attiré par les contes en ce moment car il nous apprennent une moralité sur le sens de la vie. Ils nous permettent de suivre une voie et ne pas en emprunter une autre dans le choix multiple de toutes les possibilités entre le bien et le mal. De l'auteur Sergio Toppi, j'avais apprécié Sharaz-De mais je ne connaissais pas le reste de son oeuvre. Momorato nous plonge dans un Japon médiéval un peu fantastique. Je dois bien avouer que j'ai plutôt bien apprécié mon exploration. Certes, cela demeure simple et presque enfantin dans le ton. Pour autant, ce graphisme en noir et blanc m'a littéralement envoûté pour son aspect très visuel. Je dois ajouter qu'il colle parfaitement à ce récit d'un garçon pourfendeur de démons. Au final, un conte assez abouti.
Betty Boob
Je crois que c'est la première vraie bd sans texte que je lis. Bien sûr, j'avais déjà lu quelques planches muettes, ou des bds sans textes pour enfants (Petit Poilu par exemple) mais jamais de bd adulte entière sans texte. Et cette première est une réussite. Le sujet ici est assez lourd : notre héroïne vient de perdre son sein et ses cheveux suite à un cancer et nous allons suivre son adaptation à sa nouvelle vie : le regard des autres, l'acceptation de soi.. Si le début est réaliste, on part assez vite dans du loufoque, mais du loufoque qui reste attaché à la réalité. Pour compenser l'absence de texte, les situations sont exagérées au possible, et c'est très imagé (comme lorsque l'héroïne court après sa perruque). Mais je ne me suis jamais dit à aucun moment que les auteures en faisaient trop, mais au contraire que c'était bien vu. Le choix du muet pour parler de ce sujet est très pertinent, mais encore fallait-il le réussir, et c'est le cas. Humour et sérieux se succèdent avec maestria et c'est un message plein d'espoir que véhicule cette bande dessinée. Et tout cela est magnifiquement servi par un dessin aux petits oignons. Les expressions des personnages sont un gros point fort de la bd, les émotions de "Betty boob" sont toujours bien retranscrites et touchantes, et celles de se sentir tourmenteurs sont également parfaitement dépeintes, du désespoir du petit ami à la méchanceté de la patronne. J'ai également beaucoup aimé la colorisation, entre noir et blanc et couleur, qui est assez atypique, tout comme cette bande dessinée en général. Atypique, mais réussie.