Les derniers avis (39336 avis)

Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Julia & Roem (Coup de sang)
Julia & Roem (Coup de sang)

Vraiment bizarre : c'est le premier sentiment qui m'est venu après avoir refermé "Julia et Roem". Bon, déjà il faut dire que je ne suis pas du tout un habitué ni de Bilal, dont je n'avais auparavant lu que La Trilogie Nikopol ni de science fiction. Et je n'ai pas percuté au titre qu'on allait me parler de Roméo et Juliette. Tout était donc réuni pour me surprendre. Je dois dire que si l'intrusion de la pièce de Shakespeare dans ce récit au pitch somme toute assez classique m'a d'abord beaucoup perturbé, ça a contribué à me remettre dans la bd. Car au début, on s'ennuie assez ferme. Même pour moi qui ne suis pas du tout habitué aux récits post apocalyptiques, on est quand même sur du hyper classique : les trois voyageurs dans un monde sans repères qui rencontrent un groupe de survivants hostiles, avec une fille rebelle dont l'un des voyageurs (Roem) tombe amoureux, jusque là zéro surprise. Mais à partir du moment où les personnages s'aperçoivent qu'ils rejouent la célèbre pièce de Shakespeare, on part dans quelque chose de totalement différent, et de beaucoup moins prévisible. Alors certes c'est un peu tiré par les cheveux et farfelu, mais au moins c'est original. Je ne dirais pas que ça m'a énormément plu, mais ça m'a diverti, j'ai été interpellé par la tournure de la bd. Le dessin, lui, est dans le plus pur style de l'auteur. C'est hyper graphique, ça fait plus tableau que bd, mais personnellement j'aime bien, les décors sont magistraux. Quant aux personnages, c'est à double tranchant. D'un côté, ils sont hyper beaux, ils ont les traits fins, des regards plongeants, des corps sveltes. Les deux héros en particulier sont d'une beauté vraiment marquante. Mais d'un autre côté, les personnages, tout beaux qu'ils soient, manquent de dynamisme. Ils sont comme figés et ça perturbe un peu la lecture. Après, c'est le style de l'auteur, si particulier, et qui présente ses défauts et ses qualités. Ca reste un de ces albums, et un de ces dessinateurs dont j'aime admirer les planches. Un achat conseillé pour ceux qui affectionnent vraiment l'auteur, sinon plutôt privilégier un emprunt en bibliothèque car c'est vraiment spécial. Mais ça vaut le coup d'œil. Note : 3,5/5

05/05/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Jane (Glénat)
Jane (Glénat)

Jane, c'est la fameuse Jane Eyre de la littérature romantique britannique. Cependant, nous sommes loin de l'époque victorienne puisqu'il s'agit d'une adaptation moderne se passant de nos jours à New-York dans le milieu des galeries d'art et des milliardaires. Je dois bien avouer que la scénariste a fait un remarquable travail d'adaptation pour moderniser cette célèbre histoire d'une fille pauvre qui va connaître l'amour et la richesse. Ce n'était pas une tâche facile pour l'auteure car elle était quand même attendue au tournant. Le résultat est là : c'est une belle réussite. La scénariste a été également celle du film Le diable s'habille en Prada avec la jolie Anne Hathaway pour les connaisseurs des comédies romantiques. Certes, on pourra reprocher un côté trop américain avec ses rebondissements multiples et ces bons sentiments mélodramatiques surtout vers la fin. Le dessin est parfois inégal mais il fait l'affaire. A noter que l'auteur va occulter la première phase un peu pénible de la vie de Jane qui a été maltraitée dans sa famille d'adoption après la mort de ses parents. Au final, on suivra avec plaisir les aventures de la belle Jane. Une bonne surprise et une lecture agréable...

05/05/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Un destin de trouveur
Un destin de trouveur

Trouveur, Saigneur, Désosseur, Hypnotiseur... Tout un programme et qui nous en dit long sur cette aventure riche en rebondissements. J'ai découvert le dessinateur Gess il y a fort longtemps à l'occasion de la sortie de son album Ultima Parano, récit foutraque s'il en est mais où la maîtrise graphique était déjà au rendez vous. Ah cet univers des Contes de la Pieuvre! Pour ma part c'est totalement jouissif. Voyez plutôt, nous sommes projetés dans un Paris de la fin du XIXème siècle où il semble que les gangs et les mafias tiennent le haut du pavé. Tout cela ne serait que "normal " si les hommes de mains de ces organisations ne possédaient pas des talents bien particuliers, celui d’hypnotiser son prochain, de le trouver en lançant un caillou sur une carte. Pour moi c'est une riche idée, nous sommes ici à mille lieues de nos super héros modernes qui volent, crachent du feu avec leurs poings et autres billevesées. Ici il y a un je ne sais quoi de suranné mais qui arrive à s'inscrire à merveille dans un monde réel. Afin d'ancrer son récit dans une réalité toutefois fantasmée Gess fait référence à Jean Jacques Rousseau, philosophe qui prônait l’égalité entre les hommes et les femmes. Petite parenthèse le bougre est aussi celui qui confia l'éducation de ses enfants à d'autres... Nous retrouvons les préceptes du dit Rousseau au travers des agissements d'une redoutable organisation de femmes, "Les sœurs de l'ubiquité". Pour ma part j'ai trouvé le scénario habilement construit qui use de flashbacks qui personnellement ne m'ont pas perturbé. Tout au contraire ils éclairent le récit foisonnant qui nous emmène dans un vieux Paris où certaines communes n'étaient encore que des champs ou des forêts. Un côté nostalgique bienvenu Pour ce qui est du dessin il n'est pas en reste, Gess maîtrise parfaitement les différentes ambiances à l'aide d'une colorisation parfaite qui nous mène de la nuit à des situations plus lumineuses. Cet album est pour moi une belle découverte, nul doute que je vais aller jeter un œil sur les autres productions de l'auteur. Un récit foisonnant qui louche vers un fantastique léger mais qui s'accorde parfaitement au propos.

05/05/2019 (modifier)
Couverture de la série La Tournée
La Tournée

Çà et là a déjà publié pas mal d’albums d’Andi Watson, mais c’est finalement le premier que je lis, je crois. Et c’est plutôt une bonne pioche. Pour résumer simplement cet album, c’est l’histoire d’un auteur, G. H. Fretwell qui, à l’instigation de son éditeur, fait le tour des librairies pour des séances de dédicaces, qui se révèlent toutes désastreuses (il n’y a généralement personne !). Tout se déroule sur une courte période, sur un espace restreint (les librairies visitées par notre auteur et leurs alentours proches), et sur un rythme, voire un ton qui paraissent lents et quelconques, au point que j’ai eu un peu de mal, au début, à entrer dans l’histoire et dans le délire de l’auteur. Puis, peu à peu, sur la trame de base (les humiliations vécues par notre auteur sans lecteur) vont se greffer une intrigue policière (il y a plus de morts après le passage de notre auteur que de lecteurs à ses dédicaces) et surtout une ambiance de plus en plus absurde, voire loufoque (en tout cas plusieurs situations humoristiques se succèdent), le personnage principal étant embarqué dans un enfer qui fait immanquablement penser à Kafka (d’autant plus que le nouveau roman de Fretwell s’intitule « Sans K » !). Le dessin, très simple, sans fioriture, très « vieux dessin de presse » je trouve, ajoute, par son côté détaché, voire désuet, une touche d’humour british bien venue. D’autant plus que Fretwell poursuit son chemin, ses séances de dédicaces avec un flegme tout britannique, malgré les fours et les soupçons de la police le concernant (et une réalité qui se dérobe de plus en plus sous ses pieds). Voilà donc un album plutôt original et recommandable.

04/05/2019 (modifier)
Couverture de la série Fraise et Chocolat
Fraise et Chocolat

Voilà une série qui a fait le buzz (surtout le premier tome) – au point que l’auteure a pu faire un autre album à ce propos (Buzz-moi). Comme pour son premier album, Angora, Aurelia Aurita use d’un trait minimaliste, ne s’encombre pas de détails ou de décors – ni de cases ou de gaufrier classique d'ailleurs. L’ensemble est léger, et fluidifie la narration, centrée sur sa relation avec son compagnon, Frédéric Boilet (qui a déjà pas mal publié autour de ses relations avec certaines femmes, de l’érotisme – et du Japon où il a longtemps vécu). Le premier album est franchement érotique (on entre dans le sujet – si j’ose dire – assez rapidement), les trois quart des dessins représentant les deux amoureux expérimentant les positions du Kamasoutra. Une relation torride, fusionnelle, une intimité que l’auteure montre sans fausse pudeur, de façon crue et sincère (je ne sais pas si c’est cette absence de retenue ou le fait que ce soit une femme qui nous présente ainsi les relations sexuelles qu’elle a avec son compagnon qui a le plus surpris). Le deuxième tome est un peu différent. Nettement moins occupé par des scènes de sexe, avec plus de questionnements entre les deux amoureux (qui sont aussi moins « seuls au monde », d’autres personnes interviennent et modifient la perspective). Un amour peut-être moins exclusivement charnel, mais qui gagne en force ? Toujours est-il que l’ensemble est agréable à lire. Note réelle 3,5/5.

04/05/2019 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série La Mémoire de l'eau
La Mémoire de l'eau

Note réelle : 3,5/5 Une bd sympathique que j'ai pris plaisir à lire. Certes il n'y a pas grande originalité dans le pitch de départ, ni dans les personnages : la mère et sa fille qui quittent la ville pour aller dans la vieille bâtisse familiale au bord de la mer, le vieux gardien de phare bougon et solitaire, etc. Mais l'histoire de la légende prend bien, l'histoire est bien menée et malgré la faiblesse de certains personnages ( celui de la mère surtout) et le côté caricatural d'autres (le gardien de phare), ils m'ont bien plu, et surtout Marion l'héroïne de cette bd. Jai trouvé que l'histoire avançait parfois trop vite, que ca manquait un peu de développement, mais je ne vais pas faire la fine bouche : j'ai passé un bon moment devant ce dyptique. Et cela est d'autant plus appréciable que je ne suis pas le public visé. Je pense que cette bd pourra vraiment plaire à un public plus jeune que moi, et peut être féminin qui s'identifiera à l'héroïne qui, je le répète, est vraiment bien réussie, meme si elle manque un petit peu de développement (c'est aussi du au fait qu'il y a seulement deux albums de 45 pages). En ce qui concerne le dessin, il m'a un peu perturbé au début. Il est assez orienté jeunesse, très rond, et je l'ai trouvé parfois un peu brouillon. Les personnages ne sont pas aussi soignés que les paysages, qui eux sont très beau. L'ambiance de la mer est hyper bien retranscrite, avec les côtes, le village portuaire et le phare, seul au milieu de son île. Et puis j'ai fini par m'habituer au graphisme du personnage de Marion, et à celui du gardien de phare. À conseiller aux jeunes lectrices et lecteurs..

04/05/2019 (modifier)
Couverture de la série Contes Mécaniques
Contes Mécaniques

Si j’arrondis aux quatre étoiles, c’est essentiellement dû au dessin et à la colorisation, car j’ai été un peu moins convaincu par ces petites histoires, un peu naïves (avec un contraste avec leur côté « sucré » parfois et un univers beaucoup plus froid). Par contre l’ambiance créée par Loïc Malnati est vraiment très chouette. Des personnages et une ambiance très steampunk, à mi-chemin entre des robots et des marionnettes, sorties du cerveau d’un Gepetto qui travaillerait à partir de la tuyauterie abandonnée des usines. Les fonds sont eux-aussi intéressants, souvent floutés (j’ai moins aimé ceux qui ne semblent constitués que de sorte de photos retravaillées). Mais ils sont clairement destinés à mettre en valeur ces superbes personnages steampunk, aux traits d’une grande précision (l’auteur est semble-t-il avant tout un tatoueur). Un très bel art-book serais-je tenté de dire. Note réelle 3,5/5.

04/05/2019 (modifier)
Couverture de la série Donjon Potron-minet
Donjon Potron-minet

Dans l’univers expansionniste de Donjon, voilà donc la partie présentant les prémisses, celle durant laquelle se met en place le monde vaguement déjanté qui s’épanouira dans les périodes suivantes. On n’y retrouve pas toujours l’humour présent ailleurs (même si certains dialogues, ou certaines situations – surtout autour de la naïveté de Hyacinthe – relèvent parfois la sauce), on est souvent plus dans de l’aventure pure, dans un univers mi médiéval, mi cape et d’épée, avec un héros en gestation. Le dessin de Christophe Blain, toujours très moderne, s’adapte très bien aux scénarios de Sfar et Trondheim, et ne dénote pas par rapport aux autres séries de cet univers. Une agréable série en tout cas, dont la lecture est recommandée pour les amateurs de Donjon, et qui peut être une bonne porte d’entrée à cet univers, pour ceux qui n’y sont pas encore allé jeter un coup d’œil. Lecture à compléter avec certains Donjon monsters (puis poursuivre avec Donjon Zenith, bien sûr !).

04/05/2019 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Magasin général
Magasin général

Loisel et Tripp nous embarquent dans une série somme toute assez originale. Nous suivons l'histoire d'un petit village du Québec dans les années 20 et plus particulièrement de deux personnages forts, Marie et Serge. Ce qui est assez drôle est que quand je regarde le synopsis de la série, et même ce qui s'y passe, je me dis que 9 tomes pour aussi peu d'intrigues, ça doit forcément être ennuyant, et un peu longuet. D'ailleurs, il m'a fallu voir une exposition sur cette bd au Centre Belge de la Bande dessinée à Bruxelles pour me décider à la lire. Et bien au final, j'ai lu les 9 tomes avec enthousiasme. Au travers des histoires qui touchent les personnages, de leurs nouvelles rencontres, on assiste à un bouleversement des modes de pensée et des modes de vie des habitants. Ceux-ci habitent en vase clos, et l'arrivée du citadin Serge va apporter à ce village la modernité qui lui manquait. La lente adaptation des habitants à un nouveau style de vie, et l'ouverture à d'autres types de pensée et d'habitudes est très bien retranscrite, et on s'attache à tous les personnages ; non seulement les principaux comme Marie et Serge, mais aussi à la multitude de personnages secondaires qui forment les habitants du village, et qui sont plus ou moins présents tout au long des 9 tomes : le curé, Noël, Gaëtan, les deux frères Latulipe, Jacinthe, etc. Tous ces personnages évoluent ensemble et font évoluer les autres. Le personnage du curé est l'exemple le plus parlant : il apporte lui-même une touche de modernité au village, puis commence lui-même à évoluer au contact de Serge notamment ; puis prend des décisions qui vont encore influer sur la vie du village. Le vent de fraicheur des années 20 et la remise en question d'une certaine forme de société est très bien rendue et, personnellement, je trouve ça assez fascinant. Les habitants se détachent de plusieurs de leurs anciennes "valeurs" (famille, religion, travail) pour se tourner vers le plaisir, symbolisé par le Charleston et le fameux restaurant de Serge. Un bon vent de fraicheur, et il m'est arrivé d'envier les personnages, dans leur quête de découverte du monde qui les entoure et de tous les bienfaits qu'il peut proposer. Le dessin est assez magistral, il sert très bien et la superposition du style des deux auteurs rend un résultat original et très agréable, où l'on reconnait la patte de chacun des deux dessinateurs. Les personnages ne sont pas très beaux mais leurs expressions sont très bien rendues. Quant aux décors, ils donnent envie de se rendre au Québec, en forêt ou dans quelque petit village retiré. J'ai vu dans les autres avis que beaucoup reprochaient à la série de trainer un peu en longueur au bout d'un moment. Je reconnais avoir éprouvé une petite lassitude vers les albums 6 et 7, mais le 8e et 9e album m'ont remis dans le bain, et j'ai beaucoup aimé la conclusion avec l'album photo.

03/05/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série L'Executeur
L'Executeur

Des années avant que les histoires de jeux mortels deviennent un genre populaire dans les mangas, deux auteurs britanniques créaient une série mettant en vedette un tueur à gage qui va se retrouver à participer à un jeu très particulier, un jeu dont il va découvrir qu'on ne peut pas le quitter. Il y a de la violence et ça met en vedette un anti-héros qui n'a aucun problème à tuer plein de gens, mais on ne tombe jamais dans du bourrin et dans un truc tellement noir que ça devient n'importe quoi. En dehors du fait que le personnage principal a peut-être un peu trop de chance vu qu'il a toujours une solution pour se sortir des pires situations, j'ai trouvé que le scénario était crédible, qu'il était même un peu intelligent. Il est aussi prenant et j'ai bien aimé voir comment le héros réfléchissait pour s'en sortir. Ce n'est pas une histoire d'action où les personnages ne font qu'utiliser leurs fusils ou muscles pour gagner. J'ai aussi ressenti de la tension et je voulais absolument savoir ce qu'il allait se passer ensuite. Le dessin réaliste est bien fait et j'ai bien aimé les couleurs. Un bon thriller pour les amateurs de jeux tordus.

03/05/2019 (modifier)